Un jours comme les autres, encore. Un sublime mardi matin où le soleil était au rendez-vous et où les oiseaux chantaient. Lorsqu'elle s'était réveillé ce matin-là, Morticia avait eu du mal à sortir de son lit. Il y a des jours comme ça dans la vie où l'on a envie de rien. Et bien là, elle voulait juste rester tranquille dans la pièce volontairement assombrie qui lui servait de chambre. Sans bouger sous le drap léger qui la couvrait totalement. Oui, vraiment, elle aurait aimé. Mais elle avait déjà assez de problèmes comme ça. Si elle commençait à ne pas assurer ses cours, ça allait mal finir. Si elle ne voulait vraiment pas le faire, elle pouvait toujours tirer la cartes de l'arrêt maladie, le problème serait que l'infirmière et elle ne s'aimaient pas. Pas du tout. Mais ça, ça serait la pensée d'une personne censée. Sauf que Morticia n'était pas vraiment une personne censée. Du coup, elle pensait surtout que se serait se mettre en position de faiblesse. Il ne faut pas chercher à comprendre.
Finalement, elle s'était levé. Avec de certains regrets mais levée quand même. Elle avait fait ses petites affaires pour se préparer. Petites affaires que je ne vais pas détailler pour lui laisser un minimum d'intimité. Puis elle était descendu prendre son petit déjeuner... comme tous les matins depuis qu'elle avait onze ans. Les même aliments dans la même grande salle. Le seule différence était que maintenant, elle dominait la salle depuis la table des professeurs. Et elle préférait cela. Une position dominante bien comme elle les aimaient. Après s'être restauré, elle se dirigea vers sa salle de cours où elle trouva Gryffondors et Serpentards sagement assis. Après un léger soupir, elle rejoignit son bureau la tête haute.

« Bonjour à vous. Sortez vos baguettes et rangez tout ce qui n'est pas en rapport avec la Défense Contre les Forces du Mal. »

Une des entrées qu'elle répétait chaque matins qu'elle avait vécu depuis qu'elle enseignait. Depuis les menaces du directeur, elle se renfermait dans la routine. Au moins jusqu'à ce tasse un peu. C'est donc sur un ton particulièrement morne et sans aucune conviction qu'elle repris son cours appuyée sur le devant de son bureau.

« Aujourd'hui encore nous ferons un peu de théorie avant un peu pratique. Je vais vous faire passer des livres que je ne demanderais pas d'acheter puisque nous ne les utiliserons que très peu. »

Une pile d'exemplaires de "Grandes Noirceurs de la magie" se répartit sur les tables avec une légère surprise des élèves.

« On remballe sa tête de vampire au soleil et on ouvre le livre page 20. »

Morticia songeait à aborder le thème des sortilège impardonnables de façon un peu plus approfondie. Bien entendu elle ne voulait pas leur faire faire ces fameux sorts. Non, elle voulait juste rentrer dans les détails. Un peu plus qu'ils l'avaient avant. Quand à la pratique, cela ne serait rien d'autre qu'un petit examen surprise qu'elle avait prévu depuis quelques jours. Rien qui pourrait effrayer ce qui servait de directeur à cette école.
Elle leur fit donc lire deux pages sur l'Imperium, elle leur demanda de repousser les tables pour faire de la place au centre de la pièce. Le reste du cours fut meublé par des sortilèges divers qui fusaient à travers la pièce contre des boules de papiers que Morticia faisait voler dans la salle. Le but de la manœuvre étant de faire le plus de dégâts possible aux projectiles. Morty restait dans un coin et notait les réactions des élèves sur un parchemin. L'un des rouge et or semblait bien s'amuser. Notre enseignante se disait qu'il était bon d'avoir une petite discution avec monsieur Johnson. C'est pourquoi, à la fin du cours, elle demanda aux élèves de replacer les tables avant de les laisser partir.

« Johnson, venez ici deux minutes je vous pris. »

Lui demander de venir n'allait pas l'empêcher de rester polie... Au moins un minimum.

