La Résistance [Pomy & Lys]

[Miyria ayant donné rendez-vous à Lys à ¼, et à Pomona à six heure pile, on va dire entre 2 à 5 réponses chacune avant que Lys fasse son entrée?]

Je sors ma montre à gousset. Cinq heures cinquante. J'étouffe un bâillement. Je ne sais pas si je dois maudire ou glorifier mon idée, à cet instant. Certes, les couloirs sont vides, mais j'ai qu'une envie : retourner dans mon lit. Malgré tout, je mets ma main devant ma bouche devant un énième bâillement, et m'accoude contre la statue tout en plissant mon uniforme par réflexe. Pomona ne devrait plus tarder. Je lui ai donné rendez-vous un peu plus tôt, pour qu'on ait tout le loisir de parler un peu de tout « ça » avant l'arrivée de Lysandre. Oui, j'aime être privilégié et pouvoir parler avec Pomona en privé, car elle est probablement la seule personne en qui j'ai vraiment confiance ici, du moins, depuis la mort de Perséphone. Et puis, ça va faire des mois qu'on n'a pas eu une telle occasion, autant en profiter un peu. De plus, j'ai aussi quelque chose à lui montrer... Mais autant attendre Lysandre pour cela.

Je sens quelque chose qui se frotte contre ma chaussure. Il me faut quelques instants pour le réaliser d'ailleurs. Baissant les yeux, je remarque alors une boule de poils qui ronronne de toutes ses forces en se frottant à corps perdu contre ma chaussure, essayant probablement d'encastrer ses poils dedans... Mais comment est-il arrivé là, lui? Avec un petit sourire indulgent, je me baisse pour le prendre dans mes bras et caresser Socrate, mon tout nouveau chaton un poil trop collant. Ça me fait penser que j'ai un courrier à lui faire envoyer, mais il est un peu tôt pour cela. Je le garde donc sagement dans mes bras, le laissant se blottir et continuer joyeusement à faire un mini boucan. Que c'est simple la vie d'un chat. J'aurais aimé être un chat, juste pour pouvoir passer mes journées à dormir puis manger. Et jouer, occasionnellement.

Retenant à grande peine un autre bâillement, je regarde le mur derrière moi. Je suis sûre que cette pièce nous sera utile à l'avenir, que ce soit pour le peu de temps qu'il reste à Pomona ici, ou pour la résistance, l'an prochain. Résistance. Oh, que j'aime ce mot, je ne m'en lasse pas, ça donne un peu de sérieux à notre entreprise totalement inconsciente, bien que l'idée de faire partie d'un groupe distinct m'agace un peu. Enfin le terme le plus exacte serait plutôt les paranoïaques de Poudlard, mais tout de suite, cela sonne moins bien...
Je regarderais bien ma montre une nouvelle fois, mais mes mains sont prises. Tant pis, je me contente donc d'attendre, caressant distraitement la petite tête logée contre mon bras, alors qu'au loin, il me semble entendre des pas venir par ici.

Pomona éteignit son réveil avant même qu'il ne sonne. Elle avait toujours une sorte de sixième sens, dans ce genre de circonstances.

Lorsqu'elle devait se lever tôt, pour une raison ou pour une autre, ou quand il était impératif qu'elle se réveille, son corps semblait de lui-même comprendre l'impératif et la réveillait avant l'heure.

C'était bien mieux ainsi. De cette manière, elle ne réveillerait pas du même coup ses camarades de dortoir, elle n'apprécierait pas de subir l'interrogatoire matinale de Cara, Vassilissa ou encore Olive.

Elle se leva le plus discrètement possible, toujours soucieuse de ne pas sortir ses camarades de dortir de leur sommeil. Elle se sentait parfaitement éveillée. Il faut dire que Pomona était habituée à quitter les bras de Morphée aux aurores. Elle aimait profiter de ces débuts de matinée calmes, où tout Poudlard ou presque semblait encore endormi.

Elle revêtit sa robe de sorcière, vérifia dans le miroir de la salle de bain qu'elle avait une mine acceptable (elle était certes peu soucieuse de son physique, mais elle appréciait l'ordre, pas un épi de cheveux ne devait jamais dépasser, et sa tenue devait toujours être soigneusement repassée, par exemple), puis se mit en route après avoir, en chemin, cherché une pomme aux cuisines, afin de se caler l'estomac jusqu'au petit-déjeuner.

