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 Match retour + Rafa

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CRACMOL
Finn Callahan
Finn Callahan
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Message#Sujet: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeDim 16 Jan - 1:34



Match retour
Rafa & Finn
« Qu’est-ce que t’as pensé du gamin, il s’en sort pas trop mal, non ? S’il est comme son frère, on pourrait le prendre. Quel âge il a, déjà ? Faudrait le voir su un ring. Je me ferai une meilleure idée. » Commente Finn en tendant une cigarette à Rafa, alors qu’ils éclusent les affaires en cours en même temps que deux guiness, un feu ronflant derrière eux. Le smog londonien est déjà de retour sur le Strand, et il ne fait pas chaud. Quant à ce qui les occupe, c’est le cas du fils d’un des hommes du clan, Jerry Swan, dont le père est manœuvrier sur les docks. On leur a rapporté qu’il s’était battu avec des petits marlous un peu plus âgés qui insultaient le clan, des branleurs, rien de méchant, ni qui ne soit réglable facilement. Il suffit d’envoyer Slim ou un gros bras leur fait un peu d’esbrouffe. Ce ne sont que des ados paumés, pas des sbires qu’un clan quelconque, qui oublient qui contrôlent quoi dans Kilburn. Mais c’est une bonne occasion de repérer de futurs bons éléments : on recrute jeune, dans la mafia, et le clan Callahan ne fait pas exception à la règle.

Assez vite, cependant, l’esprit de Finn dérive vers autre chose. Eve, comme souvent, et la conversation qu’ils ont eu. Un vague sourire émerge derrière sa cigarette alors qu’il fouille dans des documents. Le prochain problème à régler est une obscure histoire de liste de marchandises de contrebandes qui n’ont pas été bien comptabilisées, et la capacité d’attention de l’acteur, déjà facilement distrait, descend en flèche. Bientôt, le voilà replongé dans ses hésitations, qui n’en sont plus vraiment, et dans les mots qu’elle a eu pour lui, qui ont achevé de briser ses derniers doutes et de lui faire comprendre que lui aussi veut cet enfant. Ça parait toujours aussi dingue, mais maintenant Finn commence à croire que c’est possible et qu’ils y arriveront. C’est vrai qu’il ne s’était jamais imaginé vivre ça. Vu son parcours et sa vie, il lui semblait mieux de rester seul : à vrai dire, il ne s’était jamais posé la question, et il n’y avait pas à se la poser. C’était comme ça, point. Des années, il a vécu sa vie sans penser à ça. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai. Finn s’était habitué à bouger, à naviguer à sa guise, à rentrer seul chez lui et à passer de filles en filles. Mais au fond, une famille, il en a toujours cherché une et le clan lui en tenait lieu jusqu’à là. Rafa est comme un frère, ce serait difficile à nier. Alors une qui soit vraiment à lui, au fond, ça ne pouvait que lui parler : pour des raisons différentes, le désir de Eve lui parle, et ils se trouvent bien, finalement. Simplement, c’est être rangé qui lui semblait étrange et décalé par rapport à sa vie, même sans mariage et de la plus minimale des manières, quoique lui considère que fonder une famille est un engagement bien plus réel et important que le mariage. Un engagement auquel il est prêt, qu’il désire, en fait, autant que Eve, s’il est absolument honnête. Et même s’il ne sait toujours pas comment ils feront, Callahan se dit qu’ils trouveront bien une solution. Que l’essentiel, c’est ce qu’ils construiront, ce qu’ils auront, Eve et lui. Quelque chose qui durera, qui laissera une trace. Quelque chose à eux. Un moyen de conjurer le sort, de recommencer une nouvelle histoire. Sans la violence qui a ruiné la vie de sa mère. De ne pas être seul.

Tout à l'heure, tu lui parles, s'admoneste le mafieux, tu as promis. Oui, elle vient ce soir, et il l'emmène diner. Il va falloir être prêt. Au fond c’est allé plutôt vite et c’était très prévisible, quand on connait bien Finn. Mais il en voudrait quand même en parler lui-même à Rafa. Il n’approuvera sans doute pas vraiment, il ne sera sans doute pas trop surpris également. Mais pour l’acteur, il lui semble essentiel de lui en parler. D’abord parce que c’est son meilleur ami et qu’il le lui doit. Ensuite parce que s’il n’est pas capable d’en parler à Rafa, il n’arrivera pas à le faire avec Eve. En un clin d’œil, la décision de Callahan est prise. De toute façon, il voudrait aussi sonder un peu son second par rapport à Robin. Au Cohan les choses sont revenues à la normale et c’est presque comme si Rafa n’était jamais parti. Mais O’Riordan ne dit toujours rien et ça inquiète l’acteur, qui voudrait bien savoir s’il va vraiment bien, parce qu’il s’inquiète, maintenant.

Reste à trouver comment aborder tous ces sujets là, ce à quoi réfléchit le mafieux tout en continuant à traiter leurs affaires. L’illumination lui vient alors qu’ils finissent. Il s’étire et étouffe un baillement, avant de lancer :  « A propos de boxe, tu me dois toujours un match retour, toi, non ? J’ai pas eu ma revanche. Ça te dit qu’on fasse un saut ce soir ? J’ai envie de bouger. » Finn n’a pas à se forcer, il est réellement en manque d’exercice et il s’ennuie un peu. Se tenir à carreau après leurs aventures de l’été, il comprend. Se faire passer pour mort aussi longtemps que ça, passe encore, et puis depuis la mort de Montenza de toute façon, tout le monde sait dans le milieu de la pègre que Callahan a fait un retour fracassant d’entre les morts, il n’y a plus que le monde sorcier pour y croire. Mais aucun exercice, non c’est trop rude. Il lui faudrait un gros coups, mais à défaut un ring fera l’affaire, et il a besoin de voir s’il a récupéré toutes ses capacités. Il suffit de regarder l’acteur pour se rendre compte que oui. Le voilà revenu à son statut normal de force de la nature où rien ne semble l’affecter, après un mois d’aout passé à dévorer tout ce qui lui tombait sous la main, et maintenant, il a l’impression de rouiller et de stagner. Comme ils ont finit, le voilà qui bondit sur ses jambes : « Le gagnant paie une bière à l’autre, allez. »

Et les voilà parti, maintenant qu’il est décidé. A cette heure, le club est calme. Ca ferme bientôt, d’ailleurs, parce que les gars vont au pub, à cette heure, mais bon, ils sont chez eux : on fait une exception pour eux et on les laissera même rester après la fermeture. Finn le sait et c’est précisément pour ça qu’il a choisi ce moment là, sans trop laisser le choix à Rafa. C’est simplement l’endroit idéal pour parler. Et se défouler un peu avant, aussi. Sur le ring, l’acteur se sent revivre alors qu’ils font quelques mouvements pour s’échauffer.  Comme il ne sait pas très bien par où commencer – vouloir parler est une chose, savoir comment en est une autre, Callahan se décide pour quelques mots simples et sans trop d’équivoque, alors qu’il lace ses gants, ce qui a le mérite de lui éviter d’affronter des remarques directes : « Faut que je te parle d’un truc. A propos d’Eve. Mais tout à l’heure. » Il voit la mine hallucinée de Rafa, et devine qu’il a déjà compris de quoi il en retourne. D’où ce ton un peu bourru et, bientôt, des moulinets du gauche, et puis du droit et un coup qui part avec un gros rire, passant la garde de son second et s’arrêtant pas loin de son visage. Finn n’est pas trop client pour un sermon, même s’il sait que Rafa aurait de bonnes raisons de protester. « Ah, si tu gueules plus que tu tapes, ça va pas le faire. Regarde, je passe ta garde comme du beurre. On y retourne, allez, et t’es prêt, cette fois ! »
(C) CANTARELLA.


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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeLun 17 Jan - 21:47

Match retourFinn & Rafa

-Trois contre un, pauvre môme… tu m’étonnes qu’ils l’ont amoché. Il dit que ça va, mais je lui ai quand même dit d’aller voir Matthews de notre part demain, je pense qu’il le fera. Ça a l’air d’un brave gamin.

Le jeune Swan, fils cadet de Jerry Swan, a été amené au pub par Connell, l’un de ses copains, à peine plus âgé que lui. Le gamin, la face tuméfiée, était terriblement gêné de se retrouver face à Finn Callahan, mais il a pris sur lui et a pu raconter ce qui lui était arrivé, et livrer les infos essentielles. Un regard appuyé de Rafa a suffi pour que Connell comprenne que les trois petites enflures qui ont cogné Swan devaient revoir d’urgence leurs leçons de savoir-vivre, et il a indiqué, d’un signe de tête, qu’il s’en occupait. Vraiment une bonne recrue, ce Connell, a songé Rafa avec satisfaction en hélant le patron du pub pour qu’il remette quatre pintes. L’adolescent, rouge de confusion sous ses ecchymoses, a donc trinqué avec le grand patron et avec son second, probablement inconscient du fait qu’il venait de passer, avec succès, un véritable entretien d’embauche.

-Il a dix-sept ans, poursuit Rafa, sans regarder Callahan, occupé qu’il est à ranger les papiers sur lesquels ils ont travaillé après l’entretien avec Swan. Me semble que ça pourrait être un gars intéressant, surtout avec Connell pour lui apprendre un peu le métier.

La dernière gorgée, un peu tiède, de sa Guinness, vient ponctuer cette déclaration, et Rafa observe enfin le patron. Il a sa tête d’idiot béat, songe-t-il en fronçant les sourcils, avant de se reprocher mentalement ce manque de respect pourtant silencieux. Mais le fait est que depuis quelques jours, Callahan l’inquiète. Il faudrait être une fameuse rosse pour déplorer le bonheur du patron, mais d’expérience, Rafa sait que c’est quand il est heureux qu’il peut être le plus dangereux. Alors ces sourires lointains, ce regard perdu, cette expression extatique, autant dire que ce sont autant de signaux d’alerte. C’est essentiellement pour cela que Rafa accepte d’aller boxer, en espérant vaguement que se dépenser fera du bien au boss et lui remettra un peu la tête sur les épaules. Peine perdue, il le sait, mais lui aussi, pour être honnête, a besoin d’un peu d’exercice. Depuis sa cuite avec Eve, il se tient résolument à carreau, pas un mot plus haut que l’autre, pas un esclandre, et c’est incroyablement frustrant comme ligne de conduite. Pas inutile de laisser les nerfs s’exprimer un peu.