« Dites-moi, vous sembliez bien vous amuser tout à l'heure et je me suis simplement demandé si vous comptiez prendre vos études au sérieux. Vous comprenez bien qu'il ne s'agit que d'un réfléxion comme ça mais il se pourrait qu'elle ait son importance dans votre avenir. »

Elle avait pris un sourire qui en disait long sur l'ironie de sa pensée. Décidément elle n'aimait pas cette maison et elle n'aimait pas ce garçon.

-Bonjour à vous. Sortez vos baguettes et rangez tout ce qui n'est pas en rapport avec la Défense Contre les Forces du Mal.

Je ne supporte pas, mais alors pas du tout notre professeur de défense contre les forces du mal. Je la trouve hautaine, désagréable, illogique dans ses méthodes d'enseignement. En bref, je la hais. Et en même temps, je suis pas le seul. N'importe qui d'un tant soit peu sensé est forcé de détester le professeur Mathews. Elle est antipathique, désagréable, agressive... Elle fait du favoritisme... Bref, elle est détestable. Du coup, quand j'accepte de me rendre en cours de défense contre les forces du mal, je ne mets jamais beaucoup de bonne volonté, et je laisse la décence au placard, en me montrant particulièrement insolent et tête - à - claque (encore plus que d'habitude, je veux dire). Je m'en tape, je l'aime pas. Et les gens que j'aime pas, ils ne mettent pas deux secondes à le savoir (n'est-ce pas, Jedusor ?). Aussi, je n'écoute pas ses ordres, laisse mes cartes explosives en évidence sur ma table et me lance dans une bataille endiablée avec mon voisin après seulement deux minutes de cours. Nous sommes tout à cette activité quand deux gros volumes nous tombèrent sous le nez, bousillant notre jeu.

-Aujourd'hui encore nous ferons un peu de théorie avant un peu pratique. Je vais vous faire passer des livres que je ne demanderais pas d'acheter puisque nous ne les utiliserons que très peu.

J'adresse un regard entendu à mon voisin quand je lis le titre du livre. "Grande noirceur de la magie". Sérieusement? Cette femme ne nous enseigne pas la défense contre les forces du mal, mais le mal tout court. Je me demande ce qu'il se passerait si un élève contactait un inspecteur, et si cet inspecteur venait faire un tour dans son cours, qu'est-ce qu'il se passerait? Franchement, ça me donne des idées... et pas des bonnes pour elle.

-On remballe sa tête de vampire au soleil et on ouvre le livre page 20.

Évidemment, je ne lis rien, et au lieu de ça, gribouille sur un bouquin qui, ben, c'est sûr, ne m'appartient pas. Il est question des sortilèges impardonnables. Je sais pas tout sur le sujet, c'est vrai, mais j'en connais assez pour ne pas prendre la peine de lire. Et même si je n'avais rien su.
Bon, c'est vrai, je dois bien admettre que le reste du cours est très amusant. L'exercice pratique qu'elle nous demande de faire est assez amusant, et même moi je m'y prête à fond. Ceci dit, ce ne sont pas toujours les boules de papier que je vise. Par moments, les sorts que je lance atterrissent "accidentellement" sur certains de mes camarades (ceux que j'aime le moins, bizarrement). Je ris encore aux éclats suite à mes exploits quand je range mes affaires, prêt à prendre congé. Mais Mathews prend alors la décision de me convoquer à son bureau. Je roule des yeux. Franchement, j'avais pas besoin de ça...

-Johnson, venez ici deux minutes je vous pris.

Contraint, je m'avance quand même jusqu'au bureau du professeur, avec aucun enthousiasme, mais l'air innocent tout de même. Je n'ai nullement l'intention de baisser la tête face à cette bonne femme qui avait miraculeusement réussi à devenir la directrice de la maison Gryffondor.

- Dites-moi, vous sembliez bien vous amuser tout à l'heure et je me suis simplement demandé si vous comptiez prendre vos études au sérieux. Vous comprenez bien qu'il ne s'agit que d'un réfléxion comme ça mais il se pourrait qu'elle ait son importance dans votre avenir.

Avec une tranquille insolence, je lui répond.

-Ne vous inquiétez pas, professeur, ce ne sont pas mes études, que je prend à la légère, juste votre cours.

