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 A couteaux tirés - Tibérius

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Rose Ashford-Selwyn
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Message#Sujet: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeMar 1 Fév - 21:26

❝Tibérius & Rose ❞A couteaux tirésQuand elle arrive au Manoir Yaxley, Rose ne peut pas s’empêcher de trouver le domaine étrangement calme. Certes, depuis le départ de Pulchra pour Poudlard, il y a moins d’agigation dans la maison, mais ce soir, l’atmosphère est différente. Le mois de Septembre tire sur sa fin et le soleil semble vouloir déserter de plus en plus le ciel anglais. Le temps s'est rafraîchi cette semaine, amenant avec lui des nuages et de la pluie qui n’avaient manqué à personne. Aux Mystères, on en parle peu, mais on se dit que ce changement de climat, peut-être un peu trop radical pour la saison, pourrait être dû au retour des détraqueurs sur le sol londonien. Néanmoins, l’évasion des créatures gardant Askaban reste un sujet que personne n’aborde de bon cœur et Rose frissonne encore au souvenir de cette journée qu’elle a passée aux côtés de Cassiopeia dans la prison.

N’étant pas au Ministère, la Botaniste a transplané si bien que c’est presque trempée qu’elle arrive dans le grand hall du Manoir. Romsy, ayant perçu son arrivée, arrive dans la pièce avec un pop sonore et se précipite vers celle qu’il considère presque comme la future maîtresse de maison étant ici plus clairvoyants que les intéressés eux-mêmes.

- Maîtresse Rose est trempée, Romsy va vous débarrasser.
- Merci, Romsy, répond celle-ci en ôtant sa cape qu’elle tend à l’elfe.

Une fois celle-ci en main, il la fait disparaître et lance un sort pour sécher la jeune femme. Instantanément, le sentiment d’humidité désagréable qui l’habitait disparaît et sa coiffure retrouve sa fraîcheur. Avec un sourire, la jeune femme remercie l’elfe qui baisse les yeux au sol avant de demander d’un air contrit si Maître Thaddeus a tout ce qu’il lui faut et est en bonne santé. L’attachement de la créature à son maître fait sourire la jeune femme, mais elle se garde bien de le montrer et lui assure que Thaddeus est au mieux de sa forme.

Il l’est d’ailleurs tant qu’elle le voit peu malgré leur cohabitation actuelle. Sa libertée tout juste acquise, son cousin en profite pour vivre sa relation tel un adolescent. Ça amuse sa cousine qui est évidemment heureuse pour lui. Il n’y a bien que Tibérius faisant la tête pour gâcher ce tableau. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle est là et Rose demande où elle peut trouver le Maître de maison.

- Dans son bureau, Maîtresse. Madame passe une soirée chez sa sœur et Maître Tibérius a fait savoir qu’il voulait que le Manoir soit calme ce soir. Il m’a dit de vous inviter à aller dans le salon d’hiver, il vous y rejoindra dès qu’il a fini.

Voilà donc pourquoi l’ambiance de Yaxley’s House lui semblait étrange en arrivant. Elle n’a jamais connu le Manoir vide. Avec sept enfants et nombre de cousins et cousines visitant, la grande demeure familiale est toujours animée. On y dîne rarement en petit comité puisqu’il y a toujours bien un membre de la famille élargie qui passe pour une raison ou pour une autre et est invité à rester manger. Ici, il semblerait que Tibérius ait fait comprendre à Marcianna et Darius qu’ils feraient bien de se trouver une occupation pour la soirée, réussissant même l’exploit de faire sortir Circé de chez elle.

Ils ont donc la maison pour eux ce qui, dans d’autres circonstances, pourraient être plaisant, mais Rose soupçonne son cousin d’avoir assuré ses arrières au cas où la discussion s’envenimerait, s’assurant qu’il n’y a qu’eux deux et que personne ne sera témoin de leur éclat. Pourquoi pas. Après tout, Rose n’aime pas plus que son cousin se donner en spectacle. Se dirigeant vers le jardin d’hiver, elle y retrouve Romsy. Prévoyant, l’elfe a amené un plateau avec un apéritif et quelques petites choses à grignoter.

- Maître Tibérius devrait être là d’ici quelques minutes. Il s’excuse du délai, mais il est en conversation avec le portrait de Maître Augustus.

La jeune femme hoche la tête, signifiant son congé à l’elfe et prend le verre de champagne qu’on lui a servis. Sur la table, il y a un livre de poésie, probablement laissé par Thaddeus, Rose s’en saisit et s’installe confortablement dans un fauteuil, tournant les pages distraitement en attendant son compagnon. Une quinzaine de minutes plus tard, elle entend le pas de Tibérius, se levant à son arrivée, elle l’embrasse pour le saluer provoquant probablement un petit mouvement de surprise chez lui.

- Salazar ne fait pas cette tête. Je trouve que tu es un idiot, mais je n’ai pas encore décidé de me séparer de toi pour autant.

Se ressayant, elle boit une gorgée de champagne avant d’ajouter :

- Ça ne te ressemble pas d’être en retard, j’imagine que Augustus avait beaucoup de choses à dire ?
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HYDRE
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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeMar 8 Fév - 0:28



A couteaux tirés
Rose & Tibérius


Au moment où sa mère va pour passer la cheminée, Tibérius a réussi à mettre tout le monde dehors et Circé est la dernière. Celle avec laquelle il a eu le plus d’égard. Il sait bien qu’elle apprécie Rose et qu’elle ne verrait aucune objection à ce qu’il invite celle-ci au manoir pour partager un moment avec elle. En temps normal, il lui en est reconnaissant, fatigué et agacé contre tous ceux qui trouvent que la jeune femme n’a rien à faire parmi eux, du fait de son statut de bâtard. Mais en l’occurrence, il ne veut vraiment pas d’un scandale ou que quiconque de sa famille, en fait, n’assiste à la conversation qu’il compte avoir avec sa compagne. Ce n’est même pas vraiment par souci d’intimité que parce qu’il tient à se faire entendre et à exposer son point de vue sans contradiction. Le juge sent bien qu’il risque d’y avoir révolte et il ne veut absolument gérer une ligue de frondeurs, qui croiraient que le sujet est ici son frère et s’allieraient pour les réconcilier, encore moins alors qu’il est persuadé d’avoir raison. Ce n’est d’ailleurs même pas vraiment par rapport à Thaddeus qu’il veut parler à Rose : ici, c’est en fait l’interférence dans les décisions familiales, si l’on peut dire, qui lui pose problème. Mais il sait bien que sa mère ne comprendrait pas. Alors qu’il l’embrasse une dernière fois, lui redisant gentiment :  « Merci mère. Vraiment, ça me rend service. Amusez vous bien. », la voilà déjà repartie à vouloir défendre son précieux cadet : « Tibérius… » Circé n’ignore sans doute pas l’existence de la conversation que son ainé a eu avec Thaddeus, ni le fait que si les tensions commencent à s’apaiser et que chacun a fait un pas, rien n’est vraiment résolu. Une autre fois, songe le juge, qui coupe court, peu désireux d’expliquer le fait qu’il ne sait même pas pourquoi il n’a pas réussi à au moins inviter son frère à diner pour le moment. Une autre fois, il aura sans doute besoin que tous ces frondeurs se liguent et lui forcent la main pour inviter Thadd et lui présenter pour de bon des excuses. Mais aujourd’hui ce n’est pas le sujet et il ne veut que parler à Rose, alors le voilà qui conclut déjà :« Le bonjour à tante Sélène et oncle Sarang, évidemment ! »

Et voilà sa mère partie. Ne reste plus que lui, qui se permet de souffler un peu. Enfin seul, mais il faut le dire, un peu désœuvré. Une des horloges lui apprend que Rose n’arrivera, elle, que dans une heure et demie. Il tourne donc en rond, imaginant par avance la conversation à l’aune des lettres qu’ils ont échangé. Voilà les elfes qui s’affairent, un événement distrayant de son état qui le pousse à se ronger les sangs ou, la pression montant, à se monter le bourrichon et à déjà s’imaginer ce qu’il dira pour avoir le dernier mot, et la colère se dispute à l’inquiétude. Tibérius passe donc une tête en cuisine, soucieux de voir si tout va bien. Mais tout suit sa marche habituelle. Il est d’ailleurs assez inutile, grand dadais mal à l’aise avec l’intendance, et qui ne saurait pas se faire cuire un œuf si sa vie en dépendait (à défaut, par contre, de pouvoir très bien vous expliquer comme faire). Comprenant rapidement que son inquiétude quant au fait que rien ne dérape en cuisine parce que la conversation avec Rose risque d’être assez dure comme ça ne mène à rien sinon à ralentir les choses, il se décide à retourner dans son bureau.

