Cela faisait plusieurs semaines qu'Anya était rongée par l'inquiétude. Pas uniquement parce qu'elle commençait à se dire que son mari devenait dangereux et qu'il faudrait mettre fin à ce couple. Pas non plus parce que son fils était visiblement tourmenté en ce moment. Non, tout cela jouait, mais pas seulement. Ce qui la préoccupait à ce point c'était sa sœur. Cela faisait plusieurs semaines qu'Anna était malade. Pas juste malade avec un peu mal à la gorge et trois reniflements. Non, Anna était vraiment malade. Prise par un mal qui n'avait aucune explication.

Au début, elle se sentait juste un peu mal. Une légère fièvre, quelques nausées, une fatigue plus importante que d'habitude. Finalement, rien de bien inquiétant. D'ailleurs, personne ne s'était vraiment inquiété. Puis ça avait un peu dégénéré. Elle était devenue très fatiguée et la fièvre semblait s'être installée. Aujourd'hui, c'était une catastrophe. Anna était totalement incapable de se lever et n'avait jamais été aussi mal. Anya lui avait demandé de rester chez elle pour pouvoir être près d'elle. Autant dire que la plus jeune ne s'était pas fait prier. Et elle ne le regrettait pas du tout. Anya avait congédié son mari sans la moindre hésitation. Elle voulait être tranquille avec sa petite sœur. Et surprenant, il avait accepté. Les deux femmes se retrouvaient donc seules.

Au moment qui nous intéresse, Anna était dans une crise de délire provoqué par la fièvre. Elle bougeait faiblement, à la fois agitée et épuisée. Elle gémissait, de peur ou de douleur. Impossible de vraiment le savoir. Anya lui parlait doucement, la soignait comme elle le pouvait. Aucun des médecins qu'elle avait appelé n'avait trouvé ce qui n'allait pas. Mais la belle sentait sa sœur faiblir, elle la voyait sombrer peu à peu. Elle était désespérée. Et c'est ce désespoir qui avait amené ces trois coups toqués à sa porte. C'était elle. Sans aucun doute. Et elle, c'était Abigail Liliac.

Anya avait entendu parlé d'elle depuis longtemps. Une femme? Non. Un vampire. Et c'était cette particularité qui avait attiré l'ukrainienne. Si quelqu'un pouvait aider sa sœur, c'était bien elle. Et la belle était prête à tout. Abigail aurait tout ce qu'elle demandait. Si elle lui rendait sa sœur, elle pourrait avoir tout ce qu'elle voudrait.

Lorsque la belle était allé lui ouvrir, c'était une femme inquiète, en manque de sommeil et de soin d'elle-même qui avait ouvert. Jamais elle ne serait sortit pour autre chose dans cet état. Mais il s'agissait d'Anna et rien ne passait devant.

- Anya Armyanski ?

La belle jogea rapidement celle qui était en face d'elle et répondit d'un léger hochement de tête en ouvrant plus largement la porte.

-Entrez, je vous en prie...

Elle mena Abigail jusqu'à la chambre où sa sœur venait de se rendormir. Elle laissa la créature rapidement voir ce qui se passait. Elle? Anya restait un peu en retrait, pour ne pas la déranger. Elle n'était pas du tout à son aise. Sans parler du fait qu'elle était épuisée et inquiète comme jamais.

-Vous pensez pouvoir faire quelque chose?

Anya n'avait pas pris la peine de regarder ce qu'Abigail avait fait de ses affaires en entrant. Il faut dire qu'elle s'en moquait pas mal. Elle avait bien d'autres choses en tête. Et entre autres sa petite sœur qui agonisait à l'étage. Sa pauvre Anna qui souffrait depuis trop longtemps pour être supportable. La jeune femme qui se tordait silencieusement de douleur chez sa sœur qui s'inquiétait comme une folle.

