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 L'heure du bilan + Eve

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Nobby Leach
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Message#Sujet: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeDim 16 Avr - 1:54



L'heure du bilan
Eve et Nobby
Lorsque la sonnette retentit, tôt dans la matinée, par ce matin de janvier glacial, Nobby Leach ne s’attend certainement pas à ce que ce soit Eve Talbot. A force d’être ignoré, il ne comptait plus sur sa visite, pensant qu’elle allait continuer à se défausser. Ce n’est pas faute de lui avoir écrit, ni d’avoir attendu qu’elle vienne, pesté qu’elle le plante comme ça après sa réponse, avoir attendu au QG de la Résistance, interrogé les autres et être allé sonner chez elle. Mais Eve n’était nulle part. Ca ne lui a même pas permis de voir Hawthorn Avery, qui semble habiter là aussi. Bien dommage, car il aurait aimé en savoir plus sur cette histoire de bagarre avec Rafael O’Riordan, qui lui semble bien louche… mais non. Le directeur de la police magique n’a rien vu de particulier ni rencontré personne. Les jours, puis les semaines, et puis finalement presque deux mois ont passé. Entre ses enquêtes qui piétinent, les affaires courantes de la police magique, la résistance et l’ambiance glaciale au ministère, sans parler de sa vie de couple et de ses inquiétudes pour sa propre nièce, Nobby a gardé dans un coin de la tête l’idée d’aller fouiner côté moldu, car Leach est un homme têtu. Mais lui-même sait que cela sera pas facile : il faudrait savoir où vit Callahan, parce qu’il est presque sûr que Eve est avec lui. A vrai dire, il espère que c’est ça et pas autre chose, car son hibou n’était pas très rassurant…

Lors ouvre la porte pour tomber sur la rousse, Nobby est donc presque étonné. Il s’attendait à voir un de ses hommes ou Robin, à la rigueur… « Ah ! Tu t’es rappelée que j’existais ? Pas trop tôt… » Ce n’est pas le genre de Nobby d’être amer, mais la rousse pousse le bouchon un peu loin. La bise matinale qui souffle le dissuade cependant de continuer. S’ils doivent avoir une conversation orageuse, autant que ça soit à l’intérieur et assis. Leach tient à conserver la respectabilité qu’il a durement acquise et le voisinage cossu serait prompt à s’imaginer des choses sur son compte s’il le voyait en compagnie de cette jeune femme qui pourrait presque être sa fille. Ensuite, s’ils doivent parler de la résistance, mieux vaut entrer. Et puis toute tentante que soit l’idée de claquer la porte au nez de Eve juste pour lui apprendre à être moins ingrate envers lui, Leach n’y a pas le cœur. Il a beau être en rogne, ce n’est pas un mauvais bougre : il ne parviendra pas totalement à oublier qu’il apprécie Eve. Alors il s’efface pour la laisser passer et désigne son hall d’un coup de tête impérieux. « Entre. »

La porte est à peine refermée que le bal des questions commence. « Est-ce que tu peux m’expliquer ce qui t’as pris ? » Le moins qu’on puisse dire, c’est que Nobby est aussi indigné qu’il est perplexe. « Non seulement tu mens, tu protèges volontairement ce type, et puis tu disparais ! Pour rester avec lui, je suppose ? » Vraiment, il ne comprend pas ce que Eve trouve à ce type. Au-delà même du fait qu’il soit un criminel, ce qu’il ne peut approuver, il l’a laissée en plan alors qu’elle était enceinte et il n’était même pas là, alors qu’il aurait du être le premier à être son chevet, pour la soutenir. C’est bien la preuve que c’est un minable qui lui est nuisible. Comment est-ce qu’elle a pu lui pardonner ? Il lui a probablement retourner le cerveau, ce n’est pas possible autrement. Ca tient de la tragédie, pour Leach. Pourquoi est-ce que les jeunes filles fondent toujours pour les mauvais garçons ? La question vaut autant pour Eve que Xena, et surtout – et peut être plus encore parce que c’est sa nièce - pour Robin, parce que Rafael O’Riordan ne vaut pas mieux, dans son esprit, que son patron. Leach est peut être devenu un peu conservateur. C’était sans doute inévitable vu son âge et le fait qu’il soit flic. « Et puis parlons-en de ton “j’essaierais de venir te voir”, tiens, tant qu’on y est ! Tu sais quand c’était ? En novembre ! Je me fais un sang d’encre depuis des semaines ! On n’a pas besoin de ça en ce moment, Eve, par Merlin ! » S’il se fait vaguement accusateur, c’est bien parce qu’il s’attendait à plus de maturité de la part de la rousse. Elle est certes bien plus jeune que lui, mais la journaliste lui a toujours semblé quelqu’un de fiable et de conscient des enjeux concernant la résistance. Si elle est solitaire, elle n’est pas du genre à disparaitre non plus sans qu’on ne puisse plus compter sur elle. Surtout alors que ça va aussi mal en ce moment, avec la mise en cause de Christopher dans l’évasion des voyageurs, des mangemorts en libertés, et pas vraiment de plan – sinon prouver la culpabilité de Jedusor dans les différents attentats mais c’est un plan qui piétine parce qu’on lui met des bâtons dans les roues et qu’il n’a pas le quart de commencement de début de preuve. Dans cette configuration, toute inquiétude supplémentaire est malvenue. Ce n’est pas pour la culpabiliser, mais il estime que Eve devrait le savoir et être plus responsable. « Qu’est-ce qui te prend à la fin ? Tu n’es plus une gamine, que je sache ! » Au-delà, il est furieux précisément parce qu’il a déjà du gérer les conséquences des actes de Finn Callahan. Parce qu’il a aidé Eve, lui, et qu’il était le seul à être là. Alors oui, Nobby trouve qu’il est bien mal remercié lorsqu’elle lui ment pour couvrir ce type qui ne le mérite et ne la mérite pas elle, et lorsqu’elle cesse de donner signe de vie… « Tu… »

Sa tirade est interrompue par Rebecca, qui semble intriguée par ce visiteur qui se fait agonir de reproches : « Oh ! Eve ! Trop bien ! Tu m’as manqué ! » Becca est prompte à s’attacher aux gens mais quoique l’idée n’ait pas tenue d’une évidence, la rousse a semblé bien s’entendre avec la fille de Nobby lorsqu’elle était en convalescence chez eux, si bien qu’elle est rapidement devenue l’une des favorites de la petite fille. La voilà donc lancée à raconter tout un tas de choses d’enfants à Eve. Leach doit mettre le hola avec un sourire légèrement forcé : « Bonne idée, ma chérie, si tu allais faire un dessin pour Eve justement ? »

Une fois la petite fille installée au salon, il se tourne vers la journaliste : « Viens. Tu veux un café, un thé ? » Sans l’attendre ni se soucier qu’elle le suive, il retourne vers la cuisine. Hors de question de montrer qu’il s’est un peu adouci. Il ne faut déjà pas être grand clerc pour le comprendre de toute façon. Nobby a déjà dit qu’il s’était inquiété, ce qui est déjà l’aveu en creux qu’il y a plus de peur que de colère réelle chez lui.

Sans la regarder, concentré sur la cafetière, il devance une question : « Jill est au travail. C’est mon jour de repos. » On doit être dimanche, réalise-t-il. Tout le monde est de repos et son explication doit être étonnante pour le reste du monde, pour qui le repos dominical est normal. Pour Nobby, c’est exceptionnel. Il reste toujours sur le qui-vive, car on peut toujours l’appeler si bien qu’au final, Eve a de la chance de le trouver ici. Néanmoins, si tout va bien, ils devraient avoir le temps de discuter, ce que le policier a bien l’intention de faire.

Les tasses servies, il s’assoit en face d’elle pour l’examiner d’un œil inquisiteur. « Tu n’as pas l’air d’aller trop mal. Je veux dire, par rapport à ce que tu m'écrivais dans ta lettre. Ca s’est arrangé ? Tu vas mieux ? » Elle a l’air fatigué, mais à la réflexion, Leach a toujours connu Eve comme ça. Il espérait simplement que ce ne soit pas quelque chose de plus grave, comme une autre fausse couche. Il n’est pas sûr qu’elle s’en remettrait. Sans aucune transition, il ajoute : « Maintenant tu m’expliques. Parce que j’avoue que je ne comprends ni ce que tu fais, ni ce que je t’ai fait moi pour être traité comme ça. » Ce n’est pas un interrogatoire, mais ça n’est pas non plus une discussion négociable. C’est aussi le mieux qu’elle obtiendra de lui : une chance de s’expliquer.
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Eve Talbot
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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeMer 24 Mai - 22:48

❝ Nobby & Eve❞L'heure du bilanFaire l’autruche ? Oui, ça pourrait ressembler à Eve. N’est pas Gryffondor ou Poufsouffle qui veut? Foncer tête baissée dans les problèmes ? Très peu pour elle. Or, à l’instant où elle a reçu la lettre de Nobby lui intimant de venir lui donner des explications séances tenantes, celui-ci est devenu un problème. Ce n’est pas fort charitable pour cet ami au grand cœur qui l’a aidée dans un moment de dénuement. Autant dire que sans lui, les suites de son agression auraient été plus difficiles à gérer que prévu. Non, Nobby n’est pas vraiment un problème. Ça serait méchant et injuste. Par contre, on peut dire qu’il tombe particulièrement mal. Avec un début de grossesse haut en couleur, Eve ne s’est pas senti la force de confronter le chef de la police magique. Un traitement injuste mais nécessaire puisque, comme Finn n’a cessé de le lui répéter, son bien-être doit passer au premier plan au moins pour un temps.

Il n’empêche que, deux mois plus tard, un dimanche neigeux de janvier, la jeune femme n’en mène pas large alors qu’elle se trouve sur le pas de la porte de son ami. Difficile de savoir quand celui-ci sera chez lui mais Robin, bien qu’elle n’ait pas vraiment compris comment Eve pouvait connaître Nobby, lui a indiqué que son oncle était plus susceptible de se trouver à la maison le dimanche, quand sa femme était de garde. Sans surprise, la petite Poufsouffle a tapé juste et c’est un Leach à la mine très acide qui vient lui ouvrir la porte. Si elle ne se sentait pas si fautive, son air pincé la ferait presque rire. Pourtant, elle garde une mine sérieuse, bien consciente qu’elle mérite tout reproche qu’il pourrait lui faire. Entrant à sa suite, elle n’ôte pas le lourd manteau dont elle est recouverte. A la suite du policier, elle le suit dans le hall d’entrée. Ils n’ont pas le temps de faire plus de quelques pas que le déluge de questions et de reproches commence.