Miyria avait décidé que le rendez-vous aurait lieu au septième étage. Pour quelles raisons ? Pomona n'en savait rien. Il n'y avait pas grand chose de spécial dans ce recoin de l'école, pourtant, si ce n'était une tapisserie particulièrement laide représentant des trolls en tutu. Mais puisque Miyria avait choisi cet endroit, c'est qu'il était sûr, Pomona avait une confiance totale en elle.

Il était agréable de parcourir de telles distances dans le château sans croiser personne. À cette heure, il n'y avait pas un chat.

Du moins si, il y eut un chat. Socrate, le matou de Miyria, qui ronronnait entre ses bras.

"Bonjour."

Si elle restait plutôt impassible, c'était dans sa façon d'être , elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain enthousiasme à l'idée de revoir Miyria. Il y avait tellement longtemps qu'elles ne s'étaient parlé que par lettres interposées, et peu nombreuses par ailleurs, aucune conversation depuis leurs dernières vacances.

Oui, elle avait eu hâte de la revoir, même si elle n'en montrait pas grand chose, et elle était plutôt satisfaite qu'elles aient le temps de parler un peu avant que n'arrive Lysandre. Il y avait tant de choses qu'il fallait que Pomona lui dise. Mais par quoi commencer ? Et comment le formuler ? Elle ne voyait dans son champs des possibles que des entrées en matière particulièrement lourdes et manquant cruellement de subtilité.

Avant d'être sa complice dans ce qui devenait une espèce de complot à échelle encore indeterminée, Miyria était sa meilleure amie. Même si leurs conversations auraient pu paraître souvent froides à n'importe quel regard extérieur, elles n'étaient pas que projets insensés. Pomona n'avait pas parlé à Miyria depuis longtemps alors :

"Tu vas bien ?" fut la première question qu'elle posa. Formule de politesse mais pas seulement. Depuis le temps qu'elles ne s'étaient pas adressé la parole, elle était en droit de s'assurer de se soucier de son bien être avant que de passer à des choses plus sérieuses.

Enfin, Pomona arrive. Comme bien souvent quand je la vois, je ne peux empêcher un mince sourire d'apparaître sur mes lèvres Oh, ça ne vaut pas l'immense et pétillant sourire de Yuu, mais je suis quelque peu plus tempéré dans mes débordements émotives. Je réponds à son salut par un bref signe de tête, posant Socrate par terre. Finis les câlins, maman doit travailler. Je ne sais pas s'il le comprend, mais en tout cas il se met en tête d'escalader la statue. Tant qu'il me laisse en paix, je saurais m'en satisfaire.

Si ça va? Je grimace un instant, repensant à mon entrevu avec Daniel, deux jours plus tôt. « Aller » ne serait pas le terme le plus exacte, mais je préfère penser mes plaies seules, comme à chaque fois, il me faut un peu de temps, mais j'arrive à m'en remettre. Ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude maintenant. Je dois avoir un petit côté masochiste refoulé pour aller lui parler malgré tout ça.

J'ai connu mieux.

Dis-je, ne tenant pas particulièrement à lui mentir. Je mens bien assez pour ne pas avoir envie de le faire avec Pomona. Ceci dit, j'avoue que psychologiquement, les rencontres avec Daniel me mettent toujours à plat, je crois qu'il en faudrait peu, au niveau ou j'en suis, pour que je fonde en larme. La question serait plutôt de savoir si cela serait de tristesse ou de colère. Je ne sais pas, mais quand je suis comme ça, je sais qu'il faudrait peu de choses pour que je me démotive.
Mais là encore, je ne veux pas m'appesantir sur le sujet. Plus par orgueil qu'autre chose. Et puis, il est rageant d'avancer si doucement, j'ai réellement l'impression de rouler dans la semoule, tant et si bien que j'en arrive parfois à me demander s'il ne faudrait pas que je revois mes méthodes. Je ne prends peut-être pas le problème dans le bon sens.

A vrai dire, ça va pas du tout. Je n'avance pas ou presque, et je commence à perdre patience.