Ses élèves ne l'aimaient pas. Mais ça, elle le savait. Plus important encore, elle le voulait. À ses yeux, la haine était un sentiment bien plus fort que toute l'admiration du monde. Elle leur en faisait baver et elle attendait la même chose de leur part. Mais jusqu'à maintenant, aucun n'était allé très loin. Ils la haïssaient en silence. Avec tout cela, Morticia se débrouillait pour avoir ses prises de bec avec ses collègues. Mais cette fois, un jeune homme lui tenait clairement tête. Et ça, elle aimait assez. Enfin un peu de piquant dans sa triste existence. Oui, je sais, cette femme est inconsciente. Mais pas toujours folle à lier.
Steve Johnson et son voisins s'étaient lancé dans une folle partie de carte alors oui, les livres de plusieurs centaines de pages qui tombent dessus c'était voulu. Et oui, ça attire l'attention et ça réveille un peu. Laisser grandir une petite flamme de rancune. Et puis cette andouille à commencé à dessiner dessus. Elle ne dit rien mais pensait bien se rattraper plus tard.
Et puis lors de l'exercice pratique, ce garçon se contente de rire bêtement en lançant des sortilèges sur ses camarades plutôt que sur ses cibles. Mais là encore, elle allait se contenter de noter et d'attendre la bonne occasion. Car oui, l'occasion viendrait obligatoirement à un moment ou un autre. Et pour être sûre, elle lui avait demandé de venir jusqu'à elle. Cela risquait d'être amusant
Il avait l'air sûr de lui et cela animait un certain entrain chez notre professeur. Elle réprima un sourire en voyant le jeune homme s'avancer avec un air de défi.

- Dites-moi, vous sembliez bien vous amuser tout à l'heure et je me suis simplement demandé si vous comptiez prendre vos études au sérieux. Vous comprenez bien qu'il ne s'agit que d'un réflexion comme ça mais il se pourrait qu'elle ait son importance dans votre avenir.
-Ne vous inquiétez pas, professeur, ce ne sont pas mes études, que je prend à la légère, juste votre cours.

L'insolence était le ton dominant dans sa réponse. Il cherchait réellement à la pousser à la faute. Et bien tant pis. Morticia ne chercherait pas à franchir la limite mais si cela devait être la seule solution, alors elle le ferait. Mais pour l'heure, elle pris un air faussement compréhensif pour lui faire comprendre qu'elle n'aimait pas ce petit jeu si elle ne menait pas la danse.

-Oh, je vois. Vous pensez peut-être que j'enseigne une matière moins importante que les autres? Parce que sachez que ce n'est pas tout à fait le cas. Et oui, dommage. Alors si mon cours ne vous intéresse vraiment pas vous pouvez toujours en parler au directeur.

Et oui. Elle n'hésitait pas trop à se faire comprendre clairement.

-Maintenant, si vous me le permettez, je souhaiterais passer à un sujet un peu moins amusant. En effet vous avez démarré le cours en ignorant une demande de ma part, vous avez dégradé un livre appartenant à l'école, puis vous avez agressé vos camarades au cours d'un exercice. Je ne pense pas trop me tromper en retirant 20 points à votre maison pour insubordination, dégradation de matériel, agression et insolence envers un enseignant.

Voilà, voilà. Elle était là la belle occasion. En débitant son flot de paroles, elle souriait ironiquement. Son regard parlait tout seul et semblait dire "Je suis le maître." Cette conversation allait certainement prendre une autre tournure mais Morticia était satisfaite.

-Oh, je vois. Vous pensez peut-être que j'enseigne une matière moins importante que les autres? Parce que sachez que ce n'est pas tout à fait le cas.

Un sourire amusé se lit sur mon visage. Non non, ce n'est absolument pas ce que je pense. Au contraire, même, je suis plutôt d'avis que la défense contre les forces du mal est le cours le plus important qui soit enseigné à Poudlard. Avec les sortilèges peut-être. Parce que bon, à côté de ça, mitonner des potions, apprendre des noms de plantes ou d'animaux, ou recopier des cartes du ciel, j'avoue que ça ne me vend pas franchement du rêve. Non, vraiment, là, ce n'est pas du tout la matière que je remets en cause (et pourtant, quand je veux souligner l'inintérêt d'un cours, je ne me gêne pas - si vous m'entendiez en cours d'histoire de la magie, par exemple!), c'est plus la méthode d'enseignement... et le professeur, surtout. Je vous jure que je ne peux pas la supporter. C'est viscéral. Et n'importe qui d'un peu sensé est obligé de penser la même chose que moi. Parce que cette bonne femme est tout simplement cinglée, l'incarnation de la folie à l'état pur.