Mal lui en prend : le portrait d’Augustus, que le juge avait un peu oublié – fils indigne – l’attend de pieds ferme. Par quelle magie noire a-t-il appris qu’il invitait Rose, mystère. Peut-être Circé lui a-t-elle raconté : il arrive encore qu’elle lui parle, seule personne du manoir avec qui le tableau s’adoucit et à qui il accepte de tenir compagnie sans faire des siennes. Il est vrai que dans toute cette histoire, Yaxley a oublié de préciser à son père quelle est la nature exacte de sa relation avec la jeune femme. Pour tout le monde, c’est passé comme un hibou à la poste. Ou plus exactement, c’est passé à la trappe. En dehors de son cercle familial proche, les rumeurs vont peut-être bon train maintenant que c’est public, mais dans sa fratrie ou pour sa mère, ça n’a guère paru étonnant, connaissant ces deux là, on s’y attendait presque, alors personne n’en a vraiment fait de cas, d’autant moins qu’il paraitrait logique que Tibérius soit le prochain. Lui-même y songe un peu. Il ne saurait pas comme l’aborder. Mais il y songe. Ça s’est aussi noyé avec les questionnements – à mots couverts, car le jeune patriarche n’a répondu à aucune question ni laissé place à aucun débat - sur le départ de Thaddeus, dont personne ne sait, pas même lui, si c’en est vraiment un.

Les deux sujets déplaisent de façon égale à feu Augustus. Finalement, Yaxley fils regrette presque d’avoir vidé la maison pour être tranquille avec Rose. Que ça aurait facile d’avoir à prétexter une sortie avec mère, ou d’accompagner Octavia ou Pulchra sur le chemin de Traverse, pour échapper à ces nouvelles récriminations, qu’il trouve injustes et blessante, sur la jeune femme. A force, il se renfrogne, conclut d’un : « C’est ma compagne, père, c’est comme ça. S’il vous plait. » Ce deuxième mouvement de rébellion laisse à Tibérius un gout amer, moins parce qu’il est étonné de sa propre audace, cette fois – en fait, il est un peu las de se battre, car il s’aperçoit qu’il bataille depuis un moment contre son père et que Rose va bientôt arriver – que parce que ces mots là, il les connait. Il les a déjà entendu, de la part de Thaddeus. Quelle ironie d’en arriver là à son tour, n’est-ce pas ? Pensif, il laisse donc le portrait s’époumoner, tentant à peine un « Père, allons… »  de temps en temps, distrait et un peu triste de cette pensée. Ce n’est qu’un portrait, pour lui, pas un être vivant, n’a-t-il pas été trop dur. La porte qui s’ouvre interrompt la conversation : « Oui ? Non, monsieur Augustus va se remettre, ne t’inquiète pas Romsy. Miss Ashford-Selwyn est là ? »

Oui, elle est là, et il la trouve déjà installée au salon quand il y descend à son tour. Elle a l’air bien plus à l’aise que lui, qui sursauterait presque quand elle l’embrasse : « Hmf. Content de l’apprendre. » Pour un peu, il se laisserait embobiner. Comment ne pas se laisser avoir, alors qu’il s’attendait à bien pire, au vu du ton de leurs lettres ? Malgré tout, la colère est un peu passée. Il est mécontent, c’est certain, mais néanmoins, il y a un peu de soulagement chez Tibérius lorsqu’il comprend que le désaccord ne leur interdit pas totalement la discussion et qu’ils n’en sont pas au point de rompre. Difficile – mais qui y croyait ? – de montrer de quel bois il se chauffe comme il l’avait prévu, dans ces circonstances, et il se retrouve même à lancer un « Merci d’être venue. Ça me fait plaisir de te voir, tout de même. » poli et sincère.

Il se laisse tomber dans un fauteuil, étendant une main au dessus de la table pour s’emparer d’un verre, mais se ravise en entendant la question de Rose, qu’il approuve d’un grognement contrarié. « Père a toujours beaucoup de choses à dire. Je me demande s’il n’en a pas un peu trop, ces temps-ci. J’ai encore eu droit à un sermon. Et je crois qu’il n’est pas très content de savoir que je te vois. Je… » A-t-il vraiment envie d’expliquer à quel point il est blessé par le vieux tableau ? Ou encore d’expliquer le détail de l’avis de son père sur elle ? La blonde doit déjà s’en douter mais ce n’est pas agréable à entendre. Légèrement renfrogné, il décide de balayer le sujet : « Passons, si tu veux bien. Ce n’est pas de ça dont je voulais te parler de toute façon. » Il allume une cigarette, plantant son regard dans celui de Rose : « J’ai parlé à Thaddeus. Je vais…je vais régler cette histoire. Je me suis peut-être comporté de façon idiote. Mais c’est entre nous deux. Du moins je crois. » Le ton se fait un peu suspicieux, et son attitude, circonspecte. Il ne sait pas trop comment dire les choses sans être très accusateur. Sourcils un peu froncés, il déclare donc avec prudence : « J’ai eu l’impression, mais je peux me tromper, en lisant tes lettres et en écoutant Thaddeus, que tu avais eu connaissance de tout ça bien avant moi et, pire, si on peut dire, que c’est toi qui l’a provoqué, en quelque sorte. C’est vrai ? » La question est franche et appelle une réponse tout aussi honnête. Il vivrait sans doute encore plus mal le mensonge que la vérité brute, toute déplaisante qu’elle soit. Mais sur le moment, Tibérius espère juste se tromper.
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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeMer 9 Fév - 21:33

❝Tibérius & Rose ❞A couteaux tirésCe dîner, elle le sait, ne sera pas une partie de plaisir. En réalité, songe-t-elle, confortablement installée dans un des fauteuils du jardin d’hiver, il ne tient qu’à Tibérius de décider si les choses se passeront bien ou non. Elle n'a aucun problème avec la situation de Thaddeus. Les choses vont pour un mieux, dirait-elle si on daignait lui demander son avis mais elle sait que son compagnon est loin de penser la même chose. Avec sa subtilité habituelle, il leur à, très vocalement, fait part de sa désapprobation si bien que Rose n’anticipe pas avec plaisir la soirée à venir. La jeune femme sait qu’il faudra se justifier et qu’il est fort à parier que les choses dérivent en dispute. Or comme Thaddeus, elle n’aime guère le conflit, mais contrairement à lui, elle ne le fuit pas systématiquement.

Ici, le sujet est trop important que pour qu’ils puissent l’esquiver éternellement si bien que Rose, même si elle n’a pas fait le premier pas, n’a pu que accepter l’invitation à dîner de son cousin. Le fait qu’il ait réussi à mettre tout son petit monde dehors - Circé y compris - prouve à quel point cette discussion est sérieuse et importante pour eux. Néanmoins, la botaniste ne veut pas que les choses tournent au pugilat, elle est donc disposée à faire ce qu’elle peut afin que les choses se passent aussi bien que faire se peut. Son accueil va d’ailleurs en ce sens et ne manque pas de surprendre son cousin qui s’attendait probablement à la trouver plutôt vindicative qu’amicale. C’est bien mal la connaître, Rose n’attaque que rarement, il faut vraiment la mettre en colère pour que ça soit le cas et Tibérius n’a pas encore atteint le point de non retour.

