[EVENT] Singing in the rain

L'approche des examens avait toujours donné à Clyde une somptueuse envie de ne rien faire. Et il ne se privait pas. Il faut dire que le temps était propice à absolument tout sauf au travail. Bon, d'accord, le temps qu'il faisait n'était en fait qu'un prétexte, qu'il neige, vente, ou fasse grand soleil, le jaune et noir glandait, puisque c'était ce qu'il faisait de mieux. Mais force était tout de même d'admettre que plus la menace d'un travail laborieux pesait sur sa pauvre tête et plus les rayons de soleil perçaient à travers les nuages, moins était grande la motivation de Clyde, qui déjà d'ordinaire en manquait cruellement. Le jeune homme n'avait pas encore ouvert le moindre livre pour se préparer aux révisions de ses ASPIC. À vrai dire, il avait renoncé à fournir le moindre travail avant même d'avoir tenté de faire quoi que ce soit. Comment vous dire... le jeune homme n'était tout simplement pas fait pour bosser. La notion de travail lui était aussi étrangère que celle d'une après-midi sans sieste. Il savait bien que s'il manquait encore son année, ses parents criseraient, mais cette perspective à vrai dire l'angoissait moins qu'elle ne le mettait en joie. Et pour sa part, la vie au château lui paraissait bien plus douce que celle qui l'attendrait une fois qu'il aurait quitté les murs de Poudlard. Qui, sincèrement, pouvait trouver excitante l'idée de se lancer dans le monde, dans « la vraie vie », comme certains l'appelaient. Ici, il était nourri, logé, il n'avait pas sans cesse ses parents sur le dos, il n'avait pas à fournir le moindre effort (ou du moins, c'est ce qu'il avait l'air de penser). L'idée de devoir se lever tous les matins pour accomplir il ne savait quelle tâche contraignante et désagréable le fatiguait d'avance. Oui, à la réflexion, louper ses ASPIC semblait le mieux à faire. Alors pourquoi perdre du temps à réviser ?

Fort de sa résolution nouvelle, à savoir ne plus rien faire jusqu'aux examens (comme s'il faisait réellement quelque chose auparavant), il décida de ne plus se rendre en cours non plus (où était l'intérêt). Cette journée de cours, il décida donc de l'employer à autre chose : à savoir lézarder au soleil. Sa journée, il la consacra à passer d'une état de léthargie à une autre. Il passa sa matinée dans son lit, puis considérant qu'il devait se bouger, il choisit de reprendre une position allongée, mais orientée plein soleil, cette fois, que ses heures de paresse aient au moins une utilité esthétique. Bon, Clyde attirait plus à lui les coups de soleil qu'un bronzage naturel, mais son cas était de toute façon moins désespéré que celui de sa sœur, alors pourquoi pas.

Il songea d'abord à aller se poser dans le parc, mais conscient du fait que celui-ci pouvait s'avérer bruyant passée une certaine heure, il décida plutôt d'embarquer oreiller et couverture avec lui (les siestes en continu, c'était sacré, et cela exigeait un certain confort, croyez-le bien), et de se rendre vers l'une des tours du château. La tour d'astronomie, tiens !
L'idée de faire tout ce chemin de son dortoir jusque là-bas l'ennuyait quelque peu (que ne pouvait-on pas transplaner dans l'enceinte de l'école?), mais il ferait cet effort, la récompense n'en serait que plus grande. Il s'activa donc, et grimpa jusqu'en haut de la tour, délicieusement déserte.
Prenant possession des lieux, il étala sa couverture au sol, posa par dessus son oreiller, et s'installa, les bras croisés derrière sa nuque. Il compta un moment les rares nuages qui occupaient le ciel, ses yeux piqués par le soleil, puis Morphée, sa compagne préférée, le rappela à elle sans avoir à insister. Il aurait peut-être dormi là jusqu'à ce que le professeur d'astronomie, une fois les premières étoiles du soir apparues, l'en ait délogé, mais ce ne fut pas elle qui tira le poufsouffle de son sommeil de plomb.

Un épais nuage, d'un gris presque noir, tout ce qu'il y a de non naturel, venait de se pointer, juste au-dessus de la tour. Ni une ni deux, il se mit à déverser des trombes d'eau sur le pauvre endormi, qui se leva d'un bond.

« Bordel ! »

Clyde rassembla ses affaires, déjà détrempées tout en regardant autour de lui. Ailleurs, le ciel était toujours aussi bleu, seuls deux autres nuages noirs tâchaient le ciel : l'un au-dessus de la volière, l'autre au-dessus de la tour nord.
...Sérieusement ?

Laury remarqua que Clyde avait passé sa matinée couchait dans son lit, à flemmarder, c'était souvent comme ça les week-ends, ensuite il se levait, un peu, pour aller manger, et retourner s'allongeait, où allait s'asseoir dans la salle commune, en parlant un peu, et surtout raconter des tas d'histoires, que la petite fille avait cru, et croyait encore pour certaines, même si pour d'autres, elle savait que c'était un mensonge. Comme le fait qu'Hagrid mangeait les petits enfants, c'était n'importe quoi. C'était un gentil grand monsieur, que la jeune poufsouffle avait appris à connaître. Alors qu'elle le vit sortir de son dortoir avec un oreiller et une couverture, elle se demandait où il pouvait bien aller. Elle voulait lui demander mais il fut plus rapide et disparut dans l'ouverture de leur salle commune. Laury se lança donc à sa poursuite, pour savoir où il allait. Avec ses grandes jambes, il marchait plus vite qu'elle, et plusieurs fois, Laury crut l'avoir perdu pour de bon, mais chaque fois, elle parvenait à le voir au détour d'un couloir, ou bien en haut des escaliers.

