L’espoir a les yeux brillants. [pv Seth <333]

L’espoir a les yeux brillants.

P

hèdre chiffonna l'article de presse avec une hargne qui l'étonna elle-même. Est-ce qu'elle croyait à ces quelques mots imprimés noir sur blanc ? Elle n'en savait rien... Une part d'elle avait envie de penser que c'était rien d'autre qu'un tissu de conneries. Et en même temps... Même si c'était peut-être n'importe quoi, l'espoir était permis. Pas de l'espoir pour elle, non... Phèdre, dans le fond, se fichait bien, complètement, même, de Pomona Fitz. Mais elle en connaissait un autre qui, s'il devait découvrir le contenu de cet article, ne réagirait pas de la même manière, pour sa part... Pas qu'il y croirait forcément, mais était-ce une bonne chose que de rouvrir une plaie qui se refermait à peine, et qui n'était absolument pas cicatrisée encore ? Phèdre avait fait des pieds et des mains pour que son meilleur ami remonte la pente, et elle pressentait la dégringolade.

La journaliste pourrait tenter de laisser couler. Même si elle se doutait que Seth s'arrangeait pour se tenir informé sans son aide de ce qui se passait dans le monde, il se pouvait bien qu'il n'ait pas lu cet article, après tout, et que cela passe inaperçu. Dans ce cas, est-ce qu'elle lui en parlerait ? Elle n'était pas encore décidée, à vrai dire. Elle ne se voyait pas lui cacher une chose importante... Mais en même temps, qu'est-ce que ça lui apporterait ? Sans doute rien, à vrai dire. Rien du tout, si ce n'est de lui donner des espoirs qui l'encourageraient peut-être à rechercher Pomona bille en tête sans y réfléchir une seule seconde.

Bon... Dans tous les cas, qu'elle décide de parler ou non, elle savait où passer sa soirée d'Halloween. Hors de question pour elle de faire la fête dans ces circonstances. De toute façon, dans le meilleur des cas, elle se serait rendu à la célébration organisée au ministère pour les un an d'investiture de Wilhelmina Tuft. Mais de toute façon, même si elle était parvenir à rédiger le meilleur des articles sur le sujet, elle savait que ce n'étaient pas ces mots que l'on choisirait de publier dans la Gazette... Et quoi qu'il en soit, ce n'était pas elle qui avait été débauchée sur le terrain. La question ne se posait même pas.

L'article chiffonné au creux de sa poche - qui y resterait ou non -, elle avait transplané non loin de la demeure dont elle était le gardien du secret, pour y retrouver Seth, sans avoir la moindre idée de l'état dans lequel elle allait retrouver le jeune homme. Elle espérait qu'elle n'aurait pas à le ramasser à la petite cuillère, ou à devoir minimiser des espoirs qui le pousseraient à foncer tête baissée, et ce on ne sait où. Elle frappa à la porte selon un code très précis qui devait permettre à Seth de la reconnaître. Et elle attendit. En espérant qu'il soit au moins chez lui.

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Un an… Il y avait un an, c’était ce soir-là où Voldemort avait décidé de faire un grand fracas pendant la soirée d’halloween dans le but précis de tuer le ministre de la magie, sans que quiconque ne soit au courtant de ses plans. Ce soir-là où Seth aurait aimé que Pomona soit loin, ce soir-là qui avait quelque peu scellé le destin de la jeune femme donc. Seth avait le sentiment d’avoir vécu une vie entière pendant cette année. C’était passé vite et en même temps, quand il pensait à tout ce qui était arrivé en seulement une année, c’était incroyable. Maintenant, le jeune homme se retrouvait enfermé dans cette maison pour sa sécurité, parce qu’il était autant recherché par les mangemorts que par les Aurors. On faisait plus festif quand même. Et même s’ils s’étaient retrouvés avec Pomona, le jeune homme savait bien qu’elle vivait particulièrement mal cette situation, le fait qu’il ne soit pas vraiment quelqu’un de bien, qu’elle devrait le dénoncer pour ses crimes mais qu’elle n’en fasse rien (ce qui arrangeait quand même un peu ses affaires). Seth avait conscience qu’il devrait simplement partir, quitter cette vie et ne plus avoir sa place, parce qu’il était plus un fardeau qu’autre chose. Mais il en était bien incapable, il ne supportait pas la vie sans Pomona.

Même si forcément, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient l’occasion de se voir souvent. La jeune femme venait de temps en temps ici, Seth prenait aussi le risque de sortir parfois, mais globalement le jeune homme avait quand même l’impression d’être particulièrement bridé. Il en avait assez de tourner en rond, de devoir se cacher. Il n’avait jamais aimé Halloween, il avait entendu dire dans la Gazette des Sorciers qu’il parvenait à lire entre autres journaux, qu’une soirée était organisée pour fêter la première année d’investiture de Wilhelmina Tuft. Seth savait que s’il avait été obligé de s’y rendre pour la sécurité, comme ça devait être le cas de tout le bureau des Aurors, il aurait détesté ce moment, il aurait râlé autant qu’il râlé présentement dans sa barbe. Mais finalement, cette perspective lui semblait quand même plus agréable que de devoir se retrouver dans cette maison sans compagnie.

Ou presque, parce qu’alors qu’il était en train de glander comme pas possible – ce qu’il faisait clairement en majorité et ça n’avait rien d’agréable –, on frappa à la porte. À la manière dont elle frappa, le jeune homme savait que c’était Phèdre. Elle frappait toujours à la porte d’une manière bien précise pour qu’il sache que c’était elle. Donc, il alla ouvrir la porte sans aucune once de prudence, même si ce n’était pas forcément très prudent justement. Il ne pouvait pas réellement savoir ce qui se passait dehors, cela dit il ne pensait pas Phèdre puisse un jour trahir leur code.

« Que me vaux ta visite ? T’es pas en train de fêter Halloween ? » Demanda-t-il, dans un fin sourire.

Parce qu’il était content de la voir, ce n’était pas la question, il se contentait simplement de cette petite remarque, mais ça lui convenait bien qu’elle vienne. Au moins il était moins seul.

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I

l suffit à Phèdre la réaction de Seth pour comprendre que ce dernier n'avait définitivement pas lu la presse du jour. La jeune femme en était plus destabilisée qu'elle ne l'aurait cru. Elle s'était davantage préparée au scénario qui suggérait que Seth soit au courant qu'à celui qui laissait entendre qu'il ne savait absolument rien de la situation. Ou alors il faisait semblant ? D'un coup, elle réalisait qu'elle aurait préféré qu'il ait pris connaissance de toute la vérité.

Ainsi aurait-elle su de quelle façon réagir. Là... elle n'en avait pas la moindre idée, et son dilemme n'était définitivement pas résolu. Parler ou ne rien dire ? Seth avait l'air d'aller bien, en dépit de l'isolement auquel le contraignait sa situation actuelle. Elle ne devrait pas lui ôter ça, pas vrai ? Non. Et en même temps, elle ne pouvait quand même pas lui cacher la vérité, en tout cas pas éternellement... et même si elle devait décider de la lui cacher, il l'apprendrait peut-être plus tard... Est-ce que ce ne serait pas plus mal qu'il l'apprenne en sa compagnie ? Si, bien sûr que si... au moins, elle serait là pour réparer les pots cassés, si besoin...

-Et si j'ai envie de fêter Halloween avec toi ? suggéra Phèdre dans un fin sourire.

