Salle sur demande pour Sorciers facétieux (PV Miyoumiyou)

Il avait eu du mal, vraiment du mal. Pourtant communiquer avec des gens qui ne parlait pas anglais c'était pas comme si ça ne lui était jamais arrivé, c'était pas comme s'il n'était jamais parvenu à trouver un moyen de se faire comprendre. Mais il fallait l'avouer, là il avait du mal. Morgan n'arrivait qu'avec grande peine à se faire comprendre de son correspondant égyptien. A un tel point qu'il finissait par croire que ce dernier le faisait exprès, juste pour se payer sa tête. Alors bon il avait décidé d'en faire tout autant. Quitte à passer pour un abruti qui gesticule des bras et qui fait des grimaces autant qu'il ne soit pas le seul. Et au début Khemet (nom de notre cher correspondant bien sûr) avait semblé ravi de l'apparente indifférence du britannique, jusqu'au moment où il se rendit compte qu'il aurait besoin d'un ou deux renseignements. Les rôles s'étaient inversés, et Morgan caché sous un regard de la plus parfaite incompréhension, avait malicieusement observé les gestes et regards de son homologue égyptien qui se trouvait maintenant aussi ridicule que l'avait été le jeune homme avant lui. Et depuis ça n'avait pas arrêté, c'était comme si un jeu s'était instauré entre les deux sorciers. A celui qui arriverait à être le plus ridicule peut-être, Morgan ne savait pas vraiment en fait quel était l'objectif de ce jeu, s'il y avait quelque chose à gagner même. Ce n'était véritablement qu'un jeu sans but, sans véritable intérêt finalement hormis la satisfaction d'un orgueil bafoué... Mine de rien le Serdaigle avait un minimum d'ego qui se manifestait de manière inopinée. Mais aujourd'hui donc ça avait été à son tour de se faire comprendre, et Khemet ne l'avait pas raté, il l'avait même attendu au tournant.
Aussi lui avait-il fallu une très très longue demi-heure pour obtenir de l'égyptien le signe qui établissait qu'il avait compris ses intentions, à savoir: "Cet après-midi je suis occupé, je peux pas me charger de toi, tu dois te démerder." Bon ce n'est pas exactement ce qu'il lui avait dit mais l'idée était là et Khemet avait fini par enchaîner deux trois signes qui laissait entendre qu'il avait enfin saisit, ou daigné saisir ce que lui disait le serdaigle.
Le voilà qui marchait dans les couloirs du château, enfin marchait... Dans l'attitude générale de Morgan ici son déplacement était celui qui était catégorisé "course à pied". Et même si d'un point de vue extérieur il marchait, pour le jeune serdaigle qui ne se pressait jamais -hors ses rencontres nocturnes avec Montgomery- il avait l'impression de courir. Mais il le fallait bien, Miyria supportait difficilement les retards, ses retards plus particulièrement. Ce n'était pas sa faute, il faisait vraiment tout ce qu'il pouvait pour arriver à l'heure! Mais quoi qu'il fasse, quoi qu'il veuille accomplir, le monde semblait trouver un malin plaisir pour lui mettre les bâtons dans les roues. Morgan Ciallmhar arriver à l'heure? Non, ce serait moins drôle. Il arriva enfin là où il voulait aller, mais n'arrivait pas à l'heure qu'il avait lui-même fixé. Comme d'habitude. Morgan restait Morgan. Le serdaigle ralenti le pas, fit une grimace en voyant la serpentard l'attendre au pied d'une statue. Il s'approcha doucement, se composa un sourire qui, il l'espérait, sauverait un peu la mise et sa peau par la même occasion.

-Ah... Désolé... Je... C'est mon correspondant égyptien. Il m'a tenu la jambe pendant des heures... Je suis désolé.

Les érudites s'y connaissent en général dans plusieurs domaines, je ne fais pas exceptions à la règles et n'ai pas volé mon titre. Et même si mes domaines de prédilection sont les sorts magiques et les potions, je m'y connais parfaitement aussi bien en histoire ainsi qu'en... Langue. Oui, vous m'avez bien compris.
Merlin, je n'ai jamais autant haï le fait de parler plusieurs langues. Non, sérieusement.