Cachant donc son sourire, elle prend place dans le fauteuil qu’elle occupait précédemment. Un hochement de tête entendu accueille les remerciements de Tibérius. Elle saisit son verre et appelle Romsy :

- Un verre pour ton maître, Romsy.

Servir, même un verre, est quelque chose qui ne se fait pas pour une femme et à ce titre, Rose reste aussi conventionnelle que son partenaire. Heureusement, ils le sont moins que leurs ancêtres et bien moins que ne l’était feu Augustus. La jeune femme ne cille même pas à l’idée que son oncle puisse protester à l’idée de la savoir avec Tibérius. Bien peu de personne trouvait grâce aux yeux de l’ancien patriarche et s’il ne la détestait pas ; il aurait fallu qu’il fasse attention à elle pour ça, il n’était pas moins convaincu qu’elle valait moins que ses propres enfants. Des valeurs qu’il semble avoir réussi à transmettre à certains d’entre eux, Gaïa en particulier.

- Ca n’a pas grand chose d’étonnant,
commente-t-elle peu affectée par l’opinion qu’un simple portrait peut avoir d’elle. Je t’avais prévenu que nous ne susciterions pas un enthousiasme débordant auprès de tes proches. Merlin soit loué, il n’est plus ici pour le dire de vive voix.

Une remarque un peu dure puisqu’ils sont de la même famille, mais Tibérius sait qu’elle dit vrai. Augustus, à sa façon, aimait ses enfants, mais était tout de même proche du tyran. Néanmoins, ce n’est pas pour parler de lui qu’ils sont réuni et elle accepte de changer de sujet sans que ça soit un sacrifice :

- Très bien, changeons de sujet si tu le souhaites.

Pas que ça soit plus plaisant, mais puisque ça doit être discuté, autant que ça soit fait rapidement. Elle ne peut pas s’empêcher de remarquer :

- Je pensais que tu attendrais le dîner pour en parler, la nourriture a tendance à atténuer le déplaisir.

Son humour ne fait pas mouche et son cousin continue de parler avec le plus grand sérieux. Un moment, Rose, parce que la dissimulation fait partie de ses habitudes, songe à a esquiver la question qu’il lui pose. C’est un réflexe et il faut qu’elle se force pour finalement répondre avec honnêteté :

- Je suppose qu’on peut dire ça, oui. Pour être honnête, ça m’a semblé une bonne idée et je n’y ai rien vu de répréhensible tant que ça reste dans un environnement contrôlé et avec des gens en qui on peut avoir confiance.

La tête de son amant se fait de moins en moins convaincue ce qui provoque un froncement de sourcil chez elle, exprimant sa désapprobation :

- Tu ne vas tout de même pas me dire qu’aucun de vous ne s’en était aperçu jusqu’ici ? Ça aurait surgit tôt ou tard et il valait mieux que ça soit fait comme ça plutôt que de façon publique. Voilà un scandale que l’on peut s’épargner. Tes sœurs en ont assez fait ces derniers temps, conclut-elle en faisant référence à l'agression d’Octavia envers sa camarade et plus tard de la grossesse de Gaïa.

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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeVen 18 Fév - 23:56



A couteaux tirés
Rose & Tibérius
Épuisé, Tibérius se laisse tomber dans un fauteuil, l’esprit encore occupé par la conversation avec le portrait de son père. Malgré tout, la présence de Rose le réconforte un peu – l’idée qu’elle ne soit pas en colère contre lui aussi, mine de rien : il n’aurait plus manqué que cela ! -  et il accueille le verre servi par l’elfe avec reconnaissance. Se frottant les tempes, il l’écoute distraitement. « Pas tous. Il y a une minorité réprobatrice, disons. » Gaia, et le portrait d’Augustus, donc, principalement – encore que l’une a la tête ailleurs et que l’autre n’est qu’un portrait. Pour le reste de la famille, tout va pour le mieux et personne ne se soucie guère de qui il fréquente. Alors, tant qu’il en est là, l’idée du mariage, qui lui faisait si peur, lui est venue en tête. Oh, pas de façon consciente, Tibérius ne saurait même pas comment s’y prendre pour le demander à Rose. C’est simplement que maintenant que les choses sont réglées entre eux et qu’il ne peut plus se passer d’elle, toute forme de peur remisée au placard – comme quoi il a bien été idiot d’avoir aussi peur… Ou alors, c’est le mariage de sa sœur qui lui a donné des idées. Il faut dire que ça ne paraissait pas si terrible de se passer la corde au cou, en la voyant si heureuse, malgré les circonstances, a songé le juge.

En attendant, rien de tout ça ne lui vient à l’esprit. Il faudrait, il voudrait, s’il le peut, éviter la dispute avec Rose, et ça le soulage un peu qu’elle accepte de parler, quitte à se laisser chambrer un peu. Pour un peu, il en plaisanterait presque à son tour, quoique le ton reste encore sérieux de sa part lorsqu’il balaye finalement l’idée de remettre à plus tard la discussion en secouant la tête : « Tu m’aurais vu patienter jusqu’à la fin du diner en rongeant mon frein sans rien dire ? Je suis touché de la foi que tu places en ma personnes, mais tu surestimes ma patience et mes capacités. Autant crever l’abcès. Je ne tiens pas spécialement à repousser cette conversation là, surtout avec toi. » Non, il n’a pas envie que la question traine ou reste là en suspend : il ne parviendrait pas à penser à autre chose, et il voudrait laisser ça derrière eux. Voilà donc le jeune patriarche qui reprend la parole, espérant encore se tromper sur le rôle qu’a joué sa compagne dans cette histoire.

A son grand regret, elle ne semble y voir aucun problème. Pire, ne même pas comprendre qu’il y en a un ou de quoi il parle. Lorsqu’elle reprend la parole, Tibérius cligne des yeux d’un air surpris, saisi par cette réponse qui pour lui n’en est pas une. Plus il écoute Rose, plus son air se fait sceptique et vaguement pincé. Non que le magistrat soit vraiment étonné de la tournure que la jeune femme donne à la conversation. Lui-même est conscient qu’il a tendu le bâton pour se faire battre, quoique l’admettre lui coute. S’il prend le temps d’y réfléchir, ce qu’il préfère ne pas faire, il doit bien reconnaitre, aussi, qu’elle n’a pas totalement tort et qu’ils ont été un peu aveugle. Oui, ils auraient du se poser des questions. Mais c’était tellement acquis. Soit, c’est de bonne guerre, il le reconnait. En revanche, il comprend aussi parfaitement que sa compagne essaye de détourner le sujet des reproches qu’il a par rapport à son attitude. C’est à la fois très Rose, et d’ordinaire Tibérius la laisserait sans doute faire, voire se laisserait faire lui, justement parce qu’il sait qu’il s’est comporté comme un idiot. L’admettre à elle serait plus facile qu’à Thaddeus. Peut-être même qu’elle aurait – qu’elle a, sans doute aussi – une porte de sortie pour l’aider à se réconcilier avec son frère et sortir de l’ornière dans laquelle il s’est lui-même fourré.

Mais ici, le juge estime qu’il est loin d’être le seul en tort, alors il est loin d’être disposé à céder. Et plus Rose parle, plus il est vexé et agacé de ce qui est une manœuvre, un détournement, une fuite, et plus, finalement, il en oublie ses bonnes résolutions et le fait qu’il ne tenait pas, tout de même, à ce que cela tourne à la dispute. Surtout que si lui veut bien – du bout des dents et sans l’avoir encore dit à Rose, ce qui n’est pas le meilleur témoignage d’une bonne volonté quelconque, certes – admettre ses torts, il aimerait bien que la réciproque soit vraie. Plus encore, qu’elle ne le prenne pas pour un idiot qui ne se rende pas compte qu’elle répond à côté et détourne volontairement la conversation.

