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#Sujet: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Jeu 16 Juin - 22:19
Les jolies colonies de vacances
Rafa, Eve & Finn
Pas de Rafa ni d’Eve en vue et l’heure tourne. Ça n’améliore pas l’humeur de Callahan. Finn tourne comme un lion en cage depuis que son second est parti avec la Bentley. Les quelques gars présents au Cohan tâchent de faire comme s’ils ne remarquaient rien. De toute façon, dire quoique ce soit, ce serait prendre le risque de manger pour l’angoisse – mais le patron peut-il vraiment être angoissé ? – du départ et d’être un dommage collatéral. Alors l’acteur continue à marcher, sous le regard compatissant de Florence qui commence à se demander s’il ne va pas s’enfoncer dans le sol, à force. Finnegan s’arrête finalement de marcher, regardant sa montre d’un air catastrophé, comme si cela pouvait les faire arriver plus vite. « Qu’est-ce qu’ils foutent ? A ce train là, l’avion va partir sans eux… » Il le savait bien, lui, que c’était une mauvaise idée, de laisser repartir Eve côté sorcier. Elle ne lui a pas vraiment laissé le choix, mais ce n’est pas seulement qu’elle lui a manqué, ou qu’il a eu le temps de ruminer une intuition qui lui est venue sans qu’il ne sache pourquoi, resté seul avec Shane. C’est que Callahan craint à présent qu’ils aient fait une mauvaise rencontre ou se soient dit qu’en passant, ils pourraient bien faire la fête de Avery, au hasard. Ou pire, s’ils avaient croisé Rory ? La pensée lui glace le sang. Le voilà à deux doigts de s’en aller voir lui-même au Chaudron Baveur, et tant pis pour sa peur et le reste. Heureusement, l’irlandais n’a pas à en venir à de telles extrémités : la porte vient de s’ouvrir sur Rafa et sa compagne. « Ah bah vous voilà, c’est pas trop tôt ! Ça commence bien, votre périple ! Où est-ce que vous trainiez ? » Ils ont même le temps de boire une bière – enfin, sauf Eve, que Callahan scrute par moment, méditatif – le temps de lui expliquer.
La petite Robin alors, eh. Finn se marre derrière sa cigarette, comme sa compagne d’ailleurs. C’est vrai qu’il rougirait presque, ce bougre de Rafa, ce qui ne laisse pas d’étonner son patron. « Eh bah vous m’en direz tant ! Dire que j’étais pas là pour voir ça, je crois que j’ai jamais été aussi déçu d’avoir manqué quelque chose ! » Il va pour dire que c’est mignon, à son tour, mais devine tout de même une forme d’angoisse chez son second. Alors il entreprend de le rassurer. Le polynectar, sûrement pas (« je ne sais même pas ce que c’est et ne compte pas sur moi pour boire un truc non étiqueté, Eve ») mais le mafieux est bien prêt à se faire remarquer par son frère (« plutôt ça que boire une potion sorcière ») si ça peut aider Rafa. Il a beau se moquer, Finn sait par quoi O’Riordan est passé et ce qui le rend si fébrile, alors il le fera. Même si c’est un juste retour de bâton que de pouvoir ricaner un peu : d’ordinaire, c’est le sens inverse, alors il ne va pas se priver. « T’en fais pas, va, je lui porterai le message sans faute mercredi. Ce serait dommage de ne pas croiser la seule personne au monde capable de te rendre aimable, tu penses bien ! Et au moins, je suis sûr que vous me téléphonerez, comme ça, ne serait-ce que pour dicter ce message ! Allez, en route. On va être en retard. »
Sur la route, Callahan essaye de faire bonne figure au volant de la Bentley. Malgré tout, il y a l’inquiétude, alors rapidement, il rompt le silence, aussi bourru que bavard : « Bon, vous déconnez pas, hein ? Je pourrais pas venir vous aider, s’il y a un problème, enfin pas immédiatement, alors soyez prudents ! Non, mais je vous connais, c’est pas les colonies de vacances, même si vous êtes que tous les deux. Alors personne ne meurt, personne ne tue et vous me tenez au courant, je ne veux pas avoir à me faire un sang d’encre parce que je n’ai aucune nouvelle. Sinon je débarque, vous êtes prévenus ! » Et il est assez audacieux pour le faire.
Arrivé à Heathrow, c’est Eve qui s’occupe d’enregistrer les bagages pendant qu’ils vont vérifier l’heure du vol avec Rafa. « Tu veilles sur elle, pas vrai ? Eh, reviens avec moi, je peux voir les petites étoiles dans tes yeux, monsieur le joli cœur, là ! » Derrière sa clope, l’acteur pouffe. Quelle bizarrerie, de voir son second aussi nunuche. « Et tu fais gaffe aussi à toi. Ce serait dommage de mal finir pour ce gosse. T’en fais pas pour le reste, je passerai le mot. » Finn ajoute à ces derniers conseils une bourrade amicale. C’est qu’il va lui manquer, ce fichu insolent. C’est la première fois, en six ans, qu’ils ne mettent pas à exécution leurs plans ensemble, en plus. De quoi faire drôle. « Je te fais confiance, allez. De toute façon vous avez la villa, même si je sais pas si vous aurez l’occasion de profiter de la piscine. »
Puis, hésitant, Callahan va pour ajouter quelque chose. « Ah et, Rafa… » Comment lui dire ce qu’il ose à peine s’avouer ? Comment expliquer qu’il a l’intuition sourde que Eve est enceinte ? Ce n’est peut-être qu’un ensemble de coïncidence. Un truc dont il s’est persuadé en la regardant dormir, presque certain que son ventre s’est légèrement arrondi et que sa poitrine, qu’il connait si bien, remplit un peu plus ses mains lorsqu’ils se trouvent au lit. Et puis elle est un peu malade, ces derniers temps, non, et légèrement sur les nerfs ? Mais est-ce que ce n’est pas lui qui interprète parce qu’il s’inquiète ? Non. Finn, au fond, sait. Mais s’il l’avoue, il se rend bien compte qu’il ne laissera jamais Eve partir, et quant à Rafa, il ne saurait pas lui dire – ni assumer – d’où vient cette intuition. Alors finalement, Callahan balaie ces pensées de la conversation : de toute façon, si ça se confirme, Rafa s’en rendra compte (ce sera malheureusement la preuve que lui n’est pas fou), en attendant, c’est peut être plus simple pour tout le monde de faire comme si de rien n’était. « Non, rien, laisse tomber. Serre moi la main, va. »
Voyant justement Eve revenir, Finn abandonne brièvement son second : « Je reviens. Il faut que je lui dise au revoir, quand même… » Entre grands niais, ils se comprendront. Quant à Eve, indifférent au reste des passagers qui passent dans Heathrow, Callahan l’attire dans ses bras pour l’embrasser : « Tu m’appelles ? Promis ? » Avec un rire, il ajoute en désignant O’Riordan d’un signe de tête : « Et puis tu veilles sur lui aussi, je suis pas sûr qu’il en soit capable vu ce que tu me décris. » Puis il l’embrasse de nouveau en guise d’adieu : « Je t’aime. Reviens moi vite. » La laisser partir est un déchirement. Pourtant l’acteur se force à faire bonne figure et agite la main en guise d’au revoir : « Allez, à la semaine prochaine. » Il reste un moment à les regarder s’éloigner, avant de repartir vers la Bentley. Plus qu’une dizaine d’heures avant qu’ils n’arrivent. Reste à calmer l’angoisse, maintenant.
(C) CANTARELLA.
Dernière édition par Finn Callahan le Mer 27 Juil - 22:32, édité 1 fois
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Ven 17 Juin - 11:22
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
Évidemment, elle a tout raconté. Évidemment, ils ont rigolé comme des bossus, les deux affreux, même si Callahan a quand même pris la peine de donner une tape compatissante dans le dos de son second. Il fallait s’en douter. L’humeur de Rafa, que la rencontre avec Robin avait considérablement allégée, s’en est ressentie, et il est parti dans le bureau en grognant un“vous m’emmerdez”parfaitement audible, sous prétexte de récupérer sa valise. Les deux autres ont terminé leur bière, leur grosse rigolade, et lui s’est attardé plus longtemps que nécessaire pour vérifier qu’il n’oubliait rien, l’esprit encore plein de sa rencontre avec la blonde. Il devait avoir l’air un peu béat en redescendant, puisque le patron a refusé net de le laisser prendre le volant (“popopop, t’es encore à moitié là-bas, mon gars, j’ai pas envie d’avoir un accident, moi !”) Relégué à l’arrière, Rafa en est réduit à regarder défiler le paysage, un sourire passant parfois, inexplicablement, sur ses lèvres, lorsqu’il aperçoit une cabine téléphonique, ou une boîte aux lettres - tous ces petits riens qui avaient émerveillé Robin, lors de leurs promenades. Les recommandations du patron le ramènent, un instant, dans la Bentley.
-Faut quand même que j’vous dise un truc, patron… Vous savez qu’on est quand même capables de traverser la rue sans que vous nous teniez la main, hein… On s’en sortira très bien, vous verrez. Mais ça ne suffit pas, bien entendu, à rassurer Finn. Il faut dire que la situation est inédite. En presque sept ans, jamais il n’a envoyé son second seul en mission pour plusieurs jours, et que dire d’Eve ? Depuis qu’ils se sont remis ensemble, il semble ne pouvoir ni se passer, ni se lasser de sa présence. Alors voir ces deux-là, ces deux irremplaçables compagnons de son quotidien, partir pour l’Amérique sans lui, ça doit quand même lui fiche un coup. Du reste, Rafa lui-même se sent nerveux, même s’il fait de son mieux pour avoir l’air décontracté.
À l’aérogare, les deux hommes profitent d’un instant de solitude pour échanger quelques mots - Finn pour confier Eve à Rafa, et lui, pour vérifier pour la centième fois :
-Vous irez, alors, mercredi, hein ? Sûr ? Fin d’après-midi, vous oubliez pas. Et ne vous inquiétez pas pour Eve, je veillerai sur elle. J’ai toujours réussi à veiller sur vous, j’ai de l’entraînement. Bon, j’vais acheter deux trois journaux, qu’on ait de quoi s’occuper dans l’avion.
Il se marre, vacille un peu sous la bourrade virile que lui administre le patron, et revient sur ses pas lorsque Callahan le rappelle. “Oui ?” Le patron semble vouloir ajouter quelque chose. Il hésite, et puis il renonce, et ce n’est qu’une poignée de mains, sa poignée de mains d’acier, celle qui vous broie les phalanges, qui conclut leur conversation.
-Ouais, allez lui dire au revoir, patron. Elle va adorer ça, les adieux en plein Heathrow.
Il ricane, pas mécontent de prendre sa revanche pour leurs rires de tantôt, et les laisse à leurs embrassades le temps d’aller au kiosque à journaux. Pas vachard, il tapote tout de même amicalement le dos de Finn, en prenant congé :
-Allez, patron, soyez tranquille, on vous appelle dès qu’on arrive. Ça va aller, pas vrai Eve ?
Et les voilà partis. Rafa a pris des places en première classe, mais il lui semble voir une expression de désapprobation dans le regard de sa compagne lorsqu’ils s’installent, et il anticipe la remarque :
-Je sais, on aurait pu transplaner, ou prendre un Portoloin, ça aurait été plus rapide, et tout ça. Je le sais. Tiens, j’ai pris de la lecture, et Liam m’a donné de quoi casser la croûte, aussi. Tu te sers quand t’en as envie, conclut-il en déposant journaux et nourriture sur la tablette devant lui.
Il se laisse aller contre le dossier de son siège, déplie un journal au hasard, et se met à le regarder, sans lire. Il s’en tamponne déjà royalement le coquillard en temps normal, des dernières pièces de théâtre qui se jouent à Londres, alors autant dire que là, ça lui passe à des kilomètres.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Lun 20 Juin - 21:41
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesC’est avec un sourire béat que Rafael O’Riordan, pourtant plutôt connu pour son absence de sourire, franchit les portes du Cohan. A sa suite, une Eve plutôt guillerette, voire hilare, de son dernier trait de génie. Mignon. C’est plus que ça. Il plane à moitié depuis qu’ils ont quitté le Chaudron Baveur et même les remontrances de Finn, inquiet de leur retard, ne suffisent pas à lui faire perdre son sourire.
- Mission de la plus haute importance, mon capitaine, lance Eve avec amusement.
Il n’en faut pas plus pour aiguiser la curiosité de l’irlandais. Trois bières plus tard, il rit à ses côtés tandis que Rafa reprend ses dispositions habituelles. Il prend le chemin du bureau sous prétexte qu’ils sont insupportables mais Eve le soupçonne de vouloir un peu de tranquillité pour repenser à sa rencontre. De son côté, elle continue sa discussion avec Finn tout en finissant sa boisson :
- Honnêtement, tu l’aurais vue … Elle est toute petite et elle est vraiment jeune. De toutes les femmes avec qui j’imaginais Rafa, ce n’est vraiment pas à elle que j’aurais pensé …
Comme quoi, on ne connaît pas toujours ses amis. Certes, c’est une jolie fille, mais ce que Rafa peut bien lui trouver ? Eve ne saurait dire. En réalité, elle semble être tout ce qu’ils ne sont pas : stable, posée, sans histoire et sans problème. Peut-être un peu trop banale ? Mais Eve a appris depuis longtemps à ne pas juger un livre sur sa couverture et peut-être y-a-t-il plus chez la jeune femme qu’il n’y paraît.
Une fois Rafa de retour, les instructions pour le message à Robin sont données et ils ne tardent pas à monter en voiture où Finn ne peut pas s’empêcher de faire ce qu’il appelle les recommandations d’usage. Telle une enfant turbulentes, Eve jette un coup d’oeil à Rafa et masque un petite rire :
- Tu sais, si un jour on a des enfants, je pense qu’il insistera pour qu’ils aient des gardes du corps tellement il aura peur. C’est ça ou il ira lui-même au jardin d’enfant surveillés qu’on ne pique pas son goûter au petit. Il enverra Slim faire régner l’ordre et la terreur sur la cour de récré.
Mais Finn insiste, il est sérieux dans ses recommandations si bien qu’elle finit par lever les yeux au ciel :
- Merlin Finn, j’ai promis que je ne tuerai personne à moins que ça ne soit absolument nécessaire. Tu peux me croire quand même.
Oui, Eve a promis et elle n’a qu’une parole. Sans compter que, si à Londres, elle peut se permettre ce genre de chose dans le cadre de son affectation, il n’en est pas de même aux USA où elle agit pour son propre compte. Il faudrait être fou pour ouvrir les hostilités sur un territoire qui n’est pas le sien avec Rafa pour seul backup.
A l’aéroport, elle part enregistrer les bagages, se faisant la réflexion que c’est la première fois de sa vie qu’elle va dans un aéroport civil. Bien sûr, elle a déjà pris l’avion, mais c’était pendant la guerre et ça n’avait rien à voir avec le vol confortable qu’ils s’apprêtent à prendre. Lorsqu’elle rejoint les deux hommes, c’est au tour de Rafa de partir en se moquant d’eux. Gênée de se lancer dans des embrassades en public, elle ne se dégage pas pour autant. Au contraire, elle serre Finn dans ses bras avant de l’embrasser passionnément et de se dégager.
- Promis. Je ne te laisserai pas sans nouvelle cette fois-ci, mais par pitié, attends au moins deux heures avant de t’inquiéter et de lancer une opération pour venir nous rejoindre. Je sais comment tu es quand tu es inquiet.
Elle lui caresse la joue une dernière fois, se disant que c’est la première fois qu’elle ne dit pas au revoir à quelqu’un sans savoir si elle reviendra.
- Moi aussi. Et ne t’inquiète pas, on va à peine avoir le temps de te manquer.
C’est un déchirement de quitter Finn, mais aussi un soulagement. Eve n’aime pas les adieux, elle n’a jamais été douée pour ça. Ici, ça n’en est pas vraiment un. La jeune femme a l’intention d’être particulièrement efficace. Rafa, de son côté, est tout aussi motivé qu’elle et voudrait voir cette mission rapidement terminée. Finn n’a donc pas à s’inquiéter puisque les deux compères ont bien l’intention de revenir au plus vite. C’est probablement pour ça qu’elle lui jette un regard un peu agacé alors qu’ils s’installent en première.
- On aurait pas pu transplaner, on a pas les autorisations, mais on aurait facilement pu avoir un potorloin. Tu avoueras qu’on aurait gagné huit heures, au moins pour l’allée. Pour le retour avec le gamin, ce n’était pas possible, mais bon … Puis ce n’est pas toi qui voulait rentrer rapidement ? Robin n’aurait pas dit non à te voir mercredi si j’ai bien compris.
