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#Sujet: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Sam 20 Mar - 21:08
❝ Rafa & Eve ❞Choisir entre la peste et le choléra- Alors, ça fait du bien deux semaines de vacances, hein ? - Veinarde, moi aussi j’aimerai bien partir. - T’es allée où ? - Ça va ? Tu as l’air toute pâle !
Après deux semaines de congé passées dans le monde moldu, Eve a finalement dû reprendre le chemin de la RITM où elle travaille. A peine arrivée dans le bâtiment, la jeune femme a du faire face aux questions de ses collègues et c’est avec aplomb qu’elle a assuré qu’elle avait passé de délicieuse vacances dans sa famille en Irlande du Nord. Elle n’a par contre convaincu personne lorsqu’elle a assuré qu’elle allait bien. Finalement, elle a admis couvrir un début de maladie et on l’a renvoyé - à son grand embarras - chez elle, tant elle n’avait pas l’air bien.
De retour chez elle, dans l’unique pièce qui lui sert d’appartement quand elle est dans le monde sorcier, Eve songe que les choses ne peuvent pas continuer comme ça. Les deux dernières semaines ont été éprouvantes à tous les niveaux, la jeune femme se sent fatiguée, inquiète, mais surtout perdue. Comment en est-elle arrivée là ? Quand est-ce que tout a dérapé ? Le seul mot qui lui vient à l’esprit, c’est Finn.
Depuis que le mafieux est rentré dans sa vie, plus rien ne va. Les choses sont imprévisibles, chaotiques, mal organisée et la jeune femme vit un ascenseur émotionnel qu’elle ne sait pas vraiment gérer. C’est que tout ça est neuf pour elle. Presque dix ans de solitude ont transformé l'adolescente sociale en une jeune femme méfiante. La vie sans Finn était certes solitaire, souvent morne, mais au moins, elle se tenait à son but et ce, sans surprises.
Vu les conséquences de cette relation, peut-être la solitude était-elle pour un mieux, pense-t-elle alors qu’elle se dirige à pied vers le Cohan. C’est une belle journée de juin, une de celles qui remplit Hyde Park de famille ou d’étudiants venus profiter du court été anglais. Alors que l’année scolaire prend fin, il y a comme une espèce d’allégresse dans l’air que la rousse est bien loin de partager.
Il faut dire qu’elle a l’esprit occupé depuis quelques jours et qu’elle a passé deux nuits sans sommeil. Elle a hésité, changé d’avis toutes les demi-heures, mais finalement, c’est son retour au travail qui lui a ouvert les yeux : non, elle n’est pas capable de le faire. Cette certitude est désormais ancrée en elle et, quoique qu’elle redoute l’opération qu’elle devra subir, Eve est au moins soulagée d’avoir pris sa décision.
Slim n’est même pas surpris de la voir, mais en réalité, Eve doute qu’il y ait grand chose qui puisse surprendre l’armoire à glace qui fait office de videur. Il lui offre son salut habituel et la laisse passer dans le bar. Eve descend les escaliers pour constater qu’il y a bien plus de monde que la dernière fois où elle est venue. On est jeudi soir et l’approche du week-end semble motiver les foules. Dans le fond jeudi, n’est-ce pas un peu vendredi aussi ?
Il y a du monde au bar, mais voyant arriver Eve, s’est Liam qui délaisse ses clients pour la saluer d’un “patronne” un peu trop sonore au goût de la jeune femme. C’est que le patron est insupportable dernièrement et même s’il semble s’être un peu repris depuis l’histoire du boucher, les hommes en viennent à espérer que Eve lui pardonnera vite pour qu’il puisse redevenir celui qu’ils connaissent.
- Finn est là ? C’est urgent, crie-t-elle pour couvrir le bruit.
Liam lui fait un signe négatif de la tête, mais indique que son second est présent dans le bureau à l’étage. Eve pousse un soupir, mais le remercie avant de monter la volée d’escalier qui mène au bureau du mafieux. Quand elle arrive sur le palier, il y a de légères perles de sueurs visible sur son front qui ne sont pas dues à la chaleur. Elle toque à la porte et sans vraiment attendre l’ouvre :
#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Lun 22 Mar - 16:00
Choisir entre la peste et le choléraEve & Rafa
Une fois n’est pas coutume, c’est Rafa qui occupe le bureau du patron, au Cohan. Le départ pour les Etats-Unis est imminent, et Callahan a chargé son second de régler les derniers détails avant de quitter son territoire. Le gros de la troupe va rester sur place ; les affaires doivent continuer de tourner normalement, ce qui suppose de laisser à chacun les instructions les plus précises possible. C’est ce à quoi s’emploie un O’Riordan dont l’humeur de chien dissuade tout un chacun de venir le chatouiller. Quand il n’a pas son quota de sommeil, il devient vite imbuvable, et avec ce départ pour les States, ça fait plusieurs jours qu’il croule sous le boulot. Finn s’occupe de régler quelques questions sur le terrain, et il a suggéré à son second d’investir le saint des saints, son bureau, où sont conservés les documents essentiels. Depuis trente-six heures, Rafa n’a guère quitté la pièce ; il a fini par s’endormir sur ses comptes, et s’est réveillé vers sept heures en gueulant pour qu’on lui apporte du café fort et des cigarettes.
Vers deux heures de l’après-midi, inquiet de n’avoir aucun signe de vie, Liam lui a prudemment monté une portion de fish and chips avec une pinte de bière ; le tout tiédit sur un coin du bureau, car Rafa est trop occupé pour penser à manger. Il faut que tout soit prêt pour ce soir, dernier carat ; la fine équipe embarque demain, et alors il sera trop tard pour corriger d’éventuels oublis. Rafa cravache donc tant qu’il peut ; il aura tout le temps de manger une fois qu’ils seront à Los Angeles. Et de dormir, aussi - c’est du moins ce qu’il espère, alors qu’un long bâillement lui met les larmes aux yeux.
Il s’interrompt dans son travail, le temps d’allumer ce qui doit être sa millième cigarette de la journée, et d’aller ouvrir la fenêtre car lui-même commence à trouver l’ambiance irrespirable. Il s’étire, se rassoit, secoué par un nouveau bâillement, et juste comme il envisage d’aller gueuler dans l’escalier pour qu’on lui apporte du café, la porte s’ouvre. Il va pour râler sur l’importun - il avait interdit qu’on le dérange, oui ou non ? - mais en reconnaissant sa visiteuse, seul un profond soupir franchit ses lèvres. -Si j’ai cinq minutes ? Je pense bien, que je les ai, pour un pareil miracle ! Je croyais que Mâme Talbot avait oublié mon existence.
Il se lève, ouvre la porte du bureau, lance un “Liam ! café !”tonitruant et revient face à Eve.
