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 Y a de la rumba dans l'air || Robin

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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeSam 7 Aoû - 22:34

Y a de la rumba dans l'airRobin & Rafael

-T’as quand même l’air salement contrarié, petit, déclare Finn après avoir contemplé cinq bonnes minutes un Rafa silencieux, maussade, encore moins aimable qu’à l’accoutumée.

Cette fine considération psychologique ne recueille, pour toute réponse, qu’un grognement :

-Chuis pas petit.

Et voilà Callahan lancé dans une opération de coaching comme il sait si bien les faire. Rafa lui a raconté par le menu son dernier rendez-vous avec Robin, et le désagréable souvenir qu’il en garde. Les deux tourtereaux doivent se revoir le mardi suivant, et on n’est que vendredi. Pas client pour subir la mauvaise humeur de son second encore quatre jours, Callahan affirme que la meilleure chose à faire, c’est de donner rendez-vous à la jeune femme et de dissiper ce qui ne doit être qu’un malentendu. Elle sera agréablement surprise, selon lui, que Rafa cherche à la voir avant le jour prévu, et ça lui fera oublier sa contrariété. Finn Callahan disposant de toutes les qualifications pour donner des conseils en matière de couple, Rafael finit par se ranger à son avis, et par envoyer à Robin un hibou lui proposant d’aller prendre un verre le soir même. La réponse lui parvient rapidement, à son grand étonnement, et pour autant qu’il puisse en juger avec un message de quelques lignes, la jeune femme n’a pas spécialement de grief contre lui.

C’est donc avec un moral sensiblement amélioré que Rafa suit Callahan jusqu’au club de boxe pour un petit combat - le patron ayant décrété que ça ne pouvait que faire du bien à son second de faire quelques passes avant de se rendre à son rendez-vous. Le match, cependant, tourne court, avec l’arrivée d’Eve et un K.O. spectaculaire de Callahan, envoyé au tapis par O’Riordan. Sans doute un peu vexé, Finn presse son second de se rendre à son rendez-vous, en lui faisant promettre de ne pas le décevoir - sans doute parce que dans son esprit, le succès de son poulain, c’est un peu le sien.

-J’vous promets rien, patron, répond Rafa, redevenu sombre et nerveux après avoir involontairement cassé la gueule du boss - un mauvais présage, lui semble-t-il.

Incroyable d’avoir un tel trac pour un simple rendez-vous avec la fille qu’il aime, songe-t-il en descendant dans le métro, direction Charing Cross Road. Il devrait être simplement content, impatient, certainement pas anxieux comme il l’est… Pour la dixième fois, il vérifie qu’il n’est pas en retard, et que sa cravate est correctement nouée. Croisant un vendeur de fleurs entre le métro et le Chaudron Baveur, il fait l’acquisition d’un petit bouquet destiné à Robin - un cadeau inhabituel entre eux, et certainement un peu idiot lorsqu’on sait que la magie peut faire apparaître un somptueux bouquet avec un simple sort. Mais Rafa a depuis longtemps perdu l’habitude de penser en termes de magie, et il oublie régulièrement que sa petite amie est une sorcière.

Ses fleurs à la main, il se poste devant Gringotts ; c’est là qu’ils ont convenu de se retrouver, puisque Robin veut aller changer de l’argent pour pouvoir faire des achats côté moldu. À peine le temps d’une cigarette, et il l’aperçoit, dans la foule. Une curieuse sensation lui noue l’estomac, quelque chose comme un plaisir extrême combiné à un suprême sursaut de trac, quelque chose dont il ne sait pas vraiment si c’est agréable ou détestable. Cela ne dure pas ; déjà, elle l’a rejoint, et il lui adresse un sourire :

-C’est bien que tu aies pu te libérer… ça me fait plaisir de te voir. Tiens, c’est pour toi, ajoute-t-il en lui donnant le petit bouquet de fleurs, en se faisant l’impression d’être guimauve en diable.

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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeDim 8 Aoû - 0:49

❝Rafa & Robin ❞Y a de la rumba dans l'air- Robin ? Robin ! Tu m’écoutes ?

Sans le vouloir, la jeune femme a un sursaut. Elle baisse les paupières d’un air coupable et touille sa glace d’un air peu convaincu.

- Non, désolé, j’étais dans mes pensées. Qu’est-ce que tu disais déjà ?
- Hmm, rien d’important. Tu es sûre que ça va ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette.
- Oui, oui. Tout va bien. J’ai juste eu une semaine fatigante.

Leur discussion continue et cette fois-ci, la juriste s’efforce de prêter attention aux propos de son amie. Pourtant, son esprit est ailleurs. Sans vraiment pouvoir mettre le doigt dessus, elle a l’impression que quelque chose cloche dernièrement. Le dîner avec Rudolf, Gwen, Thorn et Glynnis l’a mise mal à l’aise et elle en est ressortie avec plus de questions que de réponses. Néanmoins, impossible d’avoir une discussion avec les intéressés. Glynnis est occupée par ses matchs et il vaut mieux qu’elle ne soit pas vue seule en public avec Rudolf. Quant à Thorn, depuis qu’elle l’a croisée avec Rafael au Lion’s Lair, son ami semble l’éviter et il a même décliné une occasion de déjeuner avec elle, prétextant un surplus de travail.

De son dernier rendez-vous avec Rafa, elle ne sait pas trop quoi penser. Plutôt habituée à aller de l’avance, Robin n’est pas la genre de femme à s’attarder sur ce qui la contrarie. Or, plus elle y pense, plus elle est contrariée par les événements de leur dernier rendez-vous. L’idée de soupçonner Rafael lui est insupportable, mais elle finit par se demander s’il n’aurait tout simplement pas honte d’elle. Pour quelqu’un comme elle qui n’a pas l’habitude de douter d’elle-même et de sa valeur, cette impression est pour le moins étrange, voire même hautement désagréable. Si ce n’est pas ça, c’est qu’il a quelque chose à lui cacher. Un constat presque aussi peu engageant que le précédent. Finalement, Robin ne sait pas quelle option elle aime le moins.