Même si elle avait voulu répondre, Eve n’aurait pas su tant le policier enchaîne les reproches. Finn, bien entendu, n’est pas épargné et la jeune femme ne peut pas vraiment en vouloir à Leach. Le mafieux, de par ses occupations, n’est déjà pas dans les petits papiers de l’ancien Gryffondor. Autant dire que son attitude pendant la première grossesse d’Eve n’avait certainement pas de quoi en faire son nouveau favori. Sagement, elle se dit que c’est une bonne chose que Robin n’ait pas encore eu l’idée, toute enthousiaste qu’elle est, de vouloir présenter Rafa a son parrain. Le pauvre, songe-t-elle avec une certaine pitié, il vaut mieux qu’il enchaîne une seule mauvaise nouvelle à la fois.

Ce qui pourrait menacer de devenir une litanie si elle le laissait faire est rapidement interrompu par une petite voix que la jeune femme connaît bien. Avec un sourire, elle se détourne donc du père pour embrasser sa fille qui s’est entichée d’elle lors de son bref passage chez les Leach.

- Rebecca, regarde-toi, s’exclame-t-elle avec un sourire affectueux. Tu as encore grandi ! Je parie que tu seras aussi grande que ton papa à ce rythme là.

Heureuse à l’idée d’avoir retrouvé la jeune femme et un interlocuteur neuf, l’enfant se met à lui expliquer ses dernières péripéthies comme seul un enfant de son âge peut le faire. Curieusement, Eve l’écoute avec plus de patience qu’elle n’en aurait eu l’habitude, se demandant si l’enfant qu’elle porte, lui aussi, viendra la trouver avec autant d’enthousiasme pour lui raconter les petits évènements du quotidien. C’est Nobby, qui n’en a pas tout à fait fini avec elle, qui interrompt sa fille, l’invitant à aller se distraire dans le salon tandis que les grands continuent leur conversation (ou séance de remontrances selon le point de vue) dans la cuisine. Eve emboîte le pas à Nobby en silence et s’assied, enlevant sa veste alors qu’il a le dos tourné.

- Un café, ça sera très bien. Merci.

Etrangement, Eve est plus sereine qu’elle ne l’aurait cru. Les nausées matinales sont un lointain souvenir - ou presque - elle est désormais mieux installée dans sa grossesse, toujours inquiète et impatiente à la fois mais les choses lui semblent plus réelles, plus concrètes et ça lui donne  la force d’affronter Nobby.

- C’est ce qu’on m’a dit, répond-elle tranquillement sans mentionner qui lui a dit, alors que Nobby explique, comme une excuse, pourquoi est-ce qu’il se trouve chez lui un dimanche après-midi. Je ne voulais pas aller jusqu’à ton bureau. Ça aurait fait jaser.

Elle aurait pu venir plus tôt aussi. Il ne tardera probablement pas à lui redire et à ça, Eve n’aurait pas grand chose à dire pour sa défense. Une fois la tasse de café en main, Eve en boit une gorgée et répond avec un sourire sincère :

- Je vais bien, vraiment. Tu n’as pas à t’inquiéter. Je dirais même que je vais mieux que la dernière fois que l’on s’est vu.

Et elle ne ment pas. Eve a toujours mis sa santé de côté. Rien ne comptait outre le résultat de ses missions. A présent, tant bien que mal, sous les recommandations de Finn, Matthew, son oncle, Rafa, Liam ou encore Santina qui veille au grain, elle doit faire attention à elle et l’enfant qu’elle porte. Plus de repos, une meilleure nourriture, moins de stress, moins de danger. Un mode de vie étrange pour cette femme pour qui le mot repos ne veut pas dire grand chose.

- Je n’ai pas vraiment d’excuses Nobby. Tu n’as rien fait de mal et en réalité, je dirais même que je m’excuse de t’avoir laissé dans le vide aussi longtemps. J’avais juste des choses à régler et je voulais prendre le temps d’être en phase avec moi-même. Je ne voulais pas qu’on remette en cause mes décisions.

Ne sachant pas vraiment comment dire les choses, elle se lève pour montrer ce qui était caché, à quatre mois, son ventre n’est pas extrêmement développé mais pourtant, on ne peut pas s’y tromper avec son pantalon et le pull qui couvre un petit ventre qui commence à rebondir un peu.

- Il y a des choses qui ont changé et j’avais besoin d’un peu de temps.
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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeMar 30 Mai - 23:56



L'heure du bilan
Eve et Nobby
Vu les circonstances et le contexte peu favorable à la Résistance, effectivement, mieux vaut qu’on ne les voit pas ensemble, surtout au ministère. Leurs ennemis sont partout et ils auraient vite fait d’en profiter. Nobby le sait, mais reconnaitre à Eve d’avoir eu une idée intelligente, dans cette histoire, ce serait déjà la dédouaner. Le flic s’y refuse, trop vexé de s’être inquiété pour rien et de ce méchant coup qu’elle lui a fait en lui mentant. Leach est sur ce point très Gryffondor. Il n’aime pas les entourloupes et les coups fourrés. En plus, ça témoigne d’une certaine ingratitude qu’il a du mal à avaler, même s’il aurait aidé la rousse quoiqu’il arrive.

Cependant, malgré tout, il s’est un peu adouci. Oh, la jeune femme n’en a pas fini avec Nobby, au contraire. Mais son coup de colère initial étant passé, Leach est capable de tenir une conversation sur un volume normal. Et puis c’est l’inquiétude qui parlait, aussi. Maintenant qu’il a Eve devant lui, il sait au moins qu’elle n’est pas manipulée par Callahan au point de ne plus jamais venir le voir, qu’il ne lui interdit pas de se déplacer, ou quoique ce soit d’autre qu’on pourrait imaginer venant d’un mafieux versant dans l’illégalité la plus crasse et capable de se tirer en abandonnant derrière lui sa copine enceinte sans même lui proposer de l’épouser.

S’il était honnête et disposé à discuter, le directeur de la BPM reconnaitrait même que Eve a effectivement l’air moins déprimée et moins malade que la dernière fois où ils se sont vus, malgré quelques cernes. Dans sa vie, Nobby a vu assez de victimes pour savoir reconnaitre quelqu’un de traumatisé, ce qu’était la journaliste à ce moment là. Et il est assez observateur pour noter qu’elle a effectivement l’air d’aller mieux. Les joues moins creusées, l’air plus apaisé, serein. Si Callahan a eu cet effet là sur elle, c’est au moins ça, mais l’admettre ? Hors de question. Au lieu de ça, il préfère siffler, sarcastique : « Je suis ravi de l’apprendre. Ce serait plus facile de ne pas m’inquiéter si tu donnais des nouvelles, je te signale. » Ca n’a pas pour effet d’arrêter la jeune femme – tant mieux, il prendrait mal qu’elle se défausse à sa demande claire d’explication. Elle s’excuse donc, ce qui est rare chez Eve, et Nobby grogne encore dans sa tasse :  « Trop aimable… » Peut-être est-ce parce qu’elle n’a pas l’air vraiment contrite. Plutôt sûre d’elle, en fait, et de ce qu’elle fait et veut à présent. « C’est une manière de voir les choses. » Il boit une gorgée de café, pas vraiment convaincu par les premières explications de la jeune femme. Est-ce qu’elle espérait vraiment que reculer pour mieux sauter il se calmerait ? De son point de vue, c’est surtout une manière de présenter sous un jour favorable le fait qu’elle savait faire une connerie et qu’elle l’a fait en connaissance de cause.

C’est que le chef de la police magique ne mesure pas encore pleinement de quelles décisions précises Eve peut parler et qu’il pense encore qu’il ne s’agit que de celle de se remettre à la colle avec Finnegan Callahan. Autant dire qu’il tombe des nues, ébahi, lorsqu’elle se lève pour lui montrer le petit ventre qu’elle arbore et qui indique une grossesse qui commence à être bien entamée. Les yeux écarquillé, Leach manque d’en renverser sa tasse. « C’est une blague ? » Tellement incrédule qu’il ne sait pas quoi dire, il met du temps à débuter une nouvelle phrase, qu’il ne parvient même pas à finir : « Non mais, sérieusement… Merlin, Eve ! »

Il y a un long moment de silence, un peu tendu, où il cherche quoi dire, comment présenter les choses sans être trop vexant. Parce que Nobby est assez perspicace pour comprendre que ce n’est pas seulement que les choses ont changé, c’est que Eve a décidé aussi que ce serait le cas. Finalement, Leach laisse tomber un peu abruptement : « Je ne comprends pas ce que tu lui trouves. C’est quoi, c’est parce que le style méchant garçon à la marge ? Je ne vois pas comment ça peut plaire. » Comme Robin avec le second de ce type, justement. Pourquoi faut-il absolument qu’elles se trouvent des garçons malhonnêtes alors qu’elles méritent toutes les deux forcément mieux ? Et encore, si c’était le pire ! Callahan n’est pas seulement un mafieux. C’est aussi un sale type qui a fait du mal à Eve. Rien qui ne puisse mettre Nobby dans de très bonnes dispositions à son égard.