Comme beaucoup le savent (non, en fait), je parle le japonais et l'anglais. Mais mon père, toujours aussi aimable qu'une porte de prison, n'a pas trouvé suffisant que je parle seulement deux langues. J'ai donc appris dans la foulée le mandarin, le français, le russe, et l'arabe... Bien que mes notions des trois dernières langues citées soient presque basiques (pourquoi je ne l'ai jamais dit? M'avez-vous seulement posé la question?). Mon père? En tant que directeur du Département de la coopération magique internationale, je crois qu'il approche humblement des quatorze langues... Bref, en général le fait de parler plusieurs langues ne me pose pas de problème... Mais dans une école ou pullulent les élèves égyptiens, je suis soudainement apparue comme la sainte patronne des âmes égarées, surtout quand j'ai fait l'erreur de parler à Abbas dans sa langue pour me dérouiller un peu et qu'il ne soit pas le seul à profiter de pouvoir parler anglais. Quelqu'un nous a entendu.
A partir de là, ce fut la pire semaine de toute ma vie.

Au moins, j'ai la certitude que plus tard je ne ferais pas interprète. C'est limite s'ils ne faisaient pas la queue pour que je les aide à expliquer qu'ils voulaient la paix ou même juste demander s'ils n'avaient pas soif. J'ai presque failli craquer et en prendre un pour taper sur l'autre histoire de me défouler un peu.
Fort heureusement, j'ai tenue bon grâce à mon ingéniosité sans fin. J'ai fait savoir que mon correspondant parlait lui aussi l'arabe et l'anglais, et j'ai disparu sans demander mon reste, laissant la foule le manger tout cru. Chacun pour soi et Merlin pour tous, hein. C'était un type bien cependant, j'irais poser une fleur sur sa tombe.
Et dire que j'ai rendez-vous, et il n'y a rien qui me déplaise plus qu'être en retard, même si je sais pertinemment que lui, le sera.

Secouant la tête avec un soupir, je sors un livre en m'asseyant au pied de la statue où nous nous sommes donnés rendez-vous, Morgan et moi. Je ne sais pas pourquoi, mais il a demandé à me voir. Soit, pourquoi pas? Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler depuis un moment, et bien qu'il soit horripilant sur bien des points (le simple fait d'être en retard, déjà), parler avec lui me ferais le plus grand bien. J'ai besoin de décompresser un peu, comprenez.
Je ne prends la peine de lever mes yeux du livre qu'une fois certaine que les pas viennent vers moi. Lui adressant mon inestimable regard noir rempli de reproche, je lui fais évidemment comprendre ce que je pense de son retard. Je déteste qu'on soit en retard, le temps, c'est précieux, et je déteste le perdre. Nul besoin de me rappeler mon sale caractère, je le sais déjà parfaitement, merci bien.
L'écoutant se justifier sans un mot, je me lève et époussette ma robe de sorcière. Avant de ranger mon livre tout en répondant.

Toujours des mots. Être "désolé" ne changera rien, tu es en retard Morgan.

Fis-je remarque sur le ton du reproche, mais sans animosité, ça, je le garde pour les autres. Cependant, contrairement à bien souvent, je me contente de secouer un petit instant la tête avant de passer à autre chose. Après tout ce qui est fait n'est plus à faire, autant passer à la suite. Surtout que ce rendez-vous sans aucune explication a piqué ma curiosité. Pourquoi sommes-nous là?

Passons, assez de temps perdue. Tu m'expliques le comment du pourquoi?

