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Invité
| #Sujet: Une missive à rédiger Lun 3 Sep - 22:25 | |
| « Ce fut une belle journée ! » pensa Messaline en s’affalant sur son lit du dortoir des filles de la maison Poufsouffle.
Le temps avait été au beau fixe durant toute la journée, ce qui avait permis à la jeune fille de pouvoir profiter du lac, les pieds dans l’eau et un livre entre les mains (ce qui lui permettait également de protéger ses yeux du soleil en plaçant l’ouvrage devant ceux-ci… pas folle la guêpe !)
Nous étions à la fin de la semaine et Messaline se décida à prendre son papier à lettres pour écrire sa lettre hebdomadaire à sa famille. Enfin à son frère jumeau, plus précisément… Cela faisait maintenant six ans qu’ils étaient séparés durant toute l’année scolaire, et cela commençait à peser sur le moral de la jeune étudiante. En effet, son frère Timotei, bien qu’étant né à peine quelques minutes avant elle, n’avait pas hérité du gêne sorcier paternel… Il était un Cracmol. Non pas que cela soit une honte dans sa famille, puisqu’elle était elle-même une Sang-Mêlé de par sa mère, mais ce n’était pas la première chose qu’elle annonçait lorsqu’elle disait qu’elle avait un frère jumeau. Elle préférait par exemple mentir et dire qu’il étudiait dans une école étrangère… Parfois, elle se sentait stupide d’inventer ces histoires, mais maintenant qu’elle avait commencé…
Messaline sortit alors un bloc à lettres du tiroir de sa table de chevet. Ce tiroir renfermait bien des secrets : après tout, Messaline avait beau être une sorcière, elle n’en demeurait pas moins une jeune fille ! Elle y avait non seulement rangé ce fameux papier à lettres offert au début de l’année par sa grand-mère maternelle, mais également son journal intime qui n’avait rien d’intime puisqu’aucun cadenas n’empêchait l’ouverture et le feuilletage de celui-ci (de toute façon pour ce qu’elle y avait inscrit…). Il renfermait aussi une boîte en bois d’ébène ouvragé de taille moyenne. C’était l’un de ses oncles, un ébéniste Moldu, qui la lui avait offerte pour ses dix ans, et elle y tenait beaucoup. C’est plutôt cet objet qu’elle aurait dû fermer d’un cadenas ! Elle recherchait une incantation assez puissante pour neutraliser tous ceux qui tenteraient d’ouvrir cette jolie boîte, mais pas trop quand même ; il ne fallait pas les blesser, juste les détourner de l’envie d’être trop curieux.
Le papier à lettres était tout simple. Blanc ivoire orné de quelques motifs verts tracés façon pinceau aux quatre coins de chaque feuille. Messaline prit un stylo bille et s’installa confortablement sur son lit, le dos calé contre son oreiller. Elle n’aimait pas se servir des habituelles plumes traditionnellement utilisées par les élèves de Poudlard. Lorsqu’il le fallait, elle s’y résignait. Mais plus jeune, alors qu’elle était encore élève dans une petite école moldue londonienne, c’est avec de tout bêtes stylos plumes qu’elle avait appris à écrire. Et puis ainsi elle continuait à se sentir plus proche de son frère… Tiens d’ailleurs, qu’allait-elle pouvoir lui écrire aujourd’hui ? Il était devenu habituel pour les jumeaux de s’écrire quotidiennement des lettres. Mais en général ils avaient des choses à raconter. Cette semaine, il ne s’était rien passé de réellement exceptionnel ou inhabituel, et la jeune Messaline n’avait pas grand-chose à confier à Timotei.
Le soleil commençait à se coucher à l’horizon, et cela lui rappela une ancienne berceuse bulgare que sa mère leur fredonnait chaque soir avant qu’ils ne s’endorment dans les bras l’un de l’autre. Cette complicité perdue mêlée à la mélodie nouèrent soudain la gorge de la blondinette. Il n’allait pas être facile de cacher encore longtemps que son frère lui manquait à ce point…
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| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Mer 24 Oct - 20:16 | |
| UNE MISSIVE A REDIGER
Une belle journée. J'enfonçais ma capeline pour protéger mon teint diaphane ; je ne tenais pas à me retrouver avec un coup de soleil. Même si ça arrivait souvent ; en effet, en bonne anglaise, j'avais le teint clair et laiteux, d'une blancheur impeccable certes, mais j'étais sujette aux divers ravages concernant la peaux : rougissements intempestifs, coups de soleil et autres. Cela me désolait, mais je n'avais pas encore trouvé de recette miracle pour préserver ma peau blanche, et concilier des envies enfouies que je tentais d'oublier, comme aller me jeter dans le lac, bien que personne ne le faisait en cet après-midi de juin. Mais l’excitation se ressentait dans un sourire égaré, dans un rire chantant, dans un bruit de pas hâtif, elle se ressentait partout ; et je devais avouer que j'étais depuis longtemps contaminée par ce sentiment contagieux. Je sais, je suis censée avoir un peu de dignité, mais tout de même, nous sommes en vacances ! Après un an de dur labeur, de retenues, de bouffonneries (pour ma part ), de contrôles, d'examens en veux-tu en voilà, nous étions libres de faire ce que nous voulions de nos esprits pendant deux mois ! DEUX mois ! Bon, certes, les vacances n'étaient pas tout de suite, mais je venais de passer mes examens qui valideraient mon passage en septième ( je serais la vieille, la grande, la reine, utilisez tout les termes que vous voulez, mais je serais dans mon année de majorité, et ça, ça n'a pas de prix. ), j'avais sué et remué ma pauvre cervelle durant de longues heures dur des questions aussi abrutissantes que « Parlez de la métaphysique appliquée lors de l'usage des sortilèges en un paragraphe clair et précis » Je crois sincèrement que l'on surestime nos capacités mentales, à nous, pauvres mortels de sixième année à l'intelligence très limitée pour certains. J'ai de la chance, je sais réfléchir et formuler des phrases, mais j'ai bien vu que certains avaient du mal (oh, je ne vise personne en particulier ), et que à part pour articuler « J'ai la dalle » ou « T'es bonne », ils avaient de sérieuses difficultés pour tout ce qui concerne l'agitation des neurones. C'est bête, mais que voulez vous, dans la vie il faut des gens intelligents ( comme moi, sans me vanter, ce n'est pas pour rien que je suis capitaine de l'équipe de Quiddicth, même s'il n'y a franchement et malheureusement aucune gloire à en retirer ) et les autres. Sans cons, on ne pourrait pas nous considérer comme évolués, non ? Mais passons. Je suis certaine d'avoir réussi mes examens, et de ce fait je me considère d'ores et déjà en vacances. Cela m'évite du surmenage inutile, vous ne croyez pas ? Moi, paresseuse ? Pff, n'importe quoi, je ne suis pas un stéréotype de bouffondor cachée dans une coque de blaireaute. On aura beau dire, nous la maison poubelle, les impopulaires en puissances, et bien j'ai bien l'impression que nous sommes malgré tout la maison la plus recommandable. J'ai finis par m'y plaire. Et puis, être à deux pas de la cuisine, c'est plutôt pratique. D'ailleurs, les desserts de Poudlard vont me manquer pendant deux mois, mais que voulez-vous, ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. En septembre, je pourrais donc agiter mes petites courbes inexistantes pour ensuite aller me resservir en tartes et en gâteaux divers et variés. Comment ça je raconte n'importe quoi ? Pas de tout. C'est ma vie, je vous avez déjà prévenus, elle est inintéressante alors pas de commentaires mes petits.
