C'était désespérant. Les jours passaient et se ressemblaient tous. Mais vraiment tous. Toujours ce même château, ces mêmes habitants et cette ambiance lourde qui tournait autour de Katherine. C'était long. Vraiment très long. Elle n'allait plus vraiment parler à sa mère depuis qu'elle avait ét surprise par Bill. On ne sait jamais. Il avait été plutôt genil cette fois-là. Mais comme il l'avait dit: rien n'allait vraiment changer. Kathy serait toujours auss simple à briser et elle s'en rendait bien compte. Abraxas et les autres prendraient toujours autant de plaisir à l'empêcher de faire ce qu'elle voulait et il n'y avait aucune raison que cela change. Mais ne plus aller parler à Sarah, même si elle n'avait jamais reçu de réponse, c'était pesant. Avant, quand quelque chose n'allait pas, elle le confiait à sa mère et ça allait mieux. Elle savait qu'il y avait quelqu'un pour partager tout ça avec elle, même si en fait personne ne l'entendait. La jeune fille se moquait de savoir si quelque part sa mère pouvait vraiment l'entendre ou non. Tant qu'elle le pensait, c'était suffisant. C'était comme sa grand-mère qui laissait toujours traîner un peu d'argent. Elles n'en étaient pas plus rihes pour autant. Mais tant que sa grand-mère y croyait, ça suffisait. Et dire qu'il y a quelques années, elle vivait encore dans un manoir, près de son père. Un grand sorcier. On le connaissait partout en Russie. Et Bill avait dit en entendre parler. La réputation de Demyan était venue jusqu'en Angleterre. Peu importait que son nom n'était arrivé jusque-là que parce que l'on en était venu à le considérer comme une traître. Il avait aimé Sarah, même si c'était une moldue. Et Katherine savait que ses parents s'étaient vraiment aimé. Elle savait qu'ils l'avaient attendu avec plaisir et que si ils étaient encore là, ils auraient été très heureux.

Mais voilà, ils n'étaient plus là. Et elle se retrouvait seule dans ce pays qu'elle finissait par ne plus aimer du tout. La différence des saisons russes et anglaises était parfois agaçante. Cette langue avec laquelle il était si facile de la perdre. Et ces outumes stupides qu'elle n'avait parfois plus envie de respecter. Dès la fin de ses études elle repartirait. Elle ne pourrait pas rester ici très longtemps. Quand elle serait majeure Katherine Stratov retournerait chez elle. Elle travaillerait dur si il le fallait. Elle n'habiterait certainement plus jamais un manoir comme celui de son père. Mais tant pis, elle serait toujours mieux qu'ici.

C'était dans de telles pensées qu'elle était dans ce couloir. Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne, Kathy s'était posé dans un coin. Son besoin de sentir qu'elle ne dérangeait pas la faisaient se replier un peu sur elle-même. Ce n'était pas comme cela qu'une jeune femme devrait se tenir. Mais elle s'en fichait. Personne n'était là pour le voir. Et elle se sentait mieux comme ça. Comme si elle était dans une bulle. Une bulle qui la protégeait et que personne ne pouvait franchir. Une bulle où elle pouvait penser ce qu'elle voulait. Une bulle où elle pouvait tranquillement sortir son médaillon de sa chemise, l'ouvrir et contempler une fois de plus ce qu'elle avait perdu. Ses parents avaient l'air tellement heureux. Ils souriaient à l'objectif. Comme si ils savaient que plus tard, leur fille regarderait cs photos avec envie et tristesse. Mais ils ne pouvaient pas le savoir. Parce qu'à cette époque, Sarah ne savait pas qu'elle perdrait la vie en donnant naissnce à cette fille et Demyan ne savait qu'il laisserait cette fille à cause d'une guerre stupide. Parfois, Katherine en voulait à son père d'avoir voulu faire cette guerre. Il n'en avait pas besoin. Et il serait toujours près d'elle. La jeune fille ne pouvait clairement pas faire la même chose pour Sarah. Parce que pour elle, c'était de sa faute. Si elle n'avait pas eut de fille, elle serait toujours avec Demyan. Ou peut-être serait-elle aussi seule et triste que sa tueuse. Quoi qu'il en soit les choses auraient été différentes. Et ça, Kathy avait plus d'une occasion de sen rendre compte. En fait, elle aurait préféré ne pas être là. Seule ou pas, elle ne devrait pas être là. Ça avait changé la vie de trop de monde et trop de monde avait souffert à cause d'elle. Non, elle n'allait pas bien. Et personne n'était là pour la détourner de cette réflexion trop sombre pour elle.

