Insomnies ?! Non, je n'irais pas jusque là. Troubles du sommeil passagers ? Hum ... Oui, je pense que ça correspondrait mieux. Nan bon d'accord. J'avoue ! Je pense trop à mes B.U.S.E, à mon père, à mon frère, et ... Enfin, je pense trop quoi. D'origine j'ai la tête froide, je ne m'énerve pas et je ne perds pas mes mots. Mais avec les B.U.S.E qui approche, je suis tellement stressée que je n'en dors plus. Mais après tout ce n'est qu'un détail. Du moment que je révise, et que je travaille dur dans tous les cours sans exceptions, je ne vois pas pourquoi je ne les auraient pas. Enfin. On verra bien, chers camarades.

Je reste assise dans mon lit à contempler les étoiles à travers la fenêtre. Le ciel est drôlement bien dégagé et les étoiles se comptent par milliers. J'adore regarder les étoiles. Il est vrai que normalement, les élèves n'ont pas le droit de se balader dans les couloirs la nuit, mais ... Trop tard. Je suis déjà les pieds sur le sol, une veste sur les épaules avec des chaussures au pieds, prête à sortir. En tant que préfete, je devrait montrer l'exemple, je le sais parfaitement. Mais si les élèves respectent correctement le réglement, je ne vois pas pourquoi j'en croiserais. Il suffit d'un miaulement pour que je me retourne et trouve à mes pieds, mon chaton : Fluffy. Petit chaton court sur pattes, blanc tâché de couleur caramel. Lorsque je l'es vu à l'animalerie de mon quartier, j'ai craqué. Il était tellement mignon et de plus, il semblait m'appeler. Passons. Évidemment, je le pris et l'installa sur mon avant bras droit coller à moi et ma baguette dans la main gauche.

« Lumos. » Susurrais-je pour ne pas être entendu. Aussitôt le léger faiseau de lumière apparut, aussitôt je baissai ma baguette au plus près du sol afin de ne réveiller aucuns tableaux. Finalement, je me dépêchai de monter dans la tour car pour moi, plus vite je serai en haut, moins j'aurais de risques de me faire repérer.

« Voilà Fluffy. Nous y sommes. » Déclarais-je, après avoir lancer un nox. Je m'installai sur le sol et laissa Fluffy courir après les petits papillons de nuit. Quand je le regarde faire, je ris. Il est tellement drôle quand il sautille partout..

« Quel beau exemple de préfete nous avons là. » Je sursaute en me retenant de crier. Je me retourne, un jeune homme que je connaissais plutôt bien mais avec qui il était difficile de parler : Caleb.

-Je… Je ne la retrouve pas.
Des perles d’angoisse glissent sur mon front tandis que, en vain, je cherche cette boule dorée. Je ne sais pas à quoi elle est supposée me servir, je sais juste que j’en ai besoin, je sais juste que sans elle, je vais échouer. Mais rien n’y fait. Je fouille chaque parcelle de mon dortoir. Regarde dans chaque placard, fouille ma malle, inspecte le dessous de mon lit. Sans succès. La porte du dortoir s’ouvre. C’est Daniel, les bras croisés, il m’attend dans l’encadrement.
-Tant pis pour toi. Me fait-il. Viens où tu vas être en retard.
L’estomac noué, je cède à son invitation et quitte la pièce. Daniel n’est plus là. Je réalise que l’examen a commencé il y a plusieurs minutes déjà, je cours jusqu’à la grande-salle. À mon entrée, je m’attire tous les regards noirs de mes camarades, ainsi que du professeur Dumbledore, qui me toise avec une étrange suffisance, qui ne lui est pas familière. D’un geste de la main, il m’invite à m’asseoir au premier rang. À côté d’elle… Je m’exécute. Le stress et l’angoisse me la font presque oublier. Le sujet tombe. Je suis rassuré, je connais les réponses, elles circulent dans ma tête, piratent mon cerveau. Puis… je veux prendre ma plume dans ma trousse. Avant de réaliser que je n’ai ni trousse, ni plume à ma disposition. Dans la panique, j’ai tout oublié chez moi. Je regarde autour de moi. Tout le monde écrit, tout le monde semble inspiré. Tout le monde sauf moi. Mes yeux se lèvent vers l’horloge. Vingt minutes se sont écoulées, à une vitesse folle. Je regarde Pomona, mes yeux la supplient.
-Peux-tu me prêter un plume… s’il te plaît?
Elle me toise, me brûle le cœur, puis déclare, hautaine.
-Pourquoi? Les choses sont à leur juste place. Je suis tellement plus intelligente que toi. Tu ne vaux rien.
Je vois une lumière étrange s’échapper de sa trousse, je reconnais la boule dorée… Elle transperce mes yeux de lumière. Alors, je me réveille.