Bientôt elle arriva en haut de la tour d'astronomie, le jeune homme était déjà installé allongé entrain de faire une sieste. Laury vit des nuages sombres s’amassaient autour des tours de château, elle fronça les sourcils en se demandant ce qui était entrain de se passer. Finalement il se mit à pleuvoir des trompes d'eaux, elle n'avait pas pensé à prévenir Clyde, du coup, il était tout mouillé. Il se releva en jurant, et Laury ne put s’empêcher de pouffer devant la tête de son camarade de classe.
"Désolée" fit-elle d'une toute petite voix, en reculant pour que le jeune homme puisse se mettre à l'abri. Ils assistaient quand même à un étrange spectacle, le ciel était bleu, sauf au dessus des tours de Poudlard, où des gros nuages noirs, faisaient tomber fortement et durement. Laury n'était pas trés habituel au phénomène naturel pour les sorciers, mais ces nuages étaient quand même bien étranges..
"Ils sont étranges ces nuages, non?" demanda la petite fille inquiète, autant qu'ils soient étrange, que le fait que ça soit normal pour le monde des sorciers, et qu'elle est l'air d'une pauvre petite idiote, encore...

Autant, quand il était allongé en plein soleil il y a quelques instants, le fait d'avoir embarqué tout son lit avec lui lui avait semblé être la meilleure idée du monde, autant là... il était en train de regretter sérieusement. Le tout était lourd à transbahuter. Enfin. Tant pis. Clyde, qui était un grand hédoniste, savait prendre un parti positif de chaque chose. Il se dit donc que, puisqu'il avait eu la flemme de prendre sa douche ce matin, ça lui en faisait une d'emblée, et qu'il n'aurait pas à en reprendre une ce soir (oui, en plus d'être une loque, Clyde savait être parfaitement dégueulasse, quand il le voulait). Il avait posé sa couverture au dessus de sa tête, histoire d'être un minimum protégé jusqu'à ce qu'il soit à l'abris, mais c'était peine perdue. La pluie était si violente qu'elle traversait sans mal le textile, et les cheveux d'ordinaires bouclés de Clyde retombaient désormais platement au-dessus de sa tête. Autant dire que ça ne lui allait absolument pas. C'était même assez catastrophique. Il était à deux pas d'être protégé de ces trombes d'eau quand il entendit un rire clair et enfantin résonner à son oreille. Son édredon ne lui permettant pas de voir autre chose que ses pieds, il ne s'en formalisa pas, et attendit d'être au sec pour savoir de qui il s'agissait. Il se fichait pas mal que l'on rit de lui. Le ridicule ne tue pas, Clyde préférait donc prendre toute chose à la légère, y compris l'humiliation. Après tout, quoi de plus fatigant que de surveiller sans cesse son image ? Le jaune et noir n'aimait pas se fatiguer (on l'aurait pas deviné).

Quand il put enfin déposer sa couverture et son édredon au sol, son regard pu enfin tomber sur cette petite fille qui venait de s'excuser d'avoir ri – comme s'il était vraiment obligatoire de s'excuser pour si peu lorsqu'on était en présence de Clyde ! Il s'agissait de Lauraleen Miller, une gamine ce qu'il y a de plus ravissante, adorable au point que la moitié de l'école semblait vouloir se battre pour la protéger. Avec ses airs de petits moineaux tout juste sortis du nid, il faut dire qu'il était difficile de lui résister. Il l'aurait été plus encore de lui en vouloir de lui avoir ri au nez, si il s'en tenait à ce genre de considération. Il lui adressa un léger sourire, façon de lui signifier qu'il ne lui en voulait pas pour si peu, et fouilla dans ses poches à la recherche de sa baguette. Merveilleux, il avait dû la laisser dans son dortoir (ce qui était bien débile, quand on y réfléchissait, parce que couverture et oreiller auraient été plus simple à transporter à l'aide d'un sortilège de lévitation) ! Il voulut demander à la première année sa baguette pour pouvoir se sécher, mais celle-ci était occupée à essayer de comprendre l'étrange phénomène qui était en train de se produire.

"Si ça se trouve, c'est un coup de ma grand-mère."

dit-il d'un ton léger.

"Un an avant sa mort, elle m'a dit que si je continuais à jouer les idiots, elle se changerait à sa mort en gros nuage noir chargé de pluie et qu'elle me poursuivrait partout où j'irais."

"Tu veux bien me passer ta baguette, que je puisse me sécher?"

Laury fronça les sourcils lorsqu'il lui raconta l'histoire de sa grand-mère, s'était triste de ne plus avoir toute sa famille auprès de soi. La petite fille avait la chance d'avoir ses deux parents, ses quatre grands parents, sa tante, son oncle, et son cousin. Ils étaient assez éloigné du reste de la famille, mais elle les voyait assez souvent. Une fois par mois, il y avait toujours une réunion de famille, soit chez l'un, soit chez l'autre. Donc elle était vraiment triste que Clyde n'est plus sa grand-mère. Elle lui tendit sa baguette, comme il le lui demandé, il voulait se sécher, mais la jeune poufsouffle ne connaissait pas encore le sort qui permettrait de faire ça, elle voulait vite l'apprendre. Elle voulait être trés douée en magie, comme le lui avait dit Aelycia, Pendant que le jeune homme s’effarait à se sécher, la petite fille regardait le gros nuage gris trés foncé au dessus de la tour, qui continuait à faire tomber la pluie de façon dure et brutale.

"Elle n'est pas trés sympathique ta grand-mère, quand même! dit-elle dans un petit sourire en récupérant sa baguette pour la glisser dans sa robe de sorcière. Elle lui sourit, et regardait encore une fois le nuage.
"Moi, je pense pas que tu sois un idiot, mais tu aimes dire des bêtises".... fit-elle elle se tut un moment, avant de se demander si l'histoire de sa grand-m^ère était une autre de ses bêtises à laquelle, elle avait encore cru. Finalement, c'était peut-être elle la plus idiote de deux, elle tombait dans le panneau à chaque fois. Fort heureusement, ce n'était pas méchant comme avec Daniel, Clyde ne cherchait juste à la taquiner et à se moquer d'elle gentiment.
"C'était encore une bêtise?" demanda-t-elle timidement dans un petite moue triste en continuant de regarder alternativement le nuage, puis Clyde, attendant une réponse de sa part.

