I have a private hell of excellent quality [pv Team Tommy]

Un à un, ses mangemorts... ou du moins ses chevaliers, n'anachronismons pas, s'en allèrent à sa demande. Seule Olive, à sa demande, toujours, resta à sa place, visiblement peu motivée à l'idée de devoir passer plus de temps en sa compagnie. Ça ne changeait pas grand chose de d'habitude, au final : Olive ne se montrait jamais très enthousiaste à l'idée de rester trop longtemps dans la même pièce que lui (allez savoir pourquoi). Tom n'eut pas à lui demander quoi que ce soit, Olive avait deviné d'elle-même quelles raisons l'avaient poussé à lui demander de ne pas suivre les autres quand il leur avait demandé de s'en aller. Il lui avait confié une mission, il y a plusieurs mois de cela, et la jeune femme avait mit sa patience à rude épreuve en l'ignorant et en retardant le plus possible le moment de lui rendre des comptes. Tom devinait les raisons qui motivaient ainsi Olive à l'éviter : elle et Morgan Ciallmhar s'appréciaient, semblait-il (ou du moins s'il se fiait à l'opinion de Daniel, qui à certains moments n'avait rien à envier à sa petite amie quand il cherchait à rapporter des ragots), c'était pour cette raison qu'il lui avait confié la mission toute particulière de savoir ce que Morgan avait appris lorsqu'il avait surprit la conversation de l'Héritier avec Slughorn, et c'était pour cette raison qu'elle montrait quelques réticences à l'idée de répondre à ses exigences.

Elle avait visiblement comprit, malgré tout, qu'elle ne pouvait plus retarder l'échéance : il ne la laisserait pas partir sans qu'elle ait répondu à ses questions. Il n'aurait pas à lui tirer les vers du nez. Elle répondait spontanément à une question qu'il n'avait pas encore posé.
… Et sa réponse n'était pas du tout du goût de Tom. Il s'était douté que Ciallmhar serait un problème, il en avait à présent la confirmation. Olive avait beau dire qu'il n'avait rien entendu, le jeune homme ne pouvait évidemment rien en croire. Il n'avait peut-être rien entendu de plus, mais le mot qui lui était parvenu aux oreilles suffisait à mettre le serdaigle en très fâcheuse position. Et son interlocutrice aussi, par la même occasion.

« Je vois. »

Il marqua une pause. Il s'était attendu à une telle réponse, il n'en était pas vraiment surprit... et il avait déjà une idée très précise de la façon dont il comptait régler la situation.

« Tu te souviens de la dernière close de notre... accord ? »

Olive serait suffisamment intelligente pour comprendre où il voulait en venir. Par « accord », il entendait bien sûr le serment inviolable qu'ils avaient passé tous deux quelques mois plus tôt.
… Et par close, bien sûr, il parlait de la promesse qu'Olive lui avait faite de verser pour lui le sang d'une personne de son choix. Voilà, la personne en question était toute désignée. Une nouvelle mise à l'épreuve pour Olive, que Tom prenait un plaisir tout à fait malsain à lui imposer. On est sadique ou on ne l'est pas, que voulez-vous.

Elle n'aimait pas ça... Déjà que lorsqu'elle lui avait parlé, elle avait eut l'impression de le trahir... A présent, ce n'était plus une impression mais une certitude. Les circonstances étaient que qu'elles étaient, évidemment. Olive n'aurait jamais été trouvé Tom si la situation avait été autre. A vrai dire, elle ne se serait peut être même pas appesantie sur le sujet quand elle avait parlé à Morgan. Mais c'était fait.

- Je vois.

Et à présent, il le savait aussi. Elle prit le temps de respirer pendant la pause qu'il s'accordait. C'était fait. Maintenant, elle pouvait essayer d'oublier cette trahison. Et retourner à son dortoir et laisser lentement la douleur de son avant bras disparaître...

- Tu te souviens de la dernière close de notre... accord ?