Le jeune homme baissa doucement la tête sans pour autant quitter Miyria des yeux. Miy, Miyou pour les intimes. Il pouffait en pensant à ce denier surnom, elle ne l'aimait pas, ou du moins pas quand il venait de lui, il aimait trop le dire avec un ton moqueur, comme s'il s'adressait à un enfant et il adorait le lui rappeler. D'ailleurs il avait hésité à l'appeler comme ça, là pouf! d'entrée de jeu. Mais bon la connaissant elle devait déjà être irritée. Et on ne réveille pas le dragon qui dort.
Ou pas prématurément.
Et qui ne dort pas beaucoup on dirait. La serpentard avait l'air d'avoir besoin d'une sacrée nuit de sommeil. C'était pas que c'était ce qu'il manque toujours à Miyria, il fallait l'avouer mais là Morgan se disait qu'un certain stade critique avait été atteint.
Et puis finalement il se demandait si c'est vraiment à cause du manque de sommeil, la jeune femme était une habituée des nuits blanches à répétition. Alors pourquoi ses traits semblaient plus tirés, plus sévères, plus soucieux qu'avant? La faute aux examens certainement, c'est vrai que ça allait bientôt arriver... Il fallait peut-être qu'il y pense un peu... Peut-être... Plus tard... Ouais plus tard...
Mais en parlant d'examens, Morgan se fit la réflexion que la serpentard en général ne paniquait pas pour un sous. Il avait du mal à comprendre dans ce cas. Lui allait très bien, parfaitement bien même. Grindelwald était mort, bon il aurait préféré qu'il fut vivant pour le juger, mais il était mort. Et son ego moldu, mort aussi. La peur avait disparu du monde... Et surtout... Surtout... Papa était rentré à la maison. Morgan avait récupéré son père. C'était inespéré.
Le serdaigle était donc dans une bonne humeur quasi permanente depuis la fin de ce mois d'avril, ce qui -il me semble- manquait cruellement à un grande partie des élèves de Poudlard cette année.

Alors Morgan sourit, il sourit au reproche de la jeune femme et la regarda. Son air désolé s'était envolé, remplacé par son sourire espiègle.

-Bon... Je saurai qu'il n'y a pas besoin d'excuse la prochaine fois. Ca m'arrange.

Il attendit. Le jeune serdaigle voulait faire son effet, il connaissait si bien la curiosité de Miyria, et c'était réciproque. Il savait qu'il l'attirerait certainement s'il ne lui disait pas la raison de leur rendez-vous. Il fit une moue déçue, trop déçue pour être sincère.

-Je croyais que tu viendrais me voir sans même avoir besoin d'une raison, pour profiter de ma rayonnante présence et de tout les supers adjectifs qui collent à ma superbe personne... Je suis déçu. Tu es cruelle.

Le jeune homme s'humecta les lèvres du bout de la langue, garda le silence encore. Comment le lui présenter? Il leva les yeux au ciel pour réfléchir un instant, exagérant ses traits.

-Mais bon puisqu'il te faut une raison... Donne-moi encore 5 secondes. Parce que... J'ai oublié...

Regard innocent, dégoulinant de fausseté. Il se mit à marcher, ignorant la jeune femme, une main caressant le menton, l'autre dans son dos légèrement courbé en avant, réfléchissant intensément, ou en tout cas faisant comme si.
Et il passa dans le couloir.
Une fois.
Deux fois...

On parle de Morgan là. Être désolé? Jamais trop longtemps. Aussi, je lève les yeux au ciel (enfin, au plafond) en entendant sa réponse. Je laisse même échapper un soupir agacé. Je ne peux pas vraiment dire être de bonne humeur en ce moment. Non, en fait j'ai plus l'impression d'être consentement de mauvaise humeur, mais de tout garder en moi, et à force de ne pas l'extérioriser, c'est comme un chaudron trop plein, au moindre mouvement, ça déborde un peu. Mais je ne veux pas m'énerver sur tout le monde et surtout pas sur les rares personnes qui me supportent encore. En ce moment, ils sont de moins en moins.

La prochaine fois? Sois à l'heure.