Au final, Abigail était particulière. Et étrangement intrigante. À commencer par sa façon de s'habiller. Ce n'était pas de genre de choses que porterait Anya, pas du tout. Mais il fallait bien admettre que cela lui correspondait bien. C'était de ces vêtements qu'on ne portait plus mais qui ne choquaient pas du tout sur cette femme. Enfin, tant pis. La belle conduit cette femme intrigante jusqu'à sa sœur préoccupante. Restant en arrière, les bras croisés et le regard inquiet, elle regarda Abigail devenir plus intrigante encore.

Elle murmurait des paroles que l'ukrainienne ne comprenait pas. Elle s'inquiéta un peu pendant quelques instants. Mais Anna se calma et sa sœur fut un peu rassurée. C'était assez impressionnant en fait. La jeune femme n'avait pas eut cet air soulagé depuis plusieurs jours. Anya se permit de prendre une plus grande respiration. Pour le coup, elle aussi était soulagée. Autant dire que cela n'allait pas durer mais bon...

Abigail sembla examiner minutieusement la jeune femme. Anya se demandait si elle pourrait enfin trouver ce qi n'allait pas. Et plus important encore, si on pourrait la soigner. La belle ne s'en remettrait certainement pas si elle devait perdre sa sœur. C'était un peu son seule soutien. Elle était tout ce qu'elle avait. Ne rien pouvoir aire et rester là à la regarder mourir serait beaucoup trop dur. Et affreusement douloureux.

C'était dans de si sombres pensées qu'était Anya lorsqu'elle sentit son cœur sauter de sa poitrine. Abigail venait de soulever la couverture, mais aussi la chemise de nuit d'Anna. Sa sœur s'avança d'un pas, décroisant les bras et fronçant les sourcils. Non mais à quoi elle jouait là? Elle s'arrêta lorsqu'elle vit cette marque sur la cuisse de la jeune femme. Abigail marmonna quelque chose avant de recouvrir la malade. C'était certainement ce qu'elle chercher. La preuve qu'elle avait trouvé ce qui n'allait pas chez Anna. Anya eut une vague d'espoir et attendit pourtant docilement qu'on lui dise de quoi il s'agissait. Lorsqu'Abigail se retourna vers elle, ce fut pour l'entraîner à l'extérieur de la chambre. Pourquoi? Qu'y avait-il de si grave pour l'éloigner ainsi de sa petite sœur?

- Votre sœur n'est pas malade Anya, la raison de son état n'est ni un virus ni une maladie mais une créature que l'on appelle strigoï. Elle est quasiment vidée de son sang, encore une nuit et elle meurt. Si vous avez le même groupe sanguin qu'elle nous devons procéder à une transfusion sanguine tout de suite...je vous expliquerais ce qu'on va faire après.

Aucun doute ne traversa Anya aux mots d'Abigail. Les deux sœur possédaient effectivement le même groupe sanguin. Et si une nuit était déjà courte, rien ne pourrait retenir la belle. Elle ferait ce qu'il faudrait. Et si s'affaiblir pouvait sauver Anna, elle le ferait sans la moindre hésitation. Et même si elle ne savait pas ce qu'était précisément un strigoï, elle ferait cette transfusion. Soutenant le regard de la femme qui se tenait devant elle, Anya ferait preuve d'une volonté sans faille.

-Montrez-moi. Dites-moi ce qu'il faut faire, ça sera fait.

Anya savait ce qu'était une transfusion sanguine et ce que cela entraînait. Si cela devait sauver sa sœur presque vidée de son sang, il lui en faudrait une quantité relativement importante. Si la belle était appelée par les Neo-grindelwaldiens, elle ne pouvait pas se permettre d'être titubante pour avoir donner son sang. Mais pour le coup, elle s'en moquait. Oui, elle se fichait totalement de ce que Dimitri pourrait dire. Anna avait besoin d'elle et c'était elle qui passait avant tout. Même si cela signifiait peut-être faire faux bond à ce qui pouvait parfois être comme sa famille. N'oublions pas que les liens du sang, ceux qui unissent les vrais familles, ce sont eux qui étaient les plus importants pour Anya.

