Quand une carte tremble, c'est tout le château qui s'écroule | Christopher & Thésée

Quand une carte tremble, c'est tout le château qui s'écroule

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

La situation était vraiment catastrophique. Du moins, c’était ainsi que Thésée ressentait les choses, il avait l’impression que tout se cassait la figure, et que réussir à tout remettre en place allait demander un effort colossal. Le pire dans tout cela, c’était bien sûr ce qu’il s’était passé à Azkaban. Des prisonniers en fuite, pour certains d’entre eux très dangereux, ce n’était pas bon du tout. Thésée était prêt à parier que de nouvelles victimes n’allaient pas tarder à être dénombrées, et il fallait éviter tout cela à tout prix, mais ce ne serait pas simple.

Le bureau des Aurors n’avait pas eu besoin de ça pour être déborder, maintenant, il fallait en plus partir à la chasse aux criminels évadés. Heureusement, certains avaient été rapidement rattrapés, d’autres avaient eu la présence d’esprit de rester là où ils étaient. En même temps, pour ceux qui avaient des peines courtes, ou presque achevées, s’évader aurait juste témoigner d’une bêtise et d’un manque d’esprit affligeant. Azkaban changeait les gens paraissaient-ils, mais tout de même. Enfin, quoiqu’il en soit, pour tous ceux qui avaient été rattrapés dans leur fuite, et ceux qui restaient encore à attraper, la justice s’était mise d’accord pour rallonger leur peine, et pas qu’un peu. Thésée était d’ailleurs bien décidé à remettre tout le monde dans sa cellule le plus rapidement possible. Heureusement, il n’était pas seul, tout le monde était mobilisé, mais dans toute cette pagaille, ils avaient perdu Christopher, et ce n’était pas une bonne nouvelle.

Il n’avait pas été surpris par la nouvelle de sa complicité dans le fait que Pomona et les autres n’avaient pas reçu le baiser du détraqueur, étant donné que son ami le lui avait dit, et il est vrai que cela se serait su un jour ou l’autre, mais Thésée n’avait tout de même pas souhaité que les choses se passent ainsi. Christopher avait été suspendu, pour un temps indéterminé, et Thésée avait été choisi pour le remplacer. Il n’en éprouvait aucune gratification, parce qu’il n’aimait pas comment cela s’était fait.

Cependant, le boulot devait être fait, et il faisait donc de son mieux pour reprendre le flambeau, mais ce n’est pas pour autant qu’il en oubliait Christopher. Il avait été son supérieur durant des années, et quelqu’un que Thésée estimait beaucoup, mais en plus de cela, il avait été un ami. Thésée comprenait ses motivations, ce qui l’avait poussé à agir ainsi, et il ne le blâmait pas, avec le recul, Thésée aurait peut-être agi de la même manière. Après tout, par le passé, il était déjà passé outre les recommandations du Ministère pour agir selon ses principes. Il savait que l’homme avait été assigné à domicile, et avait été placé sous surveillance. Il ne pouvait rien contre ça, les ordres ne venaient pas de lui, mais de plus haut, cependant, il pouvait tout de même venir lui rendre visite. Arrivé devant sa porte, il sonna et attendit patiemment qu’on vienne lui ouvrir.

black pumpkin

S'il y a bien une chose de laquelle je serais bien mal avisé de me plaindre (dans une situation où on peut reconnaître que j'ai quand même de quoi... mais je ne vais pas dire que je ne l'ai pas cherché non plus), c'est du soutien dont je bénéficie dans les circonstances actuelles.

Alors que l'intégralité de ma carrière se voit remise en question par le fait d'un choix que je ne sais pas regretter pour autant, je pourrais aisément comprendre que l'on me tourne le dois, ou que l'on décide à tout le moins de prendre ses distances avec moi, mais ce n'est pas le cas du tout. Au contraire, même. Quand on affirme que c'est dans les situations les plus difficiles que l'on reconnaît ses vrais amis, c'est tout à fait vrai. Et mes amis sont des amis d'exception.

Henry et Hermès, notamment, qui viennent me voir très régulièrement. Bon, je crois bien que les deux culpabilisent un peu de ma situation, surtout Hermès, évidemment, mais je sais surtout que je pourrai compter sur eux quoi qu'il advienne, y compris dans ces moments plus compliqués. Certes, je savais que ni l'un ni l'autre ne risquaient de me reprocher une vérité qu'ils connaissaient déjà, mais j'ai également obtenu de sincèrement témoignages de confiance de la part notamment d'Aurors dont j'auurais tout ç fait compris la déception.