Le temps est doux ; on ne dirait pas un mois de juin ordinaire, pas de chaleur torride ou détestable ; juste une brise qui fait voltiger les mèches que je tente de remettre en place en vain depuis ce matin. Et oui, je ne peux pas toujours être classe et chic, il y a des fois où ça ne passe pas. Et mon sourire béat qui s'affiche depuis quelques temps sur mes lèvres n'aide pas. Moi, amoureuse ? Que nenni. A vrai dire, comme je l'ai pensé plutôt, les vacances me mettaient dans un état presque planant. J'avais presque envie de danser la samba, voire de me montrer gentille avec quelqu'un aujourd'hui, aussi incroyable que cela puisse paraître. Je soupire. Les journées passent de plus en plus longtemps, je trouve. Ou alors de plus en plus vite. Je ne sais pas quels mots mettre sur ce paradoxe qui me bouffe littéralement. Tant d’événements se sont produits ces derniers temps, il y a eu ses meurtres, bien que je n'en ai rien à secouer de celle qui est morte, tiens, même son nom ne me revient pas, il se trouve que ne pas pouvoir pisser tranquillement dans MES toilettes a tendance à me mettre en rogne, surtout quand c'est une chouineuse de première classe qui vient me déranger. Moi, insensible ? Non, c'est juste que la mort fait partie de la vie, et il faut l'accepter même si elle est dramatique. Puis, il y a eu le renvoi d'Hagrid sur lequel je suis encore très partagée. Toutes ces réflexions vont occuper mes méninges cet été, je le sens. Je soupire, et me redresse en m'étirant. J'ai une envie furieuse de retrouver le calme relatif de la salle commune ; d'ailleurs, la soirée commençait à s'installer, et je n'ai pas envie de courir le risque d'une engueulade par ce vicieux de Montgo ; pour une fois, j'allais être sage. Oui, sage. Je vous vois déjà rire.
Seule dans le château, dans un couloir, je regagnais la salle commune des Pouffys en chantonnant une vieille chanson...♫ Joséphine, come in my flying machine...♫ Je ne chante ni faux ni bien . J'ai une voix trop rauque pour qu'elle soit jolie. Je dois vraiment avoir l'air con, à chanter comme un imbécile avec une démarche de snobinarde. Mais bon voir mon reflet précieux dans le miroir m'amuse grandement. Moi narcissique ? Pas du tout ! Bref, je résiste à la tentation d'aller faire un tour du côté des cuisines, et je peux vous dire que cela me coûte. Beaucoup. C'est du coup un peu boudeuse que je rejoignis ma salle commune. J'ai faaaim. Je crève la dalle. Et c'est un sentiment... affreux. Arf. C'est pourquoi, au lieu de m'arrêter pour taper la discute à un de mes camarades, je monte directement dans les dortoirs pour fouiller dans ma réserve secrète de gourmandises diverses et variées. Bref, j'aurais pu me laisser aller à un élan de gourmandise lorsque je vois, en entrant, Messaline, qui semble franchement déprimée. Tiens, c'est avec elle que je vais être gentille aujourd'hui. J'attrape mon sac, en sort une petite boîte de chocolats, me pose sans aucun gêne sur son lit, et déclare, souriante ♫ Du chocolat ? T'as l'air triste, et ça fait toujours du bien ! ♫
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| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Lun 29 Oct - 12:56 | |
| C’est bête de se sentir si mal. Bête surtout lorsque rien ne va réellement mal dans sa vie… Messaline réfléchissait à ce qu’elle pourrait écrire à Timotei, et cela lui faisait du coup penser à tous les événements qui s’étaient déroulés ces dernières semaines, et même tout au long de l’année scolaire. Certaines mauvaises choses s’étaient passées, forcément. Tout ne peut pas être rose bonbon tout le temps non plus, qu’est-ce qu’on s’ennuierait sinon ! Mais rien ne l’avait atteinte directement, et elle s’en rendait compte maintenant. Tant mieux, bien sûr. Mais alors, pourquoi se sentait-elle si mal ? Décidément, il fallait qu’elle se ressaisisse ! Le lien qu’elle entretenait avec son jumeau était bien trop intense pour être sain ! Elle s’apercevait de cela… Bien sûr d’autres personnes lui manquaient lorsqu’elle était loin d’elles, comme ses amis moldus qu’elle ne voyait pas pendant de longs mois lorsqu’elle était en cours à Poudlard, ou même les membres de sa famille. Mais l’absence d’aucune personne ne provoquait une sensation de manque aussi intense que celle qu’elle ressentait là, tout de suite.
Tant de personnes étaient tellement plus à plaindre qu’elle ! Elle le savait. Mais un peu de nombrilisme de temps en temps n’était pas non plus un crime.
Elle s’était enfin décidée à écrire à son frère. Vérifiant que son stylo-plume était en état de marche, Messaline fronça les sourcils en regardant par la fenêtre. C’était bientôt les vacances d’été en plus ! Quoi de mieux ? De plus, elle ne souhaitait pas alarmer sa famille inutilement, rien n’était grave dans sa vie. Elle allait rédiger une lettre des plus positives, en insistant certes sur le fait qu’elle était ravie que les cours soient presque terminés, mais surtout sur le fait que tout allait bien dans sa vie. Même si elle n’avait pas beaucoup d’amis, ils n’étaient toujours pas censés le savoir…
« Salut Tim ! Comment vas-tu ? Maman m’avait dit dans sa précédente lettre que tu avais été un peu malade, j’espère que tu te porte mieux à présent. Dis-toi que nous serons bientôt réunis et que nous pourrons recommencer toutes nos frasques habituelles ! Et les parents ? La grossesse de maman est bientôt à terme… »
C’est vrai ! En écrivant ces mots, la jeune Poufsouffle se rappela que bientôt, elle aurait une petite sœur. Pourtant, elle n’était pas plus heureuse que ça. Etait-ce normal ? Ou devait-elle se poser des questions sur elle-même pour avoir « si peu de cœur » ?
- « Du chocolat ? T'as l'air triste, et ça fait toujours du bien ! »
Messaline sursauta. Elle n’avait entendu personne entrer dans le dortoir, tant elle était perdue dans ses pensées. C’était Zadig, une fille de son année. Jamais elles ne s’étaient vraiment parlées, à part dans le cadre de certains cours. Il faut dire que même si Messaline n’était pas du genre timide, elle pouvait sembler particulière à beaucoup de personnes, un peu trop faible… Et Zadig, c’était le contraire. Pour Messaline, elle semblait particulière également, dans l’autre sens : pas faible du tout ; pas spécialement agréable non plus ! Cependant, pour le coup, sa camarade se montrait plutôt gentille. Bizarre ?
