Miyria sortit excédée de la bibliothèque, pire, fulminante même, ouvrant la porte dans un clac tellement sonore que tout les élèves présents se retournèrent. Pour peu on aurait pu voir de la fumée sortir de ses oreilles tant elle bouillonnait de colère, son regard d'habitude inquiétant étant purement devenu assassin. Qu’est-ce qu’elle pouvait haïr les premières années ! Quand un professeur leurs demandaient des recherches, se sentaient-ils obligés de le faire en faisant un bouquant monstre en riant, parlant fort ou même en faisant bêtement tomber leurs affaires alors qu'ils savaient très bien que dans une bibliothèque on reste calme ?! Forcément, Miyria n’étant pas connue pour avoir une patience légendaire quant on vient l’embêter dans son sanctuaire, avait finit par craquer et avait légèrement fait un écart de conduite en jetant quelques… Sorts plus ou moins inoffensif sur les élèves… Il n’en avait pas fallut plus pour qu’elle soit virée de la bibliothèque et que la bibliothécaire promette de rapporter tout ça a son directeur de maison. La poisse… Non, vraiment, la journée continuait vraiment mal, très mal…
Elle fendit la foule avec l’aisance d'un chat qui décide soudainement d'imiter d’un hippopotame hors de l’eau, bousculant même les plus âgés sur le passage, elle qui d’habitude prenait grand soin de se faire discrète, sur ce coup là elle n’était pas d’humeur. Il ne manquerait plus qu’elle croise Black pour s'embrouiller avec et sa journée serait entièrement gâchée pour de bon. Et dire qu’elle avait si bien commencée; elle avait réussit à donner plus de réponse que Prudence durant toute la matinée, Mimi n’avait inondée aucunes toilettes, et Miyria avait presque réussit à faire totalement abstraction de Jedusor pendant toutes ses heures de cours… Bonne matinée donc, bien que monotone et dénué d’intérêt puisque tout ce qu'elle entendait en cours ne lui apprenait rien. Mais qu'importe, l’essentiel était que tout soit calme, alors pourquoi donc fallait-il que les choses soit devenu si désagréable?
Montant les escaliers, un énorme livre de sa collection personnelle sous le bras, la jeune fille se demanda ou elle allait bien pouvoir atterrir… Elle n’allait quasiment jamais dans la salle commune, s’entendant trop mal avec beaucoup trop de serpentard, la grand salle était beaucoup trop bruyante pour l’érudite, et les cachots trop humide pour la bonne santé des livres… Pourquoi pas la tour d’astro ? À cette heure là de toute façon il n’y avait pas cours, et le temps n’étant pas venteux elle n’avait pas à craindre que le vent vienne gêner sa lecture.

La montée fut ardue, Miyria détestant toujours autant les escaliers, pourquoi Merlin, y en avait-il autant dans cette école, déjà qu’elle désespérait quand il lui fallait se rendre la bibliothèque depuis les cachots, autant dire que c’est essoufflée comme pas possible qu’elle arriva tout en haut de la tour, avançant à la vitesse d'une limace déshydratée… Se soutenant avec le mur, il lui fallut bien deux minutes pour reprendre sa respiration, le sport ne va pas avec les ermites, c’est une certitude… Elle essaya de se recoiffer comme elle pu, mais sans succès, après deux trois essais, elle finit par hausser des épaules, bah, tant pis, après tout ce n’était que des cheveux, rien d’important d’après elle tant qu’ils ne la gênent pas.
Elle fut contente de voir qu’il n’y avait personne, elle n’aimait vraiment pas la compagnie si celle-ci n’était pas de valeur, après tout ne valait-il pas mieux être seule que mal accompagnée ? En tout cas cette montée, aussi difficile fut-elle lui avait laissée le temps de ruminer et maudire a l'outrance les premières années, à tels point que c’est plus sereine qu’elle alla s’assoir par terre, contre un des murs de la tour, par chance il ne faisait pas vraiment froid aujourd’hui. Un leger sourire au lèvre, elle admira un instant le paysage avant de se plonger dans sa lecture qui semblait des plus passionnante vu comment elle l'absorba…
Maintenant restait à savoir dans quel sens se déroulerait le reste de sa journée, bon ou mauvais? Si Miyria avait sue à quelle personne elle serait sous peu confrontée, elle aurait dit sans une once d’hésitation que tout cela allait dans un très, TRES mauvais sens…