Le gérant du club de boxe est occupé à fermer la boutique, mais il ne se formalise pas de l’arrivée des deux retardataires.
“T’as qu’à nous laisser la clé, Tom, on fermera”, lance Rafa en ôtant sa veste. Comme d’habitude, en somme. Ledit Tom se trouvera au Cohan, comme une grande partie des boxeurs du club, et il suffira de lui rendre la clé en passant. Une affaire qui roule.

-Alors, paraît qu’on veut soigner son orgueil meurtri, patron ? lance Rafa, rigolard, en enjambant les cordes.

Il n’est peut-être pas le meilleur au combat, mais il s’y connaît pour asticoter ses adversaires. Callahan le traite d’impertinent, mais il adore ça, en réalité. Il grogne d’ailleurs en montant à son tour sur le ring, quelque chose à base de “vraiment trop insolent” et “bonne leçon”, mais O’Riordan n’écoute pas. Il se met à sautiller autour de son adversaire, comme une petite mouche importunant un fauve. Dans un vrai combat, ils ne boxeraient probablement pas l’un contre l’autre ; Rafa est plus léger, moins charpenté que Callahan. À lui l’agilité, à Finn la puissance. Heureusement qu’il arrête ses coups, sans quoi son second serait déjà défiguré.


-Allez, allez, patron, assez papoté, c’est…

O’Riordan s’arrête net, sans prendre garde que le patron, lui, reste concentré sur le combat. Lui parler de quelque chose ? Qui concerne Eve ? En dix lettres, apocalypse. Pas difficile de savoir de quoi il risque d’être question, et Rafa rétorque avec mauvaise humeur :

-Pourquoi après ? Allez-y, crachez-la, votre pastille.

Au lieu de ça, Callahan lui assène un crochet du droit, qu’il arrête à quelques centimètres de son menton. La provocation ne fait qu’accroître la hargne de Rafa :

-Vous croyez pas qu’on a des trucs plus importants à régler que ma technique, là ? Vous foutez pas de moi, patron, j’ai bien compris. Elle vous a retourné, c’est ça ? Ou encore mieux, vous vous êtes retourné tout seul, comme une putain de crêpe ?

Callahan se marre, ne répond pas, enchaîne les coups et force son second à les parer. Le petit manège dure quelques instants, puis O’Riordan, de plus en plus excédé, lance :

-C’est bon, j’ai compris. C’est un KO qu’il vous faut pour vous décider à causer ? Parfait, on va s’en occuper.

Et le voilà lancé dans le combat comme jamais auparavant, bien loin des offensives polies qu’il a toujours menées contre le patron. Il voulait de l’enthousiasme, il en a. Même un peu trop, peut-être.


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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeDim 23 Jan - 2:05



Match retour
Rafa & Finn
« Parce que je discute pas avec les gens quand je suis en train de me friter avec eux ? » Suggère avec une amabilité infernale Callahan quand son second le somme de cracher le morceau. Les ordres, ce n’est pas son truc, et puis c’est lui qui les donne d’habitude : il ne s’attend pas à ce que Rafa soit sérieux. En fait, s’il se doute de ce que O’Riordan n’appréciera pas, il se dit qu’au moins, le combat le calmera peut-être, ou du moins le déridera. C’est que c’est un peu dur, à la fin, de s’entendre critiquer chacun de ses choix comme un gosse irresponsable – justes des enfants voulant des enfants à eux, dirait avec malice Florence si elle savait pour lui et Eve, et ni elle ni Rafa n’auraient tort des les qualifier ainsi, au vu de leur histoire personnelle – et que maintenant qu’il est décidé, qu’il a compris ce qu’il voulait, il aimerait bien que son meilleur copain suive le mouvement aussi.

D’ailleurs, il ne désespère pas de le convaincre. Pire, il est loin du compte et pense qu’ils en reviennent à leurs provocations et équilibre habituel – à lui le fantasque et le rythme de pensée difficiles à suivre. Alors Finn boxe sans se préoccuper de rien d’autre, voire même en se marrant de bon cœur face aux provocations de Rafa : « Ah mais, alors, c’est que tu le prends mal !  je croyais que t’avais perdu aux fléchettes et que du coup elle faisait ce qu’elle voulait ? T’as changé d’avis en redevenant sobre ? » Loin de lui l’idée de vouloir remuer le couteau dans la plaie (si) mais il n’a pas trop apprécier la partie sur la crêpe. Se faire dire qu’on n’a pas de constance et de volonté, même quand on aime jouer de son caractère lunatique, ça n’est pas jamais trop plaisant, même pour rire.  

Peu à peu, le combat monte en intensité, au plus grand plaisir de Finn : « C’est qu’on se révèle, quand on veut, j’aurais su, j’aurais balancé ce genre de choses plus tôt…voyons si t’en est capable. »   Il en rajoute, se marre, tourne autour de son second, cherchant à casser une garde où à monter pour frapper. Au départ, ce n’est jamais que drôle, et du point de vue sportif, intéressant. Callahan a toujours su que Rafael était bon et il n’en a jamais douté, même en ronchonnant constamment qu’il y mettait de la mauvaise volonté : d’abord parce qu’il lui a appris et qu’il se sait bon lui-même, ensuite parce qu’il a déjà eu l’occasion de regarder O’Riordan donner une leçon à quelqu’un et qu’il sait quel traitement de faveur lui est réservé. Ça l’agace sans l’agacer : il n’aimerait pas réellement se battre avec Rafa. C’est pour cela qu’il refuse de voir que ledit combat devient sérieux et qu’il ne l’arrête pas à temps. En fait, il se prend lui-même au jeu, qui n’en est plus un. Les provocations s’espacent, avant de disparaitre, chacun concentré sur ses coups, et soudain l’enjeu devient sérieux, sans que Callahan ne s’en rende compte. La mine sévère, il évite les coups, sautillant, la mâchoire serrée, et repart à l’attaque.

Il doit avoir un peu moins d’allonge et de réactivité depuis que Montenza l’a planté, tout de même. Peu à peu, il se sent moins alerte et il voit bien que sa garde baisse un peu, que son attention décline, et qu’il se retrouve un peu haletant. Est-ce que c’est ça, ou que Rafa est juste plus jeune que lui et qu’il commence à être plus doué ? Mystère. Toujours est-il qu’au moment où l’acteur se dit qu’il faut qu’il s’entraine plus souvent, un violent crochet le cueille au menton. Il sent ses dents s’entrechoquer violemment et le choc ébranler tout son corps en passant à travers la colonne vertébrale. La douleur elle-même ? Elle ne lui parvient pas, du moins pas immédiatement : par réflexe, il remet un coup à son second, sans presque réaliser ce qu’il fait, simplement pour se défendre. « ‘tain, attends, tu vas voir, si tu veux la jouer comme ça… » Gronde-t-il, en repartant à l’assaut. Si on m’attaque, j’attaque, et voilà l’instinct qui ressurgit, pour vaincre. C’est lui ou moi, pense Finn. Le voilà revenu aux pensées qu’il avait à Dublin, quand il montait sur le ring pour des matchs clandestins qui lui payaient à peine à manger quand il était adolescent.  

Rien de bon n’en sort. La douleur qui irradie dans sa mâchoire énerve le mafieux et Rafa ne semble pas vouloir lâcher l’affaire : soudainement, l’enjeu devient de le faire céder et de rappeler qui est le chef, ce que Finn ne pensait pas avoir à faire un jour. Il faut dire qu’il est vraiment vexé que Rafa ait pu vraiment essayé de le frapper de façon volontaire, et ça le met dans une colère noire, aveugle. Comme à chaque fois qu’il est dans cet état, il n'écoute rien ni personne et il n’y a rien à tirer de lui.

Et puis d’un coup, il réalise et revient à lui. C’est Rafa qu’il cogne, le môme qu’il a sorti de la rue à LA et le seul ami qu’il a, il ne peut pas faire ça. Ça lui revient d’un coup et toute colère disparait comme elle est venue, laissant place à une forme de tristesse et d’incompréhension. « Arrête-moi ça, Rafa ! » Il lutte pour le repousser, recule au bord du ring, finit par lui coller une mandale de tous les diables pour le repousser. « Ça suffit, j’ai dit ! » Haletant, Callahan reste à bonne distance, avant de lancer d’un ton dépité : « On ne va quand même pas vraiment se casser la gueule… » Il tremble un peu alors que l’adrénaline retombe, et ne comprend toujours pas ce qui leur a pris.

Soudainement, les gants et le ring lui font horreur, alors le mafieux enjambe les cordes pour s’assoir sur le bord de celui-ci, grommelant sans regarder son second : « ‘tain, tu m’emmerdes. Moi, à la fin, je t’aurais demandé d’être le parrain si tu avais accepté d’attendre un peu et de m’écouter jusqu’au bout. » Rien ne sert de nier, même s’il pourrait – et il faudra le faire – causer du gamin de Ludovico en ricanant pour demander à Rafa s’il ne se sent pas un peu con avec ses interprétations débiles. Mais ce ne serait pas crédible. La mine vexé de Finn laisse peu de place aux doutes. Oui, il tient à ce projet, oui il a pris une décision, oui il est sincèrement malheureux de la tournure que viennent de prendre les choses avec O’Riordan, et oui, bien sûr, personne d’autre ne pourrait être le parrain de son enfant.