Alors oui, il aimerait vraiment comprendre. « A la limite... Ce n’est pas ma juridiction. Passons. » Il faut tendre l’oreille pour l’entendre, car Leach déteste avouer qu’il existe un criminel sur terre sur lequel il ne pourra pas mettre la main. L’idée même lui fait tort.  « Mais…il t’a laissée tomber. Il est parti en se moquant de savoir si tu étais toute seule, en se moquant de ce que tu devenais. Moi je me souviens de l’état dans lequel tu étais. C’est lui qui aurait dû être là, pas moi. Qu’est-ce qu’on peut trouver à un type comme ça… Il va falloir que tu m’expliques, parce que j’ai vraiment du mal à comprendre. » Le ton s’est fait plus calme, cependant. Il penche un peu la tête pour la regarder : « Tu dois vraiment beaucoup l’aimer, pour lui pardonner ça et lui redonner une chance. » Elle l’aime, il le comprend. Est-ce que c’est bien, ou mal ? Est-ce qu’elle est heureuse ? Peu importe, ça est. Deal with it. Nobby soupire, fataliste. Il comprend bien que ça ne sert à rien de se mettre en colère. Mais il aimerait bien comprendre. Son regard passe des yeux de Eve à son ventre arrondi, comme s’il essayait d’intégrer dans un ordre logique ce qui arrive, d’admettre que c’est possible, de se faire, en somme, une raison en se rassurant sur le sort de Eve. «  Est-ce que au moins…je ne sais pas quoi dire. Est-ce qu’à défaut d’avoir avoir un métier légal il s’est au moins décidé à rester avec toi, à se comporter comme un être humain décent et comme un futur père digne de ce nom ? »

Il pousse un grand soupir et se frotte les yeux, avant de reprendre une gorgée de café. Qu’est-ce qu’il peut bien dire, de toute façon ? C’est sans doute trop tard pour que Eve avorte et ce serait vraiment un conseil odieux de toute façon, à la voir si décidée et résolue. Alors Nobby opte pour une question plus apaisée : « Ca se passe bien ? La grossesse, je veux dire. » Sa sollicitude est sincère, parce qu’après sa fausse couche, on aurait pu s’attendre à une grossesse compliquée, voire dangereuse, pour Eve. Ca n’a pas l’air d’être le cas, au contraire, et c’est un soulagement pour Nobby. « Tu as l’air heureuse, en tout cas. » La remarque tient de l’ordre du constat, assez neutre. Si Jill était là, elle dirait que c’est peut être le principal et que la rousse est la seule à savoir si ce garçon est bien pour elle. Et il y a bien une partie de Nobby qui se dit que c’est le principal. Alors même s’il ne se laisse pas trop aller à l’écouter, un demi sourire est apparu sur son visage en le disant et d’une certaine manière, il est un peu content pour elle.

Même si, dans les pensées du chef de la police magique, restent encore quelques questions qui trainent. Leach est un pragmatique de nature, et son problème, c’est constamment d’organiser les choses, d’aviser en fonction de ce qu’on lui donne, ce qu’ils peuvent faire.  « Il va falloir qu’on réfléchisse, par rapport au mouvement. Tout le monde comprendrait si tu voulais te mettre en retrait pour le moment. Tu en es à combien de mois ? On peut aviser en fonction. » Ce serait peut être mieux, se dit-il. Les temps sont dangereux chez les sorciers. C’est triste à dire, mais Eve et l’enfant qu’elle porte seront peut être plus en sécurité côté moldu pour le moment. « Et…tu vas l’épouser, alors ? » Ca ne changera pas Eve : comme Finn, Nobby a tendance à poser beaucoup de questions. Mais contrairement à Callahan, c’est plutôt une déformation professionnelle qu’un signe d’anxiété. Par nature, c’est un limier, qui ne lâche sa piste que lorsqu’il trouve un os. Autant dire qu’il ne s’en laissera pas compter et qu’il compte bien obtenir des réponses.
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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeMer 31 Mai - 11:53

❝ Nobby & Eve❞L'heure du bilanCe serait mentir que de dire qu’Eve est surprise par l’attitude de son ami. En réalité, elle comprend bien sa position. Il l’a récupérée en mauvais état, il l’a soignée, hébergée, s’est inquiété, tout ça pour qu’elle mette les voiles et arrête de donner des nouvelles sans raison pendant deux mois. A sa place, Eve serait probablement furieuse aussi comprend-elle largement la colère de Nobby à son égard. Heureusement, l’ancien Gryffondor n’est pas un mauvais bougre et, rapidement, il se radoucit. Si les propos restent acides, ce n’est pas tant par méchanceté que parce qu’il l’a blessée. Ca ne l’empêche pas de répondre fermement :

- C’est ma manière de voir les choses en tout cas.

Si la jeune femme est navrée d’avoir blessé son ami alors qu’il ne le méritait pas, elle reste ferme. Pour une fois, elle a décidé de se faire passer avant les autres pour vivre ce moment effrayant le plus sereinement possible et elle ne le regrette pas. Encore moins quand elle voit la réaction - pourtant prévisible - de Nobby lorsqu’il comprend que son ventre n’a rien à voir avec un soudain embonpoint. Aujourd’hui, elle est prête à encaisser ce genre de remarques et les repproches qui vont avec, ça n’aurait pas été le cas il y a deux mois. La discussion n’est pas agréable pour autant et il faut toute la diplomatie qu’Eve peut rassembler pour qu’elle réponde calmement :

- Non, ce n’est pas une blague mais je comprends ta réaction. J’imagine que j’aurais eu la même à ta place.

En faisant preuve d’honnêtetée, il faut bien admettre que six mois plus tôt, alors qu’elle sortait de l’hôpital aux côtés de Nobby, elle n’aurait jamais imaginé redonner une chance à Finn, encore moins avoir un enfant avec lui. Quoi de plus normal alors qu’il l’a laissé à la merci de son cousin et s’est désengagé de la situation comme si ça ne le concernait plus ?

Les reproches du Directeur de la Police Magique, elle les comprend, elle les conçoit. Elle a même bien du mal à y répondre puisque pour expliquer leur revirement de situation, il faudrait pour ça tout expliquer à Nobby. Il y a des éléments qui lui échappent et sans lesquels on peut, en effet, se demander ce qui a bien pu passer par la tête d’Eve. Néanmoins, la tentation de prendre la défense de Finn est bien là et c’est seulement parce qu’elle sait que ça ne sert à rien qu’elle ne le fait pas. Son interlocuteur n’est pas prêt à l’entendre, il va falloir y aller progressivement.

- Tu as raison, c’est la mienne, murmure Eve quand Nobby fait savoir du bout des lèvres que, en effet, il n’a pas son mot à dire sur les criminels du monde moldu.

Occupé à s’offusquer de la situation, il ne l’entend probablement pas où ne comprend exactement la teneur de sa remarque, ce qui permet à Eve de répondre à une autre question.

- C’était une décision commune.

Pas besoin de préciser que ça ne devrait pas arriver aussi tôt et que c’est donc plutôt un accident consenti plus qu’une décision.

- On le voulait tous les deux. Et oui, il est là, à chaque moment. Probablement plus investis que moi,  je crois.

Il y a chez Finn, une fois qu’il a pris une décision, un enthousiasme qui est dur à freiner. Si l’angoisse d’être père ne l’a pas quitté, elle le sait, il a désormais totalement accepté la situation et sa tête est désormais pleine de plans et de projets pour cet enfant à venir. Parfois, il va en réalité trop vite pour elle qui, finalement, ne sait pas bien par quel bout commencer. Avec une rougeur  inhabituelle chez la jeune femme, elle pose une main affectueuse sur ce petit bout de ventre qui grandit et répond :

- J’ai été beaucoup malade les premier mois. Ca commence à aller mieux, je peux de nouveau manger normalement et je suis heureuse, tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour ça. Ce n’est probablement pas ce que tu imaginais pour moi, si tant est que tu imaginais quoique ce soit, mais rien de ce qui arrive ici n’est une mauvaise chose.

Cette fois-ci en tout cas. Même si elle ne s’imaginait pas enceinte avant quelques années, le fait que ça soit arrivé si tôt ne la dérange plus. Un peu angoissée par l’avenir, elle est également impatiente de pouvoir réconstruire cette famille qu’elle avait perdue. C’est important pour elle finalement, de ne plus être seule, d’avoir quelque chose qui la rattache aux gens qu’elle aime et qui lui rappelle que sa vie aussi est importante.

La mention de la résistance lui tire une grimace. Pendant un instant, elle reste silencieuse, jouant avec sa tasse. C’est un point de tension entre Finn et elle. Or, étrangement, elle ne doute pas que Nobby sera - pour une fois - d’accord avec son compagnon.

- L’épouser ? Elle rit. Non, non. Ce n’est pas mon style, ni le sien. Pour nous, il n’a pas besoin du mariage pour tenir une promesse. Mon oncle en a fait une syncope mais j’ai obtenu gain de cause.

Les yeux dans le vague, elle finit sa tasse de café et demande :

- Est-ce que j’abuserai de toi si je t’en demandais une autre ?

Une fois la tasse servie, elle se lance dans des explications qui, selon elle, risquent d’être mal reçue :

- Concernant le mouvement, les choses ne sont pas aussi simples que ça. Je dirais même que c’est beaucoup plus compliqué que tu ne le penses. Tu t’en doutes peut-être mais il y a des choses que tu ne sais pas. Quand je disais que Finn dépendait de ma juridiction, je le disais plutôt littéralement.

Les yeux baissés sur sa tasse de café, elle lui offre un sourire contrit :

- Ne le prends pas personnellement mais ce n’est pas quelque chose que je suis censée dévoiler et c’est justement parce que je te fais confiance que je t’en fais la confidence. Je crois que tu te rappelles que pendant la guerre moldue, j’ai fait partie de la résistance ? Disons que je faisais partie d’un peu plus que ça et qu’à la fin du conflit, j’ai continué d'œuvrer pour assurer la sécurité intérieure de l’Etat. Comme tu le sais , le premier Ministre Attlee est en contact avec la Ministre de la Magie Tuft. Quand il a entendu parler de Jesudor et de ses acolytes, devant la rétention d’information dont faisait preuve la Ministre, il a voulu s’assurer que la situation était bien prise en charge. C’est à ce moment là que j’interviens puisque je suis probablement la seule sorcière du Royaume-Unis a travailler pour le gouvernement moldu. Finn est furieux mais mon retrait de la ligne de front ne dépend pas uniquement de moi.

Il y a un moment de silence et la jeune femme profite du fait qu’il est sûrement en train d’assimiler les informations qu’elle lui a donné pour embrayer.

- Je sais que tu es un type droit Nobby et je te respecte pour ça mais on n’opère pas tous dans le cadre de la loi. C’est mon cas. Je fais partie des instruments que l’on utilise quand la loi ne fonctionne pas. Alors tu me demanderas à juste titre ce que je fais avec Finn dans ce cas là mais Finn ce n’est rien par rapport aux problèmes que je traite.

Elle hausse les épaules avec désinvolture et continue :

- Je ne suis pas nécessairement une bonne personne et même si tu as eu la délicatesse de ne plus en parler, tu as pu constater à l’hôpital que ce n’était pas un milieu que je ne connaissais pas. Ils font partie d’un rouage de la société qui fonctionne. Finalement, ils maintiennent une sorte de loi dans des endroits où les policiers eux-mêmes n’ont pas accès, tant qu’ils n’exagèrent pas, c’est une zone d’ombre que l’Etat tolère. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est bien mais je ne suis pas une idéaliste.