Le front couvert de sueur, mes yeux soudainement grand ouverts se posent sur le sommet de mon lit à baldaquin. Il me faut plusieurs minutes pour me rappeler à la réalité, pour reprendre mes esprits, et me débarrasser de ce cauchemar. Ce n’est pas la première foi que mes nuits sont ainsi hantés. Elles le sont constamment, ces derniers temps. Et je sais très bien à quoi cela est dû : l’angoisse. Je le cache au mieux, mais je suis quelqu’un de fondamentalement stressé. Je supporte mal les périodes d’examens. Je ne compte pas le nombre de crises d’insomnie que j’ai faite lors de ma cinquième année, durant la période qui précéda mes BUSE. Là, c’est encore pire, les ASPIC approchent, je sais que cet examen est déterminant pour moi. Et histoire d’ajouter à mon anxiété, le nouvel ordre formé par les chevaliers de Walpurgis accapare tout mon temps. Je m’éparpille, je me sens mal. Je n’ai jamais été doué pour gérer l’angoisse. Mon regard se pose sur mon réveil. Il est très tard. Ou très tôt. Autour de moi, mes camarades de chambrée dorment tels des bienheureux. J’envie leur capacité à gérer tous ce stress. La majorité de ce dortoir (je vise Daniel et Vincent) sont tellement loin de mon état d’esprit…

Je n’ai plus envie de dormir. Je ne peux pas rester dans ce dortoir, je risque de réveiller mes camarades. Je n’en ai pas très envie, qui plus est. Tout ce que je souhaite, à cet instant précis, c’est me dégourdir les jambes et prendre un peu l’air. J’essaye de faire le plus lentement possible alors que j’attrape les premiers vêtements qui me tombent sous la main, ma veste, et que je me dirige vers la salle de bains. Même si les chances de rencontrer quelqu’un à cette heure sont minces, elles ne sont ni minimes, ni négligeables, et je préfèrerais, si possible éviter d’être repéré au milieu des couloirs de Poudlard vêtu de mon pyjama. Je m’habille donc. Puis quitte une salle commune vide de monde. Comme j’aimerais qu’elle soit toujours aussi vide, calme et silencieuse! J’y passerais toute ma vie.

J’ai une idée précise de l’endroit où je veux me rendre. J’ai besoin de prendre de l’air. Et de la hauteur. Quoi de mieux pour cela que de me rendre au sommet de la plus haute tour de Poudlard? La tour d’astronomie, qui plus est, offre une vue magnifique sur les étoiles (c’est après tout son but), je devrais m’y sentir plus en paix, et peut-être qu’après mon excursion, je retrouverais le sommeil. Même si ça doit être au prix d’un exercice physique certain! Que de marches à monter! Mais en l’occurrence, un brin d’épuisement physique ne pourra que me faire le plus grand bien. Je suis presque en haut de la tour quand j’entend un rire.