Quand on vient frapper à ma porte (ce qui est assez régulier. J'en connais qui doivent s'arracher les cheveux à consigner les insignes visites que je reçois, et je dois bien avouer que ce n'est pas pour me déplaire), je ne sais pas forcément à qui m'attendre, mais je suis ravi de trouver Thésée de l'autre côté de la porte. Dans le genre qui aurait tout à fait été en droit de m'en vouloir... Mais il a été compréhensif lorsque je lui ai appris toute la vérité, et il l'est encore aujourd'hui.

Je suis soulagée qu'il prenne les rênes à ma suite, pour tout dire. C'était une des choses qui m'inquiétait le plus au moment de ma destitution : que le bureau des Aurors tombe entre de mauvaises mains. Mais avec Thésée aux commandes, je ne me fais aucune inquiétude, je sais qu'il sera très largement à la hauteur de la tâche.

-Entre Thésée, je t'en prie, dis-je en lui laissant l'espace de pénétrer à l'intérieur avant de refermer la porte derrière lui. Comment vas-tu ? Comment ça se passe, au bureau ?

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Aux yeux de Thésée, il était normal de faire savoir à Christopher qu’il n’était pas seul. Il n’était probablement pas l’unique personne à être venue lui témoigner son soutien, après tout, Christopher était un homme très apprécié, mais l’Auror estimait qu’il n’y avait aucun mal à être un de plus. Sauf si Christopher en avait marre d’être constamment dérangé, mais si c’était le cas, il saurait le lui dire.

Pour l’heure, Thésée voulait surtout s’assurer que Christopher allait bien. Enfin, aussi bien que possible. Cela ne devait pas être facile comme situation. Tout ce qu’il avait fait, pour tenter d’arranger cette situation, de sauver des innocents, tout cela était presque balayé d’un revers de manche et il se retrouvait à devoir être considéré comme un ennemi, et on lui prenait quasiment tout ce qu’il possédait. Thésée aurait bien mal supporter être dans cette situation, raison pour laquelle il comptait bien tout faire pour venir en aide à son ami.

Et puis, au-delà de cela, Thésée trouvait important de le tenir informé de ce qu’il se passait au Ministère, et au bureau des Aurors. On le lui reprocherait peut-être mais il savait pertinemment que Christopher n’avait pas grand-chose à se reprocher, si ce n’est de ne pas avoir fait confiance au Ministère, mais le Ministère n’était pas aussi sûr qu’il voulait le faire croire. Thésée savait que Wilhelmina n’était pas du côté des Mangemort, mais d’autres personnes qui gravitaient autour d’elle n’étaient pas aussi irréprochables, et auraient pu avertir les mauvaises personnes du sauvetage des voyageurs bien avant aujourd’hui.

En bref, l’homme était là pour de nombreuses raisons. Professionnelles, amicales, personnelles… ce serait à Christopher de choisir ce dont il voulait le plus parler. Thésée ne lui imposerait rien. Il voulait que sa compagnie, et sa visite soient agréables. Il ne voulait pas lui rajouter du stress, ou du souci, il en avait bien assez comme ça.

-Entre Thésée, je t'en prie. Comment vas-tu ? Comment ça se passe, au bureau ?

Thésée entra, et ne fut pas surpris par les questions de Christopher. Lui-même aurait réagi de la même façon, si les rôles avaient été changés. Thésée voulait bien lui donner tous les renseignements qu’il voulait, même si malheureusement, les nouvelles n’étaient pas non plus fabuleuses. Le bureau des Aurors était sans dessus dessous. A cause du « départ » de Christopher, à cause de l’attaque d’Azkaban, à cause de tout ce qui était venu se rajouter à la masse de travail déjà considérable. Mais ils allaient faire face, ils n’avaient pas le choix.