La petite poufsouffle fut suffisamment aimable pour tendre à Clyde sa baguette magique. Il était toujours assez désagréable d'utiliser une baguette qui ne vous appartenait pas. La maniabilité était, de fait, moins bonne, et la baguette dont vous n'étiez pas le maître, cette fichue chipie, n'acceptait que modérément d'être utilisée par quelqu'un d'autre. Le jaune et noir se souvenait du type un brin illuminé qui lui avait vendu ce bout de bois sur le chemin de traverse, il lui avait raconté que la baguette choisissait son sorcier, ce à quoi le garçon avait répondu par un regard sceptique. Il était plus enclin à le croire, à présent qu'il avait déjà emprunté plusieurs fois des baguettes autres que la sienne (notamment parce qu'il oubliait sans arrêt ses affaires, et empruntait donc à tour de bras). La baguette de Lauraleen, par exemple, lui opposait clairement résistance. Mais puisqu'il s'agissait d'effectuer avec un sortilège aussi basique que celui de sécher ses vêtements (sort que même ce grand flemmard de Clyde Hornby savait exécuter), il n'eut pas de mal à rendre ses vêtements plus confortable, de même que l'édredon et l'oreiller qu'il avait embarqué avec lui.

Il était tout à son entreprise quand la première année fit remarquer, avec toute l'innocence dont était capable une fille de son âge, que la grand-mère de Clyde n'était pas bien gentille. Un sourire s'afficha sur le visage du poufsouffle en l'entendant prononcer ces mots. Lauraleen était l'exemple d'une innocence devenue rare, et que le jaune et noir n'était pas certain d'avoir connu un jour. Depuis sa plus tendre enfance, il n'avait jamais porté sa famille dans son coeur, ni ne s'était montré vraiment sage ou altruiste. Le fait qu'il ait évolué au sein d'une famille si détestable que celle des Hornby n'y était sans doute pas pour rien. Ces dégénérés consanguins, comme le jeune homme aimait à les appeler, cultivaient un idéal du sang pur parfaitement absurde, avaient gâché la vie de sa soeur en faisant d'elle la tare honteuse de la famille, et ne se lassait jamais de lui rappeler qu'en matière de tare, lui-même faisait fort et qu'il était une immense déception pour tous les Hornby réunis. Eh oui, les parents de Clyde n'avaient pas de chance, avec un progéniture comme la leur. Personne ne semblait pouvoir réussir à préserver l'héritage familial, Olive parce qu'elle n'en aurait de toute façon pas le temps, Clyde parce que c'était un flemmard doublé d'un incompétent, et Abby... parce qu'elle était elle-même, Abby, et que son grand frère l'imaginait très mal céder un jour à la pression familiale et se mettre à son tour à considérer les nés moldus comme une sous-espèce.

Non, dans la famille Hornby, on ne rigolait vraiment pas tous les jours, que ce soit du côté des parents ou de celui des oncles, des tantes, des cousins (quoique Jo n'était pas forcément destiné à être la grande fierté de la famille, étant donné la rumeur qui circulait quant à son penchant pour les "sang de bourbe"). Clyde avait apprit à vivre avec. Provoquer l'exaspération de tout son arbre généalogique était devenu un jeu, pour lui, et il n'était pas vraiment étonnant qu'en représaille ses grand-parents lui souhaitent d'être poursuivi par des nuages chargés de pluie pour le restant de sa vie. Car oui, pour une fois, l'histoire était véridique, et mamie Hornby avait effectivement désiré tout le bonheur du monde pour son petit fils avant de mourir. Sa remarque l'avait bien fait rire, d'ailleurs. Autant dire qu'il n'avait pas versé de larme le jour où l'on avait enterré cette vieille peau.

Le fait que Lauraleen doute de la véracité de ses propos amusa le septième année. Elle avait bien raison de se méfier. En matière de racontards, Clyde était vraiment un expert, tenir l'un de ses dires pour vrai, c'était risquer de se confronter à maintes désillusions. Mais bizarrement, la petite fille faisait partie de ces rares personnes que Clyde ne menait pas en bateau... ça n'aurait pas été bien difficile, pourtant. Elle était si naïve... Mais non, il avait en quelque sorte pitié d'elle. Il était plus drôle de s'attaquer à un adversaire qui savait se défendre. Et puis, la petite s'en prenait déjà suffisamment sur la figure comme ça.

"Comment oses-tu douter de ma bonne foi? Je suis offusqué."

Bien sûr, il avait prononcé ces mots sur le ton de l'ironie.

"Mémé Hornby était une vrai teigne, mais je crois qu'elle perdait un peu la boule, vers la fin, histoire de pas arranger son cas."

Clyde adressa à sa camarade de maison un léger sourire.

"Crois-moi, t'as de la chance d'avoir des parents moldus. Les sorciers, dès que tu les laisses procréer et avoir une succession de gosses, ils deviennent complètement barges."

Barges au point d'envisager des alliances consanguines et d'organiser des mariages arrangés à leurs enfants, par exemple.