Il y a un nouveau silence et Eve se demande si Nobby ne va pas finir par exploser :

- Sans excuser Finn parce que ce qu’il a fait ne mérite pas d’excuse et il le sait, quand je suis tombée enceinte et qu’il est parti. Il pensait que j’en avais après lui. Or, comme je te le disais, je m’occupe de plus gros poisson que ça.
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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeLun 26 Juin - 21:45



L'heure du bilan
Eve et Nobby
C’est ma façon de voir les choses, dit Eve, en gros. Soit, elle est têtue, mais Nobby aussi. Le fait qu’elle ait pu vouloir cet enfant avec ce type, il ne comprend pas, même si c’est comme ça, même si elle le lui dit et qu’ils en ont discuté, elle et Callahan. Mais soit, ça est et il n’a pas l’impression qu’il la fera changer d’avis, alors il va falloir faire avec, mais ça ne l’empêche pas de s’inquiéter, à défaut de pouvoir changer le passif criminel de Finn, qui devient annexe au point qu’il n’entende même pas la réponse de Eve, sur sa capacité à être un bon père. On pourrait dire, en voyant le positif, que c’est un progrès. Peut être que pour laisser tranquille Eve et l’accepter, il a juste besoin d’être rassuré sur la capacité de ce garçon à faire les choses bien. Et Leach est bien placé pour savoir que cette capacité n’a que très peu à voir avec celle de rester dans les clous en respectant la loi. C’est ce que Eve lui confirme en disant que Finn est très présent, voire peut être un peu trop, en bon futur père envahissant et papa poule. La remarque tire au directeur de la police magique un moue accompagnée d’un grognement dont on ne saurait dire s’il est bon ou mauvais signe : « Hmf. Il cherche à se rattraper. » A l’entendre, on pourrait croire que c’est une mauvaise chose. Mais n’est-ce pas injuste que de lui reprocher de le faire ? Les connards ne reviennent pas et n’essaient pas de se rattraper, ni de se faire pardonner. Les connards ne se posent pas de questions et sont convaincus de bien faire. Nobby le sait. S’il n’est pas trop de mauvaise foi, il doit bien admettre qu’il ne peut pas déroger à ce credo, auquel il croit, tout comme à la rédemption et aux secondes chances, sans être contradictoire avec lui même. Alors il doit bien finir par mettre au crédit de Callahan sa présence et le souci qu’il a pour Eve. « Je suppose que c’est bien, s’il est là. »

Il le reconnait vraiment du bout des lèvres, en espérant que la jeune femme n’ait pas la victoire trop démonstrative, et qu’elle ait le bon gout de ne pas noter qu’il est content pour elle, mais il le reconnait. Il le faut bien. Comme Leach le remarque lui-même, Eve a l’air heureuse, alors l’essentiel, c’est peut être ça, et de s’assurer que la grossesse elle-même se passe bien. Pour la première fois, il lui adresse un sourire, presque attendri, pas loin d’être nostalgique, alors qu’elle pose une main sur son ventre et lui explique les déboires liées à sa grossesse. C’est que la petite Talbot, si farouche, se transforme peu à peu en mère, et c’est un spectacle assez touchant lorsqu’on a de l’empathie à revendre, comme Nobby. Il revoit aussi Jill enceinte, sans doute, et ça lui rappelle de bon souvenirs, d’un autre temps plus facile, si bien qu’il demande juste avec gentillesse : « Il y a quelqu’un qui te suit ? Un guérisseur ? Ou un médecin, au moins ? » La moue de la jeune femme ne lui a guère laissé de doute sur son avis quant à Sainte-Mangouste, et Leach sait aussi que l’endroit pourrait être dangereux pour la résistance. Alors il ajoute : « Si tu as besoin de quoique ce soit, tu me le dis. Si tu veux, je peux essayer d’en parler à Jill…ça ne me fait pas plaisir de lui mentir, mais les médecins moldus ne sont pas vraiment bons par rapport aux guérisseurs sorciers. Au moins ici, on accouche sans douleur, c’est déjà quelque chose… »

C’est pour la cause et de toute façon, même pour Jill et Rebecca, c’est mieux ainsi. Moins elles en savent, moins on peut leur faire de mal. Et justement, la cause, c’est le prochain sujet important. Alors Nobby acquiesce pour le café, volontiers, ils vont en avoir besoin. Mais bizarrement, ce n’est pas la réponse qu’il attendait. Se pinçant l’arrête du nez, il s’assoit pour écouter en silence Eve sans l’interrompre. Leach sait écouter, c’est un prérequis indispensable dans son métier, mais il bout intérieurement. C’est qu’elle a menti, qu’elle les a tous trompé, peut être pour une bonne cause, ou non, il n’en sait rien. A partir de là, il pourrait se dire qu’on ne peut plus lui faire confiance et qu’elle pourrait être dangereuse. Qui dit que ce n’est pas une nouvelle histoire à dormir debout, un nouveau mensonge ?

Alors forcément, une fois que Eve a terminé, le directeur de la police magique a bien du mal à trouver les mots. « Je vois. Il s’est senti trahi et il ne savait plus s’il pouvait avoir confiance. Je suppose qu’il aurait difficilement pu en être autrement, en effet. » Le discours est pincé. Peut être parce que lui aussi s’est senti trompé, alors soudainement, Nobby voit assez bien – et pour lui, ça a du être pire, si Callahan est vraiment amoureux comme il le croit – ce que le mafieux a pu ressentir. Parce qu’à ce moment là, il se pose à peu près les mêmes questions sur Eve – à la différence près que lui, il va devoir décider s’il lui fait confiance pour tout un mouvement. Finalement, le policier se frotte les yeux et soupire : « Eh bien, j’ai entendu beaucoup de confessions étranges au cours de ma carrière, mais alors celle-ci… » Son regard s’est fait grave, sans qu’on puisse trop dire ce qu’on pense, sinon qu’il est assez mécontent. Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il le prenne bien ou à ce qu’il soit flatté d’une telle marque de confiance.

Pourtant, Nobby décide de la croire. Ou plutôt, de croire son instinct, ce vieil instinct policier qui lui dit que Eve ne ment pas et qu’elle est coincée avec elle-même et trop de missions et double jeux, tout en voulant penser à elle sans s’y autoriser. Alors, il décide de la croire et d’accepter d’être le détenteur au moins provisoirement, de ce secret et de ne rien en dire, sans faire trop de reproches à la rousse. Ce n’est pas son genre d’accabler les gens, encore moins une jeune fille enceinte. Surtout, il lui semble qu’ici, Eve a besoin qu’on lui tienne un discours réaliste sur la chose la plus importante : cet enfant à naitre. « De deux choses l’une. Je ne vais pas te faire l’affront de te demander pourquoi je devrais te croire, si je devrais vraiment, moi aussi, te faire confiance. Ni si on joue encore dans le même camp ou si on est au moins alliés. Je ne vais pas non plus te demander s’il on poursuit vraiment le même but ni pourquoi je ne devrais pas le dire aux autres. Je ne le ferai pas et je ne leur en parlerai pas. » Sous-entendu : mais je pourrais, si je voulais. Nobby n’est pas du genre à poser des ultimatum et il espère ne pas en arriver là, mais c’est une arme qu’il garde en réserve au cas où et sur laquelle il ne laissera pas le doute s’installer : il n’hésitera pas si besoin.

Sans se laisser interrompre ou déstabiliser, il continue son exposé : « Contrairement à ce que tu as l’air de penser, je sais bien que la loi ne suffit pas toujours. Sinon je ne serais pas là et nous n’aurions pas cette conversation. J’ai déjà eu des infiltrés sur le terrain. Peut-être que je l’ai été moi-même. Tu me diras que c’est différent. Peut-être, peut-être pas, je m’en moque. Ce que je sais c’est que je ne laisserai pas un agent dans un contexte hostile sans possibilité de repli alors qu’il risque de se mettre en danger ou de compromettre la mission. Ou les deux. » Sous entendu : et eux non plus. « Ce n’est pas safe, Eve. Et je sais qu’on se comprend tous les deux quand je dis ça. » Ce n’est pas la même chose, mais ils parlent la même langue. Il y a des standards, des basiques, que toutes les administrations comprennent, surtout policières – et même s’ils sont à part, les services de renseignement, même moldus, restent une administration. « Je ne le dis pas seulement pour toi et parce qu’il faut que tu penses à toi et à cet enfant et que c’est risqué parce que tu as déjà fait une fausse couche. » Il ne veut pas remuer le couteau dans la plaie, mais il sait qu’elle ne se pardonnera pas si ça devait arriver. « Je te le dis parce que si Jedusor ou un de ses mangemorts le découvre, tu deviens une cible et tu ne seras pas forcément en mesure de lutter. Ni nous. » Insiste-t-il.

Nobby est ferme, parce qu’il sait pertinemment avoir raison. Un agent mort est un agent inutile. Si Eve ou ses supérieurs aboutissent à un autre constat, alors c’est qu’ils n’ont pas la moindre once d’espèce d’intelligence. « Si ta hiérarchie n’est pas idiote, ils penseront la même chose que moi quand ils sauront. Parce que je pense surtout que pour le moment, tu ne leur as pas dit. J’ai tort ? » Il mettrait sa main à couper que non. Leach est têtu dans son genre, mais c’est surtout quelqu’un de lucide, un limier tenace habitué à lire les gens. C’est à ça et à son côté humain qu’il doit sa carrière et sa réputation d’excellent flic et c’est sans doute son meilleur atout pour la résistance. Ca et la capacité de savoir quel outil manier et comment le faire, et quelle technique éviter. « Eve, écoute-moi. Fais un pas de côté pour le moment. Mets toi en retrait. Profite de ta grossesse et de la naissance de ce bébé. Après tu reviendras. » Il lui sourit gentiment : « Ce n’est pas abandonner le combat, si c’est ce qui t’arrête. Ne te sens pas coupable parce que tu penses à toi. Tout le monde comprendra. Il y a des priorités dans la vie, et des moments où on a le droit de penser à soi. » Crois-moi, a-t-il envie de rajouter. Crois moi, parce que je ne sais pas faire, et que je regrette, moi.

