Dans un trou, vivait un hobbit... Merde ! Mauvais script ! Hum hrm... Il était une fois, dans une petite ville située dans le Devon en Angleterre, une famille vivait heureuse. Composée d'un couple harmonieux et de deux enfants aux allures joyeuses, ils semblaient côtoyer le bonheur simple d'être ensemble. Il faut dire qu'à Kingsbridge, l'ambiance était souvent à la fête, car ses habitants étaient de gais lurons toujours prêts à célébrer la moindre bonne nouvelle. La bourgade n'était pas grande, à peu près 5800 personnes y vivaient de façon régulière. Les autres, issus de villes plus grandes, ne venaient là que pour des vacances. Cette famille vivait dans une jolie maison près de la grande cathédrale, avec un toit en ardoise et une petite barrière blanche pour délimiter le jardin plein de rosiers anglais. L'habitation entière sentait l'herbe coupée et la terre humide. Un cadre de rêve pour une vie de rêve. Le dimanche, Monsieur et Madame Jackson emmenaient leur fille Nelly à la messe, ballade qu'elle appréciait toujours beaucoup sans vraiment en comprendre le sens. A son jeune âge, elle ne pouvait saisir la signification de la religion. Elle savait simplement que c'était l'occasion de croiser ses voisins qui ne manquaient jamais de faire une remarque sur ses très bonnes manières. Cet événement n'avait qu'un seul défaut : l'absence de sa petite sœur : Agnès. La pauvre était atteinte d'une étrange maladie génétique : une puissante allergie à la lumière du soleil. Ainsi, l'enfant était condamnée à vivre dans le noir, n'apparaissant plus que comme une ombre pâle au visage tordu par un rictus de tristesse. Heureusement, pour lui remonter le moral, Nelly ne ratait jamais une bonne occasion de jouer avec elle ou de faire la pitre afin de la faire rire. Elle était l'unique rayon de lumière dans la vie de sa sœur, le seul que son corps puisse supporter.



Proche de ses six ans, Nelly découvrit avec étonnement qu'elle possédait des capacités étranges que le reste de sa famille n'avait pas. Autant dire qu'elle ne fut pas la seule dans la petite maison de banlieue à mal accepter la nouvelle. La petite fille était une sorcière. Aucun membre des Jackson n'avait eu des pouvoirs magiques à leur connaissance. Elle était la première, ce qui perturbait énormément leurs habitudes. Ne sachant que faire, ses parents prenaient des pincettes pour lui parler et évitaient de la sortir, de peur qu'elle ne blesse quelqu'un ou tout simplement qu'elle ne se fasse mal elle-même. Les années passèrent dans une ambiance peu agréable, lourde d'angoisse et d'un peu de jalousie de la part de sa petite sœur. Comment le lui reprocher ? Elle avait reçu des pouvoirs extraordinaires tandis que sa cadette n'avait même pas le droit de sortir de sa chambre. Elle était en droit de songer que leurs vies n'avaient pas été faites de manière équitable. A l'âge de onze ans, enfin, Nelly reçu une lettre d'une école spécialisée dans les cas comme le sien, située en Écosse, appelée Poudlard. Il y avait dans l'enveloppe une liste d'objets étranges à acheter sur ce qu'ils appelaient le Chemin de Traverse. La pauvre n'avait pas une seule idée de ce que cet endroit pouvait être, et cela l'inquiétait terriblement. Elle avait peur de quitter sa maison et son train-train quotidien pour rejoindre d'autres fous comme elle dans un coin perdu de l'Angleterre. Prête à refuser d'y aller, ce fut Agnès qui la persuada de s'y rendre, prétextant qu'ainsi elle apprendrait un tas de choses et pourrait peut-être la faire rire avec des tours de magie. Pas très sûre de faire le bon choix, mais poussée par sa famille, la pauvre fillette pris la route jusqu'à Londres. De là, elle acheta un billet pour prendre le Poudlard Express, un train caché menant à l'école de sorcellerie. Le nœud au ventre, elle regardait derrière la fenêtre de son wagon, le paysage changer et l'éloigner un peu plus de sa maison.