« Je vais bien, et toi, tu tiens le coup pour le moment ? Ce n’est pas franchement la joie. Tout le monde est très affecté par ta mise à l’écart, et l’évasion des prisonniers a mis un coup au moral. Certains s’étaient donnés beaucoup de mal pour les arrêter, alors devoir recommencer en plus de tout le reste, ce n’est pas facile. Mais on va tenter de faire ce qu’il faut pour tenir la barre, et pour remettre ces évadés derrière les barreaux. Sans compter débusquer ceux qui devraient être à leurs côtés en cellule. Un projet bien ambitieux je te le concède, mais c’est pour ça qu’on est là, et il faut bien qu’on reste motivé, et confiants pour espérer y arriver. »

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Si je tiens le coup ? On me pose sans cesse la question, et je ne sais jamais exactement que répondre, car je ne sais jamais vraiment ce qu'il en est précisément. Non, je ne sais pas si je tiens vraiment le coup ou pas... il doit être encore un peu trop tôt pour que j'en ai la moindre certitude. Il y a encore trop d'incertitudes, trop de variables à prendre en considération. Alors non, je ne sais pas si je tiens le coup ou non. Je hausse les épaules pour commencer. Je n'ai aucune envie de me plaindre, il n'en est pas question, même...

Ce n'est pas le moment de se plaindre, ce n'est pas le moment de baisser les bras ou de se décourager. Je suis contraint de mettre un pas de côté, ça me pendait au nez dans tous les cas. Maintenant, il faut réussir à supporter les circonstances, c'est tout. Et pour les supporter, il faut tenir le coup. Alors oui, je n'ai pas le choix de toute manière. Aucun d'entre nous n'a le choix. Cela a toujours été comme ça, mais c'est plus évident encore à présent.

Je ne suis pas franchement étonné d'entendre le résumé que Thésée me fait de la situation, et qui est évidemment à la mesure de ce que je présumais étant donné les circonstances. J'apprécie de savoir le bureau des Aurors entre les meilleures mains possibles, je m'en veux en revanche de confier le département à Thésée dans l'état où il se trouve, et d'être dans l'incapacité, à mon échelle, d'améliorer un peu de l'évident remue-ménage que j'ai contribué à créer. Des intentions pures ne justifient pas les conséquences engendrées.

-C'est ce que j'espérais entendre, je réponds avec un fin sourire. Je regrette de t'avoir laissé le bureau dans ces circonstances. En revanche, je suis soulagé que tu sois celui qui prenne ma place. Dans ces circonstances, je vois difficilement qui aurait été capable de tenir la barre mieux que toi.

Y compris moi d'ailleurs. Et j'ai une très bonne estime de moi-même, ne vous y trompez pas, mais je ne pense pas que j'aurais forcément su jouer mon rôle convenablement pour autant. Pas aussi bien. Evidemment, c'est un défi de taille qui nous attend, et il va nous falloir nous en montrer dignes, chacun de notre côté de la barrière.

-Je ne vais pas pouvoir faire grand-chose dans ma position actuelle, mais je peux faire quoi que ce soit, tu sais que tu peux compter sur moi.

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Thésée n’avait pas non plus l’envie, ou l’intention d’infantiliser Christopher, il n’en avait pas besoin. Et même si sa situation était compliquée en ce moment, et le mot était sûrement faible, il restait un adulte capable de gérer sa situation. Mais Thésée voulait simplement lui montrer qu’il était là si besoin, quand bien même il n’était sûrement pas le premier à agir ainsi, et c’était tant mieux. Savoir que Christopher était bien entouré était important. Même si cela n’allait pas tout résoudre, au moins, cela lui permettrait peut-être de garder son moral à certain niveau satisfaisant.

En tout cas, Thésée n’était pas venu pour se plaindre. Il était évident que ce n’était pas simple à gérer pour lui. Tout se faisait dans une certaine précipitation, et il n’aimait pas vraiment la tournure que prenait la situation générale. Mais tout seul, il ne pouvait pas faire grand-chose, si ce n’est tenté d’œuvrer dans le bon sens, et attendre de voir comment les choses allaient évoluer. Mais il espérait tout de même qu’il serait rapidement possible de réhabiliter Christopher, puisque même s’il avait désobéi directement aux ordres, il n’avait rien à se reprocher, et avait toujours œuvré pour le bien.

-C'est ce que j'espérais entendre. Je regrette de t'avoir laissé le bureau dans ces circonstances. En revanche, je suis soulagé que tu sois celui qui prenne ma place. Dans ces circonstances, je vois difficilement qui aurait été capable de tenir la barre mieux que toi.