« Je comprends mieux pourquoi il te plait, en tout cas. »
Finalement, ces deux là se ressemble. Pas de famille, en marge, aux bords de l’illégalité ou franchement dans l’illégalité…ce n’est pas si étonnant. Leach hoche la tête pensivement, avec un brin de compassion : « J’ai toujours pensé que tu avais l’air trop solitaire et trop dure pour ton âge, même pour quelqu’un qui n’avait plus du tout de famille. C’est bien de te voir comme ça. »

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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeDim 9 Juil - 22:17

❝ Nobby & Eve❞L'heure du bilanSe rattraper ? Eve ne l’a jamais vu comme ça. D’un point de vue objectif, il faut admettre que Finn n’aura jamais assez de toute une vie pour rattraper l’erreur qu’il a fait en la laissant à Londres pour gérer seule son avortement. Parce qu’en un sens, on ne peut pas pardonner mais simplement choisir de passer à autre chose, ni lui, ni elle ne compte ce qu’il fait en ces termes. Eve n’oublie pas mais elle choisit de ne pas rester figée dans le passé. Ils se sont donnés une nouvelle chance, celle de construire quelque chose à deux, bientôt à trois et c’est désormais tout ce qui compte. C’est un sentiment qu’elle ne saurait pas verbaliser aussi ne cherche-t-elle pas à détromper le policier qui, de toute façon, n’a pas nécessairement envie de l’entendre défendre son compagnon. Surtout pas quand il fait l’effort de lui concéder l’une ou l’autre qualité.

Subtile, Eve, cache son sourire derrière sa tasse de café, sachant que les mots ont eu du mal à sortir et qu’il n’est pas prêt de les répéter, surtout pas devant témoin. Il change d’ailleurs rapidement de sujet se dirigeant sur l’aspect plus pratique de la grossesse. Après tout, vivant avec une médicomage, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il en connaisse un rayon sur la question. Si Nobby et sa femme ne savent plus dialoguer, ce ne fut pas toujours le cas. Fut un temps où ils étaient, comme beaucoup de couple, un duo passionné, intéressé l’un par l’autre et ses activités et nul doute qu’ils ont à l’époque beaucoup échangé. Eve n’a pas vécu très longtemps avec eux mais il ne lui a pas fallu longtemps avant de comprendre que la couple de son ami ne fonctionnait pas comme il le devrait. Evidemment, elle ne s’est jamais permis la moindre remarque, nul doute qu’elles auraient été déplacées puisque lui-même n’a jamais évoqué le sujet. Pourtant, la jeune femme n’a pas pu s’empêcher de penser que si quelqu’un d’aussi inadapté socialement sur cette question en particulier l’a remarqué, c’est que les choses ne vont vraiment pas bien.

- J’ai un médecin de l’autre côté, c’est lui qui me suit. Il est habitué même si ce n’est pas spécialité.

Médecin du clan, il a supervisé les grossesses et parfois fait le suivi des avortements de ces dames du Cohan. Nul doute que s’il n’est pas gynécologue, le praticien a assez d’expérience pour suivre l’avancée du bébé. La mention des médicomages lui tire une grimace mais elle concède tout de même qu’elle fera appel à Jill si elle se trouve devant un problème qu’un médecin moldu ne saurait régler.

- Ce n’est peut-être pas indispensable tant que ce n’est pas nécessaire. Et puis tu sais que je n’ai jamais été à l’aise avec la médecine sorcière. Il y a quelque chose qui restera toujours étrange pour moi. Je ne nie pas son côté pratique mais je préfère avoir le contrôle sur ce qui se passe.

Amusant comme Nobby et Eve ont finalement un background similaire mais pas du tout la même façon d’aborder leur monde d’adoption. Là où Nobby ressemble tant à un sorcier qu’il n’a plus grand chose de moldu, même si les sang purs nieraient cet état de fait ; Eve, elle, n’a jamais vraiment réussi à trouver sa place et ne fait finalement que prétendre en prenant ce qui l’arrange.

La suite de la conversation est encore moins légère que le début de leur discussion. Honnêtement, Eve n’avait pas nécessairement prévu de parler à Nobby de sa véritable mission et de la raison de son retour dans le monde sorcier. Pourtant, même si elle sait qu’il prendra mal le fait qu’elle lui ait menti, la jeune femme pense que en temps et en heure, il comprendra pourquoi elle l’a fait. Finalement, en lui parlant, elle se couvre également. Quoiqu’elle répugne à l’admettre, Eve sait qu’elle va devoir se mettre en retrait. Un événement qu’elle rédoute et dont elle retarde l’arrivée autant que possible. La journaliste a déjà fait un pas de côté depuis quelques mois mais elle est encore officiellement dans le réseau. Hors, bientôt, sa grossesse ne passera plus du tout inaperçue et il faudra se faire une raison. En attendant, l’expression pincée de Nobby lui indique que, comme prévu, il n’apprécie pas la dissimulation dont elle a fait preuve ces dernières années.

- Je comprends ta colère mais je ne peux pas t’offrir d’excuse. Ça serait hypocrite de ma part. Je suis déjà en tort en t’en parlant mais il fallait que quelqu’un le sache au sein du mouvement et tu es la seule personne à qui je peux réellement faire confiance.

Elle ne peut pas lui offrir plus. De la réaction de Finn, elle préfère ne pas reparler. En un sens, les événements sont toujours douloureux et c’est une page sur laquelle la jeune femme refuse de s’attarder. Du reste, Nobby lui dit ce qu’elle sait déjà et ça lui tire un soupir défait.

- Je sais. A terme, je deviendrais une épine dans le pied du mouvement. Ce n’est pas ce que je veux. Ca desservirait la cause mais je ne peux pas me retirer comme ça pour autant. Finn voudrait que je me désengage de tout mais ce n’est pas si facile. C’est mon identité, ça l’est depuis presque dix ans, je ne peux pas partir du jour au lendemain en me disant que d’autres régleront les problèmes dont le plus grand nombre n’a pas conscience. Je ne peux pas.


En un sens, Eve est amère. Bien entendu, elle a voulu cette grossesse, plus que Finn peut-être aussi ne peut-elle pas se plaindre mais Finn n’a besoin de rien abandonner. Elle, par contre, doit se mettre à l’arrêt et ce n’est pas quelque chose qu’elle sait faire.

- Si on va par là, lui aussi devrait arrêter. Ce n’est pas comme s’il faisait un métier moins dangereux que le mien.

Nul doute que sur ce sujet là, au moins, elle sait que Leach ne peut être qu’un soutien !

- Non, je n’en ai pas parlé à ma hiérarchie. Les femmes ne sont pas communes dans mon milieu et je ne sais pas exactement comment ils réagiraient. J’ai peur qu’ils me relèguent définitivement à l’administratif et ça je ne pourrais pas.

Pourtant, il va bientôt falloir qu’elle ait cette discussion et la jeune femme est loin de s’en réjouir. D’un soupir, elle finit sa tasse et ferme les yeux, agacée de voir la pièce qu’elle a elle-même tissée se refermer autour d’elle.

- Je sais que tu as raison. Que vous avez raison. Même Rafa me fait signe qu’il faudrait que je lève le pied et que j’ai l’air crevée et il n’est pas du genre à croire que je suis en sucre, tout l’inverse.

Avec un sourire, la jeune femme pose une main sur son ventre et sourit à Nobby.

- Je la recrée doucement, il était temps je suppose.

Un aveux face à la solitude qu’elle a longtemps ressenti et qu’elle commence doucement à éloigner.
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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeDim 20 Aoû - 17:02



L'heure du bilan
Eve et Nobby
Conscient qu’il n’obtiendra guère mieux de Eve qu’un accord du bout des lèvres quant à la possibilité de se faire suivre par un médicomage, Nobby se contente de cette petite victoire. Il y a au moins un suivi, c’est déjà ça, et c’est le moindre des aspects pratiques de cette grossesse risquée, au-delà du caractère déplaisant de l’identité du géniteur de cet enfant à venir. C’est comme si chacun d’eux s’efforçait de faire des concessions, même minimes, pour pouvoir poursuivre la discussion, lui actant de ce qui est, elle acceptant de l’écouter un minimum.

Du reste, celle-ci ne se fait pas moins difficile. Mais elle ne se rompt pas. C’est qu’à présent que la colère est passée, qu’il sait que Eve va bien et que personne (sinon ses propres sentiments) ne la manipule, Leach doit aussi penser au mouvement et à la résistance. Personne ne peut nier que leurs activités illégales ne sont pas indiquées pour une femme enceinte et encore moins que cela risque donc de mettre Eve en danger. A l’inverse, même s’il a assez de tact pour ne pas le dire comme ça, le directeur de la brigade de police magique est lucide – et Eve aussi, sans doute – pour savoir que le mouvement ne pourra pas forcément la protéger et que pire, cette grossesse pourrait être un handicap. S’en prendre à une femme enceinte n’est pas glorieux, mais ils savent tous deux que la gloire n’intéressent pas les mangemorts et qu’ils n’auront pas plus de scrupules que les premiers agresseurs de la jeune femme.

Pour autant, la discussion prend de nouveau un tour inattendu avec les nouvelles confessions de Eve. Un autre que Nobby se mettrait en colère face à ce mensonge de plus. Mais Leach est un pragmatique, habitué de la gestion des situations de crise, et il sait garder ses nerfs. Le principal, ici, n’est pas de hurler à la trahison et de se plaindre de cette nouvelle tromperie mais bien de savoir s’ils peuvent toujours faire confiance à Eve. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas déçu – cela commence à faire beaucoup, tout de même – mais il choisit de la croire, précisément parce qu’elle a choisi d’elle-même de mettre fin à ce mensonge alors que cette confession ne lui apportait rien, sinon peut être d’être moins seule, et qu’elle n’avait pas vraiment d’explication à donner. Une fois qu’il a dit ce qu’il devait – à savoir qu’il accepte de la croire et de lui laisser une chance, ce en quoi il est bien bon car il aurait toute raison de se méfier, justement – et qu’il sait que le message est clairement passé, Leach décide donc de laisser cela de côté. Pour la forme, il grogne encore : « Je suis censé me sentir flatté ? Trop aimable… » Mais à vrai dire, Leach estime que ça suffit et qu’il n’y avait pas de raison de s’acharner : ce serait entrer dans un débat et sur un terrain sur lequel il ne veut pas se laisser entrainer, car il a d’autres choses à dire, plus urgentes, plus importantes. Inlassable et têtu, il n’a pas oublié son objectif de départ : convaincre Eve de se déporter. Si bien qu’il finit par balayer toute trace de rancœur d’un geste brusque, mais sans méchanceté : « Allez, ce qui est fait est fait, n’en parlons plus, puisqu’on a le même objectif, non ? » La question est rhétorique, mais pas cassante. Tant que Eve veut voir chuter Voldemort et ses sbires, ça lui va, que cela soit pour protéger le monde sorcier ou le monde moldu. De toute façon, les mangemorts eux-mêmes ne font pas la distinction, alors ils n’ont pas de raison de se priver d’une alliée potentielle, du moment qu’elle remplit son rôle, non ?