Péniblement, parce que sa mâchoire le lance encore, il entreprend de défaire ses gants en mordant ses lacets : « De toute façon, je ne vais pas lui dire oui …enfin, pas comme ça. On va en discuter. On en a parlé un peu. Je ne peux pas nier que j’ai en envie. Que je trouverai ça bien. Mais je ne le ferai pas à l’aveuglette, je sais bien qu’en l’état c’est impossible. Mais je me dis qu’on pourrait s’organiser, elle et moi. Qu’on pourrait trouver un terrain d’entente pour que ça arrive, à terme. Que c’est oui, mais pas maintenant ou pas sans qu’elle laisse tomber ses trucs.  Qu’on soit au clair. Ça me semble pas si dingue que ça, non, si on a tous les deux des garanties ? » Nul doute que Eve sera ravie de l’entendre, dans quelques heures, mais Rafa, beaucoup moins. Peut-être est-ce pour cela que Finn oublie, presque volontairement, de lui dire que la conversation dont il parle viendra bien plus rapidement qu'il ne le laisse entendre.

Sans se soucier de savoir si O’Riordan écoute, il réussit enfin à retirer ses gants, qu’il abandonne sur le sol pour aller chercher son paquet de cigarette dans sa veste, avant d’allumer une séche.  Ce n’est que là, que croisant les bras, et clope au bec, figé dans une attitude de défi et la mine butée, il se décide à se faire face à son cadet : « Tu peux arrêter de me regarder comme si ça allait être forcément une catastrophe et que j’allais forcément t’en déléguer la gestion ? Je peux me démerder tout seul avec Eve, hein, on fera pas ménage à trois. Ça devient vexant, à la fin, que tu me prennes pour le dernier des crétins, je te ferai dire. Et je parle même pas du crochet que tu m’as mis, bordel. » Il hausse les épaules, essayant de masquer le fait que ça lui fait vraiment de la peine – « personne te retient si je t’emmerde, mais je croyais que tu m’aimais bien, pas que tu me voyais comme un boulet, après tout ce temps   » -  et lâche d’un ton bourru, manière d’excuses qui ne s’assument pas, et lui tend le paquet de clope  : « Je voulais pas t’en remettre une non plus. C’était par réflexe. »
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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeDim 23 Jan - 22:50

Match retourFinn & Rafa

Pendant quelques instants, Rafa, tendu vers un unique but - forcer Callahan à prononcer les quelques mots qu’il redoute tant d’entendre - n’est plus vraiment lui-même. Un véritable enragé, comme il peut l’être dans ses plus mauvais moments ; le patron a déjà pu le voir dans cet état, mais jamais la hargne de son second n’avait été dirigée contre lui. Il y a toujours eu, dans l’esprit de Rafa, une sorte de sacralité de la personne de Callahan, même s’il ne l’exprimerait pas de cette façon et même s’il n’en a pas vraiment conscience ; en temps normal, il estimerait être le dernier des derniers s’il osait seulement imaginer de porter la main sur lui. Faut-il qu’il ait des kilomètres de frustration à évacuer pour que ses nerfs prennent ainsi le dessus et qu’il se retrouve à aligner ses coups avec autant de conviction… Le patron se plaint toujours de son manque d’ardeur au combat, et pendant quelques instants, il semble simplement satisfait de voir son poulain se battre enfin pour de bon. Il lance encore quelques vannes, auxquelles Rafa, entièrement concentré sur le match, ne répond même pas. Peu à peu, le sourire narquois de Callahan s’efface, et il finit par afficher la même mine fermée que son second. Les attaques s’enchaînent, révélant deux boxeurs de niveau équilibré – Rafa dirait, dans son état normal, que Callahan est meilleur que lui, mais à force de recevoir ses leçons, il a peut-être fini par devenir bon, lui aussi. Le fait est qu’il se bat comme lorsqu’il se retrouve face à un adversaire lambda, et que le patron se tient derrière lui, dans le rôle du coach, à lui prodiguer conseils et encouragements. Dans ces occasions, O’Riordan se donne à fond, ce qu’il n’a jamais osé faire contre Finn. La reconnaissance, bordel. Et puis le respect. Peut-être même de l’affection. Trop de choses lui interdiraient de cogner sur Callahan comme sur n’importe qui d’autre. Tu honoreras ton père et ta mère, comme disent les curés - sauf que pour Rafa, le commandement s’applique au patron, et à lui seul puisqu’il n’a plus vu sa mère depuis des années.

Son ardeur au combat vacille un instant quand il finit par toucher, violemment, le patron. Durant une fraction de seconde, il semble retrouver ses facultés et hésiter à poursuivre le match ; mais c’est Callahan en personne qui relance la machine, dans une attaque furieuse. Rafa s’aligne, reçoit un premier coup, une fin de trajectoire pas vraiment douloureuse, mais qui suffit à lui rendre toute sa hargne. Il a fini par oublier totalement contre qui il se bat et pourquoi, et même quand le patron lui ordonne d’en finir, il n’obéit pas tout de suite, repart à l’offensive, ce qui lui vaut de ramasser une châtaigne de premier choix qui l’envoie au tapis. Machinalement, il compte les secondes dans sa tête, sans parvenir à remuer. Les lampes au-dessus de lui tournent curieusement. Cinq, six, sept… faut se relever, Rafa, et tout de suite. Il entend presque Callahan jouer le coach, lui gueuler des
“debout, gamin, debout !” pressants, essayer de motiver son poulain à reprendre le combat. Évidemment, c’est plus facile de rester au sol, mais si tu cèdes à la facilité, t’es mort, lui a dit maintes fois le patron.

Cette fois, cependant, pas moyen de se relever avant les dix secondes fatidiques. L’arbitre, dans la tête de Rafa, a achevé son décompte depuis plusieurs secondes lorsqu’il parvient enfin à s’asseoir. La tête lui tourne méchamment, et il trouve, en se redressant, une bien sale gueule à la réalité. Il a foutu une droite à Callahan, il le réalise d’un coup. Au mec qui l’a sorti de la rue, qui lui a donné un toit. Posant son front sur ses genoux, Rafa ferme les yeux, à la fois pour essayer de dissiper ce sentiment d’être une merde et pour oublier qu’il a un peu le mal de mer. Les mots du patron ne font rien pour arranger les choses, et O’Riordan ne peut que répéter connement, en redressant un peu la tête :


-Moi, le parrain ?

Pour faire quelque chose, il entreprend de retirer ses gants, à son tour, en tournant cette information dans sa tête. Parrain du môme de Callahan et d’Eve. Drôle de carte de visite, tiens. Il est incroyablement touché de savoir qu’il aurait été choisi, mais le fait est qu’il a probablement tout foutu en l’air, et que de toute façon c’est une mauvaise idée. Prendre une torgnole lui a sans doute remis les idées en place, mais cela n’a pas changé son intime conviction ; ce mioche, c’est une idée à la con. Difficile de le dire au patron, alors qu’il est manifestement peiné de la réaction de son second, cependant. Piqué au vif par les reproches, Rafa marmonne :

-Sauf votre respect, patron, si je vous prenais pour le dernier des crétins, y a un moment que je vous aurais envoyé vous faire foutre.

Il est vrai qu’il a toujours eu une confiance absolue, presque mystique, en Callahan. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir vu échafauder des plans foireux - mais douter du patron lui a toujours semblé indigne. Et pourtant, à l’entendre parler de son gamin, comment ne pas penser à Tony Montenza ? Rafa le revoit, devant son aquarium : “Le problème de Finnegan, c’est qu’il a plus de cœur que de tête”. Il ne peut pas le dire à Callahan, mais ce soir-là, il a promis d’avoir de la tête pour deux, quitte à n’avoir pas de cœur. Question d’équilibre. Il rejoint le patron au bord du ring, définitivement mal à l’aise. Les excuses de Callahan rendent les siennes plus faciles à présenter :

-Bah, vous avez eu raison, patron. Vous avez même eu la main plutôt légère, je trouve. Vous demande pardon, je sais pas ce qui m’a pris.

Il allume une cigarette, la tête basse, rumine sa fumée quelques instants, puis ajoute avec un sourire amer :

-Je voulais pas vous manquer de respect, vous savez. Ouais, je sais, ça saute pas aux yeux. Mais je pensais que vous aviez admis que c’était pas l’idée du siècle, dans votre position et dans la sienne, d’avoir un môme. Du coup... ça m'a foutu en rogne. J'vous demande pardon, vraiment.

Et toi, d'ailleurs, O'Riordan, pourquoi il te fait autant peur, ce gamin ? Parce qu’il symbolise la fin d’une époque, celle de la flibuste, et qu’il sonne comme une entrée définitive dans l’âge adulte et le monde des gens rangés ? Rafa préfère ne pas se poser la question, et il reste à fumer en silence, encore secoué par ce putain de combat.

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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeLun 31 Jan - 1:24



Match retour
Rafa & Finn
Ce n’est pas ce que Finn voulait, et maintenant que c’est fini, ne reste qu’une sensation étrange de gâchis lorsqu’il voit à quel point l’incompréhension s’est installée. O’Riordan a même l’air surpris de sa remarque. « Ben, à qui d’autre tu voudrais que je demande ? » Liam ? Sean ? N’importe lequel de ses amis du cinéma ? Ça n’aurait aucun sens. Personne ne le connait mieux que Rafa et il ne s’imagine demander à personne d’autre. Pour lui, cela s’impose avec la force de l’évidence, et s’il n’en a pas parlé avec Eve, il ne s’imagine pas qu’elle dise non de son côté. Callahan hausse donc les épaules d’un air blessé, presque vexé de l’étonnement de Rafa, presque autant du poing qu’il vient de se prendre ou de la tournure de la conversation, et il quitte le ring sur lequel il n’a plus rien à faire. Oui, c’est une sale tête de pioche, mais c’est aussi son meilleur ami.  Il pensait que Rafa se rallierait à l’idée à la fin, du moins qu’il finirait par s’habituer, à défaut (même si au fond, ce qu’il voudrait, c’est ça) de partager son enthousiasme, en voyant qu’il avait changé d’avis.