Fis-je en secouant la tête, attendant toujours de savoir pourquoi je suis là. S'il m'a fait venir sans raison je risque de m'agacer et passer en mode dragon. J'ai un sale caractère, c'est ainsi, mais en ce moment, c'est un peu pire, et je m'en veux pour ça, car j'ai bien conscience que ce n'est pas contre eux que je suis en colère. Les toutous me tapent sur les nerfs. Mais surtout, je m'agace encore plus. Mais ça, je ne veux pas me l'avouer, raison de plus pour être énervée contre les autres. Je suis d'une puérilité navrante, parfois.
Je croise les bras, attendant la suite des paroles n'ayant que pour but de m'agacer, ou me taquiner, de Morgan. Le sourcil levé. Un jour, il finira dans le lac, lui aussi. Je le regarde faire sa moue déçue et j'écoute ses paroles trop exagérées pour être sincères. Morgan ne me semble pas homme à se sentir blesser par la ''cruauté'' des autres. Il est bien trop détaché pour ça. Du moins, c'est ainsi que je le ressens. Je me trompe peut-être.

Ta ''rayonnante'' personne risque de se retrouver seule dans ce couloir dans peu de temps si elle ne m'explique pas ce qu'on fait là.

Dis-je alors qu'il laisse un silence profondément calculé. Qu'est-ce que je peux détester quand il fait ça. Et dire que je fais de même avec les autres. Je soupire une fois encore. Gardes ton calme Miyria. D'habitude, je suis plus patiente que cela, mais depuis quelque temps, ma patience et mon calme se font charcuter à grand coup de tronçonneuse et sans ménagement. Sans parler, si on rajoute à cela, les nombreuses traductions que j'ai dû faire cette semaine. Apprenez l'arabe, les gens, quoi, franchement.

Morgan...

Dis-je d'un ton semiquement menaçant, en ultime avertissement. A. Quoi. Il. Joue? Je ne sais pas trop s'il est très bon ou très mauvais comédien, mais je lui lance un regard presque noir pour répondre à sa pseudo innocence qui luit dans ses yeux. Je soupire encore une fois et change de pied sur lequel je m'appuie. Il fait quoi là, les cent pas? Et il passe et repasse. Une fois. Deux fois.
Ok je m'en vais.

Bon, si tu n'as rien de mieux à faire, soit, mais moi j...

Mais je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il termine son troisième tour, et que soudainement se dessine une grande porte dans le mur, me laissant muette alors que je regarde avec des grands yeux l'entrée de la salle sur demande. La bouche à demi ouverte, bloquée dans sa phrase.

Et dire que j'avais abandonné l'idée de la trouver un jour.
Quoi? Évidemment que je sais ce que c'est! Je l'ai longtemps cherché sans résulta depuis ma première année, quand j'ai lu l'histoire de poudlard. Pour la première fois depuis une semaine, un large et vrai sourire apparaît sur mon visage, toute ma colère s'étant évaporée comme neige au soleil alors que je trépigne comme une gamine devant un magasin de bonbon!

Je n'y crois pas! Je n'y crois pas! Oh Merlin je n'y crois pas!

Dis-je d'un ton surexcité comme s'il venait de me montrer le grimoire de Merlin en personne. Lui lançant un grand sourire, mon agacement contre lui déjà parfaitement oublié, je cours limite pour aller ouvrir la porte devant nous, entrant dedans sans me faire prier. Le saint Graal de tout gardien. La salle sur demande. Celle qui détient des trésors datant de la création même de poudlard.

Et là, je reste muette d'admiration devant ce qui s'offre à nous. C'est... Incroyable. Magnifique. Parfait!
Des livres, des montagnes de bric-à-brac, d'objets magiques oubliés depuis des siècles. Là-bas, des balais aussi poussiéreux que le monde. C'est une pile de grimoire que je remarque au fond? Pourquoi il y a une armoire à gauche? Avez-vous remarqué la statue qui nous fixe sur le côté? Je n'arrive même pas à voir le mur du fond de cette pièce. Je lève les yeux. Quel plafond! On dirait celui d'une cathédrale! Je me tourne vers Morgan qui a profité de mon admiration pour rentrer dans la salle. Mon sourire ne me quitte plus. J'ai déjà parfaitement oublié que j'étais à deux doigts de m'énerver un instant encore.

On va avoir du pain sur la planche.

Dis-je alors que la porte, derrière nous, commence déjà à disparaître en attendant qu'on ait de nouveau besoin de quitter la salle. On part en excursion dans la salle sur demande, messieurs, mesdames. Je n'ai jamais été aussi impatiente de ma vie, je crois bien. J'ai l'impression d'avoir de nouveau 5 ans.