J’hésite. Je songe d’abord à retourner sur mes pas. Je veux la solitude, et visiblement, je ne la trouverais pas ici, qui plus est, je ne suis absolument pas supposé me trouver là à cette heure de la nuit. Ce qui me décide à continuer tout de même, c’est le fait que je reconnais ce rire. Il appartient à Meywa. Le fait qu’elle soit préfète pourrait me faire hésiter. Mais même les préfets à cette heure sont supposés être dans leurs dortoirs. Par ailleurs, je sais bien qu’elle ne me dénoncerait pas, même si elle le devait. Ma relation avec Meywa est… particulière. Je n’avais pas l’intention de me lier d’amitié avec elle. Ni sa maison, ni son sang ne m’y invitaient. Mais, c’est un fait que je peux difficilement contester, il s’avère que je l’apprécie. Elle est intelligente, cultivée, et l’une des rares personnes capables en ce bas monde de vraiment m’amuser. Je pourrais dire que c’est mon amie, mais je ne le proclame pas, ne le dit pas haut et fort, le cache. Quand nous sommes seuls, je cède à la sympathie qu’elle m’inspire, et nous nous entendons bien, en d’autres circonstances, je ne lui adresse pas la parole. Je tiens à préserver ma réputation. Je ne sais pas combien de temps les choses tiendront ainsi, entre amours et amitiés impossibles, j’accumule les situations qui doivent inévitablement me conduire à d’infinis déboires sentimentaux. Mais en l’occurrence, nous sommes seuls, le masque peut donc tomber.

-Ce n’est pas très règlementaire de se balader dans le château à une heure pareille.

À m’entendre, on pourrait croire que je suis le préfet, et elle l’élève en faute, mais évidemment, je plaisante. Dans la mesure où j’en suis capable. Mon regard se pose sur son petit chat… Fluffy, je crois. Je souris légèrement en le voyant, il est adorable. Il existe une espèce de status quo qui veut que les garçons n’aient pas de chats, mais des hiboux, plutôt, plus pratiques, certes, mais bien moins adorables. Les garçon ne sont pas supposés aimer ce qui est mignon, comme si ça remettait en cause leur virilité. Je trouve ce chat mignon, mais du coup, je le garderai pour moi. Les bras croisés, j’attend sa réponse.

La nuit est tombée, le temps est frais mais le ciel très dégagé. Mais ceci, ce n'est qu'un simple détail. Mais un détail qui, pour moi, m'insite à me couvrir du frais afin de ne pas tomber malade. La raison est telle que je me retrouve tout de même en haut de la tour d'astronomie en compagnie de mon chaton. Il est vrai que je ne devrais pas être ici et pourrait très facilement avoir une retenue si on venait à me découvrir hors de mon lit à une heure parreille. Malheureusement, nous sommes en période d'examens et pour moi, c'est un grand stresse il faut dire. Enfin, premiers véritables examens depuis mon admission à Poudlard. Car c'est vrai, depuis ma première année nous avons eu moulte devoirs qui pouvaient être importants. Mais pour ce jour, les BUSE était encore plus importantes.

Habillée de mon pyjama ainsi que d'un peignoir et une bonne veste bien chaude. J'étais assise sur le sol, mon regard qui se lèvait vers les étoiles, puis vers Fluffy. Ce dernier lui, semblait être au paradis des chats, du moins, c'est ce dont il donnait l'impression.

J'étais tranquille et commençais à me sentir appaisé par toute ses étoiles et se silence. Silence qui peut être trop pessant pour certains, mais très réconfortant pour moi. J'étais tranquille jusqu'à se qu'une voix me sorte assez rapidement de mes pensées. Cette voix, je la connaissait que trop bien; Caleb Lestrange. Un serpentard que j'avais connu par une simple bousculade dans les couloirs. Mais à présent on s'entend assez bien. Raison pour laquelle, dès son arrivée, il me charit. Mais pour tout dire, il a raison. Préfete ou non, à cette heure-ci, je n'aie strictement aucunes raison ni excuse de ma présence ici. Sursautante, je me retourne légèrement en souriant puis regarde quelques instants Caleb.

« Sais-tu que je peux en dire autant pour toi ? » Finalement, je me relève doucement puis me dirige vers le serpentard. Fluffy courrant derrière moi, lorsque je m'arrêta, il me rentra aussitôt dans les jambes. M'abbaissant, je pris mon animal de compagnie dans les bras, puis curieuse, je lui demandai.

« Stressé aussi ? » Certes, la curiosité est un vilain défaut, mais dites-moi qui n'as aucuns défauts ?!

-Sais-tu que je peux en dire autant pour toi ?