Thésée ne tirait aucun mérite de la situation actuelle. Il n’avait jamais espéré prendre la place de Christopher, ou du moins, pas de cette manière. Il tentait de faire tenir le bureau des Aurors debout, et ce n’était pas une mince affaire, il savait qu’ils avaient être passés tous au peigne fin, et que le Ministère allait être dans une paranoïa totale, et allait voir le moindre détail comme une preuve flagrante de trahison. Il allait donc se montrer vigilant, et il allait faire ce qu’il pouvait, mais il n’était pas vraiment certain de mieux faire que Christopher, il en doutait même largement.

« N’exagère rien. Tu as toujours été parfait pour ce poste, et c’est encore le cas maintenant, même si pour certains, ce n’est pas évident. »
-Je ne vais pas pouvoir faire grand-chose dans ma position actuelle, mais je peux faire quoi que ce soit, tu sais que tu peux compter sur moi.

Thésée s’en doutait, que Christopher se trouvait être un peu limité dans ses actions, et Thésée ne comptait pas non plus venir toquer à sa porte toutes les cinq minutes, mais il n’avait pas pour projet de le tenir écarté de quoique ce soit. Il avait toute confiance en lui, et il n’était certainement pas un ennemi. Alors le tenir au courant régulièrement de ce qu’il passait, et lui demander conseil parfois ne serait pas de trop, ce serait simplement la norme. Pour tout ce qu’il était, et tout ce qu’il représentait.

« Je n’en doute pas. J’essaierai de te tenir informé autant que possible de ce qu’il se passe à l’intérieur. »

black pumpkin

-Je n'ai pas dit que je n'étais pas le meilleur pour ce poste, je dis seulement que tu es le meilleur remplaçant possible en ces circonstances, je réponds avec un fin sourire.

Enfin, je le dis mais je ne le pense pas vraiment... Pendant longtemps, je n'ai absolument pas douté de ma légitimité. Il n'est pas dans ma nature de jouer les faux modestes, loin de là. Ceci dit, il faut quand même reconnaître que j'ai commis beaucoup trop d'erreurs. J'ai manqué de flair. Je ne conteste pas les raisons de mon renvoi, elles sont légitimes, même si je referais les choses exactement de la même manière si c'était à refaire. J'ai manqué de jugement, et c'est un tort qui ne peux définitivement pas être réparé autrement qu'en faisant un exemple.

Alors si je dis que Thésée est le meilleur remplaçant en ces circonstances, ce n'est ni pour me rabaisser moi, ni pour le brosser lui dans le sens du poil, mais parce que c'est le cas. Au moins sais-je qu'il est fiable, sérieux - mais aussi et surtout qu'il est dans le bon camp. Et dans les circonstances présentes, ce n'est pas le moins du monde une moindre qualité, c'est au contraire une chose que chacun devrait être.

Dans tous les cas, je lui redonne mon assurance de toute l'aide que je pourrais lui apporter, à distance. Ce n'est évidemment pas grand-chose, mais je dirais que c'est tout de même mieux que rien. Quant à Thésée, je ne doute pas de sa détermination et de sa bonne volonté. Pour ne pas dire que j'y compte plus que largement à l'heure actuelle. Elles nous seront beaucoup trop précieuses, sans l'ombre d'un doute.

-Je compte sur toi pour cela.

Même s'il n'est pas le seul à m'avoir promis de me tenir informé de tout ce qui pourrait bien se passer en interne, je confirme que pouvoir disposer de plus d'un seul son de cloche relève du privilège absolu à l'heure actuelle et doit être considéré comme tel. Je ne dois rien négliger, je ne dois rien laisser au hasard, et c'est une chose dont j'ai tout à fait conscience. Je ne peux avoir aucune sorte de doute à ce sujet. Je dois faire ce qui est le mieux, et ne passer à côté d'aucun détail.

-J'imagine que pour le moment, tu n'as rien à m'apprendre de particulier sur ce qui se passe en interne ?

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-Je n'ai pas dit que je n'étais pas le meilleur pour ce poste, je dis seulement que tu es le meilleur remplaçant possible en ces circonstances.