Et c'était la vérité, quelque part. Elle préférait, en tout cas, largement passer ces festivités en présence de son meilleur ami qu'au cours d'une soirée peuplée de snobinards qui ne lui accorderaient qu'un minimum de leur attention et où elle ne se sentirait absolument pas à sa place. Alors oui, ça lui allait très bien de passer cette soirée d'Halloween avec l'une des personnes les plus importantes qui soient à ses yeux. Certes, Aaron aurait peut-être eu sa préférence, si on lui avait vraiment demandé de choisir. Mais Aaron comprendrait, dans tous les cas. Et en ce moment, en ce qui concernait son petit ami, l'heure n'était dans tous les cas pas franchement à la fête.

-T'as pas lu le journal aujourd'hui, je me trompe ? suggéra-t-elle en tirant le morceau de papier froissé de sa poche avant de le tendre à son meilleur ami.

Tant pis si ce geste, cette initiative, devait casser l'ambiance. Ce serait compréhensible... mais il fallait sans doute crever l'abcès dans tous les cas. Elle espérait juste qu'elle réussirait à faire avec la compagnie d'un Seth rappelé si violemment au souvenir de la femme qu'il avait tant aimée, comme elle ne l'avait jamais vu aimer personne avant (ou aimer tout court, d'ailleurs). En tous les cas, elle estimait que la "vérité" devait éclater... pas la vérité sur la survie de Pomona, qui devait être un tissu de conneries, mais au moins sur ce qu'on en disait, et qui pourrait éventuellement avoir un impact sur lui.

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Phèdre lui affirma qu’elle avait envie de fêter Halloween en sa compagnie. Soit, bon en soit Seth devait bien avouer qu’il appréciait sa compagnie. Pas forcément concernant Halloween, qui n’était pas une fête que le jeune homme appréciait tant que cela de fêter. Enfin, en même temps, il n’y avait pas non plus énormément de fête que le jeune homme appréciait de fêter. Halloween ou non, dans tous les cas, le jeune homme appréciait la présence de Phèdre, ça lui faisait quand même un peu de compagnie. Parce qu’au fond, il tournait quand même vraiment en rond dans cette maison.

Donc en soit, c’était plutôt bien qu’elle ait décidé de se rendre ici pour la soirée, plutôt que de faire il ne savait quoi avec il ne savait qui. Bon, en même temps, elle ne serait pas venue, le jeune homme ne lui en aurait pas voulu non plus, Seth n’avait pas d’autre choix que de faire… avec ce qu’il avait. Autant dire pas grand-chose. Un endroit où se cacher et le fait qu’il devait se cacher aux yeux de tous, parce qu’il était autant recherché par le ministère de la magie que par les mangemorts.

Seth se contenta de hocher de la tête quand sa meilleure amie lui affirma qu’il n’avait pas lu le journal aujourd’hui. Il devait y avoir quelque chose de spécifique, sinon Phèdre ne lui en parlerait pas et ça ne lui disait rien donc… non, il n’avait pas lu. La jeune femme lui tendit un morceau de papier froissé que Seth lu rapidement. Pomona… Le jeune homme senti un frisson parcourir son échine en voyant la photo de la jeune femme, et en lisant l’article. On l’avait vu ? Seth savait qu’elle se montrait plus que prudente, elle n’avait pas le choix (pour le coup, ils se trouvaient quand même tous les deux dans une situation similaire), mais une erreur pouvait arriver… Forcément, le jeune homme n’aimait pas lire tout ça, parce qu’il n’avait aucune envie qu’on découvre qu’elle était encore en vie. Son regard se porta sur Phèdre une seconde, pensait-elle que ça pouvait être vrai ? Il n’y avait aucune raison logique pour que ça soit vrai, il espérait quand même qu’elle allait se dire que c’était juste une mauvaise farce. Bon, en soit… ça ne serait pas plus mal que Seth n’ait plus besoin de cacher la vérité à son amie, ça ne l’enchantait pas tant que ça de lui mentir à longueur de temps. Mais en même temps, il ne pouvait pas vraiment prendre de risque… Parce que Phèdre n’était peut-être pas une mangemort, mais elle travaillait pour des personnes qui n’étaient pas forcément plus saine.

« C’est quoi ce ramassis de connerie ? Y’en a qui trouve ça drôle ? » Demanda-t-il, sèchement. Il allait se contenter de jouer l’agacement, même si clairement Seth ne menait pas large. Si quelqu’un avait vu Pomona, il craignait qu’on découvre la vérité, qu’une personne en particulier sache qu’elle était en vie… et donc qu’elle soit encore plus en danger qu’elle ne l’était déjà.

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L

a réaction de Seth ne se fit pas attendre, et elle fut particulièrement virulente, comme Phèdre s'y était attendue. Comment pourrait-il réagir autrement. Pomona était la femme de sa vie, il l'avait profondément aimée, et à peine réussissait-il à faire le deuil de cette femme qui avait tant compté pour lui que tout à coup, ce long procédé se voyait taxé d'inutilité. Phèdre ne savait que dire ou faire pour rassurer son meilleur ami, mais elle était en tout cas convaincue d'avoir bien fait de ne pas se taire. Parce qu'elle préférait être aux côtés de Seth tandis qu'il encaissait la nouvelle.

Qu'elle soit vraie ou fausse, il fallait à tout prix qu'il s'en remette, que cela ne le mène pas à un comportement... dangereux voire suicidaire comme ça avait pu être le cas par le passé. Il avait l'air de ne surtout pas vouloir y croire, et c'était sans doute la chose à faire mais... eh bien, de son côté, Phèdre avait ses propres doutes, des doutes qu'elle avait toutes les peines du monde à mettre en veilleuse. Communiquer ne serait-ce qu'un fin espoir à Seth ? C'était peut-être cruel... mais lui mentir sur le fond de sa pensée, eh bien... eh bien, ça l'était également, ça l'était même totalement.

-C'est certainement une erreur, c'est même quasiment certain, répondit Phèdre avec le plus de douceur possible. Comme elle s'en était doutée, Seth était contrarié, bouleversé... Et elle comptait bien l'aider à supporter la situation, même si elle n'était pas certaine d'être la mieux placée pour cela. Elle faisait de son mieux, certes, c'était un fait. Mais son mieux était-il suffisant ? Mais je me suis rancardée sur la personne qui a publié l'article. C'est un type sérieux, le genre qui vérifie dix fois ses sources. Elle poussa un profond soupir. Bref... Je pensais que tu devais être au courant. Je suis vraiment désolée, Seth...

Elle l'était d'autant plus qu'elle ne savait définitivement pas quoi faire pour l'aider. Elle se sentait totalement perdue, impuissante. Elle savait pertinemment que ce n'était rien en comparaison de ce que Seth pouvait bien ressentir. Elle était seulement le témoin plus ou moins actif des événements, mais Seth, lui, se prenait cette révélation de plein fouet. Alors oui, ce n'était peut-être jamais qu'une blague, et pas si amusante que ça en vérité. Même pas drôle du tout, servie pile au bon moment, qui plus est, pour ébranler le système politique en place. Mais dans tous les cas, et même si elle avait le sentiment de ne servir à rien, elle comptait bien se montrer au moins honnête sur une chose en particulier : l'amitié qu'elle avait pour lui, et son soutien inconditionnel. Elle avait la ferme intention de rester à ses côtés, de l'aider si possible.

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C’était une erreur, c’était forcément certain… bon, non clairement, ce n’était évidemment pas une erreur, mais Seth ne pouvait pas vraiment dire le contraire à sa meilleure amie. Il n’était pas forcément hyper à l’aise avec le fait de lui mentir constamment, mais en même temps il n’avait pas le choix. S’il y avait bien une personne avec qui il culpabilisait de mentir c’était Phèdre, mais en même temps, ce n’était pas comme s’il pouvait faire autrement. Le choix n’était pas bien difficile en même temps, parce qu’il se devait de protéger Pomona quand même. Il appréciait donc que Phèdre affirme que c’était certaine une erreur et ça le mettait clairement dans une position délicate, parce qu’il se disait que peut-être qu’elle cherchait à le protéger.