C'était bien la première fois qu'on lui disait qu'elle avait de la chance d'avoir des parents moldus, d'habitude les autres disaient que c'était pas quelque chose de bien, il la traitait d'un nom qu'elle n'aimait pas beaucoup, et qu'elle ne voulait pas retenir. Sang de quelque chose. Et c'était mieux ainsi. De la chance d'avoir des parents moldus, c'était bien la première fois depuis qu'elle est à Poudlard. En fait, le plus important n’était qu'il soit moldus, mais qu'elle avait des parents extra, peut-être un peu trop protecteur.
"... euh... Merci" fit-elle sans trop savoir si c'était un compliment ou non, mais qu'elle ne soit pas insultée pour ses origines, et qu'il lui dise avoir de la chance c'était déjà bien. Elle sourit, oui, Georges et Anna Miller, étaient des parents merveilleux pour elle. Parfois c'était difficile de vivre sans eux, mais l'année scolaire était presque finie, et elle allait pouvoir serrer ses parents dans ses bras, et leur faire pleins de bisous. Son départ pour Poudlard avait été trés difficile, Le professeur Dumbledore était venu voir ses parents pour leur parler de l'école, parce que son père avait pris toute cette histoire pour une blague un peu loufoque. Mais après la démonstration de Dumbledore, il avait bien été obligé d'y croire. Oui, elle avait vraiment hâte de les revoir.
"C'est bien la première fois qu'on me dit ça" fit-elle dans sa petite voix, elle regarda à nouveau le nuage noir. Elle trouvait Clyde si gentille, peut-être un peu blagueur, et il ne semblait pas beaucoup travaillé, elle ne le voyait jamais avec un livre entre les mains. Elle s'approcha du nuage et cria!
"Méchante Mamie Hornby, Clyde est peut-être un peu paresseux, mais il est trés gentil... j'aurais bien voulu avoir un grand frère comme lui"
Elle reprit son souffle et se tourna vers lui, en souriant, et puis se mit à rougir comme une pivoine, qu'est-ce qu'elle venait de dire. Elle baissa la tête d'un air confus...

[HJ : Si c'est pas une déclaration d'amour fraternel, ça? lol^^]

Clyde ne s'était pas franchement attendu à ce que la petite Lauraleen la remercie pour ce qu'il venait de dire. Ce n'était même pas un compliment en soi, d'ailleurs, c'était juste un constat. Bien sûr, il savait bien que beaucoup contesteraient son point de vue. N'importe quel moldu rêverait d'être un sorcier, tout semblait plus simple, avec la magie (et en grand flemmard, Clyde devait quand même admettre qu'il appréciait que la magie lui évite de faire tout un tas de choses), mais les familles sorcières étaient si... détestables. Pour avoir évolué dans un milieu de sang-purs, le jaune et noir connaissait bien les grandes familles sorcières de Grande-Bretagne, et il pouvait affirmer sans mal qu'il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre... Leur goût pour des protocoles et des traditions absurdes faisaient d'eux des personnes tout à fait détestables. Alors oui, vraiment, s'il avait eu le choix, Clyde aurait demandé à naître sorcier dans une famille moldue (parce que c'était quand même bien d'être un sorcier, surtout lorsqu'on se proclame roi des procrastinateurs).

Lauraleen parvint à surprendre Clyde plus encore lorsqu'elle s'adressa personnellement au nuage noir qui continuait à déverser des trombes de pluie en haut de la tour d'astronomie (étant donné qu'il était évident qu'il s'agissait d'un sortilège, le poufsouffle n'était pas certain que le provoquer soit vraiment un choix judicieux mais passons).... En fait non, ce n'était pas au nuage, qu'elle s'adressait (elle n'était donc pas complètement folle), mais à Mamie Hornby. La façon dont elle réprimanda sa défunte grand-mère fit une fois de plus sourire Clyde. Cette petite était adorable. Toute à l'enfance, pas encore adolescente, son propos était vraiment mignon. Elle était de ces individus qui vous donnent envie de faire "aaaaw" dès qu'ils ouvrent la bouche, sans en être exaspérants pour autant. C'était bien pour ça que le septième année n'était jamais parvenu à s'en prendre à elle, il aurait tout de suite eu envie de s'excuser auprès d'elle. Comment Chaser faisait pour être à ce point insensible? Clyde n'en aurait pas été capable une seule seconde... enfin, avec elle, je veux dire. Quand il l'entendit carrément dire qu'elle aurait aimé avoir un grand frère comme lui, le jaune et noir fut tenté de penser qu'elle se foutait de lui, en fin de compte. L'avoir pour frère? Elle n'avait pas idée des contraintes...
... Mais c'est qu'elle avait l'air sincère, en fait. Mince, ça lui faisait bizarre, tout à coup. Il n'aurait jamais imaginé que la petite lui ferait ce genre de déclarations. Certes, il valait mieux une déclaration d'amour fraternel qu'une déclaration d'amour tout court, hein, mais quand même... Il aurait pu surrenchérir dans les bons sentiments, prendre la main de la première année, et l'entraîner au pays des bisounours... mais non. Clyde Hornby resterait toujours Clyde Hornby, en n'importe quelles circonstances... malheureusement pour beaucoup.

"Tu accepterais de transcrire ce que tu viens de dire par écrit et de le signer, que je le montre à mes frangines?"

à tous les coups, Abby rirait aux éclats, et Olive lèverait les yeux au ciel. S'il y avait bien une chose qu'on pouvait dire sur Clyde sans craindre de se tromper, c'est qu'il était tout sauf un frère exemplaire. Olive pouvait en convenir sans peine. Il passait plus de temps à la charrier au sujet de sa maladie qu'à la rassurer. Dès que ça touchait aux sentiments, il devenait particulièrement incompétent. L'avoir pour frère, c'était accepter d'être entendu mais pas forcément compris, c'était supporter les piques constantes, et ne surtout pas craindre la déception.

