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 "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]

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Message#Sujet: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeVen 16 Nov - 21:29

« Nous avons une formalité à remplir. »


Encore une ?, aurait-elle voulu ajouter. Il fallait croire qu’un transfert n’était pas simple, et pas si commun. Olympia soupira. Elle ne regrettait pas –que pourrait-elle regretter, puisqu’elle n’avait rien choisi ?- le fait d’être partie de France, mais plus les jours passaient et plus elle se demandait si elle s’habituerait jamais à l’Angleterre. La langue n’était pas un problème. Le climat ne la dérangeait que très peu. Le paysage ne l’intéressait pas. Le style vestimentaire ne variait pas vraiment de la France. La cuisine… elle ne pouvait s’en accommoder. Mais cela n’était que secondaire, sa véritable préoccupation, c’était qu’il se tramait visiblement quelque chose à Poudlard, et la rencontre avec Ginger Gracker n’avait fait qu’affirmer ce que les meurtres avaient révélé : quelqu’un agitait d’invisibles ficelles et manipulait les marionnettes dont l’école était emplie. Dire que le seul –le seul !- indice qu’ils avaient, c’était que l’héritier de Serpentard y était mêlé, s’il n’en était l’élément déclencheur !


Tout en suivant son père vers la cheminée, Olympia essaya de se rappeler si quelqu’un avait jamais fait mention d’une descendance de Serpentard. La lignée n’était-elle pas éteinte ? En tout cas, l’héritier était forcément à Serpentard. Mais était-il encore scolarisé ? Et s’il ne l’était pas, devrait-elle enquêter sur chaque serpentard ? Au moins, elle serait dans la même maison que lui - jamais une jeune femme n’aurait écrit ‘héritier‘-, ce qui serait bien utile.
Car pour elle, il ne faisait aucun doute qu’elle serait répartie à Serpentard. Elle le méritait. C’était son droit. Elle se demanda s’il y avait des sang-de-bourbe dans cette maison. Elle ne l’espérait pas, car partager son dortoir avec ce genre de vermine n’était sûrement pas très sain pour elle, ni pour la vermine en question, qui risquait de faire l’objet de quelque maléfice dont la légalité n’était pas certaine. De préférence un sort douloureux.

Elle prit la poudre, fine et noire, entre ses doigts, la lança dans le feu et lorsqu’une gerbe de feu d’un vert éblouissant en jaillit, elle fit un pas et annonça sa destination. Ignorer le but de leur visite à Poudlard l'agaçait, car cela s'ajoutait à la liste -qui tendait à s'allonger depuis leur arrivée en Angleterre- des choses qu'elle ne savait pas, et donc ne contrôlait pas.
Elle avait toujours... su comment devait se dérouler sa vie, et comment elle se déroulerait lorsqu'elle serait majeure... Mais maintenant, comment ne pas douter ? Comment être sûre de réussir ?

Satanées inquiétudes ! Ce n'était pas le moment d'hésiter ! Elle devait vraiment se reprendre. Et découvrir ce qui la perturbait. Ce ne pouvait être un quelconque prétexte fallacieux qu'elle s'inventait, ce devait être... plus profond. Mais peu importe, elle connaissait un remède parfait pour ce genre d'anxiété : dès son retour, elle irait trouver un elfe à torturer, et tout rentrerat dans l'ordre. Tiens, Forinne, si c'était bien son nom, avait oublié... Olympia n'en savait rien, mais son père lui poserait sûrement la question, elle avait besoin d'un motif, d'une raison.
Elle trouverait plus tard, de toute façon ce n'était pas comme si c'était mal, aux yeux de son père, que de torturer un serviteur.


Elle ferma les yeux durant le ‘’voyage’’, et ne les rouvrit que quand elle sentit que son environnement s’était stabilisé. Elle observa la pièce avec intérêt, notant les portraits des anciens directeurs et directrices, et le confort assez luxueux du bureau. Elle rejoignit son père, qui se tenait devant le bureau du directeur de Poudlard. Elle lut sur une plaque : Armando… Dippet.







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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeLun 19 Nov - 17:45

    Même à présent que l'année scolaire était terminée, Dippet était bien loin de manquer de travail... Pas de vacances pour le directeur de Poudlard ! Et pourtant, Merlin sait qu'il en aurait eu le plus grand besoin. Cette année scolaire l'avait épuisé au plus haut point... Certes, il n'avait au moins plus à gérer au quotidien les diverses frasques de ses élèves, et venir travailler dans son bureau était bien plus agréable lorsqu'il n'y avait plus que lui dans tout le château. Il devait s'occuper de l'inscription des premières années, des nouveaux désistement qui avaient encore eu lieu cette année (trop d'élèves mouraient pour que ce ne soit pas sans conséquences), de l'arrivée de nouveaux professeurs... Sans compter qu'il était une fois de plus sur la sellette, avec la mort de Morgan Ciallmhar. Il n'aurait pas été contre prendre sa retraite en avance... Mais il savait ce qui se passerait s'il le faisait. Il deviendrait la risée des médias, et il était déjà suffisamment mal vu dernièrement pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en rajouter... Il fallait qu'il remonte la pente, qu'il demeure tête haute, et qu'il se tire de ce fichu merdier avec le plus de dignité possible.