Que tout ça lui trotte encore dans la tête plus de vingt-quatre heures après l'événement prouve à quel point les plus petites actions du jeune homme ont un impact sur elle. Si elle était assez lucide pour se rendre compte qu’elle est réellement amoureuse, nul doute qu’elle s’en inquiéterait. En attendant, Robbie hésite. Ne lui enverrait-elle pas un hibou ? Dans le fond, n’est-il pas ridicule de rester presque une semaine sur une impression désagréable alors qu’il suffirait probablement d’une petite discussion pour gommer ce malentendu. Le message de Rafa la dispense d’en écrire un à son tour. Heureuse de son initiative, elle y répond avec enthousiasme et c’est avec un certain soulagement qu’elle le rejoint devant Gringott en sortant du boulot.

Sur le chemin, elle ressent une certaine appréhension. Son estomac se contracte et le doute s’insinue à nouveau. Et s’il avait vraiment honte ? Néanmoins, la vue de O’Riordan dissipe tous ses doutes et elle rosit de plaisir à la vue du bouquet de fleurs, qu’elle prend avec un plaisir évident.

- Oh merci, tu n’aurais pas dû.
Elle le respire en commentant : On ne m’a jamais offert des fleurs. Enfin, à part mon père, mais ça ne compte pas. Je change vite un peu d’argent et on file à Charing Cross ?, demande-t-elle pour la forme.

En réalité, Robin n’a pas réellement l’intention de laisser le choix à Rafa. Leur passage dans le monde sorcier ne s’est pas bien passé et elle sait son compagnon peu désireux d’y rester si bien que, de son côté, elle préfère qu’ils aillent dans un lieu où il se sent à l’aise. A l’intérieur de la banque, personne ne leur prête attention et c’est à peine si le gobelin daigne la regarder quand elle demande à changer l’équivalent d’une vingtaine de gallion en livre.  

- Voilà, ça fera 137.10 livres Miss Hammond. Signez le reçu.


La jeune femme prend son argent et se tourne vers Rafa un peu perplexe.

- Tu penses que j’aurais assez ?

Nul doute que ça sera le cas, mais la jeune femme n’a aucune notion de la valeur de l’argent moldu. Ils sortent de la banque, se dirigeant tranquillement vers le Chaudron Baveur pour passer de l’autre côté et taquine, elle demande :

- Je te manquais à ce point que tu as réussi à trouver du temps avant mardi ? Pas que je m’en plaigne. Tout le contraire.
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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeJeu 12 Aoû - 22:26

Y a de la rumba dans l'airRobin & Rafael

Apparemment, Finn Callahan ne dit pas que des conneries, même en matière de femmes - un sujet qui n’est pourtant pas connu pour lui avoir particulièrement réussi ces derniers mois. Quoi qu’il en soit, il avait raison sur un point ; Robin semble heureuse de revoir Rafa avant le rendez-vous fixé, preuve que c’était une bonne idée de lui envoyer ce message. Rien qu’à la voir sourire, et respirer avec gourmandise le parfum des fleurs, le jeune homme oublie son propre stress. Le malaise de la dernière fois n’était qu’un malentendu, probablement causé par l’irruption dans leur vie de cette nuisance d’Avery. De toute façon, tout ce qui va de traviole, tout ce qui se casse la gueule, tout ce qui foire, c’est de sa faute. Un désaccord avec Robin ? Avery. Le mauvais temps ? Avery. La persistance du rationnement, trois ans bien sonnés après la guerre ? Avery. Les Ritals qui font la gueule parce qu’ils s’imaginaient qu’avec le nouveau patron, on raserait gratis ? Avery. Suffit de demander, ce mec a une tronche à endosser tous les malheurs du monde. Aucune trace de jalousie ou de mauvaise foi dans ce constat, bien évidemment ; Rafa se borne à énoncer un fait établi, scientifique, dépassionné.

Mais cette fois-ci, le fléau Avery ne frappera pas. Il suffit d’être prudent quelques minutes pour ne pas tomber sur lui, puis on passera côté moldu, où on ne risque pas de croiser son sale pif. C’est donc le coeur léger, certain de passer un bon moment avec sa petite amie, que Rafa emboîte le pas de la demoiselle vers l’intérieur de la banque. Avec un sourire, il remarque :


-C’est vrai qu’on n’offre pas beaucoup de fleurs, chez les sorciers. Chez les Moldus, ça se fait beaucoup. Il paraît que c’est très romantique, ajoute-t-il l’air de rien en observant les ongles de sa main gauche avec beaucoup d’intérêt.

Robin n’a guère le loisir de répondre, puisqu’un gobelin vient s’enquérir de ce dont elle a besoin. Déformation professionnelle oblige, Rafa se met à regarder le grand hall de la banque d’un oeil expert, notant mentalement la distance entre les issues, le nombre de portes, tout un tas d’informations qui seraient certainement très utiles si le clan Callahan venait à braquer l’établissement - ce qui n’est définitivement pas à l’ordre du jour. Mais on ne se refait pas, et en découvrant Gringotts, c’est un réflexe comme un autre. L’élève O’Riordan n’a jamais eu l’occasion d’entrer à la banque des sorciers ; issu d’une famille ouvrière, il a reçu une bourse du fonds d’aide spécial de Poudlard pour acheter ses fournitures, comme tous les élèves pauvres.

Il s’extrait de sa rêverie (“du bout du comptoir à la porte de sortie, douze grands pas”) pour répondre à la question de Robin sur la quantité d’argent changée. Pas loin de cent quarante livres. Il se marre :


-Ça dépend, qu’est-ce que tu as l’intention de faire ? Si tu envisages de dévaliser toutes les boutiques de vêtements de Londres, c’est un peu juste. Sinon, ça me semble pas mal.