Autant lui avouer le tout sans passer par quatre chemins. S'il y a bien une personne à qui je peux le dire ici, c'est bien Pomona. Non, en fait, il n'y a qu'elle. Je ne sais pas si c'est vraiment le genre de réponse qu'elle attend de ma part (en général les gens préfèrent le « oui » impensée), mais c'est tout ce que je trouve à dire. Je n'avance pas, et je perds doucement, mais sûrement, patience. Génial, hein?
Puis je secoue la tête. On a sûrement des choses plus importantes à se dire que mes états d'âme. Quoi que dise Pomona pour me réconforter, ça ne changera rien à la situation, nous le savons toutes les deux.
Je crois qu'au fond, ce qui me mets encore plus mal à l'aise, c'est de voir que Pomona avance bien plus vite que moi. Je vous vois venir avec vos « vous ne faites pas la même chose », « ce n'est pas comparable », il n'empêche que je me sens mal à l'aise, à force. Pas jalouse, non, juste, presque inutile. Moi aussi j'aimerais avancer. Moi aussi j'aimerais trouver quelque chose. Moi aussi, j'aimerais être utile. Ce n'est pas la première fois que je me sens aussi inutile, et plus le temps passe, plus je me dis qu'il faudra m'habituer à ce sentiment... Quoi que, il y a bien ce que m'a dit Morgan qui nous sera utile mais...
Je soupire et reprends rapidement.

Mais qu'importe, et toi, où en es-tu?

J'ai connu mieux.

Pomona ne répondit rien, ni ne montra aucune émotion d'aucune sorte. Elle aurait préféré que Miyria lui dise qu'elle allait bien. Pas parce que c'était ce que le protocole semblait exiger d'elle, mais parce qu'elle voulait qu'elle ne voulait tout simplement pas qu'elle se sente mal.

Sans pouvoir l'affirmer avec certitude (il était difficile de porter un jugement sur quelqu'un qu'on se forçait à ne voir qu'à peine, et au sujet duquel la jeune femme s'était promis de ne plus jamais rien noter dans son carnet dès lors qu'elles étaient devenues amies), Pomona croyait comprendre l'origine de ce mal-être.

Elle la savait tout aussi impliquée qu'elle, et c'était sûrement la tâche qu'elle s'était à elle-même attribuée qui la rendait si malheureuse.

De tous les grands “fidèles” de Jedusor, il n'y avaient finalement que Vincent et Caleb pour ne jamais avoir vraiment été portés dans son coeur. Renouer avec d'anciens amis, même par pure stratégie, devait être un exercice des plus éprouvants.

Pomona, n'ayant jamais vraiment eu d'autres amis que Miyria et Yuûki, ne pouvait que deviner quelle épreuve c'était que de se forcer à retourner vers l'autre.

Il y a des vestiges dans toute amitié, même celles qui ont été violemment brisées, des braises laissées sous la cendre... et un feu qui peut rejaillir si l'on n'y prend pas garde. Pomona était convaincue que Miyria était suffisamment prudente et avisée pour ne pas tomber dans le piège. Cela ne devait pas l'empêcher de trouver le tout éreintant.

A vrai dire, ça va pas du tout. Je n'avance pas ou presque, et je commence à perdre patience.

Des gestes, des mots de consolation et d'encouragement, Pomona fut tentée de dire et d'en faire, mais elle en était incapable. Il était dans sa nature de tout garder pour elle, elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Donc les problèmes de Miyria tenaient avant tout d'une certaine frustration. Pomona le comprenait aisément, elle-même, lorsqu'elle cherchait en vain à cerner les voyageurs et se heurtait à un mur, ressentait une impatience identique.

Cela prendrait le temps que ça prendrait, Pomona avait confiance, Miyria parviendrait à ses fins, elle avait tout l'intelligence nécessaire pour y parvenir.

Pomona ne répliqua donc rien à cela. Rien de ce qu'elle aurait pu dire n'aurait changé la donne, de toute manière, elle préféra laisser son amie lui retourner la question.

Mais qu'importe, et toi, où en es-tu?

Eh bien, cela dépendait. Sur certaines choses, comme le cas des voyageurs ou le contenu du journal, elle était au point mort, sur d'autres... Plus le temps passait, plus les nouvelles découvertes qu'elle faisait sur le préfet des serpentards lui glaçaient le sang.