Alors forcément, ça râle, sans trop s’apercevoir, au début, que son second s’en veut et aussi parce qu’il est aussi touché et penaud que lui. C’est un peu inédit, parce que l’acteur ne donne pas si souvent que ça dans le reproche envers son second. Ses plaintes à propos de son insolence ? Un jeu, une blague de répétition qui dure encore et encore. Non, de vraies colères et de vraies reproches, il n’y en a jamais vraiment eu, sauf pour l’agression de Eve, mais Callahan n’était plus lui-même, alors. Ils ne s’engueulent jamais vraiment, alors, évidemment, ça lui fait drôle, de ne pas avoir Rafa à ses côtés, voire qui le juge, et ça le blesse.  Alors il grogne, et ça lui donne une contenance et ça évite de montrer qu’il est triste. « Non, je sais bien. Mais t’as une putain de drôle de manière de t’inquiéter pour les gens quand même. J’avais pas idée que je t’apprenais la boxe pour que ça te serve à le montrer, mais eh, j’ai réussi mon coup. » Ils ne sont pas très bons pour l’affection. Ce serait bizarre, dans leur milieu, et puis ils le savent tous les deux. Sinon, pourquoi est-ce qu’il dirait ça, en se marrant à moitié, presque, déjà ? Ce n’est pas seulement son caractère lunatique et sa tendance à passer d’un état d’esprit à un autre d’un coup, au fur et à mesure que ses pensées lui viennent. C’est aussi le fait qu’au fond, il est plus triste qu’en colère contre son second. Il sait bien, au fond, que Rafa ne lui voulait pas de mal, et qu’il y a plutôt de l’inquiétude que du jugement ou du mépris chez lui, alors il pardonne, parce que c’est une émotion qu’il comprend, même s’il pense qu’il a tort et qu’ils s’en sortiront – du moins il essaye de s’en convaincre lui-même.

Et puis d’un autre côté, Callahan n’est pas très fier non plus. Il aurait du arrêter les choses plus tôt, ou faire autrement. Et puis il s’en veut aussi d’avoir songé, un moment, à balancer à Rafa que c’était comme ça et pas autrement, parce que c’est lui le chef et lui qui décide. Il pourrait le faire, mais s’en abstient, justement parce qu’entre eux, ça n’est plus, si ça l’a un jour été, une relation simplement professionnelle : un tel discours n’aurait pas sa place entre eux. Au contraire, il a toujours apprécié et recherché la liberté de ton de son cadet : le contraindre à se taire, ce serait autant faire preuve d’autorité que de perdre toute forme de respect et de loyauté de sa part. Je cogne pas tant qu’on me la fait pas à l’envers, a-t-il promis. Je cogne pas gratuitement. Régner par la terreur, c’est l’arme de ceux qui ne savent pas se faire aimer, des pauvres types. Il ne veut pas de ça. Même ce combat un peu musclé, il n’en veut pas. Il a un peu l’impression d’avoir foutu un crochet à son frère, à la fin, et ça le mortifie plus qu’il n’arrive à le dire. Alors, quand Rafa s’excuse, il corrige à nouveau :  « Non, je parle pas de celui-là. Juste le premier que je t’ai foutu. Je voulais pas qu’on s’engueule, même si on n’est pas d’accord, alors je me suis dit qu’on pourrait commencer par ça et qu’on serait peinards pour discuter ici après. Rétrospectivement, j’ai eu de meilleures idées que ça. »

Et de pires, dirait son second, comme quand il défend l’idée d’avoir un gamin avec Eve. Pourtant, le mafieux voudrait bien qu’il comprenne que c’est important et qu’il change pas d’avis au hasard, autant qu’il voudrait détendre l’atmosphère et lui faire comprendre qu’il n’y a pas non plus mort d’homme. Ils ont l’air fin, à fumer d’un air boudeurs, l’un à côté de l’autre, sans se regarder, ça doit faire un sacré tableau. Les frères siamois de la désolation, s’amuse une part de l’esprit de Finn, tandis qu’une autre tire d’autant plus la gueule qu’il ne peut pas s’empêcher de reconnaitre que Rafa n’a pas tort lorsqu’il dit que c’est une drôle d’idée d’avoir changé d’avis. Et c’est bien qu’il ait changé d’avis qui tire une grimace à Callahan, autant qu’une pointe de douleur dans la mâchoire : même pour quelqu’un qui s’enorgueillit comme lui de ne pas être toujours lisible et qui en tire avantage, ce n’est pas plaisant, de s’entendre rappeler son manque de constance et de volonté. Il n’aimerait vraiment pas ça, qu’on lui dise qu’il manque de volonté, même face à Eve. Peut-être surtout face à Eve – fierté masculine propre aux hommes de tous les temps, et encore plus des mafieux jouant les durs, mais un peu trop amoureux et sensibles pour leur propre bien.

Alors, pour donner le change et parce qu’il ne peut pas trop rester à fumer sans rien dire, Callahan se marre : « Ben, y a un bon copain à moi qui disait, y a pas si longtemps, qu’elle et moi, c’était pas une bonne idée de manière générale, alors les mauvaises idées qui fonctionnent, c’est peut-être devenu ma spécialité, qui sait. » Il hausse les épaules avec le sourire, croisant enfin le regard de son second, avant de reprendre sérieusement :  « Ça ne l’est toujours pas en l’état, d’ailleurs, je ne te dirais pas le contraire. J’ai pas changé d’avis là-dessus. C’est pour ça que je veux lui parler, comme je te disais. Et qu’on s’organise. Pour l’instant, c’est juste…enfin juste non, quoi. Mais je me dis que ce serait un bon projet, tu vois, pour plus tard, quand elle aura réglé ses affaires, et si elle démissionne. Alors je veux voir si elle serait d’accord pour ça. » Ça, il y croit : de ce qu’il comprend du discours de Eve, ils sont enfin sur la même longueur d’onde. Il voudrait bien pouvoir expliquer à Rafa le reste. Qu’il parvient presque à la croire quand elle dit qu’il ferait un bon père. L’importance que ça a pour lui, d’avoir quelque chose à lui, qui dure, de donner tort à son père et à son frère et de faire mentir le destin – parce que si Rafa, c’est la famille, un enfant c’est autre chose, même si Finn ne sait pas bien l’expliquer. Ou encore, tiens, qu’il aime vraiment Eve et que tant pis, c’est la bonne, espionne et anglaise ou pas. Parce qu’elle est gentille avec lui, malgré son côté chat sauvage. Juste ça, gentille. Quelque chose que Callahan n’a jamais connu, ou presque, dans sa vie, et qui lui met un sacré baume au cœur. Ça lui ferait presque croire que lui aussi – eux aussi – pourraient avoir une vie comme les autres, tout atypiques qu’ils sont. Mais les mots ne sortent pas – il n’est pas à l’aise lui-même – alors il se contente de dire : « J’y avais jamais pensé comme ça, moi. Mais je me dis…c’est peut-être bien d’avoir un truc qui dure. Je sais pas.  » Et puis avec un air de défi, Callahan lance : « Puis merde, Ludovico a eu des gosses, de toute façon, je pourrais pas faire pire que lui. »

En le disant, Finn se demande si Tom, le gérant du club, ne garderait pas une ou deux bières dans son bureau. Vu ce qu’ils se sont dit jusqu’à là et qu’il s’apprête à raconter, ils mériteraient une Guinness, de son point de vue.  « Ah oui, je t’ai pas dit. Eve avait raison, il a bien eu un bâtard. Tu te souviens de la sœur de Mariotti ? Tu sais, Nella ? Celle qui avait disparu en Floride. Je pensais qu’il n’avait jamais réussi à se la faire, naïf que j’étais, tu parles ! Il l’a tellement bien tringlée qu’il en a eu deux mômes, une fille et un garçon. La petite est morte, la mère aussi, mais lui, Eve pense qu’il est quelque part à LA. Antony Mariotti, qu’il s’appelle. Il a onze ans, pile quand elle est tombée enceinte, elle. » Pauvre fille, pas bien vieille dans son souvenir quand elle était tombée enceinte, sans être mariée, qu'il imaginait séduite par un gars plus âgé...avec raison, sans le savoir. Le scandale que ça avait fait, s’il avait pu imaginer, et bonjour la confiance de Ludovico, s'il avait su. En tout cas, maintenant, impossible de laisser le gamin dans la nature. Fils de Montenza et neveu de son second, c’est une poudrière humaine. « Va falloir qu’on s’en occupe pour le ramener ici. Je vais pas le buter, mais ça m’emmerde qu’il traine dans la nature. Eve dit que Chouvalov sera d’accord pour le surveiller si on le ramène ici. Reste juste à le trouver dans LA. Je veux que ce soit un type en qui on a confiance qui s’en charge, va falloir qu’on règle ça. » Rafa le regarde avec des yeux étonnés, que Finn interprète comme une question muette, alors que pour lui, c’est fini, fermez le ban, y a rien à voir. « Quoi ? On va en parler mille ans, du gamin que je pourrais avoir ? On est pas d’accord, on s’est foutus sur la gueule, je me suis expliqué, bon, mais la machine, faut bien qu’elle continue à tourner. On va pas se faire la gueule pour autant, si ? »  Il lui tape amicalement sur l’épaule, sans plus y penser, et allume une autre cigarette en constatant que l’autre s’est consumée jusqu’au filtre pendant qu’il parlait.
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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeLun 31 Jan - 17:47

Match retourFinn & Rafa

En presque sept ans de boxe - une carrière, si on y pense - c’est seulement le troisième K.O. subi par Rafa. Il récapitule, en comptant sur ses doigts. Le premier à Los Angeles, face à un type qu’il ne connaissait pas. C'était le patron qui avait insisté pour qu’il s’inscrive à une sorte de tournoi, histoire, disait-il, de le voir boxer pour de bon - “je sais que tu retiens tes coups, face à moi, voyons ce que tu vaux”. Le gamin était arrivé jusqu’en quarts de finale, pour la plus grande fierté de son coach - jusqu’à cet uppercut qui l’avait gentiment sonné. Il entend encore le décompte, et la voix tendue du patron l’encourageant à se relever ; peine perdue. Second K.O. ici, à Kilburn, administré par Big Jim, un des meilleurs boxeurs du club. Cinq bonnes minutes dans le coltard, tellement il y était allé de bon cœur, l’apôtre. Inutile de dire que l’arbitre était déjà loin lorsque Rafa s’était enfin remis à la verticale. Par la suite, il a toujours bénéficié du même traitement de faveur que lui-même réserve à Callahan ; on boxe contre lui, poliment, mais sans conviction. Personne n’est très à l’aise avec l’idée de cogner sur le second du grand patron ; il n’y a plus guère que ce dernier pour pouvoir allonger O’Riordan sans s’exposer à des représailles. Troisième K.O., donc.