Abigail sortit son matériel immédiatement. C'était assez impressionnant dans le genre. Et Anya avait un peu de mal à se situer. Ce n'était pas souvent qu'elle se sentait ainsi. Aussi soumise. Mais c'était pour la bonne cause. Anna en avait besoin, et vite. La belle obéit au vampire, s'assit et remonta sa manche. Elles étaient en train d'agir, pour sauver sa sœur. Ce qui était assez excitant finalement. Ces semaines de douleur, de souffrance, peut-être que cette transfusion allait-elle mettre fin à tout ça. Anya l'espérait, vraiment. Elle se laissa faire et observa ce qu'il advenait de sa sœur. Elle ne fit qu'une légère grimace lorsque l'aiguille perça sa peau. C'était plus que surmontable aux vues de l'état de la pauvre Anna. Anya regarda le sang passer de son bras au sien. Elle voulait y croire. Elle ne faisait pas attention au regard plein d'envie d'Abigail. Elle ne faisait que regarder Anna. La jeune femme était calme. C'était rassurant. Elle avait été si agitée ces derniers jours.

Abigail finit par déclarer que c'était assez. Anya sortit donc de ses pensées. Elle sentit alors qu'effectivement cela devait suffire. Sa tête se faisait un peu lourde et elle tournait un peu. Un peu perdue, elle laissa Abigail retirer les aiguilles et désinfecter les petites plaies qu'elles avaient causées. C'était dans une sorte d'état second qu'elle était descendu à la cuisine pour suivre les conseils d'Abigail. Un steak saignant, d'accord. Elle le fit tout de même cuire un peu, pour le principe. Pour ne pas voir directement le sang sur la viande. Elle s'assit ensuite, un peu bancale.
Abigail était venu la rejoindre. Elle devait avoir fini avec Anna. Elle devait avoir posé un protection. Ou disons qu'Anya l'espérait.

- Si votre sœur n'était pas aussi faible je l'aurais utilisé comme appât mais dans le cas présent c'est beaucoup trop risqué pour elle, vous allez être avec votre sœur dans une autre chambre du manoir pendant que je servirais d'appât. Quoique vous entendez, surtout ne sortez pas de la pièce vous m'avez bien compris ?

Finalement, la faiblesse d'Anna était une bonne chose. Parce que jamais Anya n'aurait donné son accord si sa sœur avait servi d'appât. Si ça se passait mal, elle préférait qu'Anna soit à l'abris. C'était normal, non? Elle n'avait pas fait appel à un vampire, totalement désespérée, pour voir sa sœur resombrer après avoir servit d'appât?

-C'est d'accord. Nous irons au bout du couloir avec Anna.

Anya fut ensuite seule avec... son steak. Elle n'en voyait pas le bout. Il n'était pas bien grand pourtant. Mais c'était juste qu'il était tard, qu'elle avait déjà mangé ce soir et qu'elle était un peu vaseuse à cause de la transfusion. La belle finit par y arriver et rejoignit Abigail. Même si elle avait elle-même un placard assez bien garni niveau objets tranchant, il faut bien admettre que l'immortelle avait du matériel. Pour un peu elle serait jalouse. Mais ce n'était pas le moment. Les deux femmes devaient transporter Anna jusqu'à une autre chambre. Il y avait quoi? Cent mètres à faire? Et la jeune femme était un poids plume. Aucune inquiétude à se faire sur la difficulté de la chose. Et puis la magie, ça servait aussi à ça!
Une fois dans la nouvelle pièce (qui était très clairement et visiblement la chambre conjugale), Anya pris soin d'installer et de couvrir sa sœur. Elle pris également la liberté de passer sa main dans ses cheveux. Ça ne servait certainement pas à grand chose, mais c'était rassurant pour les deux sœurs. Quand à Abigail... c'était pas ses affaires de toute façon.

Au fond, Anya était assez satisfaite de reste sagement avec sa sœur. La bestiole qui avait mise Anna dans un tel état devait être assez peu sympathique. Laisser Abigail s'en occuper n'était pas une mauvaise chose. Et puis, elle était aussi un peu là pour ça au final. Sans compter qu'aucune des deux sœurs n'était en état de faire quoi que ce soit. Entre celle qui reprenait à peine quelques couleurs et l'autre qui avait encore un peu la tête qui tournait, rien de bien brillant.