Miyria s’était toujours demandée pourquoi dans une école truffée de magie en toute genre, ils n’avaient pas pu faire l’effort de créer quelque chose semblable aux escalators ? C’est vrai, la magie dépassait de loin la technologie humaine, et pourtant ils étaient incapables d’inventer parfois des choses simples qui faciliteraient la vie à tout les non accrocs du sport comme Miyria. Peut-être qu’un jour elle se pencherait sur la question et réussirait à créer un sort permettant au escalier de défiler ? Si elle s’aidait du sort permettant de les faire devenir toboggan, elle était sure d’y arriver, cependant elle n’était, par contre, certaine de vouloir devenir célèbre pour avoir inventée un sort pareille… Dilemme…

Quoi qu’il en soit, elle préféra arrêter sa réflexion stérile pour se reporter sur son livre, ne s’arrêtant que rarement à quelques moments pour assimiler les connaissances nouvelles. De quoi parlait le livre ? Impossible de savoir avec elle, elle lisait absolument tout, que ça aille de l’étude des moldus, aux magies interdites. Rien n’arrêtait sa soif de connaissance, il lui en fallait toujours plus, toujours d’autre livre, une fois qu’elle avait finit un livre, il ne se passait à peine une minute avant qu’elle s’attaque à un autre, souvent dans le même thème. Il lui arrivait cependant de lire des livres moins sérieux, tel que les contes sorciers ou les histoires anciennes, mais automatiquement cela devait lui servir à décortiquer un autre problème, l’utilisation d’un sort, ou même la création d’une nouvelle formule, il faut connaitre le passé pour créer le futur disait-on, Miyria était assez d’accord avec cela, bien qu’elle ne faisait pas que créer, elle comprenait et analysait tout, ce qui lui évitait bien des surprises, peut-être était-ce à cause de ça qu’elle évitait Jedusor ? Impossible à savoir, elle restait toujours muette quand on lui demandait les raisons de son rejet, comme si elle était retombée deux ans en arrière, au temps ou il lui était impossible de prononcer un mot…

Le problème avec ce rejet systématique, c’est qu’il lui faisait perdre beaucoup de personne chère à son cœur, des amis auxquels elle tenait, mais qui eux ne comprenaient pas, ne voulaient pas comprendre, ou même refusaient de voir malgré ses arguments pourquoi elle les priait de s’éloigner de lui. Mais à force de voir personne l’écouter, de comprendre qu’elle ne pouvait rien faire contre la force grandissante et silencieuse qu’il était, elle avait cessée de donner des raisons, s’enfermant dans le silence, et s’éloignant de tout ceux qui vénéré ce gamin. Car oui, tous l’admirait déjà comme s’il était le nouveau Merlin, mais ce n’était pour l’instant, aux yeux de Miyria, qu’un gamin de 16 ans, pas plus âgé qu’elle, avec une confiance arrogante et une tête prête à éclater tant son égo était disproportionné. Certes il était doué, certes il était intelligent et charismatique, mais lui se voyait bien plus que ça, ce qui laissait présager à Miyria qu’il tournerait mal, entrainement surement dans sa chute vers les ténèbres tout ceux qui déjà sont près a donner leurs vies pour lui. Pathétique...

Ce qui était paradoxal dans cette histoire, c’est que les personnes qu’elle avait le plus aimée étaient celles qui étaient les plus vouées à le suivre jusqu’en enfer. Lou, ou même Daniel… Elle les avait tout les deux perdue à cause de lui, et même si elle se contrôlait pour ne pas le haïr, elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir… Et pourtant, qu’il serait simple de d'approuver ce qu'il est juste pour retrouver leurs amitiés, une facilité qui n’allait absolument pas avec le caractère butée et l’amour propre de la serpentard, mais une facilité qu’elle reconnaissait pourtant comme véridique…

A force de ruminer sur le passé, Miyria avait coupée sa lecture, restant sur la même phrase plus deux-trois minutes, son visage soudainement plus sombre… Il n’est pas bon de regretter les événements du passé, ce qui est fait n’est plus à faire, il faut juste continuer à avancer vers le but qu’on se fixe… Mais les choses sont tellement plus simples à dire qu’à faire, surtout quand un de vos plus gros regrets apparait devant vous comme par magie, alors que vous levez les yeux de votre livre, pour tomber nez à nez avec un fantôme qu’on aimerait pouvoir oublier…
Daniel. Non, Chaser. Son Daniel, son meilleur ami n’existait plus depuis qu’il était devenu l’âme damnée de Jedusor. Sans même se le dire, ils avaient finit par rompre leurs amitiés, en premier lieux parce que Miyria le voulait, et aussi parce que c'etait la seule chose à faire. Et même si cela avait été dur, aujourd’hui ils arrivaient à faire comme si de rien n’était, du moins d’apparence… Un sourire ironique apparut sur le visage de Miyria, alors qu’elle prenait bien soin de cacher le trouble qui ne la quittait pas.