Mine de rien, Phèdre avait été un soutien sans faille depuis qu’il avait appris que Pomona était morte (même si ce n’était pas réellement le cas). Le jeune homme était tombé particulièrement bas, il aurait pu y laisser la vie tout simplement, mais elle l’avait soutenu, elle lui avait donné la possibilité de se lever. Sans elle, il était évident que le jeune homme ne s’en sortirait pas aussi bien, même maintenant elle était quand même la personne qui lui avait permit de trouver cette planque. Elle venait le voir régulièrement, elle lui parlait de cet article en se disant que ça pourrait lui faire du mal, mais avec l’intention de le soutenir encore une fois. Et lui, il lui mentait. Il se sentait rarement coupable et envers peu de personne, mais Phèdre en faisait partie.

La jeune femme s’était intéressée au journaliste, elle lui affirma que c’était le genre de pro qui vérifiait énormément ses sources, ce qui agaça quelque peu le jeune homme. Pas qu’il soit vraiment un pro, pas que Phèdre puisse s’imaginer que ça soit vrai ou non… mais que cela mette en danger Pomona. Seth ne put s’empêcher de se sentir encore plus coupable en l’entendant lui dire qu’elle était désolée, il savait parfaitement qu’elle était sincère, qu’elle pensait ce qu’elle venait lui dire et qu’elle disait tout ça pour lui. Elle devait craindre que ça lui fasse du mal, ce qui était le cas, mais pas de la façon dont Phèdre imaginait. Il ne pouvait pas lui dire la vérité, il fallait qu’elle continue de penser que Pomona était morte mais en même temps…

« T’en fais pas, ça va. » Dit-il dans le but de rassurer Phèdre. Il n’avait aucune envie qu’elle se fasse du souci, elle ne méritait pas vraiment de se faire du mouron pour lui. Dernièrement, elle s’inquiétait plus pour lui parce qu’il était en cavale, ça lui permettait de ne pas penser au fait qu’il lui mentait. Mais maintenant c’était différent. « Je suis au courant. » Dit-il finalement, ne sachant vraiment pas s’il faisait bien, mais maintenant on ne pouvait pas réellement dire qu’il pouvait reculer. « Elle est en vie, je suis au courant… »

C’était dit, il ne pourrait pas revenir en arrière.

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hèdre ne savait pas si elle pouvait croire Seth quand il lui affirmait que ça allait. Dans ces circonstances, elle se doutait que ça ne pouvait pas aller complètement bien non plus, et elle ne serait pas étonnée qu'il minimise son discours, soit pour la rassurer, soit parce que lui-même ne prenait pas l'ampleur de la situation. Dans tous les cas, sa réaction n'était pas la pire. Il ne servait à rien de paniquer, surtout qu'ils n'avaient pas la moindre idée de ce qu'il en était réellement. Et au bout du compte... Eh bien... Phèdre devait réaliser qu'elle était loin de tout savoir, et elle allait très clairement tomber des nues, car rien n'avait pu la préparer à ce qu'il lui apprit alors.

Elle commença par lui dire qu'il était au courant. Elle pensait qu'il entendait par là qu'il avait été au courant pour l'article, tout simplement, même si elle ne comprenait pas qu'il lui ait fait croire en premier lieu qu'il ne savait rien de tout ça. Mais elle était loin du compte. Pendant quelques secondes, les yeux ronds, la jeune femme ne dit rien en regardant Seth, à la fois blessée et sidérée de ce qu'elle apprenait.

-Comment ça elle est vivante ? Comment ça tu étais au courant ? demanda-t-elle alors, complètement sonnée.

Déjà, apprendre que Pomona était vivante, c'était un sacré choc pour elle. L'article avait beau l'avoir interrogée, elle avait beau s'être posé des questions, elle ne pensait pas que ce soit vrai non plus. Elle songeait plus à une sorte de manigance élaborée dont elle ne comprenait pas exactement toutes les imbrications. Mais découvrir qu'il était au courant, ça, c'était pire que tout.

Depuis quand était-il au courant de la vérité ? Pas depuis le début quand même ? Elle espérait que non, parce qu'elle le prendrait vraiment, vraiment très mal. Déjà là, découvrir qu'il lui avait menti, c'était difficile à encaisser, mais si ça devait être depuis le début... Elle avait été présente pour lui, elle l'avait soutenu, elle avait fait des pieds et des mains pour lui... Est-ce qu'elle devait comprendre que c'était sans raison ? Dans ce cas, en tout cas, chapeau pour le jeu d'acteur, parce que la détresse qu'il avait affichée, il lui semblait impossible qu'elle soit entièrement feinte.

Non, elle voulait plutôt penser qu'il l'avait appris plus tard. Mais à quel moment exactement ? Et dans quelles circonstances ? Et comment Pomona avait-elle réussi à survivre au baiser du détraqueur sans que qui que ce soit jusqu'ici, presqu'un an après, ne se soit rendu compte de rien ? C'était beaucoup trop, définitivement beaucoup trop... Les questions se bousculaient dans son esprit à un rythme totalement angoissant. Et elle avait besoin que son interlocuteur lui donne des réponses, des réponses entièrement honnêtes, à présent.

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Seth se doutait que ça ne devait pas être évident pour Phèdre d’encaisser ce qu’il venait de lui dire, mais en même temps le jeune homme jugeait qu’il faudrait qu’il arrête de mentir. Il avait joué l’autruche depuis qu’il avait découvert que Pomona était vivante, pour la bonne raison qu’il avait envie de protéger la femme qu’il aimait. Mais à force, ça commençait à devenir difficile. Et le fait que la situation soit apparemment découverte, que quelqu’un ait vu Pomona, ça ne le rassurait pas du tout. Alors… sans doute que le mieux était vraiment de dire toute la vérité à la journaliste, même s’il imaginait que ça ne devait pas être facile pour elle de comprendre.

Il s’attendait un peu à ce qu’elle lui en veuille en fin de compte, parce qu’il n’avait pas pris la peine de la mettre au courant, mais en même temps Seth espérait qu’elle allait comprendre pourquoi il faisait ça. Elle était bien placée pour savoir ce que c’était que de mentir concernant la personne qu’on aimait, pour le protéger. Même si Seth avait appris pour Jefferson, il l’avait appris par hasard et s’il n’était pas arrivé ce jour-là bien précis chez Phèdre, il n’en n’aurait rien su du tout.

« C’était… un peu avant que le bureau des Aurors me traque. » Histoire de préciser qu’il n’était pas au courant du fait qu’elle était vivante au début, quand il était au plus bas, quand il avait vu sa vie perdre tout sens pour une seule personne sans qu’il ne s’imaginait ça possible. « McDowell m’a donné un rendez-vous étrange et… je me suis retrouvée en compagnie de Pomona. Apparemment, ils ont organisé son arrestation et son emprisonnement à Azkaban, mais McDowell s’est arrangé pour qu’ils s’en sortent et depuis elle se cache avec les autres condamnés avec elle. » Il ne connaissait pas non plus tous les détails et il faut dire qu’ils n’en avaient pas eu grand-chose à faire quand il avait découvert que Pomona était vivante. Et surtout quand elle avait accepté de le croire, même si pour ça il avait du boire une potion de vérité. « Il s’en mort les doigts maintenant sans doute, il pense que je l’ai manipulé. » Pour revenir un peu sur McDowell, mais il ne marqua pas une grande pause ensuite. « Je suis désolée, je voulais t’en parler, mais je ne pouvais pas. Il fallait que… je la protège. »

Pour que Seth s’excuse, c’était quand même que la situation était importante. Le jeune homme n’était pas toujours tendre avec sa meilleure amie et il la faisait clairement tourner en bourrique, mais il n’avait aucune envie qu’elle soit ne colère contre lui, qu’elle lui en veuille. Même s’il comprendrait qu’elle le fasse, il espérait que ça n’allait pas être le cas… parce qu’il avait besoin d’elle tout simplement. Comme il espérait qu’il n’était pas en train de faire une grosse connerie en lui disant tout ça.