Laury ne savait pas trés bien ce qui lui avait pris de sortir ça, c'était sortit de manière si spontanée et si impulsive, que cela ne pouvait qu'être vrai, et pourtant il n'avait rien fait d’extraordinaire. Mais elle avait été si triste après le départ d'Arthur, que peut-être elle s'était accroché à la première personne présente dans son entourage pour avoir un autre grand frère. Elle avait tellement était triste de ne pas avoir de grand frère, d'être née la première, et peut-être même la dernière, vu les difficultés que ses parents avaient pour faire des enfants, bien que la petite fille ne comprenait pas tout trés bien. Aprés un moment, elle osa lever la tête vers lui, il ne semblait pas si troublé, finalement cela la rassura, parce que si il l'avait pris dans ses bras, ou quelque chose dans le genre, elle n'aurait pas su quoi faire. Elle fit un petit sourire, et hocha la tête à sa réflexion, sans la saisir pleinement. Elle ne saisit pas le sarcasme derrière les paroles de Clyde. Elle regarda encore le nuage du coin de l’œil, c'était à cause, ou grâce à lui qu'elle avait sortit tout ça. Elle ne pensait pas que c'était une erreur, mais bon cela rendait l'ambiance un peu bizarre. Des centaines d'anges étaient passé entre eux.

"Euh... On reste ici?" demanda-t-elle d'une petite voix, elle n'avait pas vraiment fait exprès de le trouvait là. Mais elle avait trouvé mignon, quand il avait les cheveux tout mouillé et devant tout raplpla, ou quand il s'était débattu avec sa baguette pour arriver à jeter un sort plus ou moins comme il faut. Et puis, il était souvent là dans la salle commune à lui tenir compagnie et lui raconter tout un tas d'histoire drôles, et parfois qui semblaient tellement vraies, avant qu'elle ne réalise que c'était faux, comme la fois où il lui avait dit qu'Hagrid cachaient les petits enfants dans son grand manteau pour les manger dans sa cabane.
"Oh, tu sais j'ai vu Hagrid, il ne mange pas du tout les enfants" fit-elle en secouant la tête dans un air mi-figue, mi-raisin, avec une petite moue coquine, en levant tout les yeux au ciel. Tu dis bien souvent des bêtises" fit-elle dans un petit sourire, mais bon elle était un peu bête d'y croire à chaque fois et de tomber dans le panneau souvent. C'était pas faute de se méfier, pourtant à chaque fois, elle se demandait si il ne disait pas vraiment parfois!

S'ils allaient rester ici? Mais bien sûr! Clyde adorait se prendre des cordes de pluie sur la figure, être aussi détrempé que s'il s'était jeté tout habillé dans le lac noir, et attraper la crève à la veille du mois de juin. Evidemment qu'il était préférable qu'ils s'en aillent d'ici... quoique, à présent qu'ils étaient au sec, tous les deux, assister au spectacle de ces nuages pleurant à froides larmes sur le haut des différentes tours du château était plutôt plaisant. Il aurait bien aimé voir être piégés certains autres de ses camarades, mais aucune des autres tours n'avait l'air occupé. C'était bien dommage. Il n'en aurait pas fallu davantage pour distraire au plus haut point le jaune et noir. Bah, il ferait sans. Il allait répondre à Lauraleen qu'il n'allait de toute façon pas l'obliger à rester là et que donc oui, ils allaient essayer de rejoindre des contrées plus civilisées (si tant est qu'il y en ait encore à l'heure actuelle - et autant le dire, il y en avait pas), mais à ce moment là, elle revint sur l'un des vieux bobards qu'il lui avait fait avaler dans ses premiers mois à Poudlard.

Faire croire tout et n'importe quoi à des premières années ce qu'il y a de plus impressionnables (que le choixpeau magique aspirait la cervelle des gamins indignes de devenir de bons sorciers, que des trolls avaient investi le cachot abandonné du sous-sol, que le baron sanglant avait déjà tué des élèves), c'était une de ses activités préférées. Il faut dire que l'exercice n'avait rien de bien difficile, au fond. Quand on débarque à Poudlard, qu'on ne connaît rien du château, et qu'on a affaire à quelqu'un qui y a déjà passé sept ans, on est tenté de croire qu'il ne dit pas de bêtise. En plus, bizarrement, le fait que Clyde soit à Poufsouffle inspire souvent la confiance. Comme si seuls les verts et argent étaient capables de bassesse! C'était bien mal le connaître.

Entre autres mensonges, Clyde avait effectivement fait croire à Lauraleen que le garde-chasse de Poudlard mangeait les enfants qui s'égaraient un peu trop près de sa cabane. Difficile de ne pas profiter du fait qu'un demi-géant libéré de prison se promenait tranquillement dans le parc pour faire circuler les pires rumeurs du monde. Ce que pensait Clyde de Rubeus Hagrid, en vérité? Il n'en savait trop rien. Il croyait en la justice magique, qui l'avait reconnu comme coupable du meurtre de Myrtle McGrow, mais il était convaincu que le garçon était juste un peu idiot et trop confiant, pas un monstre sanguinaire... même si c'était comme tel qu'il le représentait à tous ceux qui voulaient bien écouter ses salades.

"Comment tu peux être sûre qu'il n'en mange pas? Ce n'est pas parce qu'il ne t'as rien fait - encore - qu'il est inoffensif."

répliqua très innocemment Clyde, l'air angélique

"Bon allez, viens, on décolle."

Il agita sa baguette, faisant léviter ton son armada, et avança d'un pas avant de s'interrompre brusquement.

"Dis... ça te dirais pas d'essayer d'entraîner des gens sur les tours, histoire de?"

Quoi? C'est marrant, c'est innocent. Ce n'est qu'un jeu. Comme toujours...