Il est un peu estomaqué, à vrai dire, de voir comme l’argent est une évidence pour elle. Cent quarante livres, c’est tout de même une somme, et sa compagne les change aussi facilement que s’il s’agissait de dix pence. Ils ne sont définitivement pas du même monde. Lui, marqué par la précarité de se famille, a mis longtemps à se décrisper avec l’argent, et à oser dépenser autrement que pour des produits strictement indispensables. Plusieurs années à épargner frénétiquement, à se constituer un matelas rassurant, à acquérir, en somme, cette aisance qu’une jeune femme née dans un milieu aisé possède naturellement. Il sourit de la voir ranger ses billets, un peu déconcertée, apparemment, par cette monnaie de papier que vient de lui remettre le gobelin.

Il fait un temps radieux à Londres, et Rafa songe que c’est sans doute le bon jour pour mettre son plan à exécution et aller louer un vélo à Hyde Park. De toute façon, lorsqu’ils sont côté moldu, Robin le laisse diriger leurs promenades, une politesse qu’il lui rend lorsqu’ils restent côté sorcier. Résistant à la tentation de prendre la main de la jeune femme dans la sienne, il répond en plaisantant à moitié :


-Oui, tu vois, je me suis dit que je n’allais pas tenir jusqu’à mardi. Et puis comme j’avais ma soirée, j’ai trouvé ça idiot de la passer tout seul… J’espère que je n’ai pas contrecarré des plans plus intéressants pour ce vendredi soir.

Ils ne tardent guère à arriver en vue du Chaudron Baveur, sans avoir croisé aucun importun, pour le plus grand plaisir de Rafa. Encore quelques pas et ils seront côté moldu, en sûreté - une blague lorsqu’on sait à quel point, selon les sorciers, ce monde fourmille de dangers. Il s’en faut d’une poignée de secondes à peine, mais une voix d’homme, non loin d’eux, hèle la jeune femme :

-Robin !

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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeDim 15 Aoû - 23:20

❝Rafa & Robin ❞Y a de la rumba dans l'airLa plupart des Poufsouffles ont la main verte. Ça vient plus d’une habitude que d’un talent propre à leur maison, mais comme beaucoup Robin a toujours aimé la proximité des plantes. Chez elle, il y a une petite serre où elle fait pousser quelques plantes rares ramenées de son voyage à travers l’Europe. Malgré ça, il est tout de même rare de la voir avec des fleurs en main. Rafael n’a pas tort, les sorciers n’en n’offrent généralement pas. Capables de faire pousser des fleurs extraordinaires, elles n’ont généralement qu’un but décoratif ou médical. Pourtant, en recevoir n’a rien de déplaisant et le plaisir de Robin est décuplé en comprenant que c’est une coutume moldue. Elle jette un regard en coin à son compagnon qui, elle le soupçonne, fait mine de feindre l’indifférence. Même s’ils apprennent encore à se connaître, il n’a pas fallu longtemps à la jeune femme pour comprendre que le sentimentalisme, n’est pas la tasse de thé de l’Irlandais. Il préfère l’action à la parole. Il lui arrive de songer qu’il ne serait pas déplaisant de le voir vocaliser ce qu’il pense vraiment mais, pour le moment, elle se satisfait largement de gestes tel que les fleurs pour compenser son silence.

- Et moi qui te pensais allergique au romantisme, le charrie-t-elle tout en humant encore une fois son bouquet. Merci. Vraiment, murmure-t-elle.

En plein milieu du Chemin de Traverse, elle ne peut pas faire plus. Elle ne tarde donc pas à se diriger vers Gringott pour changer son argent. Une fois dans le monde moldu, ils seront plus libres et Robin se surprend à attendre ce moment avec impatience. A l’intérieur de la banque, elle n’a pas conscience que Rafa, de son côté, la découvre pour la première fois. Pour elle, le décor est familier si bien qu’elle ne fait plus attention au vaste hall de marbre ou à la centaine de gobelins désagréables qui s’occupent des transactions du haut de leur tabouret.

Heureusement pour elle (et probablement pour Rafa), pas besoin d’aller dans son coffre, elle peut changer l’argent qu’elle a dans son sac. Ce qu’elle pensait être une somme raisonnable s’avère être exorbitant. Gênée, elle se demande bien ce qu’elle va faire de tout cet argent, mais la transaction est déjà effectuée et Robin n’a pas envie de patienter une nouvelle fois.

- Merlin, ça fait tant que ça ? Tant pis, je suppose que je te laisserai le reste pour la prochaine fois. Ça ne risque rien de me promener avec autant tu penses ?

Les voleurs à la tire ne sont pas monnaie courante dans les endroits qu’elle fréquente. Si vol il y a, ça se passe à un autre niveau dans les plus hautes sphères. Transactions financières suspicieuses, contrat douteux et accord fallacieux sont le quotidien du monde des affaires. Un quotidien bien plus familier à son compagnon qu’elle ne le pense.

Sans en avoir le moindre doute, elle se balade à ses côtés. Ils rejoignent tranquillement le Chaudron Baveur pour Charing Cross et elle l’écoute avec délice expliquer pourquoi ils se voient plus tôt que prévu.

- Plus intéressant que toi ? Certainement pas. Si tu as d’autres soirées de libres prochainement, j’en profiterai avec plaisir.

C’est que, dans le fond, ils ne se voient pas beaucoup. Robin travaillant également, elle ne lui en tient pas rigueur, mais si l’occasion de se voir plus se présente, ce n’est pas elle qui la dédaignerait. Le reste du trajet se passe plaisamment à discuter de choses et d’autres en évitant les sujets qui pourraient fâcher. Alors qu’ils s’apprêtent à entrer dans le Chaudron Baveur, elle entend une voix familière appeler son prénom.

Son corps se fige tandis que son rythme cardiaque s’accélère. Elle blanchit tout en murmurant :

- Par Godric c’est mon père.