« Je t’en parle maintenant, mais il faut absolument que ça reste entre nous. Personne ne doit le découvrir. » Que ça soit son copain, ou les membres de l’Hydre. Personne.

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hèdre devait bien reconnaître, assez égoïstement il est vrai, qu'elle appréciait d'entendre que Seth avait découvert la nouvelle sur le tard. Il aurait été plus difficile pour elle de lui pardonner ses mensonges s'il lui avait caché la vérité depuis le début. Elle pouvait comprendre qu'il ne lui ait pas parlé, mais en revanche, elle n'aurait pas accepté qu'il la laisse se faire un sang d'encre pour lui, mettre sa vie entre parenthèses ou presque pour l'aider à remonter la pente, si tout ça n'avait été qu'une vaste comédie. Non, il avait vraiment cru qu'elle était morte, et à présent qu'elle découvrait la vérité, elle comprenait mieux le comportement de Seth quand ce dernier lui avait appris qu'il était mis en danger par le ministère.

Elle s'était senti particulièrement agacée par sa nonchalance, mais elle comprenait mieux qu'il lui ait semblé si serein. Il avait découvert que la femme qu'il aimait vivait toujours. Dès lors, tout le reste devait semblait facile à affronter. Elle comprenait mieux, et elle restait frustrée de ne pas l'avoir su plus tôt mais elle ne comptait pas accabler Seth pour cela, surtout que puisque Pomona était encore en vie et que certains l'avaient repérée, il allait y avoir plus urgent à gérer et à considérer, pour le coup.

Ainsi donc, Pomona et ceux qui avaient été condamnés en même temps qu'elle étaient toujours vivants, McDowell avait pris le risque de les protéger. Effectivement, en découvrant que son petit protégé n'était pas qui il prétendait être, il avait dû se sentir plus que trahi. Mais elle se fichait bien de ce type, pour le moment, elle essayait surtout de garder à l'esprit les différentes informations qu'il lui communiquait, d'assembler les différentes pièces du puzzle en espérant que cela fasse un minimum de sens. Ce qui n'était malheureusement pas garanti, en réalité.

-Je ne dirai rien à personne, promit Phèdre en plantant son regard dans celui de son meilleur ami afin qu'il puisse lire dans ses yeux toute la sincérité qu'elle lui adressait. Non, elle ne dirait rien à personne. Les informations qu'elle recevait seraient du pain bénit pour l'Hydre, mais elle ne trahirait ni la parole, ni la confiance de Seth, elle comprenait bien l'immense privilège qu'il lui faisait en lui apprenant la vérité, et elle n'allait pas le prendre par-dessus la jambe. Je vais faire ce qu'il faut pour étouffer l'affaire et faire publier un erratum dans la Gazette. Je m'arrangerais pour que tout le monde prenne cet article pour une gigantesque farce... plus qu'il ne le font déjà. Elle marqua une légère pause. Si pour te protéger, je dois la protéger elle, je le ferais. Elle marqua une légère pause. Bon, je te le cache pas, ça me fait chier que tu m'en parles que maintenant, mais je comprends. Merci de me faire confiance.

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Quand Phèdre lui affirma qu’elle ne dirait rien à personne, en plantant son regard dans le sien, Seth savait parfaitement qu’elle était sincère et qu’elle n’avait pas l’intention de dire quoi que ce soit à qui que ce soit. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance, parce que si elle lui disait une telle chose, c’était bien qu’elle y croyait. Seth se permettait d’avoir confiance en la jeune femme, en même temps il lui confiait quand même sa vie. Forcément, le jeune homme avait conscience que ces informations pourraient être utile à l’hydre et sans doute qu’on allait lui reprocher de ne pas avoir divulgué ces informations plus tôt, mais en même temps il n’avait aucune envie d’en parler. À personne. Phèdre était bien plus attachée à l’hydre que lui, c’était après tout elle qui lui avait fait connaître le groupe qui avait l’intention de faire tomber Voldemort, mais il se permettait quand même de lui faire confiance vis-à-vis de ces informations.

Elle reprit la parole, visiblement déterminée à l’aider à protéger la couverture de Pomona. Clairement, Seth ne pouvait rien faire pour la jeune femme d’où il se trouvait. Mais si Phèdre pouvait faire quelque chose, le jeune homme se disait que ça allait forcément être utile, elle avait quand même un pied dans la Gazette des Sorciers et elle avait l’intention de faire en sorte que ce journaliste soit discrédité. Est-ce que ça allait vraiment être utile ? Disons qu’au moins, quelque chose serait fait et peut-être que ça pourrait aider Pomona. En soit, il y avait surement peu de chance qu’on croit réellement à cet article, parce que c’était impensable de se dire que Pomona Fitz était encore en vie, mais en même temps il ne valait mieux pas compter sur la chance. En tout cas, Seth appréciait sincèrement les efforts de la journaliste, même s’il avait conscience qu’elle faisait cela pour lui et non pour Pomona. En même temps, ce n’était pas non plus comme si elle la connaissait au final, en dehors de ce qu’il avait pu lui dire. Seth n’était pas certain d’être en danger à cause de ce genre d’article, mais si elle voyait les choses comme ça, ça l’arrangeait.

« Si j’avais pu t’en parler tout de suite je l’aurais fait. » Ajouta-t-il, quand Phèdre mentionna le fait que ça lui faisait un peu chier de découvrir que maintenant la vérité. Seth pouvait le comprendre, il avait conscience que la jeune femme ne devait pas apprécier qu’il n’ait rien dit, mais en même temps ce n’était pas comme s’il pouvait changer les choses. « J’avais envie de le faire, mais je ne pouvais pas. » Il n’avait sans doute pas besoin de se justifier, puisque Phèdre affirmait qu’elle le comprenait. En même temps, elle était quand même bien placée pour savoir que parfois, il fallait garder des secrets. S’il n’était pas tombé sur son mec, il ne serait sans doute toujours pas au courant de sa relation. « Merci de faire ça. »

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hèdre ne répondit rien quand Seth lui assura que si il avait pu lui apprendre la vérité immédiatement, elle n'aurait pas hésité un seul instant. Elle le croyait, elle savait qu'il était sincère, et même s'il n'était jamais agréable de découvrir la vérité si tardivement, elle ne pouvait pas le blamer au vu des circonstances. Ce n'était pas comme s'il lui avait menti dans le but de lui faire du mal. Cela ne changeait rien au fait que, sur le moment, sa détresse avait été réelle. Il n'avait pas joué avec ses sentiments et ses émotions.

Elle ne pouvait définitivement pas lui reprocher de mentir et de lui faire des cachotteries alors qu'elle-même avait joué au même jeu. Seth ne devait qu'aux circonstances de savoir ce qu'il y avait entre Aaron et elle. Maintenant que ce dernier avait été découvert, elle lui en aurait sans doute parlé plus librement, c'est une certitude... Mais ils ne décidaient pas de tout. Donc pas la peine d'en faire toute une histoire. Il ne lui en avait pas parlé avant, mais il lui parlait maintenant. Et c'était une très bonne chose. Grâce à ça, elle pourrait faire tout ce qui était en son pouvoir pour que Pomona reste morte aux yeux du monde, et demeure bien vivante auprès de Seth. Cela faisait des mois qu'elle oeuvrait pour le bonheur de son meilleur ami. De toute évidence, pour poursuivre dans cette lignée, il ne pouvait pas y avoir d'autre manière d'y parvenir.

