L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius
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Rose Ashford-Selwyn
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#Sujet: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Ven 18 Déc - 22:34
❝Tibérius & Rose❞L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humiliéChez les sang-pur, le ballet des dîners de famille est une constante. Quelque chose à la fois réconfortant et profondément exaspérant. On sait que peu importe la saison, peu importe les évènements qui secouent le monde sorcier, les grandes familles sorcières anglaise ne cesseront de célébrer naissance, mariage, passage à l’âge adulte et mort avec la même constance. Depuis des siècles, les choses sont faites ainsi et nul ne prétend y déroger puisque ça serait rompre avec des traditions séculaires. Ainsi, peu importe ce que l’on pense de la famille qui nous invite ou de l’absence d’enthousiasme que l’on éprouve, saisons après saisons, ce sont les mêmes personnes qui se rassemblent ensemble pour une occasion ou une autre sans songer à protester.
La poudre de cheminette dans une main, sa baguette dans une autre, Rose songe un instant à déroger à la tradition. Est-il vraiment indispensable qu’elle soit présente pour fêter la naissance d’un des énième rejeton de ses cousins ? Pour être honnête, elle ne sait même plus si c’est Hari ou Chandra l’heureux parents et elle se contentera de suivre la danse des félicitations en ajoutant un cadeau à la pile déjà fournie que les parents ont reçu.
Si elle fait d’habitude bonne figure aux différentes fêtes de famille, c’est parce qu’elle sait qu’elle aura l’occasion d’y côtoyer des gens qu’elle apprécie. Néanmoins, depuis sa dispute avec Gaïa et sa rupture avec Tibérius, elle se sent particulièrement seule et son humeur s’est assombrie. L’insulte dont le frère comme la sœur l’ont gratifiée ne s’efface pas aisément et même elle a du mal à prétendre que tout se passe bien en public. Même plus jeune, la jeune femme ne se souvient pas avoir eu le sentiment d’être autant isolé des siens. Après tout, même quand les Selwyn la dédaignait, il y avait sa tante Margaret et les Yaxley. Or désormais, c’est une partie de ceux qui lui ont tendu la main qui la rejette et Rose est d’autant plus blessée qu’elle ne s’y attendait pas.
Un bref instant, l’ancienne Serpentard a pensé faire ce qu’elle fait de mieux : fuir. Ne serait-il pas plus simple de retourner dans le monde moldu auprès de sa famille et de disparaître pendant un moment. Elle pourrait démissionner du Ministère comme tant de jeunes femmes de son âge et puis disparaître. Les Selwyn chercheraient peut-être à savoir où est passé leur héritage, mais de ça, Rose n’a jamais eu besoin. Sa fortune moldue est probablement plus importante que celle dont elle a hérité et ne rien céder à toujours été une question de principe plus que de nécessité. Quoiqu’elle ait donc pensé, dans un moment de faiblesse, partir, la jeune femme se refuse à le faire. Partir, c’est admettre qu’elle est en tort et ça, elle le refuse. Son ego a été blessé, sa dignité offensée, mais elle ne donnera pas le plaisir à Gaïa et Tibérius de se croire dans leur bon droit.
Forte cette résolution, elle lance finalement la poudre dans la cheminée, franchit les flammes vertes et donne le nom de sa destination. Elle n’est pas en avance et il y a tellement de monde présent que son arrivée passe inaperçue (ou presque) ce qui la dispense de faire le tour de la pièce pour saluer tout le monde. En conversant avec les invités, son humeur se fait meilleure et elle en oublierait presque le regard pesant qu’elle sent derrière elle. Bien décidé à ignorer ses cousins jusqu’à ce qu’elle ne puisse faire autrement, la Botaniste se voit contrariée par le plan de table.