Durant quelques instants, Rafa s’applique à ne pas croiser le regard du patron tandis qu’ils fument côte à côte. Si un autre gars lui avait collé une telle mandale, il serait probablement reparti au combat, même après le temps réglementaire du K.O., pour ne pas laisser l’offense impunie. Mais c’est Callahan qui a cogné, et il est exclu de lui en vouloir. De quelque manière qu’on retourne le problème, il a eu raison. La colère redescendue, ne restent que la honte, un peu de culpabilité, tout un tas de choses ni très jolies, ni très agréables, un sentiment de gâchis, en somme. Et si le patron lui en voulait, lui ? ça ne semble pas être le cas, à en juger par la façon dont il a fait passer son paquet de clopes à son second, ou par le ton qu’il emploie pour lui parler - bourru, mais pas trop sévère, et il finit même par se marrer, et ça rassure un peu O’Riordan. Fumant en silence, il laisse le patron parler, écoute attentivement ses explications, sans oser intervenir. L’idée du gosse lui semble toujours aussi mauvaise, mais il serait malvenu de le répéter. Et de toute façon, la suite lui coupe le sifflet.

Ludo, des gosses ? Rafa lève un regard stupéfait vers le patron. Montenza a toujours été évasif sur le sujet, et il semblait à peu près acquis, pour tout le monde, qu’il n’avait pas eu de descendance. Et voilà qu’un Antony Mariotti - Rafa imagine un lardon basané  comme l’était Cesare, avec la moustache de Ludo - apparaît dans le paysage. Avant que Rafa ait eu le temps de poser la question cruciale (maintenant qu’on sait, on en fait quoi ?), le patron détaille ses plans. Récupérer le mioche, le confier à Chouvalov, drôle de mère poule s’il en est. Il faut un gus de confiance pour le retrouver à Los Angeles. O’Riordan réfléchit en silence, ce qui lui vaut une dernière semonce ; d’un geste, il fait signe qu’il n’avait pas l’intention de revenir sur la question du potentiel futur héritier Callahan-Talbot, et il finit par lâcher, en se raccrochant aux cordes pour se lever :

-J’y vais, moi, si vous voulez. Chercher le môme, précise-t-il devant la mine incrédule de Finn. Si vous estimez qu’on peut avoir confiance en moi, bien sûr.

Il se marre à moitié en disant ces mots, à moitié seulement, parce qu’il a tout de même besoin de savoir que le patron ne lui en veut pas. Jetant ses gants sur le banc, il entreprend de remettre sa chemise, en réfléchissant à haute voix :

-Plus de mère, un père qui n’a même pas pris la peine de lui filer son nom, il doit être à moisir dans un orphelinat, votre mouflet. La famille Mariotti a pas dû se bousculer pour récupérer un bâtard. Devrait y avoir moyen de le retrouver assez vite, non ?

Il consulte Callahan du regard, et puis, comme il baisse les yeux pour renouer sa cravate, profite d’avoir rompu le contact visuel pour essayer de mettre des mots sur ce qu’il éprouve :

-Je me suis toujours dit que j’aurais pas de gosses, moi, justement pour pas leur imposer ça, vous voyez, patron ? Du jour au lendemain, je peux crever, et les laisser à la merci de n’importe qui. C’est pour ça que je dis que c’est une mauvaise idée. Qu’on me tue moi, je m’en fous, c’est le risque, mais je supporterais pas qu’on fasse du mal à mes gosses ou à ma femme. Aucun môme ne mérite ça, et aucune femme non plus. Surtout Eve, elle a déjà pas eu une vie facile. Y a eu son agression, mais pas que ça, ce qui s’est passé pendant la guerre, aussi… bref, vous allez dire que je suis un putain de pessimiste, patron. Vous imaginez quelque chose qui dure, moi j’imagine tout l’inverse. Je comprends que ce soit tentant, mais moi, j’aurais trop peur. Rien de nouveau, hein ? On a toujours fonctionné comme ça, après tout, vous et moi.

Il hausse les épaules, essaie de sourire, pour dissiper la tension qu’il éprouve en évoquant sa peur qu’on puisse s’en prendre à une potentielle famille - une femme qu’il imagine sous les traits de Robin, malgré lui, et un minuscule bébé lové dans les bras de sa mère...

-On devrait aller boire un coup, patron, finit-il par dire pour chasser cette image.

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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeDim 6 Fév - 22:49



Match retour
Rafa & Finn
Faut se relever, se rhabiller, allez, Callahan, c’est fini, passé. Ou alors t’explique, mais tu restes pas là sans rien dire. T’en as plein, des choses sur le cœur, non ? Oui, c’est vrai, il en a plein, alors il raconte, alors que sa cigarette se consume, comme un défi lancé au monde et peut-être à Rafa. Il n’y a pas vraiment de réaction, alors il ne sait pas trop ce que ça veut dire. Est-ce que finalement il a réussi à se faire entendre, à faire comprendre à Rafa pourquoi c’est important pour lui, ce gosse ? Au moins à le convaincre qu’ils y ont réfléchi, Eve et lui, et que ça ne fera pas dans la déroute et le chaos total. Ou du moins que rien ne change, tant pis s’ils ne sont pas d’accord, au moins ça parce qu’ils sont potes et que si ça a dérivé, c’est fini, on passe à autre chose, parce que maintenant qu’il s’est décidé, O’Riordan le connait, il ne changera pas d’avis. C’est à ça qu’on reconnait des amis, non ? Ce sont des gens qui se disent « soyons d'accord de pas toujours l'être » sans renoncer à la franchise. Parce que si Rafa le jugeait vraiment, il aurait bien plus envie de mentir, le Finn, et la confiance serait brisée, et l’inverse serait sans doute vrai, d’ailleurs. Mais bon, le désaccord ne doit pas être si grave que ça. Ils ne se comprennent pas, c’est acté, mais son second n’a pas menacé de démissionner, comme il a déjà pu le faire pour des plans vraiment foireux. Il faut passer à autre chose. Au moins, il a pu faire ce qu’il voulait, se fit l’acteur, il a finalement dit les choses.

Alors, peu désireux d’y revenir ou de prendre un nouveau sermon – comment imaginer autre chose – il clôt d’un bloc la discussion et resserre le débat sur des trucs concrets, qu’il maitrise, comme s’il voulait prouver qu’il a réfléchi et que cette histoire d’enfant ne lui fait pas perdre le peu de sens des réalités et l’instinct de survie qu’il a toujours eu de façon aigue. Et alors c’est comme si rien ne s’était passé quand Rafa réplique finalement sur le ton de l’humour à propos du gamin.  « Qu’est-ce que tu me chantes, pourquoi j’aurais plus confiance en toi ? Parce que tu m’as défoncé la mâchoire ? Non, va, je sais bien que tu le fais pas parce que tu veux me laisser tomber. Puis si on commence comme ça, tu pourrais en avoir autant pour mon compte. » Pour un peu, Finn se laisserait presque à grogner ses habituels remarques sur l’insolence de ce sale gosse, à lui foutre une taloche pour lui apprendre à douter de lui et à le prendre pour un monstre comme ça. Mais il a l’impression que c’est trop tôt pour se laisser de nouveau aller à ça, ou en tout cas malvenu. Callahan pense ce qu’il dit, et Rafa a intérêt à le croire. Bien sûr que ça ne change rien entre eux, du moins de son point de vue. C’est qu’il se mettrait presque à douter de son côté, maintenant, que ce petit con lui en veuille à son tour, ce qu’il ne veut vraiment pas. Mais il ne sait pas comment le dire à son tour, alors il tourne ça à la blague et fait comme si c’était acquis, rebondissant sur le reste, le concret, encore :   « Tu veux y aller, toi ? Remarque c’est peut être pas une mauvaise idée. Je pensais demander à Mike, mais ça me rassurerait si c’était toi. Il vieillit, les ritals lui feraient peut-être à l’envers, et je veux pas de remue-ménage. » Et puis ça éviterait peut-être que Eve se décide finalement à s’en charger elle-même. Il n’a définitivement pas aimé les premières solutions qu’elle a proposé. En plus, Rafa connait LA, comme le montrent ses dernières suggestions. « Oh, je ne sais pas s’il y en a encore des Mariotti. Je me demande s’il ne se l’est pas gardé sous le coude au cas où qu’il pourrait en avoir besoin, justement. Il faisait crécher sa mère quelque part dans les Keys, je me suis renseigné, pas très loin de chez l’oncle Tony. Du coup ça peut être aussi bien un pensionnat de luxe ou le pire des orphelinats à Skid Row. Mais tu verras bien. »

Callahan répond distraitement, songeant qu’il a peut-être assez accusé le coup comme ça. Pourtant il continue à fumer, sans plus trop de se préoccuper de ses gants ni de rien. Ça irait presque mieux : le tabac le rassérène. Alors, forcément, quand son second reprend la parole, il tombe de haut. Ses angoisses à lui ne sont pas de l’ordre de sa propre mort. D’abord parce que ça lui semble un concept éloigné de lui. On ne fait pas ce qu’il fait si on ne se croit pas immortel, ou en tout cas, si on réfléchit trop à l’idée qu’à la fin, il n’y a rien et qu’on redevient juste de la terre. Oh, Callahan sait bien qu’il peut mourir un jour, il en a même fait l’expérience d’être dangereusement proche, ces derniers temps, et ça lui fait peur comme à tout le monde. Non, il ne veut pas mourir, ne plus jamais voir Eve et Rafa, ou même tourner un film, boire une bière ou bouffer une tourte sur le pouce, mais c’est comme ça, et il le sait. Un jour on va mourir, mais tous les autres, on va vivre, et c’est ça qui compte, le temps qui est imparti avant, même si c’est deux jours ou une heure.