-Heureusement que tu devais m’écrire, hein ? Y a pas, t’es vraiment une personne de parole. Bref. Vas-y, je t’écoute, raconte-moi un peu ce qui va encore me tomber sur le coin de la gueule comme emmerdements. Liam toque timidement à la porte et vient en silence poser un plateau sur le bureau, avant de repartir en vitesse. Même pas le temps de débarrasser l’assiette de fish and chips à laquelle Rafa n’a pas touché. Le second de Callahan sert deux tasses de café, et remarque en posant l’une des deux devant Eve :
-T’as vraiment pas bonne mine, Talbot. Tiens, bois, et crache-moi ta pastille.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Lun 22 Mar - 17:58
❝ Rafa & Eve ❞Choisir entre la peste et le choléraEn ouvrant la porte, Eve ne s’attend pas à trouver un Rafa des grands jours. Elle n’est pas naïve, et le second lui a répété assez souvent, ses actions ont des conséquences directes sur la vie des hommes de Callahan. Or, le dit Irlandais ne doit pas être l’homme le plus agréable à fréquenter en ce moment. La jeune femme en est presque désolée, dans le fond, son but n’est pas d’impacter la vie des autres. Elle tente déjà de vivre la sienne avec le minimum de pertes et fracas - un échec cuisant jusqu’à ce jour - elle n’a pas le temps de s’inquiéter de l’impact qu’elle pourrait avoir sur celle des autres. Evidemment, pour Rafa, ça ne change rien. C’est quand même lui qui se farcit les crises de colère, de tristesse et les lubies d’un Finn déjà pas toujours facile à gérer lorsqu’il est de bonne humeur.
En réalité, Eve spécule, mais elle ne sait pas vraiment dans quel état est le mafieux. Lorsqu’elle est partie en claquant la porte du Cohan après avoir découvert l’existence de Xena, il n’était pas difficile de deviner que Finn était de très mauvaise humeur, voire déprimé, mais maintenant ? Elle n’en a aucune idée. Depuis l’annonce de sa grossesse, ils n’ont plus communiqué. Finn l’a laissée en paix pour qu’elle puisse réfléchir. Une démarche à laquelle il ne l’a pas habitué. Si elle s’est d’abord sentie soulagée de ne pas devoir faire face à un amas de lettres, Eve finit par se demander si tout ça n’était pas des paroles en l’air et si dans le fond, partir aux USA ne l’arrange pas plus que prévu.
Inquiète, elle est plus émotionnelle que d’habitude et elle ne cesse de se faire des scénarios dans sa tête. Eve a beau savoir que rien de tout ça ne repose sur des informations concrètes, elle a tout de même à moitié réussi à se persuader que Finn se débine. A ce stade, ça l’arrange également puisque ça la conforte dans sa décision de ne pas garder l’enfant même si elle évite de penser à l’opération que ça implique.
Maintenant que sa décision est prise, il faut qu’elle en parle, qu’elle l’acte avant que la peur ne prenne le dessus et qu’elle ne change d’avis. Sa contrariété de ne pas avoir trouver Finn la pousse à aller trouver la personne qui lui sert d’ombre, c’est-à-dire Rafa. L’accueil a beau ne pas être des plus chaleureux, tant pis, il faut qu’elle parle et tant pis si Rafa, probablement pour la dernière fois, ramasse les pots cassés.
- Pas la peine de faire cette tête-là, répond-elle en levant les yeux au ciel.
Le temps qu’il hurle après du café, elle s’installe dans un fauteuil en face du bureau. Il faut qu’elle se pose tant elle se sent nerveuse. Elle écoute les reproches du second sans protester. Liam entre et sort avec la rapidité de celui qui sait qu’il n’a pas intérêt à traîner dans les pattes de ses supérieurs et Eve se saisit de la tasse de café qu’on lui tend. Elle la hume et sent bien que son estomac protestera si elle l’avale, alors elle choisit de la poser à côté d’elle. Calmement elle s’adresse à Rafael :
- Je t’avais dis que je t’écrirais si ça allait bien, t’as rien reçu, c’est que ça n’allait pas.
Pas besoin d’être Sherlock pour le deviner, mais Eve n’est pas juste. Un petit mot pour prévenir Rafa, ça n’aurait pas été du luxe. S’ils ne sont pas vraiment amis, ils sont bien plus que des connaissances et la jeune femme sent bien qu’elle est un peu en tort. Sans vraiment regarder l’irlandais, elle ajoute :
- De toute façon, je n’aurais pas su quoi t’écrire, il fallait que je parle à Finn avant.
Elle ne lui doit rien pourtant et vu la façon dont ils se sont quittés au Cohan, elle aurait pu s’épargner la démarche. Pourtant, ça ne lui semblait pas juste de ne pas le faire. Tout comme elle aurait préféré annoncer sa décision directement au mafieux plutôt que par le prisme de son second, mais désormais le temps presse et elle sent bien que si elle ne le fait pas aujourd’hui, elle ne le fera jamais.
- Je pensais que tu serais déjà au courant honnêtement. Il te dit tout. Elle lève les yeux pour regarder Rafa et quelques larmes qu’elle retient s’y accumulent quand elle annonce : Tu avais raison, je suis enceinte …
#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Mer 24 Mar - 11:05
Choisir entre la peste et le choléraEve & Rafa
Jamais à court d’une vacherie, Finn Callahan dit parfois à son second qu’il aboie et qu’il grogne encore plus que Shane - et, objectivement, ce n’est pas tout à fait faux. Son premier réflexe, dans bien des circonstances, est de râler, voire de montrer les dents, comme il le fait si aimablement avec Eve. On ne peut pas lui en vouloir, estime-t-il. Il s’est inquiété pour elle, parce qu’elle est partie alors qu’elle n’était clairement pas dans son assiette. Alors oui, il gueule, mais ça part d’un bon sentiment. Et puis il n’a pas assez dormi. Et il a eu la déprime du patron à gérer, aussi. Et le départ pour les States. Sans oublier les affaires courantes. Les gens se rendent compte, ou pas ? Son boulot, ce n’est pas tenir un stand de crêpes. Mais non, on le sollicite constamment, Rafa par-ci, Rafa par-là, parce qu’on s’imagine qu’il a des journées de trente-six heures, qu’il peut être sur le pont en continu, et encore il faudrait qu’il ait le sourire…
Bordel, quelle mauvaise humeur. Dans la tête de Rafa, les motifs de râler se bousculent. Il essaie de faire une pause en buvant une gorgée de café, et balaie d’un grognement la réponse d’Eve :
-Ouais, ouais, je vois le genre, réponse à tout.
Le fait est qu’elle avait effectivement promis de lui écrire si tout allait bien. D’où son inquiétude, en l’absence de lettre. Mais est-ce que c’est bien la peine de le lui rappeler ? Et d’ailleurs, ce n’est pas logique.
-C’est quand même un peu con, d’écrire si tout va bien. J’aurais préféré que tu m’appelles à l’aide que de rester sans savoir. Bref, c’est pas grave, hein.