    D'ordinaire, il ne passait tout de même que peu de temps à Poudlard. Il prenait en charge ses obligations administratives depuis sa maison de la banlieue de Londres, et ne revenait à Poudlard de temps à autres que pour chercher un dossier, s'assurer que tout allait bien (avec un esprit frappeur pour rôder dans le château et un demi géant pour garde-chasse, il préférait veiller au grain), et pour se rendre aux quelques-uns des rendez-vous auquel il devait se rendre. Aujourd'hui, il avait fait le chemin depuis Londres dans l'unique but de rencontrer la famille Rosier, dont il devait scolariser les enfants pour l'année suivante. Faire scolariser des élèves en plein parcours n'était pas rare, ce devenait même une pratique assez courante, pour lui, dernièrement, et il commençait à être rôdé quant à ces transferts de dossiers, même s'il devait à chaque fois s'assurer, par la même, qu'il y avait suffisamment de place dans les dortoirs pour les nouveaux arrivants, et que les classes n'étaient pas déséquilibrées. À vrai dire, étant donné que beaucoup de parents d'élèves voulaient déscolariser leurs enfants, dernièrement, le fait que d'autres choisissent de s'inscrire n'était pas un mal.

    C'est donc la famille Rosier, qu'il attendait depuis son bureau, le regard fixé sur la cheminée par laquelle ils ne devraient pas tarder à faire irruption.

    "Bonjour ! Monsieur Rosier, je suppose."
    Fit-il tout en serrant la main du concerné après que celui-ci soit arrivé jusqu'à son bureau. Il fut suivi par une demoiselle à la chevelure blonde. "Et vous devez être Olympia." Ajouta-t-il en lui serrant la main à son tour. Installez-vous, je vous en prie.

    Il désigna d'un geste de la main les chaises vacantes face à son bureau. Le choixpeau magique trônait déjà sur ce dernier, prêt à l'emploi, mais avant que de passer à la formalité de la répartition, il devait s'assurer que tout était clair, et qu'aucune question ne subsistait... entre autres choses.


    "Tout d'abord, je vous souhaite la bienvenue dans notre établissement. Si vous avez la moindre question, je serais ravi d'y répondre..."


    Ravi... le mot était vite prononcé. À la vérité, Dippet avait plutôt hâte d'en avoir fini avec cet entretien.
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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeMer 21 Nov - 12:35

Malgré son air avenant, l’impatience du directeur se sentait, et Olympia se promit de faire durer l’entretien, bien que le seul souhait de son interlocuteur soit visiblement l’exact opposé de sa décision. Après tout, tester les nerfs du directeur pouvait s’avérer utile… Non, en fait, cela n’avait aucune utilité, ou en tout cas elle n’avait guère envie d’en chercher une –elle était juste agacée et exprimer son ressentiment en jouant avec l’homme qui lui faisait face ne pourrait que la détendre.


Un homme très poli d’ailleurs. Il s’avança vers son père et lui serra la main, ponctuant cet échange de civilités d’un :


« Bonjour ! Monsieur Rosier, je suppose. »


A cet instant précis, si Armando Dippet n’avait pas été le directeur de Poudlard, Olympia se serait permis une remarque. Une diatribe acide, une de ces phrases mesquines dont elle appréciait tant le goût, et qui glissaient sur sa langue, laissant un délicieux goût citronné sur ses papilles… Mais il l’était. Sa gourmandise se révélant hors de portée, son humeur… s’en ressentit. Aussi, le sourire –si l’on peut le nommer ainsi car il ressemblait davantage à un rictus méprisant qu’à un sourire- qu’elle adressa à son futur directeur suintait-il d’ironie.

Il fallait relever que la conversation du professeur n’était que peu intéressante, et –en vérité- ni plus ni moins qu’un moyen de faire comprendre à son père et elle que leur présence, même si elle était désirable –avec les élèves qui mourraient, il aurait tout de même pu se méfier, car quel genre d’élève s’inscrit dans une école au moment même ou le cadavre d’un troisième élève est retrouvé ?-, il leur serait reconnaissant de… d’écourter ce rendez-vous. Parlons-en de ce mot. Rendez-vous. Qu’était-ce, sinon un mot français prononcé « à l’anglaise » ? Une prononciation ridicule, hélas !


« Et vous devez être Olympia. »


Cette formulation la prit au dépourvu : vous « devez » ? N’était-ce qu’une énième figure de style employée à tort et à travers, ou une référence à Druella ? Il ne pouvait pas la connaitre… Ce n’était pas une insulte… Comment une simple phrase pouvait-elle donc tant l’agacer, dirait-on. Eh bien, il n’y avait pas explication plus sèche et dénuée de logique : il y avait la possibilité que son interlocuteur fasse là une référence indirecte à Druella.
Certainement inconscient que cet ensemble de mots avait irrémédiablement scellé son sort –c’est-à-dire qu’Olympia avait finalement résolu de l’importuner le plus possible, au cours de cet entretien… et après-, maigre menace d’une jeune fille à un homme puissant, directeur de Poudlard –quoique, vu son incapacité à trouver le meurtrier, la plaque sur laquelle son nom était gravée risquait de subir un sortilège de découpe rapidement, et de voir s’inscrire sur sa surface un tout autre nom-, qui cela pouvait-il bien effrayer ?
Olympia aurait répondu que l’effrayer n’était pas productif, et qu’elle ne cherchait qu’à… trouver la limite. La limite qu’elle ne devrait pas franchir, au cours des trois années qu’elle passerait dans ce château. Le point de non-retour, celui qu’il ne fallait pas atteindre.