Discrètement, elle fait appel à Reha, sa cousine, pour tenter de changer de place avec elle, mais rien n’y fait et si Rose n était si contrariée, elle pourrait jurer qu’elle voit une lueur d’amusement dans les yeux de celles-ci. Finalement, le dîner est annoncé et Rose s’installe à côté de ses compagnons de table avec son plus beau sourire. A sa gauche, Sélène Selwyn et à sa droite, Tibérius.
- Tibérius, le salue-t-elle, avec ce qui pourrait passer pour de la chaleur quand on ne la connaît pas. Ça fait longtemps, remarque-t-elle avant de se tourner vers Sélène et d’engager la conversation avec celle-ci. Sa tante a toujours été friante de ragots et Rose sait exactement sur quel sujet lancer la fière mère de famille pour que celle-ci ne lui laisse pas de temps mort ni l’occasion d’engager la conversation avec son cousin.
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Dim 27 Déc - 23:21
L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié
Rose & Tibérius
Mains dans les poches, Tibérius fume une cigarette, écoutant d’une oreille distraite un de ses cousins parler de politique, sans pour autant l’ignorer totalement, signe qu’il va mieux. Ces derniers temps, le sortir de son mutisme et de sa déprime, ou le voir sortir de son bureau – ou de son antre, terme plus approprié – était en soit un miracle. Il s’est peu à peu remis à la gestion des affaires de l’Hydre, suivant avec attention l’évasion d’Azkaban pour ses amis comploteurs depuis son fauteuil de juge du Magenmagot. Surtout il s’est remis à la gestion des affaires du clan Yaxley, mais de façon solitaire, comme si arpenter les terres familiales, solitaire, au prétexte de s’occuper de l’intendance, des métayers et des élevages lui permettait de transporter sa déprime avec lui.
Il est donc étonnant de le trouver là, en pleine mondanité festive pour célébrer la naissance d’un rejeton Shafiq – un de plus, a-t-il d’ailleurs grogné au départ lorsque sa mère l’a informé de la nouvelle d’une voix éthérée, sans égard pour son humeur. Outre que ça ne correspond guère à son humeur du moment, Tibérius n’a jamais aimé les mondanités, et il est habituellement toujours heureux de s’en décharger sur Thaddeus ou même simplement sa mère, qui adore ça, quoiqu’elle ne se rende pas forcément compte que les gens s’y moquent d’elles – ce qui met par ailleurs son fils en rage : jamais personne n’aurait osé faire ça du temps de leur père. Mais ce n’est pas pour cela qu’il a accepté d’accompagner le reste de sa famille, pas plus que ce n’était pour parler politique ou parce que sa présence, comme chef de famille, était attendue.
Non, c’est uniquement parce dans la liste des invités que Circé lui a patiemment égréné sans se soucier de savoir si son fils écoutait, un nom lui a fait dressé l’oreille. Rose sera là : le reste, Tibérius ne l’a pas retenu. Le reste semble au juge accessoire par rapport à la perspective de pouvoir s’expliquer avec la jeune femme. Et voilà comment il s’est retrouvé à faire un effort vestimentaire et à trainer sa mine sévère et un peu inquiète chez les Shafiq. Au moins s’est-il rasé pour l’occasion, chose qu’il trouvait dispensable lors de son apathie récente. Pour le moment, cependant, Yaxley ronge son frein en discutant avec divers cousins, devant se contenter d’observer de loin sa cousine. Malgré leur dispute, il eut un instant un sourire, sans faire aucun effort pour dissimuler son intérêt, à la voir ainsi aussi à l’aise dans ces mondanités qui le rebutent lui.