Elle a un petit sourire en coin sachant que Rafa pourra difficilement la contredire. Néanmoins, son argumentaire tombe aux oubliettes à la mention de la nourriture. Un sourire éclaire son visage tandis qu’elle s’empare d’un des casse croûte.
- Bénis soit Liam ! Il faudra vraiment que je pense à le remercier quand on reviendra à Londres. J’ai tout le temps faim en ce moment !Maintenant que j’y pense, est-ce qu’ils ne servent pas de la nourriture en première ? Tu vas trouver ça stupide, mais je n’ai jamais pris que des vols militaires. La dernière fois, je crois que j’ai été larguée en parachute du côté de Fontainebleau. Il a fallu remonter jusque Paris …
Elle s’interrompt perdue dans ses souvenirs. Eve parle rarement de ce qu’elle faisait avant de rencontrer Finn. En réalité, elle parle rarement de son métier. Comme tous ses collègues, elle est tenue au secret et si Finn et Rafa la qualifient souvent d’espionne les choses sont un peu plus compliquée que ça.
- Mesdames, Messieurs, le vol BR4820 à destination de Los Angeles va bientôt décoller. Prière de …
L’annonce se termine et les derniers passagers s’installent. De leur côté de l’avion, ils ne sont pas nombreux et le vol risque d’être calme. Eve regarde le journal que O’Riordan tient en main depuis tout à l’heure sans en tourner les pages.
- Quelque chose d’intéressant ? Une jolie blonde aux yeux verts par exemple ?
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Mer 22 Juin - 19:56
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
-Une jolie blonde ? Je ne vois pas de quoi tu parles,ronchonne Rafa en tournant précipitamment une page de son journal pour donner le change.
Mal lui en prend. La page suivant le théâtre est consacrée au cinéma, et un des articles, qui lui attire l’oeil immédiatement, annonce en fanfare le tournage d’un nouveau Sherlock Holmes, avec Finn Gallagher dans le rôle titre. L’événement du printemps prochain, messieurs-dames, servi par un acteur qu’on a plutôt vu dans des rôles de mauvais garçons, mais qui a à coeur de bousculer cette image… Sur la photo, heureusement assez mauvaise, Callahan arbore un sourire béat et la célèbre casquette du détective.
-Toi, par contre, ton beau brun te poursuit, on dirait, reprend O’Riordan en montrant l’article à Eve.Pas moyen d’y échapper. Regarde-moi cette tête de ravi, mais regarde-moi ça…
Excédé, il abandonne le journal pour s’intéresser de plus près aux casse-croûtes préparés par Liam. Cohan a bien fait les choses, comme à son habitude ; des chicken pies individuelles, soigneusement emballées, voisinent avec des tranches de cake et avec quelques scones. Bien sûr, tout cela serait meilleur chaud, mais c’est déjà bien appréciable d’avoir de quoi se restaurer. La bouche pleine de chicken pie, Rafa acquiesce lorsqu’Eve demande si un repas est prévu ; très gentleman, il prend tout de même la peine de déglutir pour préciser :
-Ouais, on devrait avoir quelque chose, mais c’est jamais très bon, dans les avions. Vaut mieux manger la cuisine de Liam, crois-moi.
C’est vrai qu’elle a un bon coup de fourchette, en ce moment, Eve, songe Rafa en la regardant. On dirait moi. La pensée le fait sourire ; d’habitude, c’est plus dans ses habitudes, ou dans celles du patron, de s’empiffrer à la moindre occasion. Eve les avait plutôt habitués à picorer, en les faisant passer, par la même occasion, pour deux parfaits gloutons. Rafa préfère ne pas commenter ce soudain regain d’appétit, mais ça n’arrange pas son humeur, alors il repart sur les sherlockholmeries (à moins qu’il ne s’agisse de sherlockonneries) du patron, dont la photo est restée dans son champ de vision :
-Il est quand même pas bien prudent de s’afficher comme ça. Je me demande comment il peut s’imaginer que ça va durer, ces conneries. C’est pas comme si on avait besoin d’être discret, dans notre métier…
Evidemment, ils ne peuvent qu’être d’accord ; Eve et Rafa sont également convaincus de la justesse du vieux dicton qui conseille, pour vivre heureux, et même pour vivre tout court dans la mafia, de vivre caché. Le choix de carrière de Callahan reste pour eux un mystère, en même temps qu’une source d’inquiétude et d’exaspération. Sans parler de la façon dont il se braque lorsqu’on essaie de lui faire entendre raison.
Finn Callahan meuble à lui seul une bonne partie de la conversation, entrecoupée, il est vrai, de longues périodes de silence, de demi-sommeil et, dans le cas de Rafa, de rêveries. C’est encore de lui qu’il est question dès qu’ils mettent le pied sur le sol californien ; les deux jeunes gens s’engouffrent dans un taxi, direction la villa du patron, d’où ils pourront lui téléphoner et le rassurer sur leur sort. Ils ont préféré n’avertir personne de leur arrivée, hormis les employés qui ont remplacé Santina et Antonio en tant que gardiens de la demeure, d’où cette arrivée anonyme, en taxi.
Les valises à peine déposées dans les chambres, on convient d’un conseil de guerre au bord de la piscine - où le gardien a fort opportunément dressé une table avec des bières fraîches et des petites choses à picorer. Mais avant cela, il y a une formalité, que Rafa annonce sur un ton goguenard :
-Va te changer si tu veux, Eve, je vais appeler au Cohan, j’te garde la communication si tu prends pas cent ans à te repoudrer le museau, d’acc ?
Quelques chamailleries plus tard, il se trouve dans le bureau du maître des lieux, à demander à une opératrice de le mettre en relation avec Londres. La communication n’est pas des meilleures, ce qui l’oblige à parler assez fort :
-Liam ? Ouais ? C’est Rafa ! Appelle-moi le patron, tu veux ? Hein ? Oui bon, scuse-moi, j’ai pas fait gaffe à l’heure… Désolé, vieux… Il a dit que je devais appeler dès qu’on arrivait… Ah, patron, salut. Oui, on est bien arrivés, on se pose une heure et on va filer chez Joey, histoire de commencer à se renseigner. Eve ? Ouais, très bien, même si elle râlait qu’on ait pas trouvé plus rapide que l’avion. Attendez, je crois qu’elle arrive, elle veut vous parler. Je vous rappelle demain, OK ? Quelle heure ? Parfait, je fais ça. Essayez de pas vous faire trop de mouron, hein ? Allez, je vous passe Eve !
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Dim 26 Juin - 21:26
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesRafa n’a pas vraiment envie de parler. Pas de Robin en tout cas. Il nie ses allusions à peine voilées avec une mauvaise foi digne d’admiration, mais Eve n’est pas dupe. Ça ne veut pas dire qu’elle ne le comprend pas pour autant. A sa place, elle aussi aurait probablement envie de solitude. Revivre l’instant, se rappeler de ce qui a été dit, examiner les différentes possibilités qui s'offrent à elle, etc. Des choses que l’on aime faire seul et sans une amie bien intentionnée, quoiqu’un peu moqueuse, à ses côtés. Manque de chance pour son ami, il n’est pas seul et ne le sera pas pour les sept prochaines heures. Ils sont coincés ensemble dans l’avion et il faudra bien occuper le trajet d’une façon ou d’une autre. Heureusement pour Rafa, elle est toute disposée à arrêter de l’asticoter un moment et elle a rapidement de quoi la distraire.
La voilà qui s’empare du journal délaissé par le second pour y regarder la photo de Finn. Une grimace se forme sur le visage d’Eve, ne laissant aucun doute sur les sentiments que lui inspire le reste de l’article. La voilà qui murmure en lisant l’article :
- On ne manquera pas de souligner la très belle prestation de Finn Gallagher, dont c’est le premier rôle principal sur grand écran. Habitué des seconds rôles, il a fait un retour fracassant depuis la fin de l’été et nul doute que sa performance fera tourner les têtes.
Un grognement plus tard, elle a son tour délaissé le journal, se contentant de commenter :
- Il n’est même pas à son avantage là-dessus. C’est ridicule.
Agacée, elle préfère à son tour se concentrer sur la nourriture et se saisit volontiers d’une tranche de cake réconfortante. Il ne lui faut que quelques bouchées pour l’engloutir, mais sans se sentir satisfaite. Néanmoins, elle se raisonne, ils en ont pour des heures de voyage et elle préfère rationner la nourriture plutôt que de se retrouver pendant six heures à bord, dépendante de la nourriture servie par les hôtesses. Finn ne tarde pas à revenir sur le tapis et Eve ne peut s’empêcher de demander :
- Tu n’as jamais essayé de le dissuader ? Je sais qu’il n’en fait qu’à sa tête, mais quand même, c’est vraiment une mauvaise idée. Déjà parce qu’il se fait passer pour mort, mais en plus, parce que quand on est un criminel et un ancien de l’IRA, on évite d’avoir sa tête placardée sur toutes les affiches de la ville.
Evidemment, Eve se doute que les choses ne sont pas aussi simples. Rafael a beau avoir une influence salutaire sur Finn et ses lubies de tous les instants, même lui ne peut pas empêcher son patron de faire ce qu’il veut.
- Je vais en reparler avec lui quand on rentrera. Il dit toujours que ce que je fais est dangereux, mais honnêtement, c’est lui qui nous met le plus en danger en s’affichant comme ça.
La conversation se poursuit le temps du vol entrecoupé de période de sommeil. Ils ont largement le temps de manger l’ensemble des provisions que Liam a mis à leur disposition et quand ils atterrissent, Eve est contente de pouvoir s’étirer mais aussi d’aller chercher quelque chose à manger pour eux tandis que Rafa s’occupe des valises.
- Je meurs de faim. Tu as raison, la nourriture est répugnante dans les avions.
Une fois les valises récupérées, ils filent dans un taxi. Eve fatiguée par le trajet à l’esprit un peu embrumé, mais ça ne l’empêche pas de discuter avec Rafa tout en regardant le paysage, si différent de son Angleterre natale. Tout est plus grand, plus grossier, plus froid aussi paradoxalement.
- N’empêche, à quel moment est-ce qu’il s’est dit qu’acteur était un métier respectable ? Tu te vois expliquer à tes enfants que leur père fait le saltimbanque sur scène pour gagner sa vie ? C’est très bien d’être divertis, mais franchement ce n’est pas pour nous ce genre de métier.
A ce titre, c’est peut-être les derniers restes qu’Eve a de sa classe sociale et de l’éducation que ses parents lui ont donnés. Sans être snob, ils ont toujours espéré qu’elle s’élève au-dessus d’eux et les métiers artistiques n’ont jamais fait partie des aspirations qu’ils avaient pour leur enfant. Nul doute qu’ils n’auraient pas approuvé son choix de carrière actuel, mais Eve le trouve tout de même plus respectable qu’artiste.
Ils arrivent bien assez vite devant la grande villa de Callahan et Eve sort de la voiture un peu perplexe devant tant de démesure. Se tournant vers Rafa qui attend que les valises soient déchargées, elle demande :
- Vous hébergez la moitié de vos hommes sur place ou c’est simplement parce que Finn avait un problème d’ego ?
Comme tout le monde, la jeune femme aime avoir de l’espace, mais l’endroit lui semble sincèrement trop grand pour être agréable à vivre. Néanmoins, en regardant autour d’elle, elle se rend rapidement compte que les maisons de tout le quartier sont du même gabarit et que celle de Finn fait partie des plus modestes. C’est un couple asiatique à l’accent prononcé qui les accueille et Eve ne peut s’empêcher d’être un peu mal à l’aise. La plupart des japonais que l’on trouve aux Etats-Unis sont des prisonniers de guerre et dieu sait que le Japon n’était pas du bon côté ces dernières années. Néanmoins, Finn et Rafa sont des gens consciencieux, elle le sait et ils n’auraient pas laissé n’importe qui chez eux si bien qu’elle ne fait aucune remarque. Fatiguée et un peu accablée par la chaleur, Eve ne réagit même pas aux provocations de Rafa et se laisse conduire à sa chambre ou elle se change et en profite pour mettre des vêtements plus légers. Habituée à des températures plus fraîches, elle renonce au pantalon pour le moment, le temps de s’habituer à la chaleur et enfile - chose rare - une robe puis rejoint Rafa sans plus de cérémonie. Elle s’empare du téléphone, un peu gênée d’avoir un public :
- Finn ? Oui, oui ça va. On est bien arrivé. Il fait horriblement chaud. Je ne comprends pas comment tu peux me vanter L.A. comme ça, il fait au moins 25 degrés, c’est insupportable, ronchonne-t-elle incapable de vraiment dire qu’il lui manque. Je ne sais pas ce que Rafa à prévu, mais j’imagine qu’on va commencer à se renseigner aujourd’hui. Plus vite on s’y colle, plus vite on revient. Oui, oui, on a été bien accueilli. Je crois qu’ils sont en train de nous faire à manger, j’avais faim en sortant de l’avion. Tu remercieras Liam pour les snacks d’ailleurs. Rien de neuf à Londres ? Tu sauras envoyer un message à Nikolaï pour lui dire que je suis bien arrivé. Tu sais où trouver Vasily normalement, il est en ville, il lui téléphonera. On s’appelle demain. Un peu plus bas, comme si elle craignait que Rafa l'entende, elle ajoute : Tu me manques aussi. On s’appelle demain.
Le téléphone raccroché, elle rejoint Rafa au bord de la piscine, se mettant sagement sous le parasol, sa peau ne supportant que très mal le soleil. Elle picore dans l’assortiment de légumes et autres snacks qu’on leur a apporté sans toucher à sa bière.
- Je suppose qu’on s’y met d’ici quelques heures. Tu as une idée de par où commencer ? Enfin, tu veux peut-être écrire ta lettre avant, s’amuse-t-elle avec un sourire. Il ne faudrait pas que Finn ne puisse pas apporter le message.
Oh évidemment, ils sont là pour affaire et Eve compte bien s’y mettre aussi vite que possible, mais ils vont probablement se reposer une heure ou deux avant de bouger, alors Eve ne voit pas pourquoi elle ne pourrait pas emmerder un peu Rafa en attendant.
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Mar 28 Juin - 22:56
Les jolies colonies de vacances
Rafa, Eve & Finn
Entendre la voix de Rafa a fait plaisir à Finn malgré l’heure tardive et le fait que l’appel l’ait réveillé, et ça se sentait dans son enthousiasme pour répondre. « Alors, ce voyage ? » Même la mine épuisée de Liam, qui trouve que c’est bien trop d’agitation à trois heures du matin pour lui, n’a pas douché la bonne humeur de Callahan. De toute façon, l’irlandais ne l’a même pas remarqué : oubliée l’heure tardive, l’angoisse et le fait qu’il s’est endormi en attendant des nouvelles qui ne venaient pas et en imaginant le pire, oubliées, un instant, ses craintes pour Eve, alors qu’il écoute O’Riordan leur exposer leur programme : ils sont bien arrivés et c’est déjà quelque chose et puis il les aura au téléphone demain et ça passera vite. « Je sais pas, 11 heures chez vous, avant déjeuner ? Il sera 19 heures ici ? » Propose donc Finnegan en jetant un coup d’œil rapide à sa montre pour calculer le décalage horaire. « Ouais ? Bon, à demain, alors, passe le bonjour à Joey. Et essayez de pas provoquer de bagarre générale cette fois ! » Comme si Rafa devinait son inquiétude, le voilà qui transfère le combiné avec une pique insolente. On peut dire que son second connait son monde. Callahan a beau râler, parce que ce petit con est bien ingrat envers les gens qui se préoccupent de lui, au moins, ça le distrait de l’angoisse qui l’a gagné, et voilà donc qu’il tempête joyeusement : « Je fais ce que je veux, dis voir…oh, hello, toi. »
Sa voix se radoucit soudainement pour demander des nouvelles à Eve, qui vient de prendre le combiné. Elle ne le voit pas derrière son téléphone, à huit mille kilomètres de distance, bien sûr, mais le visage de son compagnon s’est éclairé d’un grand sourire et son humeur est définitivement revenue au beau fixe alors qu’il l’écoute se plaindre de la chaleur de LA et résumer leur programme : « Tant que ça ? Me semblait que c’était pas si horrible, moi ! Bah, tu changeras peut-être d’avis en voyant Venice Beach, au moins y a la mer ! » Il n’a jamais pu s’y baigner, lui, mais il a toujours trouvé ça libérateur, d’avoir le Pacifique juste à côté de chez soi, et vue sur l’océan depuis sa villa. A son tour ensuite de donner des nouvelles et d’exposer le sien, de programme, largement occupé par les requêtes de Eve elle même. « Non, tout est vieux ! Oui, je vais faire passer le mot…oui, aussi. » A croire qu’elle devine qu’il tourne en rond et qu’elle lui fournit, vigilante, une activité à faire en l’obligeant à se mettre en quête du second de Chouvalov pour l’empêcher de trop broyer du noir en se laissant aller à son penchant mère poule : l’attente et la patience, ce ne sont pas des concepts qui réussissent à Finn Callahan. « Faites attention à vous, d’accord ? Tu me manques, tu sais ? » Son cœur manque un bond lorsqu’elle lui répond que elle aussi : ce genre de déclaration, chez Eve, même avec toute la meilleure volonté du monde, sont si rares que Callahan ne peut que les savoir vraies et qu’il les tient pour ce qu’elles sont : précieuses. L’acteur souffle donc avec une étonnante douceur pour qui le connait, en guise de conclusion. « Je t’aime. A demain. » En quittant le bar, Finn sifflote. Il va bien lui falloir une bon quarante-cinq minutes pour atterrir et que le sourire idiot qui l’a envahi le quitte. « Y a Eve qui te remercie pour le pique nique, vieux. » Lance-t-il à Liam en partant dans la nuit de fin octobre, sans laisser le temps au barman de lui répondre que lui s’en moque et que ce qu’il veut, c’est dormir.