-C'est le moins que je puisse faire, répondit-elle alors après que Seth l'ait remercié.

Elle en parlait comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, mais en vérité, même si elle avait le sentiment que ça l'était, dans les faits, ça ne le devrait peut-être pas. Parce qu'il n'y avait personne d'autre au monde - à part Aaron, bien sûr, mais fallait-il seulement le préciser - avec qui elle agirait ainsi. Elle aurait plutôt tendance à laisser les gens dans leur merde en temps normal. Alors ce n'était pas si naturel, comme il n'était pas non plus dans les habitudes de Seth de la remercier. Mais cette situation avait tout simplement changé beaucoup de choses, vraiment beaucoup de choses... Elle lui avait fait prendre conscience de la force de son amitié pour Seth.

-Tu sais où elle est, maintenant ? demanda-t-elle pour en revenir à Pomona.

A présent qu'elle connaissait la vérité, elle voulait avoir une meilleure conscience de l'ampleur de la situation. Connaître certaines informations lui permettrait de tenir plus facilement sa promesse envers Seth, même si bien sûr ce n'était pas gagné d'avance pour autant, bien loin s'en faut. Et puis, accessoirement, elle avait aussi envie de comprendre où Seth en était exactement avec Pomona à l'heure actuelle.

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Phèdre donnait le sentiment que c’était tout naturel ce qu’elle décidait de faire, mais Seth la connaissait assez pour savoir que ce n’était pas le cas. Phèdre n’était pas ce qu’on pouvait qualifier de bonté incarnée. Oh, elle était loin d’être mauvaise, mais il savait bien qu’elle ne se plierait pas en quatre pour n’importe qui. Autant dire que si elle le faisait pour lui, ce n’était pas rien. Cela dit, ce n’était pas la première fois que le jaune femme prouvait à Seth qu’il pouvait compter sur elle. Elle était là pour lui depuis… eh bien, depuis toujours. Au plus bas qu’il était, elle avait été présente pour lui et par moment, on ne pouvait pas réellement dire qu’il l’avait remercié comme il se devait. Pourtant, il avait énormément de gratitude pour la jeune femme, il avait conscience qu’il n’en serait sans doute pas là sans elle.

Il lui devait beaucoup, vraiment. C’était bien pour cela qu’il prenait la peine de la remercier, de lui dire qu’il était désolé de ne pas avoir pu lui parler de tout ça avant. Parce que c’était le cas. Le simple fait qu’il regrette de ne pas avoir pu lui en parler avant était la preuve qu’il tenait à elle. En tout cas, Phèdre faisait parti des rares personnes avec qui il pouvait se comporter de la sorte. Donc, non, ce n’était pas le moins qu’elle pouvait faire, et Seth appréciait grandement son geste.

Et il lui faisait suffisamment confiance pour lui parler de tout ça. Il savait qu’il ne prenait pas trop de risque et que ça pouvait même lui permettre de se tenir au courant de certaines choses. Il espérait en effet que Phèdre allait pouvoir l’aider, qu’elle allait pouvoir suivre cette promesse. Il lui faisait confiance pour ça, comme pour le fait qu’elle n’allait pas trahir ce secret. Sinon, il était évident que Seth ne lui en aurait jamais parlé.

« Non j’en sais rien du tout. Je sais juste qu’elle a été sauvée en même temps que les autres condamnés pour la mort du ministre. » Et il n’avait pas spécialement cherché à en savoir plus. Il se doutait que Pomona ne lui aurait rien dit, il n’avait pas forcément besoin de le savoir. Maintenant, ce n’était pas comme s’il allait pouvoir sortir vraiment d’ici. « Elle vient ici, quand elle peut. » Ajouta-t-il.

C’était le seul vrai moyen qu’ils avaient de pouvoir se voir et globalement, ils n’avaient pas vraiment la possibilité de se voir autant qu’ils le voudraient. Cela dit, ça serait peut-être mieux en vérité pour la jeune femme qu’elle ne le voit plus du tout. Seth avait conscience de ce qu’elle devait endurer à cause de lui et il n’aimait pas ça du tout, même si l’idée de ne plus l’avoir dans sa vie lui crevait le cœur.

« Nos… retrouvailles n’ont pas vraiment été de tout repos. » En soit, il n’avait pas besoin de parler de tout ça, mais ça lui faisait du bien de pouvoir se confier pour la toute première fois.

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I

l ne savait pas où elle était, elle se doutait que ça devait occasionner un nombre plus que conséquent d'appréhensions chez son meilleur ami, même si jamais il ne l'exprimerait ainsi, le connaissant. En tout cas, toutes ces révélations soulevaient de nombreuses questions. Pomona et ceux qui avaient été condamnés en même temps qu'elle n'avaient même pas dépassé le seuil d'Azkaban... C'était une machination remarquable, et que tout le monde avait gobée, Voldemort compris. C'était assez... remarquable, même si intrigant également. C'était une information qui serait clairement précieuse à Ignatius et à l'Hydre si elle devait venir à leurs oreilles... par son intermédiaire par exemple ?

Phèdre mentirait en affirmant que l'idée ne l'effleurait pas. Bien sûr qu'elle avait envie de tout déballer si cela pouvait être utile à leur camp, mais elle ne se voyait pas demander d'office l'aval de Seth... et surtout, elle n'était pas convaincue qu'il le lui donne. Et elle ne ferait rien sans son autorisation. C'était encore là l'un des nombreux privilèges que possédait son meilleur ami et auquel peu d'autres pouvaient prétendre. Elle faisait passer ses intérêts avant ses propres ambitions. Cela avait toujours été comme ça, et il continuerait d'en être ainsi.

Comme l'heure n'était donc pas à ce genre de manigances, Phèdre préféra écouter Seth lui parler de Pomona. D'autant plus qu'elle devinait que ça devait être particulièrement libérateur pour lui. Cela devait faire bien longtemps qu'il attendait de pouvoir en parler avec quelqu'un qui ne soit pas la principale concernée. Même un solitaire comme Seth Beresford devait avoir besoin parfois de déverser ce qu'il avait sur le coeur et la conscience. La preuve, c'est que le jeune homme lui apprit bien vite que leurs retrouvailles n'avaient pas été de tout repos. Phèdre lui aurait évidemment posé des questions à ce sujet s'il ne s'était lui-même livré, mais il lui simplifiait la tâche, donc.

Elle devinait oui que les retrouvailles avaient dû être mouvementées. Après tout, avant qu'elle ne disparaisse, ils étaient séparés, et pour des raisons qui ne laissaient pas supposer des effusions sentimentales particulières à leurs retrouvailles... Pourtant, elle venait régulièrement le voir, ce qui laissait entendre que Pomona Fitz n'était peut-être pas le parangon de rigueur et de droiteur que lui avait vendu son meilleur ami. Ou bien c'était en cela qu'il la changeait, comme elle avait très clairement changé Seth en retour ? En tout cas, forcément, puisqu'il entrouvrait la porte, elle avait bien l'intention de s'engouffrer par ce passage, si ténu soit-il. Elle voulait tout savoir. Et elle pensait l'avoir bien mérité. Il lui avait menti tout ce temps, c'était normal qu'elle obtienne des détails en retour.

-Comment ça s'est passé ? lui demanda-t-elle donc, lui laissant le soin de développer, curieuse de savoir comment les choses s'étaient passées. Et comment elles allaient se passer, également.