Comme Olympia réfléchissait, le directeur parla, mais celle-ci, si elle vit ses lèvres bouger, n’entendit pas un traître mot de son discours, son attention étant focalisée autre part, à chercher la faille dans l’apparente amabilité d’Armando Dippet. Aussi quand son père répondit, fut-elle surprise :


« Non, je vous remercie mais nous n’avons point d’interrogation à exprimer. »


Olympia faillit hoqueter. Elle avait des questions ! Mais son père avait parlé, et elle n’avait pas le droit de le contredire. Surtout en présence d’un tiers.
Ce n’était pas volontaire de sa part, il devait juste être irrité par le manque évident de déférence et de respect que les Anglais semblaient se témoigner entre eux et témoigner aux étrangers. Ou il avait mieux à faire que de… Qu’étaient-ils venus faire à Poudlard ? Son père ne lui en avait rien dit, ces derniers temps il avait l’air plus… actif, et même s’il se montrait toujours aussi tendre avec elle, elle commençait à craindre de l’avoir déçu sans s’en rendre compte, ou pire, que sa sœur ait pu la surpasser, et… Rien. Elle s'embrumait.

Olympia s’assit –avec grâce, et c’était tout un art tant le fauteuil paraissait vouloir l’engloutir- et scruta le directeur.
Envolés, ses doutes. Parties au loin, ses interrogations. Disparues, ses hésitations. Parce que maintenant, elle avait la possibilité d’influer sur le futur. De décider. Elle était à la croisée des chemins. Sa vie s’offrait à elle, et la liberté lui tendait la main. Elle n’était plus à BeauxBâtons. Plus de règles, plus de codes, plus de contraintes, plus de surveillance, plus de glace, plus de marbre, plus d’horizons grisâtres, plus de rencontres hypocrites avec sa sœur, plus de sœur !

Son père s’assit immédiatement après elle, et attendit avec calme les questions que le directeur ne tarderait pas à poser. Il avait visiblement compris, lui aussi, que cet Armando Dippet ne contrôlait pas la situation, et qu’il serait incapable de la gêner. Il échangea d’ailleurs un regard moqueur avec sa chère fille, et l’entrevue lui sembla plus intéressante, car elle lui donnait l’occasion d’avantager Olympia et de –peut-être- faire avancer ’’l’enquête’’







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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeVen 23 Nov - 20:44

    Pas de questions? Tant mieux! Voilà qui allait représenter un gain de temps appréciable. Non pas que la présence de la famille Rosier dans son bureau l'ennuyait... mais un peu tout de même. Ils pouvaient être agréables, sympathiques, et polis au possible, il n'en demeurait pas moins que le directeur de Poudlard était plus que fatigué par toutes ces formalités administratives et se les épargnerait avec plaisir s'il le pouvait, plus que ravi d'en être débarrassé quand enfin l'une d'elle s'achevait. Il n'avait nullement l'intention de voir cet entretien s'éterniser, si bien que ce fut à peine s'il retint un soupir satisfait en entendant que ses interlocuteurs n'avaient pas de questions particulières à lui poser. S'ils ne s'en tenaient qu'aux strictes formalités et n'allaient pas chercher plus loin, ce rendez-vous pourrait être rapidement expédié, et chacun pourrait vaquer à ses occupations. Oh, il ne s'illusionnait pas trop malgré tout. Il savait bien que les questions pouvaient toujours venir plus tard. D'autant plus que certaines pouvaient légitimement se poser. Le mystère qui régnait, encore à ce jour, autour de l'ouverture de la chambre des secrets et de la mort de Myrtle McGrow prêtait à interrogations... elle s en faisaient fuir certains... elles en faisaient venir d'autres...
    Après que le père et la fille se soient installés, Dippet reprit la parole, décidé à expédier cette affaire le plus rapidement possible, mais employant un ton calme et tranquille, afin de ne pas donner l'impression de vouloir aller trop vite en besogne.


    "En ce cas... Je suppose que vous vous êtes renseignés sur Poudlard, et que vous n'êtes pas sans ignorer que nos élèves sont réparties dans différentes maisons selon leurs traits de caractère."
    Dippet ne crut pas nécessaire de nommer ces maisons. Il avait dans l'intuition que ce serait insulter l'intelligence de ses interlocuteurs, qui semblaient plutôt fiers de leurs personnes. "Nos élèves sont généralement répartis dès leur première année à l'aide de ceci..."

    Dippet désigna d'un geste de la main le choixpeau magique, toujours posé sur son bureau, qui, semblant avoir entendu qu'on venait de le mentionner, s'agita très légèrement.


    "Il vous suffit de le poser sur votre tête, il décidera de votre maison."


    Etrangement, ce cérémonial gagnait en ridicule quand celui-ci n'était pas effectué en début d'année, encouragée par la multitude d'élèves et le corps enseignant, et quand le choixpeau n'entamait pas la répartition par une chanson inaugurale, mais peu importe, les traditions étaient les traditions. Dippet ne fit pas à Olympia l'affront de déposer le couvre-chef sur le sommet de son crâne, et préféra la laisser faire, convaincu que (à son âge, surtout), elle préférerait ne pas l'assister. Et lui-même, d'ailleurs, n'en avait pas la moindre envie, de l'assister. Il n'y avait plus, à présent, qu'à attendre le verdict. De ce verdict allait découler toute une logistique un peu fumeuse, mais avec laquelle le directeur de l'école de magie avait fini par se familiariser. Rien de bien compliqué, en somme, mais des choses qui devaient se régler rapidement... avant tout pour être débarrassé.
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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeMar 27 Nov - 19:14