Elle se retourne, affichant un sourire un peu mal à l’aise. Robin n’a jamais été une bonne comédienne. Or à l’instant, elle est très loin de se sentir à l’aise.

- Papa ! Qu’est-ce que tu fais là ? Je pensais que ta réunion finissait tard. Maman m’a dit qu’on ne mangeait pas ensemble.
La réunion a été annulée, je m’apprêtais à rentrer. Tu ne me présentes pas ?


Contrairement à sa fille, Setor Hammond est grand. Du haut de son mètre quatre-vingt cinq, il regarde Rafa sans animosité, mais avec une certaine curiosité. Ses yeux vert perçants ne manquant pas de remarquer que sa fille ne semble pas tout à fait à son aise.

- Oh si, bien sûr, je te présente Rafael O’Riordan, il joue avec Shanning Higgins pour les Californian Lion’s. Il a fait ses études à Poudlard et comme il est de passage, je me suis dis que j'allais lui vanter les qualités de nos balais.

A l’instant où elle déblatère son mensonge, Robin s’en mord les doigts. Elle déteste mentir. Ce n’est pas son fond de commerce et ce n’est pas fait pour elle. Vis à vis de Rafa, c’est insultant et ça provoque des situations ridicules où les mensonges s’empilent les uns aux autres, si bien qu’on ne sait finalement plus s’en dépêtrer. Pourtant, prise de panique, la jeune femme n’a pas su faire autrement. Son instinct, à raison, lui dit que son père ne serait pas du tout heureux de savoir que O’Riordan est son petit ami. Egoïstement, elle ne veut pas faire d’histoire et, pour une fois, le courage des Poufsouffles lui manque. Croit-il vraiment à son mensonge ? Elle ne saurait pas le dire, mais une chose est sûre, elle n’ose pas tourner vers la tête vers Rafael.

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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeMer 18 Aoû - 22:43

Y a de la rumba dans l'airRobin & Rafael

Le léger désaccord de leur dernière entrevue semble bel et bien appartenir au passé, songe Rafael en marchant à côté de Robin. Les sourires sont revenus, les plaisanteries aussi. Le jeune homme ne commente pas sa prétendue allergie au romantisme ; ce n’est ni vrai, ni faux. La réalité est qu’il ignorait, jusque-là, l’existence même de la notion de romantisme. Avant Robin, il ne s’est jamais vraiment senti concerné par les ronds-de-jambes du genre bouquets de fleurs, petites promenades en amoureux et cadeaux jolis. Les filles qu’il a côtoyées jusqu’alors sont toutes sorties du même moule, et il ne faut pas être un expert pour comprendre que ce moule n’est pas celui de la jeune sorcière. Et puis, de toute façon, il n’y a qu’avec elle que Rafa a envie de sacrifier à ces traditions un peu ridicules, parce qu’il se sent bien avec elle, parce qu’il aime la voir sourire, parce qu’elle mérite mieux que ses habituelles conquêtes. Sans qu’il sache le formuler ou l’analyser, il lui semble évident que les choses doivent être différentes avec elle. Être amoureux est une terra incognita pour lui, il l’explore davantage avec son instinct qu’avec sa raison, mais il sait qu’il est dans le vrai en accordant à Robin plus d’égards qu’il n’en a jamais eus avec aucune autre.

Il se marre sans retenue, en revanche, lorsque le gobelin annonce la somme qu’il va remettre à Robin et qu’elle lui demande si ce n’est pas dangereux de se promener avec autant d’argent. Si tu savais… Il se contente de secouer la tête et d’assurer :
“Oh, non, tu ne crains rien. Les voyous, j’en fais mon affaire”. Il saura la défendre, si besoin, mais il doute fort que quiconque s’en prenne à elle tant qu’elle sera à son bras. Son air revêche a de quoi décourager les importuns, et si un pickpocket inconscient venait à la choisir pour cible, il a assez pratiqué le métier pour le voir venir. Évidemment, elle n’a pas besoin de savoir tout ça - ni de savoir que sous sa veste, il porte une arme sans laquelle il a l’impression, selon la formule du patron, de se balader à poil.

Plus que quelques pas avant de changer de côté, mais c’est encore trop. Une voix d’homme interpelle Robin, et Rafa voit la jeune femme se décomposer en direct. Son père ? Eh bien, voilà une belle occasion de faire connaissance, non ? Après tout, elle voulait bien lui présenter son flic d’oncle, pourquoi pas son paternel ? Mais apparemment, ce n’est pas à l’ordre du jour. Elle se lance dans une explication besogneuse selon laquelle Rafa serait un joueur de Quidditch californien. Pas chien, il décide de jouer le jeu, pour ne pas mettre sa compagne dans l’embarras, et tend familièrement la main à Setor Hammond (les Américains sont connus pour leurs manières décontractées, après tout) :


-Je suis très honoré, monsieur. Nous avons étudié tous les deux à Poufsouffle, votre fille et moi.

Hammond lui rend sa poignée de mains, non sans le gratifier d’un regard circonspect, de la tête aux pieds. Il semble intrigué par le bouquet de fleurs de Robin, mais il ne fait pas de commentaires ; cependant, il a l’air passablement contrarié lorsqu’il annonce aux deux jeunes gens qu’à son grand regret, il ne peut rester plus longtemps avec eux. Rafael le regarde s’éloigner, et, lorsque Hammond père a disparu dans la foule, il se tourne vers la jeune femme, les bras croisés, le visage fermé, pour lancer avec mauvaise humeur :

-J'ai pas voulu faire de scandale, mais j'aimerais bien avoir une explication. Alors, je peux savoir à quoi ça rime, cette comédie ?