La journée passe ensuite à toute allure. Plus qu’une semaine, voire seulement un jour ou deux, lui a promis le réalisateur de Holmes, et puis après ce sera fini. Callahan compte bien faire une pause pour lui les propositions qui lui sont parvenues, à ce moment là : ce premier rôle a enclenché une boucle vertueuse, du moins de son point de vue. Voilà qu’on le contacte pour être tête d’affiche pour d’autres long métrages. Nul doute que si Finn savait ce que Rafa et Eve disent de lui, l’acteur aurait les oreilles qui sifflent, mais ils sont loin et il a tout le loisir d’être content de son travail.
Le temps de croiser dans le quartier qui sert de territoire aux russes et de trouver le second de Chouvalov pour lui transmettre le message de sa nièce, voilà Finn revenu sur les siennes. S’enfermant dans son bureau avec un copieux plat de fish’n’chips, l’attente recommence. L’anxiété revient avec elle, domestiquée par le tabac, mais à peine : à la première sonnerie, Finn bondit sur le téléphone. « Rafa ? Ouais, je t’entends bien, t’inquiète, j’ai pris l’appel dans le bureau. Alors, quoi de neuf ? » Le son est un peu meilleur aujourd’hui, c’est déjà ça. En attendant, il est déçu de ne pas entendre immédiatement sa compagne et c’est d’elle que le mafieux s’inquiète immédiatement après. Un peu perdu entre le déni et la volonté de confirmer ses doutes, il essaye d’avoir l’air détaché, ce qui ne trompera sans doute personne : « Eve est avec toi, ou elle est partie se baigner ? Elle avait l’air de trouver qu’il faisait une chaleur à crever, hier, faut pas hésiter pour la piscine, vraiment. Elle supporte, ça va ? C’est pas son genre de se plaindre, je sais qu’elle est concentrée sur le gosse, mais tu veilles sur elle, hein. Puis tu la reluques pas si elle se baigne ! » Il se marre en buvant sa bière, malgré ses ronchonnements. C’est que sous ses airs indignés, en réalité, Finn a une confiance absolue en son second. C’est plus pour le principe qu’autre chose, parce qu’il ne peut pas ne rien dire, mais il ne peut même pas imaginer que Rafa puisse lui faire ce genre de coup. « Bon Joey va bien ? Qu’est-ce que ça raconte, sur le gosse, y a du neuf ? Vous faites quoi, là, vous allez déjeuner ? » Les mêmes questions et les mêmes réponses risquent de revenir souvent au cours de la semaine, Finn le sait. Ça ne l’empêche pas de noter attentivement le programme que lui expose O’Riordan, calculant encore une fois l’heure où ils se reparleront : « Ok. Du coup on se dit demain même heure, ou on voit quand vous rentrez ? Pas après 18 heures chez vous, je dirais, parce qu’après Liam ferme. Ouais, ça fait 2 heures du mat’ ici, sauf si t’appelles chez moi. Ça marche, à plus, Rafa. »
Pas longtemps après, c’est son amante qui reprend le combiné : « Eve ? Comment ça va, pas trop rétamée par le décalage horaire ? » Apparemment pas au point de ne pas être en mesure de ronchonner sur LA, les ritals, les américains en général et ce gosse. Ça le rassure un peu. « Toujours pas très enthousiaste, bon, j’ai compris, d’accord. J’ai fait passer le mot à ton oncle, oui, t’inquiètes pas. Bon, raconte, vous avez appris quoi ? » Pour lui, la question ne fait pas doublon, ça l’aide simplement à se faire une meilleure idées de ce qui se passe. Finn se sent totalement impuissant dans cette histoire. Au moins, par le récit, il a l’impression de participer un peu, comme par cet enchainement d’appel : « Oui, on se rappelle demain, Rafa m’a dit que vous partiez pour la journée, mais qu’il appellerait vers le diner. » Il a aussi du mal à dire au revoir, Callahan, surtout si c’est Eve, alors il ne raccroche pas et il laisse durer la conversation, tant qu’ils peuvent, tant qu’elle ne décide pas d’elle-même d’y mettre fin ou de lui repasser Rafa.
(C) CANTARELLA.
Dernière édition par Finn Callahan le Mer 27 Juil - 22:32, édité 1 fois
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Mer 29 Juin - 14:48
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
Ça a toujours des allures de pèlerinage, pour Rafa, de revenir à Los Angeles. Il a beau ne pas être un grand sentimental, il aurait presque la larme à l’oeil lorsqu’il raconte à Eve sa première rencontre avec Callahan, sur le Strip -“Tiens, juste là. Il m’a foutu une de ces torgnoles, c’est limite si j’ai pas encore la marque… et puis après, il m’a invité chez Joey. Tu vas voir, les cannelloni sont à tomber.”La montre de Callahan ne l’a pas quitté depuis ce jour-là, et même là, alors qu’il a troqué son complet sombre pour un costume léger en lin, Rafa la porte, avec un respect presque superstitieux. Ça lui fait drôle de partager avec Eve les détails de cette première rencontre un peu musclée avec le patron ; il n’avait jamais raconté à personne la façon dont Callahan l’a envoyé au tapis, “parce qu’on ne peut pas laisser une offense impunie”, et puis comment il l’a emmené dîner, “parce qu’on ne peut pas non plus laisser les gens crever de faim”. Il se rappelle à quel point ce discours l’avait laissé perplexe. Maintenant, il connaît la façon de fonctionner du patron, et trouve naturel de punir et de secourir presque simultanément. Sur le moment, ça lui avait semblé un peu dingue, comme raisonnement. Eve ne semble pas plus choquée que ça ; après tout, elle aussi sait comment marche Callahan, et comme Rafa, ça lui convient puisqu’elle reste avec lui.
“Dieu me pardonne, mais c’est Rafa !”
L’exclamation de Joey fait tourner la tête à tous les clients du restaurant, et bientôt, Eve et Rafa se retrouvent installés à la table favorite de Callahan - “vous déjeunez, hein ? Mario, la carte pour ces messieurs-dames ! Et une bouteille de vin, et au trot !” Sentant la curiosité du restaurateur, Rafa l’invite à s’asseoir cinq minutes pour prendre un verre avec eux, le temps de lui présenter Eve et de l’informer en vitesse de la raison de leur venue.
-Non, c’est pas ma copine. C’est Eve, la copine du patron. Il aurait bien voulu venir lui-m^zmz, mais il a pas pu se libérer, il me charge de te faire ses amitiés, d’ailleurs. On a besoin de tes services, mon vieux.
Joey est une sorte de tour de contrôle dans le milieu de Los Angeles, le genre de type qui sait beaucoup de choses et qui connaît beaucoup de monde. Une fois mis au courant du motif de leur présence à Los Angeles, il ne met guère de temps à annoncer qu’il va “voir ce qu’il peut faire”. Et les deux comparses n’ont pas encore terminé leurs plats qu’il revient les informer qu’il a chargé un gars de se renseigner discrètement. “Revenez ce soir, on aura peut-être déjà quelque chose”, conclut-il en débarrassant leurs assiettes.
En attendant, il ne leur reste plus qu’à aller faire eux-mêmes la tournée des popotes, au petit bonheur la chance. Rafa n’a plus autant de contacts qu’avant à Los Angeles, et ils comprennent rapidement que sans l’aide de Joey, ils vont mettre deux mois à retrouver la trace du gamin. Vaguement découragés, ils regagnent la villa pour se reposer un moment avant de repartir en chasse ; après le dîner, c’est l’heure où commencent à sortir les gens qui peuvent les intéresser, alors autant se réserver pour ce moment-là.
-Tu te baignes pas ?
Rafa, lui, n’a pas traîné à aller enfiler son maillot de bain pour plonger. Le patron est toujours stupéfait de voir le temps qu’il peut passer dans l’eau, dès que l’occasion se présente, et il avait très joliment blêmi la fois où Rafa lui a raconté qu’il avait appris à nager dans les canaux de Dublin. Eve maugrée qu’elle n’a pas apporté de maillot, s’attirant un roulement d’yeux consterné de son compagnon de voyage.
-Quelle idée de venir en Californie sans son maillot de bain… Bah, je suis sûr qu’il doit y en avoir un qui traîne par ici, lance-t-il en sortant du bassin pour s’essuyer.Je vais aller sonner le patron, je demande à Kei si elle sait où en trouver un au passage. Rejoins-moi dans le bureau quand tu veux lui parler.
La domestique japonaise confirme qu’il y a bien des affaires de femme dans l’un des placards de la maison, et qu’elle va regarder si elle y déniche un maillot de bain pour Eve. De son côté, Rafa s’installe dans le bureau sans cérémonie, en maillot de bain et sa serviette sur l’épaule.
-Allô ? Patron ? Ah, ça marche mieux, ce soir. Ça va ? Oh, nous aussi. On a mis Joey sur l’affaire, on doit y retourner ce soir, qu’il nous dise s’il a du nouveau. Il était un peu déçu de pas vous voir mais tout le monde vous félicite pour Eve. On a essayé de se renseigner de notre côté mais comme on veut quand même être un peu discrets, c’est pas terrible. Eve ? Ouais, ça va, on lui cherche un maillot de bain. Vous lui aviez pas dit d’en prendre un ? Elle aime définitivement pas l’Amérique, par contre. Comment ? Non mais vous me prenez pour qui ? Et de toute façon, pour ce qu’il y a à reluquer… Encore qu’il me semble qu’elle a pris un peu, ces derniers temps… Oui, vous verrez quand on rentrera. Faut dire qu’avec ce qu’elle s’envoie, aussi… ah, je l’entends. Je vous rappelle demain, même heure ? Et il faut que je vous dise quoi dire à Robin, aussi, parce que ça risque de prendre plus de temps que ce que je pensais. Mercredi, vous oubliez pas, hein, patron ? Ça tient toujours ? OK. Et tâchez de pas vous faire trop de souci, hein ? On est prudents et on regarde avant de traverser, promis. Allez, je vous passe Eve.
En chemin vers la piscine, il croise Kei qui ramène un maillot de bain fleuri vers le bureau ; lui ne perd pas de temps à replonger, trop heureux de profiter de la piscine. Sa façon de nager n’est pas des plus académiques, mais elle est efficace, et surtout, il se sent bien dans l’eau. Un comble, lorsqu’on sait ce qui lui est arrivé à Poudlard. Ça n’a pas suffi à lui faire passer le goût de se baigner, et quand Eve sort à son tour du bureau, elle le trouve en train de faire des roulades sous l’eau. En la voyant, il se remet à la verticale et s’ébroue comme un chien :
-Allez, Eve, viens piquer une tête avant qu’on reparte, que je voie comment tu nages… Et pas la peine de m’apporter un stylo, j’ai pas l’intention d’écrire ma lettre sous ta surveillance. Allez, à la flotte !
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Sam 2 Juil - 23:23
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesQuand Eve part en mission, elle est en général - pour des raisons de sécurité - injoignables. Pas de communication inutile, peu de rapport sur l’avancement de la situation et surtout pas de distraction. Autant dire que la manière de faire du clan Callahan est aux antipodes de la sienne. Quoi de moins discret que la villa de Finn ? Pire, ils ne sont pas seuls puisque deux employés de maison, résident permanents, sont également présents. Rafa, comme Finn, dira sûrement qu’elle peut faire une confiance absolue aux gens que l’irlandais choisit ; pourtant Eve ne peut pas s’empêcher d’y voir des troubles potentielles. De la paranoïa ? Elle préfère parler de prudence, même au sein d’une organisation aussi soudée que la leur, on est pas à l'abri d’un coup de couteau dans le dos.
Du reste, les choses sont différentes de Londres où se trouvent tout leur contact. Sur leur territoire, ils sont autonomes et n’ont besoin de personne pour se débrouiller. Impossible de faire pareil à L.A. où Eve ne connaît personne et où l’influence de Rafa n’est plus ce qu’elle était. Ça la frappe alors qu’ils font le chemin jusqu’au restaurant où le second et son patron ont leurs habitudes. Pour se fondre dans la masse, la jeune femme a revêtu une jolie robe d’été - il fait encore chaud de ce côté-ci du globe - bleue assez longue pour pouvoir y cacher une arme et sa baguette. Dans son sac, elle a encore une arme, plus petite cette fois-ci et quelques petites choses “ au cas où”. On ne se départit pas facilement des vieilles habitudes.Sans ça, elle se sent nue.
Dans le restaurant, on reconnaît tout de suite le second. Il ne faut pas grand-chose pour qu’ils soient installés à la meilleure table et qu’on leur apporte la carte. Plus pragmatiquement, Eve se dit que si leur arrivée était passée inaperçue ce n’est définitivement plus le cas. Tout qui se tient informé sur leur milieu saura dans l’heure qu’ils sont là. Nul doute qu’ils chercheront à savoir pourquoi. On ne se doute que O’Riordan ne vient pas passer une simple visite de courtoisie. A partir de maintenant, ils vont devoir faire vite.
Pendant le repas, la jeune femme n’est pas fort bavarde, observant son petit monde en quête de quelque chose de suspect. D’une oreille, elle écoute Rafa lui raconter ses souvenirs de jeunesse, une facette de Finn et de son ami qu’elle ne connaissait pas. Parfois, une anecdote ou l’autre la fait sourire, elle lâche un petit commentaire ici et là, mais pas plus. Après s’être engagés à revenir dans la soirée, ils vont faire le tour de la ville, mais sans beaucoup de succès si bien qu’ils se décident à rentrer en attendant de revenir voir Joey.
Sur la terrasse, Eve s’est changée, de nouveau en pantalon et en t-shirt, elle a retourner les bords pour pouvoir tremper les pieds ses pieds entendant Rafa arriver, elle demande, soucieuse :
- Tu crois qu’on aurait dû être plus discret ? Il y a toujours des partisans de Ludovico dans le coin. On a probablement mis une cible sur notre dos en venant ici et chez Joey, non ?
Il faut dire que pour Eve, travailler en plein jour n’est pas naturel, alors elle n’est pas très à l’aise. Les préoccupations de Rafa sont plus joyeuse que les siennes et quand il lui demande pourquoi elle ne se baigne pas, elle ne peut que grommeler :
- J’en ai pas pris, pour faire quoi ?
En réalité, si Eve sait nager et plutôt bien, elle ne possède pas de maillot de bain. Des congés ? Voilà des années qu’elle n’en a pas pris ou profité. Quant à aller dans une piscine, l’idée ne lui viendrait pas. Elle détourne le regard pour cacher une rougeur et pendant que Rafa va téléphoner, elle se met en quête de Kei. Dans un anglais encore un peu imparfait, elle lui fait savoir qu’il y a en effet des affaires de femme dans la maison. Naïvement, Eve imagine qu’elles sont à Santina et se demande bien pourquoi l’intendante pense que les affaires de la vieille dame pourront aller à Eve. Le temps de prendre le téléphone et d’échanger des nouvelles avec son amant, Kei revient avec un maillot fleuri à la dernière mode qui ne peut pas appartenir à Santina. Suspicieuse, Eve s’informe :
- C’est à l’ancienne maîtresse, lui répond-on.