Kathy s'était un peu laissé allé, c'est vrai. Mais il y avait des moments où on avait pas le choix. Où il fallait relâcher la pression. Et cela faisait très longtemps que la jeune fille ne l'avait pas fait. Alors oui, elle s'était mise à pleurer. Mais elle n'avait pas fait attention au bureau du professeur Potter qui était assez proche. Elle avait simplement fait attention à ce que le couloir soit vide, oui, mais pas les pièces à côté. C'était ce manque d'attention qui lui coûta cher. En effet, son professeur sortit de son bureau et vint directement vers elle.

Son père lui avait beaucoup parlé des Potter. Katherine savait qu'avant d'être professeur, Purdey avait été bien plus. Elle avait combattu Grindelwald. Et elle en était sortie. Cette femme était en quelques sortes une héroïne. Ou en tout cas pas qu'un simple professeur. La jeune russe avait toujours été un peu impressionnée par elle. Mais ça, ce n'était pas nouveau. Alors quand son professeur lui pris les mains, la jeune fille resta un peu en arrêt. Quelques secondes seulement. Le temps d'écouter ce qu'elle avait à lui dire.

- Qu'est ce qui se passe petite ?

Cette compassion qu'elle vit dans le regard de son professeur fit tout drôle à la bleu et bronze. Elle ne l'avait jamais regardé comme ça. C'était normal, mais du coup ça faisait un peu bizarre. Mais Katherine était une Stratov, une femme forte. Elle rangea son médaillon avant que son professeur ne s'attarde dessus, se releva et essuya ses larmes d'un revers de manches.

-Pardon professeur, je ne voulais pas vous déranger. Je ferais plus attention maintenant, c'est promis.

Sa petite voix et ses mots faisaient un peu trop enfantins pour son âge. Mais c'était ce qu'elle avait trouvé de mieux. Et avec le stress qui l'avait envahit depuis que Purdey était devant elle plutôt que devant ses affaires dans son bureau, c'était déjà bien. La jeune fille pensa partir, laisser Mrs Potter tranquille.

-Je vais bien, je vous assure, ne vous inquiétez pas pour moi...

Katherine essaya de sourire tout de même. Parce qu'elle devait être aussi forte que son père. Et elle ne devait pas être faible devant quelqu'un comme Purdey Potter. Que les autres élèves se moquent d'elle ou qu'il s'en prennent à elle d'accord. Mais son professeur était bien au dessus de tout cela. Et Kathy ne voulait pas être faible devant elle.

Kathy n'était pas dans une période très agréable. Mais tout le monde avait des hauts et des bas. C'était pour ainsi dire normal. Elle ne s'attendait donc à aucune aide. De la part de personne. Et encore moins du professeur Potter. Cette femme devait déjà être occupée. Elle ne devrait donc pas avoir à s'occuper d'une gamine comme Katherine. Qu'elle soit venu la voir était déjà très touchant et la jeune fille lui en était vraiment reconnaissante. Mais son professeur ne devait pas se préoccuper d'une fille comme elle. Ça serait perdre son temps.