L'école ressemblait plus à un gigantesque château comme dans les films de vampires et Nelly ne pouvait que lui trouver un air inquiétant. Si on lui avait demandé son avis au moment de monter dans la barque, elle serait retournée en courant vers sa petite maison de Kingsbridge. Contrairement aux autres enfants qui s'extasiaient, elle n'avait que très peu de passion pour l'aventure et les risques éventuels d'un tel train de vie. Elle regrettait amèrement le chant des geais dans le cerisier du jardin et le confort de son petit lit d'enfant. Les professeurs lui semblaient peu amicaux et extrêmement stricts. Au moment de la répartition, elle rêvait silencieusement de s'enfouir sous terre pour ne pas avoir à grimper sur cette fichue extrade devant tout le monde. Nelly avait peur de manquer de chance et que quelque chose ne se passe pas comme prévu. Lorsque son nom fut prononcé, le silence lui sembla assourdissant. Elle aurait préféré que tout le monde continue de papoter autour d'elle, pour passer inaperçu. Alors que ses petites jambes frêles tremblaient à chacun de ses pas menant au tabouret, le professeur souleva le grand chapeau parlant pour le poser sur sa tête. Nelly ne pouvait que penser " retirez cette chose de mes cheveux ! " mais elle resta terriblement silencieuse. Le Choixpeau ne mit pas beaucoup de temps à choisir la meilleure option pour ce petit être vulnérable : Poufsouffle. Les applaudissements qui retentirent dans la salle donnèrent assez de force à Nelly pour rejoindre la table de sa maison sans s’effondrer sous le poids de l'émotion. Contrairement à ce qu'elle imaginait, ses camarades furent très gentils avec elle. Tous, sauf un, plus âgé qu'elle, qui restait morose, isolé au bout d'un banc à la table des Serpentard. Inconsciemment, la petite Nelly décida qu'elle apprendrait à le connaître, parce que son côté asocial lui plaisait. Il semblait, comme elle, un peu perdu dans ce grand monde.



Pour Nelly, la scolarité se résumait essentiellement dans le fait d'apprendre un maximum de choses en faisant le moins de vagues possible. La discrétion était son maître mot et personne ne savait vraiment ce qu'elle faisait là. Pendant longtemps elle essaya coûte que coûte d'arracher une phrase complète à l'étrange élève de Serpentard, sans grands résultats. Ce garçon était aussi fermé qu'une huître et aussi agréable qu'un grincement d'ongles sur un tableau noir. Nelly avait beau y mettre les formes et insister pour être amicale, elle se faisait régulièrement rabrouer. Et puis, petit à petit, de fil en aiguille, pas à pas, la coquille pleine de piquants de son interlocuteur de fissura, encore et encore jusqu'à disparaître. La patience et l'âme chaleureuse de Nelly avaient réussies là où les autres adolescents avaient lamentablement échoué. C'est donc la jeune Poufsouffle, le moment venu, qui conseilla à son nouvel ami de se diriger vers un poste d'auror, sentant chez lui de réelles dispositions pour les casse-têtes et les complexes intrigues. D'un froid désintérêt à une profonde amitié, les deux jeunes gens avaient appris à se connaître et à s'apprécier dans leurs points communs comme dans leurs différences. Lorsque son meilleur et seul ami quitta Poudlard pour rejoindre une vie d'adulte, Nelly se sentit un peu abandonnée. Elle se tourna donc vers une jeune fille de Serdaigle : Mathilde. Elle avait de jolis yeux bleus et des cheveux blonds. Contrairement à ce qu'elle pensait au départ, elle était vraiment gentille avec elle, même si son caractère était presque aussi exécrable que celui de William. Elle s'attacha à elle, presque instinctivement, et elle fut sa seule amie jusqu'à leur dernière année scolaire.