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C'était quand même un grand soulagement pour Seth de pouvoir parler de Pomona avec sa meilleure amie, de ne plus avoir besoin de lui mentir en affirmant qu'il ne savait pas qu'elle était en vie. Enfin, techniquement, ils ne parlaient pas réellement de Pomona en compagnie de Phèdre justement, mais quand elle venait sur le tapis, il devait mentir. Avant, maintenant Seth se permettait de lui dire la vérité donc. C'était un risque qu'il prenait, mais en même temps c'était quand même particulièrement agréable qu'il puisse tout simplement dire ce qu'il avait sur le coeur. Il ne pouvait parler de Pomona avec personne, au final. Même de ce qu'ils avaient vécu avant sa "mort", il ne pouvait pas réellement se permettre d'en parler. Sauf avec Phèdre, qui avait le loisir de tout connaître parce qu'il lui avait tout dit. Le jeune homme était donc soulagé de pouvoir lui parler de tout cela, même si ce n'était pas non plus évident.

Revenir sur leurs retrouvailles, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus facile. Au fond, ce qu'il vivait avec Pomona était de l'ordre du jardin secret, quelque chose qu'il se permettait de vivre alors que c'était en dehors de toute raison. Normalement, leur histoire ne devrait même pas avoir lieu. En théorie, ils ne devraient pas être ensemble donc, parce que même si Seth n'était plus chez les mangemorts, cela n'enlevait rien du fait qu'il était loin d'être un saint. Ce n'était pas non plus entièrement le cas de Pomona non plus cela dit, mais justement il avait conscience de ce qu'il lui faisait subir. De ce qu'elle devait assumer pour être avec lui.

"C'était un choc pour commencer." Dit-il avec la bonne intention d'expliquer un peu plus comment les choses s'étaient passés quand il avait retrouvé Pomona. Un choc n'était pas un mot si fort que cela, parce qu'évidemment le jeune homme ne s'était pas attendu à se retrouver devant Pomona qu'il pensait morte. Et elle, c'était la même chose, elle s'était retrouvée devant lui qu'elle considérait comme un ennemi. "J'ai tout fait pour la convaincre de ma sincérité. J'ai même accepté de boire du véritaserum dans le but de lui prouver que je ne mentais pas." Sur le fait qu'il l'aimait, qu'il n'était pas au courant qu'elle était dans la résistance, qu'elle était l'ennemie de Voldemort. Et donc, forcément, il avait donc pris ce "risque" pour bien lui prouver qu'il ne mentait pas, qu'il était sincère. Et c'était le cas, même si en un sens ça ne changeait rien à qui il était et au fait qu'il n'était sans doute pas digne d'elle.

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P

hèdre n'était définitivement pas étonnée d'entendre que les retrouvailles avaient été un choc. Elle voulait bien le croire. Et encore, elle devinait que le terme était faible, et pas forcément le plus approprié... parce qu'il faudrait élaborer tout un nouveau vocabulaire pour exprimer concrètement ce qu'il avait ressenti. Et Pomona aussi. Il l'avait cru morte, il s'était désespérée de son absence, et elle-même avait cru ne jamais le revoir après leur rupture brutale, et pourtant, ils s'étaient retrouvés. C'était une situation complexe, mais par certains aspects, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de la trouver belle. En d'autres temps, elle aurait peut-être été plus tranchante avec Seth. Elle aurait affirmé qu'il perdait son temps pour rien, que cette fille lui montait la tête sans raison, qu'il se mettait en danger inutilement, que ce n'était pas son genre, pourtant. Là, rien de tout cela. Sa relation avec Aaron éveillait un fond de romantisme en elle, il faut croire. Parce qu'elle était simplement heureuse, en l'entendant parler, de voir en Seth et Pomona l'exemple personnifié du fait que l'amour pouvait triompher, même dans les situations les plus chaotiques.

Il avait accepté de prendre tous les risques pour elle, afin de lui assurer de l'honnêteté de ses sentiments. Elle se crispa légèrement en entendant qu'elle lui avait fait boire du véritasérum et qu'il avait accepté. En une décision hâtive, il aurait tout à fait pu compromettre l'Hydre et ses membres. Mais Phèdre était convaincue que ce n'était pas arrivé dans la conversation. S'il avait parlé, elle le saurait. Et il le lui aurait dit. Ils n'étaient plus à ça près, et elle aimait à croire que plus aucun secret ne subsistait entre eux à présent. Elle retenait seulement qu'il était prêt à tout pour elle. Et elle semblait prête à tout pour lui. Quelque part c'était beau. Mais plus concrètement, c'était surtout un beau bordel.

-Donc j'imagine qu'elle t'a pardonné.

Y compris l'impardonnable, cet impardonnable qui avait justifié leur rupture pour commencer. Mettez-vous en danger de mort, laissez croire à votre propre mort, sinon, visiblement, ça pouvait revigorer n'importe quel couple dans la détresse. Certains conseillers conjugaux devraient peut-être en prendre de la graine.

-Et maintenant, il va se passer quoi, pour vous deux, vous y avez réfléchi ?

C'est qu'on pouvait difficilement imaginer bases plus fragiles pour reconsolider une relation certes fortes, mais qui avait déjà dévoilé ses failles et faiblesses. D'un autre côté, dans ces circonstances, le fugitif et la passée pour morte ne pouvaient peut-être pas se payer le luxe de véritablement en dire trop long, ou de planifier quoi que ce soit. Face à l'incertitude, il n'y a parfois aucune option. Mais les options pouvaient se créer, aussi.

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Seth pouvait réellement affirmer que Pomona lui avait pardonné ? En un sens, oui, parce qu’elle avait décidé de l’accepter tel qu’il était, qu’elle avait décidé de passer outre son passé. Mais en même temps, elle attendait de lui qu’il soit une meilleure personne, qu’il n’agisse pas avec violence comme il avait l’habitude de le faire. Est-ce qu’il en était capable ? Il avait envie de croire que oui, mais il savait qu’en théorie c’était quand même autre chose. Seth ne pouvait donc pas dire directement que Pomona l’avait entièrement pardonné, mais au moins ils étaient quand même ensemble et elle… eh bien, elle l’acceptait plus ou moins. Fallait dire que Seth s’était quand même donné du mal pour lui faire comprendre qu’il ne lui voulait pas de mal, qu’il n’avait pas été au courant de son rôle avant tout cela, qu’il ne connaissait rien de la résistance. Et qu’en prime, même s’il portait la marque des ténèbres sur son avant-bras – quelque chose qu’il ne supportait pas d’ailleurs –, ça ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas se détourner de Voldemort.

Forcément, Phèdre ne se retenait pas de poser des questions délicates. En même temps, ça faisait parti de son métier, elle était toujours beaucoup trop curieuse et ne manquait pas d’appuyer sur les points sensibles quand il le fallait. Bon, en soit, ce n’était pas non plus quelque chose de trop délicat et Seth comprenait bien que son interlocutrice se posait des questions à ce sujet, mais c’était un peu délicat.

« Eh bien… pour le moment, je profite simplement du fait qu’elle soit en vie. » Ils se voyaient quand ils le pouvaient, ils se soutenaient mutuellement dans le fait qu’ils devaient rester cacher et qu’ils étaient enfermés dans une prison dorée. Ils se voyaient autant que possible, profitaient du fait qu’ils s’étaient retrouvés et en soit Seth avait conscience qu’il ne pouvait pas en demander trop non plus. « Tu imagines bien que la situation est complexe. Elle m’a demandé de rester en dehors de tout ça, mais elle ignore que… j’ai accepté de travailler pour une autre personne. » En même temps, il fallait reconnaître que ce n’était pas forcément dans son caractère non plus de travailler pour quelqu’un, alors ce n’était pas étonnant qu’elle ne le devine pas. Cependant, ça mettait aussi en avant que Seth n’était pas tout à fait honnête avec Pomona. Il n’avait aucune envie de mentir à la jeune femme, au contraire, mais il savait qu’il ne pouvait pas tout lui dire non plus. Il ne comprendrait pas forcément… et il ne prendrait pas le risque de chercher à savoir si elle était capable de tout accepter. « De toute façon je suis coincé là donc… pour le moment, j’ai aucune idée de comment les choses vont se passer. »

Pour eux ensuite et pour lui tout court. Il aimerait bien avoir une perspective d’avenir là, mais on ne pouvait pas réellement dire que c’était le cas.