Reste justement, en parlant de remplir son rôle, que Nobby n’est pas prêt pour autant à laisser la jeune femme se mettre en danger et risquer de perdre son enfant une nouvelle fois. Il est aussi persuadée que si la hiérarchie de la rousse possède un minimum de bon sens, elle s’avisera de la même chose que lui et parviendra au même constat. Mais il veut bien entendre l’amertume de Eve, la peur d’être mise à l’écart. Personne n’aime ça. Personne n’aime se défausser non plus, surtout quand on est impliqué à ce point là. Il peut donc comprendre aisément l’amertume de la rousse, qui le rassure en même temps. Après tout, si elle ne faisait que suivre des ordres, si la cause ne lui tenait pas à cœur, si son implication n’était pas sincère, elle n’arborerait pas cette mine défaite et boudeuse.

Il la laisse donc râler tout son saoul, approuvant de temps à autre. « Tu prêches un convaincu, tu sais. Il ne compte pas le faire ? » Leach fronce les sourcils. Une partie de lui sait, et il doute que le monde moldu soit différent, qu’on entre dans la mafia comme on entre en religion et qu’il n’y a pas de retour en arrière possible, ni de retraite. Une autre se dit tout de même que lorsqu’on a un enfant, on essaye au moins de se protéger et de protéger les siens, donc de ralentir ses activités. Là-dessus, il est certainement d’accord avec Eve : si sacrifice il y a, ce serait égoïste de la laisser les faire seule, ce qui ne peut que raviver sa méfiance envers Finn Callahan. « Ceci dit, quoiqu’il fasse, je te conseillerai la même chose. Ne serait-ce que pour prendre soin de toi. Je sais que ça n’est pas facile, mais ça n’est pas pour toujours. Ce n’est pas comme si on t’excluait du mouvement. Tu y auras toujours ta place, je te le promets. » Que peut-il dire de plus ? Le reste, Leach l’a déjà dit. Tout le monde comprendra, personne ne lui en voudra. Alors il lui adresse un sourire encourageant et opte une autre approche : « Mais justement en dix ans, combien de fois tu as pensé à toi ou fait quelque chose pour toi ? Tu as le droit de le faire, je pense, pour une fois. Et puis…en soi, c’est une victoire. Ca prouve que la vie continue. Est-ce que ça n’est pas pour ça qu’on se bat ? »

Le mieux est peut être de la laisser venir à la conclusion à son rythme. De son expérience, tirée des interrogatoires et des discussions avec les victimes, le policier sait qu’on gagne parfois à faire preuve de patience en laissant les gens dévider leurs propres fils de pensée. Les ultimatum peuvent se montrer contreproductifs ; insister sur les changements de pieds et d’opinions également. Alors Nobby attends et laisse Eve venir, reconnaitre à quel point elle-même est fatiguée. Elle finira, conclut-il, par y venir d’elle-même. En son temps. Et aujourd’hui, il n’obtiendra rien de mieux. Il finit donc par conclure, manière de dire que pour lui, c’est à peu près réglé, qu’il est content de la voir heureuse, moins solitaire. Ce serait injuste de ne pas l’être et il faudrait aveugle pour ne pas voir ce bonheur là, alors bon gré, mal gré, Leach s’y résout.

En revanche, s’il y a quelque chose à laquelle il ne se résout pas, c’est la réapparition de O’Riordan dans les parages. Le Rafa que mentionne Eve, c’est forcément lui. Sans vergogne, Leach saisit donc l’occasion d’en apprendre plus sur ce second dont sa nièce lui a tellement parlé. C’était après tout son projet d’origine, en partie, en voulant voir Eve. « Tu connais O’Riordan, alors ? Remarque, j’aurais du m’en douter, puisqu’il traine dans l’orbite de Callahan en permanence… Pour une fois qu’il a un conseil raisonnable, celui là, je ne m’y attendais pas… » Le directeur de la brigade de la police magique ronchonne, tourne autour du pot, finit par agiter sa baguette pour se resservir une tasse de café, le troisième, et finit par cracher un peu brusquement sa valda : « Comment est-ce qu’il est ? O’Riordan, je veux dire. » Une pause. « Ma nièce l’aime bien. Beaucoup. Trop. » Concède-t-il aussi pensif que maussade. « Il t’a parlé d’elle ? Robin Hammond, elle s’appelle. Elle s’est embarquée dans de sales histoires, pour moi. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre eux, mais il l’a rendue malheureuse, et maintenant elle sort avec Avery, tu sais, l’ingénieur un peu minable qu’on surveille à cause de son oncle et de son cousin…enfin je crois. » C’était assez embrouillé, l’histoire de Robin, quand il y repense, mais reste qu’il n’aime pas l’enchainement qu’elle lui a décrit, ni que sa nièce fréquente un mauvais garçon, même un qui a la décence d’être né-moldu et irlandais. « Je ne l’aime pas trop. O’Riordan, je veux dire. Mais je ne le connais pas. »

Ca aussi, il doit bien le concéder. Si Rafa est, comme on dit, défavorablement connu des services de police, c’est-à-dire de lui, Nobby Leach, c’est parce qu’il y a la vieille opposition gendarmes et voleurs – et aussi l’agression de Xena, et peut être cette bagarre louche avec Hawthorn Avery. Ca fait beaucoup, trop, mais c’est uniquement une instruction à charge...il ne peut pas croire, ou aimerait ne pas croire, qu’il n’y ait que ça, et que Robin ne soit attirée que par un vaurien. « Vraiment, il faudra quand même m’expliquer ce que vous leur trouvez, à ces types là… » Peut-être Eve aura-t-elle quelque chose de positif – et de plus objectif que Robbie – à dire ? Il faut reconnaitre à ça à Nobby, au moins : il essaye, pour une fois, de mener l’instruction à décharge.

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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeJeu 7 Sep - 17:42

❝ Nobby & Eve❞L'heure du bilanQue lui Leach lui en veuille ? Rien d’étonnant, Eve s’y était attendue. La nouvelle de sa grossesse et l’annonce de l’idendité du géniteur ne risquaient pas de le mettre de bonne humeur. C’est compréhensible quand on sait que c’est lui qui l'a ramassée à la petite cuillère après son passage à tabac. Peut-on vraiment lui en vouloir si la nouvelle ne l’enchante pas ? Non. Ca serait hypocrite et pour tout dire, Eve s’y attendait. Ce qui la surprend, par contre, c’est sa réaction lorsqu’elle lui annonce son rôle d’agent double. Personne n’aime être flouée, elle l’entend bien mais ce n’est pas comme si elle avait un jour travaillé contre leurs intérêts communs. En y réfléchissant, c’est même tout l’inverse puisque la jeune femme avait une double raison de voir Jedusor et sa clique disparaître. Dans l’esprit d’Eve, lorsque l’on fait le style de métier qui est le sien, on apprend vite la valeur du secret. Même un allié, connaissant le mauvais secret, peut devenir un ennemi dans certaines situations.

Pendant un bref instant, elle se dit que Leach ne voit pas les choses clairement, qu’il réagit de façon bien trop émotionnelle à ce qui était finalement un choix logique de sa part mais elle se tait. Ça serait injuste. Leach n’est pas un espion. C’est un homme droit qui, parce que la justice ne fait pas son travail, fonctionne en dehors du cadre légal de la loi. Elle a toujours fait l’inverse, étant de ceux qui contourne la loi pour accomplir ce dont l’Etat a besoin. Nul doute, qu’ils existent aussi du côté sorcier mais si c’est le cas, Leach n’a probablement jamais eu affaire à eux.

En attendant, elle arrive a un moment où elle sait qu’il lui faudra bientôt stopper toutes activités liées à la résistance et à son travail. La perspective l’effraie et elle ne ment pas lorsqu’elle explique à Nobby que ça fait tant partie de son identité qu’elle ne saurait pas faire sans. Le monde change et Eve doit changer avec lui mais le chemin est dur pour la jeune femme et si elle reconnaît la validité des arguments du policier, les accepter n’est pas simple pour autant.

- Je ne sais pas. Vivre, ça me semblait pour les autres.

Elle, elle faisait plutôt de la survie parce qu'après la mort de ses parents il lui fallait un but. Sans jamais l’avoir formulé à voix haute, Eve sait qu’au fond d’elle-même, elle ne pensait pas survivre à la guerre. Alors une fois la paix revenue, il a fallu trouver un autre but, un autre sens à sa vie, un autre combat. Une vision de la vie incompatible avec son désir de fonder une famille. La preuve, s’il en fallait une, qu’elle choisit de vivre plutôt que de survivre, le tout étant de bien vouloir l’admettre sans culpabilité.

Plus facile pour elle de se concentrer sur Rafa. Leach, à la mention du nom de son ami, saute sur l’occasion. Ça le démange et ça se sent. Eve, de son côté, n’aime pas trop l’idée de baver sur un camarade. C’est pourtant inévitable, si Rafa n’a pas l’intention de lâcher Robin ; Finn est catégorique ça ne risque pas, il faudra bien passer devant tonton. Il faut voir le bon côté. Lui, au moins, n’ira pas le pendre par les chevilles au-dessus de l’eau même si Eve soupçonne que ce n’est pas l’envie qui lui manque.

- Je le connais, oui. Plutôt bien.


Doit-elle ajouter qu’il est second dans la chaîne de commandement ? Nul doute que l’information ne fera pas plaisir à Nobby mais ça signifie aussi qu’il est loin d’être une petite frappe ordinaire. Un point que Eve juge comme positif mais qui, selon les standards du Directeur de la Police Magique, ne risque pas de lui faire gagner des points. Préférant donc lâcher les informations au compte goutte pour mieux faire passer la pilule, elle tente de lustrer un peu le poil d’O’Riordan.

- Je vois qui est ta nièce.

Pas besoin de lui expliquer qu’ils ont passé le lendemain de Noël ensemble, ça non plus, Nobby n’apprécierait pas.