-Et oui, dommage. Alors si mon cours ne vous intéresse vraiment pas vous pouvez toujours en parler au directeur.

Ah ah! Je me marre ! L'espace de quelques secondes, j'ai à l'esprit une vision particulièrement comique (mais furtive, heureusement) de moi en train de me pointer chez le directeur pour lui dire que le cours de défense contre les forces du mal ne me convient pas. En même temps, il me semble que Dippet a déjà été à deux doigts de virer Mathews, peut-être que la plainte d'un élève (voire de plusieurs, parce que je pense pas être le seul à avoir motif à me plaindre de la fichue bonne femme au caractère de dragonne que j'ai en face de moi).

-Maintenant, si vous me le permettez, je souhaiterais passer à un sujet un peu moins amusant. En effet vous avez démarré le cours en ignorant une demande de ma part, vous avez dégradé un livre appartenant à l'école, puis vous avez agressé vos camarades au cours d'un exercice. Je ne pense pas trop me tromper en retirant 20 points à votre maison pour insubordination, dégradation de matériel, agression et insolence envers un enseignant.

Le sourire insolent qui trône depuis tout à l'heure sur mon visage n'est pas près de me lâcher. Très franchement, je me délecte de cette situation. Je ne me sens ni agacé, ni humilié. Ça, c'est la force de l'expérience, je dois dire. Ce n'est pas le premier lynchage en règle que je subis, ce ne sera pas le dernier. À force, j'ai appris à en rire. Inutile d'en pleurer, après tout.

-Vingt points en moins? C'est tout ce que je mérite ? J'avoue que je suis déçu.

Oui, faire perdre des points à ma maison, il y a longtemps que ça m'est fichtrement égal.

-Et je vous remercie de vous soucier de mon avenir... mais ne vous en faites pas, j'estime votre matière. C'est vous que je n'estime pas...

Insupportable. Tout simplement insupportable. Et insolant avec ça! Et après on se demandait pourquoi Morticia n'aimait pas les enfants. Et puis comme par hasard, c'était un Gryffondor. Bah oui, c'était toujours un Gryffondor. Et dire qu'elle avait été leur directrice. Quel idiot ce directeur! Et malgré tout ce qu'elle avait fait, il ne l'avait que menacé de la renvoyer. Bon, elle aurait été bien embêtée... Mais tout de même. Si elle pouvait être méchante avec tout le monde par simple plaisir d'être détestée sans aucun problèmes, il fallait peut-être commencer à se poser des questions. De toute évidence, certains s'en posaient des questions. Mais Morticia n'y prêtait pas attention. Non, elle se concentrait plus sur son élève du moment, celui qui la cherchait et n'attendait plus qu'une chose: qu'elle pousse trop loin. Il n'attendait qu'une excuse pour prévenir le directeur. Peut-être allait-il lui donner. Mais pas aujourd'hui.

-Vingt points en moins? C'est tout ce que je mérite ? J'avoue que je suis déçu.

Elle aussi. Mais Morticia souhaitait y aller doucement. Si elle partait trop vite, elle risquait de l'énerver trop vite. C'était du moins son point de vue. Morty préférait prendre son temps. Comme ça elle aurait au moins la satisfaction de lui avoir fait perdre son temps.

-Oui, il faut croire que je suis dans une période de générosité. Mais si vous en voulez encore je vous en pris, continuez.

Steve arborait un sourire insolant et Morticia en avait un plus arrogant que bienveillant. Mais les apparences sont si importantes que son regard fusillait littéralement le jeune rebelle. Cela ne semblait pas l'inquiéter et l'enseignante s'en amusait intérieurement.

-Et je vous remercie de vous soucier de mon avenir... mais ne vous en faites pas, j'estime votre matière. C'est vous que je n'estime pas...