Les questions attendues -par les Rosier- ne vinrent pas, et le directeur se contenta d’expliquer –semblait-il- l’objet de leur visite, d’un ton calme et tranquille, qui désirait maintenir l’illusion de sa bonne humeur et de son amabilité. Évidemment, il cherchait à maintenir les apparences.
Mais ce ton ! Ce n’était pas le ton en lui-même qui agaçait Olympia, mais plutôt l’humeur d’Armando Dippet, qu’elle trouvait bien trop serein à son goût. Il lui tardait de le mettre mal-à-l’aise. Et plus qu’à cet instant, elle comptait lui laisser un charmant souvenir.
Olympia resta immobile, bien que ses sourcils ressentissent l’envie profonde de se hausser. Ainsi il n’était pas.. curieux de savoir le motif de leur déménagement ? Il ne s’en préoccupait pas ? Elle ne s’étonnait guère, à présent, du résultat de l’enquête et de la facilité qu’avait le meurtrier à tuer. Avec un tel directeur, elle pourrait… tout faire. Ou presque.



« En ce cas... Je suppose que vous vous êtes renseignés sur Poudlard, et que vous n'êtes pas sans ignorer que nos élèves sont répartis dans différentes maisons selon leurs traits de caractère. Nos élèves sont généralement répartis dès leur première année à l'aide de ceci... »




« Vraiment ? » Retenir. Retenir le soupir agacé. Retenir le pincement de lèvres. Retenir…
Tiens, que désignait-il ? Olympia n’avait –jusqu’à présent- pas noté l’étrange objet posé sur le bureau de son vis-à-vis. Il ressemblait à un couvre-chef, mais en était quand même relativement éloigné ; son aspect légèrement délabré, la déchirure informe bordant sa surface et l’usure perceptible de son tissu le rendaient presque ridicule, tandis que l’importance que lui prêtait le directeur le transformait en élément mystérieux.
Olympia lui accorda un regard intéressé –comment répartissait-il les élèves ?- et continua à écouter attentivement le directeur –au cas où ce dernier profèrerait quelque chose d’important. Comme le fonctionnement de l’étrange chapeau.
Un objet immobile pouvait-il vraiment… Pas si immobile que cela, finalement. Olympia cligna des yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, le chapeau bougeait toujours. Était-il…vivant ?
Aucune importance. Le chapeau ne serait guère utile, car il allait sans dire qu’elle irait à Serpentard. C’était une évidence, et elle n’avait nul besoin de couvre-chef magique pour le savoir. Elle s’apprêtait à partager son point de vue avec son géniteur lorsqu’elle aperçut son air intrigué, et le regard curieux qu’il arborait. Visiblement, il disposait d’informations complémentaires sur le sujet, qu’il ne souhaitait pas partager et qui lui permettaient d’entrevoir de possibles usages captivants du chapeau –ce qui n’était pas le cas d’Olympia.
La frustration, lorsqu’elle est quotidienne, ressemble à toute chose de l’univers : elle devient une habitude, et perd de son effet. Olympia ne pourrait qu’approuver. Mieux, elle s’oublie en un instant, et cède volontiers la place à d’autres émotions, plus…productives, et moins… agaçantes. Comme la curiosité.
Curiosité provoquée par ce cher interlocuteur, qui daigna compléter son « explication », et révéler de quelle façon s’utilisait –faute d’autre terme- le chapeau :


« Il vous suffit de le poser sur votre tête, il décidera de votre maison. »


La première réponse émotionnelle fut la curiosité. Il n’est pas nécessaire de s’épancher dessus. Mais la seconde fut la répulsion. En effet, étrangement, aussi saugrenu que cela puisse paraître, Olympia ne ressentait aucunement l’envie de poser sur sa magnifique –disons ravissante- chevelure, si propre, si bien entretenue, un bout de tissu rapiécé, vieux de plusieurs siècles, recouvert de poussière et autres matières charmantes que l’on trouve dans les demeures abandonnées, empestant l’odeur des années passées –ce n’était même plus des années mais des siècles dont on parlait-,et que des tâches de tailles différentes parsemaient, dont l’âge rendait difficile l’estimation de leur cause.
Olympia, si elle avait eu le choix, aurait préféré se passer de cette formalité, et éviter tout contact physique avec l’objet. Mais bien sûr, en jeune fille obéissante, elle saisit le couvre-chef, le leva précautionneusement, le tenant seulement par quelques-uns de ses doigts, et le posa sur sa tête.
Elle ne put retenir une minuscule grimace de dégoût quand un mouton de poussière chuta du haut du chapeau vers ses genoux. Elle esquissait un geste pour prendre sa baguette et chasser les… tout ce qui recouvrait l’artefact quand une voix résonna dans son esprit. Sa main se figea, à quelques centimètres de sa baguette.


« Qui est-ce, ou qu’est-ce ? Je vous prie de répondre. »


Elle en avait une vague idée, mais sa surprise l’empêchait de faire appel à toutes ses facultés.
Un objet qui lit vos pensées, ce n’est pas banal, même quand on est sorcier.







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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeVen 30 Nov - 23:31

    Dippet avait du mal à supporter la suffisance de l'élève qui se trouvait face à lui. Qu'elle n'ait pas la moindre envie de se trouver ici, soit, il pouvait le comprendre, lui-même aurait tout autant préféré être ailleurs. Qu'elle ait quelques réticences à mettre le choixpeau magique sur sa tête, il pouvait à la limite l'envisager, aucun élève n'était jamais à l'aise à l'idée de se mettre un objet magique sur le crâne... objet qu'on ne pouvait savoir fiable quand on ne savait pas grand chose de Poudlard et de son histoire. Dippet devinait qu'Olympia était ce que lui-même n'était pas : une mania du contrôle, elle devait mal supporter de voir son destin reposé sur un simple objet magique, objet magique qui sonderait son esprit sans qu'elle ne puisse y faire barrière. Le directeur n'apprécia pas davantage le ton qu'elle employa lorsqu'elle lui demanda ce qu'était le choixpeau magique.