Une erreur de traduction ou autre chose ? Pas à l’aise, elle décide de simplement mettre une culotte et un débardeur noir et enfile un déshabillé pour aller à l’extérieur. Rafa est déjà dans l’eau et elle le rejoint d’un plongeon gracieux. Elle émerge en frissonnant de délice. L’eau est fraîche et ça fait un bien fou après la chaleur de la journée. Elle se rapproche de son ami et demande avec une moue contrariée :
- C’est qui l’ancienne maîtresse exactement ? Parce que vu la tête du maillot, ce n’est certainement pas Santina qui mettait ça.
Elle ne sait pas expliquer pourquoi, mais elle se sent soudainement extrêmement contrariée. Elle ne l’était pas autant il y a quelques minutes, mais maintenant, elle ne peut pas s’empêcher de voir des signes là où il n’y en a pas.
- Du coup, c’est ça que faisait Finn quand il est parti en juillet ? Moi je me faisais piéger par Ludo et lui se payait du bon temps ici avec madame ?
De plus en plus furieuse, il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle explose. Dans un coin de son cerveau, une partie d’elle lui dit qu’il n’y a pas grand chose de rationnel dans ce qu’elle raconte, mais impossible de se taire pour autant.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Lun 4 Juil - 12:29
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
Eve a l’air de mauvaise humeur lorsqu’elle rejoint Rafa à la piscine, sans avoir enfilé le maillot gentiment apporté par Kei. S’il se rend tout de suite compte qu’elle est contrariée, O’Riordan ne comprend pas immédiatement, en revanche, ce qui cause ce courroux. Sa conversation avec le patron ? Lui-même, qui aurait pu dire quelque chose de malvenu ? Elle ne tarde pas à éclairer sa lanterne : apparemment, c’est le maillot lui-même qui est la cause de tout. Un peu étonné, Rafa fixe la rousse avec des yeux ronds :
-L’ancienne maîtresse ? Il n’y a jamais eu d’ancienne maîtresse, ici. C’est Kei qui t’en a parlé ?
Il a besoin de réfléchir, vraiment, pour arriver à une explication plausible. Kei a dû aller fouiller dans l’une des armoires où le patron garde une petite collection de vêtements, et donc de maillots de bain, à prêter aux amis de passage, et en déduire que tout cela appartenait à une ancienne conquête. Avant que Rafa ait le temps de parler de cette réserve de vêtements, où on trouverait d’ailleurs des tenues masculines, Eve a embrayé, toujours plus en colère. Rendu nerveux par ce changement si subit d’humeur, Rafa répond, certain qu’on ne le croira pas :
-En juillet ? Détrompe-toi, on n’a pas vu le moindre jupon, en juillet. De toute façon, la seule avec qui il est sorti plus de deux jours, autant que je sache, c’est Ava Gardner, et elle s’est remariée entre temps, ça doit faire trois ou quatre ans qu’ils ne se sont pas vus… Mauvaise idée. À la simple mention d’Ava Gardner, le visage d’Eve se ferme encore plus, et la voilà qui juge soudain essentiel de filer à l’autre bout de la piscine. Rafa s’approche, juste assez pour voir des larmes couler le long des joues de la jeune femme, mais elle s’éloigne à nouveau et il comprend qu’il vaut mieux ne pas insister.
Deux heures plus tard, à leur arrivée chez Joey, Rafa n’a toujours pas obtenu d’explication sur cette soudaine crise de larmes, et il faut, si on veut être honnête, avouer qu’il n’a pas vraiment cherché à en avoir. C’est dans un silence inconfortable qu’ils font le trajet jusqu’au restaurant, Eve perdue dans ses pensées, et lui redoutant de la braquer encore plus s’il ouvre la bouche. La visite à Joey tombe à point nommé pour leur changer un peu les idées, d’autant que le restaurateur s’invite directement à leur table, sous prétexte de boire la grappa :
-Tenez, goûtez-moi ça. J’ai eu quelques informations. Le gamin était dans un orphelinat en Floride jusqu’à l’an dernier, mais cette année il a fait sa rentrée dans une école en Californie. Apparemment c’est son oncle le tuteur, le frangin de sa mère, Ben Mariotti.
Voyant Rafa et Eve échanger des regards sombres, Joey marque une pause, le temps d’une gorgée de grappa, et reprend avec un sourire :
-Le tonton a des affaires un peu partout et il a mis le gosse en pension. Faut pas s’inquiéter pour lui, il est plus souvent à Vegas qu’ici. Et le truc qui va vous plaire, c’est que ce petit Mariotti, eh ben… il a aucune santé. Tuberculeux, il paraît. Du coup, en ce moment, il est pas à son école, il est dans un sanatorium, vers les montagnes, pour respirer le bon air. J’te noterai l’adresse, Rafa. Allez, à la bonne vôtre.
Sur ces bonnes paroles, Joey se lève, pas mécontent de son effet, laissant les deux autres discuter de ces nouvelles (et engloutir les plats de pâtes qu’on vient de leur apporter, accessoirement).
Le point positif, songe Rafa en enfournant ses spaghetti, c’est qu’Eve est totalement redevenue elle-même. Plus aucune trace ni de sa contrariété, ni de ses larmes de tout à l’heure, pour le plus grand soulagement de son compagnon. Ils finissent de dîner en silence, chacun réfléchissant à ce qu’ils viennent d’apprendre, et c’est seulement une fois qu’ils sont à nouveau seuls dans la Bentley que Rafa lâche :
-Maintenant qu’on sait où il est, reste à le récupérer. Et ensuite, on est à trois heures de route de la frontière mexicaine. On a des papiers pour tout le monde, ce sera une formalité.
Ce sont ces bonnes nouvelles qu’ils téléphonent à Callahan le lendemain matin, sans donner de détails, par prudence. “Oui, patron, on a localisé le poulain, on va aller le chercher et retour à la ferme”,clame Rafa - mais le triomphe ne dure guère. Le mercredi, jour de la rencontre avec Robin, approche dangereusement, lui rappelle Finn, et il faut qu’il se décide à lui dicter le fameux message. Juste au cas où, on n'a pas forcément un téléphone sous la main, surtout dans la pampa mexicaine...
-Oh. Je vois. J’vous passe Eve, le temps de faire un brouillon, OK ?
En réalité, le brouillon est tout prêt, soigneusement rangé dans la chambre de Rafa, mais il se sent soudain terriblement gêné de devoir lire ça au téléphone.
-Tu veux pas aller te baigner, Eve ?demande-t-il en reprenant le combiné.
Il la suit du regard tandis qu’elle fait mine de sortir de la pièce, sans se rendre compte, tout d’abord, qu’elle revient se poster silencieusement derrière lui ; et le voilà qui commence, laborieusement :
-Robin… je sais que je me suis comporté... Merde, patron, vous allez vous marrer comme ça tout du long ?
Les phrases s’enchaînent péniblement, sous les ricanements d’Eve que rien ne peut convaincre de quitter le bureau.
-... et ça a été une très bonne surprise pour moi… Je vous entends, hein… c’est agréable, j’vous jure… Et Eve… vous vous étonnez pas si on vous appelle pour vous dire que je l’ai noyée, hein… Ah si, pardon, vous m’avez promis d’écrire tout ce que je disais alors vous mettez “comme un pot de chambre” ! Je pense être de retour en… Putain toi je vais te faire ta fête ! Non n’écrivez pas ça patron, c’est juste Eve qui se marre comme une baleine… Je t’embrasse… non, attendez. Salutations ? Non c’est nul. Je… Bon, mettez juste Rafael. Tenez, je vous repasse l’emmerdeuse, sinon je réponds pas de moi si on se retrouve en même temps dans la piscine.
Dernière édition par Rafael O'Riordan le Jeu 7 Juil - 19:35, édité 1 fois
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Mar 5 Juil - 21:58
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesLa mention d’Ava Gardner gâche tous les effets bénéfiques de la baignade. Déjà irritée, Eve n’arrive pas à se sortir le prénom de la tête. Dans son imagination débridée défilent des images qui sont loin de lui faire plaisir. Des larmes de frustration se mettent à couler et la jeune femme ressent le besoin de s’éloigner pour pouvoir vivre sa peine en paix. Elle n’aime pas être vue comme ça et la présence de Rafa pourrait être réconfortante si elle n’avait pas l’impression d’être jugée. Loin de l’aider à se sentir mieux, ça renforce son sentiment de désespoir. Ce n’est pas son genre de se donner en spectacle de la sorte et Eve ne demanderait rien de mieux que de reprendre le contrôle d’elle-même. Après tout, ses inquiétudes sont ridicules, comment douter que Finn l’aime ? Ce qui s’est passé avant n’a pas d’importance. Non, son esprit a beau être rationnel, c’est comme si elle était incapable de l’écouter.
Frustrée, elle finit par sortir de l’eau, attrape une serviette et se dirige vers sa chambre. La fatigue la rattrape et elle s’effondre sur le lit, ne se réveillant qu’une petite heure avant le rendez-vous que Joey leur a donné. Le trajet se passe en silence, Eve tentant tant bien que mal de sortir de sa léthargie. Le paysage n’est pas familier et elle s'abîme dans la contemplation de leur environnement. La jeune femme a beau ne pas se faire aux USA, elle aurait aimé que Finn soit là. Non pas que Rafa ne soit pas un compagnon de voyage acceptable, loin de là, mais Callahan lui manque même si dans le fond, ce n’est pas plus mal qu’il soit resté à Londres. Pour ce genre de mission, c’est un acolyte dont elle a besoin, pas d’une mère poule et ces derniers temps, Finn se conduit comme si elle était en sucre. Si ça a un côté attendrissant, c’est aussi particulièrement agaçant.
L’idée du repas la met de bonne humeur et une fois arrivée dans le restaurant, elle se rappelle qu’elle a sacrément faim. Ces derniers temps, elle a l’impression de manger des quantités astronomiques et son esprit est bien plus focalisé sur la nourriture qu’avant. Si elle est honnête, Eve sent bien que quelque chose cloche, mais elle refuse de s’y attarder si bien qu’elle finit par se prendre à son propre jeu et passe complètement les signes pourtant annonciateurs de grossesse.
Arrivée au restaurant, elle a retrouvé sa belle humeur, dévissant avec Rafa comme si elle n’avait pas fait une crise de larmes quelques heures avant. Refusant la grappa, elle commande un café, jurant qu’elle ne fait pas insulte au patron, mais qu’elle a été un peu dérangée il y a quelques jours. On se moque de son absence de descente, mais la discussion est bonne enfant. Rapidement, on passe aux choses sérieuses,
Comme ils l’avaient prédis, le gamin est aux mains des Mariotti et probablement pas par charité. Avec un petit prince malade, on peut faire beaucoup de choses tout en s’assurant que, une fois adulte, il n’aura pas l’opportunité de venir emmerder son monde et mettre du désordre dans l’empire de son oncle. Bien entendu, rien ne dit que Ben Mariotti a l’intention d’étendre son empire sur le vieux continent. C’est un paris qu’ils pourraient prendre. Dans le fond, pourquoi s’embarrasser à aller chercher un gosse souffreteux alors qu’on pourrait le laisser ici ? Voilà un risque que Eve ne veut pas prendre. Ca ne tiendrait qu’à elle, la chose serait résolue de façon plus définitive, mais elle a passé un marché avec Finn et Rafa qu’elle compte bien honorer.
- On pourrait peut-être essayer de faire ça plus ou moins légalement pour le récupérer, non ? Quand tu y penses, Finn est son cousin ou son oncle, je ne sais pas trop comment ils marchent chez les Italiens. On me fait des papiers qui disent que je l’ai épousé et on le fait sortir en passant par la grande porte. On évite de lancer une alerte et surtout Mariotti n’apprendra que trop tard que le gamin n’est plus au Sanitorium, répond-elle songeuse alors qu’ils sont de retour dans la voiture. Tu me connais, j’aime quand les choses sont faites dans le respect de la loi, ricane-t-elle. Blague à part, papier ou pas papier si le gosse est signalé comme disparu, ils risquent peut-être de faire des difficultés à l’aéroport et je crois que tu as envie comme moi de rentrer fissa.
Comme elle, Rafa n’a qu’une seule envie : rentrer à Londres. Evidemment, les raisons sont différentes. Elle ne se sent pas à l’aise sur le nouveau continent tandis que Rafa a la tête ailleurs, près d’une jolie blonde par exemple. Arrivé à la villa, Rafa reprend le téléphone tandis que Eve va se changer, elle le rejoint et il lui passe le téléphone, s’éclipsant un moment. C’est l’occasion pour eux d’échanger des nouvelles jusqu’à ce qu’Eve déclare de but en blanc :
- Au fait Finn, tu me feras le plaisir de me dire qui était Ava Gardner et tant qu’on y est Kei m’a parlé de l’ancienne maîtresse. J’ai comme l’impression qu’il y a deux trois choses dont tu ne m’as pas mise au courant. Non, non, on en parlera à Londres, j’entends Rafa qui revient.
O’Riordan reprend le combiné et Eve fait mine de sortir. Elle n’a bien entendu pas l’intention de le faire et elle reste pour écouter Rafa dicter sa lettre. La jeune femme en a pour son argent puisqu’il est au moins aussi gêné qu’elle, si pas plus, lorsqu’il s’agit de parler de ses sentiments. Elle ne peut s’empêcher de rire :
- Mon dieu, Rafa, comment veux- tu qu'elle se rende compte que tu l’aimes avec ça ? On dirait une lettre que j’envoie à mon comptable. Je ne dis pas qu’il faut que tu lui écrives “je t’aime”, dit-elle en essuyant une larme, mais même moi je douterai là.
Finalement, sous les insultes, elle finit par aller piquer une tête. Il fait encore chaud et quand Rafa la rejoint, elle fait la planche dans la piscine. Elle retourne près du bord et s’accoude à celui-ci.
- Alors, mission accomplie ? Tu penses qu’elle acceptera de te voir la semaine prochaine ?, plus aucune moqueries dans sa voix, mais un réel intérêt. Ils se chamaillent, c’est de bonne guerre, mais dans le fond, Eve serait contente de voir Rafael heureux. Après ces derniers mois, elle se dit qu’il le mérite bien.
Changeant de sujet pour ne pas avoir l’air de trop insister, elle demande :
- On se met en route pour chopper le gosse demain ?
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Jeu 7 Juil - 0:45
Les jolies colonies de vacances
Rafa, Eve & Finn
Nouvelle journée, nouvel appel. Ça fait trois jours que Finn vit à ce rythme là, vivant par procuration l’avancée de l’enquête de son second et de sa compagne. Inutile de dire que c’est très frustrant pour le mafieux. Callahan aime être aux commandes et il voudrait bien en apprendre que le strict nécessaire sur son tuberculeux de cousin. Patienter, guetter des nouvelles, ce n’est pas pour lui, ça lui donne l’occasion de beaucoup trop penser et ressasser. Pour un peu, il envierait presque Eve et Rafa : à eux les plans de bataille, l’activité, et tout ce qui a un peu de panache. « Vous avez tout ce qu’il vous faut ? Oui ? Bon…Vous avez déjà un plan de route ? Tiens-moi au courant, hein. Au moins de quand vous partez et de quand vous rentrez... » S’enquiert-il donc, histoire de ne pas être totalement inutile, ou du moins de se convaincre qu’il ne sert pas totalement à rien et qu’il participe un peu, lui aussi. Au moins, il y a le message pour Robin Hammond, ça lui donnera un os à ronger. « Va, va », a-t-il donc lancé avec bonhommie, magnanime, parce que l’opération de dictée risque d’être un exercice à part : connaissant Rafa, il sait déjà que ce sera aussi compliqué pour son second que distrayant pour lui.