Anya aait donc refermé derrière Abigail et était retourné près de sa sœur. Elle entendit le vampire poser quelque chose devant la porte et repartir. Anya s'assit sur le lit à côté de sa petite sœur. La jeune femme étirait presque un sourire sur ses lèvres fines. Certainement parce qu'elle se sentait mieux. C'était agréable de la voir comme ça. Nettement plus que de la voir se débattre contre le vide dans un délire fiévreux. Et puis, elle était toujours un peu enfantine parfois. Ce n'était pas de ces femmes rudes dont le caractère s'imprimait sur leur visage. Non, Anna était une femme effroyablement douce et attachante. Des deux, c'était bien la plus gentille. Le doute n'était pas permis à ce niveau. Et pourtant c'était pour ainsi dire toujours sur elle que ça tombait.

Anna avait vu sa vie détruite à petit feu depuis des années. Et pourtant elle restait la plus gentille, la plus amicale, la plus douce. Là encore, c'était elle qui s'était fait attaquer par une créature et qui était passé près de la mort. Alors que sa sœur se contentait d'élever son fils, prenant et tuant ses maris et vivant sa passion de Neo-grindelwaldienne. Et elle n'était pas inquiétée le moins du monde. Le monde était plein d'injustice.

Au début, Anya s'était dit qu'elle allait attendre qu'Abgail ait fini pour aller se coucher. Mais il faut dire que le temps passait et que marcher dans la pièce en tourant en rond ne servait pas à grand chose. Et puis c'était fatiguant au bout du compte. Alors elle avait fini par juste s'allonger près de sa sœur pour attendre. C'est donc tout naturellement et logiquement qu'elle avait fini par s'endormir.

C'était dans un sommeil paisible que l'aîné s'était retrouvée plongée lorsqu'elle fut réveillée par un grand bruit. Un peu endormie et déboussolée, elle pensa d'abord que c'était le chien d'Andreï qui avait fait tomber quelque chose. Elle avait totalement oublié Abigail et ses recommandations. Elle se leva péniblement sans même voir qui était près d'elle, croyant d'instinct que c'était son époux. La belle ouvrit la porte et commença à avancer dans le couloir. Elle titubait un peu à cause de la fatigue. Elle commença à descendre les marches en se tenant à la rampe. Elle vit... ou sentit plutôt, que cette superbe rambarde en noyer taillée main et déjà bien vieille était en miette. Anya ne compris pas tout de suite. Mais ses idées furent vite remis en place lorsqu'elle vit une immonde... chose qui se tenait debout face à Abigail. Prise de court, Anya saisit sa baguette, sans vraiment savoir ce qu'elle faisait. Il faut bien admettre qu'elle avait peur.

Il fallait bien admettre que pour le coup, Anya avait été stupide. D'accord, elle n'était pas réveillée. D'accord, elle était un peu vaseuse. Mais quand même, là, se jeter littéralement dans la gueule du loup, c'était idiot. Elle ne regarda pas tout de suite Abigail, trop absorbée par la créature immonde qui la fixait aussi. C'était assez inquiétant d'ailleurs. Parce que pour le coup, elle savait qu'elle venait de s'inscrire sur le menut de la bestiole. Super nouvelle....

Anya ne bougeait pas, totalement paralysée par la surprise plus que par la vrai peur. Lorsque la créature arriva sur elle, Anya voulut jeter un sort pour se protéger mais la strigoi allait tellement vite qu'elle rata son coup. Elle se voyait déjà mordue et vidée de son sang en quelques secondes. Mais on ne sait trop comment, Abigail sauta sur la créature et lui fit dévaler les escaliers... détruisant le reste de la rambarde et brisant au passage quelques statues décoratives. Intérieurement, Anya pestait autant que ses tableaux. L'intervention du vampire coûterait effreusement cher. Mais il fallait aussi voir les choses du bon côté. Anna allait déjà mieux et si Abigail réussissait à se débarrasser de la créatures, sa petite sœur serait certainement sauvée. Et puis bon... elle voulait la changer de toute façon cette rambarde. Quand aux statues... c'était son précédant mari qui les avaient choisies...