Prise de court, Messaline ne savait trop comment réagir. Avec un petit sourire elle tendit la main vers la boîte de chocolats pour prendre le premier qui se présentait à elle et croquer dedans.
- « Merci, c’est très gentil. Tu as raison, ça fait du bien. Je devrais toujours en avoir avec moi, c’est une bonne idée que tu as ! »
Après avoir avalé sa bouchée, Messaline planta son regard bleu azur dans celui de Zadig.
« Je ne t’avais pas entendue entrer, je m’excuse. Tu t’appelle Zadig c’est bien ça ? »
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| | | Invité
| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Lun 5 Nov - 1:28 | |
| Il y avait un sentiment que je connaissais bien, malgré le fait que je m’appliquais à ne rien laisser paraître, c’était le manque. L’absence de certaines personnes me taraudait au point que j’en pleurais le soir dans mon lit. Mais attention, j’étais discrète. J’enfouissais mon visage dans l’oreiller et m’arrêtais de respirer pour ne faire aucun bruit. Je laissais simplement les larmes tremper mon visage, et l’oreiller qui était détestablement humide en passant. On ne peut pas avoir la discrétion et le confort, certes. Mais tout de même. Il paraît que je suis une grande dame. Je mérite bien les deux. Ma mère m’a toujours répété que quoi qu’il arrive, il fallait garder un semblant de dignité. Or, la dignité, c’est une histoire d’attitude. De froideur, si j’ose dire. Il n’y avait rien à comprendre. Rien à expliquer. Juste être toujours impeccable, ne jamais montrer ses émotions les plus profondes. Ma mère avait une conception pour le moins singulière de la dignité. Tout était singulier chez la femme qui m’avait donné la vie. En général, les parents voient leurs enfants comme des cadeaux du ciel ou je ne sais quelle autre connerie, non ? Bah ma mère, c’était vraiment différent. Elle me voyait comme un véritable défi, presque comme une rivale. Oh, je ne me surestime pas, évidemment que je suis à la hauteur de ma mère, après tout elle a voulu me construire à son image. Elle voulait me rendre parfaite. Ne me demandez pas pourquoi ; névrose oedipienne mal traitée, certainement. Mon père, c’était différent. Il sentait déjà que je n’allais pas suivre le chemin de ma mère ; que je ne me marierai pas avec un petit bourge d’une famille aussi riche que la mienne. Il avait compris. Suis-je arrogante en songeant qu’il m’aimait quand même ? Cela m’étonnerait. Père avait cette façon de me couver du regard qui ne mentait pas. Disons qu’il avait un minimum de considération pour moi. Assez pour m’expliquer pourquoi ils m’avaient donné ce nom ridicule. Zadig. Opium. Ridicule. Mais à mon grand damn, j’aime bien. Je ne l’avouerais jamais, en tout cas. Mais passons. Revenons plutôt sur ma froideur si particulière. J’étais totalement ambivalente sur ce côté-là. Ça en devenait presque effrayant. A la limite d’un trouble de la personnalité. Parfois d’une froideur sans égale, parfois d’une gentillesse à en couper le souffle. Avant , je croyais que je savais juste être amusante. Pas gentille. Mais, cela se confirme avec le temps. Par tous les saints, je sais être gentille ! Oui, ça m’a fait un sacré choc. Admettez que cela surprend. Enfin, pour moi.
Oh, Messaline est en train d’écrire une lettre, du moins était, avant que je vienne la déranger tel le boulet que je suis. Halala, les seules fois où j’essaye d’être gentille, je tombe au mauvais moment. Admettez que c’est d’une ironie détestable. D’habitude, j’aime bien ça, l’ironie. C’est mon mode de communication préféré, d’ailleurs. Mais j’ai l’impression que l’entité qui influence nos vie ( ne parlons pas de Dieu ; tout de suite trop grandiloquent ; et puis l’idée de croire en quelque chose autre que de mes capacités à faire ce que je veux et à gouverner ma pitoyable existence me débecte quelque peu, pas vous ?) semble prise d’une crise d’humour franchement pas drôle, en tout cas à mon vie. Certes, quand ça arrive aux autres, ça me fait marrer, mais là… J’ai l’impression de foirer chacune de mes actions, de jouer à un jeu dont les règles sont mal définies, de m’être lancée dans un jeu de cartes sans joker. Oh, ma camarade parle. Elle me remercie, et flatte ma présence d’esprit. Présence d’esprit tu parles ; j’aime tout simplement la bouffe et n’a pas résisté ( comme chaque année) à me constituer une petite réserve secrète. Cette réserve ? La caverne d’Ali Baba pour un gourmant digne de ce nom. Ne me regardez pas comme ça. J’aime grailler et comme j’ai plus tendance à maigrir sans raison qu’autre chose, ben j’évite de perdre le peu de forme un tant soit peu féminine qu’il me reste. ♫ Ben en fait, je l’ai racketté à une gamine de première année. Ça lui évitera des caries. ♫ Plaisanterie oblige. C’est vraiment pas mon genre. Je croque moi aussi de bon cœur dans un carré de chocolat. Je passerais sous silence que c’est trooooop bon. Non, plus sérieusement, c’est pas mon genre de m’en prendre à plus faible que moi, même si cela peut paraître ironique. Au contraire, j’ai plus tendance à attaquer les plus « forts ». Au risque de m’attirer des ennuis et de me brûler les ailes avec des adversaires trop forts pour moi. Mais peu importe. Je n’ai peur de rien. Et j’aime les challenges. Deux clés de la réussite sociale, comme chacun sait. Ou plutôt d’un crash relationnel, car trop d’arrogance tue l’arrogance, mais franchement, on s’en fout. L’important était que je n’étais pas quelqu’un de lâche. Mes pensées convergent vers ma camarade qui mange du chocolat en silence. Nous ne nous sommes jamais réellement fréquentées. Cela n’a rien d’étonnant. Sans être associable, je suis plus solitaire qu’autre chose. Certes, on peut dire que j’ai ma petite réputation et que les gens recherchent ma compagnie, mais je garde mes distances. Mais je sais parfaitement à qui me confier en cas de coup dur. Ce qui est plus étrange, c’est qu’elle a l’air… intimidée ? Non, plutôt gênée. Et mon humour particulier n’a pas du arranger les choses. Hum, j’ai le chic pour pourrir des situations déjà assez foireuses comme ça. Néanmoins, je le prends positivement. Je positive, et oui. Je vais sociabiliser. Et, pourquoi pas, toute ironie éclipsée, intégrer une nouvelle fille à mon cercle d’amis ? Un peu de nouveauté ne fait pas de mal. Puis, je lui fais confiance, à cette fille. Je ne la connais pas, mais franchement, elle a une bonne tête. Sa phrase sonne un peu faux. Elle sait très bien comment je m’appelle. Mais c’est la meilleure manière de faire connaissance. Donc n’allons pas tout gâcher avec mon cynisme. Allez. Faut que je dise quelque chose de normal. ♫ Oui, c’est ça. Tu as parfaitement le droit de penser que ma mère est un peu dérangée, parce que pour prénommer son gosse ainsi faut y aller. ♫ Mon regard se pose sur la lettre. Certes, cela ne se demande pas, mais j’ai toujours été curieuse. ♫ Tu écris à qui ? Heu, si tu ne veux pas répondre, je comprendrai. ♫ Sourire en ponctuation. Non, sérieusement, je comprendrai parfaitement qu’elle ne veuille pas me répondre. Moi-même j’ai tendance à me braquer pour moins. |
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| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Sam 10 Nov - 13:54 | |
| Messaline n’était pas du genre à s’empiffrer de sucreries, quelles qu’elles soient. Remarquez, elle ne s’empiffrait jamais de rien. Ce n’est pas qu’elle avait tendance à prendre du poids, bien au contraire… Mais elle n’aimait pas spécialement manger. Oui c’est ça, cette action « primitive » qu’était le fait de DEVOIR se nourrir pour vivre la débectait quelque peu. Dans son monde utopique, l’on pourrait survivre sans être forcé d’avaler quoi que ce soit lorsqu’on ne le souhaitait pas. Mais là, il fallait bien reconnaître que ce chocolat était très bon, et qu’elle avait mangé son carré sans rechigner. Et même, elle en prendrait volontiers une nouvelle bouchée si toutefois Zadig le lui proposait.