Être à l'heure? Ca faisait des années qu'il avait abandonné l'idée quand il avait constaté que quoi qu'il fasse il était désespérément en retard. Alors il avait juste sourit en haussant les épaules. Il essayerait, il essayait toujours.
En fait quand il y pensait c'était incroyable la tension qu'il ressentait chez Miyria. C'était surprenant et inattendu. Même s'il savait qu'il l'agaçait, elle s'énervait bien plus rapidement que d'habitude.
Il avait fait une moue, levé dignement le menton vers le ciel.

-Personne ne comprend que je suis une personne fantastique.

Il aimait bien se vanter, surtout parce qu'il n'en pensait pas un mot. Il avait baissé les yeux vers elle, c'était mis à réfléchir.
Il sentait son regard noir posé sur lui, sa légère envie de meurtre aussi imaginait-il, et Morgan restait stupéfait. Miyria était bien plus qu'à fleur de peau. C'était pas la peau, c'était la chair, le cœur ouais !... Cela faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas parlé, il fallait visiblement régler le problème d'urgence. Il serait plus doux maintenant, juste un peu. Il est compréhensif comme garçon voyez. Il est curieux aussi, Morgan aimerait bien comprendre. Mais bon là il doit penser à autre chose, sinon Merlin seul sait où ils allaient se retrouver là-dedans.
Oui là-dedans. Vous l'aviez déjà compris bien sûr, c'était dans la Salle sur Demande qu'il allait l'emmener.

Et la porte apparue, comme la fois précédente, comme avec Oly. Sa gorge se noua à cette pensée, il se redressa tout sourire vers Miyria savourant son expression de surprise. Il a-do-rait ça.
Le jeune serdaigle n'ignorait pas la quête de Miyria, puisqu'elle avait été aussi la sienne un moment, un long moment. Ils avaient tout les deux écumé les grimoires parlant de Poudlard pendant de longues nuit, ils avaient essayé de tas de manière différente d'ouvrir un passage secret qui selon toute vraisemblance n'existait pas... Ils étaient juste tombés une fois sur le débarras de Montgo, enfin... sa cache secrète visiblement, il y mettait des trucs bizarres et qui semblaient personnelles. Morgan en avait profité. Montgo n'avait pas dû apprécier.
Morgan adorait les surprises, adorait les faire, depuis toujours. C'était un goût qui ne s'était jamais démenti chez lui.
Il sourit et rit doucement devant la joie et l'impatience de la serpentard. Il aimait la voir comme ça. En même temps, choisir entre le dragon mal réveillé et le gamin surexcité, Morgan a vite choisit dans l'intérêt de sa propre survie.
Il fait une révérence, lui présentant la porte d'un geste théâtral et galant.

-Les dragons d'abord.

Le serdaigle se redressa et suivit la jeune femme. Il jeta un dernier coup d’œil derrière lui, et pénétra dans la salle sur Demande.

C'était aussi impressionnant et majestueux que la première fois. Aussi bordélique bien sûr, mais ça faisait parti du charme. Et Morgan était bordélique de toute façon, il se sentait bien là-dedans.
Il avait regardé autour de lui, avait reposé son regard sur la serpentard perdu dans son admiration. Il attendait patiemment.
Miy était tellement plus jolie avec un sourire.
Il sourit, hocha la tête.

-A mon avis il n'y aura pas que du pain.

Il fait quelques pas et s'avance dans les allées de fatras, de bordel.

-Sois contente je me suis retenu d'y aller tout seul... Et c'était pas facile crois-moi.

Il se tourne vers elle et lui fait un sourire.

-Mais l'idée de me faire écorcher et écarteler par ta charmante personne m'a retenu.