Laury le regarda d'un air suspicieux, elle était sûre qu'il plaisantait, Hagrid ne pouvait pas manger les petits enfants, quand même. Et puis, il ne serait pas à Poudlard si c'était le cas. En même temps, la petite fille avait lu beaucoup de contes sur les géants, comme celui du Petit Poucet, dans ce conte-ci, le géant mange bien les enfants, enfin ses petites filles puisque le petit Poucet à échanger les bonnets, avec les couronnes. Mais c'était trés triste. Elle ne pouvait pas croire qu'Hagrid faisait ce genre de choses, et non ce n'était pas possible. La petite fille soupira en se disant que c'était encore une blague du Poufsouffle, ça pouvait pas être autrement.
"Tu dis n'importe quoi!" fit-elle d'un ton qui voulait se convaincre plus que le convaincre lui. Elle était peut-être encore un peu naïve de croire à tout ce qu'il dit. Elle secoua la tête pour chasser cette idée de la tête, Hagrid était gentil, un point c'est tout.

Laury regarda une dernière fois le gros nuage en fronçant les sourcils, Mamie Hornby n'était pas trés gentille envers Clyde, bon certes il était un peu paresseux, et la faisait souvent tournée en bourrique en racontant tout un tas de choses que la petite fille, née-moldue, avait pris pour acquis, vu que c'était un sorcier, un garçon qui avait toujours connu le monde de la magie qui le lui avait dit. Elle prenait tout de même peu à peu méfiance envers ce qu'il disait. Mais elle pensait qu'un jour, il pourrait dire la vérité, et qu'elle ne le croirait plus.
"Pourquoi tu veux embêter les autres, ils ont pas besoin d'être mouillé" dit-elle en s'arrêtant derrière Clyde et toutes ses affaires. Ce n'est pas trés gentil" ajouta-t-elle en le regardant, elle se doutait que pour lui c'était un jeu, mais tout le monde n'aimait pas se retrouver mouiller de la tête aux pieds.
"Pourquoi, tu veux toujours embêter tout le monde?" demanda-t-elle. Laury ne trouvait rien de drôle à être embêter de la sorte, sans doute parce qu'elle s'était retrouver dans le rôle de la "victime", plus que de raison.

Lauraleen n'était pas aussi naïve qu'elle voulait bien le laisser croire, elle ne semblait donc croire qu'à un centième ce qu'il lui racontait au sujet du demi-géant, mais c'était ce centième qui rendait la chose amusante. La petite poufsouffle n'en donnait pas l'air, mais il resterait toujours un doute, que Clyde ne comptait pas effacer. Il aimait bien traumatiser les jeunes esprits influençables, et quand bien même il avait de l'affection pour la première année, elle ne faisait pas exception à la règle. Il la laisserait donc s'interroger, et psychoter un tantinet dès que Rubeus Hagrid serait dans les parages. Il lui adressa donc un regard des plus innocents qui aurait pu vouloir dire "crois ce que tu veux, mais c'est à tes risques et périls". Il en aurait bien rajouté une couche, mais ça aurait fait trop. En n'insistant pas sur le sujet, il laissait une part d'incertitude qui ne pourrait que perturber sa petite interlocutrice. De toute façon, la conversation déviait déjà vers autre chose, et la première année réagissait à la suggestion de Clyde d'envoyer leurs petits camarades sous la flotte.

Il fallait s'y attendre, elle ne réagissait pas positivement à sa proposition. Le poufsouffle leva les yeux au ciel. Il s'était évidemment attendu à ce que la sage et innocente Lauraleen Miller ne réponde pas par la positive, mais il avait quand même eu le vague espoir qu'elle le fasse Lauraleen était très innocente et naïve. C'est normal, vous me direz, elle n'avait que onze ans. Mais à cet âge là, croyez le bien, le jaune et noir n'était déjà pas un cadeau. C'était justement l'âge de l'insouciance, où on avait pas à réfléchir à ses erreurs, où tous nos problèmes nous étaient pardonnées sous prétexte qu'on était jeunes et insouciants. Si Lauraleen ne profitait pas comme il se devait de son enfance, elle allait passer à côté. Et aux yeux de Clyde, profiter de son enfance, c'était en partie faire des conneries de ce genre, et embêter ses petits camarades.

Lauraleen lui demandait pourquoi il voulait toujours embêter tout le monde, Clyde était d'avis que la question qui devait se poser était plutôt : pourquoi elle ne voulait jamais embêter personne? Si elle se donnait la peine d'essayer, ne serait-ce qu'une fois, elle verrait ce qu'elle manquait. Ce serait dommage pour elle que de passer à côté de son enfance, quand même! Sans compter qu'apprendre à s'en prendre aux autres, c'était réussir, par la suite, à faire face à ceux qui vous voulaient du mal. Ceux comme Chaser, qui passaient leur temps à s'en prendre à la petite.
Le poufsouffle haussa les épaules

"Parce que c'est amusant. Tu devrais essayer, ça te ferais pas de mal, crois-moi."

Clyde aurait bien aimé que la petite se forge un petit caractère. C'était évidemment une très belle chose qu'elle soit aussi gentille, mais pour avancer dans la vie, il fallait savoir se montrer un peu incisif. Pas trop, mais juste un peu. Elle pouvait se contenter de faire comme Clyde, s'en prendre "gentiment" aux autres. Le poufsouffle n'était pas bien méchant, après tout. Etre vraiment méchant lui aurait demandé de faire des efforts, et les efforts, on l'aura compris, ce n'était absolument pas le truc de l'aîné de la fratrie Hornby.

Laury regarda un moment la pluie torrentiel, et se demanda pourquoi le jeune Clyde aimait tant embêter les autres. Parce que c'était amusant. La petite fille ne voyait pas trés bien ce qu'il y avait de drôle dans cette histoire. Est-ce qu'elle allait rire si elle menait quelqu'un dans un tel piège. Elle avait rit tout à l'heure, parce que Clyde avait l'air si mignon les cheveux tout mouillé, et parce que c'était Clyde, et qu'il était gentil avec elle, bon a part qu'il raconte toujours des bêtises. Elle soupira et se tourna vers Clyde, elle hésita un moment avant de savoir ce que cela pourrait faire de mettre quelqu'un sous cette pluie exprès pour qu'il soit trempé. Elle ouvrit la bouche, mais la referma en haussant les épaules.