Chaser. Quel mauvais vent t’amène ici ? Tu cherche Jedusor peut-être?

Elle avait faillit dire Daniel, mais c’était trop familier, après tout c’est elle qui avait coupée les ponts, il fallait maintenant qu’elle assume son acte, quitte à se montrer faussement mauvaise, peut-être que cela mettrait plus vite fin a cette discutions? Le meilleur moyen de cacher ses blessures c’est encore de se montrer hostile, Miyria lançait des piques certes, mais le cœur n’y était pas, au contraire, si elle l’avait pue elle aurait fait comme d’habitude, elle serait partie après un bref bonjour, mais elle n’allait pas fuir alors que lui ne l’avait pas fait ? Après tout, un jour ou l’autre, il aurait bien fallut que ce genre de discutions, qui était resté sous silence à l’époque, arrive….

Un instant, Miyria se demanda combien de personne lui avait déjà fait cette remarque ? Combien de fois par jour cette phrase revenait ? A force cela avait du le lassait, voila pourquoi il ne réagissait pas plus que cela devant la remarque acerbe de la blonde. Faire plus original ? Et pourquoi faire ? Daniel passait surement 90% de son temps aux bottes de l’autre, difficile de faire original dans ce genre de situation. Elle aurait pu évidement se contenter de faire la moue devant la remarque de Chaser et d’en rester là, mais c’était bien mal connaitre notre miss je sais tout serpentard, toute miss je sais tout qui se respect veut, envers et contre tout, avoir le dernier mot ! S’en devient presque risible parfois, mais qu’importe, elles sont souvent aussi butées que des mules quand elles s’y mettent, et question butée, Miyria avait surement la note O. Quand elle décidait de poser un jugement sur quelqu’un, elle ne revenait jamais sur son choix, aussi bien par question amour propre mal placé que par volonté de toujours avoir raison. La miss était peut-être une encyclopédie sur patte, mais elle n’en restait pas moins une gamine remplie de défaut et overdosée d’arrogance… Disons qu’autrefois, Daniel avait eut la chance que Miyria soit muette, mais depuis qu’elle avait retrouvée la faculté merveilleuse de jeter son venin sur n’importe qui qui venait à la déranger, elle s’en donnait à cœur joie… C’est donc sans réelle surprise qu’elle répliqua, d'un ton ironique, presque du tac au tac à son ancien meilleur ami.

Désolée de faire dans la banalité, mais il faut avouer que sur ton emploie du temps, il n’y a pas grand-chose d’autre… Jedusor, Jedusor, Jedusor, Jedusor… Ah oui, et quand t’y pense, Stinwick… Mais ça… Si Jedusor t’appelle, tu la laisseras tomber sans un remord n’est-ce pas ?

Qu’elle était mauvaise aujourd’hui, mais était-ce un mensonge pour autant ? Et ce n’était pas que dans son emploie du temps, dans ses journées, ses semaines, dans sa vie tout court ! On avait l’impression qu’il vivait uniquement pour servir le Serpentard, à tel point que Miyria s’était déjà demandée plusieurs fois ; si Jedusor venait à lui demander de se jeter du haut de la tour, Daniel se jetterait-il sans une once d’hésitation ? Elle était toujours hésitante sur la question… Oh, pas sur le fait qu’il saute, juste si oui ou non il hésiterait une seconde ou deux, au moins pour la forme… Devant tant de fidélité, comment aurait-elle pu essayer de garder une amitié ? C’était méchant de l’attaquer ainsi alors qu’il ne ripostait pas, mais au final, ne disait-elle pas simplement la vérité ? Bien qu’elle la mouillait d’acide rancunier ? Bon, c’était aussi un peu injuste de sa part de couper les ponts avec Lou et Daniel en leur remettant toute la faute dessus, et ne pas être capable de faire quoi que ce soit pour faire de même avec Persy… Maaaaaais ça c’est une autre histoire okay ? Et puis elle n’était pas très fière d’elle sur ce point, se demandant même si dans un certain sens elle ne valait pas mieux que Daniel…. Enfin elle, Persy ou pas, aucune chance qu’elle saute du haut de la tour, ELLE, pour information… C’est bien de le préciser quand même… Et puis elle ne la suivait pas partout, et elles étaient vraiment amies, elles ! Quoi ? Se chercher des excuses ? Bien sur que non, une miss je sais tout à toujours raison voyons, elle ne cherche pas des excuses, elle argumente, nuance…