    Ce « je vous prie de répondre » frôlait l'insolence, et il détestait qu'on lui manque ainsi de respect. Il avait suffisamment à se battre auprès de ses collègues et des sorciers influents du monde magique pour obtenir d'eux, faute d'estime, au moins la tranquillité pour qu'il n'accepte pas, par dessus le marché, de se faire marcher sur les pieds par une gamine d'à peine quinze ans. Non mais vraiment, pour qui se prenait-elle !


    « J'ignore quelle forme de respect l'on vous demande d'avoir à l'égard de votre directeurs et de vos professeurs en France. »
    Comment ça, ça n'avait jamais été le grand amour entre la France et l'Angleterre. Vous pensiez peut-être que les directeurs de Poudlard et Beauxbâtons s'entendaient à merveille ? Pauvres naïfs. « Mais vous apprendrez qu'ici, l'usage veut que vous ne soyez pas autorisée à me donner des ordres. »

    Il adressa un regard entendu au père de la jeune fille. Ce n'était pas par irrespect qu'il s'adressait ainsi à elle, bien qu'il savait que les Rosier seraient encore capables de l'interpréter ainsi, mais il y avait des limites à sa (grande) capacité à se laisser piétiner. Les choses remises à leur place, il daigna malgré tout répondre à la question de son interlocutrice.


    « Ce chapeau appartenait à Godric Gryffondor, l'un des quatre fondateurs de Poudlard. Les quatres fondateurs l'ont ensorcelé afin qu'il puisse déterminer de la maison de chaque nouvel étudiant, cet objet... » il désigna à nouveau le couvre-chef rapiécé d'un geste mécanique de la main. « a la capacité de parler et de penser... ainsi que de déterminer vos qualités au simple contact avec votre tête. »

    Faire l'historique du choixpeau n'était pas indispensable, mais au moins, la demoiselle capricieuse ne se plaindrait pas de n'avoir pas eu les réponses à sa question. Le chapeau, voyant qu'on parlait de lui, s'agitait au niveau de la pointe. De toute évidence, il s'impatientait, attendant de pouvoir enfin jouer son rôle. Dippet ne verrait pas de mal non plus à ce que la future élève de Poudlard se décide enfin à faire ce qu'on l'invitait à faire.
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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeJeu 6 Déc - 20:37

Oh, elle l’avait agacé. Indubitablement. Le doux nectar de la victoire ? Le regard furibond d’Armando Dippet. Il était si.. jouissif, pour elle de le contempler ! La sensation –de joie mauvaise- n’est pas aisément descriptible. Il faut l’avoir vécue. Ce doux contentement –qui ressemble tellement à la fierté- de soi-même qu’on éprouve alors… D’autant plus qu’il est indécelable.

Le directeur, dont les lèvres pincées blanchissaient à une vitesse plutôt étonnante, se décida –enfin- à se défendre, et comme le dit le proverbe, la meilleure défense c’est l’attaque :


« J'ignore quelle forme de respect l'on vous demande d'avoir à l'égard de votre directeur et de vos professeurs en France. Mais vous apprendrez qu'ici, l'usage veut que vous ne soyez pas autorisée à me donner des ordres. »


Olympia se réjouit. Son adversaire lui faisait là un immense cadeau. Non seulement il lui permettait d’introduire sa ‘’justification’’ –elle n’allait tout de même pas s’excuser- mais il n’avait pas affirmé son autorité, non, il avait mentionné ‘’l’usage’’… Quelle merveilleuse soirée ! Ce cher directeur était piégé. Coincé. Comme un gnome particulièrement dépourvu d’intelligence, il était sorti de sa tanière… Elle se frotta les mains –en pensée- et entama son discours de charmante élève, qui bien qu’improvisé l’aiderait et la sortirait indemne de la situation actuelle. L’aide de son père, il ne fallait pas y compter. C’était son devoir de rectifier ce « léger » écart, et de s’en sortir à bon compte. Elle n’avait pas pour obligation de duper véritablement le directeur, juste d’accommoder les apparences, ce qu’elle s’employa à réaliser, écrivant mentalement sa courte réplique. Pendant ce temps, Monsieur Dippet paraissait avoir compris qu’Olympia avait avant tout posé une question, et ainsi il lui répondit :


« Ce chapeau appartenait à Godric Gryffondor, l'un des quatre fondateurs de Poudlard. Les quatre fondateurs l'ont ensorcelé afin qu'il puisse déterminer la maison de chaque nouvel étudiant, cet objet... »


Olympia avait fini par ‘’percuter’’, dirons-nous, aussi cela ne l’intéressa guère, et elle eut voulu pouvoir bailler pour montrer clairement à son interlocuteur toute l’étendue de son mépris. Mais ce n’était pas convenable. Et Olympia était une jeune fille convenable. Le directeur désigna donc encore une fois l’étrange couvre-chef, qui d’ailleurs se trouvait toujours posé sur le crâne de la demoiselle. Elle résista à l’envie de l’enlever et se concentra sur les paroles du directeur.