Il pousse un profond soupir, convaincu qu’il est d’avoir raison et d’être un incompris. Cette sensation devrait s’apaiser après un bon repas et quinze heures de sommeil, mais pour l’heure, il est trop sur les nerfs, depuis le temps qu’il se nourrit exclusivement de travail, de café et de tabac. Ses mains tremblent d’ailleurs un peu alors qu’il allume une nouvelle cigarette, à cause de la fatigue et de la caféine accumulées. Il pousse son paquet vers Eve, et se laisse aller contre le dossier du fauteuil, fermant les yeux un instant avant d’entendre le nouveau cataclysme causé par le couple Talbot-Callahan.
Autant dire qu’il n’est pas déçu par la suite. Il rouvre tout net les yeux quand Eve lui apprend que, comme il en avait fait l’hypothèse en riant, elle est enceinte. Et le revoilà qui grogne :
-Tu sais, je blaguais, moi, c’était pas la peine de me prendre au sérieux.
Il se lève, cigarette au bec, pour aller se planter quelques instants devant la fenêtre. Il regarde sans la voir la cour du Cohan, avec ses fûts entreposés, et la pompe à eau sous laquelle Callahan a lavé sa gueule de bois, l’autre jour… Merde, Eve enceinte. Manquait plus que ça. Il finit par reprendre place sur son siège, en disant :
-J’ai pas vraiment vu le patron depuis plusieurs jours. Et le peu que je l’ai vu, il était vraiment bizarre. Bon, maintenant, je comprends mieux.
Comme Shane, Rafa grogne beaucoup, mais il n’est pas méchant. Il écrase sa cigarette, et contourne le bureau pour aller s’accroupir devant Eve. Dans un geste de tendresse assez rare chez lui, il prend les deux mains de la jeune femme dans les siennes, et envoie, dans le désordre, une rafale de questions : -Comment tu te sens ? Je veux dire… qu’est-ce que tu vas faire ? Je peux t’aider ? Et puis t’es toute blanche, tu veux pas manger un truc ? T’as vu un médecin ? Et… le patron… il en dit quoi ?
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Mer 24 Mar - 13:48
❝ Rafa & Eve ❞Choisir entre la peste et le choléraQuoiqu’elle ne soit pas heureuse de l’admettre, Rafa a raison. Elle aurait dû lui écrire. Assez indépendants tous les deux, un peu amochés par la vie aussi, ils ont tendance à ne pas s’attacher outre mesure. Dans le fond, peut-être cette obstination à penser qu’ils ne sont pas amis est-elle une façon de se protéger. On ne peut pas perdre ce qu’on a pas. Quoiqu’il en soit et quoiqu’ils en disent, leur comportement relève tout de même plus d’une certaine affection que d’une indifférence professionnelle. Ca explique la vague gêne d’Eve, qui sait que son argumentation ne tient pas vraiment la route.
- Ce n’est pas contre toi, répond-elle à voix basse. Je n’ai pas vraiment l’habitude d’appeler à l’aide, tu sais.
Probablement parce qu’il n’y a personne qu’elle peut appeler. C’est un travail assez solitaire qu’elle fait. Secret également. Que ça soit pendant la guerre ou maintenant, les termes ont toujours été clairs : on ne pourra probablement pas t’aider. Dans les années quarante, on leur avait fourni une pilule de cyanure qu’ils gardaient toujours sur eux. Aujourd’hui, si on ne le fait plus, l’idée reste la même. Forte de cette certitude, l’idée de crier à l’aide ne l’a pas effleurée et si elle a prévenu Finn, c’était plus par correction que dans l’attente d’une réelle aide de sa part. Comme bon nombre d’anglaise, on ne l’a pas habituée à s’étendre sur ses émotions sans compter que la grossesse reste dans les esprits, une affaire de femmes.
Sans toucher au paquet de cigarettes, elle finit par annoncer la nouvelle au second. Sa réaction ne se fait pas attendre et Eve a le choix entre prendre la mouche et rire. Finalement, c’est la seconde option qui l’emporte et nerveusement, elle éclate de rire. Les larmes coulent discrètement et elle les essuie avec un petit reniflement.
- Quand tu m’as dit que j’avais l’air d’avoir fait une mission de te rendre la vie difficile, je l’ai prise au pied de la lettre et je n’ai pas voulu te décevoir.
La journaliste est pourtant loin d’en rire, mais c’est nerveux et Eve trouve qu’elle a déjà bien assez pleuré. La jeune femme s’enfonce dans le fauteuil et ferme les yeux à son tour. Tout ça la fatigue. En réalité, toute la fatigue en ce moment. Il semble que même se lever le matin lui demande un effort surhumain. Un peu comme si elle était coincée un cauchemar dont elle ne voit pas la fin.
La geste de Rafa la fait presque sursauté, elle rouvre les yeux et presse à son tour les mains du second comme pour le remercier. Avec un sourire doux, elle répond aux questions un peu décousues qu’il lui pose.
- Je me sens mal, j’ai l’impression d’avoir la gueule de bois en permanence, comme si j'allais vomir, mais rien ne vient jamais. Je serais presque soulagée si c’était le cas. J’ai vu un médecin, il m’a confirmé que j’étais à plus ou moins trois semaines. Et je veux bien quelque chose à manger. Elle hésite, rougit presque et ajoute : Sans viande si c’est possible, je n’arrive pas à en manger en ce moment.
Ça, c’est la partie facile, mais étrangement, c’est presque facile de parler à Rafa et les mots sortent tout seul.
- Je ne vais pas le garder. J’en ai parlé avec Finn et on était d’accord pour dire qu'on n'était pas capable de faire ça. On ne saurait pas s’en occuper et puis à quoi on ressemblerait en tant que parents ? On est déjà pas capable de dialoguer en temps normal ...
Elle hausse les épaules, trop de sang sur les mains, trop jeune, trop dangereux, les arguments ne manquent pas et Rafa reste un homme pragmatique, elle est certaine qu’il a probablement en tête les mêmes arguments qu’elle.
-Il a dit que la décision me revenait, on a pas parlé depuis, mais comme j’ai pris ma décision, je me suis dis que j’allai lui dire. Je n’ai juste pas encore vraiment regardé pour les aspects pratiques on va dire.
Un moment le doute la prend :
- Il n’est pas déjà parti ? C’est quoi d’ailleurs cette histoire de partir aux Etats-Unis ?
#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Jeu 25 Mar - 11:21
Choisir entre la peste et le choléraEve & Rafa
Voilà bien une chose que Rafa n’aurait jamais imaginée : Finn Callahan en père de famille. Ils se sont tellement répété, tous les deux, qu’il ne fallait avoir aucune attache, qu’aimer les gens n’apportait que des emmerdements, qu’ils n’ont jamais envisagé de fonder une famille. Ils se plaisent à se voir comme ces héros solitaires qui ont nourri leurs rêves de jeunesse - dans le cas de Rafa, d’Artagnan et Planchet, un drôle de d’Artagnan flanqué d’un drôle de Planchet, d’ailleurs. Qui imagine d’Artagnan chargé de famille ? Constance Bonacieux enceinte, avec la même mine désemparée qu’Eve, cherchant du réconfort auprès d’un Planchet aux yeux rougis par la fumée ? Impossible. Cela ne cadre pas avec leur vie de desperados. La vie de famille, c’est un truc de caves.