C’était amusant tout de même de voir à quel point la rancune et la culpabilité pouvait inverser les rôles, Daniel qui d’habitude pouvait s’attaquer à tout le monde, se contentait de rester passif devant Miyria, tandis qu’elle, inversait aussi ses habitudes, laissant son drapé de neutralité et de passivité pour attaquer , pas totalement pour être blessante, mais, comment dire, il y a un moment ou l’amertume qu’on garde finit par s’échapper, si Miyria évitait toujours Daniel c’était surtout pour ça, pour ne pas déverser sa coupe déjà trop pleine, pour faire croire à elle-même plutôt qu’aux autres qu’elle avait tournée la page. Mais cette fois aucun des deux ne voulaient plier, et Miyria se demandait comment finirait la chose. Il lui suffisait pourtant qu’elle ravale sa fierté et qu’elle s’enferme dans son mutisme, pour qu’ainsi les choses se finissent sans fracas, mais sa stupide et têtue volonté d’avoir le dernier mot, hélas… Devant une relation si tendue, il en faudrait si peu pour que sa éclate. Qu’elle étrange sentiment que celui de le vouloir la chose et en même temps redouter que cela arrive… Peur des remords ensuite ? Peut-être, ou peur de ne plus jamais pouvoir revenir en arrière surement… Miyria était lache sur ce point là, elle se l’avouait, mais bon, le courage hein, c’est pour les gryffondors!

C’était les même raisons que Miyria qui avait poussé Chaser à monter ces interminables escaliers pour venir ici : La recherche de calme. Miyria ne pouvait s’empêcher de trouver la chose ironique. Le calme ? Comme si c’était possible avec ces deux là dans les mêmes lieux. Autant demander à un géant de ne rien casser dans un magasin de baguette et on aura un résulta similaire. Entre Miyria qui se sentait obligée d’attaquer au moindre de son et Chaser pas décidé à fuir cette entrevue qu’aucun des deux ne voulaient… Le calme, quelle bêtise ! Je crois que tout les deux allaient être déçus d’avoir décidé de venir ici…

Figure toi que j’étais la pour les même raison que toi, la bibliothèque s’étant faite prise d’assaut par une bande de mouflets bruyants et qu’il est, parait-il, interdit de lancer le moindre sort sur ces monstres ambulants...

Et qu’elle résumait bien les situations, d’un ton un peu plus calme bien que toujours aussi rigide, pas décidée à rendre les armes pour le moment, sur ses gardes et prête à attaquer à la moindre faille… Merlin, pour peu on aurait crut une guerre ouverte…

Au final Miyria se surprit à attendre une réaction, quelque chose de la part de Chaser, n'importe quoi, parce qu’au fond, tout était préférable à l’indifférence, et même si pour lui c’était mieux que répliquer à son tour et envoyer Miyria dans les filets du diable, pour la jeune sorcière c’était bien pire, ce n’était pour elle que la preuve qu’il n’y avait plus rien. Décidément, peut-être ne se comprendraient-ils jamais ? Et puis comment auraient-ils pu ? Ils étaient bien trop différent l’un de l’autre pour cela, leurs passions le prouvaient pour eux...
Mais son silence prouvait autre chose pour Miyria, cela montrait qu’elle ne faisait que dire une vérité, une vérité contre laquelle répliquer n’aurait servit à rien, pourquoi faire ? En répondant il s’enfoncerait, en gardant le silence il accepte, dans un sens ou dans l’autre il aurait été en tord au final, Miy était dure à ce jeu là...
C’était aussi très frustrant pour elle, certes, elle obtenait au final que ce qu’elle voulait ; avoir raison, mais à quel prix ? Jamais avoir raison n’avait été aussi désagréable, la mettant encore plus en colère devant le silence de Chaser qui, pourtant, aurait surement répondu si elle était allée plus loin ? Mais pourquoi faire ? Quoi qu’elle dise le résultat serait le même, elle avait raison et il n'avait aucun argument plausible pour se défendre, autant laisser tomber et jouer à son jeu de la discutions banal et sans intérêt ?
Oui mais non, cela ne ressemblait absolument pas à Miyria qui détestait cela, elle voulait ce qu’elle n’aurait évidement jamais : La réponse à ce "Pourquoi". "Pourquoi lui plutôt que tous les autres" ? "Pourquoi alors que vous savez tous ce qu'il pense vraiment de vous"? Même si elle retournait la question dans tout les sens les soirs où ses regrets l’empêchaient de dormir, elle ne comprenait pas, tout comme elle ne comprenait pas l’amour de Lou pour Jedusor. Pourquoi tous étaient-ils ainsi attirés par lui ? Au vu de la foule grandissante autour de lui, Miyria avait finit par trouver le combat vain, et avait tout simplement laissé tomber, laissant les gens partir vers lui, sans une parole pour les empêcher, qu’ils y aillent tous, si ça les amuses de jouer les moutons, enfin plutôt les chiens quand on prenait l’exemple de Chaser. Pas mieux que des groupies... Était-ce l’amertume qui la faisait parler ainsi ?