Un instant, donc, un silence lourd plane dans la pièce, avant que Yaxley ne reprenne la parole pour asséner un lapidaire : « Ce n’est pas la question. » Il se pince de nouveau l’arrête du nez, tentative de maitriser agacement et fatigue : « Je ne veux pas discuter du fait qu’il fallait ou non faire quelque chose, ce dont je doute, tout comme le fait que tout ça se passe de façon contrôlée, sans débordement et que ce soit mieux… » Voyant déjà Rose se préparer à argumenter et à répondre, Tibérius lève une main et continue d’un ton qu’il espère catégorique :  «…eeet je ne vais pas rentrer dans ce débat là avec toi, je te le dis tout de suite. » Une leçon ? Très peu pour lui. Reportant son regard sur sa compagne, il déclare ensuite d’un ton grave : « Je voudrais savoir de quel droit tu t’es arrogé celui de prendre ce genre d’initiative et en décidant que ton seul avis suffisait. » Voilà pourquoi il l’a fait venir : le problème, ici, ce n’est plus Thaddeus et lui. C’est ce qu’il y a entre eux, c’est ce que tout ça dit de l’état de leur relation à eux : en fait, il en irait de même si Rose avait fait la même chose pour n’importe quel sujet ou enjeu.

Oubliant totalement son verre, Yaxley se lève, fait les cent pas, passe et repasse devant le bow-windows qui donne sur le jardin d’hiver. Geste à l’appui, il reprend de façon véhémente :  « Tu imagines, si je faisais ce genre de choses pour…pour n’importe quelle décision revenant à un quelconque chef de famille, en fait ! Imagine la tête de l’oncle Vega ou de l’oncle Sirius si je leur faisais un coup pareil. Ou mieux, imagine si je te le faisais à toi. »  Il s’arrête devant Rose, se mordant les lèvres jusqu’à ce qu’elles en deviennent blanches : « Ce n’est même pas le fait que tu me le caches, encore que je pense que je n’aurais pas totalement tort d’être vexé que tu places si peu de confiance et d’estime en moi que tu ne partages même pas avec moi tes opinions sur mon propre frère…» Il pourrait l’être, oui, et à vrai dire, il l’est sans doute, attristé, qu’elle pense de lui qu’il n’était pas capable de comprendre ces enjeux là. Ne sont-ils pas censés tout se dire, apprendre à se connaitre ? Mais le problème est là encore ailleurs, et plus grave. En fait, il ne tient pas non plus à leur relation, mais simplement à leur statut : le reproche vaudrait, en réalité, pour n’importe qui d’extérieur à la famille Yaxley au sens direct. Ce genre de décisions et de manœuvres nécessite l’aval, voire le concours ou l’ordre direct du chef de famille concerné. C’est l’usage. Le code, si l’on veut, informel mais nécessaire, qui règne depuis toujours chez eux. Or Rose le connait, ce qui rend les choses encore plus blessantes et incompréhensibles pour Tibérius. Si bien qu’il finit par croiser les bras, le front plissé dans un air particulièrement buté qui le fait ressembler en diable à feu Augustus sans qu’il ne s’en rende compte, et par conclure :  «…C’est juste que ce n’était pas à toi de faire ça. Ce n’est pas ton rôle, tout simplement. »
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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeMar 22 Fév - 18:18

❝Tibérius & Rose ❞A couteaux tirésTibérius n’a pas tort, il n’aurait jamais tenu jusqu’à la fin du dîner. Sa patience, contrairement à celle de Rose, s’use très vite. Quoique, elle aussi, soit finalement pressée de crever l’abcès, elle n’aurait pas vu d’inconvénients à s’en tenir aux conventions qui voudraient que l’on n’aborde les sujets sérieux qu’au moment des digestifs. A ses yeux, il n’y a rien de pire que de se disputer le ventre vide. Réaliste, Rose n’a aucun doute sur l’issue de cette discussion. Elle connaît son cousin et rien dans son éducation ne lui a donné l’envie de tolérer que l’on décide des choses à sa place. C’est son statut qui le veut et, en un sens, la jeune femme comprend sa position. Néanmoins, il lui manque la sagesse qui vient avec le temps et force à fermer les yeux sur des choses qu’on ne peut et ne devrait pas contrôler. A ce titre, le juge a probablement hérité d’un des pires défauts de son géniteur : le besoin de tout contrôler.

Néanmoins, il ne sera pas dit que c’est Rose qui deviendra désagréable en première. Si elle-même n’éprouve aucune nécessité de parler de ce qui s’est passé, c’est parce qu’elle sait que tout à été fait pour un mieux. Même Gaïa, quoiqu’encore un peu fragile, approuvait son projet, et pour la première fois depuis longtemps, les deux cousines ont pu œuvrer pour le même but : le bien de Thaddeus et du reste de la famille. Que Tibérius n’arrive pas à s’en rendre compte la dépasse.

Ses explications, pourtant limpides, n’ont pas l’air de convaincre son cousin. Pire, elles provoquent une réaction que la jeune femme connaît bien et qui ne lui est généralement pas destinée. Autant dire qu’elle goûte peu le ton avec lequel il s’adresse à elle et qu’il faut toute sa bonne éducation pour ne pas mordre à son tour.

- Ah bon ?, se contente-t-elle de répondre du ton le plus neutre qu’elle peut.

La suite met sa propre patience à rude épreuve. Si Tibérius est agacé, il en va de même pour elle et elle cache une grimace derrière son verre de champagne, seul rempart entre elle et des propos qu’elle pourrait regretter.

- Une discussion, ça va dans les deux sens Tibérius. Tu veux discuter. Je t’en prie, faisons le, mais on ne va pas discuter uniquement de ce qui t’arrange. Tu ne peux pas considérer la situation et les actions qu’elle a engendrées sans prendre tous les paramètres en compte. C’est ridicule. Quant au débat, il me semble que c’est le but même de cette discussion. Si nous étions en parfait accord, nous ne l’aurions de toute évidence pas.


Elle repose son verre, peu encline à se laisser faire. Tibérius est en effet chef de famille et, à ce titre, elle comprend qu’il ait l’habitude d’être obéit et écouté, mais que Rose soit damnée s’il pense qu’il peut se permettre de lui parler comme si elle était une de ses cadettes.

- Si tu m’as fait venir simplement pour essayer de me sermonner sous couvert d’une discussion, dis-le moi tout de suite. Je ne le tolérai pas de ta part et j’emploierai mon temps ailleurs et plus agréablement.

En réalité, la question du juge la laisse stupéfaite ? De quel droit ? Par Merlin, c’est bien une question d’homme. Thaddeus, en réalité, n’aurait jamais dû en parler à son frère. Ça fait partie de ses histoires dont tout le monde à connaissance, mais dont personne ne parle parce que ce n’est pas nécessaire. D’ailleurs, une fois au courant, la réaction appropriée eut été de faire comme si cette conversation n’avait jamais eu lieu et mettre des œillères comme le font tous les hommes de son époque. Fallait il vraiment que ça soit aujourd’hui où traditionaliste comme il l’est, son cousin se décide à entrer dans l’ère de la modernité ? Un changement que la jeune femme n’accueille pas sans déplaisir, Elle le regarde faire les cent pas sans un mot, son verre vide, elle claque des doigts pour appeler l’elfe, signe d’agacement puisqu’elle prend à peine la peine d’être polie. Romsy, sentant parfaitement la tension qui règne, juge bon d’apporter la bouteille en plus du verre et Rose le congédie d’un signe de tête reconnaissant tandis qu’elle entame son second verre.