Lorsqu'elle s'était retourné pour partir, Purdey lui avait pris la main. Sur le coup, ça lui avait presque fait peur. C'est qu'elle ne s'y attendait pas du tout. Ses yeux semblaient l'accuser. Katherine avait-elle fait une bêtise? Non, elle n'avait pas voulu l'embêter. Elle s'était excusé. Elle lui avait promis de ne pas recommencer. Pourquoi Mrs la regardait-elle comme ça? Et pourquoi la retenir? Kathy s'inquiétait un peu. Parce qu'elle n'aimait pas décevoir et surtout pas Purdey.

- [Ru] Pas à moi, petite, ce genre d'excuses ne marche pas avec moi. Tu es russe c'est ça ? Arrivé ici depuis peu je présume ?

L'entendre parler russe était plus que surprenant. Katherine eut un très faible sourire tout de même. C'était du russe, sa langue, celle qu'elle connaissait et maîtrisait. Bon, Purdey avait un très fort accent et son ruse restait approximatif. Mais la jeune fille devait en faire autant avec l'anglais. Si ce n'est pire. Cependant elle avait bien compris son professeur. Elle avait reconnu son accent, elle en avait déduit le reste. Mais que savait(elle vraiment de son élève? Pas grand chose, et c'était normal. Voulait -elle vraiment s'y intéresser maintenant? Pourquoi pas. Le professeur Potter n'était pas quelqu'un de méchant et il était tout à fait possible qu'elle ait envie de l'aider. C'était peu probable mais Kathy avait envie d'y croire.

-[Ru] Oui professeur. Mais ça ne me parrait pas si récent que cela.

Purdey lâcha son élève et lui sourit gentiment. Katherine répondit à ce sourire, rassurée de savoir que son professeur ne lui en voulait pas. Et puis c'était agréable d'entendre cette langue ici. Dans ce pays où la Russie était comme une terre trop éloignée pour être envisagée. C'était comme retrouver un peu de chez elle ici. Même si Purdey avait un accent marquant. Et puis c'était un bel effort de sa part. Tout le monde ne prenait pas la peine de parler une langue étrangère juste comme ça.

- [Ru] Alors à quoi est dû cette tristesse ?

Ah, retour au sujet qui fâche. Bah oui, elle ne pouvait pas s'en tirer comme ça non plus. L'espoir fait vivre, certes, mais bon. Il y avait des limites. Alors la voilà coincée avec une femme qu'elle ne voulait pas mêler à ce côté de sa vie. Elle avait beaucoup de respect pour le professeur Potter. Mais tout le monde pouvait vouloir garder un peu de secrets non? Oui mais Purdey était déjà bien gentille de vouloir l'aider. Kathy ne pouvait pas l'envoyer voir ailleurs comme ça.

-[Ru] Rien de grave, je vous assure. C'est juste que j'aimerais bien rentrer chez moi de temps en temps. Je n'ai rien en particulier contre l'Angleterre,.. mais ce n'est pas chez moi. Vous voyez?

Purdey était une femme qui en imposait. En cours, même si il ne s'agissait jamais que de vole à balais, elle savait mener ses élèves et les tenir. C'était en somme un bon professeur. De la voir s'interresser soudainement à elle était un peu bizarre. Kathy n'y était pas habituée, c'est tout. Mais elle appréciait bien plus ce geste qu'elle ne le laissait voir.

Il était assez rare de voir Kathy se confier. Mais Purdey, c'était différent. Purdey c'était le professeur Potter. Une femme que la jeune fille respectait beaucoup et qu'elle savait être une femme exceptionnelle. Alors avec elle, c'était différent. Et puis elle la trouvait gentille. Elle avait l'air de vraiment s'intéresser à elle. Ce n'était déjà pas si souvent. Ça faisait du bien de temps en temps. Mais après avoir parlé, la jeune fille avait tout de même préféré baisser la tête. Ce n'était pas parce qu'elle acceptait d'en parler qu'elle était très fière de ce qu'elle disait. Et dire qu'elle ne se sentait pas chez elle devant Purdey n'était peut-être pas la meilleure chose non plus. Enfin, elle avait essayé et elle verrait bien.