Oui, Miyria avait raison, elle comprenait les choses sans pouvoir se les expliquer ou les inverser ce qui l’agaçait encore plus. Et ce « pourquoi » qui ne cessait de tournait dans sa tête, sans réponse, lui donnant parfois les pires migraines... Pour peu elle aurait détestée Jedusor, mais ce serait lui donner trop d’importance, ce qu’elle ne voulait pas faire, même si elle aurait voulu le haïr pour les deux amis chères à son cœur qu’il lui avait prit. Et comme si cela ne suffisait pas, elle sentait bien que quelque chose n’allait pas avec Elena... D’ailleurs, peut-être que Daniel en savait quelque chose ? Après tout il devait bien savoir qui était les 99% des gens qui suivaient son cher Jedusor. Mais elle hésita... Comment formuler la question ? Devait-elle la poser avec tact ou uti... Oh, et puis après tout, il le disait lui-même, elle n’était "pas douée pour la diplomatie", et elle lui donnait cent fois raisons. Et puis, il n’était pas rare que, dans une même conversation, Miyria passe du dragon au Gobelin sans crier gare, à force, on s’y faisait...

Au lieu de contourner la conversation avec le tact d’un demi-géant dont je ne citerais pas le nom, répond moi franchement, Elena, elle s’intéresse à lui non ? Dis moi la vérité, tu me dois bien ça...

Il y avait un je ne sais quoi de cassant dans ça voix, comme d’habitude, parce qu’elle était déçue par l’habitude de Chaser, mais en même temps elle savait qu’elle ne pouvait s’attendre à rien d’autre ; il fuirait la confrontation jusqu’au bout, et elle n’était pas sure de vouloir le mettre au pied du mur, redoutant sa réaction peut-être. Mais son silence ne faisait qu’attiser son agacement, et puis le cas de Lena aussi ne l’aidait pas à rester calme ; elle redoutait sa réponse car peut-être qu’au fond elle ne voulait pas l’admettre, comme elle avait voulu se cacher la vérité pour Daniel au début.
Oui, il lui devait ça, même si d’une façon c’était elle l’égoïste dans l’histoire, après tout lui aurait pu rester ami avec elle malgré Jedusor non ? Oui, mais elle ne pouvait lui pardonner ; il avait préféré l’amitié édulcoré de Jedusor plutôt que l’amitié véritable qu’elle lui offrait. Lui, n’était même pas réellement son ami, elle en était certaine, il semblait si distant avec tout le monde, même avec sa propre "petite amie", alors avec son pseudo "meilleur ami", Miyria n’était pas dupe...

[Désolée pour le retard mais aussi pour le fait que c'est pas super u_u']

Miyria était certaine que, connaissant Chaser, sa remarque sur Hagrid avait du faire mouche. Bah quoi ? Quand on cherche à avoir une réaction de quelqu’un faut bien s’en donner les moyens non ? S’ils étaient restés dans la conversation stérile et indifférente dans laquelle le garçon commençait à aller, Miyria aurait finit par retourner dans son livre et puis tout serait finit. D’ailleurs elle se demandait bien pourquoi elle ne le faisait pas, ça aurait été plus simple de lâcher l’affaire, de faire comme si rien ne c’était passé, qu’il n’y avait jamais eu cette conversation et que tout allait mal dans le pire des mondes. Tentant... Surtout que grâce à ça elle n’aurait plus à se montrer désagréable avec lui, car bizarrement cela lui plaisait et en même temps la contrariait, et puisqu’elle n’arrivait pas à se comprendre parfois, elle n’essayait pas de mettre de mot sur ce qu’elle éprouvait en ce moment, trop concentrée à ne pas retourner sur le sujet Chaser/Jedusor (oui, slash...). Si elle retournait dessus, aucun doute qu’elle allait être de pire humeur qu’elle ne l’était déjà.
Pourquoi sa journée ne pouvait-elle pas bien se passer ? Qu’avait-elle fait à Merlin pour qu’il lui en veuille à ce point ? C’est parce qu’elle n’avait pas encore finit le devoir de botanique c’est ça ? Elle savait qu’elle aurait du le finir hier soir même s'il n’était que pour dans une semaine. C’était décidé, des qu’elle rentrerait dans la salle commune elle s’y mettrait, ainsi peut-être qu’elle n’aurait plus à supporter d’aussi heu... Bah insupportable conversation.

