a réponse que le professeur Mathews choisit de donner à Andrew, alors que celui-ci venait très clairement de lui apprendre que sa mère n'était nulle autre qu'une veuve noire, qui aimait à enchaîner les mariages dans l'unique but d'en tirer le meilleur profit avant que de mettre froidement fin aux jours de ses époux était très clairement singulière. Quiconque d'autre aurait entendu la même chose, et même sous l'effet de l'alcool, aurait certainement été alarmé par de tels propos. Une autre personne qu'elle aurait sans doute été prit d'angoisse et/ou de colère face à une telle révélation, elle aurait tôt fait de contacter les services compétents afin que soit mise sous les verrous cette criminelle, cette femme de peu de vertu. Mais voilà, Morticia Mathews n'était pas une femme comme les autres, clairement pas, et c'était en partie, d'ailleurs, ce qu'Andreï se découvrait à apprécier chez elle. Elle était entière, avait un sens moral un brin différent, était difficilement choquée, il lui semblait qu'elle était – et tant pis si cela pouvait paraître étrange – la personne la plus à même de le comprendre et de le soutenir. Il n'avait pas besoin de quelqu'un qui aille apporter à la situation un jugement supplémentaire au sien, non, il voulait d'un jugement complémentaire, et c'était totalement ce qu'elle lui offrait. En détournant l'objet du problème sur le mariage en général plutôt que sur la série de meurtre odieux, elle recentrait, réorientait le sujet, permettait de relativiser ce qui ne semblait pas pouvoir l'être. Oh, si seulement Anya pouvait se montrer aussi virulente au sujet du mariage ! Il s'épargnerait sans mal un « père » de plus, surtout si celui-ci devait être l'actuel directeur de Poudlard.
Sur le mariage de manière générale, et la vision que le professeur de défense contre les forces du mal lui apprenait en avoir (et franchement, cette vision ne le surprenait pas le moins du monde, quand on connaissait un tant soit peu le « personnage Morticia », on ne pouvait pas imaginer autre chose de sa part), Andreï préféra ne rien dire. Tout ce qu'il aurait pu faire était acquiescer sans rien savoir, puisque lui-même était encore à mille lieux de s'embarrasser de considérations telles que celles-ci. Il préféra revenir sur le sujet de son état d'alcoolémie avancé, et l'état où il se trouvait, alors qu'il vivait sa première cuite. Le sujet avait le mérite d'être plus léger, moins embarrassant, et lui faisait presque oublier des aveux qu'il aurait tôt fait de regretter plus tard. La question était plus épineuse qu'elle en avait l'air, ceci dit. Comment définir avec exactitude et précision ce qu'il était en train d'éprouver alors qu'il était bien incapable d'organiser encore ses idées, ou de donner le moindre sens à ses pensées ? Délicat. Très délicat.
-J'ai l'impression de plus réfléchir, comme si mes pensées allaient plus vite que moi et s'échappaient immédiatement de mes lèvres, vous voyez ? Et même là, il ne savait pas si les mots qu'il prononçait avaient un sens. Ça vous fait la même chose, à vous ? Il marqua une légère. Puis j'ai mal au crâne, et sommeil... Et par pitié, me parlez pas de demain.
Il appréhendait déjà la célébrissime gueule de bois. Il ne savait pas à quel point ses appréhensions étaient légitimes.
code by Mandy
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#Sujet: Re: Un joyeux noël, vraiment? [Andreï] Dim 4 Mai - 10:56
Morticia n'avait jamais été un professeur comme les autres. C'était nul d'être comme les autres. C'est ce qu'elle aurait répondu à cette remarque. Et pas que quand elle était bourrée, croyez-moi. Elle était contre tout ce qui pourrait la faire paraître commune. Déjà parce qu'elle ne l'était pas, mais aussi parce qu'elle ne voulait pas l'être. Double raison donc, pour répondre un peu toujours à côté et pour dire tout un tas de trucs déplacés. Du coup, quand elle était dans cet état, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle réagisse normalement. Et non, elle n'était pas du genre à s'alarmer et à aller directement accuser publiquement Mrs Armyanski. Elle n'aurait pas non plus proposé à son élève de rester caché près d'elle pour lui éviter de retourner près de cette femme plus folle qu'elle. Non non, tout ça, c'était une autre qui l'aurait dit. Morticia elle, parlait d'une autre partie des révélations d'Andreï, comme si le reste était normal. Il faut dire que si jamais elle avait été mariée, son mari n'aurait peut-être pas survécu non plus. Soit il se serait suicidé, soit elle l'aurait un peu aidé. Que voulez-vous, ce n'était pas le genre de femmes à se marier et à rester heureuse en ménage. Surtout si il fallait faire des enfants. Là, cela aurait sans doute été elle qui aurait mis fin à ses jours.