“Je crois avoir découvert quelque chose. Je n'ai aucune certitude mais je pense que les coïncidences sont vraiment trop nombreuses.” Elle marqua une pause. “Tu as dû remarquer le soudain changement de caractère d'Yseult Neils? J'en ai un peu discuté avec Mrs Sparkley, un changement aussi abrupt n'est pas le fruit du hasard, elle en a convenu. Elle m'a demandé de veiller sur elle. Je pense qu'elle croit que quelqu'un lui veut du mal. Et je suis d'accord... ou du moins, je crois plutôt que quelqu'un lui a voulu et fait du mal.... je crois également savoir qui, et pourquoi.” elle tentait de n'oublier aucun élément de son raisonnement, pour que Miyria, si possible, puisse en tirer les mêmes conclusions qu'elle. “Si Lysandre m'a parlé de Chaser, c'est parce qu'elle l'a vu sortir des toilettes des filles, celles de Myrtle, juste avant qu'Yseult, soudainement métamorphosée en boute-en-train, en sorte elle aussi. Quelques mois plus tôt, dans ces mêmes toilettes, Yseult perdait d'un coup une partie de sa mémoire et sa joie de vivre. Victime d'un sortilège d'oubliette, je suppose, ce que personne n'a remarqué car personne n'avait de raisons de le soupçonner. Et il semblerait que ça se soit produit dans le temps où Myrtle McGrow a été tuée. Quelques minutes après, je dirais.” Etait-elle encore claire, elle ne savait pas trop, mais tous les éléments étaient là. “il semble logique que celui qui ait soudainement rétabli l'ordre dans l'esprit d'Yseult Neils soit celui qui l'avait désordonné en premier lieu. Et quelles raisons auraient eu Daniel Chaser de lancer un sortilège d'oubliettes à une deuxième année dans les toilettes des filles juste avant que le corps d'une élève assassinée y soit trouvé si ce n'est... bref, tu m'as compris.”

Je ne suis pas surprise quand Pomona m'apprend avoir découvert quelque chose. Non, ce qui me surprend le plus, c'est que ce soit de Neils qu'elle me parle et non des Voyageurs. Un peu surprise, je fronce les sourcils, mais me contente de l'écouter, hochant de la tête a sa question. Qui n'avait pas remarqué le changement d'humeur si soudain de Neils. Elle était passé d'une gamine espiègle et turbulente à une sorte de zombie, et depuis quelque temps, elle est redevenue une joyeuse petite fille. Cependant, je suis étonnée d’apprendre que quelqu'un lui aurait voulu (ou lui aurait fait) du mal.
On parle bien de la même Neils? Sérieusement? Si je trouve le raisonnement logique, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi. A mes yeux, cette petite n'a aucune raison de se retrouver mêle à tout cela, pourtant, si Pomona m'en parle, c'est justement parce qu’elle y est liée, c'est un fait. Je ferais mieux d'éviter de me fier au apparence et écouter la suite des explications.

Pomona continue donc, et j'écoute sans un mot, bien sûr, les bras croisés et la mine grave. Ça ne change pas beaucoup de d'habitude ceci dit. C'est quand Lysandre et Chaser viennent se mêler à l'histoire que je commence doucement à ramasser les pièces du puzzle pour les mettre en place. Les toilettes des filles? Et Myrtle, bien sûr. La pauvre mimi geignarde que peu de monde regrette, mais qui a pourtant été la victime de l'héritier. La pièce maitresse du Puzzle.
Ça devient tellement clair que j'ai envie de me donner des claques. Pourquoi on n'y a pas pensé plutôt? Il est évidement, au vu des faits, que Chaser est mêle à cette histoire. Cependant, une chose est certaine : Daniel n'est qu'une marionnette. La plus fidèle et docile qui soit, certes, mais nous savons toutes les deux qui tire les ficelles, dans l'ombre. Qui dit Chaser, dit Jedusor. Point.

Yseult aurait donc été dans les toilettes de Myrtle, un instant après que cette dernière ne soit morte à cause de la créature de la chambre des secrets. Ce qu'elle a vu? Nous l'ignorons, mais elle n'aurait pas du le voir... Attendez, cela voudrait dire que la mort de Mimi est lié à la bande Jedusor? Non, en fait c'est une certitude. Mais Chaser n'agirait jamais ainsi de son propre chef, c'est un larbin, après tout. Ce qui veut dire qu'Yseult était..

Au mauvais endroit, au mauvais moment... Elle a vu ce qu'elle ne devait pas voir, et ils ont agi en conséquence, mais dans la précipitation, Chaser à du rater son sort, et quand Lysandre l'a vu, il venait de rattraper son coup, effaçant pour de bon la seule preuve.