Au moins il avait les idées claires. Et dans un sens, notre tordue de service était satisfaite de cette réponse. Elle n'aurait pas autant aimé que sa matière n'intéresse pas le jeune homme. Tout d'abord parce qu'elle aimait sa matière, mais aussi parce qu'il n'aurait pas aimé Morticia de toute façon, ne serait-ce que parce qu'elle l'enseignait. Non, c'était bien elle qu'il ne pouvait pas voir en peinture. C'était sympa! (Cette femme est barge!)

-Ravie d'apprendre que vous estimez autre chose que votre petite personne. Quand à moi, ne vous en faites pas, je n'attend rien de votre part et surtout pas de l'estime.

Elle pris un air encore un peu moins sympathique avant d’enchaîner.

-Mais puisque vous semblez vouloir à tout pris perdre encore quelques rubis de votre sablier, je n'ai plus qu'à retirer 10 points de plus à votre maison pour insolence pure et simple.

-Oui, il faut croire que je suis dans une période de générosité. Mais si vous en voulez encore je vous en pris, continuez.

Mais bien sûr, hein! Et la marmotte... Bref. La générosité et Morticia Mathews, ça fait pas deux, ça fait mille. Vraiment, qu'est-ce que mes pauvres oreilles sont obligées d'entendre !! Je vais devoir me les laver à l'acide pour qu'elles se remettent d'un tel outrage. Enfin bref. Cette prof, c'est une sadique mêlée d'une pauvre tarée. Enfin bref, lorsqu'elle me demande de continuer, évidemment, je continue. Surtout si elle m'en prie, vous pensez bien.

-Ravie d'apprendre que vous estimez autre chose que votre petite personne. Quand à moi, ne vous en faites pas, je n'attend rien de votre part et surtout pas de l'estime.

Ouais, j'estime autre chose que ma petite personne... mais difficilement quand même. Je n'y peux rien, tout de même, si je suis un individu exceptionnel, hors normes magnifique (bon ok, même moi je sais que j'exagère, mais il faut un égo bien dimensionné pour supposer à l'ego surdimensionné que j'ai en face de moi, donc j'estime bien faire en acceptant pleinement mon - très léger - complexe de superiorité). Elle fait bien de n'attendre aucune estime de ma part, parce qu'elle n'en aura jamais la moindre. Pour moi, elle est la honte de sa profession, une erreur de la nature, et on devrait la brûler sur un bûcher (d'accord, j'exagère un peu - mais un peu, juste).

-Mais puisque vous semblez vouloir à tout pris perdre encore quelques rubis de votre sablier, je n'ai plus qu'à retirer 10 points de plus à votre maison pour insolence pure et simple.

Ok, ça marche. Sincèrement, je m'en fous complètement. Quand je dis me moquer de voir ma maison gagner des points ou la coupe des quatre maisons, et me moque en plus d'enlever des points et des points aux rouges et or. Me mettre à dos les puristes qui veulent absolument voit notre maison gagner, je m'en tape royalement. Jouant donc sur le fait que la soustraction de points m'indiffère royalement, je n'hésite pas à en rajouter une couche.

Je balance mon bras le long du bureau du professeur de défense contre les forces du mal), et bazarde au passage tout ce qui s'y trouve (parchemins, plumes, encriers, et autres) par terre.

-Vous pouvez m'en ôter dix de plus pour dégradation du matériel. je lui fais remarquer, tout sourire, ne comptant pas m'excuser la moindre seconde.

Morticia ne pouvait décidément pas supporter ce garçon. Il jouait avec ses nerfs et ce, avec une parfaite conscience de ce qu'il provoquait en elle. Petit à petit, elle bouillonnait de plus en plus fort. Morty savait à peu près se contrôler mais là, elle n'allait peut-être pas tenir très longtemps. Il la cherchait, il attendait qu'elle craque. Mais elle ne craquerait pas comme ça. Non, elle avait une certaine volonté tout de même. Alors elle se contentait d'attendre et de répondre. Calmement, ou presque. Au moins de façon plutôt polie. Mais ce n'était pas faute de mourir d'envie d'envoyer un livre dans la tête de son élève. Non mais franchement! Aucun respect pour ses aînés. Même si Morticia était insupportable (et en était parfaitement consciente), elle estimait que ses élèves lui devaient un minimum de respect. Si elle n'attendait aucune estime, son travail lui prenait du temps et de l'énergie. Surtout qu'elle n'aimait pas les mioches. Mais alors pas du tout.
Et puis d'un seul coup, sans prévenir, BOOM! Cette andouille avait passé son bras sur le bureau, renversant tout sur son passage. Que sa plume et ses parchemins finissent par terre, elle s'en remettrait. Qu'une pile de livres qu'elle avait payé assez cher finisse dessus les pages pliées, là c'était plus gênant. Mais que l'encrier renversé libère son contenu sur Morticia, c'était trop. Elle eut un mouvement de recul au contact du liquide froid et son regard se releva vers Steve. Il était désormais aussi noir que la tâche sur son chemisier et se voulait déterminé.