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P

hèdre esquissa un fin sourire en entendant la première réponse de sa meilleure amie. Elle avait beau s'être faite à l'idée, il y avait toujours quelque chose de surprenant, d'intrigant, même, à le voir à ce point amoureux d'une autre personne. Il avait cette Pomona dans la peau, c'était l'évidence, et Phèdre n'en était que plus curieuse de la rencontrer... Elle aimerait dire que, puisque la miss était encore en vie, ils n'avaient plus vraiment d'excuse... d'un autre côté, si elle débarquait comme une fleur pour apprendre à la fugitive qu'elle connaissait son secret, et même plus d'un de ses secrets, pas sûr que le premier contact se passe très sereinement (bizarrement). En tout cas, oui, elle comprenait qu'ils ne puissent pas faire grand-chose d'autre et qu'ils devaient être encore dans l'euphorie des retrouvailles... mais ça ne pourrait durer qu'un temps. Après, ils devraient faire face à des difficultés auxquelles ils ne pourraient plus vraiment échapper ni l'un ni l'autre... et même s'ils n'avaient pas forcément envie d'être mis devant le fait accompli... il était peut-être nécessaire qu'une tierce personne les mette face à leurs responsabilités (évidemment, elle se proposait d'être cette tierce personne - qui l'eut cru ?).

-Les circonstances ne sont pas idéales, c'est sûr, mais si vous décidez de laisser les événements décider pour vous, y a quand même de bonnes chances pour que ça finisse très mal.

Elle ne disait pas cela pour plomber le moral de son interlocuteur ou encore pour le culpabiliser. Elle se contentait d'articuler un fait à voix haute, parce qu'elle pensait que c'était une chose que Seth devait entendre, même si il ne devait pas forcément avoir envie de l'entendre. En l'occurrence, il ne décidait rien de tout ça... Et il n'avait qu'une marge de manoeuvre limitée. Malgré tout, il en avait une tout de même, tout le monde en avait toujours. Et il fallait qu'il en prenne son parti. Elle n'allait pas mentir et lui dire que toutes les perspectives lui étaient ouvertes, mais il avait un minimum d'emprise sur certaines choses. Sa relation avec Pomona était justement une des rares choses qu'il pouvait contrôler, su laquelle il pouvait décider d'agir, et avait même intérêt à agir pour éviter de nouveaux problèmes ou malentendus.

-Elle va finir par l'apprendre, pour l'Hydre. T'en as bien conscience ? Tu vas pas pouvoir le lui cacher éternellement.

Et bien sûr, ça avait de bonnes chances d'engendrer de nouveaux problèmes, de nouveaux conflits. Phèdre avait tendance à penser que l'Hydre et la cause qu'ils défendaient prévalait sur n'importe quoi, mais Seth avait été si... détruit après avoir perdu Pomona, elle ne voulait pas que cela lui arrive une seconde fois. Et en cet instant, oui, elle se souciait plus de lui que de l'Hydre.

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Seth sentait venir la conversation qu’il n’avait aucune envie d’entendre. C’était peut-être en partie pour cela qu’il avait mis autant de temps avant d’avouer la vérité à Phèdre, même s’il fallait évidemment qu’il protège Pomona. Il aurait pu prendre le risque quand même de confier son secret à sa meilleure amie, parce qu’il avait entièrement confiance en Phèdre. Mais en même temps, eh bien, il savait que la jeune femme n’allait pas manquer de lui dire ce qu’il n’avait pas envie d’entendre. À savoir, qu’il devait avouer certaine chose à Pomona, qu’il ne pouvait pas juste laisser le temps faire son affaire et laisser couler les choses.

Le jeune homme avait plutôt eu l’habitude d’avoir les situations en main et de contrôler les choses. Mais là, il avait le sentiment de ne plus du tout avoir son destin en main, il se retrouvait enfermé dans cette maison, sans vraiment de perspective d’avenir. Il avait eu le sentiment de tout perdre en perdant Pomona deux fois, en la voyant s’éloigner pour commencer, pour ensuite la croire morte. Il devait bien avouer qu’il avait surtout l’intention de profiter pour le moment du fait que sa petite amie était vivante, qu’il avait pu la retrouver. Même si pour cela, il devait la tenir à l’écart de certaine chose et prendre le risque qu’elle le découvre ensuite. Mais évidemment, Phèdre ne pouvait pas juste être de cet avis. Il ne pouvait pas lui en vouloir, en un sens Seth appréciait grandement que sa meilleure amie se fasse du souci pour lui, qu’elle prenne ses affaires à cœur. Elle le faisait énormément depuis un moment maintenant, il avait de la chance de pouvoir compter sur elle. Sans elle, de toute façon, c’était évident que le jeune homme ne s’en serait pas aussi bien tiré. Mais il n’aimait pas qu’elle aborde les vérités qu’il s’efforçait d’ignorer…

« Je sais bien. » Répondit-il, quand Phèdre ne manqua pas de souligner que s’il ne prenait pas les choses en main, ça allait très mal finir et que Pomona allait forcément découvrir un jour ou l’autre l’Hydre. Quand Seth avait décidé de s’engager pour une autre personne que Voldemort, dans le but de faire tomber Voldemort justement, il ne pensait pas que la jeune femme était vivante, il avait cru l’avoir perdu pour de bon, autant dire que ça n’aurait eu aucune conséquence. Et ensuite… difficile pour lui de lui avouer la vérité, en ayant la possibilité de la retrouver. « Mais quand elle a su pour la marque des ténèbres, je l’ai perdu. Je ne peux pas prendre le risque de lui dire et la voir… juste disparaitre de nouveau. » Seth marqua une pause, n’appréciant pas spécialement de se montrer à ce point faible, même devant Phèdre. « Je ne le supporterais pas. » Avoua-t-il, même s’il se doutait que la jeune femme le savait parfaitement.

Elle était la mieux placée pour savoir qu’il avait été détruit par l’absence de Pomona.

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hèdre avait bien conscience de ne rien apprendre de nouveau à Seth, mais elle estimait nécessaire, malgré tout, d'aborder le sujet avec lui, ne serait-ce que parce qu'elle supposait que, quoi qu'il en dise ou prétende, ce sujet devait forcément le travailler, et il n'y avait pas grand-monde avec qui il lui était réellement donné d'en parler librement. Bien sûr, il y avait ceux qui savaient pour sa relation avec Pomona, et ceux qui connaissaient son lien avec l'Hydre, mais à la jonction entre les deux, il n'y avait pas grand monde si ce n'est elle, elle qui tenait toujours à être là quand il devait être question de recueillir les confidences de son meilleur ami. Si elle pouvait l'aider à y voir plus clair ou au moins de lui parler de ses inquiétudes à coeur ouvert, alors ils auraient tout gagné. Phèdre aurait le sentiment d'avoir rempli son rôle auprès de lui, et elle savait qu'elle pourrait espérer un retour d'ascenseur de la part de Seth par la même occasion.