Je suis tellement de bonne humeur soudainement que je ne relève même pas le surnom que vient de me donner Morgan. Non, je suis bien trop haute, sur mon petit nuage pour me vexer (même si je déteste ce surnom qui sous-entend que j'ai des colères destructrice, c'est faux, je suis quelqu'un de très calme!). Pour peu, je suis certaine qu'on pourrait voir mes yeux briller de convoitise alors que j'entre dans la salle avec solennité, malgré mon pas mi-courant. J'ai l'impression de fouler une terre sainte.
Je crois que je pourrais rester là, à regarder cette pile d'objets sans fin. Je ne sais pas ce que j'éprouve devant ce désordre sans nom, remplie de secret et d'objet qui n'attendent que d'être découverts. En tout cas, je ne cesse de sourire. Jusqu'à que Morgan m'apprenne qu'il m'a attendu pour venir ici. Pour peu, je rougirai tant je me sens coupable soudainement. Je m'énerve sur lui, alors que lui il m'attend, même s'il trouve l'excuse que je l'aurais écartelé dans le cas contraire. Je ricane doucement.

Voyons Morgan, ça ferait désordre. Je t'aurais plutôt regardé "malencontreusement" tomber du haut de la tour d'astronomie*.

Fis-je calmement, pour reprendre de la contenance et ne pas laisser ce bref sentiment de culpabilité m'envahir. Je passe une main dans mes cheveux, contente de pouvoir me changer les idées pour une fois. Je fais un pas, deux pas, puis finalement, je vais à droite avec confiance, écoutant, avec plaisir, mes pas résonner contre les murs de la salle. Tellement, tellement de choses à voir. J'ai du mal à m'empêcher de courir. Lançant un regard en biais à Morgan, je finis cependant par reprendre la parole. Je ne peux pas ne rien dire, cette fois-ci.

Pour toi à l'heure, je suis un peu à cran en ce moment alors...

J'aime bien le « un peu », j'arriverais presque à me convaincre qu'en effet, tout ça n'est qu'un peu gênant. Un bref problème. J'aimerais me dire que c'est que des gamineries, cette histoire avec Jedusor, et qu'une fois poudlard terminé, on n'en parlera plus. Pourtant, j'ai l'intime conviction que non, et je pense que pas que ce soit dû à un instinct ou quelque chose du genre. J'ai analysé le tout, et j'en arrive à cette conclusion. Quoi qu'on fasse, le problème Jedusor n'en est qu'à son début. Ce n'est pas qu'un léger contretemps, et je le regrette. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, tout ça ne m'amuse pas. Pas du tout même. J'aimerais presque être dans le faux, pour une fois.
Il n'est pas encore trop tard pour faire demi-tour.

Je m'excuse, mon comportement était injustifié.

Quoi? Oui, ça m'arrive de m'excuser et de reconnaître que je suis en tord... Parfois. Bon... Rarement, mais ça m'arrive, et là, c'est le cas (le fait que je sois de bonne humeur, peut-être). Que c'est difficile, j'ai l'impression que ce simple mot est mouillé d'acide... Par contre, qu'il ne s'attend pas à plus, c'est déjà particulièrement gênant de reconnaître que la faute me revient, s'il rajoute quoi que ce soit, je lui jette ce magnifique grimoire à gauche, dans la figure... Pardons?
UN GRIMOIRE!

Ni une, ni deux, je me jette dessus, faisant tomber dans la foulée une pile de balais. D'un coup de main rapide, j'enlève la poussière dessus avec un petit sourire, avant de l'ouvrir et le feuilleter rapidement. En cinq secondes, j'en déduis qu'il n'a rien à faire ici. J'ouvre ma sacoche et le mets dedans. Avec la pile de livres déjà présente. Évidemment, j'utilise un sort, sinon ce serait une brouette qu'il me faudrait pour tout porter. Avec un petit sourire satisfait, je continue d'avancer.

Mais dis moi, comment as-tu découvert cette salle?

Fis-je intriguée. Nous avions passés nos jeunes années à poudlard à sa recherche, et voilà que Morgan la trouve avant moi, sans que je sache comment il a fait. Pour peu, j'en serais jalouse, mais le fait qu'il m'ait attendu pour visiter cette pièce, suffit à me calmer.
Oui, je continue de le dire, je suis quelqu'un de très calme...

*Ah non, c'est pas le bon perso =D

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Salle sur demande pour Sorciers facétieux (PV Miyoumiyou)

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