La plaisanterie de sa camarade de Poufsouffle réussit à la faire rire. Elle savait bien qu’elle n’avait rien racketté à un Première année. Quoique… Après tout, elle ne la connaissait pas. Peut-être avait-elle réellement volé ces chocolats à un « innocent » petit gamin de Première année ? Peu importe, cela la ferait tout de même bien rire !
C’est fou, elle appréciait bien sa camarade. Non pas qu’elle était totalement asociale, mais Messaline se faisait rarement de nouveaux amis. Tout bien réfléchit, elle n’avait pas d’amis en fait… ce n’est pas pour autant qu’elle était triste. Non, mais elle était bien solitaire. Et discuter avec Zadig, qu’elle connaissait vaguement de réputation, lui plaisait. La jeune fille semblait être quelqu’un d’assez complexe, et Messaline ne savait pas s’il fallait rire avec elle ou non… Zadig avait l’air un peu comme elle, un peu torturée. Ou alors pas du tout, mais Messaline se sentait tellement torturée qu’elle aurait aimé que tout le monde soit comme elle ?
Messaline rit à la remarque de son amie concernant son prénom. Il fallait avouer en effet que Zadig était un prénom peu courant.
- « Tu es la première Zadig que je rencontre effectivement ! Mais ce prénom est joli ! Que devrais-je dire de Messaline ? Un peu plus banal mais tout aussi bizarre… Dis-toi que ma mère a voulu me prénommer ainsi car la Messaline du temps des romains était une dévergondée et qu’elle trouvait ça cool ! »
En disant ces mots, la jeune blonde se dit que son prénom était ridicule en fait. Mais bon, sa mère avait toujours eu des idées saugrenues ! Ah, maman… Penser à sa mère lui avait fait retomber les pieds sur Terre. C’est vrai qu’elle était en train d’écrire une lettre à son frère avant qu’elle ne soit interrompue. Tiens ! Et justement, voilà Zadig qui s’interroge…
Baissant les yeux vers la feuille de papier sur laquelle était gribouillée une amorce de lettre, Messaline prit quelques instants avant de répondre.
- « J’écrivais à… A mon frère jumeau. Il est resté à Londres, chez mes parents. »
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| | | Invité
| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Dim 25 Nov - 19:38 | |
| Je peux vous avouer un truc ? Etant donné que je manque cruellement de formes féminines, c'est à dire que je suis fine comme une asperge, certains croient que je suis anorexique. La bonne blague ; je suis peut-être trop mince, certes. Mais... la bouffe, c'est ma passion. Que ce soit le gras, le light, le léger, le sucré, le salé, l'épicé, les arômes inédits et inattendus, j'adore la bouffe, j'adore la cuisine, j'adore manger, j'aime cuisiner de mes petites mains blanches. Et oui. Je n'en ai malheureusement pas toujours l'occasion, mais sincèrement, j'adore assembler des aliments, tester de nouvelles saveurs, deviner ce qui s'accorderait le mieux avec cet épice ou un autre. Et ça, peu de gens le savent. Avouez que cela gâcherait quelque peu ma crédibilité. De plus, une femme qui aime cuisiner est souvent réduite au rôle de bonniche de service, et ça, c'est hors de question, que l'on ose juste m'assimiler à une... domestique. Baaah. Quelle douce, quelle délicate horreur. Je suis une aristocrate, bordel de diable, il faut que l'on me considère à la hauteur de mon statut. Certes, à Poudlard, personne ne peut savoir que je suis « importante » ; mais, mes manières parlent pour moi, mon arrogance tranquille est plus que significative ; certains vont même jusqu'à dire que mon visage est impérial, aristocratique. Qu'ils disent ce qu'ils veulent ; la beauté, l'arrogance, on s'en fout. L'important, c'est ce que je suis. Et je suis loin d'être une domestique. A vrai dire, je me demande si mère a viré les domestiques, dernièrement. Elle ne leur faisait pas confiance ; ma mère n'avait jamais fait confiance à personne, ni-même à moi, sa propre fille, la chair de sa chair, de son sang, son unique progéniture ; l'estime qu'elle me portait était plus que limitée. Cela me rendait un peu triste, mais chacun ses névroses, que voulait-vous. Ma mère glissait depuis longtemps vers une folie douce et douloureuse, à laquelle elle ne pouvait décemment échapper. Pauvre femme. Pauvre mère. Du coup, j'ai un peu peur, parce qu'il paraît que la folie est héréditaire ; avouez que c'est troublant, de penser que d'ici vingt ans, mon esprit sera peut-être le même tourbillon pâle est agité qu'est le mental de mère, de la divine impératrice qui m'avait donné la vie. Ouais, j'avais un peu, beaucoup, peur. La perspective de devenir folle, plus que je ne l'étais déjà, m'effrayait. Elle me donnait des cauchemars la nuit, me faisait me retourner dans mes draps, j'en venais parfois jusqu'à affoler le garçon qui partageait ma couche, quand il y en avait un ; sinon, mes tortures nocturnes passaient inaperçues. J'avais eu l'intelligence de lancer un assurdito dans mon lit, afin que personne n'entende des confidences nocturnes que je laisserais échapper à une personne de confiance. Je ne manquais pas d'amies, mais il me fallait choisir ; et à mon humble avis, la seule personne qui pouvait endurer toutes mes hésitations était Jehüdiel. De toute façon, les personnes à qui j'accordais ma confiance ne manquaient pas dans la maison Poufsouffle. Je soupirai. Tout me paraissait compliqué ; ou alors, c'était peut-être moi qui compliquait intentionnellement les choses, allez savoir.