- Décider à ma place ? Merlin Tibérius, ce n’est pas comme si tu ne l’avais pas déjà fait. Mais soit, je ne reviendrai pas la dessus ce soir. Je trouve ça juste un peu gros de ta part.

Elle se lève à son tour trop exaspérée pour rester assise. Lui tournant le dos, elle s’attarde un moment sur le feu ronflant qui a été allumé à leur intention avant de répondre d’une voix fatiguée.

- Je ne comprends même pas qu’on ait cette discussion. Ce n’est pas comme si j’étais la seule à avoir pris cette décision. Même ta mère par Merlin l’a approuvé. Ne pense pas un seul instant que Circé n’était pas au courant ou même que j’ai agit dans la précipitation. Même Gaïa trouvait ça indispensable. Tu ne vas pas me faire croire que tu penses que l’oncle Sirus, Sarang ou même ton père prenaient leurs décisions seuls ? Certaines choses sont faites dans l’ombre, on n’en parle pas. C’est un angle mort si tu préfères que l’on occupe justement parce que votre aval ne pourrait pas être donné en tout état de cause. Ça évite les décisions compliquées. J’ai agi par amitié, mais aussi parce que j’étais la plus à même de mener à bien ce projet. Je ne m’attendais certainement pas à des remerciements, je ne pensais d’ailleurs pas que ça serait sujet à discussion, mais je ne m’attendais pas à une telle ingratitude.

A son tour d’être un peu virulente et elle ne peut pas s’empêcher de dire :

- Est-ce que tu n’aurais simplement pas pu faire semblant ? Ce n’était pas trop demander. Ton frère est heureux, maintenant qu’il est conscient de ses penchants, il sera d’autant plus attentif à ne pas être le sujet de rumeurs inconsidérées. Quant au reste, ce n’est pas comme si toi ou moi on était exempt de tout reproche. On fait tout les deux des choses que notre statut rend répréhensibles, et pourtant il ne devrait y avoir de conséquences que pour les autres ? Thaddeus n’est pas un né-moldu par Salazar, c’est ton frère !

Elle se rassied et ils se dévisagent un moment en silence, chacun s'estimant dans son bon droit et peu enclin à accommoder l'autre.

- Je ne veux pas que ça marche à deux vitesses Tibérius. Depuis l'enlèvement de Gaïa, je t'ai soutenu, je me suis occupée de Circé, de la rentrée à Poudlard d'Octavia et Pulchra avec toi. Des choses que Marciana aurait très bien pu faire. Tu ne peux pas accepter que je fasse des choses que mon statut ne me permet pas de faire quand ça m'arrange et puis soudainement m'en vouloir quand ce n'est pas ce que tu voudrais. Ça ne marche pas. Admettons, j'aurais pu en parler avec toi, mais le résultat n'aurait quand même rien changé et honnêtement ce n'est pas un problème de confiance en toi, il était juste préférable que tu ne le saches pas pour ne pas te mettre en porte à faux.


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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeSam 26 Fév - 1:13



A couteaux tirés
Rose & Tibérius
On ne peut pas dire que Tibérius soit impressionné. Il lui semble tenir un point de vue valable et que Rose esquive le sujet sous prétexte des reproches qu'elle lui fait. Employer mieux son temps ailleurs ? A décider des choses sans lui, peut-être, puisqu’elle en a déjà l’habitude ? La provocation est aussi amère qu’inutile. Il s’abstient donc et se contente de se servir un nouveau verre en silence, sourcils froncés.  La conversation est par nature déplaisante, même si elle est indispensable. Il s’abstient donc aussi de remarquer que si le fond ne lui plait pas, il est inutile d’accuser la forme et qu’à agir dans le dos des gens, on prend le risque qu’ils soient vexés, pour essayer d'aller à l'essentiel.

Il en va donc de même lorsqu'il comprend le sous-entendu vengeur que Rose lui adresse, même s'il juge ça bas, et décide plutôt de retourner l'argument de la jeune femme contre elle : « Justement, ce n’est pas la chose la plus glorieuse que j’ai faite, vis-à-vis de toi, bien au contraire. Ce n’est pas la question non plus au demeurant. Je n’ai pas de reproches à te faire comme compagnon, ça n'est pas ça le problème. Je tiendrai le même discours s’il n’y avait rien entre nous. C’est le chef de famille qui parle, là. » S’il y a bien quelqu’un avec qui il a toujours été d’accord sur la société et les traditions, c’est bien Rose, d'où son étonnement face à l'attitude qu'elle adopte.

Passablement contrarié, il s’enfonce dans un fauteuil, achevant de creuser le fossé entre eux. Quelque chose bascule un peu en lui lorsque Tibérius s’entend dire, finalement, que tout le monde était d’accord. « Ah oui, vraiment ? » Murmure-t-il avec une économie de mots dangereuse venant de lui. Il hausse les sourcils, sans que son visage ne parvienne à décider s’il est déçu, choqué, ou juste surpris. Finalement, il articule lentement, d’une voix légèrement désincarnée : « Dans l’expression “ne pas décider seul”, Rose, il y a “décider”. Ne pas en parler mais faire, ce n’est pas être tenu à l’écart de tout. Maintenant, si vous estimez tous, toi comprise, que je suis un mauvais chef de famille, grand bien vous fasse, j’ai compris le message. Par contre, quelle que soit la fronde, révolte, ou mutinerie, appelle ça comme tu veux et explique-le de la manière dont tu l’entends, que vous entendez mener, ou si vous voulez vous plaindre et si vous estimez que je ne sers rien et que je suis un mauvais chef de famille qui ne comprend rien à rien et qui est incapable de changer de position, très bien, mais ayez au moins la décence de l’assumer devant moi. Et puisqu’on en est là, tant qu’à faire, et qu’il vaut mieux que me tenir à l’écart, assumons jusqu’au bout la logique, je peux aussi m’en aller, si je dérange. » S'il gêne, ce qu'ils ont l'air de dire, il n'a plus qu'à s'en aller. Parce que c'est ça : ils ont décidé sans lui car il gênait.

Pour qui le prend-on, dans cette famille, se demande-t-il encore, un tyran domestique ? Sans se l’avouer, voilà Tibérius qui procède à une remise en question. L’est-il vraiment, odieux ? Il y avait de ça, dans ce que Thaddeus lui a dit, qu’il avait perdu tout côté humain et qu’il n’était plus vraiment, en devenant chef de famille, son frère. Que Rose, ou sa mère, ou Gaia, puissent aussi le voir ainsi l’inquiète. Que personne ne le lui dise ou ne songe qu’il pourrait se rendre compte de ses torts ne lui plait pas non plus. Ont-ils si peu de foi en lui qu'ils l'estiment tous incapable de changer ? Car il ne veut certainement pas de ce rôle de tyran, cela il l'a compris, même si c'est un peu trop tard. C’est un constat d'autant plus douloureux que les reproches viennent cette fois de la femme qu’il aime, d'où la gravité de son ton.

Pourtant ce n’est pas vraiment une accusation, il le dit simplement pour que Rose comprenne la gravité de ses actes et comment ils pourraient être interprété. Tibérius ne peut simplement pas croire, ce serait trop horrible à envisager, que les liens et la confiance soient à ce point rompu, qu'ils en aient tous vraiment comploté contre lui. Il préfère y voir l’attitude d’enfants trop gâtés qui n’ont pas réalisés ce qu’ils faisaient et il espère qu’en exposant les choses crument ainsi, elle comprendra enfin ce qu’elle a – ce qu’ils ont – fait. Il ne s'en irait pas vraiment non plus. C’est tentant, pour leur donner une leçon et leur apprendre, Rose la première, à assumer les conséquences de leurs actes. Mais une fois passée la satisfaction d’avoir asséné cet argument et d’avoir imaginé leurs mines déconfites à son départ, cependant, Yaxley songe qu’à tout prendre, puisque Rose en parle, il préférerait un peu plus de reconnaissance et des excuses pour le sort injuste qu’elle lui a réservé d’office en l’assignant à ce rôle de père-fouettard incapable de changer et de se remettre en cause.