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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeSam 21 Aoû - 22:54

❝Rafa & Robin ❞Y a de la rumba dans l'airComment les choses peuvent-elles changer aussi vite en l’espace de cinq minutes ? Impossible à dire mais, alors qu’ils passaient un moment, la gêne de leur précédent rendez-vous oubliée, il a suffit d’une note discordante pour tout modifer. Le son de la voix de son père, pour la première fois de sa vie, l’angoisse. Prise d’une panique qui ne lui ressemble pas, son esprit devient blanc. Incapable de réflechir correctement, elle saisit la première solution à sa portée. La mauvaise dira-t-on au détail près que, dans cette situation, il n’y en a pas de bonne.

Alors qu’elle se retourne enfin et tente, tant bien que mal, d’afficher un sourire naturel sur son visage, elle se lance dans une explication qui ne convainc personne. Tout le long, elle ose à peine regarder son compagnon, bien consciente de l’embarras dans lequel elle les met tous les deux. Néanmoins, devant l’impossibilité de parler franchement, elle tient son mensonge du mieux qu’elle peut sachant pertinement que son père ne manquera pas de la questionner à son retour.

Sans vraiment savoir pourquoi, l’idée l’angoisse et elle sent son estomac se tordre. L’agitation la gagne à mesure qu’elle songe à la soirée à venir. La jeune femme, de sa vie, n’a jamais eu de conflit ouvert avec son père à qui elle porte une grande affection. Or, depuis l’affaire avec Rudolf, lui qui lui avait toujours laissé une liberté totale s’est mis à surveiller plus attentivement ses fréquentations, ses sorties et ses occupations en général procurant à sa fille un certain sentiment d’anxiété qu’elle s’est efforcé de mettre de côté. Mise en situation de stress, Robin n’est pas idiote, elle se doute de ce qui se cache sous cette attention malvenue. Alors quand il annonce à regret qu’il ne pourra pas passer plus de temps avec eux, Robin ne peut pas faire plus que murmurer :

- Quel dommage, on se voit ce soir.

Elle soupire de soulagement quand il a enfin tourné le dos, mais elle sait que son calvaire n’est pas fini. Il y a Rafa à ses côtés qui semble plus que indigné. Que dire pour sa défense ? L’exercice était offensant pour le jeune homme et elle le conçoit parfaitement. Néanmoins, tout ne partait pas d’une mauvaise intention. Dans sa panique, Robin a envisagé l’idée qu’il puisse ne pas vouloir être présenté comme son petit ami, ses insécurités de leur dernier rendez-vous surgissant au pire moment. Et juste pour ça, elle se déteste.

- Je sais, je sais, tente-t-elle de temporiser. Viens ne restons pas en rue s’il te plaît !

Ils vont se disputer ou en tout cas avoir une discussion fort peu plaisante. Elle le voit à l’air de l’irlandais. Il affiche une mine peu amicale. Elle ne l’a jamais vu avoir ce genre d’attitude avec elle et s’ils doivent discuter, elle préférait que ça soit dans un endroit moins public qu’en plein milieu du Chemin de Traverse. L’endroit le plus proche, c’est l’éternel Chaudron Baveur. Lorsqu’elle pénètre dans l’endroit, elle repère Tom, un ami de son père. Il y a du monde, mais ça ne l’empêche pas de se faire remarquer et de crier au-dessus de deux bières.

- Tom, un endroit tranquille ?

- Le petit salon dans le fond est libre.
- Deux pur feux, s’il te plaît

Sans attendre de réponse, elle entraîne Rafa à sa suite et ce n’est que lorsque la porte se referme sur eux qu’elle se tourne enfin vers le jeune homme. Il ne semble pas avoir décoloré d’un iota. Sans s’en rendre compte, elle se mord la lèvre. Elle voudrait prendre sa main, mais il a l’air tellement contrarié qu’elle n’ose pas vraiment. Finalement, d’une petite voix, elle s’explique :

- Ecoute, je ne voulais pas te vexer. Vraiment. Je me rends bien compte que ce n’était pas l’idéal, mais j’ai paniqué.

Elle attend un commentaire de sa part, une réaction, mais son expression ne change pas, il semble distant et c’est peut-être ce qui l’alarme le plus. La porte s’ouvre, laissant passer un serveur avec leur boisson. En grand professionnel, il sent que l’ambiance n’est pas au beau fixe si bien qu’il pose les boissons sur la table et s’en va sans demander son reste, laissant les deux amoureux à leur dispute. Sans même toucher à sa boisson, Robin continue :

- Je ne savais pas si tu voulais que je te présente mon père. Je veux dire, je ne sais même pas si je peux dire que tu es mon petit ami et puis honnêtement, je crois qu’il ne l’aurait pas bien pris. Et je voulais vraiment que cette soirée se passe bien.

Instinctivement, elle a compris ou plutôt se doute que Rafa n’a pas une grande estime du monde sorcier et qu’il a souffert en tant que né-moldu. Maladroitement, elle complète :

- Pas parce que c’est toi ou que tu es né-moldu. Je crois qu’il prendrait mal que n’importe qui s’approche de moi. Je suis sa cadette et … Enfin, je sais, ça doit te paraître faible comme explication. Je suis désolée, je ne voulais vraiment pas te blesser.

Elle fait un geste pour le toucher, hésitante, ne sachant pas trop s’il va la repousser ou non :

- Dis quelque chose. S’il te plaît ?


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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeMar 24 Aoû - 16:01

Y a de la rumba dans l'airRobin & Rafael

“Tu sais quoi ? On est des bons à rien. Le monde ne veut plus de nous.” C’est un Finn Callahan sombre et passablement ivre qui avait asséné cette déclaration à son second, un soir de blues au Cohan. Ce à quoi Rafa, toujours pessimiste, avait répliqué : “Le monde n’a jamais voulu de nous, patron”.