Alors Rafa prend le temps de digérer la nouvelle, qui a, en quelques instants, balayé pas mal de certitudes. Bien sûr, il sait qu’un accident peut arriver, et lui-même en a peut-être même déjà causé du même type. Les hommes s’intéressent peu à ces conséquences de leurs ébats, laissant les femmes s’en dépatouiller ; Rafa ne fait pas exception à la règle et, s’il a un peu plus de connaissances que d’autres sur ce sujet, c’est uniquement pour avoir dû assurer le service après-vente auprès de certaines filles du Cohan.
Cette fois, cependant, c’est différent. Parce que c’est Finn le père, et parce que la mère n’est pas une énième passade du patron. Comme il l’a avoué à son second, comme Florence l’avait déjà diagnostiqué voici plusieurs semaines, il est complètement mordu de cette fille. Le passager clandestin a une toute autre importance que s’il n’était que l’accident d’un soir. Pas étonnant que Callahan soit revenu dans un état second de sa rencontre avec Eve. Elle aussi, d’ailleurs, perd complètement les pédales. Rafa bénit une fois de plus le destin qui l’a placé entre ces deux psychologies si stables, et il adresse un sourire à la jeune femme, faute de savoir quoi lui dire. Quand elle accepte de manger quelque chose, il se redresse, soulagé de pouvoir enfin faire quelque chose de concret pour l’aider, et retourne gueuler“Liam !”sur le pas de la porte ; au barman, qui est monté en vitesse, il passe commande de deux petits déjeuners, en dépit de l’heure, avec du thé, des toasts, et pas de black pudding. Ceci fait, il retourne s’asseoir près d’Eve, la mine grave : -Il te laissera pas tomber. S’il t’a laissé la décision, ça veut dire qu’il te soutient quoi que tu fasses. C’est pas son genre, de se débiner.
Et vu comme le patron lui a parlé d’Eve, il ne risque pas de l’abandonner lâchement. C’est plutôt le contraire, il s’accroche à elle sans se rendre compte qu’elle a peut-être besoin d’air et qu’il se fait du mal. Pour ne pas se risquer sur le terrain glissant des sentiments que se portent ces deux-là, Rafa passe aux aspects pratiques : -Tu sais où t’adresser ? Si tu veux, on a un toubib, je t’arrange un rendez-vous.
Liam entre, toujours discret, avec les petits déjeuners demandés, et les dépose sans s’attarder. Rafa se rend compte qu’il meurt de faim, et il attaque avec enthousiasme ses oeufs brouillés, en souriant : -J’espère que le menu te va, je savais pas trop quoi demander. Allez, mange quelque chose. Quelques bouchées, et il faut revenir aux questions importantes. Rafa a pris le temps de la réflexion avant d’évoquer Callahan et son départ pour les Etats-Unis :
-Non, non, il est à Londres, mais il a des trucs à régler. On essaie de tout laisser en ordre avant de partir, moi la paperasse, lui le reste. On part demain soir. Pour ça que si tu veux que je contacte notre toubib, c’est possible, mais faut me le dire vite. Normalement, on sera pas partis longtemps. Trois semaines, un mois, peut-être deux, le temps pour le patron de s’occuper de quelques affaires là-bas. Il a envie de quitter un peu l’Angleterre, mais…
Il s’interrompt, hésite. Le dire ou pas ? Et puis finalement, il se lance, en fixant Eve dans les yeux.
-Mais c’est pas pour s’éloigner de toi. Surtout pas.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Jeu 25 Mar - 22:42
❝ Rafa & Eve ❞Choisir entre la peste et le choléraDans le bar, on se dit que ça fait quand même un moment que Rafa est enfermée avec la patronne. Les hommes de Finn ont beau savoir qu’ils sont séparés - l’attitude du patron ne laissant aucun doute à ce sujet - on la voit tout de même encore comme la propriété du Callahan. Autant de temps seul à l’étage, sachant qu’elle est déjà passée spécialement pour voir le second il y a quelques semaines, ça pose question ! Néanmoins, personne ne moufte. De un parce que remettre en question la loyauté de Rafa envers Finn, s’est risquer sa vie, mais également parce qu’on ne critique pas Eve, seule Irlandaise de Derry à avoir passé la porte du bar et être restée vivante. Le patron a dit qu’on ne la touchait pas et la parole du patron, c’est sacrée. A la place, on prie tous les saints que Finn ne débarque pas mal luné pour voir ça et on espère que d’ici là elle aura accepté de reprendre le patron pour qu’ils puissent tous continuer à vivre leur vie en paix.
A l’étage, Rafa et Eve sont bien loin de toutes ses considérations. C’est un autre drame qui se joue et à l’heure actuelle, la rupture de Finn et la jeune femme est en réalité bien accessoire. C’est qu’au milieu de tout ça, il y a une vie qui grandit et qui n’a rien demandé. Si dans sa panique, la journaliste a, un instant, envisagé de le garder, elle s’est vite rendue à l’évidence : c’est impossible. Quelque chose qu’elle explique rapidement à Rafa et même s’il ne commente pas, la jeune femme s’imagine bien qu’il doit se dire que le monde n’a pas besoin de l’antéchrist que pourrait être l’enfant d’Eve et Finn.
De son côté, Eve écoute Rafa, Finn ne l’abandonnera pas, lui assure-t-il. La jeune femme voudrait bien lui dire qu’elle le croit, mais elle est méfiante de nature. Comme elle lui a dit un peu plus tôt, elle n’a pas l’habitude d’avoir quelqu’un sur qui elle peut se reposer. Sans le faire exprès, Eve ne peut donc pas s’empêcher d’être sceptique et douter de Rafa dont la confiance aveugle en Finn l’étonne toujours. Préférant ne pas s’avance tout de suite sur ce terrain un peu glissant, la jeune femme se concentre sur la nourriture qui arrive.
- C’est parfait ! Je ne mange pas grand chose en ce moment de toute façon.
Il faut dire qu’elle n’a envie de rien en ce moment si ce n’est de dormir. Étrangement, elle se sent un peu rassérénée par sa conversation avec le second et la faim commence doucement à lui tirailler l’estomac. Ce n’est pas l’heure de prendre le petit-déjeuné, mais qu’importe. L’odeur des œufs lui ouvre l’appétit. Elle repousse définitivement le café qu’on lui a apporté un peu plus tôt, mais boit une gorgée de thé avant de s’emparer d’un toast. Une bouchée, deux, pas de haut cœur, c’est une victoire et elle finit le premier, contente d’avoir quelque chose à manger qui ne lui donne pas la nausée. Ils mangent un moment dans un silence qui n’est pas désagréable avant de revenir à des questions plus sérieuses.
- Un mois ou deux ..., commente la jeune femme en essayant de ne pas avoir l’air trop choquée.