Son entreprise ne fonctionne guère. Rose rétorque en embrayant sur l’attitude qu’il a eu avec Thaddeus. Soit. Tibérius ne peut s’empêcher de hocher vaguement la tête. C’est de bon aloi, parce qu’elle a raison sur ce point. Elle aurait tort de ne pas utiliser les arguments à sa disposition et de ne pas jouer sur la corde la culpabilité. Le juge serre les dents sans répliquer,dans un premier temps. C’est un autre passage qui le fait reprendre, perplexe : « Mais porte à faux par rapport à quoi ? à qui ? » Toute la dispute vient de cette première incompréhension : quand l’une pense avoir précipité une décision que personne n’avait le courage de prendre, l’autre croit qu’on a décidé pour lui à propos d’une situation dont il ne savait rien. « Il y a une différence entre faire semblant de ne pas savoir et réellement ignorer les choses, Rose. Je ne savais pas, non. Je m’étais simplement habitué à ce que Thaddeus ne voit personne. Je me suis trompé et j’ai eu tort de réagir comme ça, d'accord, je l'admets. Je m’en veux, je ne sais pas quoi faire, certes, mais ce n’est pas un problème qu’on réglera ce soir. En revanche, il n’empêche que je ne savais pas non plus ce que tu faisais et c’est une question différente, qui me pose problème. » Le ton monte de nouveau alors qu’il s’agite, s’impatiente, s’énerve, frustré de ne pas être compris et de ne pas savoir si c’est de la mauvaise foi ou s’il s’exprime mal. Alors il finit par craquer, ulcéré : « Quant au fait que ce soit à deux vitesses, la différence, c’est peut-être que c’est quelque chose que je t’ai demandé, lorsque Gaia a été enlevée, et que je savais ce que tu faisais, Rose. Que j’étais d’accord pour que tu agisses à ta guise précisément parce que j’ai autorisé à le faire. Et si j’étais si reconnaissant, c’est justement parce que tu n'en avais obligation – ce que je t’ai dit en te remerciant, d’ailleurs - parce que tu n’es ni ma mère, ni ma femme, ni ma sœur. Si tu entends faire ce genre de choses, soit tu prends le titre, soit tu ne le fais pas, c'est comme ça. »

Le ton est ferme et ne laisse pas place à la discussion. Tibérius s’est levé en le disant, sans réaliser d’abord le sens que peut prendre sa conclusion, ce qu’elle veut vraiment dire. Ce n’est que en refaisant le film des mots qu’il vient de prononcer qu’il comprend ce qu’il a lui-même dit. Voilà la pire demande en mariage du monde, demande qu’il ne comptait même pas faire et qu’il a donc formulé à l’insu de son plein gré. Acte manqué ? On pourrait le voir comme ça. Du moins si on essaye de donner un tour positif et sincère à ce constat aussi définitif qu’un point au bout d’une phrase. Si on accepte qu’il n’a pas été purement été insultant, alors que ses paroles ont encore une fois dépassées ses pensées. S’il songeait au mariage, vaguement et un peu timidement, Yaxley ne pensait pas que cela sortirait si tôt et encore moins ainsi. Il regrette, mais il est coincé. Arrive alors l’angoisse, sinon la terreur, celle que Rose se sente insultée et/ou qu’elle lui rit au nez. Sa voix baisse donc d’un ton lorsqu’il articule un peu inutilement : « Je suis sérieux. » A défaut d’être clair, comme d’habitude, sur ce qu'il veut, c'est à dire affirmer que c'est une vraie proposition et pas seulement un reproche.

En tout cas, c’est comme si sa propre demande avait calmé le juge. Enfin, il remarque l’attitude de sa compagne et le fait qu’elle parait aussi surprise que vexée à son tour. Enfin, il se demande s’il n’y a pas eu méprise, et il se souvient qu’elle a fait un pas vers lui en admettant, tout de même, qu’elle aurait pu en parler avec lui. Alors finalement, bien plus calme, Tibérius s’assoit à côté de Rose et tend gentiment une main vers elle : « Essaie d’entendre ce que je dis, Rose, s’il te plait. » Que ce soit cette proposition du mariage pour ce qu’elle est – puisqu’il la faite, même si c’était mal formulé et peu romantique, il ne va pas revenir dessus, ce n’est pas son genre – ou l’ensemble de son discours, car il craint tout de même de réfléchir à ce qu’il ferait si Rose disait non et à quel point il tient à elle, à ce qu’il devrait dire si cette discussion s’engageait – sur le fait qu’il veut, sincèrement, passer le reste de sa vie avec elle. Résoudre cette dispute semble soudain à Tibérius bien plus facile. « Je ne dis vraiment pas que tu avais tort sur le fond. J’ai réagi comme un abruti avec Thaddeus, parce que je l’ai découvert sur le moment et que rien ne m’y préparait, mais si tu m’avais expliqué, peut-être que j’aurais compris. Je ne suis pas spécialement heureux de la manière dont les choses ont tournées, tu sais. » Ce genre d’aveu est rare, chez lui. Mais il ne sait vraiment pas quoi faire. Être plus explicite, ce serait supplier Rose de l’aider. Or elle le connait bien et il gage qu’elle comprendra ce qu’il veut dire. En attendant, il l’interroge bien plus calmement qu’auparavant : « Tu ne crois pas que ça aurait été mieux, si je l’avais appris par toi ? » Il ne l’accuse plus, à présent. Il se dit juste que ça aurait éviter ce regrettable esclandre, le départ de Thaddeus. Parce qu’il n’aurait pas été surpris, qu’il aurait été prêt, quitte à grogner au départ, au moins, il aurait pu en discuter avec quelqu'un de rationnel. Tout en froid qu'ils soient, il ne dénierait jamais cette qualité à la jeune femme. A tout prendre, parfois, il la trouverait même un peu trop rationnelle, ce qui est remarquable, venant du cérébral qu'est Tibérius Yaxley.

Cependant, Rose n’a toujours pas saisie sa main, ni l’offre qu’il lui fait. Tibérius ne lui jette pas la pierre, au vu de sa propre attitude, mais il se doit d’insister et remarque avec une sympathie légèrement mélancolique : « C’est bien beau, d’avoir de l’égo, mais ça ne sert à rien si ça ne conduit qu’à blesser les gens qu’on aime, et je parle en connaissance de cause. » Si bien qu’à la fin, on ne sait pas trop si c’est à propos de lui ou de Rose qu’il parle, encore une fois.
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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeSam 26 Fév - 23:14

❝Tibérius & Rose ❞A couteaux tirésRemettre la trahison de Tibérius sur le tapis ? Pas le mouvement le plus fair play qui soit de la part de Rose. Il faut dire que ce n’est pas son domaine d’expertise. En bonne Serpentard, elle a surtout appris à faire tourner une situation à son avantage, même si ça inclut les coups bas. Après tout, le but reste de sortir victorieux, personne n’a jamais précisé comment il fallait obtenir la victoire en question. Ce n’est pas juste, elle le sait, mais c’est plus fort qu’elle. Acculée parce que la discussion prend un tour particulièrement déplaisant, elle ne peut pas s’empêcher de frapper pour faire mal. Pardonner ? Oui, elle l’a fait. C’est une seconde chance qu’ils ont et jusqu’à présent, Tibérius semble avoir appris de ses erreurs. Qu’importe songe-t-elle, lui aussi la blesse par son attitude. Ne voit-il pas qu’elle a fait les choses pour le mieux ?