L’impression, tenace, détestable, le suit depuis son enfance. Tout môme, dans son quartier à Dublin, les parents de ses copains le regardaient de travers ; il était ce gamin effronté, un peu voleur, un peu malappris, et surtout à l’origine de phénomènes étranges. Demandez à l’épicier qu’on avait retrouvé pendu à sa devanture par le fond de son pantalon, tiens ! Il était formel, c’était ce garnement d’O’Riordan qui avait fait le coup. À Poudlard, parmi ceux qui auraient dû être ses semblables, il n’y avait guère eu d’amélioration. Trop sorcier pour les moldus, trop moldu pour les sorciers ; aucun monde ne le reconnaissait pour sien. Et la voie qu’il a suivie, après ses études, a fini de faire de Rafael un indésirable. Pour le coup, c’est sa faute  s’il a choisi de rompre avec sa famille et de faire carrière dans la pègre ; aucun regret, mais toujours cette certitude qu’il n’a pas vraiment sa place dans le monde.

Avec Robin, les choses avaient commencé à changer. Être amoureux, et être aimé - du moins se croire aimé… L’expérience était inédite. Rafael s’interroge, parfois. Son peu de confiance dans l’humanité le rattrape, le rend inquiet. Robin peut-elle faire semblant de l’aimer ? Ses yeux brillent tellement lorsqu’elle le regarde… Il a fini par y croire. Elle ne peut pas simuler à ce point l’affection qu’elle lui porte, et de toute façon, elle n’a aucune raison de le faire. Sans compter que ça ne lui ressemblerait pas. Ils sont sortis du même moule, de la noble maison Poufsouffle où la dissimulation n’a pas sa place. Alors c’est sûr ; si elle lui sourit, si elle serre sa main, si elle lui dit qu’elle veut le revoir, c’est qu’elle l’aime.

Et voilà que tout vole en éclats, l’espace de quelques secondes. Devant son père, elle semble mal à l’aise, embarrassée d’être vue en compagnie d’un jeune homme dont même un aveugle comprendrait qu’il est davantage qu’un ami. C’est le grand retour de cette certitude lancinante ; le monde n’a jamais voulu de nous, et il nous le rappelle régulièrement. Pour Rafa, être présenté comme une vague connaissance est une véritable gifle. Les lèvres crispées, le visage fermé, il suit sa compagne jusqu’au Chaudron Baveur ; Tom, le barman, commence à bien connaître ce petit couple, et il leur adresse son habituel sourire avant de comprendre qu’il y a de l’orage dans l’air. Le sourire s’efface tandis qu’il leur indique un petit salon privé où ils pourront s’expliquer au calme, loin des oreilles indiscrètes.

Rafael demeure silencieux, l’esprit bouillonnant d’idées toutes plus déplaisantes les unes que les autres. Alors tout ce qu’elle a pu lui dire, c’était juste des mots ? Finalement, elle a honte de lui, assez pour mentir à son propre père quant à la nature de leur relation. Ça valait bien le coup de lui jurer que le monde sorcier était plus ouvert qu’il ne le croyait… Les explications de Robin achèvent de mettre O’Riordan en rage. Non, bien sûr, ça n’a rien à voir avec le fait qu’il soit né-moldu. La bonne blague.


-C’est bon, pas la peine de te fatiguer, j’ai compris, finit-il par lâcher.

Sa voix sonne curieusement, un mélange de colère et de tristesse, un ton qu’il ne s’est jamais entendu. Se foutre en rogne, ça, il connaît, mais cette espèce de lassitude… Même pas envie de s’engueuler avec elle. Il veut juste repasser côté moldu - son côté - et aller retrouver les siens, cette famille bancale qui a bien voulu de lui, elle.


-Soit t’as honte d’être vue avec un sang-de-bourbe, soit ton père est effectivement un givré qui ne supporte pas qu’on s’approche de toi. Dans les deux cas, ça me semble clair. Y a pas tellement de place pour moi dans tout ça.

Même la rage a disparu, à présent. Il ne reste plus que l’amertume et cette intense fatigue. Rafael s’allume une cigarette, rompant avec son habitude de ne pas fumer en présence de Robin, puis déclare en se dirigeant vers la porte :

-Je suppose que le mieux est que je retourne d’où je viens. Merci pour les bons moments.

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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeMar 24 Aoû - 21:51

❝Rafa & Robin ❞Y a de la rumba dans l'airParler ne lui a jamais autant semblé être un calvaire. C’est comme si chaque mot sortant de sa bouche était soudainement pris et remanié pour donner un autre sens à ses phrases. Plus elle parle, moins il y a de réactions chez Rafael et ça l’effraie. Il y a comme une absence d’émotions sur son visage. Un peu comme si elle n’arrivait pas à lui parler, comme s’ils avaient perdu la connexion qu’il y a entre eux depuis leur reprise de contact. Une pensée désagréable qui la fait paniquer et la rend maladroite.

Quand elle se tait enfin, Robin se rend compte qu’elle n’a rien arrangé. Incapable d’expliquer simplement une situation compliquée, elle a dit tout ce qu’il ne fallait pas dire. Mais que peut-elle dire ? En face d’elle, elle a affaire à une statue de marbre. Et encore, elle en a connu à Poudlard avec plus de répondant que O’Riordan en cet instant. Pour communiquer, il faut encore que la personne en face de vous daigne le faire, or son compagnon n’a pas l’air enclin à parler.

Sa réaction ne rate pas, quand Robin, à bout, lui demande de dire quelque chose. Loin de prendre la main tendue, il l’ignore, clos le débat avant même de le commencer. La jeune femme proteste, incapable de se taire.

- Non, tu n’as rien compris. Je sais que j’ai merdé et je m' excuse, mais ne va pas …

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase. Sa voix se coupe net sous l’effet de l’insulte et elle devient rouge, pas tant de honte que de colère. Robbie à des défauts, elle ne le nie pas, mais jamais elle n’a fait de distinction de sang et elle a toujours méprisé ceux qui choisissent leur fréquentation en se basant sur les situations à la naissance.