Etrangement, quand Finn lui a proposé de l’accompagner, elle s’est figurée qu’il partait pour une semaine ou deux, pas plus. Jamais elle n’aurait imaginé deux mois. Ca veut dire qu’elle subira l’opération seule. Difficile de ne pas répliquer à Rafael qu’en termes d’abandon on ne fait pas mieux. Une peur qui ne lui est pas familière lui prend l’estomac et soudainement, elle n’a plus faim. Posant ses couverts sur l'assiette, elle sent les larmes qui lui viendraient une nouvelle fois aux yeux. Maudissant les hormones qui la rendent à fleur de peau, elle essaie de garder une voix ferme :
- Je veux bien que tu prennes contact avec ton médecin. Je ne peux pas me permettre de faire ça dans le monde sorcier. Je n’aime pas les médicomages.
Elle sait que pour Rafa, ça sera une raison suffisante, il hait les sorciers avec une intensité peu commune et ne cherchera pas plus loin. Tant qu’à se faire charcuter autant que ça soit par un moldu qu’un sorcier, ce qui l'amène à la question suivante.
- Tu as déjà eu des filles qui en sont mortes ?
C’est cru et direct, mais Eve n’est pas idiote. Elle se doute que si Rafa connaît un médecin spécialisé la dedans, ce n’est pas juste par curiosité. Du reste, ce genre d’opération comporte des risques et autant dire que la jeune femme sait qu’il y a une possibilité qu’elle puisse y passer. Une possibilité qui lui fait froid dans le dos alors qu’elle a déjà frôlé la mort plus d’une fois. Au fond, elle est effrayée de devoir passer l’épreuve seule, une partie d’elle proteste à l’idée que Finn ne soit pas là. S’il la soutient justement ne devrait-il pas rester ?
- Vous avez du faire une sacrée connerie pour partir aussi longtemps.
Plus facile de critiquer que d’avouer qu’elle voudrait lui demander de rester.
#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Lun 29 Mar - 17:57
Choisir entre la peste et le choléraEve & Rafa
La situation est inédite, pour Rafa. Les quelques fois où il a dû épauler des filles dans la situation d’Eve, elles avaient le détachement des professionnelles confrontées à un simple accident de parcours ; aucune n’était particulièrement affectée par les événements, et, si elles avaient peur, elles n’en montraient rien. Avec Eve, c’est différent. Parce qu’elle est la régulière du patron, et surtout parce qu’on la sent tendue, anxieuse. Rafa songe qu’elle aimerait dire des tas de choses, mais pas maintenant, et surtout, pas à lui. Malheureusement, il n’est pas prévu que Callahan repasse au Cohan, sans quoi il aurait été facile de la prier d’attendre la venue du maître des lieux. Mais le susnommé est on ne sait où, à régler on ne sait quelles affaires, et Rafa ne le retrouvera qu’au moment d’embarquer pour les Etats-Unis. Il sent bien qu’il a crucifié Eve en annonçant un séjour d’un mois ou deux, alors il s’efforce de tempérer :
-Le patron savait pas vraiment, hein. Il a dit deux mois maximum, mais je pense que ce sera moins. Il veut rester loin de Londres le moins longtemps possible. Me demande bien pourquoi, ajoute-t-il en souriant, histoire d’essayer de détendre un peu l’atmosphère.
Rafa est un homme, et il n’échappe pas aux travers de ses semblables ; pas un instant il ne s’imagine qu’Eve aurait besoin de soutien pour surmonter cette épreuve - car c’en est une. Pour lui, comme pour la plupart des bonshommes, être enceinte, faire passer le bébé, ce ne sont que des péripéties, et surtout, ça ne les concerne pas. À croire que les bébés poussent spontanément dans le ventre des femmes, sans la moindre intervention masculine. Pour lui, ce n’est qu’un accident de plus à gérer, un accident un peu plus important que les autres du fait de l’identité des responsables, mais rien de plus. Il engloutit donc son petit déjeuner tardif avec entrain, pas préoccupé le moins du monde par les événements. Il marque une pause pour assurer Eve qu’il fera le nécessaire :
-Pas de problème. Je vais aller le voir, je lui dirai que c’est important, il devrait pouvoir te prendre vite. C’est un gars sérieux, tu as raison, on ne peut pas confier ça à des sorciers.
Sa haine pour tout ce qui est magique lui fait oublier que ce serait peut-être plus simple, justement, chez les sorciers. Un simple sort, une potion, rien d’aussi invasif que les méthodes moldues, et surtout rien d’aussi dangereux. Mais les sorciers sont dangereux par essence, pour lui. Alors il approuve sans réserve le choix d’Eve, et il secoue la tête quand il demande si des filles en sont mortes :
-Non, aucune. Jamais eu de complications. Je sais que ça existe, hein, je dis pas ça pour te faire plaisir, mais de ce que je sais, tout s’est toujours bien passé. C’est un bon, notre toubib. Paraît qu’il a même du gratin dans sa clientèle, des princesses et tout le merdier, tu vois un peu.
Les praticiens, pour ce type d’opération, sont rarissimes à Londres, surtout lorsqu’on veut du service trois étoiles - et Callahan n’est pas du genre à laisser ses employées se faire charcuter au cintre rouillé. Rafa croque dans un toast avant d’embrayer, toujours pratique :
-Je lui dis quoi, à l’homme de science ? T’as pas d’impératifs de dates ? Le plus tôt sera le mieux, c’est ça ? Je vais le voir, et je te dis. Guette ton courrier. Et puis… euh… tu veux que j’en parle au patron ? Si tu préfères, je te trouve de quoi écrire, tu lui fais une lettre ? Je peux lui donner demain. Je sais pas, c’est comme tu préfères. J’imagine que c’est pas vraiment à moi que tu voulais raconter tout ça.
Son repas expédié, il empile ses couverts dans l’assiette vide, et se ressert du café, en se marrant :
-Nous, faire une connerie ? Voyez-vous ça ! Y a pas plus sages que nous, madame. Je me demande où tu pêches des idées pareilles. Les hormones, probablement. Mais bon, faut pas t’affoler, on revient très vite. Le plus vite possible, a dit le boss. T’es pas encore débarrassée de lui, crois-moi. Ni moi de vous.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Lun 29 Mar - 21:42
❝ Rafa & Eve ❞Choisir entre la peste et le choléraIl faut reconnaître ça à Rafa, il tente de la ménager. Même Eve, toute bouleversée qu’elle est, arrive à le voir. Elle ne peut d’ailleurs pas s’empêcher d’en être agacée. Une partie d’elle refuse d’être maternée peu importe à quel point elle aurait pourtant bien besoin du réconfort de sa mère. Que dirait celle-ci si elle voyait sa fille ? Elle aurait probablement désapprouvé toute l’histoire et Finn en premier lieu. Si elle a toujours fermé les yeux sur les occupations illégales de son propre frère, elle n’aurait pas fait de même pour le compagnon de sa fille. Quoiqu’il en soit, elle est persuadée que son père, comme sa mère, aurait désapprouvé sa démarche et l’aurait incité à garder l’enfant. Un fait qui la fait parfois vaciller quand elle permet à ses pensées d’effleurer les souvenirs qu’elle garde d’eux. Elle ne met généralement pas longtemps à se ressaisir puisque s’ils étaient vivants, rien de tout ça ne serait jamais arrivé.