Thésée ne savait pas s’il était le meilleur remplaçant, on trouvait toujours meilleur que soit un jour ou l’autre, mais il faisait de son mieux, en tout cas. Il n’avait pas envie de plomber le service qui n’était déjà pas au mieux de sa forme. Il faisait en sorte de faire le job, et il espérait que ce serait suffisant. Ce qu’il souhaitait surtout, c’était que les choses reviennent à la normale rapidement. Il ne suffisait pas de le vouloir pour que cela se produise, mais il allait travailler en ce sens. Beaucoup de personnes pâtissaient de la situation, Christopher en faisait partie, mais il n’était pas le seul.

En tout cas, il était touché de voir que de toute évidence, Christopher avait confiance en lui pour la suite des choses, et pour le remplacer. Il comptait faire de son mieux, et faire en sorte qu’il ne change pas d’avis. Thésée avait toujours eu beaucoup de respect et beaucoup d’admiration pour Christopher, il était donc normal qu’il tente de suivre ses pas, même s’il avait commis des erreurs pour certaines personnes, il avait été un réel exemple en tant qu’Auror pour beaucoup d’autres.

-Je compte sur toi pour cela.

Le sorcier hocha la tête. Il savait que tout été un peu plus bouché au Ministère au niveau des informations qui circulaient, et Christopher n’allait pas pouvoir aller et venir comme bon lui semblait, alors il allait avoir besoin de quelqu’un pour lui transmettre certaines informations. Thésée lui dirait tout ce qu’il savait, parce qu’il n’avait aucun intérêt à lui cacher quoique ce soit, et qu’il avait toute confiance en lui.

-J'imagine que pour le moment, tu n'as rien à m'apprendre de particulier sur ce qui se passe en interne ?

Il ne s’était pas passé grand-chose en même temps. Chacun tentait de retrouver ses marques, de reprendre confiance et de ne pas trop faire de vagues. Le contexte était compliqué pour tout le monde, et dépassait un peu chacun de ceux qui travaillaient au ministère. En même temps, l’affaire était très importante, et avait un impact sur chaque sorcier, et pas que.

« Non. Tout le monde se regarde un peu en chien de faïence. Tout le monde est un peu inquiet et se persuade que son voisin de bureau est un traitre et un espion. Je pense qu’il va y avoir pas mal de ménage dans les prochaines semaines, pas forcément justifiées ceci dit. Est-ce que tu penses qu’il y en a d’autres chez les Aurors ? »

black pumpkin

J'ai toujours aimé avoir des yeux et des oreilles partout. C'était ce qui avais fait, du moins l'avais-je présumé avant de me remettre sérieusement en question, que j'étais un Auror compétent, et que mon titre de directeur du département n'avait pas été volé mais bien mérité. La vigilance devait être constante, et rien ne devait être laissé au hasard. Mais bien évidemment, les événements se sont nettement bousculés, et la donne a radicalement changé. Avoir des yeux et des oreilles partout reste ma volonté, prétendre que j'en ai été capable, en revanche, est une démarche bien orgueilleuse, et qui ne va pas de pair avec tous les aspects sur lesquels je me suis fourvoyé. On pourra dire que ce n'est pas grand chose en comparaison de ma très longue carrière, je ne suis pas d'accord.

Alors oui, les vieux réflexes ont la vie dure, et je veux toujours savoir ce qui se passe au sein de mon bureau. Certes, ce n'est plus mon bureau à proprement parler, mais le jour n'est certainement pas encore venu où je serais capable de le considérer autrement. Bien sûr que le bureau des Aurors est mon bureau. Et cela restera ainsi pour longtemps encore, c'est une certitude. Je veux donc prendre la température et en apprendre davantage par l'intermédiaire de Thésée.

Il m'apprend en effet que pour le moment, la situation n'est pas heureuse et qu'il n'y a pas grand-chose à rapporter. Rien d'étonnant à ce que tout le monde se regarde en chiens de faïence : dans de telles circonstances, la défiance est bien évidemment de mise, plus qu'en n'importe quelle autre.

-L'ennemi aura réussi cela. Instaurer un climat de défiance et de paranoïa, c'est tout naturellement nous diviser, je résume dans un soupir.

Diviser pour mieux régner. J'ai rapidement compris que c'était définitivement là un art dans lequel Thésée Dragonneau ne manquait pas d'exceller au plus haut point.