« a la capacité de parler et de penser... ainsi que de déterminer vos qualités au simple contact de votre tête. »


Ah, tiens ? Voilà qui semblait être une réelle information. Un objet en mesure de lire vos pensées les plus secrètes… Pouvait-il les confier à quelqu’un ? Il faudrait approfondir le sujet, car son esprit était détenteur de bien des secrets et elle ne devait en aucun cas courir le risque de les laisser s’ébruiter. Elle attendit quelques instants, afin d’être sûre que l’homme avait fini, et n’allait pas intercaler encore quelques phrases entres ses gestes et ses regards, comme le font souvent les personnes un peu âgées. Une fois qu’elle fut sûre qu’il avait terminé, elle entama sa réplique, distillant son venin dans ses mots :


« Sans vouloir me montrer impolie, je ne comprends point votre réaction, monsieur le Directeur. Je ne maîtrise pas la langue anglaise, et il peut se produire quelques erreurs, mes phrases peuvent sembler étranges, ou je puis réaliser sans m’en apercevoir un contresens.Vous en conviendrez –ou non-, cela n’est pas intentionnel. Il semble que, justement, l’expression que j’ai utilisée vous ait déplu. J’en suis fort surprise, car elle est très correcte lorsqu’on la traduit en français, mais je suis sûre de votre bon jugement, et j’ai sans doute commis un impair. Je veillerai à ce que cela ne se reproduise plus, et suis bien consciente que je dois approfondir ma connaissance de cette langue. Maintenant, si cela vous convient bien évidemment, me donnez-vous l’autorisation de poursuivre la… cérémonie ? »


Olympia s’aimait. Elle s’adorait, pour avoir composé ceci. Elle regardait le directeur dans les yeux, et était décidée à rester ainsi jusqu’à ce qu’il le détourne. Elle ne le ferait pas la première. Certainement pas. Elle gagnerait, et prouverait à son interlocuteur qu’elle le dominait. Elle n’était qu’une jeune fille de quatorze ans, mais le caractère du directeur était par trop de points faible. Elle n’était sûrement pas la première à lui ‘’marcher sur les pieds’’, et ne serait pas la dernière.





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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeMar 11 Déc - 18:44

    Fallait-il donc vraiment qu'il se coltine une élève aussi arrogante? Et que son imbécile de père (oui, imbécile, les pensées du directeur, foncièrement agacé, ne l'invitaient qu'à penser le plus grand mal des personnes en face de lui. Et encore, vous admettrez qu'il était on ne peut plus poli, même dans ses pensées, car l'impudence de cette famille aurait mérité selon lui bien pire qu'un adjectif en soi innocent) ne réagisse pas, l'autorisant à lui parler sur le ton le plus méprisant du monde? Que croyait-elle, cette gamine? Qu'elle lui était supérieure? Du haut de ses quatorze ans, elle avait bien moins d'expérience et de puissance magique que son aîné. Il n'avait pas atteint la haute fonction de directeur de Poudlard en se tournant les pouces, et si beaucoup parlaient en ce moment de lui retirer ses fonctions pour les céder à Dumbledore, il n'en demeurait pas moins qu'il était à une place qu'il avait mérité, et qu'il estimait qu'on lui devait un minimum de respect en ce nom. Mais bien sûr, le commun des mortels n'en faisait toujours qu'à sa tête. Sûrement parce qu'il n'avait ni un physique, ni un caractère qui puisse être impressionnante. Il n'avait pas cet aura que possédait certains grands sorciers tels que... oui, encore lui, Dumbledore. C'était ainsi, Dippet ne pouvait jamais s'empêcher de faire la comparaison. Sans doute parce que, quand il ne le faisait pas, les autres s'y mettaient à sa place.

    Bref, la jeune femme justifia son attitude par le fait qu'elle ne maîtrisait pas très bien la langue de ce pays. Comme si le directeur devait y croire une seule seconde, alors qu'elle venait de prononcer une phrase interminable à la grammaire et l'orthographe irréprochable. Exaspéré au possible par cette demoiselle, Dippet avait grande envie de ma renvoyer fissa de son bureau, afin de lui faire comprendre qu'il était encore la personne décisionnaire dans cette pièce. Mais il ne pouvait pas se permettre d'agir si légèrement. La famille Rosier appartenait à une grande lignée de sang-pur, et sa popularité, déjà fort basse, tomberait en flèche s'il se permettait de refuser qu'Olympia soit scolarisée dans son école de magie... surtout dans un moment où trouver de nouveaux élèves pour grossir les rangs de Poudlard était loin d'être une mauvaise chose.


    "Votre anglais est impeccable."
    répliqua-t-il.

    Sa remarque résonna comme un compliment. Que cette gamine inconséquente croit avoir gagné une bataille inexistante, il s'en moquait, le potentiel ironique de cette phrase ne lui échapperait sans doute pas, et Dippet, quant à lui, se moquer grandement de grandir ou d'altérer l'égo d'une petite peste de quatorze ans si tant est qu'il était assuré qu'il puisse être tranquille un moment.


    "Je vous en prie, le choixpeau va s'impatienter."


    Et lui aussi...
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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeVen 21 Déc - 21:52

Le privilège inné de se nommer Rosier lui avait manifestement évité –encore une fois- de subir le courroux de son interlocuteur, qui avait préféré, ou plus vraisemblablement été réduit à cette extrémité, clore rapidement l’entrevue. Son père n’avait pas réagi, se contentant de jeter un regard méprisant au directeur, et s’il ne portait pour ainsi dire personne dans son cœur, Armando Dippet semblait réellement lui être indésirable. Cela était probablement aussi dû au fait que le directeur ne les traitait pas avec tous les égards qui leur étaient dus.