On avance pas en ressassant le passé et mieux vaut se concentrer sur l’avenir et sur ce qu’elle compte faire. Peu importe l’opinion que ses parents auraient, eux, ils ne sont pas là pour l’aider et c’est une épreuve qu’elle devra surmonter seule. D’autant plus que Finn, lui aussi, sera absent. Eve n’avait pas réellement compté sur lui, en tout cas, elle ne s’était pas autorisée à le faire, probablement par peur d’être déçue. Rares sont les hommes prêts à assumer leur part de responsabilités dans ce genre de situation. Maintenant qu’elle sait qu’il ne sera pas présent, elle ne peut pas s’empêcher de ressentir une sourde angoisse parce qu’elle ne sait pas vers qui elle pourrait se tourner.
- Si tu le dis, répond-elle donc sobrement au second sans chercher à argumenter.
Ils commencent à se connaître et la journaliste est persuadée qu’il voit au-delà de ses paroles. Elle n’est pas convaincue, mais qu’importe ! De toute façon, Finn doit partir et que ça soit trois semaines ou deux mois ne change rien. Elle est seule et sera seule. Une pensée qu’elle n’arrive pas à se sortir de la tête tandis qu’elle discute du médecin avec Rafa, pas plus que cette petite phrase obsédante qui lui dit qu’elle ne va pas s’en sortir.
Son interlocuteur a beau lui dire que le praticien n’a jamais perdu une patiente, elle n’y croit pas. Elle l’a vu assez souvent pendant la guerre ces médecins qui, pour rassurer un patient, n'hésitaient pas à dire qu’ils n’avaient jamais eu un mort sur les bras. Une belle blague, une fois sur le billard, gratin ou pas gratin, on a tous les mêmes chances et les médecins - aussi doués soient-ils - ne sont pas des dieux.
- Pas d’impératifs, que ça soit fait le plus vite possible qu’on en finisse. Il y a presque du dégoût dans sa voix. Envoie un hibou, je serais dans l’Allée des Embrumes.
Un endroit peu recommandable, mais qui convient au personnage que joue Eve depuis qu’elle est revenue dans le monde sorcier. Rafa doit connaître son adresse dans le Poplar, elle imagine que Finn lui aura donné, mais elle préfère éviter de s’absenter trop longtemps du monde sorcier, les gens finiraient par poser des questions et la jeune femme ne se porte jamais mieux que quand l’attention n’est pas sur elle.
Écrire une lettre à Finn, elle n’y a pas songé, mais pourquoi pas. Elle prend un bout de papier et un stylo à plume qui traîne sur le bureau de Rafa. Elle fait rouler l’objet entre ses doigts, presque surprise de retrouver le contact familier et froid du stylo. C’est qu’elle n’écrit guère et a vite repris l’habitude du parchemin et de la plume. Silencieuse, elle ne sait pas bien quoi écrire. Les lettres, c’est plus le domaine de Finn que le sien finalement. Eve n’a jamais su parler de ses sentiments et encore moins les coucher sur papier. Finalement, elle opte pour quelque chose de court et succinct : Je ne le garde pas. Elle signe, plie le papier et le regard un peu plus sombre, le tend au second.
- Non, finalement, c’est peut-être mieux que ça soit toi. Finn … Non, en fait, je ne sais pas ce qu’il aurait dit.
Est-ce qu’il aurait essayé de la faire changer d’avis ? Elle n’en sait rien, mais une chose est sûre, il sera de toute façon trop tard quand il l’apprendra. Elle s’excuse presque auprès de Rafa :
- C’est probablement toi qui n’avait pas prévu de devoir avoir cette discussion-là. Il faut croire que j’arrive toujours quand tu fais l’administratif.
Un administratif qu’il semble bien pressé de boucler. Leur départ, cette précipitation, ce besoin de ne pas être en Angleterre pendant un certain temps, tout ça sans le coup fourré. Eve tente bien d’en savoir plus, mais elle voit bien que Rafa ne lâchera rien. Pire, il le prend à la rigolade ce qui lui fait froncer les sourcils. Il peut s’en passer des choses dans deux mois et de son côté, Eve se demande si elle sera encore là. Quand ça sera fini, si tout c’est bien passé, ne serait-il pas plus simple de faire ce qu’elle avait prévu au départ et simplement couper contact avec ce monde là ? Elle n’en dit rien à Rafa, ça ne sert à rien à ce stade. A la place, elle se lève, jugeant que tout a été dit.
- Je vais y aller, ne te tracasse pas, je ne transplanerai pas. Merci pour le contact, j’attends ton hiboux. Avec une certaine hésitation, elle l’embrasse furtivement sur la joue, et sourit un peu tristement avant de conclure : Porte toi bien. Tu devrais pouvoir te reposer un peu avec juste Finn à gérer.
Après tout, c’est probablement la dernière fois qu’ils se voient pense-t-elle, peu conscience que seulement quelques heures plus tard, il tambourinait contre sa porte, accompagné de Shane. Suspicieuse, la baguette à la main, elle ouvre et lorsqu’elle aperçoit Rafa sur la pas de la porte, elle le tire avec une vivacité inattendue à l’intérieur pour ne pas qu’on le voit.
#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Jeu 1 Avr - 18:35
Choisir entre la peste et le choléraEve & Rafa
-Merci, doc. Je savais qu’on pouvait compter sur vous.
Avec la poignée de billets qu’on vient de lui lâcher, encore heureux, qu’on puisse compter sur lui, songe Rafa en redescendant les marches du perron. Le bon docteur Fraser perche dans une belle maison victorienne, dans le quartier de Kensington. Il faut croire que ça rapporte, la fabrication d’anges. Sa petite clinique, sans la moindre existence légale, doit être connue de tout Londres - en tout cas, de tout ce qui a les moyens, à Londres, de se payer un avortement trois étoiles. La rombière de base n’imagine même pas aller poser ses miches prolétariennes sur l’un des lits moelleux, dans l’une de ces chambres coquettes où Fraser garde ses patientes en observation.
Fraser a fait le difficile, les sourcils froncés sur son agenda, annonçant un délai d’un mois… puis de quinze jours, quand une petite rallonge a atterri sur son bureau… puis, avec un gentil sous-entendu signé Rafa, il a miraculeusement dégoté un créneau libre la semaine suivante. Le second de Callahan estime avoir déjà assez casqué de supplément pour ne pas en rajouter, aussi s’est-il contenté de remarquer à haute voix que c’était une louable attitude que de faire passer la satisfaction du client avant ses propres impératifs, et le message est passé. Oh, mais regardez : est-ce que j’aurais pas une place jeudi prochain et que j’aurais pas vu ? On est distrait, parfois… Bref, tout est pour le mieux ; Rafa a un rendez-vous très vite et le toubib empoche une jolie petite prime pour le bouleversement de son agenda.