L'hésitation avant le mot accord ne laissait pas de doute quant à ce qu'il désignait. A vrai dire, c'était la partie qui avait à la fois le plus dérangé, angoissé et intrigué Olive. Celle qu'elle n'avait jamais pu oublier totalement de par ce qu'elle impliquait. Et par conséquent, ce fut ce à quoi elle pensa en premier lorsqu'il mentionna leur serment.

Lorsque cette pensée s'imposa à elle, sa première réaction fut de la rejeter. Sa respiration s'était stoppée un court instant, avant de reprendre bien plus rapide. Son regard alarmé venait de quitter la table pour se poser sur Tom, en quête d'une réponse. L'air neutre et décidé qu'elle cru y voir ne fit que confirmer ses craintes.

- Non...

Ce n'était qu'un murmure. Pas destiné à lui, pas même destiné à elle-même. Olive ne faisait qu'exprimer ce que son inconscient pensait tout fort. Ses mains s'agrippèrent au rebord de la table alors qu'elle s'exprimait à nouveau, d'une voix hésitante et un peu hachée.

- Il doit y avoir un autre moyen... Forcément...

Sans savoir que cette solution avait déjà utilisée l'année dernière, elle eut un sursaut d'espoir lorsque l'idée s'imposa à elle. Peut être, oui, peut être que...

- On pourrait utiliser le sortilège d'amnésie, non? C'est... Moins extrême comme solution. Et... Et ça aura moins d'impact, ca passera plus inaperçu...

Sa voix venait de mourir, cassée. Elle ne voulait pas, et rien que l'idée lui serrait le cœur. A croire que le Destin s'amusait avec elle, cherchant à voir jusqu'où il pouvait aller avant qu'elle ne craque définitivement. Enfin... Le Destin ou Tom. Les yeux plus humides qu'à l'ordinaire, elle fixa Tom, soutenant véritablement son regard pour la première fois depuis le début de la réunion...

Non ? Venait-elle véritablement de lui répondre par la négative ? C'était oublier qu'il lui était interdit de lui refuser quoi que ce soit. Bien sûr, étant donné que ça n'avait pas été tout à fait un ordre, mais plutôt une insinuation, elle pouvait contester sans dommages... Mais croire, par contre, qu'il lui serait possible de le faire changer d'avis à grands renforts d'arguments que Tom n'avait pas l'intention d'entendre, c'était tout à fait naïf de sa part. Quand Tom Jedusor prenait une décision, il ne revenait jamais dessus, quand bien même la décision en question pouvait s'avérer ne pas être la plus judicieuse qui soit. Il avait trop d'amour propre pour admettre ses erreurs. En fait, il considérait qu'il ne faisait jamais la moindre erreur. En l'occurrence, il savait parfaitement ce qu'il faisait, et il ne s'agissait pas seulement de la mettre à l'épreuve, mais de se débarrasser par la même de ces gêneurs qui devenaient beaucoup trop encombrants.

L'Héritier écouta donc la vert et argent y aller de ses arguments et proposer des alternatives qu'il ne tarderait pas à descendre. Elle proposait d'employer un sortilège d'amnésie, et paraissait même amplement satisfaite de sa suggestion. C'était oublier que Tom ne se laissait dicter ses décisions par personne. Qui plus est, il n'était plus question qu'aucun de ses adeptes utilise le moindre sortilège d'amnésie avant un bon moment. L'affaire Yseult Neils avait suffi. Il écouta donc Olive parler sans broncher, ne la contredisant pas immédiatement, pour mieux gâcher le plaisir de son interlocutrice (on est sadique ou on ne l'est pas).

« C'est une idée, en effet. »

Il marqua une pause, le temps de laisser à Olive la possibilité de croire qu'elle s'en tirerait à bon compte (on s'amuse comme on peut, que voulez-vous).