« Votre anglais est impeccable »


Le directeur avait apparemment adapté la tactique ingénieuse du langage ironique, qui dans sa bouche semblait écorché, comme si chaque minute qui passait, chaque mot prononcé le fatiguait et lui coûtait. Son compliment au sens presque absurde, ne le rétablissait point, et personne dans la salle n’était dupe, mais les bonnes manières, les convenances, les conventions non écrites qui régissent le comportement en société ont ceci d’étrange qu’elles peuvent forcer les puissants à fermer les yeux et à être complaisants quand les plus faibles s’en moquent, et ne les respectent pas.

Olympia se réjouit néanmoins du compliment, qui lui apparaissait justifié, car elle ne pouvait qu’être douée, ou plutôt excellente, et son langage également. Elle se trouvait si talentueuse… La remarque du directeur, à défaut de l’offenser, l’empêcha tout de même de se reposer sur ses lauriers, la raison de cette visite lui étant rappelée :


« Je vous en prie, le choixpeau va s’impatienter. »


Le choixpeau… ou leur « hôte » ? Elle dut se retenir de ricaner, car ce n’était ni élégant ni poli. Elle remarqua que le directeur avait employé ‘’Je vous en prie’’, qui était à un mot près la formulation qu’elle avait utilisée quelques minutes plus tôt, et qui l’avait tant vexé. Coïncidence ?
Elle pouvait en douter, mais le directeur n’avait pas l’air de s’en être sciemment servi, aussi se concentra-t-elle sur la question plus épineuse de sa répartition. Tout à sa distraction, elle en avait oublié de contrôler ses pensées, et l’objet magique avait eu l’opportunité de l’observer de près pendant plusieurs minutes… Et maintenant l’instant décisif, l’ultime instant…


« Peut-être voudrais-tu savoir dans quelle maison tu as ta place ?

En effet. Je pense que tu as eu le loisir de m’examiner à souhait, n’est-ce pas ?

Hum. Du courage et de l’honneur, mais tu n’as pas ta place à Gryffondor.

Je l’espère bien. Cette maison est remplie de sang-de-bourbe.

Serdaigle ne te conviendrait pas.

Et pourquoi donc, bien que je ne ressente pas le besoin d’y aller ?

Tu es bien trop fourbe… Tu seras donc à….
»


« SERPENTARD ! »


Un instant, un si court instant, elle avait craint qu’il ne l’envoie autre part. Elle ne voulait pas décevoir son père, sa mère, son frère, ou même se décevoir elle-même, mais surtout elle avait eu peur d’être faible, de ne pas être l’adolescente froide, méprisante, de n’être qu’une petite fille effrayée, cachée derrière ce masque… Mais elle savait, maintenant, elle n’avait plus peur, plus qu’elle savait qu’elle n’était pas faible.

Elle n’afficha aucune surprise, ou joie, et se contenta d’ôter le choixpeau, délicatement, et de le reposer, doucement, sur le bureau du directeur. Elle attendit qu’il les congédiât, rajustant ses vêtements, et, jetant un coup d’œil à l’horloge, elle réalisa qu’en effet Dippet avait raison de se montrer si presser, car ils étaient restés dans son bureau assez longtemps, du moins plus que ce qu’elle pensait. Son père ne lui avait paru ni fier ni étonné, comme si, ou plutôt parce que l’idée qu’elle puisse atterrir, elle, Olympia Rosier, dans une autre maison que Serpentard ne l’avait pas effleuré.





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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeSam 29 Déc - 20:52

    Cette jeune femme déplaisait définitivement au directeur de Poudlard, et sa suffisance manifeste n'était peut-être pas seule à devoir être blâmée. Enfin, si mauvaise sa première impression au sujet de cette élève était-elle, Dippet n'était pas là pour porter des jugements sur les garnements qui peuplaient son école, du moins tant qu'ils ne dépassaient pas certaine limite (quel travail ce serait, sinon ! Comme s'il n'en avait pas déjà assez). Qu'importe qu'elle lui ait semblé des plus exaspérantes, ils en auraient bientôt fini de toute manière. En effet, la jeune femme daigna enfin mettre le choixpeau magique sur sa tête, choixpeau qui, après quelques légères secondes de ce qui pouvait être de l'hésitation ou une simple réflexion (au regard de leur entrevue, si courte soit-elle, Dippet aurait directement envoyé la demoiselle chez les verts et argents, sans faire montre une seule seconde de la moindre hésitation), envoya sans surprise Olympia à serpentard. Ni la concernée, ni son père, ne semblèrent surpris par ce choix. Vous m'en direz tant... Si le directeur, étant donné ses fonctions, se devait de ne faire aucune distinction entre ses élèves et de n'avoir aucun préjugés, certains ne pouvaient s'empêcher de lui effleurer l'esprit, et, disons le tout net, l'ancien poufsouffle n'avait pas un à priori très positif au sujet des élèves de serpentard ou de leurs famille. Il jugeait cela d'expérience, vraiment, les familles avec lesquelles il avait toujours le plus de difficulté (ou dans la plupart des cas, disons) étaient de ces familles de sang pur hautaine, qui faisaient toujours fi de l'autorité qu'il tentait avec toutes les peines du monde de représenter. Bien sûr, certains verts et argents parvenaient à faire des pieds-de-nez à ces idées préconçues. Dippet n'avait, par exemple, que rarement rencontré un « élève aussi charmant, studieux et agréable » que Tom Jedusor (grand naïf) qui appartenait pourtant à la maison des serpents.