Pour autant, ce n’est qu’une apparence. Non, putain, Rafa, je crois qu’on puisse dire que je sois un putain d’optimiste. Si tu savais, mon vieux, sur quoi j’angoisse, moi. Pas besoin de se poser la question de savoir ce qu’il pourrait arriver à Eve et à ce gosse, quand il ne sera plus là. Il n’en a pas le loisir. C’est lui la principale menace, non ? Peu à peu, ces pensées l’envahissent, lui laissant un gout de bile et une vague sensation de nausée à l’idée, revenue en force, d’être celui par lequel le malheur arrive, alors qu’il voudrait que ça dure, justement.  Car s’il y a bien un truc sur lequel Finn est d’accord avec Rafa, c’est ça, elle ne mérite pas qu’il lui arrive quoique ce soit d’autre Eve – comment est-ce qu’il sait, d’ailleurs, lui, il n’a jamais vu ses crises d’angoisses, et elle parle si peu que Callahan ne parvient même pas, dans l’instant, à imaginer qu’elle ait simplement pu lui dire.

Alors forcément, l’acteur met de temps à se reconnecter avec le réel et à s’apercevoir que Rafa ne parle plus vraiment de lui. Un moment, il en reste soufflé, la bouche ouverte sur sa cigarette qui achève de se consumer sans qu’il ne s’en rende compte. Rafa, qui se confie ? Voilà bien quelque chose pour laquelle Finn n’était pas prêt, alors dans un premier temps, il ne sait pas bien quoi dire. Rassurer les gens, ce n’est pas son fort, mais il voit bien que ça ne va pas. Ça l’emmerde de voir son pote malheureux comme ça, et à ce point là, sans savoir quoi faire. D’un coup, il se sent nul de ne pas réagir et de ne pas savoir quoi dire, ni faire. Il ne sait même pas à quel point O’Riordan va mal ou à quel point il ressasse cette angoisse.

Ne voulant pas que la déprime s’installe, il lance avec un rire de connivence, très lui, pourtant pas moqueur, manière de dire, « regarde, on est pareil, c’est pas grave, vieux » : « Ben, mon vieux, à nous deux, je crois qu’on arrive à cumuler toutes les putains d’angoisses de tous les futurs pères alors qu’on l’est pas encore. » Dédramatiser ? Oui, bonne idée, il ne sait faire que ça. Il termine sa cigarette et ajoute pensivement : « Quand Eve m’a parlé de ça, je lui ai dit que tu ferais un bien meilleur père que moi. Je le pense toujours. » Et c’est dire toute l’estime qu’il a pour Rafa : pour Callahan, il n’y a pas photo. « Peut-être parce que tu peux te poser des questions comme ça alors que moi… Je veux dire, au moins, toi on sait…toi on sait que tu serais là pour ta famille, que ce serait pas toi le problème. Moi…il faudrait déjà que je réussisse à faire durer les choses, je veux dire. » Ca lui coute de parler. Autant qu’à Rafa, dont il se demande s’il a réussit à l’aider en disant cela, ou non. Il n’a pas envie de s’éterniser sur le sujet. Se dire qu’il préfère finir seul et triste que faire du mal à Eve, risque qui n’est évident que pour lui tant il faudrait être aveugle que pour ne pas voir qu’il l’aime à mourir et qu’il en serait incapable, c’est dur.

Alors Finn reprend avec le même rire, essayant de passer à autre chose : « Reste plus qu’à promettre de s’occuper de nos familles respectives si on clamse, pas vrai ? » Le pire, c’est qu’il le ferait et qu’il le pense vraiment, ce grand con, planté là à se marrer comme une baleine pour contrebalancer le sérieux de ses propres dires. Comme s'il voyait vraiment tout ça comme une bonne blague, comme s’il n’était pas terrorisé, non plus... Les conversations sérieuses, il ne sait pas bien faire, pas plus que Rafa, lui-même.  Et puis compatir, l’empathie, tout ça, c’est un truc de bonne femme, du moins une faiblesse,  qu’ils ne peuvent pas se permettre dans leur milieu, même entre eux. Il aurait bien trop peur qu’on se fiche de lui s’il se permettait un vrai geste d’affection avec son second. Alors, se relevant finalement à son tour, le mafieux se contente d’une grande tape amicale sur l’épaule de Rafa, et il conclut avec ce qu’il espère être de panache : « Ça ira, va. On est un peu voyants, nous autres, alors je le sais. »

Parfois, Finnegan aimerait vraiment avoir le don qu’ont eu certains de ses ancêtres travellers. Juste ça, pas la magie, juste ce putain de don de voyance, qui ne se manifeste chez lui que par un vague reste d’intuition qui tient parfois plutôt, comme ici, de la prophétie auto-réalisatrice qu’autre chose. Il s’aperçoit que sa gorge s’est progressivement nouée quand il finit enfin de remettre sa cravate – un machin d’un bordeaux classique, qui plairait à Eve – sans qu’il ne sache bien pourquoi. Ils auraient besoin d’un verre, se dit encore Finn, dommage que Tom ait fermé son bureau. Manifestement, Rafa a eu la même idée, et Callahan hoche la tête avec approbation. « Ouais, sans doute. Je paye ma tournée, amène-toi. »

Casquette enfoncée sur le crâne, il rentre la tête dans les épaules. Le vent est aussi frais que le smog brumeux, en ce mois de septembre. Putain de temps londonien. Finn se décide donc à remettre sa veste, relevant les pans du col en tweed de Donegal pour se protéger des courants d’air. Un moment, ils cheminent en silence, qu’il rompt brutalement alors qu’une question, qui traine depuis tout à l’heure dans son esprit, lui revient : « Elle t’a parlé de la guerre, alors ? Eve, je veux dire. Je sais que ça n’a pas été facile, pour elle. Mais elle n’a jamais voulu me dire ce qu’il s’était passé. Ni pour ça ni pour Rory. » La route les ramène rapidement au Cohan, bien chauffé et plein à craquer en ce début de soirée. « Deux Guinness, Liam. Non, remarque, attends. Whiskey pour moi. T’en veux un, Rafa? » Lance le patron au tenancier, qui a trouvé le moyen de se libérer dès qu’ils les a vu entrer. Ils ont bien le temps, avant que Eve n'arrive.

Ils s’assoient à leur table attitrée, au fond de la salle, laissée respectueusement inoccupée, et les boissons arrivent quelques secondes après sans que personne n’ait rien demandé. Ça n’intéresse d'ailleurs pas Finn, qui continue la conversation comme si rien n’était, saluant de loin Florence qui leur adresse un signe amical de loin, occupée avec un potentiel client.  « Alors, elle t’a raconté ? » Il n’y a pas de jalousie dans cette question, parce qu’il ne faut pas être devin, quand on voit les crises d’angoisse qu’elle a pu avoir, pour deviner qu’elle a été traumatisée. Peut-être simplement de la curiosité, ou l’envie de mieux savoir, pour pense-t-il, mieux l’aider.
(C) CANTARELLA.


Dernière édition par Finn Callahan le Dim 20 Fév - 21:24, édité 2 fois
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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeVen 11 Fév - 20:16

Match retourFinn & Rafa

Antony Mariotti, se répète Rafa en massant machinalement sa mâchoire engourdie par le coup. Ça aurait fait une sacrée carte de visite, il y a quelques années, un blaze comme ça. Cette subtile alliance entre le nom de Mariotti et un rappel au prénom du grand Tony Montenza, ça vous aurait posé un futur chef de clan, sans discussion possible. Dommage pour le gamin, il tombe un peu tard. Le nom de Montenza n’est plus qu’un souvenir à Los Angeles, et celui de Mariotti doit être à peu près tombé dans l’oubli. Évidemment, ça ne justifie pas qu’on laisse le lardon dans la nature ; on n’est jamais à l’abri d’un excentrique qui voudrait restaurer la dynastie légitime, en sortant un bâtard de derrière les fagots. La crainte initiale de Rafa - qu’on choisisse de supprimer la menace au sens le plus physique du terme - s’est un peu dissipée à la mention de la pension Chouvalov, et il réfléchit plus volontiers à la façon de récupérer l’enfant. Signe que la tension retombe, il se permet même de grogner en manière de plaisanterie :

-Vrai que si on doit parler de mâchoires défoncées, je pourrais avoir de quoi raconter, moi aussi…

Il essaie de sourire, y renonce, précisément à cause du gnon qu’il vient de ramasser, et poursuit avec le plus grand sérieux :

-Ben… ça ferait toujours un intermédiaire en moins, non ? Et puis Mike… il hésite, soucieux de bien choisir ses mots : Je doute pas de sa loyauté, hein, mais c’est on parle quand même d’un petit-fils de Tony Montenza. Du seul petit-fils de Tony Montenza, j’espère. C’est pas super délicat de charger Mike de cette mission, je trouve, mais c’est vous qui voyez, patron.

Il se laisse tomber sur le banc, à côté de Callahan, pour refaire ses lacets, l’esprit occupé de tout un tas de choses. Le gamin de Ludo, bien entendu, celui que Callahan va faire avec Eve, et puis les siens, ceux qu’il n’aura probablement jamais, parce que la seule mère qu’il voudrait donner à ses gosses, il a réussi à se la fâcher définitivement… Il comprend ce que veut dire le patron, quand il essaie d’expliquer que c’est Eve et aucune autre, et qu’avec elle, l’idée de faire un petit est pleine de sens… Rafa pousse un soupir, et se redresse, aussi stupéfait que flatté par les propos de Callahan.