« Mais ce que tu n'as pas compris, c'est que je ne veux pas que ça passe inaperçu, encore moins que ça n'ait pas d'impact. »

Tom ne tuait ou ne faisait tuer après tout qu'en cas d'extrême nécessité (ou lorsqu'il avait un serpent géant sous la main), il ne connaissait que trop bien les risques. Il ne demandait pas la mort de Morgan Ciallmhar par pur caprice, il la demandait pour faire un exemple, tester Olive, et surtout, se servir de ce crime à son avantage. Bien entendu, il serait tout à fait hors de question qu'Olive soit inculpée, il avait une responsabilité envers elle. Mais il tenait malgré tout à ce que l'affaire fasse grand bruit, le plus de bruit possible, même.

« Évidemment, tu ne sera pas inquiétée dans cette affaire, j'ai un engagement envers toi... Je t'expliquerai comment il conviendra de faire pour toi au moment d'agir. Tu as encore quelques semaines de répit, ne t'en fais pas. »

Et un sourire à peine malsain avait fait surface sur son visage tandis qu'il prononçait ces quelques mots. Elle ne pouvait échapper à la sentence qu'il venait de formuler, et c'était non sans une certaine satisfaction qu'il le lui signifiait. Il n'y avait pas d'alternatives. Elle devait faire ce qu'il lui demandait de faire, un point c'est tout.

La réaction d'Olive était à la hauteur de ce que Tom avait espéré : tout à fait savoureuse, en somme. Il n'y avait que peu de choses dont le préfet savait se réjouir. L'idée même, à vrai dire, de considérer quelque chose avec enthousiasme lui semblait vaine. Il n'en ressentait que ponctuellement, et toujours lorsque cela avait un rapport avec son ascension vers le pouvoir. En la situation, il ressentait cette satisfaction qui accompagnait chacune de ses victoires. Ce qu'il appréciait avoir le dessus dans tout rapport de force ! Olive, du fait de obligations qu'il avait envers elle, lui donnait souvent l'impression de chercher à être au-dessus de son autorité. Par l'ordre qu'il venait de lui donner, il la remettait à sa place, inférieure à la sienne. Elle n'avait pas le choix. Contester était inutile. Elle s'en rendit bien compte, puisqu'elle ne contestait plus ses directives. Elle pourrait toujours partir en quête d'une solution miraculeuse, il n'y en avait pas. Les deux verts et argents étaient liés par un pacte magique, et Morgan Ciallmhar rendrait l'âme, de la main de la jeune fille, car Tom en avait décidé ainsi. Qu'il était agréable de se sentir ainsi avoir une emprise totale sur le destin d'autrui ! Il appréciait cela d'autant plus qu'il pouvait ainsi être conforté dans l'idée qu'il restait maître du sien, quand bien même il avait pu avoir l'impression qu'il lui échappait, dernièrement.

Bien sûr, rien de réconfortant ne franchit la barrière de ses lèvres quand il vit Olive, minée par la révélation qu'il venait de lui faire, demeurer immobile et silencieuse. C'était ce qu'il voulait, qu'elle comprenne. Elle était sa captive, jusqu'à sa mort. Il n'était plus question pour elle de se donner des illusions de liberté, elle n'était pas libre, elle était son pantin et rien de plus.

"Nous en reparlerons plus tard."

dit-il comme s'il faisait mention de quelque chose de bien moins traumatisant que la mise à mort d'un de leurs camarades.

Et sur ces mots qui faisaient également office d'au revoir, il adressa à Olive un regard qui lui signifiait qu'elle pouvait disposer, tout en rassemblant lui-même ses affaires avant de quitter le cachot, qu'il débarrassa au passage de tous les sortilèges de protection qu'il avait mit en place. Voilà, la machine était en marche. Il avait bien conscience qu'un seul grain de sable pourrait facilement enrayer le mécanisme (et par grain de sable, il faisait bien sûr référence aux voyageurs), mais il était à présent plus confiant que jamais. La réunion qui venait d'avoir lieu ne faisait que l'affirmer dans ses certitudes : il allait pouvoir aller au bout de ses objectifs, et par l'intermédiaire de tous ces larbins qui venaient de lui jurer fidélité, il atteindrait enfin ses deux buts ultimes : le pouvoir et l'immortalité.
… Restait à se débarrasser des quelques gêneurs.

FIN

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