    Olympia reposa le choixpeau à sa place sans mot dire. Et il n'était pas plus mal, en vérité, qu'elle ne prononce pas le moindre mot. Si aucune question ne dépassait le seuil de ses lèvres, il aurait peut-être la chance de voir cet entretien se finir enfin, et à son plus grand soulagement. Il avait presque envie de renvoyer les Rosier... sur les roses (elle est mauvaise, mais j'assume) sans leur laisser l'occasion d'ajouter quoi que ce soit, mais au nom de ce qu'il pouvait tout de même avoir de professionalisme, il n'en fit rien. Il nota distraitement le nom de la maison où venait d'être envoyé la jeune fille tout en ajoutant :

    "Très bien. Si vous avez la moindre question concernant l'école, la rentrée, ou les fournitures scolaires dont la liste a déjà dû vous être communiquée, n'hésitez pas. Sinon, il sera toujours temps de les formuler plus tard par hiboux."


    Oui, l'option hiboux plaisait davantage à Dippet, comment l'avez-vous deviné ?
    La rentrée scolaire n'avait pas encore commençait que l'année qui pointait le bout de son nez l'ennuyait déjà... Mais au moins, cette formalité là arrivait-elle bientôt à son terme.
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Message#Sujet: Re: "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet]   "La courtoisie est la politesse des hypocrites"[PV A.Dippet] Icon_minitimeVen 4 Jan - 12:31

Elle était répartie. Que de soulagement ! Cela n’était en rien dû à la maison dans laquelle elle avait été envoyée –elle considérait son affectation à Serpentard comme une évidence- mais à l’imminence de la fin de la « cérémonie », si tant est qu’on puisse qualifier ceci –le port d’un antique chapeau usé par une élève, observée par le directeur dans son bureau- de cérémonie. Elle aurait pu se plaindre du manque de décorum –le directeur ne s’était même pas levé !-, d’autant plus qu’elle était sûre que les répartitions normales ne se déroulaient pas ainsi –fainéant et impatient comme l’était Armando Dippet, ce cher directeur ne pourrait supporter quelques centaines d’entrevues semblables à celle-ci chaque année. Mais si elle se plaignait, elle allongeait la durée de l’entrevue, ce dont elle se passerait volontiers, car ce n’était pas que son intention d’indisposer le directeur ait disparu mais plutôt le sentiment que c’était lui accorder trop de son temps et de son attention que de rester en sa présence, et qu’elle avait des occupations plus importantes –et intéressantes- qui la requéraient ailleurs, de préférence hors de ce bureau.

Monsieur Dippet, plongé visiblement dans ses pensées, nota distraitement « Serpentard » sous son nom, puis sembla recouvrir un peu de sa lucidité, et s’empressa de donner une image de politesse et de civilité, en continuant à badiner légèrement , tout en leur signifiant implicitement qu’il ne s’offusquerait pas de leur départ, au contraire :


«Très bien. Si vous avez la moindre question concernant l'école, la rentrée, ou les fournitures scolaires dont la liste a déjà dû vous être communiquée, n'hésitez pas. Sinon, il sera toujours temps de les formuler plus tard par hibou. »


Elle eut soudainement envie d’importuner une dernière fois le directeur, même si elle savait que lesz occasions ne manqueraient pas au cours de l’année. Mais à peine avait-elle ouvert la bouche que son père adressa une remarque au directeur :


« Nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien, Mr. Dippet, ce fut un plaisir. Maintenant, nous allons prendre congé si cela ne vous indispose point. A bientôt. »


Olympia referma la bouche. Son père devait vraiment avoir appris ou deviné quelque chose d’important, pour être aussi ‘‘courtois’’. Un plaisir, cet entretien ? Impossible de savoir s’il parlait sérieusement, son visage imperturbable et son ton impassible ne permettaient aucune analyse. Elle ne savait pas comment le directeur réagirait, et cela ne l’intéressait pas, mais elle espérait quand même qu’il se montre vexé, ou offensé, car elle comptait bien lui rendre la vie… pénible, source de douleur et d’épuisement.
Il fallait bien qu’elle s’entraîne sur quelqu’un. Ses cobayes étaient restés en France, ses victimes également. Elle ne prit pas la peine de lui dire ‘’au revoir’’, d’abord parce qu’elle ne voulait pas laisser entendre qu’elle souhaitait le revoir, ensuite parce que de toute façon elle pourrait prétendre que son père avait parlé pour eux deux.


Ils partirent donc, se levant ensemble et empruntant la cheminée sans un regard de plus pour l’être humain assis sur son fauteuil. Elle devrait chercher sa maison, plus tard. Elle était sûre qu’il était trop simple pour avoir été à Serdaigle, et pas assez digne pour avoir été à Serpentard. Il ne restait que deux maisons, mais il n’était ni courageux ni travailleur –ou du moins ne le paraissait-il pas-, elle ne pouvait donc déterminer son ancienne maison. Elle y réfléchirait plus tard, pour l’instant elle prévoyait d’aller discuter avec Evan. Elle avança donc dans la cheminée, et entendit son père prononcer leur destination. Quelques instants plus tard, elle était de retour chez elle. Enfin, autant qu’on puisse considérer un château inconnu dans lequel elle habitait depuis moins d’un mois et qui pourtant était la réplique exacte du manoir dans lequel elle avait vécu depuis sa naissance comme chez soi.





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