- Je refuse que tu penses ça ! Je refuse que tu parles de toi comme ça, commente-t-elle avec chaleur. Tu sais très bien que je n’ai jamais souscrit à ce genre d’idéologie et ce n’est pas maintenant que je le ferai. Tu penses vraiment que j’aurais passé autant de temps avec toi si c’était le cas ?

Le rouge revient? Gênée, elle n’ose pas lui dire plus clairement qu’elle ne l’aurait jamais laissé fricoter avec elle de la sorte si elle l’avait pensé. Pour Rafael, habitué à des frasques bien plus élaborées que les leurs, ce n’est probablement rien. Pour Robin qui n’a jamais été intime avec un homme, ça vaut pourtant quelque chose, mais elle est bien incapable de le formuler.

Par contre, elle n’apprécie que peu l’attaque contre son père. Sa fierté familiale en prend un coup et elle ne se voit pas ne pas riposter. Il est protecteur ? Et alors ? Pas plus que n’importe quel père sorcier. Si elle est assez fine pour comprendre qu’il y a une différence culturelle entre eux, elle estime que Rafa l’est tout autant. Prétendre que ça n’existe pas, c’est faire preuve de mauvaise foi.

- Tu l’as vu cinq minutes et tu te permets déjà de porter un jugement ? Qui te dit que tu ne ferais pas pareil si tu avais des enfants ? Et puis, tu sais très bien que les sorciers sont bien plus vieux jeu que les moldus. Tu devais bien te douter que les choses ne se faisaient pas aussi facilement que ça. Ce n’est pas comme si tu n’avais jamais vécu ici !

Le ton monte. Pas beaucoup, Robin n’est pas de celles qui hurlent et qui crient pour se faire entendre. Piquer des crises ? Ce n’est pas son genre. Par contre, son éternel sourire a disparu et si ses yeux brillent encore, c’est parce que la colère l’anime. Quand il fait mine de partir, elle voit rouge, encore une fois. Sa main attrape la sienne pour le retenir.

- Alors c’est comme ça ? Je ne vaux pas plus qu’un poste dans l’équipe de Quidditch ? Dès que ça devient un peu dur, tu t’en vas ?

Elle regarde sa cigarette se consumer avec rage. Son attitude la blesse. Tellement qu’elle n’ose pas trop y faire attention de peur d’être engloutie. A la place, elle attaque parce qu’elle refuse de s’avouer vaincue aussi vite. Sans le vouloir, un peu d'amertume ressort et elle lance :

- Et puis tu es mal placé pour parler de honte. Rappelle-moi un peu qui n’a pas voulu que je vienne le voir à la sortie du travail ? Tu me prends pour une idiote ? Dès que je te demande des détails sur ton travail ou ta vie personnelle, tu souris, tu esquives et tu m’embrasses pour passer à autre chose. C’est toi qui as honte de moi parce que je suis une sorcière. Une petite aventure exotique avant de retourner dans ton monde. C’est très bien tant que personne n’est au courant !

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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeMar 24 Aoû - 22:53

Y a de la rumba dans l'airRobin & Rafael

L’amour, c’est quand même le meilleur réservoir à emmerdements du monde. Phrase prononcée, Rafa s’en souvient bien, par une Florence philosophe, un soir qu’ils arbitraient tous les deux un énième combat entre Finn et Eve. Le second s’était contenté d’approuver, sans vraiment savoir de quoi elle parlait. Apparemment, elle avait des raisons de dire ça. Difficile d’imaginer Florence amoureuse, elle qui sait parler avec tant de distance des bonshommes et de leur inconsistance.

Ce soir, Rafael comprend enfin ce que voulait dire Florence. Quelle idée a-t-il eue de tomber amoureux de Robin, comme un idiot ? Evidemment, on ne choisit pas. On ne peut pas vraiment se raisonner, quand ça vous tombe dessus. Mais une sorcière, bordel ! C’était une sacrée connerie. Il aurait dû savoir que ça ne pouvait pas marcher. Il y a trop de différences entre eux. L’huile ne se mélange jamais à l’eau, même en insistant. On peut s’en attrister, mais ça ne sert à rien. L’erreur, c’est d’essayer, de se dire qu’on va réussir là où tout le monde a échoué. Le fiasco, finalement, était prévisible. Il est sans doute mieux que tout vole en éclats maintenant, au tout début de l’histoire. Ça fait moins mal, probablement.

Rafa ne comprend pas pourquoi Robin l’empêche de partir ; le contact de sa main, d’ordinaire si agréable, agit sur lui comme une brûlure. La rage revient ; il s’éloigne, plus nerveux qu’un fauve en cage, indigné par les propos de la jeune femme. Bon, elle veut qu’on s’engueule, apparemment. Engueulons-nous donc. Brisons avec frénésie ce qui pourrait encore tenir debout. C’est d’une voix étrangement calme - et d’autant plus inquiétante - qu’il réplique :


-C’est drôle, je me disais la même chose à ton sujet. Tu me fais penser à ces petites bourgeoises qui s’encanaillent avec un garçon du peuple, pour le frisson… Et puis dès que la famille fait mine de taper sur la table, elles retournent se marier avec quelqu’un de convenable, parce que quand même, ma chère, faut pas déconner.

Il écrase sa cigarette avec application, comme pour se venger sur le mégot de ce qui arrive, tout en poursuivant :

-Tu ne peux pas me présenter à ton père comme ton petit ami parce que tu es sa cadette et qu’il ne supporterait pas que quelqu’un s’approche de toi, très bien. Et ton ami Avery ? Lui aussi, tu es sa cadette ? “Alors voilà Rafael, on était à l’école ensemble”. Ça te semble complet comme présentation ? Moi, j’ai plutôt l’impression d’être un secret honteux pour toi. Je ne veux pas t’imposer ça plus longtemps.

Se laissant tomber sur une des banquettes, il se prend la tête dans les mains. Bordel, qu’est-ce que ça fait mal ! Il comprend, tout à coup, les moments de désespoir du patron, et se reproche mentalement de l’avoir jugé aussi sévèrement.