-Vous pouvez m'en ôter dix de plus pour dégradation du matériel.

Passablement agacée, elle se leva lentement (pour paraître plus imposante mais aussi parce que l'encre était vraiment froide) et le regarda fixement.

-Oh oui je vais vous enlever des points, mais pas qu'une petite dizaine. Vous venez d'agresser physiquement un membre du corps enseignant après une série de petits écarts de conduite. Vous faites perdre cent points à votre maison, vous gagnez un mois de retenue et je demande un conseil de discipline.

Oui elle irait faire la demande et non elle n'avait pas peur des représailles. Pour le coup, Morticia se moquait des conséquences immédiates que son geste pourrait entraîner. Elle en voulait profondément à son élève et comptait bien lui attirer quelques ennuis. Si la version officielle du conseil ne suffisait pas, elle s'en chargerait elle-même avec plus de discrétion et des méthodes moins conventionnelles. Elle était prête à faire beaucoup de choses dans le simple but de faire payer Johnson pour ce qu'il venait de faire.

-Oh oui je vais vous enlever des points, mais pas qu'une petite dizaine.

D'accord. Si ça doit être beaucoup plus, alors que ce soit beaucoup plus ! Ça m'est fichtrement égal. Vous voyez, cette chaussette bleu marine troué que j'ai jeté à la poubelle il y a deux jours parce qu'elle était comparable à du gruyère (rapeux), eh bien je m'en fiche tout autant; Que Gryffondor perde vingt, cinquante, cent, mille point, je m'en moque éperduement. Bon, je risque de me faire détester de tous mes camarades rouges et or, c'est quasiment certain, mais tant pis ! À la limite, si je parvenais à cet exploit, celui de faire perdre tous ses points à la maison Gryffondor à moi tout seul, Merlin je serai ra-vi ! (À chacun son truc, hein !). En plus, je suis presque certain que c'est un record. Personne n'a jamais dû réussir à vider le sablier de sa maison. Ça y est, je me lance un défi. Et dans un sourire totalement inapproprié en la circonstance, vu que je devrais plutôt afficher une mine honteuse et désolée, je laisse mon professeur parler.

-Vous venez d'agresser physiquement un membre du corps enseignant après une série de petits écarts de conduite. Vous faites perdre cent points à votre maison.

"Agresser physiquement un membre du corps enseignant" ? Non mais, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. Pour avoir Madame la psychopathe en chef, je peux vous assurer que physiquement, elle va très bien. J'ai même pas fait mine de pointer ma baguette sur elle, attendez (bon, en même temps, le combat aurait été inégal et elle m'aurait laminé dans les grandes largeurs - ça me fait mal mais faut bien que je lui accorde ça). Enfin, Mathews étant ce qu'elle est, je ne m'étonne même pas de son attitude, et continue de me comporter dans la plus grande et détestable des irrévérences.

- vous gagnez un mois de retenue et je demande un conseil de discipline.

Ouch... là ça se gâte un peu. Et j'avoue que s'il ne se décroche pas de mon visage, mon sourire se décompose un tantinet tout de même. Non parce que faire perdre des points à ma maison (et cent, c'est quand même un bon début), ça m'allait parfaitement bien, puisque ça emmerdait tout le monde sauf moi. Le mois de retenue, je peux faire avec, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Je dis pas que c'est spécialement marrant, mais on fait avec. C'est supportable, quoi.