- On était à Poudlard ensemble. Rafa et moi je veux dire. Je l’ai connu sur les bancs de l’école. J’étais à Serdaigle et lui à Poufsouffle. De ce que j’en sais, ils se sont connus dans l’équipe de Quidditch. Il a arrêté de jouer à un moment et c’est ta nièce qui a pris sa place.

Eve ne sait pas vraiment à quel point ils se connaissaient à cette époque là. Peu, elle le soupçonne, ils ont beau n’avoir que quatre ans de différence, ça avait son poids à Poudlard. Pourtant, encore une fois, elle préfère laisser son ami se faire son opinion sur la question. Après tout, la jeune femme n’est pas de ceux qui insiste et il lui aurait semblé inconvénant de commencer à parler de sentiment avec son compère de beuverie. Entre eux, on ne parle pas de ça. On sait, c’est tout et il y rarement besoin de le dire.

Elle laisse le silence se faire concernant Avery dans un premier temps, cherchant quoi dire ou non pour ne pas griller Rafa. Il n’apprécierait probablement pas qu’elle en dise trop. Néanmoins, elle ne peut pas s’empêcher de répondre avec un sourire qui se veut compréhensif.

- Ce n’est pas une question de métier ou de morale, l’amour. Et puis moi, j’ai toujours flirté avec l’illégal.

Elle hausse les épaules, ne voulant pas parler d’elle et prend un air plus sérieux pour lui expliquer :

- Ecoute, Robin et Avery, c’est fini et c’est bien mieux comme ça si tu veux mon avis. C’est un mage noir, on en a la certitude. Est-ce qu’il appartient à une faction ou non, ça je n’ai pas encore réussi à le déterminer mais disons que j’ai quelqu’un qui travaille pour moi et qui pourra peut-être m’en dire plus prochainement.

Répondant à la question silencieuse, elle enchaîne :

- Je n’aurais pas pu l’approcher. C’était mon voisin, tu sais. Il a attaqué Rafa alors qu’il me rendait visite.

Une attaque au Doloris, rien de moins. En pleine rue, preuve irréfutable que l’homme a des amis puissants, tellement qu’il ne se soucie pas d’utiliser des impardonnables au vu et su de tous.

- Je peux comprendre que tu ne sois pas le premier fan de Rafa mais crois-moi, elle est bien mieux sans Avery.

Passant une main dans ses cheveux, elle se sent quand même obligée de défendre son ami.

- C’est un chouette type, tu sais. Pas le plus bavard mais ta nièce fait bien ça pour deux. Par contre, il est droit et loyal, il n’a qu’une parole et lui, ne lui ferait jamais de mal. Ca, je peux t’en donner la certitude.

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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeLun 25 Sep - 1:14



L'heure du bilan
Eve et Nobby
Il n’y a pas de jugement chez Nobby lorsqu’il tapote gentiment la main de Eve et souffle : « Je sais bien. » Bien sûr que c’est difficile pour elle. Apprendre à faire des choix, apprendre à sacrifier des choses, apprendre à désapprendre de vieux réflexes devenus instincts pour survivre, lorsqu’on ne sait, comme elle le dit, que survivre, c’est dur. Dans son malheur, il a eu de la chance. Ses parents sont morts, comme ceux de Eve, dans un bombardements. Mais ils étaient âgés et Leach avait déjà une famille à lui. Qui sait comment il aurait tourné, si, comme la jeune femme, il n’avait plus rien eu ? Qu’elle réussisse à passer le cap, à se reconstruire un peu, à envisager de vivre enfin, c’est déjà beaucoup. Il décide donc de ne pas insister. Il a fait passer le message. Ce dont Eve a besoin à présent c’est de temps.

Comme il est intéressé par un autre sujet, à savoir O’Riordan, il est disposé à le lui accorder. Ainsi, il la laisse dérouler le fil. Ca lui permet d’en apprendre plus sur ce garçon. Tout rigide qu’il soit, Nobby sait bien qu’il y a toujours un homme derrière le criminel et que les gens ne se réduisent pas à leurs casiers. O’Riordan ne fait pas exception à la règle ; de toute façon, il fallait bien se douter que Robin le connaissait d’ailleurs, elle n’a pas beaucoup l’occasion de fréquenter des mafieux moldus. Il va donc pour demander à Eve, comment, né-moldu qu’il est, O’Riordan a choisi de quitter le monde sorcier lorsque le franc tombe. Avery. Voilà quelque chose auquel il ne se s’attendait pas et le directeur de la police magiquea en reste un instant muet. Ce n’était pas à ça qu’il s’attendait. Ce sont des histoires bien plus graves, bien plus sérieuses, que Eve lui laisse deviner. « Un mage noir, tu penses ? Qu’est-ce qu’il s’est passé, avec O’Riordan ? » Evidemment, la deuxième question est plutôt celle du résistant et de l’ami, qui reprennent vite le dessus, quoique le flic ne soit jamais très loin. Dès lorsqu’il s’agit de protéger un indic’ ou une victime, c’est presque la même chose. « Il a des doutes, sur toi ? Tu penses qu’il a pu te griller ? On peut trouver un autre truc pour te loger si besoin, ça, ce n’est pas un problème, sauf si tu penses que ça attirerait son attention. » Ses yeux se sont fait soucieux. A tout prendre, si c’est ça, il préfère encore la savoir chez Callahan tant qu’elle est enceinte. Nobby n’a pas besoin de lui dire ni de l’interroger sur le choix de sa stratégie. Bien sûr qu’il comprend. C’est même ce qui motive sa dernière question. « Et ton contact ?... » Il n’achève pas, n’en a pas besoin. Tous deux savent ce qu’il veut dire. Nobby ne demande pas un nom, ici. Il ne veut pas et n’a pas besoin de savoir. Séparer l’information est un gage de sûreté en ce moment. La seule question qui compte, c’est la fiabilité de l’indic’ de Eve. Le reste, il s’en moque. La fin justifie les moyens, et la fin, c’est d’en savoir plus sur Avery.

Pour le moment, Leach en a presque oublié O’Riordan, catastrophé parce qu’il entend, se remémorant des détails et des péripéties qui lui déplaisent fortement. Derrière sa tasse, il frotte la barbe de trois jours qui lui mange le visage, pensif et maussade : « J’entends un peu trop parler de ce type pour que ce soit honnête, en ce moment. Pour tout te dire, je voulais te voir pour parler de ça, aussi. La piste faction, ça vaudrait le coup de la creuser. L’histoire qu’on m’a vendue…ce n’était pas tout à fait la tienne, concernant sa rencontre avec O’Riordan. J’en ai eu un drôle de son de cloche, un truc bizarre, pas clair. Je me suis dit que c’étaient peut-être la tendance habituelle des sang purs à se couvrir entre eux. Mais c’était peut-être autre chose. Un plan plus élaboré. »

Il ne dit rien sur Reha, mais ça aussi, ça lui déplait. Qu’est-ce qui a pris la guérisseuse ? S’agissait-il d’incriminer O’Riordan en et de l’envoyer chercher à l’opposé de la direction d’Avery en comptant sur sa détestation de tout ce qui trempe dans l’illégalité ? … Ca aurait pu marcher, car s’il n’aime pas cette manie des sang purs de vouloir régler par eux-mêmes les ennuis sans porter plainte et passer par une voie légale, le policier n’a pas non plus aimé l’idée que Rafael puisse se pointer dans le monde sorcier pour tirer sur des gens. A moins qu’elle aussi ait été manipulée par Hawthorn ? Ou qu’elle ait juste été aveuglée par sa peur et sa haine de tout ce qui est d’origine moldue, exception faite de son propre cas à lui ? Leach n’en sait trop rien, mais ça le contrarie, comme s’il passait à côté de quelque chose – comme si quelqu’un qu’il apprécie, quoiqu’ils en disent, l’avait envoyé sur une fausse piste.

Qu’importe pour le moment, ce n’est pas Eve qui pourra lui apporter la réponse et pour le moment, ça ne résout rien. Il verra plus tard. Pour le moment, ce qui compte, c’est d’avoir débusqué un nouvel ennemi potentiel, qui tourne bien trop à son goût autour de Eve et surtout de Robin. « Avery…j’ai toujours cru que c’était une sorte de tocard. Son oncle est dangereux. Son cousin…je ne sais pas trop. C’est une teigne arrogante, mais c’est un gosse. En tout cas, si on me disait que ces deux étaient chez les mangemorts, j’y croirais assez vite. Mais Hawthorn… la liste de ses créanciers est plus longue que son casier judiciaire, disons. Tu penses vraiment qu’il aurait pu faire du mal à Robin ? » L’idée l’effraie. Le fait qu’il ait pu passer à côté de ça, la laisser fréquenter un mage noir, un potentiel mangemort, le fait culpabiliser, aussi. Quel oncle et quel parrain il fait ! Nobby ne pourrait pas se le pardonner s’il arrivait quoique ce soit à Robin. Alors, du bout des lèvres, il finit par souffler : « Ce n’est pas plus mal qu’elle ne le voit plus, si c’est ça, oui… » Ca ne veut pas dire qu’il se met à apprécier O’Riordan pour autant. Mais il est quand même, rien que pour ça, même si le seuil d'exigence est très bas, au dessus d'Avery pour cette raison.

« Je vais creuser ça de mon côté. Je ne suis pas sûr de pouvoir lancer quoique ce soit d’officiel pour le moment. Rowland Avery a un peu trop de relations au ministère. Pour
l’instant, il n’y a rien d’assez gros pour qu’ils se lâchent entre eux… » Leach sait déjà ce qu’ils diront, quoique Hawthorn ait fait. Ce n’est qu’un né-moldu, un bandit, il l’a bien cherché, il s’en remettra, lui aussi est louche, et puis Avery, lui, a un métier honnête et un nom respectable. L’esprit de corps et l’omerta sang pure seront plus forte que le statut de paria et de dépossédé de ce type là, Nobby en met sa main à couper, du moins pour le moment. Pour autant, il ne compte pas lâcher le morceau. Ce n’est pas dans sa nature – d’aucun diraient que c’est un défaut typiques des flics, l’opiniâtreté. Mais c’est que Hawthorn Avery cumule. Il n’est pas seulement en train de commettre potentiellement des crimes dans la nature, il est aussi potentiellement dangereux pour la résistance et surtout pour sa nièce. Or Leach est un type sincère et porté sur la famille. Ca fait trois raisons pour lesquelles il ne peut plus le lâcher, c’est décidé. « Je crois que le citoyen Avery mériterait qu’on s’intéresse un peu à son cas, qu’est-ce que tu en dis ? » Il lance un sourire de connivence à Eve. La confiance n’aura pas mis longtemps à revenir – du moment qu’ils travaillent dans le même but – et les voilà repartis sur leurs rails habituels et des plans plus connus et plus neutres.