- Je ne connais que trop bien ce sentiment, peu importe le paysage magnifique et les gens exceptionnels que tu rencontre, rien ne remplacera dans ton cœur l'endroit où tu as grandi, vécu, rit et pleuré. Ne laisse pas ce sentiment t'envahir sinon il va te détruire, te pousser à faire des choses stupides. Je ne dis pas que c'est facile...surtout dans notre pays, il a une tendance à déprimer les étrangers je l'admets mais comme le tien il faut du temps pour s'y faire. Les gens sont un peu pareil, il faut prendre le temps de les connaître pour qu'il se révèle...en général

Kathy fut assez soulagée de voir que Purdey comprenait. Alors elle sourit un peu tout de même. Mais elle restait un peu septique quand à la partie sur les gens et l'envie qu'il fallait avoir de connaître les gens. Jusqu'à maintenant, ça n'avait pas été une réussite. Oh, il y avait bien des gens qu'elle pensait effectivement être sympathiques. Mais elle n'avait jamais eut particulièrement envie de les connaître. C'était parfois même l'inverse. Enfin, elle voulait bien écouter Purdey quand même, cela ne coûtait rien.

- [Ru] vous êtes la fille de Demyan Stratov ? Vous avez les mêmes yeux et le même sourire

Le nom de son père avait fait un peu tiquer Katherine. Elle était un peu surprise de voir qu'une femme comme Purdey, qui ne les avaient jamais vu ensemble, pouvait faire le lien entre elle et son père. Mais elle était contente de savoir qu'une femme comme elle pouvait se souvenir d'un homme qui avait souvent parlé d'elle à sa fille.

-[Ru]Oui, c'est ça. Mais on m'a plus souvent dit que je ressemblais à ma mère.

C'était vrai. Katherine ressemblait énormément à sa mère. Mais ses yeux étaient clairement ceux de son père. Elle en était fière en fait. Effectivement, il y avait vraiment beaucoup de ses deux parents dans ses traits.  Et ce n'était pas dur à retrouver quand on les connaissait.
Mais Purdey repartit rapidement dans son bureau quand un sifflement se fit entendre. Dommage, Kathy commençait à bien aimer cette discution. Pour elle c'était bien agréable d'entendre un peu parler de Demyan. Elle l'avait aimé de tout son cœur et n'avait pas vraiment supporté de le perdre aussi tôt. Mais son professeur l'invita à entre et, surprise, à prendre le thé avec elle. La jeune fille entra, certes, mais ne pensait pas rester avec son professeur. Sauf qu'elle sortit deux tasses avant même que Katherine n'ait répondu. Maintenant, elle se sentait un peu obligée.

- Pour la fille d'un frère d'armes, j'ai toujours du temps...

Un frère d'armes. Effectivement ça paraissait important vu comme ça. Et décidément, Purdey était gentille. Kathy trouvait très agréable de parler avec elle. Elle accepta avec plaisir l'un des gâteaux que son professeur lui tendait. Après l'avoir remercié, elle y goûta et devait bien admettre qu'ils étaient délicieux. Une fois en face de son professeur, elle se dit qu'elle pourrait peut-être lui retourné les compliments implicites qu'elle lui avait fait un peu plus tôt.

-Quand j'étais petite, il me parlait souvent de vous. Et je dois bien avouer que vous retrouver ici m'a un peu... surprise. Je ne veux surtout pas vous vexer, mais pourquoi décider d'enseigner après... tout ça? Même si je ne remets absolument pas en causes vos capacités d'enseignement, bien au contraire.

Il est vrai que c'était surprenant. Une femme, une guerrière comme elle trouverait certainement mieux sa place ailleurs que dans cette école. Même si elle était tout de même très contente de pouvoir la connaître un peu et lui parler.

-Je suis peut-être trop curieuse et je m'excuse si mes questions vous indisposent.  Mais je me suis demandé si c'était un vrai choix.