La seule chose qui calme Finn est d’entendre la voix de sa compagne au téléphone, le temps que son second écrive son brouillon, mais le mafieux en est pour ses frais. Après avoir évoqué la fin du tournage pour la semaine prochaine, Callahan entreprend d’évoquer la fête qu’organise Christopher, leur ami commun, justement pour fêter de premier rôle. L’acteur en est à lister les invités présents – Peter, Mary, peut-être George, et sans doute Gina, l’actrice avec qu’il jouait la fois où Eve est venue le voir tourner – quand la rousse l’interrompt brutalement. Surpris, Finn fronce les sourcils, se redressant dans son fauteuil, tendu et peinant à s’expliquer : « Comment ça, expliquer quoi ? Ca date de 41 ou 42, on est sortis ensemble un mois et elle m'a plaqué pour épouser un autre gars…et personne n’a jamais… » Été la maitresse de maison à LA ? Ça supposerait qu’il se soit marié, ce qui n’est pas le cas. Il se demande ce qui arrive à sa compagne : tout va trop vite et Callahan n’a même pas eu l’occasion de faire le lien entre cette jalousie soudaine et la mention de Gina. C’était tellement soudain et imprévisible que le mafieux ne comprend pas ce qu’il se passe, sinon qu’elle lui en veut de quelque chose qu’il n’a pas fait ou qu'on ne peut pas lui reprocher. Il ne connaissait pas Eve, il n'était pas amoureux, et en fait, Callahan avait presque oublié cette histoire, ce qu’il aimerait pouvoir dire, parce que tout ça ne lui semble qu’un immense malentendu. Aussi frustré que paniqué – elle ne va pas lâcher le combiné, quand même ? – il bégaye : « Eve, attends ! Mais qu’est-ce qui te prend ? qu'est-ce que j'ai fait, franchement ? Je ne comprends pas la moitié de ce que tu dis, laisse-moi m’expliquer… » Eh bien si, c’est précisément ce qu’elle vient de faire, comme si de rien n’était. Exaspéré, il est tenté de raccrocher : avoir envie de se justifier et devoir se défendre alors qu’il n’a rien fait de mal désespère Finn autant que cela le peine, parce qu’il ne peut en réalité rien faire pour convaincre Eve de sa bonne foi.
Un moment, Callahan a l’espoir qu’elle change d’avis et son cœur fait un bond lorsqu’il entend un clic et quelqu’un s’approcher du combiné à l’autre bout du fil. Mais non, c’est bien O’Riordan qui vient de reprendre le combiné, et l’irlandais ne peut masquer une légère déception. « Ah, c’est toi. Non, vas-y, t’en fais pas. » Il a dans l’idée que parler de Robin lui remontera le moral et il sera toujours temps de demander quelques infos à Rafa plus tard, histoire de s’enquérir de l’état de Eve. Attrapant du papier et un stylo, il entreprend donc de noter, mais au bout d’une phrase, s’arrête, mort de rire. « Oh si, mon gars, c’est pour toutes les fois où tu t’es foutu de moi avec mes lettres. Allez, continue. » C’est que Finn se sent un peu Cyrano de Bergerac, sur ce coup là. L’image ne parlerait pas à Rafa, sans doute, mais pour l’acteur qu’il est, ces références sont hilarantes – évidemment, à ceci près que lui n’est heureusement pas amoureux de la même femme que son second. Second qui semble bien déterminé à se venger en lui cassant les pieds : « Pot de chambre ? Putain, mais quel sale gosse. J’écris pas ça… » Ronchonne d’ailleurs Callahan, de nouveau très en verve. « Ouais ben ce qu’il va se passer, à force que tu foutes de ma gueule, c’est que j’irais pas, hein, fais gaffe ! » Il ment, évidemment. Tout hilare et râleur qu’il soit, Finn est réellement décidé à aider son meilleur ami entre deux vannes - il lui doit bien ça, puisque O'Riordan l'a fait pour lui et Eve. Mais c’est qu’il ne reconnaitrait plus Rafa, à le voir hésiter ainsi, à écrire, enfin à dicter des lettres d’amour. Manifestement, Eve est du même avis, parce qu’il l’entend ricaner comme lui à l’autre bout du fil. Au moins, songe-t-il, ça l’aura remise de bonne humeur, il faut voir le positif. « Faut que je le note, ça ? Eh, cause mieux d’elle, tu veux. » S’informe-t-il sur le ton de la conversation alors que Rafa ne semble plus savoir où donner de la tête. Non. Mais la fin du courrier est plus difficile, Callahan s’en rend compte, alors il se fait Pygmalion : « Et pourquoi tu ne lui diras pas qu’elle te manque et que tu as hâte de la revoir ? Pas que je veuille enfoncer le clou, mais je crois que Eve a raison…Non ? Certain ? Bon, adjugé. » Il voit bien que O’Riordan ne voit pas bien s’en sortir. Pour Finn ce serait facile, lui qui est une machine à écrire sur pattes, ce dont Eve peut témoigner. Certes, les écrits restent, mais il est surpris de voir que son second hésite : au moins devant un courrier, on n’est pas jugé, sous pression, parce que la personne n’est pas là. Mais bon, il début là dedans, le gamin, et puis il est comme Eve, ça ne vient pas naturellement, et il faut un traducteur. Si bien qu’il n’y a plus aucune trace d’ironie dans sa voie lorsque le mafieux propose avec compassion : « Tu veux que je lui explique que rien ne te semblait à la hauteur ? Ce sera peut-être plus facile si je lui explique à l’oral…» A Rafa de lui dire. Ayant obtenues les dernières instructions, Finn les note rapidement en commentant : « Ok. Bon, j’irai et je te tiendrai au courant après l’avoir vue, si elle me donne un message en retour. On s'appelle. »
Ça lui a fait du bien, cette interruption épistolaire. Il se sent même la force de demander plus d’informations à Rafa : « Eh, parle pas comme ça d’elle, je t’ai dit. C’est quoi cette histoire d’ancienne maitresse, d’ailleurs ? Elle m’a bassiné avec ça, on aurait dit qu’elle cherchait la cogne, mais j’ai aucune idée de quoi elle cause…c’est toi qui lui a vendu ça ? J’ai pas compris comment elle avait su pour Ava, non plus. T’es allé lui raconter que j’étais maqué, avant de la rencontrer, ou quoi ? »
Les explications ne sont pas réjouissantes. Alors que Rafa lui explique la méprise de Kei et la fixation de Eve sur Ava, Callahan reconnait les signes, qu'il aditionne et relie entre eux, livide. Fringales, nausées, sautes d'humeur, crises de larmes, et prise de poid...tout ce qu'il a constaté et que Rafa décrit pointe vers une seule cause et le mot "grossesse" ne peut clignote comme un signal d'alarme.
Ce dernier n’a peut être pas fait le lien avec ce qu’il lui a déjà dit au dernier coup de téléphone, mais ça ne fait qu’alimenter les doutes de Callahan, qu’il ressasse en boucle et qui le poussent autant à demander plus d’informations qu’à nier. C’en est devenu une obsession, un truc qui le réveille la nuit, mais il ne veut pas le donner à voir. Si l'idée l’attire, le rend impatient de leur retour, et lui donne envie de presser O’Riordan de questions, comme à chaque fois que Finn est compulsivement pris d’une marotte autant elle le panique, tant qu’ils sont loin. Si Eve est enceinte et à LA, autant dire qu’il ne peut rester là et les laisser seuls...et il en vient presque à essayer de se convaincre qu'il a tort et que ce ne sont que des coïncidences.
Finalement, c’est donc le déni qui l’emporte, parce que c’est plus simple pour tout le monde. « Hmm. Non, non, ça va. Pourquoi ça irait pas ? Bon. Elle est probablement crevée… » C'est évidemment une manière de noyer le poisson. Mais le silence semble aussi lourd de sens à Finn que des mots. L’acteur a soudainement envie, gêné, d’ordonner à Rafael de ne poser aucun question et de lui interdire de se moquer, parce qu’il est bien assez stressé comme ça. Mais ce serait trahir son état avancé de panique, alors d'un ton qui se veut nonchalant, il se rabat donc sur une autre consigne : « Va à la piscine avec elle, plutôt. Je préfère que tu la noies plutôt que de la laisser toute seule. De toute façon, elle était pas emmanchée à vouloir me parler. » Il y a bien un brin de tristesse dans cet aveu, sur laquelle Finnegan ne souhaite pas s’attarder. Alors il finit par suggérer : « Ah oui d’ailleurs, je lui ai dit, mais je sais pas si elle a retenu…demain soir je suis chez Christopher. Oui, y a une soirée. T’as l’adresse ? Parfait. Lui en reparle peut-être pas, sauf si elle demande. Y aura Gina, elle risque de mal le prendre… » Un avertissement loyal, c’est le mieux qu’il puisse faire. Si son second se doute de quelque chose, avec ces non dits qui n’en sont pas vraiment, il veillera sur Eve. Tout se passera bien, alors, ils rentreront, et ça deviendra bien plus facile et joyeux d’admettre qu’une nouvelle grossesse se profile déjà. En attendant, on s’échange encore quelques détails pratiques, et c’est déjà l’heure de raccrocher. « Oui, bien sûr. Puis si je peux faire quelque chose, hésite pas. Allez, à plus. » La voix de Callahan se veut joyeuse, mais comme depuis trois jours, une fois raccroché, il retourne à son activité principale : se ronger les sangs, bouffé par l’inquiétude de toutes les menaces qui pèsent sur eux tous et sur l’enfant dont il devine l’arrivée.
(C) CANTARELLA.
Dernière édition par Finn Callahan le Mer 27 Juil - 22:25, édité 1 fois
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Jeu 7 Juil - 19:18
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
-Meurs.
La réponse est laconique, glaciale, parfaitement représentative de l’humeur de Rafa à l’issue du coup de fil à Callahan. Oh, bien sûr, il s’attendait à des moqueries, et très honnêtement, il sait que c’est un juste retour des choses ; lui-même s’est abondamment foutu de leurs tronches (mais, objecterait-il avec un brin de mauvaise foi, pas dans les situations cruciales comme la sienne). Pour autant, ça ne rend pas les choses plus agréables. Entendre le patron et Eve ricaner en stéréo tandis qu’il essayait de mettre bout à bout quelques phrases cohérentes a définitivement assombri son humeur. Et même les efforts de Callahan, sur la fin, n’ont pas suffi à le dérider. Il est retourné dans la piscine, passablement contrarié, et il ne répond que d’un haussement d’épaules quand Eve lui demande s’il pense que Robin acceptera de le revoir. Il a laissé carte blanche au patron pour expliquer ou pas la fin un peu sèche de la lettre, renonçant à discuter davantage, et puis il a écourté la conversation, promettant de ne pas mentionner la fameuse Gina que Callahan doit voir le soir même. Pourtant, il est presque tenté de le faire en entendant les railleries d’Eve, juste pour ne pas être le seul à se sentir maussade. Et Finn n’aurait pas volé une crise de jalousie, lui non plus. Il se retient cependant, par loyauté, et reste un moment silencieux, perdu dans ses pensées. Il faut qu’Eve évoque le gamin pour qu’il reprenne contact avec la réalité et réponde :
-Demain, ça laisse pas beaucoup de temps pour se préparer mais ça peut se tenter. Il faudrait louer une bagnole, on ne va pas partir avec la Lincoln…
Une idée lui trotte dans la tête depuis qu’Eve a donné son avis sur le déroulement de l’opération, en rentrant de chez Joey, une idée qu’il n’a pas encore osé formuler à voix haute, mais ça devient urgent. Il hésite encore, cependant, pas vraiment à l’aise avec ce qu’il s’apprête à dire. Accoudé au rebord de la piscine, tout près de la rousse, il finit par se décider :
-Tu crois pas que… écoute, j’aurais jamais cru dire ça, mais… paraît qu’on est des sorciers, après tout. On pourrait peut-être en profiter pour récupérer le colis discrètement, sans ameuter tout le monde, et se tirer sans avoir toutes les polices du pays aux trousses. J’y ai réfléchi, il suffirait de quelques sortilèges de confusion. Sur les gens du sanatorium, évidemment, et sur le mouflet… ça aurait aussi l’avantage d’éviter qu’il nous pose des questions emmerdantes.
C’est bien la première fois de sa vie qu’il estime que la magie n’a que des avantages pour se tirer d’une situation compliquée, preuve que tout arrive - peut-être sous l’influence d’une sorcière blonde ?
-Je suppose que c’est dans tes cordes, ce genre de sortilège. Dans les miennes aussi, mais il vaudrait quand même mieux que je m’entraîne un peu ce soir. Après, si on décolle d’ici à six heures, on est sur place à huit, on montre nos jolis papiers et nos bonnes bouilles, et en avant, à nous le p’tit bâtard. On peut être au Mexique à midi, et d’ailleurs, on n’a peut-être même pas besoin de passer par le Mexique si on n’a pas les poulets aux trousses… En tout cas, on peut prendre l’avion demain dans l’après-midi, si on se démerde bien.
Peut-être est-ce uniquement par curiosité, pour voir Rafa faire de la magie, mais Eve accepte de l’aider à pratiquer le sortilège de confusion. Par chance, la villa est assez grande pour qu’ils puissent travailler en toute discrétion ; de toute façon, les deux gardiens sont occupés et ne s’inquiètent pas de ce que font les deux voyageurs, qui leur ont simplement indiqué qu’ils montaient se reposer.
-Ca me fait toujours drôle d’utiliser ce machin,confie Rafa, baguette en main.
La baguette, si longtemps délaissée, vibre cependant entre ses doigts, reconnaissant son maître. Une curieuse sensation, enivrante au début - O’Riordan se rappelle parfaitement son émerveillement, à onze ans, lorsqu’il l’a achetée - et devenue presque gênante depuis qu’il a presque rompu avec le monde magique.
Guidé par Eve, il s’entraîne d’abord à jeter le sort dans le vide, jusqu’à maîtriser parfaitement le mouvement, puis la rousse - preuve de confiance s’il en est - accepte de servir de cobaye. “Juste une fois” et à la condition expresse que Rafa lancera le contre-sort immédiatement. Une fois, et puis une autre, pour voir si l’ancien Poufsouffle parvient à lancer le sort sans le prononcer à haute voix. Et encore une autre, en gardant sa baguette dans la poche de sa veste. Finalement, elle encaisse une bonne demi-douzaine de sorts, et même après son dernier Finite, elle semble encore un peu à côté de ses pompes. Voire totalement ; voulant juger de la lucidité de la jeune femme, Rafa lui propose d’écrire une carte postale à Callahan, et elle adhère à l’idée. Jamais une Eve normale ne se laisserait aller à de telles turpitudes, et encore moins à ajouter, sur la suggestion de son ami, un “je t’aime” au bas d’un message déjà anormalement riche, pour du Talbot, en mignonneries en tout genre. Pas mécontent de son coup, Rafa empoche la carte avant que la rousse retrouve ses facultés, et annonce qu’il va s’occuper de la location de la voiture.
Peut-être profitera-t-il de sa sortie pour poster la carte. Ou peut-être pas, parce qu’après tout, il en veut presque autant au patron qu’à Eve.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Mar 19 Juil - 23:47
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesSi elle est honnête avec elle-même, Eve doit bien admettre que ses changements d’humeur sont un peu trop fréquents ces derniers temps. Si elle avait été à Londres, dans son environnement familier, elle se serait probablement posé des questions sur la signification que peuvent avoir ces changements d’humeur. Pourtant, ici, à Los Angeles, en terrain inconnu, la jeune femme ne voit ça que comme un effet du stress. Depuis qu’elle est jeune, Eve n’a jamais aimé les Etats-Unis, trop grand, trop vulgaire, trop de démesure, un paternalisme mal venu sur la vieille Europe alors que celle-ci panse ses plaies. En évoluant dans ce milieu qu’elle fréquente depuis la fin de son adolescence, l’espionne n’a jamais pu être insensible aux mouvements politiques du nouveau monde. Des manœuvres peu subtiles destinées à prendre le pas sur l’ancien continent, comme pour tuer le père et montrer que, maintenant, les rôles sont inversés. Une situation qui ne peut que déplaire à la jeune femme qui est profondément patriote. Alors ses changements d’humeur, elle les impute à son dégoût des States comme dit Rafa et à la prudence excessive dont elle fait preuve. Il faut dire qu’après ce qui lui est arrivé avec les hommes de Ludovico, elle se doute qu’elle ne doit pas être en odeur de sainteté auprès de ce qui reste de sa parentèle. Elle redoute une attaque alors qu’ils sont trop détendus, trop visibles, pas assez prudents et si elle a toute confiance en Rafa, elle ne peut pas en dire autant du reste des gens qu’ils fréquentent depuis qu’ils sont arrivés.
De la jalousie excessive ? Non, elle n’a pas l’impression d’en faire. Dans sa tête, ses reproches à Finn et sa méfiance sont parfaitement légitime. Qu’importe qu’en temps normal, elle se serait dit que ça n’avait aucune importance puisque l’histoire date de toute façon d’avant son arrivée dans le paysage. Non, dans sa tête, tout est cohérent et surtout bien vite oublié devant la difficulté qu’à Rafa à écrire une lettre. Ce n’est pas très charitable, elle-même a du mal à exprimer ses sentiments, sur papier comme à l’oral, mais voilà, ça la distrait et lui fait oublier qu’elle n’était pas loin de la crise de larmes cinq minutes auparavant. Evidemment, Rafael, lui est loin d’être heureux de servir de distraction à madame et aurait largement préféré que la chose se fasse en plus petit comité.