Andreï ne pouvait plus nier l'évidence maintenant: il était complètement éclaté. Pour une première, il s'en souviendrait. Peut-être même qu'il refuserait de reboire de l'alcool après ça. Sa journée du lendemain promettait d'être difficile en tout cas, c'était certain. Et Morticia qui n'était pas la plus sympathique femme du monde ne pouvait pas s'empêcher d'en rire un peu intérieurement. Sympa hein? Une femme, un professeur, qui se souciait du sort de ses chers petits élèves, n'est-ce pas? Morticia était un peu connue pour justement n'en avoir rien à foutre. Pourquoi lui mentir maintenant hein? On pouvait lui reprocher pas mal de choses, mais au moins elle était plutôt honnête quand à ses préoccupations. C'était elle qui comptait dans tout ça et les autres devraient se démerder sans elle.
-J'ai l'impression de plus réfléchir, comme si mes pensées allaient plus vite que moi et s'échappaient immédiatement de mes lèvres, vous voyez?
Oh oui elle voyait. Très bien même. Raison pour laquelle elle se moqua un peu plus oralement cette fois. Par un rire, rien de plus puisqu'elle n'avait pas l'envie de faire de l'esprit dans cet état. Mais tout de même. Le voir si confus c'était amusant. Elle ne les voyait pas souvent comme ça ses petits élèves. Alors c'était amusant. Très amusant. Mais elle hocha la tête pour lui signifier qu'elle comprenait.
-Ça vous fait la même chose, à vous? Puis j'ai mal au crâne, et sommeil... Et par pitié, me parlez pas de demain.
Héhé, il savait quand même à quoi s'attendre, c'est bien. Elle ne lui en parlerait pas si il ne le voulait pas. Il s'en rendrait bien compte tout seul de toute façon. C'était le genre de choses qui marquaient plutôt bien en général. Après, on aimait boire assez pour supporter le lendemain ou non. Andreï verrait bien dans quel camp se ranger plus tard. Morty elle affrontait sans peur les gueules de bois depuis assez longtemps pour être largement placée dans un des deux camps.
-Ok, pas demain. Mais ouais, ça me fait toujours ça. On s'y fait hein, c'pas si destabilisant quand tu l'sais. Question d'habitude.
Morticia essaya de se lever. D’abord sans succès puis elle finit par y arriver. Elle tituba un peu plus loin, heurtant un table où elle avait laissé quelques fioles (heureusement vides) qui vinrent se briser à ses pieds.
-Et merde...
Sans y toucher, elle continua un peu jusqu'à un petit placard où elle pris une couverture. Elle revint en faisant le tour des débris de verre et lança la couverture à côté d'Andreï.
-En général faut pas trop lutter. J'pense pas que t'ais très envie de rentrer maintenant alors t'as qu'à rester cuver un peu ici.
Andreï Armyanski
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#Sujet: Re: Un joyeux noël, vraiment? [Andreï] Dim 4 Mai - 14:59
Un joyeux Noël, vraiment
D
eux certitudes se faisaient jour à cet instant précis. La première, manifestement, était qu'Andreï ne couperait pas à la légendaire gueule de bois qui guettait tous ceux qui, comme le vert et argent, abusaient de l'alcool, et pour la toute première fois qui plus est. La deuxième certitude, c'est qu'il l'aurait bien cherché. On pouvait lui trouver des circonstances atténuantes, bien sûr (il devait en encaisser beaucoup depuis un certain temps, il était tout à fait normal qu'il finisse, inexorablement, par péter les plombs), mais il n'empêchait que s'il finissait par tomber (inexorablement) malade, ce serait le fruit de sa seule bêtise. C'était lui qui se servait verre après verre sans aucune restriction, et ce n'était pas son professeur qui le forçait à les avaler (même si la décence aurait voulu qu'elle l'empêche de se mettre minable). Tenez, même maintenant, alors qu'il ressentait de plus en plus fortement les maux qui accompagnaient toujours une ingestion trop violente d'alcool, il ne se calmait pas, et alors que son professeur lui parlait, il se soulait encore. Il ne prenait même plus la peine de prendre des verres, il se servait directement à la bouteille. Il venait de vider le fond de l'une d'entre elles (aucune idée de ce qu'elle contenait) quasi cul-sec quand le professeur Mathews eut l'idée étrangement raisonnable de lui prêter une couverture, tout en lui recommandant de dormir ici. Vu son état, c'était effectivement préférable. Il ne ferait sûrement pas trois pas hors de ce bureau avant que de s'effondrer au beau milieu du couloir. Jamais il ne serait capable de retrouver sa salle commune et encore moins de monter les marches qui menaient à son dortoir. Non, vraiment, mieux valait qu'il reste là.