Fis-je a voix basse, finissant mon raisonnement. Les pièces du puzzle finissent de se mettre en place, et la vérité me semble aussi inacceptable, qu'impossible à ne pas voir. Les choses sont peut-être encore bien pire que tout ce que j'imaginais. Toute cette affaire prend bien plus d'ampleur que je ne l'aurais pensé.
Je lève alors les yeux vers Pomona, plus sérieuse que jamais.

Attends, Pomona, tu te rends compte de ce que ça voudrait dire? Si je suis ton raisonnement, et au vu des faits. Jedusor serait...

L’héritier de Serpentard. L'assassin de Myrtle. Et Daniel aurait agi pour cacher cela, probablement sous son ordre ou dans la panique. Je n'arrive même pas a le dire à haute voix tant cette perspective me réjouie peu. Perséphone avait raison depuis le début, et comme d'habitude, cela me déplaît très fortement. Et en même temps, cela me paraît l'évidence même.
Moi qui veut l'accuser de tous les maux de la terre, pour une fois, je peux.

Au mauvais endroit, au mauvais moment... Elle a vu ce qu'elle ne devait pas voir, et ils ont agi en conséquence, mais dans la précipitation, Chaser à du rater son sort, et quand Lysandre l'a vu, il venait de rattraper son coup, effaçant pour de bon la seule preuve.

Pomona approuva d'un léger signe de tête. Elle en était exactement arrivée aux mêmes conclusions que sa camarade. Elle n'avait d'ailleurs pas douté un seul instant du fait que Miyria déduirait de la situation la même chose que ce qu'elle avait déduit elle-même.

Ainsi, elle comprenait à son tour que leurs soupçons n'étaient pas seulement fondés, ils avaient été en-dessous de la vérité. Si elles avaient vu juste (et pour Pomona, il ne faisait aucun doute qu'elles avaient vu juste), alors Jedusor devait être définitivement arrêté, et il était primordial qu'elles laissent d'autres personnes se joindre à leur cause. Des personnes comme Lysandre, qui ne tarderait sans doute plus, à présent.

Attends, Pomona, tu te rends compte de ce que ça voudrait dire? Si je suis ton raisonnement, et au vu des faits. Jedusor serait...

A nouveau, Pomona opina du chef. Il n'était pas nécessaire qu'elle clarifie sa pensée. Elles avaient toutes les deux comprit : Tom Jedusor, l'élève modèle, le préfet adoré de ses professeurs, était l'héritier de Serpentard, celui qui avait tué Myrtle McGrow l'année précédente.

Les doutes n'étaient plus permis. Une fois les pièces du puzzle assemblées, tout semblait si évident : son attitude, les raisons qui l'avaient poussé à accuser Rubeus Hagrid, qui, il est vrai, avait fait le bouq émissaire idéal...

Pomona regarda Miyria, consciente à présent de ce qu'elle lui demanderait sûrement de faire : dénoncer Jedusor. La vert et argent avait un moment hésité à dire à son interlocutrice cette vérité, de crainte, surtout, que cette idée ne lui vienne à l'esprit. Mais il y avait eu trop de secrets entre elles. Il fallait que cela cesse. Les choses devenaient trop graves pour qu'elles se permettent tant de mystère. Elles devaient tout se dire. C'était le seul moyen pour arrêter ce... monstre. Un adversaire qui s'avérait bien plus dangereux que ce qu'elles avaient pu supposer (et pourtant, elles en avaient supposé beaucoup).

"J'aimerais que cette information reste entre nous. Pour l'instant, tout du moins."

La vérité, c'était que si Pomona ne voulait pas que ces informations soient délivrées, c'est qu'elle ne voulait pas risquer une nouvelle séance de torture.... ou pire. Elles en avaient la preuve, Tom Jedusor était un assassin. Devaient-elles risquer leur vie au prix de cette information ?

C'est vrai, ce pouvait sembler le meilleur moyen pour le faire tomber, mais c'était trop risqué, d'autant plus que Pomona était certaine qu'il faudrait beaucoup de patience pour réussir à convaincre Dippet de ce qu'elles avançaient. Si tout avait l'air, à leurs yeux, de s'emboîter à merveille, le directeur de Poudlard n'en penserait peut-être pas autant. D'autant plus que les arguments qu'elles avaient à fournir incriminaient davantage Chaser que Jedusor qui, une fois n'est pas coutume, savait toujours sortir blanc comme neige de situations aussi délicates que celle-ci.

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