Oui, bon, on pouvait quand même se demander pourquoi soudainement Elena venait d’apparaitre dans la conversation. Mais Miyria voulait en avoir le cœur net, et d’une façon ou d’une autre la réponse de Chaser l’aiderait à y voir plus clair, qu’il coopère ou non. Il y avait des tonnes de façon de ne pas répondre à une question, et beaucoup d’elle en disait plus qu’elle n’en laissait paraitre.
Bon évidement, le ton amer avec lequel lui répondit Chaser la vexa un peu beaucoup, mais elle l’avait peut-être un peu cherchée, bien qu’elle ne se l’avouerait jamais. Rien lui devoir ? Ils n’allaient surement jamais être d’accord sur la question. Aux yeux de Miyria c’était lui le coupable, et à ses yeux c’était surement Miyria la coupable de cette déchirure. Peut-être qu’au fond ils y étaient tous pour quelque chose à leur manière ? Et puis pourquoi chercher un coupable ? Quoi qu’il arrive les faits resteraient les même. Alors si, d’après Miyria il lui avait prit quelque chose, enfin, reprit plutôt ; Son amitié.

Quoi qu’il en soit elle ne répondit pas, se mettant à tapoter distraitement sa lèvre de son index, regardant droit devant elle. Elle s’était attendue à ce qu’il refuse de répondre en bon larbin de Monsieur Jedusor, mais pour elle, un rejet de la question était plus proche du oui que du non. Par exemple, si elle lui avait demandée si Elenyador avait décidée de rejoindre Jedusor, il lui aurait surement rit au nez sans vergogne. Que là... Mais non, Miyria préféra se dire que non, se leurrant pour quelque temps encore. Il fallait qu’elle le vois pour le croire, même si au fond, elle savait déjà.

Insinuant qu’elle n’avait qu’à demander à Elena pour avoir une réponse puisqu’elles étaient censées être amies (oui, c’est quand même important de le rappeler, par moment on peut l’oublier...), il réussit à sortir Miyria de ses réflexions et de se prendre un de ses habituels regard noir et ombrageux. Et c’était reparti... Qu’on ne dise pas qu’elle n’avait pas fait d’effort. Quoi ? Elle avait tenue 2 minutes 5 ! Un record chez elle.

"Mieux le savoir" ? Je pense que tu es mal placé pour une faire une remarque sur mes amitiés Chaser. Mais c’est vrai que toi tu sais tooout sur Jedusor, il n’a aucun secret pour toi et te parle de toute. Quelle belle amitié sincère...

Fit-elle d’un ton ironique en appuyant bien sur le mot sincère. Pour peu on aurait pu la comparer à du lait sur le feu... Enfin non, à de l’huile sur le feu... Il suffisait d’une seule goutte d’eau pour que de nouveau ça pète de partout.

Et voila, ce qu’elle aurait pu redouter arriva; le dernier minuscule lien qui semblait survivre sans qu'on sache pourquoi, se rompu sous les paroles de Chaser. Mais ne l’avait-elle pas cherchée, pire, ne l’avait-elle pas voulue ? Regardant le serpentard de ses yeux or perçants pendant tout son discourt au ton d'un froid polaire et d’un neutralité parfaite, elle ne répondit pas, une des rares fois ou Miyria était réduite au silence, évidement cela ne durait jamais longtemps. Elle aurait préféré mourir plutôt qu’avouer que cette vérité l’avait plus blessée qu'elle ne se s'y serait attendue. Elle ne faisait plus partie de sa vie, tout comme lui n’y avait plus a place dans la sienne. Elle n’était pas plus à ses yeux qu’une ancienne amie qui malgré tout continuait à le détester pour avoir fait ça, ce choix qui pour lui semblait surement le bon. Il avait raison, il avait raison, cela ne la regardait pas, elle pouvait dire ce qu'elle voulait c'etait son choix, mais Merlin qu'est-ce qu'elle pouvait détester ça.