-Ben merde, vous avez carrément parlé de mes qualités de père avec Eve, commente-t-il à mi-voix, rigolard. Je sais pas ce que je dois en penser.

Il écoute la suite avec attention, curieux malgré tout de savoir ce qui lui vaut ce brevet de meilleur père des deux, et fronce les sourcils :

-Qu’est-ce que vous déconnez, patron ? Que je serais pas le problème ? Vous voulez dire que vous, vous le seriez ? Parole, vous m’en avez servi, des théories à la con, mais celle-là, elle vaut son pesant de cacahuètes.

Il secoue la tête avec désapprobation, pose une main amicale sur l’avant-bras de Callahan, et murmure simplement, comme un rappel :

-Mon vieux s’est tiré de la maison quand j’avais deux ans, et mon beau-père m’a filé plus de raclées que de câlins. Je vois pas vraiment ce qui me prédestine à être un père plus qualifié que vous.  

Complètement rhabillé, il se lève pour aller examiner son reflet dans un miroir douteux accroché dans un coin, et grogne :

-Vous m’avez arrangé, bordel. Ça bleuit à la vitesse grand V. Et vous, faites voir, patron ?

Il se retourne, le miroir en main, à l’instant où Finn essaie de plaisanter, sans y parvenir vraiment, en parlant de ce que deviendraient leurs familles respectives s’ils y passaient. Oubliant le miroir, Rafa déclare solennellement :

-Ecoutez, patron, je reste persuadé que c’est pas une bonne idée que vous fassiez un gosse avec Eve, mais s’il vient au monde, ce petit malheur-là, vous savez que j’aurai pas le cœur à lui tirer la gueule, pas vrai ? Et s’il vous arrivait quelque chose, bien sûr que je m’en occuperais. Enfin, si Eve me laisse m’en approcher. Par contre, vous, je crois que vous êtes à l’abri de devoir prendre soin de mes orphelins, conclut-il avec une pointe d’amertume.

C’est sans doute mieux comme ça, se répète-t-il tandis qu’ils quittent le club pour aller prendre un verre au Cohan. Ses pensées le ramènent régulièrement vers Robin, et il reste songeur une bonne partie du trajet. La chaleur et le brouhaha du Cohan lui font du bien en le ramenant un instant à la réalité, et il accepte le whiskey proposé par le patron en faisant signe à Liam d’en mettre deux. Leur table, la mieux placée, celle d’où l’on voit toute la salle, les attend, et ils s’installent en poursuivant la conversation.


-Ouais, on en a un peu parlé, l’autre soir, au Red Lion, explique Rafa en réponse à la question sur Eve. Vous savez ce que c’est, ces filles. C’est un peu comme Florence, en fait. Elles ont l’air d’avoir peur de rien ni personne, et une fois tous les dix ans, elles craquent et elles vous racontent des trucs pas jojos…

Callahan le regarde avec des yeux effarés alors qu’il dit ça. Pas étonnant, lorsqu’on sait que Florence leur a confié, un soir d’ivresse elle aussi, avoir été violée par son propre père dans son enfance. Rafa se rappelle encore les larmes de la rousse, sa main crispée sur la sienne. Tout à ce souvenir, il ne se rend pas vraiment compte de ce qu’il a pu sous-entendre, et il lève son verre dans un toast silencieux, toujours méditatif.




Dernière édition par Rafael O'Riordan le Ven 11 Fév - 20:17, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeVen 11 Fév - 20:17

Rafael O'Riordan a écrit:
Match retourFinn & Rafa

Antony Mariotti, se répète Rafa en massant machinalement sa mâchoire engourdie par le coup. Ça aurait fait une sacrée carte de visite, il y a quelques années, un blaze comme ça. Cette subtile alliance entre le nom de Mariotti et un rappel au prénom du grand Tony Montenza, ça vous aurait posé un futur chef de clan, sans discussion possible. Dommage pour le gamin, il tombe un peu tard. Le nom de Montenza n’est plus qu’un souvenir à Los Angeles, et celui de Mariotti doit être à peu près tombé dans l’oubli. Évidemment, ça ne justifie pas qu’on laisse le lardon dans la nature ; on n’est jamais à l’abri d’un excentrique qui voudrait restaurer la dynastie légitime, en sortant un bâtard de derrière les fagots. La crainte initiale de Rafa - qu’on choisisse de supprimer la menace au sens le plus physique du terme - s’est un peu dissipée à la mention de la pension Chouvalov, et il réfléchit plus volontiers à la façon de récupérer l’enfant. Signe que la tension retombe, il se permet même de grogner en manière de plaisanterie :

-Vrai que si on doit parler de mâchoires défoncées, je pourrais avoir de quoi raconter, moi aussi…

Il essaie de sourire, y renonce, précisément à cause du gnon qu’il vient de ramasser, et poursuit avec le plus grand sérieux :

-Ben… ça ferait toujours un intermédiaire en moins, non ? Et puis Mike… il hésite, soucieux de bien choisir ses mots : Je doute pas de sa loyauté, hein, mais c’est on parle quand même d’un petit-fils de Tony Montenza. Du seul petit-fils de Tony Montenza, j’espère. C’est pas super délicat de charger Mike de cette mission, je trouve, mais c’est vous qui voyez, patron.

Il se laisse tomber sur le banc, à côté de Callahan, pour refaire ses lacets, l’esprit occupé de tout un tas de choses. Le gamin de Ludo, bien entendu, celui que Callahan va faire avec Eve, et puis les siens, ceux qu’il n’aura probablement jamais, parce que la seule mère qu’il voudrait donner à ses gosses, il a réussi à se la fâcher définitivement… Il comprend ce que veut dire le patron, quand il essaie d’expliquer que c’est Eve et aucune autre, et qu’avec elle, l’idée de faire un petit est pleine de sens… Rafa pousse un soupir, et se redresse, aussi stupéfait que flatté par les propos de Callahan.

-Ben merde, vous avez carrément parlé de mes qualités de père avec Eve, commente-t-il à mi-voix, rigolard. Je sais pas ce que je dois en penser.

Il écoute la suite avec attention, curieux malgré tout de savoir ce qui lui vaut ce brevet de meilleur père des deux, et fronce les sourcils :

-Qu’est-ce que vous déconnez, patron ? Que je serais pas le problème ? Vous voulez dire que vous, vous le seriez ? Parole, vous m’en avez servi, des théories à la con, mais celle-là, elle vaut son pesant de cacahuètes.

Il secoue la tête avec désapprobation, pose une main amicale sur l’avant-bras de Callahan, et murmure simplement, comme un rappel :

-Mon vieux s’est tiré de la maison quand j’avais deux ans, et mon beau-père m’a filé plus de raclées que de câlins. Je vois pas vraiment ce qui me prédestine à être un père plus qualifié que vous.  

Complètement rhabillé, il se lève pour aller examiner son reflet dans un miroir douteux accroché dans un coin, et grogne :

-Vous m’avez arrangé, bordel. Ça bleuit à la vitesse grand V. Et vous, faites voir, patron ?

Il se retourne, le miroir en main, à l’instant où Finn essaie de plaisanter, sans y parvenir vraiment, en parlant de ce que deviendraient leurs familles respectives s’ils y passaient. Oubliant le miroir, Rafa déclare solennellement :

-Ecoutez, patron, je reste persuadé que c’est pas une bonne idée que vous fassiez un gosse avec Eve, mais s’il vient au monde, ce petit malheur-là, vous savez que j’aurai pas le cœur à lui tirer la gueule, pas vrai ? Et s’il vous arrivait quelque chose, bien sûr que je m’en occuperais. Enfin, si Eve me laisse m’en approcher. Par contre, vous, je crois que vous êtes à l’abri de devoir prendre soin de mes orphelins, conclut-il avec une pointe d’amertume.

C’est sans doute mieux comme ça, se répète-t-il tandis qu’ils quittent le club pour aller prendre un verre au Cohan. Ses pensées le ramènent régulièrement vers Robin, et il reste songeur une bonne partie du trajet. La chaleur et le brouhaha du Cohan lui font du bien en le ramenant un instant à la réalité, et il accepte le whiskey proposé par le patron en faisant signe à Liam d’en mettre deux. Leur table, la mieux placée, celle d’où l’on voit toute la salle, les attend, et ils s’installent en poursuivant la conversation.


-Ouais, on en a un peu parlé, l’autre soir, au Red Lion, explique Rafa en réponse à la question sur Eve. Vous savez ce que c’est, ces filles. C’est un peu comme Florence, en fait. Elles ont l’air d’avoir peur de rien ni personne, et une fois tous les dix ans, elles craquent et elles vous racontent des trucs pas jojos…

Callahan le regarde avec des yeux effarés alors qu’il dit ça. Pas étonnant, lorsqu’on sait que Florence leur a confié, un soir d’ivresse elle aussi, avoir été violée par son propre père dans son enfance. Rafa se rappelle encore les larmes de la rousse, sa main crispée sur la sienne. Tout à ce souvenir, il ne se rend pas vraiment compte de ce qu’il a pu sous-entendre, et il lève son verre dans un toast silencieux, toujours méditatif.