Kathy n'avait pas vraiment imaginé ce qui pouvait se cacher derrière ce sourire que Purdey lui avait offert. Elle s'était permis une question indiscrète parce qu'elle ne savait pas du tout comment elle avait fait. Peut-être qu'enseigner avait été une vocation mise de côté. Dans ce cas elle aurait admiré sa volonté et son obstination. Ou alors il s'agissait d'une façon de repartir après une guerre douloureuse. Et là la jeune fille aurait plutôt trouvé cela très triste. Une façon d'oublier et de se sentir utile. Elle ne savait pas. Alors elle avait demandé. En espérant que son professeur ne lui en voudrait pas d'avoir osé.
Purdey avait l'air mal à l'aise. C'était à la fois extrêmement gênant et affreusement culpabilisant. Katherine regrettait d'avoir posé la question. Elle n'avait pas voulut mettre son professeur dans cet état. Mais maintenant qu'elle y pensait, c'était vrai que cela avait été stupide. C'était tellement prévisible. Et ce regard tellement triste était difficile à soutenir. C'était vraiment horrible de la voir comme ça. Kathy s'en voulait beaucoup de la rendre soudaine aussi triste.

- Si j'avais été une bonne Auror, ton père serait avec nous aujourd'hui, mon mari et ma sœur également...les 25 frères et sœurs d'armes n'aurait pas été décorés à titre posthume.

Katherine baissa les yeux à cette remarque. En fin de compte, elle ne savait pas comment ni pourquoi son père était décédé. Elle savait juste qu'il faisait partie des victimes du 30 décembre 1941 et qu'il n'était pas venu passer le nouvel avec elle. C'était ce qui devait arriver. Demyan devait venir voir sa fille pour le nouvel an. Il avait été impossible pour lui de venir à noël. Alors Kathy avait attendu cette dernière journée de 1941. elle se souvenait parfaitement de celui qui était venu à la place de son père. Elle se souvenait de tout ce qui avait suivi l'arrivé de cet homme dont elle n'avait jamais eut le nom. Il avait détruit sa vie avec une simple phrase. Il avait ruiné tout ses espoirs avec quelques mots. Mais elle n'avait jamais cherché plus loin. C'était trop douloureux. Elle préférait rester sur ce que cet homme lui avait dit. Demyan Stratov est mort pour défendre son pays et sa magie. Elle n'avait pas pensé possible que Purdey puisse être responsable de quoi que ce soit concernant cette tragédie.

- Je suis mieux ici à transmettre mon savoir, aussi infime soit-il, que sur le terrain où je ne suis plus bonne à rien, si tenté que je l'ai été un jour...

Non, là, elle abusait un peu. Katherine ne pouvait pas vraiment prétendre la connaître, mais ce n'était comme cela que son père lui avait décrit Purdey Potter. Et elle ne pouvait pas imaginer qu'il lui ait à ce point enjolivé les choses. Parce que si son professeur disait vrai, Demyan avait presque menti à sa fille en lui parlant d'elle. La jeune fille n'osait pas vraiment la regardait. Elle était un peu triste d'avoir repensé à ce 30 décembre et aussi déçue de savoir que Purdey n'était pas celle dont on lui avait parlé. Cette femme-là n'était pas la grande sorcière pleine de volonté. C'était tout juste si elle assumait sa petite personne. Tout comme la jeune fille qui était en face d'elle, Purdey passait son temps à se penser moins douée qu'elle ne l'était vraiment et perdait beaucoup de choses. Elle se décida tout de même à lâcher le fond de sa pensée d'une toute petite voix.

-Ce n'est pas ce que l'on m'avait dit de vous.