-Je ne présume plus de rien, et encore moins de mon instinct ou de ma capacité à débusquer les traîtres quand j'en ai sous les yeux. Mais je pense en effet qu'il est très probable que notre ennemi ait disposé plus d'un pion au sein du ministère. Si ce n'est au bureau des Aurors en lui-même, l'entièreté du ministère est quoi qu'il en soit sclérosé, et c'est un vrai problème.

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L’ambiance au Ministère n’était pas des plus chaleureuses ces derniers temps. Bon, elle ne l’avait jamais réellement été, mais il était apaisant que tout le monde puisse travailler dans de bonnes conditions, sans une atmosphère pesante et suspicieuse. Là, chacun suspectait son voisin d’être son ennemi, d’être un traître, alors cela n’arrangeait strictement rien. Mais bon, il fallait faire avec. Il n’était pas la peine d’alimenter ce genre de climat, et le mieux était encore de faire abstraction, et d’espérer que cela passe rapidement. Une enquête sur chaque membre du Ministère ne pouvait pas être faîte, cela prendrait bien trop de temps, et il n’y avait pas les moyens nécessaires pour le faire, encore que, ce n’était pas Thésée qui décidait de ce genre de choses évidemment, mais il serait étonné. Par contre, il pouvait toujours tenter de démêler le vrai du faux au niveau du Bureau des Aurors.

Thésée n’avait pas envie que de nouveaux traitres soient découvert parmi ses collègues, même si en soit, il n’avait pas vraiment de moyen de les démasquer, à moins de passer par des moyens pas vraiment légaux… enfin, c’était une autre histoire. Quoiqu’il en soit, il comprenait que Christopher ait envie de garder un pied dans le Ministère avec tout ce qu’il se passait, il ne pouvait pas simplement tout ignorer.

-L'ennemi aura réussi cela. Instaurer un climat de défiance et de paranoïa, c'est tout naturellement nous diviser. Je ne présume plus de rien, et encore moins de mon instinct ou de ma capacité à débusquer les traîtres quand j'en ai sous les yeux. Mais je pense en effet qu'il est très probable que notre ennemi ait disposé plus d'un pion au sein du ministère. Si ce n'est au bureau des Aurors en lui-même, l'entièreté du ministère est quoi qu'il en soit sclérosé, et c'est un vrai problème.

L’analyse de Christopher était plutôt juste, mais ça n’avait rien d’étonnant. Il n’avait pas été à la tête du bureau des Aurors tout ce temps pour rien, il avait de véritables qualités et compétences. Mais en soit, la situation avait tout de même quelque chose d’alarmant. Le Ministère était un lieu corrompu, et pas seulement par les Mangemorts. Par un peu tous ceux qui en avaient besoin, et qui avaient le moyen de le faire, seulement, il était difficile de lutter contre ça. Mais la certitude qu’il avait, c’était que l’actuelle Ministre ne l’était pas, corrompue, et c’était un avantage, même si cela pouvait aussi la mettre en danger.

« Oui, c’est bien analyser. Chercher un par un ne serait sans doute pas très utile, et cela prendrait trop de temps. Je ne sais pas vraiment s’il y a quelque chose à faire, si ce n’est rester vigilant sans tomber dans la paranoïa. »

black pumpkin

En matière d'analyse, je crois que je ne m'en sors pas si mal. J'affiche un sourire faussement modeste quand mon interlocuteur admet que je ne m'en tire pas si mal à ce titre. Je veux bien admettre que je manque parfois sérieusement de jugement vis-à-vis des personnes à qui je n'aurais pas dû accorder ma confiance (et ça m'a largement fait défaut), mais à bien y regarder, je veux penser que je ne m'en sors pas si mal au bout du compte. C'est même tout le contraire, et c'est avec une distance satisfaite que je prends conscience de ce qui reste dans mes cordes et de ce qui ne l'est pas. Quand on a le sentiment de tout perdre, il ne faut jamais oublier à quoi se raccrocher, ces éléments complexes et en même temps précieux qui à leur manière savent faire toute la différence.

-Chercher un par un prendrait probablement du temps, mais je ne pense pas que ce soit une solution à exclure trop rapidement... De même qu'il est presque impossible de ne pas faire preuve d'une certaine défiance auprès de chacun... Je ne dis pas que porter un jugement sévère et individuel sur tous ceux que nous rencontrons soit une solution que l'on puisse qualifier de probante ou d'efficace, mais j'ai le sentiment que nous n'avons pas trop le choix.