"Fais comme tu veux" dit-elle. De toute façon, elle savait trés bien que Clyde ferait comme il l'entendait, sans vraiment prendre en compte son avis. Il n'y avait que Ludovic pour le prendre en considération, et parfois Chris, mais c'était plutôt rare. Tout le monde devait penser qu'elle était trop petite pour réfléchir. Et peut-être aussi qu'elle n'était pas assez courageuse pour exprimer son avis clairement et fermement. Oui, cela devait être ça. De toute façon, elle savait qu'elle n'avait pas assez de répartir pour faire valoir ses opinions avec passion, comme elle l'avait vu Prudence le faire si bien pour la défense des petits elfes de maison.

"Je vois pas ce qu'il y a de drôle là dedans! Toi tu n'as pas vraiment rit quand ça t'es arrivé" dit-elle toute de même en souriant, et d'un air entendu. Elle passa devant lui pour descendre les escaliers la première. Elle arrêtait de se heurter à l’édredon qui flottait derrière le jeune homme. Sans doute dû au fait, qu'il utilisait sa baguette à elle, et pas la sienne. Ce qui devait causer des remous dans les sortilèges même de basse. Le monsieur des Baguettes, avait bien dit que chaque sorcier a une baguette à lui, et qu'il est rare de pouvoir utiliser celle d'un autre comme il faut.

[HJ : Il me semble que Clyde a oublié sa baguette, non?]

Clyde écouta l'argumentaire de Lauraleen en souriant. C'était à se demander pourquoi elle l'appréciait, et réciproquement. En fait, même si le septième année rechignait à se l'avouer (parce qu'il pouvait être vache, mais même lui avait ses limites), peut-être qu'il n'appréciait la première année que parce qu'elle était plus jeune, et donc plus mignonne. Si elle avait eu son âge, il ne l'aurait peut-être pas supporté. Être naïve et influençable, se laisser marcher sur les pieds, lorsqu'on avait onze ans, c'était explicable. Lorsqu'on avait dix-huit ans, ce devenait nettement moins excusable. Enfin, le cas de la jeune fille n'était pas désespéré. Elle avait encore tout le temps de s'affirmer, de se dresser contre ceux qui lui cherchaient des noises. Si ça se trouve, quand Lauraleen atteindrait l'âge que Clyde avait actuellement, ce serait une vraie tigresse, personne ne pourrait rien lui dire sans qu'elle sache répondre du tac au tac, et peut-être qu'elle comprendrait quel plaisir il y avait à malmener les autres, quand bien même ce n'était « pas très gentille », comme elle aimait à le dire.

"Ma petite Laury, si me faire arroser en haut de cette tour m'avait amusé, je ne trouverais aucun intérêt à ce que quelqu'un d'autre subisse le même sort."

Il savait d'avance, ne connaissant que trop bien la petite poufsouffle, que sa réponse ne suffirait pas à la convaincre. Sa cause n'était pas desespérée, du moins Clyde l'espérait-il , et il avait à cœur de la voir un jour s'affirmer davantage, mais il ne se leurrait pas, ça ne se ferait pas du jour au lendemain... et ce n'était sûrement pas grâce à lui que la métamorphose de la première année s'opérerait. Sous peu, il allait quitter l'école de magie, mais il y avait certainement assez de personnes autour d'elle pour l'aider à se sortir de sa coquille. C'était d'ailleurs mieux si d'autres personnes que lui décidaient de la prendre en charge. Parce que lui, il aurait eu la flemme. Sans compter qu'il n'était pas forcément le meilleur exemple à suivre, on ne le répétera jamais assez. Clyde, qui ne chercherait pas à rassembler plus d'arguments pour convaincre Lauraleen, glissa ses mains dans ses poches et adressa à son interlocutrice un léger clin d'oeil. Ce qu'il fallait, pour qu'elle puisse comprendre qu'elle plaisir il y avait à se moquer des autres, c'est qu'elle se retrouve face à ce genre de situation comique sans l'avoir décidé. Après tout, n'avait-elle pas trouvé drôle de le voir complètement détrempé en haut de sa tour ?

"Enfin bref, moi je m'en vais ranger tout ce barda, puis j'irais dire à toute la salle commune que la vue depuis la tour d'astronomie est spectaculaire. T'es libre de me suivre ou pas."

Il haussa les épaules et continua son chemin. En fait, Laury était bien obligée de le suivre, au moins jusqu'à leur salle commune, si elle voulait récupérer sa baguette magique, quoi qu'il pouvait toujours la lui rendre plus tard (hors de question qu'il se trimbale ses affaires à la main dans des escaliers descendants le reste du trajet).

La petite poufsouffle reste devant les escaliers un moment, se demandant ce que le jeune homme pouvait trouver de si amusant à embêter les autres, de cette façon. Bien sûr la petite fille avait rit en le voyant tout mouillé, mais c'était pris sur le fait. Si elle avait été responsable de la pluie et pas Mamie Hornby, alors elle se serait plutôt sentit affreusement coupable de l'avoir mouillé. Mais elle se souvint que le jeune homme avait sa baguette, alors elle se décida à le suivre. Elle voulait récupérer son "bâton magique", comme son père l'avait appelé. Laury sourit en repensa à son moment, perdue dans ses pensées, le jeune Clyde prit de l'avance sur elle. La fillette le rattrapa en courant derrière lui. Le barda du jeune homme, suivait aussi, elle s'arrêta de courir à ses côtés, mais dû quand même marchait plus vite que d'habitude. Le jeune homme avait de grandes jambes, pour faire de grands pas, alors que la petite fille devait marcher plus vite, pour le suivre, avec ses petites jambes.

