Invité
| #Sujet: Silencieusement ennuyante. [Libre] Dim 12 Juin - 15:53 | |
| Claquant sa langue contre son palais dans un élan de colère soudain et sans fondement Eva Hodge, élève en septième année dans la magnifique maison Serpentard, s'ennuyait. Elle aurait pu se rendre à la bibliothèque et essayer de se concentrer sur un de ses multiples devoirs en songeant qu'à la fin de l'année elle avait l'épreuve tant redoutée des ASPICs mais ça ne l'enchantait guère. Elle avait un tas de choses plus intéressantes et plus exaltantes à faire comme par exemple regarder les pigeons qui volaient dans le ciel ou admirer les fourmis qui avaient élu domicile dans la lisière de la forêt interdite même si il aurait fallu qu'elle se déplace. Quelque chose de tellement passionnant qu'elle serait, à l'heure qu'il était, en train de faire un somme oubliant alors tout jusqu'à son nom. Fascinant n'est-ce pas? Cette tendance à devenir ignorant lorsque nos yeux étaient fermés et que notre respiration se calait au rythme des vagues. Mais là n'était pas la question, remontant ses manches à la manière d'une mère de famille s'apprêtant à laver à la main toute la vaisselle d'un repas de quatre personnes Eva fronça les sourcils et éclata de rire.
La situation n'avait rien de comique. Elle était seule, debout, dans une salle vide qui ne servait plus à rien depuis longtemps et elle s'ennuyait ferme alors que les autres élèves devaient être entre amis à parler de la pluie et du beau temps pour se changer les idées. Quelque chose que Eva détestait. Du point de vue de la verte et argent les mots, les phrases ne devaient être dites que si elles avaient une quelconque utilité. En l'occurence, elle n'avait rien à dire à personne et personne avait quelque chose d'un minimum intéressant à lui faire part. Eva restait donc murée dans le silence à essayer de trouver quelque chose pour stimuler son esprit. Peine perdue, la jeune femme était destinée à attendre que le temps passe en se tournant les pouces, quelque chose qu'elle détestait, perdre son temps.
N'ayant donc rien à faire l'héritière des Hodge s'assit d'un mouvement souple sur l'une des chaises en bois qui meublaient cette salle presque déserte. Lorsqu'elle fut confortablement -tout est relatif- installée, les jambes croisées un sourire frustré sur les lèvres la septième année attrapa la première chose qui lui tombait sous la main. A sa gauche, sur une table, se trouvait un livre de potion, et plus précisément le livre de potions des quatrièmes années. Elle n'avait jamais pris la peine de l'ouvrir, si ce n'était en cours, lorsqu'ils devaient faire une potion et qu'il lui fallait donc la recette, c'est pourquoi il ne lui paraissait pas familier. Elle n'avait aucun souvenir rattaché à ce bouquin et elle n'en aurait sans doute jamais. Pourtant, alors qu'elle n'avait aucune raison de le faire, Ev' se mit à la feuilleter comme si il allait l'aider à passer le temps. Elle n'était pourtant pas une énervante admiratrice des chaudrons qui sautait de joie à l'idée de trouver quelque chose de nouveau à faire avec ledit chaudron. D'ailleurs, même si le temps passait (parce que le contraire était impossible) il ne passait pas plus vite que si elle se serait contentée de fixer les murs de l'école. Il y avait quelque de sinistre dans la façon qu'avait Eva de regarder les murs d'ailleurs. Comme si elle se demandait qui avait-on bien pu emmuré à cet endroit de Poudlard et qui on n'avait pas emmuré ce qui était bien dommage d'ailleurs.
Claquant une dernière fois sa langue contre son palais, tournant le page avec un ennui flagrant la jeune femme ne tiqua pas lorsque dix-huit heures sonnèrent. Elle savait que la plupart des élèves resteraient encore dehors malgré le froid que provoquait le mois de janvier. Cela leur donnait encore l'impression d'être en vacances. Grand bien leur fasse, pensa Eva avec résignation. Si ils tenaient à avoir les pieds sur terre le plus tard possible c'était leur problème, pas le sien et elle n'allait surtout pas s'en mêler. Au lien de ça elle continua de lire ce livre de potion alors que l'aiguille de l'horloge tournait toujours. |
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