Là où ça coince un peu, c'est en ce qui concerne le conseil de discipline. C'est dingue. En plus de six ans d'études, à agir en détestable tête à claque, j'ai réussi à passer entre les mailles de ce filet là, et maintenant il va m'atterrir en pleine figure ? Visiblement. Je sais même pas ce que c'est, moi, un conseil de discipline ! Enfin, comment ça se déroule, je veux dire. Je sais juste que mes parents vont me tuer. Enfin bon, ce sont les aléas de... euh du fait d'être moi. Enfin bon, on ne va quand même pas me virer de Poudlard pour quelques injures (hautement méritées) et trois encriers renversés par terre, quand même?

-C'est trop d'honneur de fournir autant d'efforts pour ma petite personne.

Oui, j'ai conscience que je suis mal. Mais j'ai ma fierté. Donc pas question de sembler décontenancé.

Pour le coup, Morticia était légèrement de mauvaise humeur. Bon, peut-être un peu à fleur de peau. Oui, bon, d'accord, elle était carrément folle de rage. Et de voir le sourire de l'étudiant changer sous la menace avait redonné un coup de fouet à notre Morty. Il l'avait cherché, il l'avait trouvé. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt. Les parents ont toujours bien plus d'influence que les enseignants. Coller un conseil de discipline pouvait faire réagir un certain nombre de gens. Et pour une fois, Morticia n'aurait presque rien à faire. Il suffisait de se faire plaindre devant le directeur et la directrice de maison et de se plaindre de l'élève. Pour une fois, ce n'étaient pas les preuves qui manquaient. Bon, tout le monde savait que Morticia n'était pas appréciée et aussi pourquoi. Mais cela ne coûtait rien d'essayer. Et puis, elle n'avait rien fait pour une fois. Certes, elle avait pensé à envoyer un bon sortilège sur son élève, mais elle ne l'avait pas fait.

-C'est trop d'honneur de fournir autant d'efforts pour ma petite personne.

Parler d'un honneur c'était peut-être un peu trop. Surtout qu'elle n'aurait pas grand chose à faire. Mais elle prenait son pied à sentir la sérénité de son étudiant baisser gentiment. L'encre séchait lentement et à chaque mouvement, Morticia sentait le tissu imprimer ses tracés sur son ventre. Un sensation très désagréable. Elle s'avança pourtant vers son élève, histoire de lui montrer qu'elle possédait encore quelques centimètres d'avance sur lui. En dépit de la situation des plus inconfortable, sons sourire à elle était encore bien présent.

-Ne vous en faites pas pour cela, ce n'est pas pour vous que je fais des efforts mais pour ma chemise... qui aura beaucoup de mal à se remettre d'une telle attaque.

*Merde, j'en ai pas des caisses des chemises blanches!*

Non, décidément, elle ne l'aimait pas ce gosse. Elle voulait lui attirer des ennuis. Elle voulait qu'il la prenne en grippe pour de bon. Elle voulait qu'il en vienne à regretter ce qu'il avait fait. Morticia n'était pas au bout de ses peines mais elle espérait obtenir quelque chose.

-J'ai hâte de savoir ce que votre directrice de maison va penser de cette histoire.

Elle avait croisé les bras sur sa poitrine mais le contact glacé avec sa chemise la rappela à l'ordre. Elle eut un soupir et son regard était agacé et froid. Morticia lui en voulait à mort!

-Ne vous en faites pas pour cela, ce n'est pas pour vous que je fais des efforts mais pour ma chemise... qui aura beaucoup de mal à se remettre d'une telle attaque.

Ben voyons. Elle devrait plutôt me remercier, sa chemise, elle est hideuse! Le genre de vieilleries que je ne ferai même pas porter à ma grand-mère! Ou bien est-ce elle qui donnerait l'impression au plus élégant des vêtements d'être soudainement horrible, rapiécé et démodé?
D'accord, j'affabule un tantinet. Cette chemise n'est pas si laide (enfin, disons plutôt "n'était", paix à son âme) et celle qui la porte non plus, en fait. D'ailleurs, c'est trop bête. Morticia Mathews est une jolie femme, quand on regarde bien, mais on l'oublie très facilement tant elle est odieuse, détestable et tout le reste. Ce qui aurait pu être vaguement séduisant chez elle se transformait alors en tare particulièrement détestable, même à l'oeil.