Messaline se mit à rire. Elle avait un joli rire, vivant et communicatif. Je me fendis d'un sourire ; mon humour n'était pas forcément bien pris, il y avait toujours des gens pour penser que les conneries que je pouvais déblatérer étaient vraies. Je vous rassure, elles ne le sont pas. Et même si elles l'étaient, et bien, cela éviterait des caries à des gamins. Ha, ces innocents, ces premières années si purs... Non sérieusement, rien que des petits péteux qui méritaient leurs caries. Moi, insensible ? Pas le moins du monde ! Justement, je suis en train de me préoccuper de leur santé. C'est notre relève, qu'on se le dise ; il faut que l'on assure qu'ils ne mettent pas le déshonneur sur la maison Poufsouffle pour des siècles et des siècles. Ils en seraient capables, ces petits cons. Sérieusement ; aucune éducation. Mais passons. J'ai presque l'impression que Messaline semblait... apprécier ma compagnie. Ce n'était pas étrange, mais elle qui m'avait paru toujours solitaire, certes, pas effacée, mais loin de tout, loin du commun du mortel, j'avais eu un instant la peur abjecte qu'elle me repousse. Elle semblait... torturée ? Ce n'était pas le mot. Torturée... c'était trop cliché. Trop... physique. Non, elle devait être comme moi, survivant à peine, l'esprit calciné et retourné, l'instinct perverti, les sens en feu à la seul mention de l'être qui me manque le plus ardemment. Elle devait être... déglinguée. Tout simplement. C'était la façon dont nous fonctionnions, elle et moi ; toujours survivre, toujours se battre, et jamais, au grand jamais, admettre qu'on a besoin de compassion, d'aide, car ce serait la fin de tout, n'est-ce pas ? Une telle attitude pouvait s'avérer dangereuse ; pour les autres, pour nous mêmes. Les filles comme moi avaient cette étrange capacité à glacer tout ce qui les approchait ; j'avais parfois l'impression que Jehüdiel s'éloignait de plus en plus pour ne pas geler. Mais c'était une putain d'impression, abstraite. Jehüdiel était comme Steve ; ils étaient tout deux des garçons de feu, ils s'équilibraient avec moi ; ils ne pouvaient me brûler, ni me faire fondre et en retour je ne pouvais pas geler leur organe vitale, faire en sorte que la glace empêche leurs cœurs de battre. Ils étaient insensibles. Ils étaient de feu comme j'étais de glace. Mais j'avais la juste impression que Messaline n'était ni de glace, ni de feu. Elle était d'eau, elle survivait à tout, s'adaptait, était caressante et ingénue ;à ma connaissance, les filles d'eau pouvaient geler. ♫ Ha... Messalina, l'épouse de Claude... Ça ne te correspond pas trop, je trouve... mais c'est toujours plus joli que Zadig ! ♫ terminai-je en un demi sourire.
En effet, Messaline m'aurait plus correspondu. Une dépravé, une pute, une impératrice, une reine, voilà ce qu'elle était. Cela ne vous rappelle pas quelqu'un ? Non ? Tant mieux, j'ai envie de dire. Moi, je m'y reconnais tout à fait. Oh. Je ne savais pas que Messaline avait un frère jumeaux. Etait-ce un cracmol ? Sûrement. Le pauvre. J'avais ptêtre l'air d'une grosse ingrate comme ça, mais j'aimais la magie. ♫ Oh. Tu as de la chance d'avoir un frère. J'ai toujours rêvé d'en avoir un ! Et... mais tu as un frère aîné, non ? Je me souviens de lui, il voulait travailler dans la médecine, comme moi ! ♫ Ou comment raconter sa vie en deux minutes. - Spoiler:
Excuse moi pour le temps de réponse
Dernière édition par Zadig O. Cavendish le Mer 26 Déc - 15:55, édité 1 fois |
| | | Invité
| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Lun 26 Nov - 23:14 | |
| Il était difficile à Messaline de parler de sa famille. Elle n’avait pas honte d’eux, pas du tout même. Ce n’était pas non plus une histoire de traumatisme du genre qu’elle aurait été malheureuse avec eux, trahie par certains membres de sa famille ou encore battue par son père…
C’était juste que… Même si elle n’oserait jamais l’avouer à qui que ce soit, elle était faible. Ou pas, hein, mais c’est ainsi qu’elle se caractérisait. Au premier abord déjà, lorsque vous la voyiez, vous ne pouviez que penser ça « Cette fille a l’air effacé, elle doit être timide, peu sûre d’elle et sans défense ! » Vous n’auriez pas tout à fait tort d’ailleurs. Elle n’était pas le genre de personne à rentrer dans le lard des gens. Elle se battait parfois, mais uniquement lorsqu’elle avait un problème personnel avec quelqu’un qui prenait une très grande ampleur ou alors s’il fallait qu’elle défende une personne qui lui était chère (mais cette personne devait vraiment énormément compter pour elle ; selon sa vision des choses, n’importe qui pouvait trahir n’importe qui. Elle-même pourrait trahir un ami ou une personne de son entourage un jour ou l’autre. Elle n’allait pas non plus déchirer sa chemise pour défendre quelqu’un qu’elle pensait trop détaché d’elle !), ou encore lorsqu’elle devait prendre part à une conversation dans laquelle l’un de ses idéaux était bafoué. Ben oui, Messaline aussi avait des idéaux.
Zadig était-elle une personne qui ferait un jour partie de ce cercle de personnes extrêmement restreint qu’était celui dans lequel elle regroupait les quelques rares amis et membres de sa famille en qui elle savait pouvoir avoir une totale et aveugle confiance ? Qui sait… L’avenir réservait de drôles de choses parfois ! Pouvait-elle lui raconter sa vie ? Ou du moins une partie très privée qu’elle ne révélait que très rarement ? Se montrer faible, humaine après tout, c’était tout aussi fatiguant qu’essayer de masquer ses émotions continuellement ! La conversation sur leurs prénoms lui plaisait beaucoup finalement. Une conversation légère, qui n’impliquait aucune confidence et qui pouvait même amener à rire. C’est vrai, elles se moquaient chacune de leur prénom respectif.
- « J’avoue que je n’ai rien d’une prostituée ! En tout cas j’espère que cette croyance selon laquelle le prénom qu’on donne à ses enfants prédira son avenir est fausse ! »
La jeune fille blonde ponctua sa phrase d’un petit clin d’œil à l’attention de sa camarade.
