La fin de l’été approchait à grand pas et avec, la fin des beaux jours. L’on dit toujours qu’avec l’arrivée des grandes vacances venaient les instants les plus insouciants et bienheureux. On oublie le quotidien au profit de la légèreté et de la désinvolture, de festivités et de réjouissances. Pourtant cette fois-ci, l’été ne s’était pas montré très ensoleillé pour les Yaxley. Tout avait commencé par un incident survenu à Poudlard plusieurs mois auparavant, provoqué par l’une des jeunes sœurs de la famille, Octavia. L’adolescente avait gravement agressé une autre élève, et ç’avait été le début des problèmes. Certains avaient voulu venger la gamine et s’en étaient pris à Gaïa, qui en avait largement récolté les frais. Depuis, l’ambiance n’est plus vraiment la même au manoir Yaxley. Entre la colère de certains, la culpabilité ou encore l’inquiétude des autres, la famille n’avait pas passé un été très jovial. Mais à présent que le quotidien devait reprendre ses droits, il fallait se relever et montrer qu’il en faudrait plus pour les détruire.
Au cœur de la grande bibliothèque du manoir Yaxley, le jeune Darius était assis sur un fauteuil, posté près d’une des grandes fenêtres de la pièce. Donnant sur les vastes jardins du domaine, Darius les contemplait en se remémorant les nombreux jeux d’enfants qui étaient nés au cœur de ces étendues d’herbes. C’était encore le temps de l’inconscience et des rires sincères, même si Darius avait déjà ses petits tracas à l’époque. Pourtant, il devait bien reconnaître qu’il avait été heureux au milieu de toutes ses sœurs. S’il a toujours été très proche des jumelles, il l’est également d’Octavia. Malgré leur différence d’âge, Darius a toujours tenu à être un grand frère responsable et aimant envers sa jeune sœur. Il s’en veut même parfois de ne pas avoir pu construire cette même relation avec Pulchra, bien qu’il ai également toujours cherché à lui démontrer son affection. Il faut dire que Darius était déjà à Poudlard lorsque la petite est née et créer une relation en dehors des vacances scolaires avec un nouveau né était évidemment complexe. Mais cela n’avait pas été le cas avec Octavia. Malgré son jeune âge lorsque Darius est entré à l’école de sorcellerie, le jeune homme avait tenu à garder le contact avec cette petite sœur qu’il chérissait déjà tant. Régulièrement, il envoyait des lettres à ses sœurs comme à ses frères – enfin, plus à Thaddeus qu’à Tibérius. En passant d’abord par Thaddeus puis par Gaïa quand cette dernière quitta l’école, il leur demandait de lire à Octavia les lettres qu’il écrivait expressément pour elle. Puis lorsque sa jeune sœur apprit enfin à lire, c’est à elle qu’il adressa directement son courrier. Et quand il était de retour au manoir familial, Darius passait une grande partie de son temps avec toutes ses sœurs. Alors le jeune homme avait grandit en entretenant une relation étroite avec chacune, presque maternelle avec les jumelles, et résolument fraternelle avec Octavia.
Le grand sens de la famille de Darius ne l’avait cependant pas empêché d’être troublé par les agissements d’Octavia lors de cette année scolaire. Le jeune homme connaissait bien la position de sa sœur envers les sangs-de-bourbe, et dans l’absolu Darius la comprenait et la rejoignait, mais il avait toujours été un peu plus nuancé. S’en prendre à cette gamine avait été une erreur. Et même si Darius avait essayé de ne pas trop en vouloir à Octavia, il n’avait pu retenir une certaine distance avec sa sœur suite à l’enlèvement de Gaïa, la tenant malgré lui pour fautive. Mais à présent, il souhaitait mettre un terme à cette mascarade, aussi s’était-il retiré dans la bibliothèque familiale pour y réfléchir. S’il n’avait jamais été un littéraire comme pouvaient l’être Thaddeus et Tibérius, Darius aimait le calme et l’atmosphère de cet endroit. Il pouvait s’y retrancher et laisser ses pensées vagabonder quand il en ressentait le besoin. Ces dernières semaines, il avait évité le sujet de l’enlèvement de Gaïa comme de l’agression de la sang-de-bourbe avec Octavia, ayant essayé de faire comme si de rien était. Mais il était évident que leurs conversations étaient pointées de gêne, Darius mettant inconsciemment une distance nouvelle entre eux. Cette tension dérangeante n’avait que trop durée, et le jeune homme avait décidé d’y mettre fin dès aujourd’hui. L’ayant évitée toute la journée pour ne pas avoir à se retrouver dans une discussion qu’il n’avait pas préparé, il réfléchissait alors à une façon d’aborder le sujet avec l’adolescente sans avoir à lui faire trop de peine, si ce n’était déjà fait. Plongé dans ses pensées et ses souvenirs d’enfance, il ne se rendit pas compte que quelqu’un entrait dans la pièce.