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Message#Sujet: Re: Match retour + Rafa   Match retour + Rafa Icon_minitimeDim 20 Fév - 2:01



Match retour
Rafa & Finn
« Non, t’as raison. J’avais pas vu ça comme ça, mais c’est vrai que ça se fait pas. » Finn hoche la tête, sourcils froncés. « Tu le ramènes ici et on le confiera directement aux russes. J’aurais pas à le voir, c’est peut-être mieux comme ça. » S’il ne faut pas être grand clerc pour voir que l’apparition soudaine de ce bâtard est un événement qui le mâche, la proposition de Rafa le rassénère. D’abord parce que le dialogue reprend entre eux sans difficulté. Si son second craignait qu’il ne fasse la gueule – une idée ridicule, en témoignent les grognements bourrus de son patron, déjà prompt à se marrer quand O’Riordan en revient à blaguer sur les mâchoires qu’il a cassé – lui a craint d’être allé trop loin. C’est qu’il n’a pas beaucoup d’amis, Finnegan Callahan, trop peu pour se permettre le plus vieux, encore moins pour un truc qui lui tient autant à cœur et dont il voudrait que Rafa admette la possibilité.

Ensuite, justement, parce que c’est comme si de rien n’était et qu’il est content, justement, de pouvoir compter, comme toujours, de façon immuable, sur le bon sens de son second : c’est parce qu’il arrive à voir les choses sous un autre angle, toujours pragmatique, qu’ils se complètent bien, et ça sert de moteur et de carburant à Finn pour corriger ses plans, qui sont parfois trop flamboyants. Et puis, si c’est Rafa qui s’en occupe, il a la certitude que ce sera bien géré, et finalement c’est tout ce qu’il souhaite. L’existence du petit Antony Mariotti, l’acteur s’en serait bien passé. Il y a trop de choses qui remuent en lui, l’attristent, le peinent, voire le paument, pour rajouter ce cousin dont il ne sait pas quoi penser.

Enfin, si tout ne va pas pour le mieux et s’ils ne sont toujours pas d’accord, au moins, ça a permis de crever l’abcès, et il semble à Finn qu’il a pu dire les choses et qu’il a pu écouté Rafa aussi. A surveiller, juge-t-il. Il ne va pas si bien que ça, le petit, même après sa cuite avec Eve. Ça doit vraiment être un sacré brin de fille, la petite Hammond, pour le mettre dans cet état, songe Callahan, qui ne voit pas bien quoi faire, à part proposer à son second de reprendre un verre et lui taper gentiment sur l’épaule pour lui rappeler qu’il n’est pas tout seul. Il le sait d’autant moins qu’il est définitivement perdu lui-même, si bien qu’il en est réduit à hausser les épaules quand O’Riordan ronchonne à son tour qu’il ne ferait pas un plus mauvais père que lui : « Je sais pas. Peut-être parce que t’es le gars raisonnable de la bande. Faut du sens pratique pour avoir une famille, moi j’en ai pas. » Le constat, car c’en est un, lui tire une certaine tristesse et peut-être même de la honte. Un sentiment que Callahan essaye d’écarter avec un sourire lucide adressé à son second, touché par son discours sans pouvoir bien le cacher. Alors instantanément, il cherche à minimiser : « Bah, laisse tomber, t’as sans doute raison. Ça me passera. Peut-être que je flippe juste parce qu’on passe notre vie à se foutre sur la gueule quand on file pas le parfait amour, Eve et moi. Ou c’est peut-être que la paternité, ça nous réussit pas vraiment non plus, dans la famille. » Il se frotte les yeux, essayant de se réveiller et de combattre l’épuisement lié au combat. Et puis, d’un ton rêveur, il ajoute : « Eve m’a dit à peu près la même chose que toi. Elle dit qu’elle me fait confiance. Tu le crois, ça ? » Qu’une fille comme elle puisse penser ça de lui, ça lui semble incroyable. Peut-être est-ce aussi pour cela qu’il l’aime - une évidence, à l’entendre adopter ce ton émerveillé et rêveur pour parler d’elle. Oui, c’est sans doute pour cette foi qu’elle place en lui alors que de son côté, il n’a pas beaucoup d’estime de lui-même. Quand elle le lui dit, Callahan se mettrait presque à y croire. Mais qu’il se retrouve seul, loin d’Eve, comme là, et tous ses doutes reviennent. Alors, si maintenant Rafa dit la même chose, c’est peut-être bien vrai. Après tout, il n’a pas de raison de mentir, Rafa. Il a toujours été de son côté. Et si même lui le dit, alors qu’il trouve que l’idée d’avoir un gosse est mauvaise, peut-être qu’il a tort d’avoir peur et de se penser un mauvais père.

Pensant le sujet clos, Callahan termine sa cigarette sur une blague, qui n’appelait pourtant pas de réponse et une ou deux paroles qu’il espère réconfortantes pour Rafa. Mais alors qu’il va pour répondre à la question de son second – il aura sans doute un sale bleu, lui aussi, mais il a connu pire – la répartie de celui-ci le coupe dans son élan autant qu’elle le touche. Brave vieux Rafa. Il le serrerait dans ses bras s’il en était capable, plein de reconnaissance et touché à l’idée que celui-ci accepte malgré tout l’idée de s’occuper d’un gamin que lui n’a pas encore, par principe, juste comme ça, alors même qu’il n’est pas d’accord. Comme quoi il a bien raison de penser à lui comme un bon parrain. Rasséréné, Callahan trouve même la force de plaisanter : « Ah non, on ne se remet pas à se morfondre, je veux pas avoir à te renvoyer en congé forcé encore une fois, moi. Et on en reparlera, de ça, va.  » Il ne dit rien de plus, voyant bien que O’Riordan n’est guère réceptif, et préférant le détourner de pensées plus moroses. Mais il ne désespère pas de lui faire entendre raison. Il a beau être un incorrigible optimiste et être parfois irréaliste, tout n’est peut-être pas foutu avec cette fille. Mais pour ça, il faut essayer. En attendant, un verre leur fera le plus grand bien.

Surtout pour affronter ce que Rafa lui dit. Finn manque d’en recracher la gorgée de whiskey qu’il vient de boire. Il y a une certaine incrédulité dans sa voix lorsqu’il souffle, sans comprendre, ou peut-être comprenant justement trop bien ce que son second vient de laisser échapper :  « Quoi ?... » Il n’a pas besoin que O’Riordan développe pour tirer les conclusions qui s’imposent de ce discours. Il ne se souvient que trop bien du sentiment d’horreur qui l’avait envahi au fur et à mesure qu’il écoutait Florence. C’est le même gout amer, bilieux, comme une envie de gerber et de hurler à la fois, en cent fois pire parce que c’est Eve, et surtout parce qu’il n’a rien vu. Il serre les poings sur la table, si fort que ses jointures en deviennent blanches.

Le sentiment qui l’envahit est étrange. Il bout de colère sans même s’en rendre compte, tendu comme un arc sous l’effet de la rage, qui lui commande d’aller immédiatement punir toute personne qui aurait pu toucher à Eve. Dans le même temps, une immense peine l’envahit, accompagné du besoin de la voir elle, de la retrouver pour la serrer dans ses bras et lui dire que rien ne lui arrivera plus jamais et qu’elle ne méritait pas ça, que c’est injuste et que lui, jamais il ne lui fera de mal. Et puis il y a le vertige, celui de n’avoir rien vu et de n’avoir pas seulement imaginé ça, qui lui fait taper du poing sur la table avec rage : « Putain, mais quel con…j’aurais du me douter… »

L’acteur se passe une main horrifiée sur le visage. Tout fait sens à présent. Cette fois là, quand il l’a ramenée chez lui, ivre, au tout début, quand elle s’est mise à parler d’un type dont il fallait qu’elle se protège. Ses cauchemars, dont il comprend maintenant qu’ils ne sont peut-être pas que liés – et pourtant ça y suffirait – à la guerre. Ses réticences et ses doutes, quand elle ne voulait rien faire avec lui. Pas étonnant qu’elle ait eu un rapport difficile à l’idée d’avoir une relation quelconque avec quelqu’un dans ces circonstances. Et dire que lui se plaignait qu’elle ne veuille pas, dire qu’ils se sont battus…

Finalement, viennent la honte et la reconnaissance. Un élan d’affection et de compassion pour Eve aussi. Parce qu’elle a subi bien trop de choses, sa petite Ivy, entre ça, Montenza, Rory, et la guerre, et que c’est quasiment un miracle qu’elle veuille encore bien de lui, alors qu’il s’est comporté comme un con, parfois, avec elle. Parce qu’il ne la mérite pas, finalement. Sourdement, Callahan grogne :  « Bande de connards. » Ce n’est pas comme lorsqu’il se dit qu’il n’y a aucune raison d’avoir foi dans le genre humain, comme lorsqu’il a éclaté d’un rire jaune en apprenant que comme les fascistes, les républicains balançaient des gens du pont de Ronda, pendant la guerre d’Espagne, ou lorsqu’il a vu les images des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. C’est une vraie rage face à une injustice cruelle, la même qui lui a donné le courage de casser la gueule de Rory pour fuir, qui lui donne envie de fracasser la gueule de quelqu'un, de détruire physiquement, de faire mal. « Elle t’a pas dit comment il s’appelait, non ? » Manifestement pas, et Rafa parait, à voir la gueule que Finnegan tire, regrette d’avoir mentionné aussi imprudemment cette agression. « Elle voulait pas m’en parler, hein ? Je lui dirais rien. Mais un jour, on lui fera la peau, à ce type, parole. »

Deux affirmations un peu contradictoires puisqu’il ne sait pas qui a osé toucher Eve, mais Finn s’en tient là et il ne demande rien de plus à Rafa. Il reste simplement là à méditer sombrement son envie de mettre le monde entier à feu et à sang, et à songer qu’il faudra qu’il soit particulièrement tendre avec Eve, si jamais c’est possible, parce qu’elle le mérite, pour compenser ces saloperies qu’on lui a fait, tout à l'heure. Ce n’est donc finalement que lorsque son second fait mine d’envisager de s’en aller que Callahan se réveille et se rappelle qu’il devait lui dire quelque chose d’important : « Eh, Rafa. Merci pour ce que t’as dit. J’apprécie. » Y a plus qu'à, songe aussi le mafieux. On verra ce qu'elle en dira. Ce qu'ils auront à se dire, aussi.
(C) CANTARELLA.
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