En réalité, il n’a pas tort lorsqu’il lui dit que c’est le chef de famille qui parle et pas son compagnon. Néanmoins, le jeune femme a tellement eu l’habitude qu’ils parlent de tout d’égal à égal qu’elle en oublie parfois qu’elle n’est que sa cousine et à ce titre, n’a pas réellement voix au chapitre. L’argument la touche donc, même si elle répugne à le montrer. Rose a des défauts, mais elle a toujours voulu faire les choses proprement en respectant le cadre établi par la société et qui régit leur vie. S’entendre dire qu’on l’a franchi par ego est loin d’être agréable tout comme elle n’apprécie guère de se voir remettre à sa place. Rose n’a pas l’agressivité de Gaïa, mais comme sa cousine, elle n’aime pas l’idée d’être une femme comme les autres avec aussi peu de pouvoirs que ses consœurs.

- Merlin Tibérius, ne soit pas dramatique. Tu mets dans ma bouche des propos que je n’ai jamais tenu et que je n’ai pas l’intention de tenir. Je ne cherche pas à zapper ton autorité en tant que chef de famille et tu me connais assez pour le savoir. Quant au reste, je doute qu’un seul d’entre eux veuille assumer les responsabilités que tu portes sur ton dos. Si j’avais si peu d’estime pour toi, penses tu seulement que je serais ici et que j’aurais accepté d’être à tes côtés ? Je ne suis pas assez hypocrite pour prétendre te donner une seconde chance et te poignarder dans le dos dans la foulée.

Une façon de souligner que malgré son commentaire tout à l’heure, elle ne remettait pas en cause son engagement vis-à-vis de leur couple. Néanmoins, ils sont tous les deux trop agacés et trop énervé pour vraiment s'écouter. Tibérius ne voit que des reproches et ne comprend pas sa démarche, elle s’en aperçoit. Pour Rose, ce qu’elle faisait partait réellement d’un bon sentiment. Comment demander à Tibérius d’accepter les préférences de son frère ? Si en tant que frère aîné, il pouvait tolérer celle-ci, le chef de famille ne peut pas les accepter sans perdre la face. La jeune femme estimait donc lui enlever une épine du pied. Sa sœur, elle le sait, pensait comme elle, estimant que Tib avait bien assez à gérer sans devoir se soucier de ça.

- En porte à faux par rapport à ton rôle justement. En tant que frère, je sais que tu es capable d’une certaine tolérance, mais pour ne parler qu’en mon nom et non pas en ceux des autres, il me semblait qu'en tant que chef de famille, il était de ton devoir de désapprouver la décision de Thaddeus. Je ne voulais pas que ça arrive parce que je savais qu’il serait blessé et toi aussi. Je te connais, je sais que tu ne trouve pas la situation agréable. J’ai agis par gentillesse et tu es sensé me connaître assez pour savoir que c’est vrai.

Bien entendu, elle se défend. Rose n’est pas de celle qu’on attaque et qui se laisse faire. Elle est loin d’être aussi virulente que son cousin dans ses propos, mais elle refuse d’être la seule coupable de l’histoire. Le ton monte encore une fois. Dans le fond, chacun voudrait pouvoir se sortir de cette situation sans avoir à courber l’échine, un exercice dans lequel ils sont aussi mauvais l’un que l’autre. D’ailleurs, il est difficile de se remettre du soufflet que son compagnon lui lance. En effet, personne - surtout pas elle - n’aime se rappeler qu’on lui donne l’autorisation de faire quelque chose, pas plus qu’elle n’apprécie qu’il lui rappelle le statut flou qui est le sien. Rose a toujours été dans les zones d’ombre, faux sang pur, enfant bâtarde et maintenant ni fiancée, ni épouse, elle n’a la latitude qu’auraient d’autres. C’est également son choix, elle aime finalement trop Tibérius que pour lui imposer ses tromperies jusqu’à l’autel. Tant qu’il n’y a rien d’officiel, ça ne porte pas à conséquence, se persuade-t-elle.

C’est la raison pour laquelle la demande de Tibérius, si on peut appeler ça une demande, Rose ne comprend pas qu’il est sérieux. En réalité, son “je suis sérieux”, lui semble plutôt appuyé sur ce qu'il lui dit à propos de son statut. Comme s’il lui demandait de ne pas oublier qu’elle n’a aucun statut officiel et qu’elle diminue son autorité en agissant comme elle le fait. Comment ne pas être vexée, mais également blessée ? Assise, elle détourne le regard pour ne plus croiser le sien, en réalité plus affectée qu’elle ne veut bien l’admettre, Rose ne veut pas se laisser submerger par ses émotions. Rien de plus indigne qu’une femme qui perd toute contenance.

Sa proximité la crispe. Ne s’apercevant pas que, voulant dire autre chose que ce qu’elle a compris, il s’est radoucit, la Botaniste s’attend plutôt à un torrent de reproches plutôt qu’à une conversation plus apaisée. Tel un animal acculé, elle est prête à montrer les crocs pour peu qu’il y ait une parole déplaisante supplémentaire. Elle est presque surprise quand il lui tend la main, signe qu’il préfère se réconcilier avec elle que de continuer leur litanie de reproches. Finalement, c’est peut-être cette auto-critique à moitié avouée qui finit par la faire céder. Rose glisse sa main dans la sienne dans un soupir et finit par avouer d’un ton beaucoup plus doux :

- C’est vexant tu sais. Evidemment que j’allai t’en parler. Je n’ai jamais eu l’intention de te laisser dans le noir complet. Je suis bien placée pour savoir que ce genre de secret finit toujours par se savoir, au moins en famille. Je pensais simplement le faire au moment propice pour que tu te fasses à l’idée. On sait tous les deux que je n'ai pas de scrupules à jouer des mots, mais je pensais que tu savais que je ne le faisais pas avec toi.


D’un ton un peu amer, elle continue :

- J’avais dit à Thaddeus de me laisser faire. Je voulais justement éviter ce qui est arrivé. Il me semblait que tu le prendrais de toute évidence mieux si ça venait de moi que de lui. Il n’a jamais été doué pour plaider sa cause et tu étais plus susceptible de te laisser attendrir moi.

C’est une vérité, ils le savent tous les deux. Rose joue de ses atouts et elle ne s’en est jamais caché. De son côté, la jeune femme est persuadée que Tibérius est assez fin pour le comprendre, mais l’accepte comme si c’était simplement une règle du jeu. Du reste, ils savent que même s’il s’énerve, jamais une dispute ne pourra, entre eux, prendre les mêmes proportions que si elle était une de ses sœurs ou ses frères.

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Message#Sujet: Re: A couteaux tirés - Tibérius    A couteaux tirés - Tibérius  Icon_minitimeMer 13 Avr - 19:42



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Rose & Tibérius
Le ton de Tibérius se fait persifleur : « Peut-être qu’il faut tous vous demander collectivement pourquoi ça y ressemble, alors. » Pourtant, il entend bien les arguments de Rose. Quoiqu’il en dise, tout excédé qu’il soit et désireux de faire comprendre, par tous les moyens, à sa compagne que peu importe ses intentions, c’est bien l’effet que ses actes ont produit, cela le rassure, de savoir que malgré tout, ils ne sont pas au bord de la rupture et que ce n’était vraiment pas contre lui. Il y a peut-être même une part de lui-même qui lui souffle d’arrêter là, mais las, Yaxley ne l’écoute pas. Aussi têtu que la jeune femme, il refuse catégoriquement d’entendre raison ou les arguments de l’autre : ce serait faire machine arrière, de son point de vue, et admettre qu’il a pu avoir tort alors qu’il est persuadé, cette fois, qu’il a raison d’être en colère.