Puis Tibérius se renfrogne, presque imperceptiblement. Manifestement, elle n’a pas l’intention de faire quoique ce soit pour lui parler. Quittant un instant ses cousins pour saluer Reha, il reste avec elle un moment avant qu’ils ne passent à table. Il n’a rien dit à son amie, mais il n’est guère surpris du plan de table, ni de retrouver Rose à sa gauche. Tibérius ne sait simplement pas si c’est l’amusement qui l’a motivée ou une volonté de l’aider. Probablement un peu des deux, connaissant Reha. En attendant, il ne sait pas quoi dire, alors il opte pour la prudence. « Rose. » Ce qui ne dure pas longtemps : « Tu n’es pas venue avec Caelum, à ce que je vois. » Bon, stratégiquement, ce n’est pas une bonne idée de lancer ce genre de piques, mais l’ego est quelque chose de difficile à combattre chez Tibérius, et la façon dont Rose vient de se détourner de lui pour l’ignorer le blesse bien plus qu’il ne peut l’admettre sans perdre contenance, alors il se raccroche à ce qu'il peut, comme l'absence de son cousin. Forcer le dialogue n’est sans doute pas une bonne option non plus, pas plus que le sarcasme : en réalité, il ferait mieux de lui laisser du temps, mais Tibérius n’est pas quelqu’un de patient et s’amender sur ce point ne lui est pas vraiment possible. Au-delà, de toute façon, il n’a pas tant d’options que ça : comment se réconcilier, ce qu’il voudrait, s’ils ne parlent pas ? Mais comment parler, considéré sous un autre angle, si Rose refuse même de lui adresser la parole et qu’il ne sort pas de cette attitude de sarcasme, refusant de rester en reste ?
Il sait bien que c’est mérité, pourtant, mais l’impasse le désespère : entre culpabilité et tristesse, Tibérius est coincé et ses bonnes résolutions de patience et de propositions raisonnables, du moins selon ses critères, tendent à flancher un peu. Il s’était persuadé que ce repas fournirait l’occasion d’une reprise de dialogue, force est de constater qu’il s’est fourvoyé. « Rose, est-ce que je peux… » Sa deuxième tentative se solde par un nouvel échec puisque ladite Rose n’interrompt même pas sa conversation avec Sélène. La patience de Tibérius, déjà peu élevée, s’émousse peu à peu à mesure que sa déception grandit. « Très bien. » Maugréé-t-il en replongeant le nez dans son assiette, et décidant de parler avec un convive plus agréable – un des frères de Reha en l’occurrence. Résolution qui ne tient pas longtemps : mais ses autres tentatives ne sont pas plus couronnées de succès que la première.
Il va falloir ruser, ce qui agace Tibérius parce qu’il n’est pas doué pour et que c’est une perte de temps. Méditatif, il attend cependant la fin du repas pour mettre à exécution le plan qu’il rumine depuis sa chaise. « Ma tante. » Lance-t-il d’un ton rappelant étonnement son père. « Je suis absolument certain que votre conversation est passionnante, mais je voudrais vous emprunter Rose un moment. Je peux ? » Sans lui demander son avis, il entraine Rose à sa suite, sous les yeux d’une Sélène Selwyn manifestement un peu séchée par la ressemblance entre feu Augustus Yaxley et son cadet. « Merci, tante Sélène. »
A voix basse, il lance pour sa compagne forcée du moment : « Je sais que tu as décidé de m’ignorer superbement jusqu’à ce que mort s’ensuive, et je dois reconnaitre que tu fais ça très bien et de façon tout à fait charmante et polie, mais ça ne va pas marcher. A un moment, il va bien falloir que nous parlions. Et, au risque d’être une nouvelle fois une source de déception pour toi, il se trouve également que je suis plus têtu que toi. Je pense que tu le sais et que nous pouvons peut-être nous épargner toutes ces…simagrées. » Comme approche pour apaiser les tensions, il y a mieux. Définitivement mieux. Et Tibérius le sait, ce qui l’inquiète encore plus. Un moment, il songe à relacher la main de Rose, et à reprendre une attitude aussi distante que sa dernière lettre et à dire que ça n’en vaut pas la peine. Qu’il est désolé de l’avoir dérangé. Ça ne dure pas. C’est le problème d’être têtu et d’avoir l’habitude à ce que le monde plie lorsqu’il lui ordonne de plier, même si Tibérius n’a en réalité aucune autorité sur Rose. « Je suis sûr que toute la famille serait charmée de savoir tout ceci. » Souffle-t-il donc sans finalement se démonter.