J’hausse légèrement les épaules. Effectivement, il ne fait aucun doute qu’il est beaucoup trop tard pour traîner dans les couloirs, salles et tours de Poudlard, et avoir une bonne excuse pour le faire. Car en effet, il n’existait aucune excuse qui puisse justifier de traîner à cette heure-ci sur les plus hauts sommets du château, même la pire insomnie du monde. Mais je ne m’inquiète pas pour autant. Je sais que Meywa, toute préfète qu’elle est, ne me dénoncera pas pour mon écart de conduite, d’autant plus qu’elle n’est pas dans ses droits non plus, à cette heure-ci. Je m’attendais, par ailleurs, à ce qu’elle me retourne ma pique, c‘est bien son genre. Je dois avouer, et cela me surprend moi-même, que je commence à bien connaître la serdaigle. À force de conversations en solitaire comme celle-ci, au cours desquelles nous avons commencé à sympathiser sans que je m’y attende, j’en ai appris beaucoup sur son caractère et sa façon d’être. Et j’en suis venu à l’apprécier… ce dont je ne reviens toujours pas, étant donné qu’elle ne répond à aucun de ces critères qui pourraient m’inviter à vouloir sociabiliser avec elle.

-Stressé aussi ?

Aussi? Son propos m’étonne un peu plus… Je viens de décréter que j’en savais beaucoup du caractère de la jolie rousse qui me fait face, et voilà qu’elle me surprend. Je ne l’imaginai pas du genre à être… comme moi. À s’angoisser pour un rien, à stresser outre mesure… Je perçois plutôt Meywa comme une jeune fille calme, qui sait correctement analyser chaque situation, qui gère le stress des autres plutôt que de stresser elle-même. Car quiconque la connaît un peu sait que la demoiselle est une vraie mère-poule. Autant dire que j’en découvre encore à son sujet. Tant mieux, sans doute, je considère que se plaire à être en compagnie d’une personne passe par la découverte, en apprendre chaque fois un peu plus de l’autre. Une fois que l’on sait tout de cette personne, une part du mystère disparaît, l’intérêt de se trouver avec cette personne également

. Donc, Meywa est stressée également… C’est compréhensible. Elle est en cinquième année, donc elle a également un examen important à passer à la fin de l’année. Je me souviens sans problème des crises d’insomnie monstrueuses que j’ai fait durant la fin de ma cinquième année, angoissé que j’étais par l’approche de mes BUSE. Mais je suis un cas à part, je suis bien au-delà de la moyenne des sorciers quand il s’agit de stress, et aucun remède, même magique, n’a d’effets sur moi quand l’angoisse me saisit. Je suis en effet passé par à peu près toutes les potions anti-stress qui existent. Les résultats ont toujours été minces, ou alors les médicaments n’ont pas eu l’effet que j’escomptais : je me souviens de ce produit qui avait provoqué en moi une incontrôlable crise de fou-rires. Mon entourage n’en revenait pas, il faut dire qu’en temps normal, je ne ris que très rarement… quoi que Meywa ici présente ait déjà réussi, et il faut honorer cette victoire, à me faire rire aux éclats.

-Aussi? Il existe donc quelque chose capable d’angoisser Meywa Annlie?

Je ne précise pas au passage que je suis effectivement stressé. Je préfère détourner l’attention. Car quand bien même je suis constamment saisie de crises d’angoisses et suit rarement à l’aise en période d’examens, je fais au mieux pour que personne ne s’en rende compte. J’ai ma fierté, je ne tiens pas à ce que l’on moque mes incertitudes et mes difficultés. Alors même si Meywa m’a percé à jour, je tiens à garder la tête haute, à ne pas me laisser atteindre et à faire comme si de rien n’était. Qu’elle me confie ses angoisses, si cela peut m’empêcher d’avoir à affronter et à partager les miennes! Je suis d’ailleurs sincèrement curieux de savoir si Meywa est comme moi une dissimulatrice, car jamais je ne l’aurais imaginé stresser ainsi, quitte à faire des crises d’insomnies et à se promener dans le château au beau milieu de la nuit. En tous cas pas au même point que moi.