Abigail avait pourtant l'air moins sûre qu'à son arrivée. Ses cheveux s'étaient libérés et sa chemise était en piteux état. Mais Anya restait pour le moment à observer. Le vampire restait entre elle et la créature. Elle retira ce qui semblait être une haîne en argent de sa taille pour l'enrouler autour de la strigoi qui s'écroula et commença à... à fumer. Oui, cette horrible chose hurlait et fumait littéralement. La belle qui était nettement plus réveillée depuis qu'elle s'était fait attaqué compris que l'argent ne devait pas faire beaucoup de bien à cette créature. Elle profita donc de ce moment où elle était à terre pour aller chercher un peu d'argent, juste au cas où.

Il faut dire que quand Anya devait tuer, elle le faisait avec classe. Pas question de trancher la gorge d'une victime avec un bête couteau. Alors même si elle ne sortait pas son sabre (qui de toute façon n'était pas en argent) tout les jours, elle avait quelques poignard en argent pas trop loin. Cachés dans un coffre au fond d'un placard du couloir. La belle courut jusqu'à ce placard et en sortit deux poignards, les premiers qu'elle avait trouvé en argent. Elle revint vite voir si elle auraità s'en servir et n'eut que le temps de voir Abigail traverser une porte et entendre un grand fracas. Vu les bruit, il faudrait aussi remplacer la table et la vaisselle... heureusement que c'était pour Anna tout ça...

Mais le temps de penser à cela, la créature commença à venir vers elle avant de lui sauter dessus. Anya avait bien compris que lui lancer les poignards dessus ne servirait à rien et qu'elle allait sans doute la rater. Elle attendit donc (pas longtemps) que la strigoi soit au dessus d'elle pour planter ses lames dans son torse, provocant de nouveaux cris. Inutile de préciser qu'une fois dans cette position, Anya n'arriva plus à se relever. Elle ne pouvait que se débattre en évitant les crocs de l'immonde créature.

Cette bestiole en plus d'être moche était vraiment immonde de bien des manières. Déjà elle était affreuse, ideuse, ou tout ce que vous voulez. Et puis il y avait ces crocs qu'elle mourrait visiblement de planter des le cou d'Anya. Sans parler de cette odeur ignoble. Et à quelques centimètres c'était presque insupportable. Sans compter qu'elle se débatai drôlement la sale bête. Et il faut bien admettre que la belle n'était pas au meilleurs de sa forme. Et ça devenait difficile à tenir même avec ces deux poignards en argent plantés dans cette bébête.

Elle n'entendit pas Abbigail se débérrasser douloureusement de l'argenterie familiale de ses deux précédants maris. Elle ne l'avait pas non plus vu s'emparer de son arbalète pour viser et tirer sur la strigoi. En revanche, elle sentit bien le sang de la créature lui couler dessus. Anya était... souillée. Le nombre de douches qu'elle prendrait allait lui prendre la journée. Grand minimum. Quand à sa robe, elle serait brûlée le lendemain. Mais pas dans leur cheminée, tout le manoir serait contaminé. Elle irait la brûler au fond du jardin. C'était immonde. Et son vitrail fait main était fichu....

Ses poignards lui étaient resté dans la main mais elle avait renoncé à les nettoyer tout de suite. Elle le ferait avec plus de minucie plus tard. Les manches travaillés auraient besoin de pas mal d'attention. C'est vrai que c'était joli, mais affreusement difficile à nettoyer. Anya allait suivre Abbigail pour essayer de faire un petit quelque chose quand elle entendit crier. Pour le coup, elle ne se posa pas de question. La seule personne qui pouvait crier comme ça c'était Anna. Elle rennonça définitivement à poursuivre les deux créatures magiques. La belle préféra aller voir ce qui n'allait pas chez sa sœur. Elle entra dans la pièce et Anna déjà visiblement terrifiée cria une nouvelle fois. C'est à ce moment qu'Anya se souvint qu'elle était couverte de sang. Elle essaya de la calmer mais il faut bien admettre que la flèche plantée à quelques mètres mais qui avait visiblement traversé la fenêtre ne devait pas aider. Anya finit par rassurer sa sœur et la pis doucement dans ses bras.