Alors qu’elle le rejoint près de la piscine, la jeune femme constate qu’il lui en veut toujours. En témoigne son regard peu amène et le peu de goût qu’il manifeste pour sa conversation. Eve se sent un peu désolée. Elle n’est pas le genre de femme à avoir des états d’âme, mais elle aime Rafa comme on aimerait un frère et sait pertinemment qu’elle a poussé le bouchon un peu loin. Préférant changer de sujet, elle revient sur le prince héritier qu’ils doivent toujours récupérer. De ça, O’Riordan ne peut pas refuser de discuter. Il devient d’ailleurs plus loquace, l’occasion pour eux d’élaborer plus concrètement un plan.
- Non, elle est beaucoup trop voyante, approuve la jeune femme lorsqu’il évoque la Lincoln. Mieux vaut louer une voiture et changer à mi-chemin. On n’est jamais trop prudent. J’imagine que tu connais quelqu’un de pas trop regardant la-dessus.
En réalité, c’est profondément irritant de devoir autant se reposer sur le second de Finn pour des choses aussi essentielles. Eve se sent inutile et c’est une sensation étrange, voir désagréable, en particulier parce qu’elle a absolument insisté pour faire partie du voyage. A sa grande surprise, la suite la laisse panthoise et lui donne l’occasion de prouver son utilité. Néanmoins, elle répond avec circonspection :
- Tu sais ce que j’en pense. Pour moi, ça fait partie de nos armes, il ne faut pas hésiter à s’en servir si ça peut nous éviter des ennuis inutiles. Je t’avoue que j’apprécierai vraiment être rentrée le plus rapidement possible, sans la moitié des hommes restant de Montenza aux trousses.
La proposition de Rafa l’enchante autant qu’elle la surprend. En temps normal, un enlèvement de ce genre ne leur poserait guère de problème, mais en pays inconnus, l’usage de la magie leur simplifiera la vie et leur permettra de couvrir efficacement leurs traces. Une solution qui plaît à la jeune femme, mais elle n’aurait pas osé la suggérer tant elle était persuadée que son compagnon de voyage refuserait. Eve se risque même à une petite pique. RIen de méchant, juste le plaisir d’ennuyer Rafa.
- Elle a vraiment du te faire tourner la tête pour que tu consentes à utiliser la magie. Tu as pris ta baguette avec toi au moins ?
En général, Rafael oublie toujours sa baguette et il est tellement rare qu’il l’ait sur lui qu’elle se demande parfois comment il fait pour ne pas devenir un obscurio. Donnant son accord pour un entraînement cet après-midi, elle est en réalité de belle humeur lorsqu’ils se retrouvent à l’étage pour travailler le sort. De son côté, rien de difficile, elle le maîtrise toujours, mais ce n’est pas le cas de Rafa qui demande un peu d’entraînement. N’ayant personne d’autres à disposition, elle accepte de jouer les cobayes et après un certain nombres de tentatives plus ou moins fructueuses, la jeune femme s’assied sur le lit, extrêmement désorientée. Un stylo à la main, elle acquiesce distraitement lorsque son compagnon lui annonce qu’il va s’occuper de la location de leur véhicule.
La fatigue la gagne d’un coup et elle examine le stylo avec curiosité, incapable de se rappeler pourquoi elle le tenait plutôt que sa baguette. Elle a l’impression d’avoir écrit quelque chose ou d’en avoir eu l’intention mais rien ne lui revient. Finalement, alors que Rafa sort de la chambre, elle lui annonce qu’elle va un peu se reposer avant qu’ils ne partent et il la trouve encore allongée quand il revient.
De nouveau lucide, Eve émerge, un peu affolée par l’heure et le fait d’avoir dormi autant. Sans un mot, elle se prépare, enfilant une tenue appropriée pour le voyage et vérifiant l’ensemble de leurs armes avec attention. Tout doit être parfait. Une fois dans la voiture, le début du trajet se passe en silence, jusqu’à ce que Eve, un peu incertaine, demande :
- Dis Rafa, tu m’as vu écrire quelque chose tout à l’heure ? J’ai l’impression d’avoir écris quelque chose d’important, mais impossible de me rappeler quoi.
Elle étouffe un bâillement et ajoute à voix basse :
- Je suis crevée depuis qu’on arriver, je n’arrive pas à me remettre du décalage horaire.
Une excuse parfaitement crédible qui permet d’ignorer des symptômes qui deviennent pourtant de plus en plus évident. Passant du coq à l’âne, elle murmure :
- J’aurais dû manger avant de partir. C’est dommage qu’on ne puisse pas trouver de fish and chips décent ici …
Son ventre gargouille et la déception se fait sentir alors que Eve comprend qu’elle ne pourra pas avoir la nourriture qui lui fait envie. Il faut se rabattre sur les provisions emballées par Kei que Eve dévore à belle dent tandis qu’ils discutent et rediscutent des détails de leur plan.
- N’empêche, le problème, c’est le gamine. On peut bien faire un sortilège de confusion sur le personnel mais lui, il va falloir qu’il soit docile. Même si on a ses papiers, il suffit qu’il fasse des difficultés pour qu’on se fasse repérer à l’aéroport. Pas question d’avoir recours à l’Imperium. De toute façon, je n’y arriverai probablement pas même si je voulais.
L’Imperium, un des trois impardonnables. Le plus innofensif a-t-on tendance à dire, mais c’est mal connaître la magie et Eve ne veut pas rentrer dans ce genre de jeu.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Jeu 21 Juil - 22:45
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
Trouver une bagnole, un jeu de fausses plaques, et même s’assurer d’avoir une seconde tire à mi-chemin, c’est facile. Que ce soit à Londres, à Los Angeles ou à Pékin, du moment qu’on sait à qui s’adresser et qu’on a de quoi casquer. Et Rafa a précisément les contacts qu’il faut dans la cité des Anges. Il ne lui faut guère qu’une demi-heure pour faire affaire, à prix d’or - le copain garagiste ayant flairé du pas banal en a profité pour demander une rallonge pour la seconde voiture. Mais lorsqu’il repart au volant d’une Buick bleu nuit sans prétention, Rafa est certain que tout sera prêt. Une Ford Vedette grise les attendra sur le parking d’un motel pas loin du sanatorium, il n’y aura qu’à y transférer en vitesse les valises et le môme, et roulez petit bolide, direction l’aéroport. Paradoxalement, ce n’est pas l’opération kidnapping du lendemain qui inquiète O’Riordan tandis qu’il s’en retourne vers la villa de Callahan après avoir soigneusement stationné la Buick à quelques kilomètres de là en prévision de leur départ imminent. Son esprit vadrouille bien loin du sanatorium où le petit Mariotti crache ses poumons, bien loin du petit Mariotti lui-même. C’est un mouvement pareil à celui de la mer ; un coup ça monte, et il refait pour la énième fois sa lettre à Robin, en songeant qu’il va rappeler le patron pour corriger le tir. Rien de ce qu’il a dicté ne lui semble bien. Et puis la vague se retire, Robin disparaît momentanément de ses pensées, et c’est à Eve qu’il gamberge, à son drôle de comportement, à ses fringales et à la crise qu’elle a failli piquer à cause d’Ava Gardner. Mais ils ont promis de faire attention, essaie-t-il de se rassurer sans y croire vraiment.
Parlant d’Eve, il se demande un peu dans quel état il va la retrouver, ce qui l’incite à presser un peu le pas. La rousse n’était pas bien flambarde quand il l’a quittée - chose compréhensible, après avoir encaissé plusieurs sorts de confusion - et suffisamment KO pour aller s’allonger en pleine journée. Même en ayant recommandé aux domestiques de jeter un oeil sur elle, Rafa ne se sent pas tranquille. Rien ne le rassurera davantage que d’être là en personne, prêt à réagir si elle se sent mal. Et puis… et puis s’il est honnête, il n’est pas trop fier de lui. Piqué au vif par les ricanements d’Eve lors de la dictée de sa lettre, il a pris sa revanche avec la carte postale, en profitant des effets secondaires de leur séance d’entraînement magique. Et maintenant, cette carte, soigneusement rangée dans la poche intérieure de sa veste, lui semble peser dix kilos. Pour autant, lorsqu’il retrouve une Eve en parfaite santé, ses scrupules s’effacent momentanément et il décide d’aller au terme de sa méchante plaisanterie :
-Hmm ? Ah, ouais, t’as écrit une carte postale au patron. Un truc mignon tout plein, avec des petits mots d’amour partout, il sera drôlement content de la recevoir. Je l’ai postée en allant chercher la bagnole, comme on avait dit.
Le visage d’Eve se décompose, mais Rafa, impitoyable, poursuit :
-Tout est en ordre, j’ai garé la bagnole pas loin, on n’a qu’à démarrer, et d’ici quelques kilomètres on change les plaques. Ça prend une minute à faire, le gars m’a montré, suffira d’attendre d’être sortis de la ville. On va chercher bébé. Et ensuite, au retour, on change de voiture. L’autre nous attend à quatre ou cinq kilomètres du sana. Et comme tu as vu, je me débrouille encore honnêtement en magie, alors je crois qu’on peut dire que l’enfant se présente bien, pas vrai ?
Elle ne l’écoute pas vraiment, catastrophée, visiblement, par cette histoire de carte postale. Il la laisse mariner encore un peu, le temps de boucler leurs maigres bagages et de prendre congé des domestiques, et puis il finit par craquer et par lui tendre la carte :
-Tiens. T’as vraiment cru que j’allais balancer ça ? C’est pas mon genre, même si tu m’as gonflé tout à l'heure. T’as vu, c’est plaisant, hein ?
L’humeur d’Eve s’améliore considérablement avec l’épilogue du chapitre carte postale, et elle se remet à parler - et à manger. Rafa, qui tient le volant, ne peut s’empêcher de froncer les sourcils :
-Tu devrais pas manger autant, tu sais. On en a encore pour un bon moment de trajet, faudrait pas que tu sois malade. Il sera bien temps de bouffer à Londres.
Peine perdue ; elle dévore littéralement les provisions préparées par Kei, tout en revenant, pour la centième fois, à leur plan. De son côté, Rafa commence à avoir l’estomac un peu noué, et il répond nerveusement :
-Ecoute, le gamin, y a plusieurs écoles, sans même parler d’Imperium. On lui fout un flingue sous le nez et on lui dit qu’au moindre pas de travers, on le fume. À onze ans, il comprendra. Ou alors on lui explique que son oncle Mariotti veut sa peau et qu’on est là, nous, amis de son père, pour l’exfiltrer. Et sinon, je maintiens qu’un sort de confusion peut aussi nous aider. En le couplant à un Silencio si besoin.
De toute façon, il n’est plus temps de tergiverser. La route passe comme un éclair et bientôt, le sanatorium se dresse devant eux. Au début, c’est facile ; il suffit de dire au gardien qu’ils viennent visiter un parent, et les voilà autorisés à se garer devant le bâtiment. Tout en manoeuvrant la voiture pour la laisser prête à partir, Rafa marmonne :
-Bon, on est au complet ? Baguette, calibre, cran d’arrêt, tout y est ? Alors c’est parti.
Sa baguette à lui est dissimulée dans la poche de sa veste, de sorte qu’il peut lancer discrètement un sort à la première infirmière qu’ils rencontrent. Elle leur indique obligeamment la chambre du petit Mariotti ; oui, bien sûr, le message est bien passé, ils sont au courant que l’enfant est autorisé à sortir pour la journée, pour aller fêter l’anniversaire de son cousin. Le môme, lui, semble un peu perplexe en voyant débarquer Eve et Rafa dans sa chambre - un tout petit gosse, pâle, les cheveux sombres, avec des yeux beaucoup trop grands pour son visage - mais il ne dit rien, se contentant de dévisager les deux inconnus avec beaucoup d’attention. C’est le moment de dire un truc, songe O’Riordan, qui ne trouve pourtant rien et lance à sa compagne un regard pressant.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Dim 24 Juil - 20:31
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesQuand il s’agit de trouver du matériel à Los Angeles, on peut faire confiance à Rafa pour faire les choses facilement, discrètement et efficacement. Après avoir discuté de ce dont ils ont besoin ainsi que de leur plan d’attaque, il la quitte pour rassembler ce dont ils ont besoin. L’occasion pour la jeune femme de faire le point de son côté, mais également de se reposer. La séance d'entraînement fut plus éprouvante qu’elle ne l’avait imaginé. En réalité, personne ne peut prendre autant de sorts de confusion dans la figure en aussi peu de temps sans en ressentir les effets. Eve étant loin d’être surhumaine, finit par ressentir assez vite la fatigue. De peur d’être un boulet, elle en profite pour s’allonger un peu histoire de regagner le maximum d’énergie.
Pourtant, rien n’y fait. A son réveil, elle se sent tout aussi fatiguée que quand elle s’est couchée. Par contre, elle est beaucoup plus lucide, les effets du sort s’étant dissipés et elle est bien décidée à faire bonne figure tandis qu’ils arrivent près de la voiture. Pourtant, quelque chose la taraude. Un peu comme s’il y avait un détail important qu’elle avait oublié dans un coin de sa tête. Comme prévu, Rafa a la réponse à ses questions, mais celles-ci sont loin de lui plaire. Estomaquée, elle le regarde avec des yeux ronds, effarée. Non, elle n’a tout de même pas écrit une lettre d’amour à Finn. C’est impossible et ce n’est pas son genre. Et puis surtout, Rafael la connaît, comment a-t-il pu poster un courrier pareil sachant qu’elle n’était pas dans son état normal ?
Elle est blessée et il ne semble pas s’en rendre compte puisqu’il passe en revue leur plan à venir sans prendre la peine de voir si elle l’écoute vraiment. Elle s’apprête à faire un commentaire quand il met enfin terme à son agonie en lui rendant la lettre qu’elle a écrite. Le soulagement se lit sur son visage et elle lui arrache presque la lettre des mains comme pour s’assurer qu’il ne ment pas. Son contenu la fait rougir et elle la range rapidement dans une poche de sa veste.
- C’est fourbe d’avoir profité de mon instant de faiblesse. J’étais sous le coup de la magie. Toi tu étais parfaitement conscient. Et puis, c’est pour toutes les fois où tu t’es foutu de Finn et moi. Pour une fois que c’est toi la dinde !, répond-elle avec une certaine mauvaise foi.
Néanmoins, elle est tellement soulagée que le courrier ne soit pas parti qu’elle retrouve rapidement sa bonne humeur. La nourriture améliore, elle aussi, considérablement son humeur ; rien d’étonnant à ce que les suggestions de Rafa ne soient pas écoutées.
- Je n’ai presque pas mangé de la journée. Comment veux-tu que je tienne jusque là si je n’ai rien à manger ? On voit bien que ce n’est pas toi qui t’es pris des sorts de confusion dans la figure.
La nourriture passe rapidement au second plan et ils se retrouvent à parler de la raison de leur venue : le gamin. A titre personnel, Eve n’a rien contre lui, bien consciente qu’un enfant qui n’a même pas atteint l’adolescence ne peut pas être tenu responsable pour les péchés de son père. Néanmoins, il représente une menace et elle n’a pas pour habitude de les laisser en vie. C’est bien parce qu’ils sont plusieurs à décider qu’elle n’a pas eu gain de cause. Finn et Rafa ont eu le dernier mot, mais la jeune femme est persuadée qu’ils risquent tout de s’en mordre les doigts d’ici peu. So be it. Ils aviseront quand ça sera le moment et elle se sait rassurer de la savoir chez son oncle qui, lui, ne tergiversera pas si jamais il devient une arme dans les mains de l’ennemi.
En attendant, il faut encore le chopper le gamin. La force pourrait être une méthode. Après tout, ils sont deux, entraînés et armés jusqu’au dents. Dans le Sanitorium, Eve doute que la protection soit maximale et ils auraient en réalité plutôt intérêt à se faire discret plutôt que d’attirer l’attention sur l’enfant. Il faut également gagner sa sympathie, s’ils le peuvent. Puisqu’il est destiné à retourner en Angleterre avec eux, mieux vaut que ça soit sur de bonne base plutôt que terrorisé et déjà mal disposé à leur égard. La méthode du flingue sous le nez lui semble peu subtile et inappropriée ce qu’elle fait savoir à son compagnon.
- On pourrait peut-être commencer par quelque chose de moins radical que lui mettre une arme sous le nez. Évitons aussi la magie. Pas tout de suite en tout cas. Il ne manquerait plus qu’on brise le secret magique devant lui et qu’il soit terrifié. Même si Finn et lui sont de la même famille, c’est probablement un moldu comme les Montenza et Mariotti, il n’y a pas de raison qu’il ait des pouvoirs.