De retour de Kensington, Rafa est repassé au Cohan, sans y trouver le patron. Il ne s’est pas encore pointé, a indiqué Liam. Shane, avachi sur le sol du pub, a mollement relevé la tête à l’approche de Rafa, mais l’a laissée retomber aussitôt, déçu que ce ne soit pas son maître. Depuis deux ou trois jours, le chien est en pension au Cohan. Finn n’est pas assez présent chez lui pour s’en occuper, alors il est devenu, pour quelques jours, chien de pub. On sait que c’est le chien du patron ; plutôt que de le déranger ou d’essayer de passer par-dessus, les gens font le tour, des fois qu’il aurait aussi mauvais caractère que Callahan lui-même. Rafa s’assoit, le temps d’une bière, et le clebs vient mendier quelques caresses. Le second de Callahan n’aime pas spécialement les animaux, mais il fait une exception pour Shane, qu’il considère un peu comme un compagnon de galère. La faute du patron, ça. Il a un jour dit à Rafa qu’il n’était pas beaucoup plus reluisant que Shane quand il l’a ramassé, lui aussi, affamé dans la rue, et qu’il devrait avoir conscience que le chien et lui avaient beaucoup en commun. “Si j’avais pas de l’affection pour les chiens perdus, tu serais pas là à me casser les oreilles”. Frappé par la justesse de l’observation, Rafa a adopté le cabot, et il consent, de temps en temps, à lui gratouiller un peu la tête.
-Qu’est-ce qu’on va faire de toi, machin ? murmure O’Riordan, qui se rend soudain compte que rien n’a été prévu pour la bestiole dans la préparation du voyage.
À tous les coups, Callahan compte l’embarquer, sans se rendre compte que le chien va les encombrer. Rafa boit sa bière, la mine sombre, et puis il se décide. Tant pis pour Finn, il gueulera, mais il finira par comprendre. C’est toujours comme ça. Il suffira de savoir comment lui présenter le truc, et ça, Rafa sait faire.
Voilà donc O’Riordan qui débarque sur l’Allée des Embrumes, avec Shane tout joyeux qui gambade à côté de lui. Ça, par contre, c’est spécifique à la bestiole, a encore remarqué ce chameau de Finn. Autant Rafa passe son temps à râler, autant Shane est toujours content. Il est d’ailleurs fou de joie en voyant Eve, mais on ne peut pas dire que ce soit réciproque. Baguette levée, elle accueille la délégation Callahan avec un air revêche, et tire brusquement Rafa à l’intérieur.
-Eh, doucement, tu veux bien ? Je venais te donner le jour de ton rendez-vous. Jeudi prochain. T’es attendue mercredi soir à l’adresse que je t’ai marquée. Normalement tu sors jeudi soir. Et ce coup-ci, je veux un hibou ou un coup de fil pour me dire que tout va bien, c'est vu ?
Shane tire comme un fou sur sa laisse pour aller faire la fête à Eve, alors Rafa finit par lâcher le chien et par dire, l’air de rien :
-Et puis j’me demandais si tu voudrais pas un peu de compagnie. On a personne pour garder Shane. Le patron a dit OK pour le laisser, mais à condition de lui trouver une pension grand luxe. Je me suis dit qu’avec toi, il serait bien. Si t’es d’accord, hein. Je veux pas te forcer,conclut-il avec sa mine de petit garçon devant un étalage de glacier.
Eve Talbot
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#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Jeu 1 Avr - 22:45
❝ Rafa & Eve ❞Choisir entre la peste et le choléraQuand elle a quitté Rafa au Cohan, elle ne s’attendait pas à le revoir avant deux mois, voire à ne pas le revoir du tout. Eve a beau retourner le problème dans tous les sens, elle ne voit qu’une seule solution : couper les ponts. L’idée ne l’enthousiasme guère. A la nécessité de se concentrer sur son travail et de retrouver une vie stable - aussi stable que possible vu son corps de métier - s’oppose l’amour qu’elle éprouve pour Finn et l’amitié qu’elle nourrit à l’égard du second. Il faut dire que depuis plus de six mois, sa vie a été mise sans dessus dessous et maintenant qu’elle sait qu’ils partent, elle se rend compte de toute la place qu’ils ont prise dedans. Alors qu’elle pensait être soulagée à l’idée de les voir sortir de son quotidien, elle s'aperçoit que c’est l’inverse.
D’ailleurs, Eve n’aime pas les adieux. Elle n’a jamais été douée pour ça et elle a vu tant de gens partir sans jamais revenir qu’elle finit par se dire que c’est peut-être la meilleure chose à faire. Quand on ne sait pas si on se reverra, les adieux n’en sont pas. La journaliste est donc à la fois surprise et contrariée de voir Rafa sur le pas de sa porte avec le chien de son patron. Elle l’attire rapidement à l’intérieur et baisse sa baguette dans la foulée.
- Désolé, mais crois-moi, c’est préférable que tu ne restes pas trop longtemps dehors.
A la fois pour lui comme pour elle, mais elle préfère ne pas s’étendre sur le sujet et écouter ce que son ancien camarade a à lui dire. Debout, les bras croisés sur la poitrine, elle pâlit et les battements de son cœur s'accélèrent. La peur se mêle au soulagement sans qu’elle sache vraiment quoi faire. Finalement, elle se laisse tomber sur un petit fauteuil et ferme les yeux un moment sans vraiment savoir quoi faire. Elle rouvre les yeux et contemple le sol avant de dire d’une voix faible :
- Merci Rafa.
Eve se saisit des informations que le second lui a noté sur un petit papier qu’elle range soigneusement en songeant que mercredi ne sera jamais assez tôt, ni assez loin. Sans vraiment regarder Rafa, elle demande :
- Je t'enverrais un hibou, ça sera plus simple. Ne t’inquiète pas, je le ferai cette fois-ci. Vraiment, insiste-t-elle devant son air dubitatif.
Si tout se passe bien. Elle ne le dit pas à haute voix, mais elle ne peut pas s’empêcher d’y penser pour autant. C’est peut-être ridicule d’être aussi pessimiste, mais peu importe ce que Rafa dit, elle en a entendu des histoires et surtout, elle en a vu des filles se faire avorter. Eve sait les risques que ça comporte et elle passe son temps à s’imaginer les pires scénarios possibles.
- Si tôt ? Je suppose que tu as du être convainquant. Combien je te dois ?
Avoir un rendez-vous aussi vite, ça demande un peu de persuasion et pas seulement un joli sourire sur le pas de la porte. Par fierté, Eve se dit qu’elle préfère ne rien devoir à personne quand bien-même c’est la moindre des choses que Finn participe.