Non, mais elle ne changerait ni les paroles de son père, ni celles de Purdey. Mais elle n'en restait pas moins perplexe et un peu déçue. La jeune fille mordit une nouvelle fois dans son gâteau et but une gorgée de thé avant de jeter un regard intrigué vers Purdey lorsqu'elle se dirigea vers la cheminée. Kathy posa sa tasse sur la table et attendit de voir de quoi il s'agissait. Elle revint et lui tendit une photo dans un sourire. Pas besoin pour Kathy de prendre beaucoup de temps d'observation pour savoir qui était sur cette photo. Elle reconnaissait Purdey et Angus Potter. Il y avait des photo d'eux et d'autres personnes au manoir. Et à côté d'eux, souriant et visiblement vainqueur, Demyan, son père. Il adorait jouer aux cartes et était effectivement très bon.

- Pologne 1941, ce bar a été notre QG pendant quelques mois, son propriétaire était un des nôtres il nous offrait tout le temps les consommations. Ton père et moi avions l'habitude de nous détendre en jouant aux cartes, il n'a jamais perdu une seule partie...je lui ai laissé pas mal de clopes et de moitié de ration...

Katherine sourit un peu, parce qu'il faut bien admettre que c'était amusant. Demyan était un très bon joueur. Sauf que quand il jouait avec sa fille, étrangement, il perdait toujours. À force, il était arrivé que sa petite fille lui demande d'arrêter en riant. C'était de bon souvenirs qui lui revenaient.  Et elle adorait ça.

-On jouait souvent aux cartes quand il venait. On pouvait y passer des heures. Et il faisait toujours exprès de perdre.

Katherine écoutait sagement ce que lui disait son professeur. Ce qui ne l'empêchait pas d'être un peu déçue par ce qu'elle entendait. Alors elle n'était pas celle qu'on lui avait décrite? Que c'était dommage. Non, vraiment, là, c'était un peu de son monde qui s'écroulait. Kathy avait toujours pensé que Purdey était une femme exceptionnelle. Qu'en cas de vrai problème elle pourrait se tourner vers elle. Mais visiblement non. Son professeur n'avait plus l'air d'avoir confiance en elle. Comment Kathy pourrait-elle le faire alors? C'était assez perturbant tout ça. Parce qu'elle ne pouvait plus vraiment croire au reste des paroles de son père maintenant. Peut-être qu'il avait raconté tout ça pour la rassurer pendant une période troublée. Peut-être qu'il lui avait enjolivé d'autres choses encore.
Quand elle avait vu cette photo de son père avec les Potter, Katherine sourit. Elle sourit parce que cela représentait un bon moment qu'il avait passé. Mais aussi parce que cela la replongeait également dans de bons souvenirs. De ces parties de cartes qu'il faisait très attention de perdre. C'était largement abusé, mais c'était amusant quand même. C'était quelque chose qu'elle ne partageait qu'avec lui. Et cela avait été plus qu'agréable.

- Garde-la, je te la donne

Quoi, vraiment? Si elle n'avait pas été raisonnable, Katherine aurait certainement sauté dans les bras de Purdey pour la remercier. Heureusement, elle savait être un peu sage de temps à autres. Elle se contenta de la remercier oralement dans un plus que grand sourire. Cette photo elle la garderait précieusement. Avec le peu qu'elle avait de ses parents. Et croyez-moi, il n'y en avait pas beaucoup. Katherine la garda contre elle en buvant une nouvelle gorgé de thé.

- Je te prie d'excuser mes propos, la guerre laisse des blessures qui ne se referme jamais vraiment.

Oh, euh, oui, ça c'était assez évident en fait. Mais quelle marge cela laisserait-il alors? Jusqu'à quel point tout le monde la trompait hein? C'était agaçant tout ça. Mais Katherine ne le dirait pas. Non, parce que cela ne se faisait pas.

-Oui, je comprends... pardon d'avoir lancé le sujet. C'est le genre de blessures que je n'aime pas non plus rouvrir alors j'imagine bien ce que cela fait...

Kathy baissa les yeux, espérant qu'elle avait compris qu'elle n'avait pas cherché à lui faire de la peine ou quoi que ce soit. Bien au contraire. Et puis, ce n'était pas son genre...