On a vu des choses plus étranges se produire, mais même si une partie de la famille de Finn est sorcière, il y a peu de chance que l’autre branche de sa famille le soit aussi. Non décidément, elle préfère la subtilité pour cette partie de la mission en particulier.
- Partons du principe que nous sommes de la famille et qu’on vient pour le ramener chez son oncle. Pas besoin de préciser qu’on parle de Finn plutôt que de Mariotti. Il s’en apercevra en temps voulu, mais d’ici là je crois qu’on devrait plutôt essayer qu’il file et si jamais il était difficile, je te fais confiance pour lancer un sort discrètement sur lui, mais évitons autant que possible.
Ca sera déjà assez fatiguant de lancer des sorts sur l’ensemble du personnel soignant qu’ils croiseront. Si on ne se souvient pas les avoir vu prendre le petit, c'est pour un mieux. Oh bien entendu, les Mariotti ne sont pas stupides et doivent avoir autant de contact que Rafa à L.A. mais le temps qu’ils se rendent compte que c’est eux, le gamin sera revenu dans leur giron à Londres et personne ne se doutera qu’il est chez les russes plutôt qu’avec eux.
Dans le Sanatorium tout se passe facilement. Trop facilement ? Il suffit d’un sort de confusion sur une infirmière et voilà qu’on leur indique la chambre où se trouve le petit. Ils trouvent rapidement leur chemin et Eve examine le bâtiment avec intérêt. C’est une construction récente, en bon état et au vu des installations, la jeune femme songe que la somme demandée pour être traitée ici doit être conséquente. Si on délaisse l’enfant, on s’est tout de même mis en frais pour s'assurer qu’il n’est pas n’importe où.
Lorsqu’ils entrent dans la chambre, le petit Mariotti ne semble pas vraiment surpris par leur apparition. Plutôt curieux, mais une curiosité tranquille, presque fataliste. Il ne dit pas un mot et se contente de les fixer en silence. De son côté, Rafael semble à court de mots si bien que c’est Eve qui prend l’initiative de parler. Les réflexes reviennent vite et il ne lui faut pas longtemps pour endosser son rôle. Avec un sourire doux, elle s’approche de l’enfant, assis sur son lit et s'accroupit à sa hauteur. Sans le toucher, pour ne pas l’effrayer, elle entame la conversation :
- Bonjour Antony. Ca fait un moment qu’on voulait te rencontrer. Est-ce que tu sais qui on est ?
L’enfant ne dit pas un mot, mais hoche la tête négativement. Eve pousse un petit soupir triste, mais toujours avec un sourire et voix douce, elle lui explique :
- Je suis ta tante Eve et voilà ton oncle Rafael. Tu sais que ton papa avait un cousin qu’il aimait beaucoup ? Il avait pris des dispositions pour qu’on s’occupe de toi. On a mis un peu de temps pour venir, mais il est impatient de te rencontrer.
Elle regarde la pièce autour d’elle, dénuée de tout ce qui pourrait amuser un enfant de son âge.
- Ça ne doit pas être très amusant ici. Qu’est-ce que tu dirais si on partait et qu’on allait retrouver ton oncle ? On pourra prendre de la glace en chemin, qu'est-ce que tu en penses ?
Prudemment, pour ne pas le brusquer, elle lui tend la main toujours sans le toucher, lui laissant l’opportunité de s’en saisir s’il le veut. L’enfant baisse les yeux, mais hésite et finalement, à voix basse demande :
- Et le frère de maman ? - Il nous rejoindra là-bas ! Il a dû partir avant nous. Il est à Londres, tu as déjà été en Angleterre ? C’est très joli en Europe. Tu voudrais voyager un peu ?
La main est toujours tendue et finalement l’enfant, très lentement, pose sa main dans la sienne.
- Une glace alors, approuve Eve. Est-ce que tu sais quel goût tu aimes ? On va demander à tonton Rafa d’aller nous en chercher. Moi ce que je préfère, c’est noisette et toi ?
Elle aide l’enfant à descendre du lit tout en continuant à parler :
- On va emballer tes affaires et puis on partira.
Tournant la tête vers Rafa, elle lui fait signe de prendre ce qui lui semble essentiel. Plus vite ils seront parti, mieux ça se passera.
Rafael O'Riordan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Lun 25 Juil - 22:37
Les jolies colonies de vacancesEve, Finn & Rafa
Incroyable comme ça peut être intimidant, un mioche. Rafa, qui est pourtant doté, à en croire les esprits chagrins, d’un caquet infernal, reste muet, à court de mots, devant le petit Anthony Mariotti. Ce môme avec son air fatigué et son regard sérieux semble l’impressionner davantage que son défunt père, et que son oncle Cesare, et même que les deux réunis. Il faut dire que Cesare était un fieffé connard ; Rafa n’a pas oublié la dérouillée que ce con lui a passée au Cincinnati, juste pour le plaisir. Il n’a pas volé sa balle dans le front, oncle Cesare. Et Ludovico Montenza était encore pire. Le connard en chef. La terre se porte tout de même mieux depuis que ces deux-là bouffent les pissenlits par la racine, c’est une certitude - mais ça ne dit pas comment parler au petit Mariotti, fils et neveu des deux regrettés moustachus susnommés. Eve, par chance, a davantage d’idée que Rafa pour briser la glace, et elle se présente très naturellement, d’une voix très douce. Tante Eve. L’oncle Rafael, de son côté, se contente d’adresser un grand sourire au môme, tout en inventoriant silencieusement les objets présents dans la chambre. Il va falloir faire vite, même s’ils ont l’une des infirmières dans la poche ; n’importe qui d’autre peut se pointer et poser des questions malvenues, autant ne pas traîner.
Par chance, le gamin est, comme tous les gamins, crédule à souhait. Il gobe sans sourciller l’histoire que lui sert Eve, et la perspective d’une glace fait passer un sourire fugace sur son visage. Pauvre môme, ne peut s’empêcher de penser Rafa en examinant le contenu de l’armoire. Il est quand même né sous une étoile bien moche, le petit-fils de Tony Montenza. Il n’a pas dû rigoler tous les jours, et encore moins depuis qu’il est dans ce sanatorium. On a beau être dans un établissement sélect, ça ressemble quand même vachement à une prison, et encore plus pour un gosse. La chambre est austère à pleurer, dépourvue du moindre jouet en dehors d’un ours en peluche que le mioche garde contre lui. Quelques bouquins, et puis rien d’autre. Il doit s’emmerder comme un rat mort, là-dedans, Tonio. Et il saute sur l’occasion de se distraire un peu. Il ne faut pas cinq minutes pour qu’il soit habillé, peigné, et ses affaires les plus précieuses emballées dans un sac trouvé dans l’armoire. L’ours en peluche, bien entendu, est du voyage, et tout ce petit monde s’engage dans le couloir. Le petit tient toujours la main d’Eve, et Rafa, qui marche un pas derrière eux, le sac à la main, l’entend parler de glace au chocolat, ou alors à la fraise, mais c’est vrai que chocolat c’est quand même très très bon… Oui, chocolat, c’est décidé, c’est sa préférée. Tu vas voir, petit, sourit Rafa, on va te trouver la plus belle glace au chocolat de Californie, avec une tonne de chantilly dessus et un petit parasol en papier, tout ce qu’il faut pour que tu nous adores.
-Tiens, prends la clé de la voiture, sortez et installez-vous, mets la clé sur le contact, j’arrive, chuchote Rafa à l’oreille d’Eve tandis qu’ils arrivent dans le hall.
Elle aura l’air d’emmener le petit dans le parc, rien de plus. Lui, plus suspect avec son sac, passera un peu après, après avoir vérifié que la voie est libre, et lancé les maléfices nécessaires pour que personne ne se mette en travers de leur chemin. Mais les choses se passent parfaitement bien. L’employée de l’accueil, après un sort de confusion, ne voit aucun inconvénient à ce que le petit passe la journée dehors, à condition qu’il soit de retour avant six heures du soir, ce que Rafa promet bien volontiers.
-Allez, à nous l’aventure,lance Rafa en grimpant dans la Buick.
Ils filent, sans traîner, direction le motel où les attend la voiture de rechange - et un grand Coca-Cola que le gosse accepte avec un sourire radieux - puis l’aéroport. Pas un flic à l’horizon, il faut croire que les maléfices ont bien fonctionné.
-Vous n’avez qu’à aller au restaurant prendre une glace, je prends les billets et je vous rejoins,suggère Rafa en pénétrant dans l’aérogare.
Leurs deux valises et le sac du môme ne pèsent pas bien lourd, et l’enregistrement ne prend guère de temps. Un vol pour New York part opportunément une heure plus tard, juste le temps d’une bonne glace, de quelques emplettes - le gamin étant tombé en arrêt devant un étalage d’automobiles miniatures.
À New York, il y a un peu plus d’attente avant d’avoir un vol pour Londres, mais Rafa se sent plus détendu ; le fait d’avoir changé d’Etat, et aussi d’avoir le petit Tonio dans la poche, y est pour beaucoup. L’héritier Montenza regarde en effet avec adoration cet oncle et cette tante tombés du ciel qui semblent n’avoir pour but que de lui faire plaisir. Il obtient ainsi de manger un hamburger au restaurant de l’aéroport, avec un nouveau Coca-Cola, puis Rafa lui achète deux ou trois illustrés, en l’avertissant que le trajet risque d’être long. Mais c’est Eve qui semble avoir toutes les faveurs du môme, qui ne cesse de lui raconter des tas de choses, sur tous les sujets. Avisant une cabine téléphonique, Rafa abandonne Eve en plein cours sur Batman et s’en va demander le numéro du Cohan. Il doit être onze heures du soir, à Londres, s’il a bien compté.
-Ouais, Liam, c’est Rafa… Le patron est là ? Parfait, merci, mon vieux. Oui, patron, tout va bien, on est à New York, on décolle d’ici deux heures. On sera à Londres demain matin, sur le coup de dix heures. Ouais, ouais, très bien, comme sur des roulettes. Et vous, patron, alors ? Vous l’avez vue ? ça a été ? Elle a dit quoi ? Oh… vraiment ? Oui, oui, j’écoute, allez-y…
Lorsqu’il sort de la cabine téléphonique, Rafa arbore un sourire ravi, qui n’échappe pas à Eve et lui vaut une moue narquoise de la rousse, et quelques petites vacheries expédiées à mi-voix. À l’en croire, il a l’air d’être déjà loin dans les airs alors que l’avion n’a même pas décollé. Allez savoir pourquoi.
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Jeu 28 Juil - 1:21
Les jolies colonies de vacances
Rafa, Eve & Finn
Le téléphone sonne dans le bureau de Finn alors qu’il refait un nouveau bandage pour sa main, comme le lui a montré Matthews. Le médecin a insisté pour qu’il le change régulièrement, après avoir enlevé les points et même si ça n’a pas été une partie de plaisir en tournage, ça guérit plutôt bien. Bientôt il n’en aura plus besoin. En attendant, il resservira le même bobards aux invités de Christopher, ce soir, quand il débarquera à la fête dans une demi-heure, champagne à la main. Rafa a d’ailleurs de la chance de le trouver au Cohan, car Finn allait partir à ladite fête, étant simplement revenu au pub pour régler les affaires du jour, diner, et laisser tomber cette cravate un peu trop formelle. Mais évidemment, le coup de fil change la donne et tout devient soudainement très accessoire, comme le fait d’arriver à l’heure alors qu’on l’attend.
Avec angoisse, le mafieux s’empare du combiné. Dans la journée, ça allait : il a eu sa rencontre avec Robin pour s’occuper et ne pas penser à l’opération que son second et sa compagne montaient en parallèle. Callahan a déjà une imagination débordante en lui-même ; le fait de ne pas avoir de détails, même pour des raisons de sécurité, n’a pu qu’exciter celle-ci. Il craint le pire, à la fois pour Rafa et pour Eve. Heureusement, son second a l’air de bonne humeur, ce qui le rassure provisoirement : « Rafa ? Allo ? Je t’entends mal ? Ah là c’est mieux. Comment va ? » Ils sont à New York et ils rentrent. Ils ont le gosse. La pierre qui lui pesait sur l’estomac disparait peu à peu et l’esprit pragmatique de Finn reprend le dessus. « Ok. Je vais faire passer le mot à Chouvalov pour qu’il vienne avec ses gars. Comme ça vous lui laissez directement le gosse, et moi je vous récupérerai tous les deux après quand il sera parti avec eux... » A l’interrogation de Rafa qui lui demande s’il ne veut pas au moins rencontrer une fois Antony, Finn coupe court : « Non, j’y tiens pas particulièrement. Je vous attendrai dans le hall dans mon coin et je verrai l’échange de loin, je pense que ça suffira pour s’assurer que tout se passe bien, et puis je vous récupère. Tu demanderas à Eve ce qu’elle en pense, si en fonction du gamin c'est mieux de faire autrement on avisera, mais je crois qu’il vaut mieux que je le vois pas de trop près. De toute façon, il ne me connait pas, alors je ne crois pas que ça change quoique ce soit...» Le ton de Finn est dur. Il ne veut pas tenter le Diable et il se connait bien. Il n’y a pas de place pour le sentimentalisme dans cette histoire. Une partie de lui-même a envie de voir Tonio Mariotti, de savoir s’il est différent de son père, de changer le cours du destin, parce que c’est la famille, seulement un môme, et qu’ils sont seuls, ou presque tous les deux. Une partie de lui-même qui a envie de demander à Rafael comment est Antony – le portrait craché de son père ? ou est-ce qu’il lui ressemble à lui ? est-ce qu’il fera un être humain décent, est-ce qu’il y a une chance que le destin ne se reproduise pas ? ou est-ce déjà une menace ? Tout ça, une partie de Finn voudrait le savoir, mais ce serait déjà le début de la fin s’il cédait à ses envies. Il ne peut et ne veut pas prendre le risque de perdre des gens qui comptent vraiment pour lui ou de les mettre en danger pour le compte d’un lien familial hypothétique qui ne tiendra peut être pas la route.
Famille ou pas, si Tonio apprend un jour comment Ludovico est mort, il voudra venger son père. Callahan ne l’en blâmerait pas, il ferait pareil, mais il ne peut pas le laisser réussir. Chacun joue pour ce qui compte pour lui : ça implique de renoncer à certaines choses. Alors l’acteur fait taire l’enfant en lui qui dit que c’est la famille. Mieux vaut rester dans l’ignorance. Parfois la seule solution est de supprimer la menace et on a moins de mal à éliminer ce qu’on ne connait pas. Eve comprendra si Rafa lui en parle et Callahan sait qu’elle approuvera. Sur ce plan là, ils se ressemblent et s’il est parfois plus sentimental qu’elle, c’est uniquement parce que ses passions ont autant d’intensité que sa détermination à survivre.
De toute façon, O’Riordan a d’autres préoccupations et interrogations. Finn se marre, se doutant qu’ils allaient y venir : « Ah, alors ! J’ai une réponse pour toi. Impeccable. Je l’aime bien. C’est une chic fille. » Une chic fille amoureuse comme pas deux de son second, qui semble trépigner d’impatience au bout du fil alors qu’il demande ce qu’elle a pu dire. Callahan s’esclaffe : « Qu’elle veut te voir la semaine prochaine, voyons, elle est folle de toi ! Que veux-tu qu’elle te dise d’autre ? » Au fond, s’il ricane, il est content pour Rafa, même s’il va falloir qu’ils éclaircissent certains points. Mais la ligne passe mal et Finn ne se voit pas rentrer dans de longues explications négatives sur Avery, c’est le genre de truc qui se fait de vive voix, comme le conseiller sur son statut de nièce du chef de la police magique. D’autant plus que O’Riordan ne pourra rien faire à distance, sinon angoisser inutilement, ce qui ne rendra service à personne. Finn ne cherche pas à lui cacher que tout n’est pas rose et précise, un peu bourru : « Par contre c’est pas clair, son truc, avec Avery. C’est pas de sa faute à elle, mais c’est pas net. Je t’expliquerai à ton retour. Je te lis sa réponse ? » Mieux vaut se concentrer sur le positif pour le moment, et puis après tout, ça reste quand même le principal : pour le reste, ils trouveront une solution. Il lit avec application et de nouveau un très grand sérieux. « Voilà, et c’est signé Robin. Franchement, je sais pas ce qu’il te faut plus pour être convaincu qu’elle n’attend que toi ni ce que t’attends ! Faut pas la laisser filer, cette fille là… » Conclut-il, enthousiaste, comme peut l’être tout meilleur ami qui se respecte quand ça parle d’affaire de cœur. Ça lui paraissait déjà fou qu’il ne réponde pas à cette lettre, mais alors là, ce serait vraiment de la confiture donnée à des cochons.