« Mais si tu préfères, on peut prendre le digestif dans la bibliothèque. » Il n’est pas fier des extrémités qu’il emploie, contrairement au masque ferme qu’il affiche. Et qui craque lorsqu’il se rend compte que c’est du chantage et pas vraiment ce qu’il voulait. Et qu’il est sans doute un peu trop tard pour rattraper le tir, constate-t-il en lui adressant un regard inquiet, cherchant à jauger son degré de fureur : « Rose, s’il te plait. »
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Lun 28 Déc - 19:20
❝Tibérius & Rose❞L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humiliéSélène Selwyn est une femme fière. Mère et grand-mère plusieurs fois, elle s’enorgueillit d’avoir donné naissance à plusieurs garçons pour perpétuer la lignée des Shafiq contrairement à feu sa belle-sœur. Néanmoins, on ne parle pas mal des morts aussi, Sélène se contente-t-elle de regarder avec contentement le monde rassembler autour de son fils pour la naissance de son second enfant. Un garçon encore une fois. Rien ne lui fait plus plaisir que la vision de sa réussite, si ce n’est les compliments qu’on lui adresse. C’est précisément ce par quoi sa nièce commence alors qu’elles s’installent toutes deux à table
C’est une jolie jeune femme songe la matriarche des Shafiq. Bien entendu, elle ne sera jamais une beauté renversante comme Gaïa ou Octavia, mais Sélène songe qu’elle a bien évolué avec les années et si à l’époque où elle était simplement une bâtarde, on pouvait la considérer comme quantité négligeable, ce n’est plus le cas depuis qu’elle a hérité de la fortune de Margaret. Son frère, Sirius semble l’avoir compris puisqu’il tente sans grande subtilité de convaincre Caelum de se déclarer à la jeune femme. Si personne ne se risque à commenter ce qui se passe, il est évident que la jeune femme n’est pas intéressée. Sélène, toujours à l'affût quand il s’agit de bien marier ses fils songe que Hari pourrait bien tenter sa chance.
Ça la rend particulièrement aimable - bien plus que d’habitude - alors qu’elle converse avec Rose. La jeune femme ne manque pas de s’en étonner, mais elle s’en accomode sans peine d’autant plus que ça lui donne une bonne raison de ne pas se tourner vers Tibérius qui semble chercher l’occasion de lui parler. Si elle lui a, à chaque fois qu’il tentait une approche, adressé un petit signe de tête et un sourire, pour ne pas lui battre froid au vu de tout, elle ne lui a en réalité pas adressé plus cinq phrases depuis qu’ils sont arrivés.
Rose n’est pas vindicative ni même rancunière, elle est par contre - comme tous ceux de sa classe - elle est orgueilleuse. Son ego n’a pas été froissé, il a été piétiné par quelqu’un qu’elle aimait et estimait comme si elle n’avait été qu’une vulgaire née moldue et ça, elle ne peut pas le pardonner. La jeune femme esquive d’autres tentatives de discussion pendant le dîner et se pique même de discuter un moment avec Hari assis à côté de Tibérius avant de revenir à Sélène qui semble heureuse d’entretenir la conversation avec sa nièce. C’est à la fin du repas, quand une partie des convives se sont levés et discutent en petit groupe que son cousin attaque, entraînant de force une Rose furieuse à l’écart.
Tandis qu’il l’entraine, elle voudrait se dégager, mais ça serait faire un scandale devant l’ensemble de la famille et Rose est trop bien élevée pour ça. Tibérius le sait et il en profite sans vergogne. Elle fronce les sourcils et son regard affiche tout le déplaisir qu’elle éprouve en ce moment. Il est bien trop sûr de lui pour qu’elle ait envie de lui faire plaisir en dialoguant, mais elle ne peut pas s’empêcher de commenter d’une voix dégoulinante de sarcasmes :
- Tu appelles ça des simagrées ? Il me semble que tu n’as que ce que tu mérites et je dirais même que je te traite avec bien plus d’égards que tu n’as daigné en avoir pour moi. Maintenant, lâche ma main avant que je ne fasse un scandale.