L’indifférence était bien pire que la haine disait-on, car une personne qu’on déteste existe toujours à nos yeux, une personne que l'on ignore ne compte pas plus que le décor, c'est à peine si c'est remarque vous semble importante tendit que celle de vos ennemis on au moins le mérite de vous mettre en colère. Baissant ses yeux sur la couverture de son épais grimoire, elle le caressa un instant, passant ses doigts sur les gravures de la page en rune ancienne que peu de monde devait comprendre à Poudlard. Elle semblait réfléchir sur l’étendu des paroles de son ancien ami, pas d'une façon colérique ou triste, non, juste d'une façon détachée et froide.
Oui pourquoi s’acharner ? Pourquoi ne pas faire pour avec tout les autres et simplement l’ignorer, le laissant sombrer dans sa bêtise sans réagir ? Après tout s'il voulait jouer au toutou servile, que pouvait-elle y faire? Que l’idée était tentante même si elle lui laissait un gout amer dans la bouche... Qu'il était détestable d'abandonner après avoir lutée pendant deux ans...

Levant de nouveau les yeux, il n’était pas du difficile de voir la colère froide qui l’habitait à cette instant, elle avait été idiote d’insister au vu du discours du garçon, il n’y avait plus rien à en tirer, c’était un cas désespérait trop proche du fanatisme religieux surement pour qu'il puisse se rendre compte d’où tout cela pouvait le mener. Leur conversation n’était que voué à s’aggraver de minutes en minutes tant leurs caractères butés refuseraient de reculer ne serais-ce que d’un millimètre. Oui tout était perdue, tout avait été détruit, et au fond, tout était de sa faute à elle.

Voila au moins un point sur lequel nous somme d’accord. Enfonce-toi dans ta bêtise si tu veux, qu’est ce que cela peut bien me faire...

Fit-elle avec un air suffisant, comme si c’était les paroles de Chaser était celle attendait depuis tout à l’heure alors qu’elle les détestait. Mais elle était trop fière pour l’avouer, elle avait bien trop d’amour propre pour laisser voir sa confusion, non, il valait mieux qu’il pense qu’elle était absolument au même avis que lui, pour que tout finisse, pour que cette conversation prenne fin et qu’il n’y en est plus jamais d'autre après elle, car une chose était sur, après cela, il y avait peu de chance qu’on reprenne les deux à parler de quoi que ce soit tant cette conversation avait été désagréable pour les deux. On aurait pu les obliger à rester sur des planches à piques pendant trois heures que l'effet aurait été le même, Miyria en aurait mit sa main à couper... Ou presque...

Quoi qu’il en soit, ne voyant rien d’autre à dire face à cela et ayant quand même réussit à avoir le dernier mot, elle ouvrit son grimoire à la page ou sa lecture c’était arrêtée, comme si tout cela n’était pas arrivé. Eh bien quoi ? Ne venait-il pas de dire qu’ils n’existaient plus aux yeux de l’un et de l’autre ? Miyria allait donc s’appliquer à prouver la véracité de ces paroles. Il n’était pas la, il n’existait pas, et le gout d’inachevé dans sa bouche n’était rien d’autre que rection inutile créer par des émotions stupides, ça ne servait à rien de s’attarder dessus, à part peut-être de s’affaiblir. Qu’elle enviait les gens comme Perséphone qui réussissait à ne se lier d’amitié réelle qu’une fois qu'elle le voulait, si elle l’avait pu elle aurait fait pareille, voir même pire, ignorant simplement tout le monde... Au final ce n'est pas le manque de sentiment qui rendait les gens mauvais, bien au contraire...

Comment en étaient-ils arrivés là ?

Les séparations sont toujours quelques choses de difficiles à faire, mais surtout à vivre. On a beau essayer de prendre ça de la meilleur façon possible, bien souvent ce n’est rien de plus qu’une déchirure dans nos sentiments, une déchirure qui prendra forcement trop de temps pour se panser et cicatriser plus ou moins bien, et qui évidement fera mal à souhait, sinon, nous ne les redouterions pas autant, et ce serait moins " drôle ". Pourtant, Miyria avait beau réfléchir à la chose dans tous les sens, elle ne voyait pas en quoi cela était drôle là-dedans. Qui avait-il de drôle dans la souffrance que ressent deux amis devenue ennemis, qui pourtant s’aiment encore dans l’ignorance total de l’autre? Et puis, qu’est-ce que cela aurait changé qu’ils le sachent ? leurs attitudes n’auraient absolument pas changés pour autant, n’est-ce-pas ? Elle parce qu’elle était trop butée et totalement contre ce que lui justement vénérait et suivait comme un petit chien fidèle et bien dressé. Cet homme finira par signer la perte du serpentard, Miyria en aurait facilement mit sa main à couper…