Evidemment, ça ne dure pas. O’Riordan, un type bien ? A voir. Le fait que Avery soit un salaud n’en fait pas pour autant un ange, malgré ce que Eve peut en dire. Certes Rafa ne pourra jamais atteindre le degré de détestation qu’il a pour les mages noirs. Mieux, il ne lui faudrait pas grand-chose pour convaincre Leach. Un né-moldu irlandais qui en a bavé, ça lui parle forcément. Il lui faudrait juste un métier honnête…obstacle de taille, pour le moment. La galaxie des sales cons est une catégorie universelle et malheureusement, Nobby sait d’expérience qu’elle ne se limite pas aux mages noirs. Il ne fait donc aucun effort pour dissimuler son scepticisme, trouvant que Eve est un peu trop flatteuse pour être honnête :  « Mouais. Non que je ne te fasse pas confiance, mais justement, je me demande si tu ne flirtes pas un peu trop avec l’illégal – dans tous les sens du termes - pour être parfaitement objective, ici, sans vouloir te vexer.  Ce n’est pas un mage noir, je te l'accorde, et c'est déjà bien, mais bon, c'est le minimum élémentaire pour ne pas être un déchet humain, ça !  Mais pour le reste…je demande à voir. » Il ne peut pas lui en vouloir d’essayer de défendre son ami – c’est le jeu. C’est sans doute même d’autant plus facile pour la jeune femme que ça lui évite de parler d’elle et de Callahan. Mais se prétendre convaincu serait mentir tout de même.

Une idée lui vient soudainement. Après, tout…pourquoi pas ? C’est le seul moyen de se rendre compte par lui-même à quoi il aura affaire, puisque manifestement, Robin tient à ce garçon, ce que vaut vraiment le second de Callahan. « D’ailleurs, j’aimerais bien le voir, O’Riordan, justement. Et puisqu’on en parle, j’aimerais bien que tu lui transmettes le message pour moi, aussi. Oui ? » La question est rhétorique. Comme l’hypothèse d’un refus, Nobby ne saurait pas vraiment admettre qu’on se dérobe, et ça vaut de la même manière pour Eve et Rafa, cette fois, en espérant que ce dernier soit un peu plus ponctuel que son amie.
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Message#Sujet: Re: L'heure du bilan + Eve   L'heure du bilan + Eve Icon_minitimeVen 20 Oct - 22:46

❝ Nobby & Eve❞L'heure du bilanIl a toujours été plus facile pour Eve de parler des autres que de soi-même. Elle en a même fait une règle d’or. Toujours détourner le sujet d’elle, toujours accumuler des informations même dans les moments les plus anodins. Nobby pourrait s’en vexer mais ce n’est même pas fait exprès. Plus maintenant en tout cas. Ce n’est d’ailleurs pas dirigé contre lui non plus. Non, c’est un réflexe, une habitude. Ce qu’on lui a inculqué lorsqu’elle était au SOE est désormais tellement ancré en elle que la jeune femme aurait bien du mal à se défaire de ses habitudes. Lorsqu’elle était jeune, l’ancienne Serdaigle était bien loin de ressembler à ça. Quoique toujours calme, on ne pouvait pas la dire réservée et on la trouvait, à l’époque, plutôt sociale bien qu’avec un groupe de gens choisis. Les gens changent, évoluent, elle comme les autres si bien que quand elle perçoit l’opportunité de parler d’autre chose que d’elle-même, elle la saisit à bras le corps.

On pourrait dire qu’elle jette un peu Rafa en pâture à Nobby mais c’est tout l’inverse. Eve se doute bien que le sujet finira par venir sur le tapis. Son ami est curieux et d’autant plus si sa nièce est concernée. Or, tant qu’à parler du second de Finn, autant que ça soit pour le faire paraître sous son meilleur jour ; en particulier lorsqu’il s’agit de le comparer à Avery pour lequel Eve n’a pas de mot assez dur.

- J’en suis certaine. C’est un mage noir, il n’y a pas de doute et je me demande même comment il a pu échapper à votre vigilance.

Ici, elle parle bien de la Police Magique et non pas de la résistance. Devant l’air interloqué de Nobby, elle s’explique.

- Je n’étais pas là, sans quoi j'aurais peut-être pu faire quelque chose mais Rafa m’a raconté. Il est venu me chercher dans mon appartement qui est voisin de celui d’Avery. Voyant qu’on sonnait chez moi et m’ayant vu sortir juste avant, il est sorti pour indiquer que je n’étais pas là. Jusque là, je n’avais jamais eu de raison de le soupçonner et pour moi c’était juste un type désargenté mais courtois. Pas le pire crime tu me diras. Sauf qu’il a reconnu Rafa, apparemment, ils s’étaient déjà rencontrés via ta nièce et dans un accès de jalousie, il a apparemment cru qu’il venait pour elle. De ce que j'ai compris, la dispute tournait autour de l'idée que Robin appartenait à Avery. Apparemment très territorial comme type mais je te dirais bien que comme tous les sang purs il a tendance à considérer que les gens sont sa propriété. Quoiqu'il en soit, pourquoi est-ce qu’elle se serait trouvée spécifiquement chez Avery, je n’en sais rien et comment Rafa l’aurait su je ne sais pas non plus, il n’empêche qu’il a vrillé, il a commencé par casser la gueule de Rafa qui a tiré dans le genou pour se défendre et là, il lui a lancé un Doloris. Ce qui m’étonne dans cette histoire, c'est que sa blessure n’ait pas été signalée. Une blessure moldue à Sainte-Mangouste ça fait parler, or je n’ai rien lu ni entendu dans les journaux. La seconde chose qui m’interpelle et c’est sûrement la plus inquiétante c’est que son impardonnable n’ait pas été remarqué. Normalement, c’est comme de la magie chez les mineurs, on sait quand un impardonnable est lancé. Soit il y a quelqu’un qui le protège, soit sa baguette a été modifiée. Et avant que tu ne me demandes, je me porte garante de Rafa. Je sais qu’il ne mentait pas. S’il avait tiré sur Avery juste par haine ou jalousie, il nous l’aurait dit. Ce n’est pas son genre de mentir, surtout pas pour ça.

Envers l’irlandais, Eve a une confiance aveugle. La preuve, c’est à lui qu’ils ont décidé de confier leur enfant s’il venait à leur arriver quelque chose. Tête de mûle, oui sans l’ombre d’un doute mais pas malhonnête. Si Rafa avait été le premier à lancer les hostilités, il l’aurait avoué sans rougir. Quant à Avery, la jeune femme ne sait pas vraiment quoi répondre aux questions de Nobby.

- Honnêtement ? Je ne sais pas. Par précaution, je n’y suis plus retournée, si ce n’est pas Poudre de Cheminette pour récupérer quelques affaires. Je n’y laisse de toute façon pas grand chose. Je ne pense pas qu’il me soupçonne d’être résistante mais je pense que, parce que je connais Rafa, il aura développé, par extension, une certaine animosité pour moi. Par prudence, j’ai préféré éviter son chemin et c’est précisément pour ça que j’ai chargé un de mes contacts de récolter des informations à ma place. S’il m’avait vu s’intéresser à lui après ce qui s’est passé avec O’Riordan, il m’aurait probablement soupçonné. Je préfère lui faire croire que j’ai juste déménagé et le laisser oublier mon existence tandis qu’on le surveille de loin.

Faire du mal à Robin ? L’espionne n’a pas une bonne opinion des mages noirs. Pas plus que Nobby et un peu comme les nazis en leur temps, elle est parfaitement encline à leur attribuer les pires intentions. Néanmoins, elle se veut honnête avec l’oncle de la jeune femme.

- Je dirais que c’est possible. Je n’ai vu ta nièce que deux fois si bien que je ne peux pas vraiment me vanter d’être dans ses confidences. Rafa en sait probablement plus que moi mais il n’est pas du genre bavard. Je sais juste qu’il n’a pas été fort élégant quand Robin a décidé de mettre un terme à leur relation. Je n’ai pas demandé mais je n’en attend de toute façon pas moins d’un mage noir.

Un raccourci un peu douteux mais qu’elle assume parfaitement. Après tout, certains mages noirs sont charmants et c’est bien pour ça qu’on ne les soupçonne pas mais concernant Avery, Eve refuse toute objectivité.

- Justement, c’est peut-être parce que la liste de ses créanciers est longue comme le bras qu’il s’est tourné vers les mages noirs. Ca ne serait pas le premier sang pur incapables de gérer ses finances et sa vie qui, plutôt que se remettre en question, chercherait à remettre la faute sur les sang mêlés et les né-moldus. Je pense que ça mérite toute ton attention, ne serait-ce que pour démêler le vrai du faux. Je comprendrais que tu ne me croies pas sur parole.


Bonne joueuse, pour une fois, Eve peut admettre qu’elle est coutumière des cachotteries et de toute façon, c’est une déformation professionnelle, Nobby ne pourra pas s’empêcher de vérifier, elle le sait. Puisqu’ils sont sur le sujet, c’est l’occasion de lustrer un peu le poil de Rafa. Des a priori, Nobby en a plein à son sujet et nul doute que même tous les compliments qu’Eve peut ajouter à son nom ne suffisent pas pour que Nobby considère la nouvelle relation de sa nièce d’un bon œil.

- Je peux transmettre le message, acquiesce-t-elle. Par contre, je peux déjà te dire qu’il ne voudra pas venir sur le territoire sorcier. Il est du genre prudent Rafa, sans compter qu’il ne porte pas le monde sorcier dans son cœur. Il voudra que ça se fasse de notre côté.

Nul doute qu’il préférait que ça ne se fasse pas du tout et en réalité Eve s’attend à un refus. Pas besoin de le dire à Nobby, après tout si Rafa tient à Robin, il finira bien par accepter mais hors de question pour elle de lui forcer la main.

Le reste de la visite se fait plus sereinement qu'à son début et bientôt, ils sont rejoints par Rebecca qui demande l’attention de ses aînés. Une petite heure plus tard, elle prend congé du sorcier, promettant cette fois-ci de ne plus jouer aux abonnées absentes si longtemps.
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