- « J’aime bien ton prénom quand même. Peut-être n’est-il pas facile à porter ? En tout cas je le trouve joli personnellement. Messaline c’est trop… Banal. »
Ou pas ! Jamais elle n’avait rencontré d’autres personnes portant le même prénom qu’elle ! Mais cela devait certainement exister. Ce n’est pas réellement que son prénom était banal, mais l’entendre depuis plus de seize ans l’avait totalement anesthésiée aux quelques « Oh, quel beau prénom ! » qu’elle entendait parfois. Si elle avait pu changer son prénom… Et bien non, elle n’aurait pas su quoi choisir ! Quel comble…
Avec surprise, elle entendit Zadig lui parler de son frère aîné. Ce n’est pas qu’il n’était pas connu, au contraire. David était d’ailleurs quelqu’un d’assez extraverti lorsqu’il était à Poudlard, mais elle ne pensait pas qu’il avait une réputation quelle qu’elle soit et que certains se soient intéressés à lui. C’était SON grand frère, elle l’admirait.
« Tu connais David ? Il est entré à Ste-Mangouste récemment. Pour l’instant il n’est que stagiaire, il commence à peine ses études. Mais je suis persuadée que vu sa motivation, il va vite évoluer ! Tu veux devenir Médicomage ? »
C’était bien. Messaline était de ces personnes qui n’avaient pour l’instant aucune idée de carrière…
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| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Mer 12 Déc - 18:53 | |
| C'était drôle, de tomber ainsi sur quelqu'un avec un prénom presque aussi original que le mien. Certes, le mien n'était pas inventé de toutes pièces, mais il relevait d'un certain niveau culturel et d'originalité. Et n'était pas très féminin. Contrairement à Messaline, qui était chaud et troublant. Par ses sonorités dures et froides, mon prénom m'évoquait une rigidité dont j'étais heureusement incapable de faire preuve. C'était trop bête, hein ? Ma mère voulait un truc qui fasse classe, elle avait trouvé. Zadig Opium ; je parie que c'est mon père qui a choisi, dommage que je n'ai jamais pris la peine de lui demander. Mon père avait disparu lors de la der des ders, comme l'appelaient nos voisins les Français. Pouf, un appel, et il n'était plus là. Mort. Un éclat d'obus en pleine gueule, ça pardonne pas. Voilà. Il était parti. Disparu. On s'habitue. Un jour, ta vie change, et tu t'adaptes. Heatcliff disait que j'étais allergique à la guerre. En grandissant, j'ai commencé à aimer les conflits, aussi paradoxal que cela puisse paraître. En murissant, j'avais fini par accepter le fait que face aux enjeux, la mort de mon père était on ne peut plus surfaite ; en fait, elle n'avait pas d'importance, ce n'était qu'un homme de plus qui n'était jamais rentré chez lui. Insignifiant. Pour les autres. Pour moi, c'était tout à fait différent. J'avais eu l'impression qu'on m'arrachait le cœur pour l'enfoncer ensuite dans ma cage thoracique sans délicatesse. A vrai dire, lorsque nous avions appris la nouvelle, Mère avait laissé tomber la téléphone dans un bruit mat et mon cœur s'était arrêté de battre. Comme ça. Pendant quelques secondes. Dans un sens, j'étais soulagée. La nuit qui précédait le drame j'avais rêvé que mon père dansait sur ma tombe ; j'avais été soulagée que ce ne fût pas lui qui me mette en terre. Malsain ? Un peu mon gars.
C'était drôle. J'étais là, posée sur un lit à parler prénoms avec une fille que je ne connaissais pas... du tout. Peut-être qu'on était faites pour s'entendre, après tout, je peux plaire à tout le monde quand je m'y mets. Ou pas. Mais la discutions ne risquait pas de s'envenimer, en fait, j'avais envie de sympathiser avec ma camarade, d'être sympathique et agréable ( aherm ), oui penser ça m'écorche les neurones. Mais Messaline n'est franchement pas le genre de personne avec qui j'ai envie de faire preuve de méchanceté. Sincèrement, pourquoi en aurais-je envie ? Elle est presque adorable. Je me fend d'un sourire. Parfaitement naturel, le sourire. Spontané. Ni forcé ni cynique, ce qui me change. Oh, c'est clair qu'elle n'a rien d'une prostituée, avec ses cheveux blonds et son air innocent – pourquoi les blondes ont-elles toujours l'air innocent et frais?- , tandis que moi, c'est tout à fait différent. Pute de luxe, murmurent les femmes aigries. Ma mère s'est toujours contentée de me répéter ; la belle choisit, le laideron se marie ! Je suppose que c'est mieux pour moi. Petit clin d'oeil de la part de la Janson. Je le lui retourne. Complicité féminine.♫ Je ne crois en rien. Et je ne suis malheureusement pas aussi vertueuse que Zadig !♫ Je ponctue ma phrase d'un soupir théatral. - mais après tout, qu'est-ce que la vertu. - La vertu, bien que je sois chez les Poufsouffles, ça me connait pas tant que ça, c'est ainsi. Dans un sens, ce n'est pas un mal.
Si je connaissais David ? Ben oui. Tout le monde le connaissait. J'avais même eu un faible pour lui, à une époque... Je l'avais gardé pour moi, aussi incroyable que cela puisse paraître de ma part. Il était mignon, c'était normal. Plus que mignon. Un petit côté rock n'roll. Charmant. Puis j'avais appris au détour d'un couloir ou d'une conversation, je ne sais plus, qu'il voulait faire médicomage. Et là, ce fut la révélation. Je n'étais pas la seule inconsciente à vouloir faire ce métier. Je ne savais pas pourquoi je voulais faire ça, j'en avais envie, c'était tout. Soigner des gens, cela me tentait. ♫ Euh oui. Dans des missions à l'étranger si possible, j'ai un peu la bougeote. ♫ dis-je avec un sourire un peu gêné. Et oui, même des personnes telles que moi pouvaient savoir faire preuve d'altruisme. |
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| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Dim 16 Déc - 22:52 | |
| Messaline trouvait toujours cela étrange lorsque des gens qu’elle ne connaissait pas lui parlaient de sa famille. Elle se sentait presque trahie ! Comment cela se faisait-il que son frère ou son père puissent être reconnus par certains sorciers et sorcières ? C’était très idiot de sa part d’ailleurs, parce qu’il était normal que les gens de sa famille aient des contacts avec d’autres personnes ; elle-même, et heureusement il faut le reconnaître, était parfois abordée dans les rues de Londres ou dans les couloirs de Poudlard.