La paranoïa n'est pas bonne conseillère, mais à force de m'exhorter à une certaine souplesse d'esprit, j'ai commis des erreurs impardonnables, et je ne sais pas passer outre ces dernières. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était, et je ne peux pas non plus prétendre que ce n'est pas grave ou que je peux consentir à passer outre un constat comme celui-ci.

-On ne peut pas se contenter de se dire qu'il n'y a rien à faire, pas dans des circonstances aussi graves. Si des situations exceptionnelles exigent des mesures drastiques, et bien soit... Nous n'avons pas le choix.

Suis-je trop catégorique dans mon propos ? J'ai tendance à le croire et à le constater, mais je ne me vois pas dire ou faire autre chose, il est évident que la situation nous échappe, mais si nous voulons qu'elle cesse de nous filer entre les doigts, il va nous falloir non montrer plus... radicaux.

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La situation était loin d’être simple. C’était peu de le dire, et la situation de Christopher l’était d’autant plus. Mais c’était tout de même bon de voir qu’il ne se laissait pas abattre et qu’il avait toujours cette combativité qui l’animait. C’était très important. Néanmoins, il est vrai qu’il y avait de nombreuses problématiques à régler. Au sein du Ministère, du bureau des Aurors, et même au-delà. Car tout le monde était concerné par la menace, à différents degrés, même les moldus, même s’ils n’en avaient aucune idée. Il était donc important de garder la tête froide et les idées claires pour être le plus efficace possible et trouver de réelles solutions, ou du moins des alternatives pouvant faire avancer les choses, ce serait déjà très bien.

-Chercher un par un prendrait probablement du temps, mais je ne pense pas que ce soit une solution à exclure trop rapidement... De même qu'il est presque impossible de ne pas faire preuve d'une certaine défiance auprès de chacun... Je ne dis pas que porter un jugement sévère et individuel sur tous ceux que nous rencontrons soit une solution que l'on puisse qualifier de probante ou d'efficace, mais j'ai le sentiment que nous n'avons pas trop le choix.

Oui, ils n’avaient pas des dizaines de solutions à portée de main, et il était difficile de savoir à qui on pouvait faire confiance. Néanmoins, Thésée n’était pas certain que se méfier de chaque personne soit une bonne solution. Il ne dirait pas que son instinct était implacable, la vie lui avait plusieurs fois prouvé que ce n’était pas le cas. Mais faire une enquête individuelle pourrait vraiment s’avérer fastidieux. Même s’il serait bon de faire une enquête approfondie sur les membres du bureau des Aurors. Afin de vraiment savoir avec qui on pouvait travailler, et qui on ne pouvait pas.

« Le problème c’est qu’à trop douter de tout le monde, on peut vite se retrouver isoler. Et cela n’en sera que plus simple pour notre ennemi. Même si évidemment, à ce stade, on ne peut pas se permettre la confiance aveugle. Il faudrait voir à commencer par un cercle réduit, pour ensuite élargir. »

Ce ne serait pas simple, mais cela valait peut-être le coup d’être tenté. Mais en tous les cas, il ne fallait pas rester seul, et se dire que tout le monde était un ennemi potentiel. Quand bien même il y avait une part de vérité, être seul c’était se mettre en danger, parce qu’on était vulnérable. Et ne compter que sur soi-même finissait toujours par avoir des limites.

-On ne peut pas se contenter de se dire qu'il n'y a rien à faire, pas dans des circonstances aussi graves. Si des situations exceptionnelles exigent des mesures drastiques, et bien soit... Nous n'avons pas le choix.

Thésée trouvait que Chirstopher était un peu radical pour le coup. Mais il pouvait le comprendre. Après ce qu’il venait de vivre, c’était compréhensible qu’il veuille se diriger vers des solutions comme celle qu’il proposait. Il n’avait pas complètement tort, évidemment, et cela faisait sens, mais il serait peut-être bon de tempérer quelque peu les choses, du moins pour le début.

« Il y a toujours quelque chose à faire. Mais il faut tout de même faire attention avec les mesures drastiques, mêmes avec les meilleures intentions n’excusent pas tout. Mais bon, il faut bien commencer par quelque chose, de toute façon. »

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