Et pourtant, que l’envie de retisser les liens qui autrefois lui plaisait tant était forte. Que l’envie de s’excuser quitte à froisser son amour propre juste pour qu’ils n’en viennent pas à devenir de parfaite inconnu l’un pour l’autre était tentant. Elle avait beau rester stoïque et complètement indifférente, de l’extérieur, par l’échange qu’il venait d’avoir, elle n’en était pas moins complètement déstabilisée intérieurement, comme si elle était dans un cauchemar auquel on ne veut pas croire, et duquel on ne veut pourtant pas se réveiller pour avoir encore une chance d'en changer la fin. Alors tout était vraiment finit cette fois ? Il n’y avait plus aucun espoir ? En avait-il seulement eu un jour ...?

Comment en étaient-ils arrivés là ?

Que c’est douloureux d’accepter l’inacceptable, d’accepter de se dire que ce que l'on a fui depuis si longtemps, est devenue une réalité. De se rendre compte, alors, qu’au fond, on savait pertinemment qu’on ne faisait qu'avancer vers ce point de non-retour. Oui, Miyria avait toujours su qu’un jour ou l’autre ce moment qu’elle avait tout fait pour éviter arriverait, ce jour où elle et lui n’auraient plus rien à se dire à part des banalités, le jour où ils n’auraient plus rien à se montrer à part leurs indifférence mutuelles. Qu’il fait mal ce moment où les derniers espoirs se brisent, et que vous les regardez faire, comme si vous n’étiez qu’un simple spectateur au lieu d’être l’un des acteurs principale de cet acte.
Elle avait été idiote d’espérer, elle était d’ailleurs idiote de toujours le faire alors que son esprit lui donnait toute les raisons, lui expliquant qu’elle n’avait rien à attendre de Chaser. Au final sous ses airs d’érudite insensible, elle n’en restait pas moins une jeune fille croyant bêtement dans une amitié perdue d’avance. Elle avait simplement voulu croire son cœur et non son esprit rationnel, pour voir, pour tester, peut-être un peu pour être comme "les autres". Quelle idiotie, on ne la reprendrait pas à deux fois à faire cette erreur, elle en était sur maintenant, garder un cœur ne sert qu’à s’affaiblir…

Comment en étaient-ils arrivés là ?

Tout avait été dit non ? Il avait commencé, elle en avait fini. Il n’y avait plus rien à part une impression cruel de vide, comme l’impression que quelque chose d’important été absent. Oh, peut-être aurait-elle pu rattraper les choses, oui, peut-être aurait-elle pu répondre autre chose, lui dire qu’elle lui en voulait mais pas pour les raisons qu’il pensait, lui dire ce qu’elle pensait de l’influence de Tom sur lui, Tout lui expliquer. Oui, elle aurait pu, si elle n’était pas tant bouffée par l’orgueil, et lui-même par sa vénération de Tom. Elle aurait pu parler autant qu’elle le voulait, mais c’était comme pour Lou, autant se battre contre du vent. Il n’y a rien à faire d’eux, ils étaient… Désespérant…

Un sourire ironique apparu sur un des coins de sa lèvre. Ha, finalement c’était elle qui avait gagnée non ? Oui, c’était lui qui se retirait, même s'il avait le dernier mot, il quittait la tour alors qu’elle restait campée sur ses positions… cette scène représentait absolument parfaitement leur histoire. Il était partit pour lui, elle était restée à cause de lui. Et maintenant, à force de rester ainsi, il n’y avait plus grand monde dans sa grande tour solitaire. Qui avait-il d’ailleurs ? La moitié des serpentards étaient désormais partit, suivant fidèlement celui qu'ils considèrent comme leur maitre, le charisme de cet adolescent était déroutant décidément.
Levant les yeux de son livre un instant, elle regarda Daniel prendre les escaliers, comme on regarde quelqu’un qui s’en va pour toujours sans pour autant avoir la force de le retenir, les fanatiques regorgeaient toujours d'une force que les autres n'avaient pas. Miyria pouvait s'en remettre, évidement, Il fallait juste lui laisser le temps, le temps d’oublier, le temps de se dire que tout était finit. Même si ça l’agaçait et la frustrait tout en lui faisant mal, elle l’accepterait, oui, avec le temps. On accepte tout avec le temps, du moins c’est ce qu’elle se disait alors qu’elle se forçait à retourner à sa lecture pour ne plus y penser à lui. Les livres étaient les seuls à ne jamais la faire souffrir, eux, au moins…

Des le début, il n'y avait jamais eu d'autre chemin, pour eux, que celui en arrivant là.