Mais c’était différent. Lorsqu’il s’agissait de personnes comme son père ou bien encore son frère aîné, la jeune fille avait du mal à accepter cela. Il faut dire qu’elle les admirait beaucoup. Un peu trop peut-être ? Sa mère lui avait fait plusieurs fois la réflexion : comment cela se faisait-il qu’elle soit autant derrière son père et si peu derrière elle, qui l’avait pourtant portée durant neuf longs mois ? Messaline n’en savait rien… C’est vrai qu’elle aurait pu faire preuve de plus d’affection pour sa mère. Non pas qu’elles ne se soient jamais entendues, au contraire la jeune Poufsouffle adorait sa mère et l’on voyait bien que c’était plus que réciproque. Disons alors qu’elle aurait dû faire preuve de plus de « solidarité féminine ». En effet, dans un monde qui était déjà relativement trop réservé aux hommes, Yuliya avait eu la chance (oui, ce serait vraiment très malvenu de parler de malchance dans ce contexte) d’avoir trois fils et seulement une fille. Et l’enfant à venir s’annonçait apparemment comme étant un quatrième Monsieur Janson… Quoiqu’il en soit, pour en revenir à ce dont nous parlions, Messaline était beaucoup trop attachée aux mâles de sa famille. Alors que quelqu’un d’autre les connaissent…
- « Et alors ? Que penses-tu de lui ? »
Là, c’était la question piège un peu. A moins que Zadig ne soit plus que franche et qu’elle dise honnêtement qu’elle n’aimait pas David si c’était le cas, il était obligé que sa réponse serait positive à propos du grand frère de sa camarade. Après tout, on ne pouvait rien reprocher à David, il avait toujours été un élève très studieux, drôle et gentil à la fois… C’est vrai qu’il avait toujours été apprécié, Messaline ne pouvait pas prétendre le contraire. Il avait même fait chavirer plusieurs cœurs le bougre ! (remarquez au moins, des gens s’intéressaient à lui !)
« Oh oui ! C’est vrai que c’est quelque chose que j’aimerais beaucoup moi aussi ! Parcourir le monde ! Bon par contre, être Médicomage c’est pas du tout mon truc ! Depuis quand veux-tu faire ça ? »
La jeune fille se mordit la lèvre inférieure, en intense réflexion.
- « Cela dit, je ne sais pas ce que c’est mon truc de toute façon ! Je désespère à l’idée de trouver ma voie un jour ! »
Et c’était vrai. Même si elle avait choisi quelques matières principales et optionnelles, elle ne savait pas encore réellement à quoi elle lui servirait puisqu’elle ignorait vers quoi elle souhaitait s’orienter… C’est bête ! Mais en même temps, à seize ans, comment voulez-vous savoir ce que vous souhaitez faire ? Lorsqu’elle s’imaginait faire le même métier toute sa vie, cela la terrifiait : quel ennui l’attendait…
- « Et tu as déjà beaucoup voyagé dans ta vie ? »
La jeune Messaline était férue de voyages. Cela lui venait sans doute de ses nombreux allers-retours en Bulgarie !
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| | | Invité
| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Mer 26 Déc - 15:56 | |
| Parfois, je me demandais si j’étais la seule femme sur terre à ne pas admirer ma mère. Si j’étais la seule personne qui n’admirait aucun être vivant ou mort. Peut-être parce que l’admiration s’apparentait à l’espoir. Et moi, je n’espérais pas devenir comme ma mère. S’il fallait que je devienne une nouvelle personne, autant devenir meilleure. Plus vertueuse, agréable et gentille. Autant dire, mission impossible. Quoique. S’il y avait un semblant d’admiration en moi, elle était évidemment adressée à mon père. Un homme. Comment aurais-pu je admirer les femmes que je côtoyais à longueur de temps, ces femmes coquettes, vaniteuses, superficielles, pimbêches, inintéressantes et faibles ? Non. Notre monde était malheureusement réservé aux hommes. Même si j’étais prise d’une forte envie de changer la donne, de devenir importante, je savais que la partie ne serait pas facile ; j’avais peut-être même perdu d’avance, qui sait ? Non. Mon père méritait mon admiration, c’était moi qui ne méritais pas de l’admirer. Pourquoi aurais-je le droit d’espérer devenir un jour aussi stratège et courageuse ? Une petite voix dans mon esprit me dit que stratège, je le suis déjà, après tout, mon équipe n’a-t-elle pas failli remporter la coupe sous mes ordres ? Et courageuse. Je le suis. Je ne suis pas lâche, c’est une certitude. Après tout, je ne me suis jamais effondrée, devant personne, au grand jamais, mis à part devant Jehüdiel bien sûr, mais mon meilleur ami sait jouer au roi du silence à la perfection. Il y n’a que le silence qui nous protège. Le silence avait étouffé mes larmes. Une fois, j’avais pleuré, comme ça, durant un match de Quidditch. Ils avaient pensé que c’était de la pluie. Les autres. Ceux de mon équipe n’avaient pas été dupes. J’avais mis ça sur le compte de la fatigue. Ils avaient fini par me croire. La capitaine ne pleure pas. Je suis franche et impitoyable, ils le savent. Dans le fond, c’est peut-être pour ça qu’ils m’apprécient malgré mes défauts. Parce que j’ai cessé de me concentrer sur l’essentiel et que j’ai arrêté d’espérer pour ma survie. Je vis un point c’est tout. Je suis trop dure pour me laisser abattre. Sauf que ces derniers temps, la mélancolie est présente. Elle est vaporeuse, comme une fumée qui pénétrerait dans mes poumons. Ça fait mal parfois. Ma gorge se noue. La fumée est poussière. Poussière qui était soulevée par le corps d’Heathcliff qui retombe lourdement sur le sol après l’explosion. Mon regard s’embue quelques instants. Une demi-seconde. C’est suffisant pour faiblir. Et assez pour reprendre contenance. Un sourire fade se peint sur mes lèvres.