Il savait, donc, bien évidemment, mais redoutait par-dessus tout qu'elle l'apprenne, et c'était compréhensible. Si quelqu'un avait pu jauger dans le détail l'état pitoyable dans lequel Seth s'était retrouvé après sa rupture avec Pomona quand cette dernière avait appris qu'il était un mangemort, c'était définitivement elle. Certes, il n'y avait pas que cela, il y avait aussi le fait que Pomona avait prétendument reçu le baiser du détraqueur, mais l'un dans l'autre, oui, Phèdre le croyait sans mal quand son meilleur ami lui assurait qu'il serait incapable de s'en remettre s'il devait s'avérer que sa petite amie apprenne pour l'Hydre. Il serait à ramasser à la petite cuillère, s'il devait laisser encore qui que ce soit le ramasser, et ça, ce n'était pas dit. Elle était à peu près certaine que même elle ne saurait pas avoir ce pouvoir sur lui à ce moment-là.

-Je sais bien, répondit Phèdre avec un léger soupir.

Elle le savait. Elle n'appréciait pas le savoir, mais elle en avait tout à fait conscience, oui, sauf que c'était une chose qui avait de fortes chances d'arriver dans tous les cas. Et à ce moment-là, il serait préférable de réussir à limiter la casse, d'une manière ou d'une autre.

-Mais tu sais bien que ça finira par arriver, et que si tu ne dois pas avoir le contrôle de cette situation, ce sera pire que tout. Elle marqua une pause, elle réfléchissait en même temps qu'elle parlait. Peut-être qu'on pourrait trouver un moyen de lui faire passer l'idée progressivement sans qu'elle lui semble si horrible, sans qu'elle la pousse à te rejeter. Peut-être même qu'on pourrait réussir à faire qu'elle se joigne à nous ?

Bon, ça, c'était particulièrement ambitieux, mais en même temps, Phèdre l'avait toujours été, ambitieuse, et sans jamais s'en cacher.

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S’il y avait bien une personne en ce bas monde capable de comprendre que Seth ne serait pas capable de supporter de perdre Pomona, c’était bien Phèdre. Il n’y avait de toute façon qu’une personne en ce bas monde qui avait eu l’occasion de voir Seth dans tous ses états, de le voir au fond du gouffre, de savoir précisément ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Pomona aussi, en un sens, mais elle ne l’avait quand même pas vu alors qu’il avait cru qu’elle était morte. Phèdre le savait donc bien, mais Seth savait aussi qu’il n’allait pas pouvoir laisser la situation ainsi sans faire quelque chose. Il ne pouvait pas juste se contenter d’espérer que Pomona ne découvre jamais pour l’Hydre, au risque de tomber de bien haut quand ça allait être le cas. Parce que ça allait forcément être le cas…

Le jeune homme aimerait bien que Phèdre ne mette pas en évidence… l’évidence même, mais en même temps, il savait aussi qu’elle disait cela pour qu’il arrête de juste fermer les yeux et attendre que le moment passe. Seth savait parfaitement que ça risquait d’arriver et que quand ça allait arriver, il risquerait de tout perdre. À moins d’avoir le contrôle… À une époque, Seth pensait avoir le contrôle sur le moindre pan de sa vie, mais force lui était de constater que c’était de moins en moins le cas. Mais il devait faire avec et ne pas se laisse abattre, comme il avait trop voulu le faire à une époque.

« La faire se joindre à nous… tu y vas un peu fort quand même. » Phèdre était ambitieuse, ce qui lui ressemblait bien, mais Seth mettait quand même un sacré doute sur cette réussite. Rien que le fait d’envisager de faire passer la pilule à Pomona était ambitieux, et ce serait déjà une très bonne chose. « Tu veux faire comment pour passer l’Hydre comme pas si horrible que ça ? » Demanda-t-il sérieusement. Il ne reprochait pas à Phèdre son idée, au contraire, il cherchait juste un moyen de la rendre réaliste. « Pour le moment, c’est évident que c’est la meilleure solution contre Voldemort. Cet argument pourrait servir, vu ce qu’il semble l’opposer à lui. » Rien que pour faire tomber Voldemort, c’était une bonne chose de s’allier à l’Hydre, en théorie. « Mais au fond, l’Hydre ne vaut pas mieux que les Mangemorts. »

Seth avait bien conscience qu’il se montrait dur avec l’Hydre, mais au final… lui s’il avait décidé de les rejoindre, c’était globalement parce qu’il avait l’intention de faire tomber Voldemort pour tout ce qu’il lui avait fait. Alors, évidemment, il avait beaucoup plus de respect pour Ignatius que pour Voldemort, mais il imaginait très bien Pomona adhérer une seule seconde à l’idée que l’Hydre ne soit pas une chose si horrible que ça. Ce n’était pas pour rien qu’il aimerait juste éviter de penser au moment où elle risquait de tout découvrir.

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hèdre et Seth étaient bien souvent sur la même longueur d'onde, c'était même pour cette raison qu'ils s'entendaient aussi bien, mais dans certaines circonstances, clairement, ils se révélaient incapables de s'entendre et de se comprendre. Cela arrivait à tout le monde, mais dans une situation aussi critique (critique pour Seth, surtout), Phèdre regrettait vraiment que Seth ne soit pas réellement capable de comprendre et d'entendre son point de vue au bout du compte. Elle avait sincèrement espéré que ses convictions dépasseraient de très loin ses considérations personnelles, mais force lui était de reconnaître qu'il était bien moins investi auprès de l'Hydre et de son grand projet que la jeune femme ne l'était elle-même, qui se sentirait prête à tout sacrifier au profit de cette très grande organisation dans laquelle elle croyait vraiment dur comme fer.

D'accord, elle était très certainement utopiste en s'imaginant que Pomona accepterait de rejoindre leur cause, pour ne pas dire qu'il fallait même qu'elle soit un peu aveuglée pour s'imaginer des choses pareilles, mais elle s'exprimait en toute bonne foi, en l'occurrence, parce que même si Pomona Fitz avait ses principes et ses valeurs, Phèdre considérait que quiconque acceptait de voir la réalité en face devrait admettre qu'ils agissaient pour le plus grand bien, ce plus grand bien dont parlait Grindelwald avant d'être sacrifié par les circonstances, et dont ils devaient respecter l'héritage. Pomona Fitz était une jeune femme intelligente, elle devrait être capable de comprendre.

-L'Hydre n'est pas horrible, l'Hydre est juste. Ce qu'il faut, c'est non pas se focaliser sur nos méthodes mais sur nos objectifs. Elle baissa le regard. Je pensais que tu voyais les choses comme moi, admit-elle déçue. Que tu comprenais la nature de nos intentions et leur bien-fondé, ajouta-t-elle. Mais en fait, on dirait que tu n'as rien compris. Nous ne sommes pas des génies du mal, nous servons une juste cause, décréta-t-elle ensuite d'un ton convaincu.

Etait-elle si certaine que cela de son discours. Le fait est que oui, elle l'était effectivement. Elle ne mentait pas sur ce point. Elle ne disait rien qu'elle ne pense pas. Ce n'était jamais que la plus stricte et entière vérité, oui. Elle était convaincue qu'en passer par l'Hydre était un mal nécessaire, et elle se sentait presque un peu blessé que Seth ne s'en rende pas compte.

-Tu ne peux pas dire que nous ne valons pas mieux que la bande d'ignares qui suivent ce petit arrogant, ajouta-t-elle, car c'était ces propos qui l'avaient blessée avant tout.

Comment osait-il affirmer qu'ils n'étaient pas différents des mangemorts : c'était quelque chose de positivement insultant pour elle.

-Pomona aura sans doute du mal à comprendre, ce n'est pas pour autant qu'elle n'en est pas capable. Elle est intelligente, après tout.

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