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#Sujet: Re: Relever, résister encore une fois. || Octavia Yaxley Lun 27 Sep - 8:46
Relever, résister encore une fois.
ft. Darius Yaxley
Octavia éprouve généralement une sorte de nostalgie à la perspective de devoir quitter le manoir Yaxley pour retourner à Poudlard. Si elle y a ses marques et ses habitudes, il n'est jamais simple pour elle de quitter sa famille, ce même si avec la plupart de ses membres, elle n'affiche pas une affection telle qu'elle pourrait laisser soupçonner combien ils lui manqueront. C'est l'apanage de la plupart des membres de la famille, et de beaucoup de ceux qui appartiennent à la caste des sangs purs, au demeurant. On évite de montrer ses sentiments plus qu'il n'est nécessaire, l'on sait pertinemment que toute émotion affichée peut se retourner contre vous.
En temps normal, Octavia joue le rôle à la perfection, et elle se pense excellente actrice, elle sait moduler son discours, conserver l'expression froide et neutre qui sied aux caractères dignes et intraitables, mais ces temps derniers, c'est tout de même un rôle qu'il lui a été bien plus difficile de jouer, en se montrant suffisamment convaincante, du moins. Cette année, oui, elle a le sentiment que l'été, trop lent, tarde à sonner le glas de ses vacances pour la ramener à l'école de sorcellerie, ou elle échappera peut-être à ce sentiment oppressant de culpabilité qui la prend à la gorge.
Oh, là-bas, elle aura sans doute d'autres problèmes à gérer, elle ne peut prétendre le contraire. Les vacances lui ont épargné l'évident clivage que va créer entre certains élèves de Poudlard ce qu'elle a fait à Joan... En vérité, la seule vraie conséquence qu'Octavia ait ici affrontée quant à ses actes, c'est la réaction de sa famille, elle a globalement échappé à l'ire de ses camarades (en dehors de celle de Londubat, croisée sur le Chemin de traverse, mais elles n'ont pas attendu ces circonstances pour se sauter à la gorge), a fait fi du discours de Dumbledore qui à ses yeux suintait l'intimidation... Oui, elle a dû supporter les interrogatoires appuyés, mais ce n'est pas la même chose d'accuser le jugement de ceux que l'on a voulu provoquer et celui de ceux que l'on aurait jamais voulu décevoir.
S'il n'était question de sa famille, les scrupules d'Octavia seraient moindres. Après tout, elle a obtenu ce qu'elle voulait : elle n'a pas d'empathie particulière pour Colton, et elle estime que ça valait largement d'entrer dans les bonnes grâces du seigneur des ténèbres... Mais il y a eu le reste... Le plus dur étant l'enlèvement de Gaïa... Que se serait-il passé si sa soeur avait dû ne jamais lui revenir ? Elle ne veut pas y penser mais ça la hante... Elle ne se sent pas si coupable de ce qu'elle a fait subir à Joan. En revanche, de ce qu'a subi Gaïa... Et à côté de ça, bien sûr, il y a eu la réaction de ses frères, déception de Tibérius, le dégoût de Thaddeus, bien que le temps les ait résorbés... Mais surtout le comportement de Darius. Ils n'en ont jamais parlé, certes, mais Octavia n'est pas dupe, elle sait bien que Darius n'est plus pareil avec elle. Est-ce qu'il lui en veut ? Est-ce qu'il lui en voudra toujours ? Elle marche sur des oeufs en sa présence... Lui, le frère dont elle s'est toujours sentie le plus proche, la considère comme une étrangère, ou en tout cas c'est comme ça qu'Octavia le perçoit. Et ça fait mal... vraiment mal.
Elle pourrait le confronter, bien sûr, lui parler directement. Elle sait que ce serait la chose à faire, d'ailleurs, mais elle n'en a pas envie. Elle redoute d'entendre ses reproches, ou qu'une telle discussion plante un dernier clou dans le cercueil de leur relation. Alors, à la place, elle déploie des trésors d'évitement, et tous deux finissent par maitriser à la perfection la conversation d'usage, celle qui ne dit rien, ne représente rien.
Dans la bibliothèque, elle ne s'attend pas à le voir, elle pensait aller y récupérer un livre que son Tibérius, soucieux d'éveiller sa conscience politique, lui avait conseillé, et de repartir aussi sec, mais en voyant que Darius est là, elle se fige.
"Hum... Salut, je savais pas que t'étais ici. T'inquiète, je viens juste récupérer un livre et je te laisse tranquille."