Shane que Rafa a enfin lâché la distrait un moment de ses pensées moroses, et un sourire illumine un instant le visage de la jeune femme quand l’animal vient lui lecher le visage. Elle le caresse sans retenue et finit par enfin lever les yeux pour inviter le mafieux à s’asseoir en face d’elle. Garder le chien ? Elle fronce les sourcils et s’apprête à refuser tout net. Non, elle ne peut pas.
- Une pension de grand luxe, hein , répond-elle en retrouvant un peu de son mordant.
Elle embrasse la pièce du regard, sceptique. Son studio est propre, quoique un peu défraichis. Quelque chose d’assez rare sur l’Allée des Embrumes. Correctement meublé, il se résume en deux pièces : un salon qui fait aussi office de chambre et cuisine tandis qu’on trouve la salle d’eau dans une pièce annexe. Un luxe dans un immeuble où les gens partagent parfois leur sanitaire à plusieurs familles.
- Tu me vois garder un chien ici ? T’es sur que c’est pas un coup de ton patron pour s’assurer que je serais toujours là à son retour ?
Il faut admettre que ça serait bien le genre de la maison. Finn, à raison, a tellement peur qu’elle lui file entre les doigts qu’il serait bien capable de trouver une raison de pouvoir la voir à son retour. Shane est un prétexte parfait. Il sait qu’elle aime son chien et que celui-ci l’a adopté comme maîtresse de substitution. Le second a beau lui dire qu’il ne veut pas la forcer, il n’empêche qu’il connaît déjà sa réponse ou presque. Il n’en faut pas beaucoup pour qu’elle cède et elle finit par grogner :
- Soit, je le ramènerai dans le Poplar. Tu n'auras qu'à le récupérer là, quand tu reviendras. Si vous revenez ...
Rafa est la seule personne, en dehors de Finn, à savoir où se trouve sa vraie maison. Il saura où la trouver. Nul besoin de lui dire qu’il bouscule tous ses plans en lui imposant l’animal. Disparaître et couper les ponts, Eve pourra toujours le faire plus tard.
#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa Sam 3 Avr - 22:31
Choisir entre la peste et le choléraEve & Rafa
Il fallait s’y attendre : avoir une date n’apporte aucun soulagement à Eve. Rafa a déjà pu observer des filles dans sa situation ; il sait qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour les aider, tant l’appréhension, et souvent la culpabilité, sont présentes. Et dans ce cas, connaître la date de l’intervention ne sert qu’à préciser cette peur. Au lieu d’envisager leur propre mort sans échéance fixe, elles peuvent la dater. Eve doit osciller entre “jeudi, je serai libre” et “jeudi, je serai morte”. Sans oublier le fameux “je suis ignoble”. Rafa a entendu ça pas mal de fois. Même Florence, qui n’a pourtant pas peur de grand-chose, était redevenue une petite fille quand il l’a conduite chez Fraser. Nerveusement, elle lui disait que l’inquiétude allait finir par être suffisante pour faire passer le bébé. Il avait littéralement dû la soutenir pour rejoindre sa chambre, et elle l’avait retenu aussi longtemps que possible, pour ne pas rester seule. Les autres filles, qui connaissent moins bien le second de Callahan, se sont moins accrochées, et il s’en souvient moins. Mais Florence… Incroyable comme elle avait su lui communiquer sa peur.
Eve sera seule, elle. Rafa ignore dans quelle mesure elle le souhaite. Son ancienne camarade a toujours été indépendante - il suffit de voir comme elle a refusé d’appeler à l’aide, l’autre jour, alors que ça n’allait pas bien. Alors peut-être bien qu’elle préfère affronter l’épreuve seule, sans avoir dans les pattes un Finn Callahan dont le caractère imprévisible viendrait ajouter à son stress. Rafa s’assoit face à elle, en songeant que même elle, qui a toujours fonctionné en franc-tireur, aimerait sans doute avoir quelqu’un près d’elle ce fameux jeudi. Mais le couple Talbot-Callahan a depuis longtemps prouvé qu’il était loin d’être simple - voire d’être viable - et si elle a envie que Finn reste, elle ne sait certainement pas comment le lui dire. Rafa ne dit rien de ce qui occupe son esprit, reste à observer les démonstrations d’affection de Shane, et répond vaguement“je sais plus”quand elle demande combien il lui doit. C’est totalement faux, mais ce n’est pas le moment de parler d’argent. Pour essayer de détendre l’atmosphère, il revient à son histoire de pension pour chien :
-Grand luxe, ouais, parce que ce clebs t’adore. Il préférera être ici avec toi que de se faire suer sur un canapé de soie avec des inconnus, tu crois pas ?
Shane, très raccord avec la discussion, colle ses pattes avant sur les jambes d’Eve pour lui léchouiller le visage. Difficile de donner davantage raison à Rafa. Il sent qu’elle est sur le point de craquer, d’accepter de garder la bestiole, et il précise :
-Non, c’est pas du tout une manœuvre de sa part. Pour tout te dire, il sait pas que je te le confie. Je lui dirai que je l’ai vraiment collé en pension quelque part.
Il tapote, par habitude, ses poches à la recherche de ses cigarettes, avant de se rappeler qu’il n’est pas chez lui, qu’Eve est enceinte, et de renoncer à fumer. Avec un sourire, il reprend :
-Merci beaucoup. Je viendrai le récupérer là-bas. Parce qu’on va revenir, sûr. T’as pas l’air d’y croire, mais tu verras bien.
Rafa n’est pas le genre de type qui ment pour faire plaisir à son interlocuteur. C’est un gars qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu’il dit, tout bonnement, sans détours. Si elle le connaît un peu, Eve sait qu’il dit la vérité, ou du moins ce qu’il croit être la vérité. Il est convaincu que le patron est beaucoup trop mordu d’elle pour vouloir rester longtemps en Amérique, et puis il y a tout le reste - Rory à qui il ne faut pas laisser le champ libre trop longtemps, les affaires à Londres, Shane à récupérer… Los Angeles, ce sera vite fait, bien fait, d’après lui. Rafa se lève, vient s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil d’Eve, en poussant un peu le chien pour se faire de la place, et murmure :
-Par contre, j’insiste, cette fois tu me donnes des nouvelles. Il va me faire vivre l’enfer, sinon. Dès que t’es sortie, je veux un hibou, OK ? Ouais, je sais, je me répète, mais c’est pour la bonne cause.
Le chien n’a pas eu sa dose de caresses, et il essaie de reprendre sa place, les pattes sur les jambes d’Eve. Rafa se relève, aussitôt remplacé par l’animal, annonçant :
-Bon, je vais pas te déranger davantage. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. Encore merci pour le clebs. Et… euh… je sais pas si vous allez vous revoir, le patron et toi, avant qu’on parte. Tu veux que je lui dise quelque chose ?
Eve secoue la tête, ce qui, au passage, soulage Rafa. C'est que ce n'est pas évident de servir de messager entre ces deux-là."OK. A bientôt, alors",ajoute-t-il simplement en repartant. De toute façon, les adieux, c'est pour les faibles.
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#Sujet: Re: Choisir entre la peste et le choléra - Rafa