Ce que je pensais de David ? Qu’il était mignon. Mais je ne le connaissais pas. Bien sûr, je le trouvais gentil, mais ça n’allait pas plus loin. ♫ Ce que je pense de lui ? Je ne le connais pas, mais je sais que c’est quelqu’un de gentil et, qui plus est, il est vachement mignon, beaucoup plus que tout les spécimens qui peuplent Poudlard cette année. T’as de la chance d’avoir des frères. J’ai toujours rêvé d’avoir une grande famille. ♫ Mon ton ne trahissait aucune félûre. Oui, j’avais toujours rêvé d’une grande famille. D’ailleurs, mon projet pour le futur était de : voyager, profiter de mes années jeunesse, puis, me caser. Un mariage heureux, une maison bcbg, des enfants. Une fille au prénom simple et élégant. Ingrid. Caleigh. Maxyne. Jules. Un garçon avec un prénom doux. Timaël. Valentin. Quelque chose qu’il puisse porter sans que son nom ne déclenche des haussements de sourcils ou des discours sur le bien fondé de l’originalité. Et surtout, un mari gentil. Qui vivait loin de mon monde à moi. Si Jehüdiel entendait mes pensées, j’étais certaine qu’il susurrerait à mon oreille le prénom tant haï sur un ton de défi. Parfois, à part me pourrir la vie, je me demandais à quoi pouvait bien servir mon meilleur ami. « Oh oui ! C’est vrai que c’est quelque chose que j’aimerais beaucoup moi aussi ! Parcourir le monde ! Bon par contre, être Médicomage c’est pas du tout mon truc ! Depuis quand veux-tu faire ça ? »
J’imaginais sans peine un road trip avec Messaline. Des voyages. On s’amuserait bien. On découvrirait des villes et des pays exotiques. Des populations si différentes de nous. Ce serait magique. Depuis quand voulais-je soigner les gens, me rendre utile ? Parce que je me sentais coupable ? Parce que si quelqu’un avait eu des compétences en médecine, Heathcliff aurait pu être sauvé. Il aurait eu plus de chance. ♫ Je ne sais pas trop. C’est juste que… aider les gens qui en ont besoin, les soigner, faire le maximum pour qu’ils puissent vivre leur vie, ça me donne l’impression d’être utile. ♫ Voilà un demi-mensonge. J’étais passée maître dans la maîtrise de la semi-vérité C’était presque un don. Et voilà que Messaline hésitait. Je souris. Ce n’était pas mon genre d’être hésitante. J’avais toujours su ce que je voulais. Ce que j’étais. Ce que je valais. Ce dont j’étais capable et jusqu’où j’étais capable d’aller. Ce que je voulais obtenir. Je me connaissais si bien que mes désirs n’étaient plus un mystère. Je décidais de l’aider, parce que comme chacun sait, je suis quelqu’un de particulièrement altruiste ! ♫ Je sais ce que je veux faire parce que je sais qui je suis et ce que j’attends de la vie. Ça viendra un jour, tu sais ! Je dis pas qu’un jour tu vas te réveiller en te disant « je veux faire prof d’histoire de la magie », mais une fois que tu auras fini d’hésiter, et que tu sauras ce que tu veux exactement, et bien ça te sautera à la figure et tu te demanderas comment tu as fait pour ne pas y penser plus tôt ! ♫ Ça faisait très philosophique comme ça. Mais c’était la vérité. La vérité cruelle. La vérité qui était mienne. Si j’avais voyagé ? J’étouffais un rire. ♫ Dans ma vie, la destination la plus lointaine à laquelle je me suis rendue était Brighton. C’est dire. Et toi ? ♫ |
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| #Sujet: Re: Une missive à rédiger Dim 6 Jan - 21:27 | |
| Messaline réfléchissait tout en écoutant Zadig parler de la raison pour laquelle elle souhaitait devenir Médicomage. Elle savait que David avait plus ou moins toujours voulu exercer ce métier. Du moins, aussi loin qu’elle puisse se rappeler… Elle se remémora l’image de son grand-frère qui, ayant emprunté une de ses poupées en cachette, jouait à l’ausculter afin de trouver le remède à sa maladie imaginaire. Elle réprima un rire ; ce souvenir était mignon, mais il faut avouer qu’il valait mieux qu’il reste dans la sphère du privé ! Mais d’ailleurs, qu’est-ce qui lui avait tant donné l’envie de devenir Médicomage ? Ce n’était certainement pas cette poupée malade, mais quoi alors ? Personne dans leur famille n’avait contracté de maladie grave ou étrange. Ils avaient eu la chance de grandir épargnés de ce fléau. Alors pourquoi avait-il attrapé ce virus ? Celui de vouloir soigner des gens, sauver des vies ? Non pas qu’elle trouvait que c’était une mauvaise idée, bien au contraire. Mais même si elle adorait son grand frère, pour le coup elle l’enviait. Oh que oui, elle l’enviait d’être si sûr de lui. Elle l’enviait d’avoir cette vocation, cela semblait tellement naturel pour lui. Et pour les autres aussi. Messaline arrivait sans trop de mal à imaginer son frère aîné Médicomage. Elle le voyait bien travailler à Ste-Mangouste dans une blouse impeccablement blanche et y guérir des tas de personnes qu’il ne connaissait pas. Oui, son grand frère était fait pour être quelqu’un de bien. Tout en lui respirait l’humanité.
Ce n’était pas qu’elle ne savait pas qui elle était (enfin ça, c’était à voir), c’est juste qu’elle n’était pas sûre de vouloir passer sa vie confinée à un seul métier, une seule tâche quotidienne. Après tout, à son âge… Elle, ce qu’elle voulait, c’était voyager, rencontrer des gens et beaucoup s’amuser ! Futile, n’est-ce pas ? Consciente de son immaturité soudaine, la jeune fille attrapa ses cheveux blonds pour les ranger du côté droit de son visage. Non pas que cela la rendait soudainement plus adulte, mais effectuer ce genre de geste la mettait en condition de « réflexion intense ». Puisqu’elle rêvait de tout ça, voyager et rencontrer des gens, il fallait alors qu’elle trouve un métier qui lui permettrait de concilier les deux…
- Je pense juste que je ne suis pas prête psychologiquement et émotionnellement à me positionner en tant que « future adulte ». Du coup je suis incapable de choisir vers quel métier me tourner ! Enfin… Il y a bien des choses qui pourraient m’intéresser mais… Il ne vaut mieux pas y songer…
Mais oui, c’était ça le problème ! Notre Poufsouffle n’était pas indécise ! C’est juste qu’elle ne pouvait pas assumer ses ambitions dans un monde de sorciers !
Elle, ce qu’elle voulait, c’était voyager, découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles cultures, être toujours en mouvement, apprendre de nouvelles langues… Quoi de mieux pour associer toutes ces choses que de travailler à la conception de voyages ? Messaline ne savait pas si c’était un métier qui existait réellement, encore moins dans le monde des sorciers… Sa camarade lui confia n’être jamais partie plus loin que Brighton. C'est-à-dire dans le même pays que celui où elles vivaient… Dommage ! Mais sa vie serait encore longue, elle aurait encore bien le temps de voyager !
- J’avoue que Brighton n’est pas une ville très lointaine. Personnellement, je suis très souvent allée en Bulgarie, c’est là-bas que toute ma famille maternelle vit. J’y ai visité beaucoup de villes du coup. Et je me suis quelquefois rendue dans les pays limitrophes comme la Roumanie, mais aussi la Turquie ou la Grèce ! Ces pays sont vraiment beaux et très riches culturellement. J’ai également eu l’occasion de me rendre en Russie et, plus près de nous, l’Ecosse.
Mais bien sûr, vu qu’une jeune fille n’est jamais totalement satisfaite, ce n’étaient pas les endroits qu’elle rêvait de visiter. Mais pour ça, il faudrait qu’elle attende d’être plus âgée et de s’assumer financièrement. En tout cas, c’est ce que ses parents disaient ! Le monde était si vaste, il y avait tellement de pays à visiter, des villes remplies de monuments historiques, qui avaient été construits des siècles auparavant. Elle savait qu’elle avait déjà bien de la chance d’être allée dans autant d’endroits, c’est d’ailleurs Zadig qui venait de lui en faire prendre conscience. Cela dit, il serait bien trop dommage de ne pas se rendre dans tous les merveilleux endroits de la planète.
- Par contre, j’ai très envie de visiter les Etats-Unis. Un ami à Londres y est allé l’été dernier, et il m’a raconté tellement de choses qui me donnent envie ! Je rêve d’un road-trip à travers tous les états de ce grand pays ! En fait, j’ai envie de partir loin, de visiter des endroits où je ne pourrais peut-être me rendre qu’une seule fois dans toute ma vie, tu vois ce que je veux dire ? Et toi, y a-t-il un endroit où tu rêve d'aller? |
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