Grâce à ses diplômes, Nelly entra à St. Mangouste en tant que stagiaire puis en tant qu'infirmière. Comme elle n'avait pas de quoi payer un appartement seule, elle s'installa chez William en colocation. Ces années de sa vie furent certainement les meilleures. La vie active la fit grandir à un point inimaginable. Sa peur des gens, sa timidité maladive, tous ces défauts qui s'étaient cramponnés à elle jusque là s'évanouirent. Elle gagna en assurance et devint une personne relativement amicale et ouverte. Elle se fit bon nombre de collègues au travail et se laissa aller dans un domaine qu'elle ne connaissait alors qu'en théorie : la luxure. Rendue euphorique par toutes ces sensations dont elle s'était privé, elle enchaîna les conquêtes jusqu'à en ramener une nouvelle par soir. Son meilleur ami n'appréciait pas beaucoup, mais il ne disait rien, étrangement. Et puis une nouvelle ombre s'étira sur le chemin de Nelly. Ses parent moururent dans un accident alors qu'ils revenaient d'un weekend en amoureux. Cette nouvelle plongea la jeune femme dans une profonde période dépressive. Elle aida sa sœur à surmonter ce deuil, resta dans la demeure familiale jusqu'à être persuadée qu'elle pourrait vivre seule sans danger, puis retourna dans l'appartement qu'elle partageait avec Will. Nelly avait l'air d'avoir vieilli de quinze ans en seulement deux semaines. Inquiète pour elle, Mathilde vint lui rendre visite en compagnie de son frère, un certain Kerwan. Ce dernier était sombre, il avait quelque chose de dangereux et séduisant dans le regard. Mathilde quitta l'appartement toute seule. Nelly et Kerwan passèrent la nuit ensemble, puis la suivante, et ainsi de suite, guérissant le coeur blessé de l'ancienne Poufsouffle. Au bout de trois mois, ils décidèrent d'officialiser leur nouvelle relation exclusive par des fiançailles.



Les choses ayant commencées à redevenir normale, Nelly se consacra davantage à son travail. Elle était à présent une grande médicomage-urgentiste. Ses fiançailles avec Kerwan la rendait heureuse et la présence de son ami lui mettait du baume au coeur. La vie, enfin, lui souriait. Malheureusement, cette joie ne fut que de courte durée. Un jour, elle reçu un hibou de la part de ses anciens voisins de Kingsbridge. Sa sœur avait fait un chute dans l'escalier et était tombée inconsciente dans une partie de la maison éclairée par le soleil. Le côté gauche de son visage avait brûlé, la dévisageant à vie. La pauvre ne pouvant plus vivre seule, Nelly fut forcée d'abandonner sa colocation avec William pour retourner vivre dans son village natal. L'éloignement entre elle et Kerwan commença à se faire sentir. Il lui reprochait de faire passer sa sœur avant lui. Il attendait depuis longtemps que leur mariage soit organisé et refusait de vivre avec la sœur handicapée et atrophiée de sa fiancée. Pour rajouter du poids à tout cela, Nelly découvrit un soir avec horreur que Mathilde avait été assassinée. Au fil des années, la lumière se fit sur ce meurtre et le nom de son fiancé sortit du lot. Elle découvrit que l'homme qu'elle aimait n'avait jamais uniquement semblé dangereux. Il l'avait simplement toujours été, concrètement. C'était un tueur à gages réputé, travaillant en solo. Mais de là à tuer sa propre sœur...? Révoltée, Nelly rompu avec lui et décida de ne plus jamais le revoir. Seulement, ne dit-on pas " ne jamais dire jamais " ? Une fois, deux fois, trois fois, Kerwan revint la voir et elle le laissa faire. Son esprit avait beau la mettre en garde et lui dire que c'était mal, Nelly ne parvenait pas à arrêter d'aimer son ex-fiancé, comme une drogue. Elle ne le dénonça pas aux autorités, ce qui fut son premier pas vers l'obscurité des enfers...