Elle finit par se demander ce que devenait Abigail et sa proie. Cela faisait déjà quelques temps qu'elle ne savait pas où elle était. Ou plutôt où elles étaient. Parce qu'à la limite, sa voir où était la strigoi serait presque suffisant. Au cas où, elle préféra déplacer Anna. Cette chambre comportait bien trop de fenêtres. Elle l'aida à se lever et l'accompagna jusqu'à la cave. Une seule porte et pas de fenêtre. Et puis à la cave Anya avait la vaisselle de son mari actuel. Dont de très beaux couteaux en argent. Elle ne s'en servait pas vraiment parce qu'elle trouvait les décorations trop fournies sur les assiettes et les gravures des manches. Mais pour poignarder une strigoi ça ferait bien l'affaire.

Anya ne savait pas trop quoi faire. Bien sûr, elle pensait qu'Abigail s'occuperait de la bestiole affreuse toute seule. Mais il restait tout de même un tout petit doute dans la tête de la belle. Juste assez grand pour pousser sa sœur à garder le silence aussi. Elle voulait être sûre d'entendre arriver la créature si cela devait arriver. Elle ne respirait presque pas. Comme un animal à l'affut. Anna qui se sentait déjà moins bien restait contre elle. La jeune femme ne savait toujours pas vraiment ce qui s'était passé. Alors elle ne savait pas ce que sa sœur redoutait comme ça. Et finalement, elle préférait ne pas le savoir.

Quand Abigail entra, Anya avait déjà un des couteaux en argent dans la main. Quand elle reconnut la vampire elle reposa l'arme improvisée et se releva. Anna poussa un cris en voyant la tête tomber au sol. Ces créatures-là étaient déjà moches vivantes mais alors mortes... c'était vraiment hideux. Mais il faut dire que pour la jeune Anna, voir Abigail était assez... impressionnant aussi dans le genre.

- Vos ennuis sont finis, la strigoï ne vous embêtera plus maintenant...et si je puis me permettre la cave c'est vraiment pas le meilleur refuge

Anya leva les yeux au ciel quelques instants avant d'aider sa sœur à se relever. Il fallait l'aider à marcher. Sans compter qu'il fallait remonter les marches qui avaient été descendues plus tôt. Mais les trois femmes finirent par revenir dans... ce qui restait du manoir Armyanski. Autrement dit: quelques rares murs encore debout et des débris de matériaux divers. Anya sentait déjà venir la facture pour les réparations et elle fit un peu la tête. Quand à Anna... et bien c'était surprenant. Elle n'avait pas fait attention en passant tout à l'heure, parce qu'il y avait déjà Anya couverte de sang pour attirer son attention. Mais une fois ici... bah ça allait taper un bon coup dans les finances d'Anya. Ou plutôt de son mari en fait. Mais au final, ça revenait au même.

Abigail ramassa un des livres qui étaient tombés au combat. Elle avait l'air intriguée par l'ouvrage... la vampire revint vers les deux sœurs.

- Mon prix est de 15 000 gallions mais je vous fais une réduction à  12000 gallions pour les dégâts collatéraux et je prends ce livre en compensation

Ah oui, c'est vrai, il y avait cette facture-là aussi... mais bon. Le livre, c'était pas le sien. Alors pourquoi pas. Les dégâts... son mari payerait bien. Après tout, Anna était vivante et à priori sauvée. Pour Anya, c'était le plus important. Et puis, elle l'avait dit. Son prix serait le sien.

-Très bien, prenez le livre. Je vous ferais parvenir l'argent dans la semaine.

Anya alla ensuite aider sa sœur à s'asseoir le temps de régler les derniers détails avec Abigail avant de la raccompagner vers la sortie. Voilà qui était réglé. Maintenant il faudrait qu'elle explique ce qui s'était passé à sa petite sœur...