Le ton monte donc, d’une façon déraisonnable. A peine retient-il une exclamation outrée et pleine de dédain lorsque Rose tente de répondre aux questions qu’il a pourtant posé. Par gentillesse ? Et puis quoi encore, ce qu’il ne faut pas entendre. Il en faudrait beaucoup à Tibérius, à ce stade, pour en revenir à sa position initiale et admettre, comme il le pensait encore il y a un instant, qu’elle ne pensait pas à mal. Comment pouvait elle ignorer que ce genre d’initiative ne pouvait se faire sans son accord et sans lui demander son avis avant de passer à l’action ? Il ne s’agit même plus de savoir si elle a voulu ou non rendre service, il ne s’agit pas non plus d’eux, même si ce « eux » pèse fortement dans la balance et qu’il est peut-être la dernière chose qui l’empêche de franchir les limites de la bienséance, de ne pas hurler plus qu’il ne le fait déjà, et la catastrophe que serait une seconde rupture de se produire. Il s’agit simplement d’une question de principe et de tradition, sur laquelle Tibérius refuse de céder parce qu’il ne peut tout simplement pas le faire sans se saborder lui-même, avec son autorité de chef de famille.

Alors, à la fin, il n’y a plus que la frustration de ne pas être compris et le sentiment de colère lié à l’impression de passer ou d’être pris pour un idiot par quelqu’un qu’il aime qui compte qui parlent. Et peut-être, maladroitement, au bas mot, cette idée de mariage qui lui est venu. Elle l’agite depuis des jours, même si – ou parce que ? – elle est restée en réserve depuis qu’il a compris le rôle de Rose dans toute cette histoire avec Thaddy. Dans ces circonstances, il n’est peut-être pas étonnant qu’elle finisse par ressortir, alors que Tibérius ne savait pas quoi en faire ni comment la présenter. Sans doute n’est-ce d’ailleurs pas la meilleure des manières et il le regrette aussi instantanément qu’il se met à appréhender. Le point positif est que cela le calme et rend de nouveau la discussion possible, même s’il ne sait plus très bien, à présent, quel est l’enjeu et ce qu’il veut entendre. Pas des moqueries ou une expression outrée ou surprise, cela c’est certain…pourtant, Merlin, il voudrait bien avoir une réponse. Mais aussi avoir fait ça autrement.

Partagé entre l’appréhension et la crainte, Tibérius préfère donc laisser couler et voir si Rose ne réagit pas d’elle-même. Une telle solution ne lui ressemble pas tellement, mais il se maudit assez lui-même de s’être laissé aller à ce qui est l’exemple même d’un acte manqué. C’est que Yaxley se rend bien compte que même pour lui et aussi peu romantique qu’il soit, il pouvait définitivement faire mieux comme demande en mariage et qu’il aura beaucoup de chance si Rose la comprend et/ou ne l’envoie pas promener. Terrifié comme il est d’un potentiel refus, le fait de ne pas revenir dessus lui parait la meilleure solution et puisque la jeune femme n’en dit rien, il en déduit avec soulagement qu’elle n’y est pas opposé, ce qui devient très vite dans son esprit qu’elle y est favorable : le voilà malgré lui qui sourit et qui se retrouve à se réjouir, sans penser qu’il puisse y avoir la moindre ambiguïté entre eux sur ce point.

Dans ces circonstances, voilà qu’il est bien mieux disposé à faire un pas vers elle et à accepter de reprendre le dialogue, alors qu’elle prend sa main et qu’il hoche la tête lorsqu’elle lui explique qu’elle aurait fini par lui parler : « Je sais. Je sais que ça ne partait pas d’une mauvaise intention. Et je ne crois pas que tu aies voulu me causer volontairement du tort non plus. Je te demande pardon si ce que j’ai pu paraitre laisser entendre. » Le voilà revenu à des pensées plus réalistes – en y repensant, il se demande comment il a pu ne serait qu’un instant envisager que Rose se soit moqué de lui sur ce point. Ce genre d’excuses est rare, venant de sa part. C’est dire s’il est inquiet et soucieux des conséquences de cette dispute, alors même que, comme il l’a déjà noté, Rose ne s’est opposé en rien à son projet de mariage. Comme il se soucie d’avoir blessé sa compagne, en dépit d’une colère initiale que Tibérius juge toujours légitime et justifiée, ce qui le rend moins égoïste. « Tu m’en veux beaucoup ? » Demande-t-il d’un ton à la fois penaud et raide, typiquement lui, qui d’ordinaire amuse la blonde.

Peut-être est-ce parce que c’est Rose ou parce que ces derniers échanges avec Thaddeus lui ont appris à dire et demander franchement les choses, mais il voudrait être sûr qu’il n’y ait pas d’ambiguïtés entre eux et qu’ils sont bien réconciliés. Même s’il se trompe de priorité et s’inquiète pour rien, sa compagne semblant bien plus détendue. Même s’il n’aborde pas la seule véritable ambiguïté qui subsiste entre eux et la plus importante : c’est justement de mariage qu’il faudrait parler maintenant. Mais Yaxley songe que ce n’est pas très utile. Rose a accepté et elle est aimable de ne pas lui faire de reproche sur le manque de formes qu’il y a mis, il se dit donc qu’il faut y aller par étapes, qu’ils auront le temps de voir, et que la prochaine fois, il se rattrapera en faisant les choses un peu plus correctement – par exemple lorsqu’il lui offrira sa bague de fiançailles.

Pour le moment, la priorité, c’est ce qu’il se passe maintenant. Aussi la suite sonne bien plus comme une demande que comme un ordre ou une réprimande : « Je ne voulais pas vraiment de cette dispute. Mais…La prochaine fois, j’aimerais que tu m’en parles avant de prendre ce genre d’initiative. S’il te plait. » Levant les yeux vers sa compagne, Tibérius insiste, soucieux qu’elle comprenne bien ce qu’il s’est passé : « Je ne savais vraiment pas. Je n’ai pas laissé volontairement trainer pour éviter d’avoir à décider quoique ce soit comme chef de famille. C'est peut-être idiot de ne pas m'en être rendu compte avant, mais je ne savais vraiment pas. »

Il le répète encore, avant de hocher la tête une nouvelle fois lorsque la jeune femme signale qu’elle aurait préféré que cela se passe autrement, un point avec lequel il ne peut que être d’accord. « Je confirme que j’aurais préféré l’apprendre par toi avant. Ça a été catastrophique. » Avoue le juge, penaud, sans même chercher à nier qu’il aurait tendance à plus écouter Rose et à se laisser manipuler, si l’on peut dire, par elle, victime consentante de ce petit à tout point de vues lorsqu’il se produit. « A la décharge de Thadd, je ne crois pas qu’il comptait me le dire. Peut-être qu’il avait raison, tu me diras. C’est en grande partie de ma faute. J’ai réagi de façon complètement ridicule. » Yaxley soupire et se masse les tempes, avant d’expliquer naturellement à Rose, signe que la dispute, pour lui, est bien derrière eux et que le dialogue peut reprendre :  « Je l’ai vu, il y a quelques jours. Je pensais…je pensais qu’on parviendrait à parler et à me faire comprendre. Mais je ne pense pas avoir réussi. » Le souvenir de cette conversation avec Thaddeus laisse un gout amer à Tibérius, qu’il est incapable d’exprimer sur le moment. Il voudrait expliquer à Rose qu’il est coincé. Qu’il ne sait pas quoi faire et que son père aurait désapprouvé ce genre de doutes et cette démarche. Qu’il ne croit cependant pas avoir tort de vouloir se réconcilier avec Thaddeus, parce que comme chef de famille il faut savoir assumer les conséquences de ses actes et que ce sont précisément ceux-ci qui ont mené au risque de délitement de leur clan – et ce serait donc une erreur de persister dans cette voie. Plus encore, il ne veut, tout simplement, pas perdre son frère. Mais il faut faire les choses étapes par étapes, encore une fois, et puisqu’ils sont réconciliés et que le dialogue semble renoué, Yaxley conclut par une autre proposition : « Viens, allons diner, si tu veux. »
(C) CANTARELLA.
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