De toute façon, au point où il en était, il se sentait d'humeur à s'effondrer, et rien d'autre. Il en était au point où c'était à peine s'il avait remarqué les fioles renversées et brisées au sol, que le professeur de défense contre les forces du mal avait fait tomber sur son passage, sans envisager, apparemment, de ramasser les débris. En dépit du vacarme relatif, Andreï ne s'était pas bougé une seule seconde. Et tout ce à quoi il songeait, à présent qu'il s'était saisi du duvet confortable que lui avait tendu Mrs Mathews.
-Ouais c'est ça, j'vais rester et dec... décuver. Cette phrase prononcée, Andreï se marra bêtement, uniquement parce que la sonorité de ce verbe l'amusait. Il en faut peu pour être heureux, oui.
Sans songer à remettre ses neurones en route et concevoir qu'il puisse y avoir meilleur endroit où s'allonger, il s'étala à même le sol, tel une véritable loque (qu'il était, à cette seconde). S'emmitouflant dans la couverture comme dans un sac de couchage. Déjà, en position couchée, il se sentait un tout petit mieux. Un tout petit peu, parce qu'il ne faut pas exagérer non plus.
code by Mandy
Invité
#Sujet: Re: Un joyeux noël, vraiment? [Andreï] Jeu 8 Mai - 19:44
Ah, demain. Demain était un autre jour comme on dit. Mais demain, autre jour ou pas, c'était après aujourd'hui, et donc ce soir. Or ce soir, que ce soit le professeur ou l'élève, ils se mettaient minables. Donc, demain ferait mal. Pour l'un et l'autre, je vous rassure. La différent était que le plus jeune connaissait cela pour la première fois. Alors que l'autre... Bof, elle était une habituée. À force, les gueules de bois, c'était un état qu'elle maitrisait. Et presque une seconde nature pour elle. Pas forcément une dont elle serait fière, mais quand même. C'était une vérité qu'on ne pouvait pas nier comme ça. Elle ne le chercherait pas d'ailleurs. Morticia avait eut la présence d'esprit d'aller chercher une couverture à son élève. C'était toujours ça. Puis elle s'était elle-même rassit, non sans difficulté. Elle voulut continuer à boire mais quand elle la pris la bouteille était vide. C'était sans doute un signe. Le signe qu'il était l'heure de dormir.
-Ouais c'est ça, j'vais rester et dec... décuver.
Morticia rit avec lui. Sans raison pour elle hein. Mais juste parce qu'il lui donnait envie de rire aussi du coup. C'était idiot n'est-ce pas? Bah oui mais on est jamais très intelligent quand on est dans cet état hein. Alors je ne vois pas pourquoi Morticia serait différente. D'ailleurs elle ne l'était pas. Elle était d'une banalité invraisemblable. Alors elle riait bêtement à une phrase simple d'un élève bien mal en point aussi.
Andreï décida d'écouter son professeur et s'allongea... par terre. Elle n'avait pas l'esprit clair, d'accord, mais Morticia savait que c'était pas confortable. Elle sortit du canapé en marchant à quatre pattes, repoussa les mèches de cheveux qui lui tombaient devant le visage derrière ses oreilles et entrepris de faire bouger son élève.
-Eh. Eh! Pas là crétin. J'ai pas grand chose mais j'ai quand même un canapé. Allez, on se bouge.
Morticia le tira par le bras jusqu'au canapé. Puis elle essaya de le hisser dessus, achevant sa tâche en le poussant dessus. Aucun d'eux ne pouvait se mettre debout de toute façon. Elle elle-même se traîna jusqu'à son lit et s'y étala comme épuisée et de manière peu élégante. Morticia se faufila sous la couette en gémissant un peu.
-Bonne nuit gamin... Et joyeux noël.
Là dessus, elle s'endormit rapidement. Imaginant que son élève ferait de même. Si ce n'était pas déjà le cas. Joyeux noël... était-ce vraiment un joyeux noël pour vous?