-Je n’ai rien compris, très bien. Je suis un crétin. Mais toi, tu mélanges tout. Je n’ai pas envie de parler de mon travail, pour des raisons qui m’appartiennent, et toi tu vas t’imaginer que c’est parce que j’ai honte de toi ? Si j’avais honte, c’est de toi que je n’aurais pas envie de parler. Et c’est pas vraiment le cas. Mon patron en peut plus d’entendre parler de toi. Il sait tout de toi, la couleur de tes yeux, ta façon de rire, tout. C’est de la honte, ça ?

Il se relève, bien décidé, cette fois, à quitter la pièce. Pas avant, cependant, d’avoir apporté une dernière précision, d’une voix glaciale :

-Et pour ta comparaison avec le poste dans l’équipe de Quidditch, sache que c’est tout bonnement méprisable. Quand on ne sait pas, on la ferme.

Le coup l’a atteint en plein cœur et a réveillé, avec ses mauvais souvenirs, sa haine du monde sorcier. Une part de lui a envie de hurler à la face de Robin ce qu’il a vécu, de lui faire comprendre que ce n’était pas “un peu dur”, mais ce n’est pas le moment. Elle dirait probablement qu’il en rajoute, qu’il veut lui inspirer de la pitié… Alors il garde le silence, blessé par le sous-entendu qui finit de le convaincre qu’il vaut mieux que l’histoire s’arrête là.

-Sur ce, bonjour chez toi, lâche-t-il en passant la porte sans un regard en arrière.


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Message#Sujet: Re: Y a de la rumba dans l'air || Robin   Y a de la rumba dans l'air || Robin Icon_minitimeMer 25 Aoû - 0:03

❝Rafa & Robin ❞Y a de la rumba dans l'airDes commentaires méchants et mesquins ? Ce n’est pas la première fois que Robin en reçoit et ça ne sera pas la dernière. On peut être aussi amical qu’on veut, on n’arrive jamais à faire totalement l’unanimité. Quelque chose que la jeune femme a toujours parfaitement compris et qu’elle assume sans se poser de questions. Par contre, c’est la première fois que ce genre de remarque lui vient de quelqu’un auquel elle tient. Malgré tout ce que Rafael semble penser d’elle en ce moment - en témoigne le regard furieux qu’il lui lance “ elle l’aime. Elle le réalise alors qu’il refuse qu’elle le touche, retirant sa main avec une certaine violence. Il n’y a plus rien de l’homme qui la regardait avec affection il y a seulement une heure, juste un mur froid qui ne cherche qu’à la blesser.

- Pour le frisson, s’entend-elle répéter incrédule.

Elle passe une main nerveuse dans ses cheveux et, incapable de rester en place, fait les cent pas tout en répliquant :

- Parce que c’est toute l’estime que tu as de moi ? Tu crois vraiment que je suis avec toi pour les sensations ? C’est ridicule, j’aurais pu le faire bien avant si ce n’était que ça !

Puisque tous les abcès doivent être crevé, elle ajoute, sans la moindre gêne :

- Déjà quand j’étais à Poudlard, je ne voyais que toi, tu le sais bien. Je n’ai jamais été douée pour cacher ce que je pensais. Alors n’essaie pas de me faire croire que maintenant tu penses que je jouais la comédie. C’est ce que tu as envie de croire parce que tu es vexé et que tu refuses de prendre mes excuses pour ce qu’elles sont : des excuses et pas une façon de couvrir une quelconque honte à ton égard.

Elle pourrait tout aussi bien hurler dans l’oreille d’un sourd, elle obtiendrait le même effet. L’irlandais ne semble pas disposé à l’écouter et les reproches fusent plus vite qu’elle ne peut les encaisser. La façon dont elle l’a présenté à Thorn ? Que voulait-il qu’elle dise d’autre ? Furieuse, elle crache :

- Mais qu’est-ce que tu voulais que je lui dise enfin ? On s’était mis d’accord pour être discret dans le monde sorcier. Ce n’était pas juste pour t’emmerder ! J'allais te présenter comme mon petit ami alors qu’on en était à notre troisième rendez-vous et que je ne savais même pas si tu l’étais ? Thorn, c’est comme si c’était ma famille. On ne présente pas son petit-ami à sa famille à moins d’avoir l’intention de se marier. Tu comptais m’épouser dans les deux mois peut-être ? Il fallait le dire !

Le sarcasme ne lui va pas au teint. Ce n’est pas son mode de communication habituel, mais pour l’occasion, il est la seule arme que la jeune femme a à sa disposition. C’est dire son désespoir, mais elle ne s’y trompe pas, cette conversation ne mène nulle part si ce n’est sur la fin. Ce constat lui serre le cœur et les larmes lui montent aux yeux. Elle les refoule courageusement, bien décidé à ne pas pleurer même si l’envie ne manque pas.

C’est comme si chaque mots prononcés les éloignait l’un de l’autre. Quand il lui dit qu’il ne parlait que d’elle à son patron, au lieu de lui faire plaisir, cette déclaration la fait douter. Et s’il mentait ? Après tout, il en avait des reproches sur le cœur, des choses qu’il ne lui disait pas. A présent que tout ressort, Robin se demande bien ce qu’elle peut encore croire. Alors quand Rafa s’effondre, elle ne fait pas un geste. Pas cette fois-ci. Elle n’arrive pas à tendre la main simplement parce qu’elle aussi est à deux doigts de s'effondrer.

Dans cette dispute qui prend des allures de drame, ni l’un ni l’autre n’est à son avantage et les remarques injustes fusent, réveillant les vieilles blessures. La réponse de Rafa est à la hauteur du coup que Robin lui porte. Elle reçoit ses mots en pleine figure et cette fois-ci, devant la froideur dont il fait preuve, elle n’attend pas qu’il soit sorti pour fondre en larmes.

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