"Tu es prêt pour tes Aspics?" demanda-t-elle dans un petit sourire. Elle savait Clyde paresseux, mais il ne voudrait quand même pas refaire une année à Poudlard. En première année, ils avaient des petits examens pour vérifier qu'ils avaient atteint le niveau, pour ainsi passer en seconde année. Les professeurs, leurs avait expliquer, qu'il s'agissait de répondre à questionnaire à l’écrit, ou de faire quelques démonstrations. Laury se savait parfaitement à niveau, grâce au cours de soutien de Aelycia, surtout en sortilège et en métamorphose. Laury prenait les études très au sérieux, elle voulait devenir une grande sorcière comme Aelycia, elle savait qu'elle avait encore beaucoup de chemin à faire pour y parvenir. Mais elle ne désespérait pas de pouvoir y arriver un jour. Elle sourit à Clyde, écoutant la réponse du jeune homme. Elle l'aimait beaucoup, et aurait bien voulu avoir un grand frère dans son genre. Même si elle ne parvenait pas à comprendre ces idées étranges pour embêter les autres, ou ses histoires farfelus qui l'aimait raconter. Mais il faisait rien la petite fille, et ça c'était tout gagné... C'était comme Arthur.... Pensait à lui, lui serra le cœur, un peu tristement de ne plus pouvoir le revoir...Elle soupira tristement.

Raisonner (oui oui, raisonner) la petite poufsouffle était apparemment peine perdue. Si Clyde trouvait dans le fait de dévergonder un peu Lauraleen un défi plutôt séduisant, l'idée qu'elle lui oppose autant de résistance le dissuadait un peu. Lui, il voulait qu'elle apprenne à être « plus mauvaise » pour son bien, mais si la première année n'y entendait rien, alors tant pis pour elle. Il n'était pas de ces personnes capables d'insister ou de se battre pour la moindre cause. Elle ne voulait pas écouter ses conseils ô combien avisés (si, je vous jure qu'ils étaient avisés), alors tant pis. Lauraleen, changeant à peine subtilement de sujet, orienta donc la conversation vers quelque chose de bien moins fascinant et de beaucoup plus détestable : les ASPIC. Pourquoi, par Merlin, est-ce qu'elle devait parler de ça ? Qui, au monde, pouvait bien vouloir parler de ça ? En ce bas monde, y'avait-il un sujet de conversation plus désagréable que celui-ci ? Le jaune et noir en doutait sérieusement. En tout cas, ce n'était pas à lui qu'il fallait parler examens de fin d'année si on voulait éveiller son intérêt.

« Les quoi ? Je ne vois pas de quoi tu parles. »

déclara-t-il très innocemment.

C'était sa façon à lui de faire comprendre à sa jeune interlocutrice qu'il n'avait pas la moindre intention de s'attarder sur le sujet. Vous l'aurez compris, Clyde n'avait pas franchement révisé ses examens. Bon, il avait l'intention de le faire... parce qu'il ne pouvait malheureusement pas rester étudiant toute sa vie, et que ses géniteurs prendraient très mal le fait qu'il redouble une deuxième fois. Mais même si les révisions étaient dans ses projets, ce n'était pas pour autant qu'il comptait s'y prendre en avance. Il disait toujours qu'il était incapable de travailler autrement qu'à la dernière minute, quand il n'avait pas d'autres choix. Se refusant à prononcer le moindre mot contre ses examens, Clyde se contenta de siffloter durant tout ce qui leur restait de chemin jusqu'à la salle commune des jaunes et noirs.

Une fois sur place, il annula le sortilège de lévitation. Édredons et oreillers tombèrent mollement sur le sol. Clyde rendit alors sa baguette à Lauraleen.

« Merci fillette ! »

Il lui adressa un sourire.

« Bon... je vais finir ma sieste dans mon dortoir. Si jamais tu changes d'avis au sujet de la pluie, des tours, et des gosses à martyriser, tu me fais signe ! »

Laury fronça les sourcils à sa remarque sur les aspics, ou plutôt sur son absence de remarque. Il n'avait réviser, c'était une trés mauvaise idée, il aurait forcément une mauvaise note. Mais elle ne pouvait pas faire grand chose pour lui donner, alors elle haussa les épaules. Elle lui fit un petit sourire d'un air un peu désappointée par son manque de sérieux, mais c'était un peu comme ça qu'elle l'aimait. Ils entrèrent dans la salle commune, et la petite fille vit la porte se refermait derrière elle.

L'endroit était agréable, et trés chaleureux, avec ses couleurs jaunes, et chaudes. Des fauteuils et un canapé entouré la cheminée de la pièce, il y avait une grande table dans le fond de la pièce pour les devoirs. Elle s'y installer souvent avec Chris et Ludovic pour faire leurs devoirs ensemble. Et des étendards à effigie de Poufsouffle était accroché aux murs. Elle aimait beaucoup la salle commune de Poufsouffle, elle s'y sentait bien, surtout parce que Daniel et les autres serpentards ne pouvaient pas entrer en ce lieu.

"De rien" répondit-elle en récupérant sa baguette magique, elle fit un sourire à son camarade de classe, alors qu'il attrapait tout son barda pour monter dans son dortoir. Elle lui fit un petit signe de la main, pour lui dire au revoir, et elle n'avait pas l'intention de changer d'avis pour embêter les autres à cause de la pluie et de Mamie Hornby.
"Bonne sieste" dit-elle dans un petite sourire, en se retourna vers la salle commune, pour aller s'installer dans un des fauteuils devant la cheminée, et elle allait lire un livre tranquillement en attendant l'heure du repas, qui ne devrait sans doute plus tarder. Clyde faisait donc une sieste avant d'aller manger, et enfin de retourner dormir... Une vie bien étrange!

[CLOS]

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