-J'ai hâte de savoir ce que votre directrice de maison va penser de cette histoire.

Oui. Moi aussi en fait. Je n'ai encore jamais eu affaire à Purdey Potter en tant que directrice de maison, et je me demande bien comment elle peut être. sûrement le genre pince-sans-rire, sévère mais juste (l'ennui c'est que pour être juste avec moi, là, il allait falloir se montrer particulièrement sévère). Je suis au moins sûr d'y avoir gagné au change. Parce que même si je me coltine à cause de tout ça la pire punition de toute mon existence, je peux être quasiment certain que ce sera moins terrible que ce qui aurait pu arriver si ma psychopathe d'interlocutrice était encore en charge de la rouge et or. Je m'amuse à voir un soupir exaspéré franchir le seuil de ses lèvres. Même si c'est en mal, j'aime ne pas rendre autrui indifférent. Et si c'est quelqu'un que je déteste, en plus, c'est d'autant plus jouissif. Oui, je devrait cesser de me réjouir et me soucier de mon sort, mais comme on dit, quitte à arracher la plume, autant prendre tout l'hyppogriffe! C'est même pour cela que je m'autorise une dernière pique, mais déguisée, bien sûr.

-Quelle dommage que ce ne soit plus vous, hein ?

Je sais pertinemment (comme toute l'école) qu'elle n'a pas choisi le moins du monde d'être remplacée à son poste, et je garde ce point en ma faveur (oui, on se contente de ce qu'on peut, après tout).

-Je peux y aller, maintenant?

Je pense que cette conversation ô combien amicale touche enfin à son terme. Et c'est tant mieux ! Déjà parce que j'ai mieux à faire de mon temps, bien sûr (comme, par exemple... hum... pourquoi chercher un exemple, après tout? N'importe quoi est mieux que de rester ici, auprès de l'adoratrice psychopathe de serpents venimeux), et ensuite, parce que j'imagine mal ce qu'elle pourrait faire au-delà d'un conseil de discipline, mais je suis sûr qu'elle est suffisamment tordue pour trouver. C'est pour ça aussi que j'attends qu'elle me laisse prendre congé avant de prendre mes clics et mes clacs et de me barrer.

-J'ai hâte de savoir ce que votre directrice de maison va penser de cette histoire.

Morticia s'impatientait de pouvoir aller hurler sur cette femme. Purdey Potter. Morticia ne l'aimait déjà pas, mais depuis qu'elle avait pris son poste de directrice, elle la haïssait carrément. Steve Johnson fournissait là une occasion en or d'aller faire ce qu'elle faisait le mieux: râler.
Mais pas n'importe comment. Non, elle comptait être aussi agréable qu'un dragon en rogne. Quand aux bonnes manières, elles iraient voir ailleurs pendant quelques minutes... heures...
Mais pour l'instant, c'était l'élève rebelle qui retenait son attention.

-Quelle dommage que ce ne soit plus vous, hein ?

Elle arbora un sourire frustré en regardant le sol quelques secondes. Puis elle revint vers le jeune homme, toujours aussi fier de ses petits coups de couteau dans son amour propre. Oui, Morticia regrettait le temps où elle avait la main sur les Gryffondors. Au moins, sa marge de manœuvre était un peu plus large.

-Oui, en effet. Mais croyez-moi, vous devriez être bien content que ce soit le professeur Potter.

De toute façon, que ce soit l'un ou l'autre, Morticia ne pouvait pas les sentir. Mais il était évident que Potter était bien plus amicale envers tout le monde que cette chère Miss Mathews. Les Gryffondors étaient d'ailleurs plutôt contents que cette dernière ait été relevée de ses fonctions... Au moins en attendant avec impatience qu'elle ne soit définitivement renvoyée.

-Je peux y aller, maintenant?

Bof, de toute façon elle était trop pressée d'aller chercher les ennuis ailleurs. Potter était sa nouvelle proie et on ne fait pas attendre sa proie. Elle fit donc un petit signe dédaigneux à son élève pour qu'il parte. Après cela, elle rassembla un peu ses affaires avant d'aller directement retrouver sa victime du moment. Bien entendu, elle ne changea pas de chemise. Cela pouvait toujours servir.