« Je te redonne son message au retour. » Finn regarde sa montre, puis complète : « J’ai juste le temps de choper les ruskoffs avant de filer chez Christopher… Ca va Eve ? et avec le petit ? Tu me la passes ? » Mais elle est à table avec le môme – dire qu’elle parlait de le tuer sans même chercher à trouver une solution, ça c’est un changement de braquet – et elle ne peut lui parler pour le moment. Un peu déçu, Callahan hoche la tête, essayant de ne pas paraitre trop affecté : « Oh. Et aucun message pour moi ? Ok. Bon, tant pis. Dis lui…ouais, dis-lui que j’ai appelé et que j’ai hâte de la voir, si elle a arrêté de me faire la gueule. » Mieux vaut ne pas parler de la fête, ça pourrait la mettre en colère et Callahan préférerait éviter. Sait-on jamais que ça coupe une éventuelle envie de lui parler au téléphone. Au moins, elle a l’air d’aller bien, c’est déjà ça, songe le mafieux avec soulagement, d’autant plus que Rafa ne lui rapporte aucune crise de larmes ou de colère et qu’elle ne parait pas avoir été de nouveau malade. Pire, ce petit con, pour qui il a joué la boite aux lettres, se met à rire de sa gêne et des mots doux qu’il a pour tâche de transmettre : « Arrête de te marrer, espèce d’ingrat, va ! Faut pas te plaindre qu’on te rende la pareille, après, hein ! » Mais Finn n’est pas une bourrique, contrairement à certains, et il est loin d’être rancunier et finalement, c’est de bonne humeur qu’il conclut : « Allez, à demain, et faites bon voyage. » Demain ils seront de retour, l'angoisse de la distance et de la séparation s'achèveront, et c’est la seule chose qui compte.
(C) CANTARELLA.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Lun 1 Aoû - 23:34
❝ Rafael, Finn & Eve❞Les jolies colonies de vacancesD’habitude, Rafa n’a pas sa langue dans sa poche. Dans Kilburn, il est connu pour ça. On passe d’ailleurs rarement une journée au Cohan sans entendre Callahan pester contre la langue un peu trop bien pendue de son second et meilleur ami. Donc quoi de plus amusant que de le voir, les bras ballants, ne sachant que dire, ni que faire dès qu’ils sont au contact de l’enfant. La dernière fois que Eve l’a vu aussi mal à l’aise, c’était à leur départ de Londres lorsqu’ils ont croisé Robin au Chaudron Baveur. On l’aurait dit frappé par la foudre. Si les raisons sont différentes, l'attitude, elle, est presque identique.
Voyant bien que rien d’utile ne sortira de la bouche du second pour le moment, Eve prend les choses en main. La jeune femme n’a pas l’habitude des enfants, mais par contre, elle sait endossé un rôle. Dès le moment où elle s’adresse à lui, la combattante laisse place à cette charmante tante qui ne demande rien de mieux que de faire le bonheur de l’enfant.
Pendant qu’elle discute avec l’enfant, Rafael se charge de faire sa valise. Discrètement, la jeune femme regarde autour d’elle et arrive rapidement aux mêmes conclusions que son ami : on ne s’est pas vraiment mis en frais pour l’enfant. S’il n’est pas maltraité, il n’a pas l’air particulièrement heureux. Pas plus qu’on ne semble vraiment l’avoir préparé au rôle qu’il est supposé endosser. On pourrait protester en arguant qu’il est trop jeune pour ça, mais Eve répliquerait qu’il ne sert à rien de fuir les responsabilités. Sans compter que c’est quand ils sont jeunes qu’ils sont le plus modulables. En un sens, c’est une bénédiction pour eux, songe-t-elle. Il n’y a rien à défaire, pas de mauvais réflexe à corriger, ni de loyauté mal placée à effacer.
Pour peu que O’Riordan se soit fait les mêmes réflexions qu’elle, il doit être rassuré sur les chances de survie de l’enfant. Après tout, Eve tiendra sa promesse et Chouvalov aussi ; tant que l’enfant ne promet pas d’être un danger, il vivra. Son oncle n’est pas inutilement cruel et pour peu que l’enfant s’adapte, il est possible qu’il vive une vie adulte pour le moins plaisante en appartenant à un groupe dans lequel il n’aurait jamais pu rentrer s'il avait poursuivi sa vie normalement.
Alors qu’ils finissent de boucler ses affaires et que l’ours en peluche est dûment rendu à son propriétaire, Eve se dit qu’il n’y avait de toute façon pas grand-chose de normal dans l’existence que les Mariotti lui proposait de lui faire vivre. Les clés en main, elle se lève et tend sa main livre à l’enfant tout en annonçant :
- Oncle Rafa va prévenir les infirmières pour qu’elles ne s’inquiètent pas. On va aller dans la voiture et s’installer en l’attendant.
Ils sortent dans le couloir et Antonio, pas plus inquiet que ça, lui fait part de ses souhaits concernant la glace. Le choix du parfum est compliqué. C’est un privilège, comprend-elle dont il n’a pas souvent jouis. Ne sachant pas si l’évènement se reproduira, il prend sa décision avec le plus grand sérieux pour être sûr de ne pas la regretter. Ca amuse la jeune femme. Il apprendra vite que les restrictions et privations ne sont pas l'apanage de l’éducation qu’ils souhaitent lui donner. La discussion se poursuit dans la voiture et Rafa les rejoint avec un sourire aux lèvres qui prouvent qu’il a réussi ses sorts sans difficultés. Sa petite sorcière serait fière, songe la jeune femme avec amusement, mais elle s’abstient charitablement de tout commentaire et continue d’amuser l’enfant.
Le voyage se passe sans encombre. Si le second n'interagit pas des masses avec le petit, ça ne l’empêche pas de le gâter honteusement. Une vengeance pour sa propre enfance ? Allez savoir avec cet oiseau-là. Une fois à New-York, il les laisse un moment pour passer un coup de fil. Ils seront bientôt de retour à Londres et la jeune femme s’en réjouit. Le voyage a été chargé en émotions et elle se réjouit de retrouver la grisaille de la ville de son enfance.
- Eh bien, tu en fais une tête, se moque la jeune femme en le voyant revenir avec un sourire béats. De bonnes nouvelles de Londres ? Un message d’une petite tête blonde par exemple ?
Rien ne semble pouvoir gâcher la bonne humeur de l’irlandais et c’est particulièrement joyeux qu’ils remontent tous les trois dans l’avion en direction de Londres. Rapidement, Tonio, fatigué par les événements, s’endort aux côtés des deux compères. L’occasion de discuter plus librement. Eve, de son côté, commence aussi à sentir la fatigue poindre le bout de son nez, mais se contente d’étouffer un bâillement tandis qu’elle déclare :
- Tu n’imagines pas comme je suis contente de rentrer à Londres. J’ai l’impression que ça fait des semaines qu’on est parti. Le temps m’a semblé long.
Rien de personnel, il le sait bien, mais même si elle ne le dit pas à haute voix, Finn lui manque. Le voyage se passe sans encombre, si ce n’est quelques turbulences alors qu’ils survolent l’océan. Huit heures plus tard, ils sont à Heathrow. Les bagages récupérés, elle confie les siennes à Rafa et se contente de prendre les affaires de l’enfant avec elle.
- Tu dis au revoir à l’oncle Rafa ? On va aller trouver mon oncle à moi, c’est chez lui que tu vas habiter. Je viendrais souvent te voir et on jouera ensemble.
Conquis, à ce stade, par tout ce que dit la jeune femme, il ne fait pas de difficulté à la suivre. De son côté, Eve trouve rapidement les russes et surtout son oncle, chargé de la récupération. Les présentations sont dument faites et les détails de l’affaire discrètement passés à Vassili qui se chargera de faire un résumer à son patron. Promettant de venir bientôt, elle tourne les talons à la recherche de Rafa, mais surtout de Finn.
Finn Callahan
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#Sujet: Re: Les jolies colonies de vacances + Eve & Rafa Ven 5 Aoû - 0:46
Les jolies colonies de vacances
Rafa, Eve & Finn
C’est avec une légère gueule de bois dû à la fête que Callahan s’est levé, sans trop en souffrir cependant. Il a l’habitude. Une douche et un café plus loin, rasé de frais, il n’y paraissait plus. Surtout, ça lui a paru totalement accessoire par rapport à son rendez-vous de dix heures. Heathrow, l’avion, le retour de Rafa et de Eve, tout lui est revenu dans un sourire qui a vite dissipé son mal de crâne sans même avoir besoin d’aspirine. Finie l’angoisse – même s’il faut le dire vite, parce qu’il y a encore des révélations et des questions à venir – et la séparation. Fini ce lit vide qu’il a fuit pendant tout ce séjour à LA parce qu’il lui rappelait trop Eve. Place à l’excitation et à la bonne humeur et c’est en sifflotant qu’il file à grand vitesse vers le Cohan. La joie des retrouvailles ne l’a pas empêché de tout planifier au cordeau. Aussitôt qu’il a eu l’information, il a envoyé Sean et Connell prévenir les russes, et pronto. Quelques gars ont été convoqués à 9 heures pour partir avec lui à Heathrow, et le reste du clan a reçu l’ordre de rester en alerte, sous les ordres de Mike Maguire, qu’il préfère, suivant l’opinion de Rafa, ne pas mettre en contact avec le môme, le temps qu’il revienne. Le mafieux ne pense pas que Chouvalov tentera un sale coup dans l’aéroport, pas alors qu’il y a sa nièce, mais même si ça parait peu probable, une attaque au Cohan reste possible. Sait-on jamais ce qui passerait par la tête de Nikolai…D’aucun diraient que c’est paranoïaque, Finn Callahan, lui, estime que c’est le minimum, même si on peut raisonnablement penser qu’il ne se passera rien. Mieux vaut être trop prudent que gravement mort.
En tout cas, du moment où il a récupéré Connell et Sean au Cohan à leur arrivée à Heathrow, ça a été le calme plat. Renfilant son blouson en cuir par-dessus sa chemise – c’est qu’il caille, décidemment, pour un début novembre - Callahan se fend d’une dernière consigne : « Bon, ce qui est prévu c’est qu’on attend que les russes arrivent. J’entrerai après. Vous, vous mouftez pas et vous attendez dans la bagnole. Normalement ça devrait aller. Vous vous montrez seulement si vous voyez du grabuge, ok ? » Il enfonce sa casquette sur son crâne, assis à côté de Sean à l’avant, clope au bec. Heureusement, les russes ne tardent pas à arriver. « C’est eux. » Commente-t-il inutilement, et l’atmosphère de la Bentley se fait soudainement tendue. Crispé, tout son regard est concentré sur Nikolai et sa voiture. De loin, Finn jurerait presque que Chouvalov tourne les yeux vers lui pour le regarder. Silencieusement, il tourne imperceptiblement la tête en guise de salut, attendant que les russes soient entrés pour se diriger à son tour dans le hall. C’est le pacte, se rappelle-t-il. Personne ne se parle, personne ne se croise. Il observe à distance pour vérifier qu’il n’y a pas d’entourloupe, mais c’est tout.
De fait, il n’y en a pas. Adossé à un pilier, fumant nerveusement une nouvelle cigarette, l’acteur aperçoit une chevelure rousse qu’il connait bien. Eve, bien sûr, et il n’en faut pas plus pour qu’il soit distrait, distinguant à peine le gamin : c’est là que Rafa le trouve, bagages en main. Aussitôt, un sourire apparait sur le visage de son patron. « Comment ça va ? Vous avez fait bon voyage ? Pas trop rétamé avec le décalage horaire ? » Il lui flanque une bourrade amicale et lui broie les phalanges, comme à chaque fois qu’il serre la main de quelqu’un, avant de lui proposer une cigarette. Rafa s’adosse au mur avec lui. Pensif, Finn lui désigne le gamin d’un coup de menton : « Tu crois qu’il sera bien traité, le môme ? » Malgré tout, ses questions n’ont pas disparues. Il ne sait pas quoi penser de Tonio Mariotti, Finn. Ne peut pas s’empêcher, même s’il sait que c’est déraisonnable, de vouloir le voir, au moins une fois, alors que c’est la pire idée du monde. Juste pour croiser son regard. Juste pour savoir si le gamin lui ressemble. De mauvaises idées et des questions sur lesquelles il ne fait pas bon de s’appesantir. Au fond, il aurait préféré continuer à ignorer son existence, ou ne pas venir du tout. Ça aurait plus simple : le voir, ça le rend réel. Cherchant à passer à autre chose, Callahan fouille dans ses poches et tend une enveloppe soigneusement pliée en deux à Rafael : « Au fait, j’ai ça pour toi. Robin a écrit la fin elle-même, je me suis dit que tu voudrais le récupérer. » Il se marre, souriant : « T’es un petit veinard, mon gars, avec cette fille, tu sais ? C’est criminel si tu laisses passer ta chance une deuxième fois, vu comme elle t’aime. » Mais Finn ne se fait pas trop de souci. Lui a compris la leçon et il tient Rafa pour plus malin que lui, alors ça ira vite.
En attendant, c’est une autre fille qui l’intéresse, lui. Sa compagne se dirige en effet vers eux, sans paraitre les avoir vu. Finn lève une main pour attirer son attention, puis fait quelques pas pour aller à sa rencontre : « Eve, par ici ! » L’appréhension se mêle à la joie au fur et à mesure qu’elle approche, parce que là, c’est sûr, il va en avoir le cœur net. Il ne lui faut pas longtemps pour confirmer ce qu’il pensait et ce que Rafa lui a signalé aussi : oui, la rousse s’est gentiment mais sûrement arrondie. La possibilité que son intuition soit vraie devient tangible, réelle. Elle est enceinte, admet le, lui martèle son esprit, alors que ses entrailles s’agitent dans un mouvement sourd que l’acteur ne parvient pas à identifier. Angoisse ? Joie ? Appréhension ?Finn ne sait plus bien ce qui domine. Ils ne vont pas pouvoir échapper à une conversation sérieuse, lui et elle, mais comment aborder le sujet qui fâche ? Pas facile, dans un aéroport, au su et à la vue de tous. Il ne sait pas quoi dire, quand elle s’arrête devant lui. On verra ça plus tard, décrète-t-il, submergé par une vague d’affection mal contrôlée qui prend le dessus sur tout le reste, rendue visible par le sourire qui illumine d’un coup son visage.
Indifférent aux autres voyageurs, Finn attire la jeune femme contre lui, passant ses bras autour de sa taille pour l’embrasser et la soulever de terre, ignorant d’un rire amusé toute forme de protestation. Elles se perdent alors qu’il enfouit son visage dans les cheveux de Eve, s’enivrant de son parfum. Elle est là avec lui, elle est revenue. Il lui faut un peu de temps pour réaliser, le temps que de sombres pensées d’assassinat, d’agression ou de crash s’éloignent et qu’il comprenne qu’elles n’ont plus lieu d’être. « Merde, j’ai vraiment détesté cette semaine sans toi, tu sais. » Murmure-t-il doucement. Il fallait s’y attendre, tant leur dernière séparation a été mouvementée et c’est ce souvenir là, doublé du manque, qui fait parler Finn. Maintenant, le soulagement domine. Elle est bien là, de retour, et son sourire s’attendrit encore plus en sentant la rousse essayer de serrer contre elle à son tour, s’accrochant au cuir du dos de son blouson. Hélas, il faut déjà se séparer, même si c’est à regret pour l’un comme pour l’autre, ce qu’il ne faut pas être sorcier pour voir. C’est qu’il faut que Eve règle les derniers détails avec son oncle – qui parait être surtout venu pour elle – alors Callahan finit par acquiescer sagement : « On se voit tout à l’heure ? Tu passes à l’appartement ? » Oui, elle passera. Rassuré, il lui vole un dernier baiser : « A tout à l’heure. »
Eve partie, l’acteur se tourne vers Rafa, s’attendant à trouver son second moqueur et à devoir râler, mais celui-ci s’est trouvé une autre occupation en lisant, tout sourire, la lettre d’une certaine blonde. S’emparant de sa valise, Callahan lui tape amicalement sur l’épaule, hilare, avant de se diriger vers la sortie : « Allez viens, arrête de rêvasser, on rentre. T’as pas loupé grand-chose cette semaine, je crois, mais on en parlera autour d’un petit-déjeuner, Liam m’a dit qu’il allait nous faire un truc aux petits oignons, si t’es pas trop crevé. » Oui, il faut qu’ils parlent, même s’il va définitivement y avoir des sujets plus faciles que d’autre à aborder.
(C) CANTARELLA.
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