Ce sont des menaces en l’air bien entendu. Rose n’a pas envie d’en venir à de telles extrémités. Ça serait attirer l’attention sur eux et sur ce qui c’est passé. Quelque chose que la jeune femme se refuse à faire. Après tout, qu’est-ce qu’un homme qui trompe une femme ? On dirait simplement qu’elle a cherché à voir trop grand en s’engageant dans une relation avec Tibérius et l’humiliation et la faute viendront sur elle plus que sur son cousin. On pardonne plus facilement aux hommes leurs écarts. Après tout, on juge leur écart naturel, si une femme ne sait pas satisfaire l’homme avec qui elle est, n’est-il pas tout naturel qu’il aille ailleurs ? Y repenser met Rose en colère, mais la rend également triste et la lassitude se fait chez la jeune femme quand elle redemande une seconde fois :
- Lâche ma main, Tibérius. Tu as eu ta chance, je ne vois pas ce qu’on pourrait encore avoir à se dire.
Néanmoins le chantage finit par avoir raison d’elle parce qu’elle ne veut pas rendre ça public. Furieuse, elle se sent d’autant plus humiliée qu’il utilise ses propres techniques contre elle. La jeune femme finit donc par céder avec mauvaise grâce et retire sa main d’un coup sec.
- Très bien, la bibliothèque puisque tu insistes.
Ils se dirigent donc vers celle-ci et une fois la porte fermée, Rose se tourne vers son compagnon, le visage fermé :
- Parle maintenant, qu’est-ce que tu avais de si important à me dire ?
Furieuse, Rose l’est toujours, mais également mal à l’aise. C’est une chose d’ignorer Tibérius alors qu’ils sont au milieu de leur famille, s’en est une autre quand ils sont seuls. Tout ce qu’elle espère c’est que ça ne durera pas trop longtemps ou que quelqu’un viendra les interrompre. Où sont passés leurs cousins encombrants quand on a besoin d’eux ?
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Mar 29 Déc - 0:33
L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié
Rose & Tibérius
Tibérius n’est pas un habitué des manœuvres et coups bas qui ont leur préséance dans les mondanités. Les sourires et faux semblants l’agacent, mais aux grands-mots les grands remèdes et il ne lui semble pas avoir le choix. Avec un peu de mesquinerie, un peu contre-productive d’ailleurs, il constate avec un certain plaisir que cela déplait manifestement souverainement à Rose, mais il reste ferme, sans dévier de son objectif. « Pour que tu fuies encore une fois ? Hors de question. » Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même après tout et ce sont les conséquences de ses propres actes. Si elle ne l’avait pas ignoré, et Salazar sait que lui a tenté de dialoguer, ce qui de son point de vue, certes peu objectif, est à mettre à son crédit, ils n’en seraient pas là.
Seulement voilà, en parlant des conséquences de ses propres actions, le plan de Tibérius a indubitablement une faille qu’il n’avait pas envisagé : il ne sait absolument pas quoi dire à Rose une fois qu’ils sont seuls. Les mots qu’elle lui lance lui font le même effet qu’une gifle, sèche et humiliante plus que douloureuse, et lui coupent le souffle. « Je… » C’est une chose de réaliser qu’on regrette et de vouloir s’excuser, cette évolution venant sans doute de l’influence bénéfique de Reha et de Thadd, une autre de réussir à le faire réellement. Il ne sait plus très bien ce qu’il voudrait dire, maintenant. Ni, de toute façon, si cela aurait de l’effet. Alors qu’il était jusqu’à là sûr de lui et de réussir, le juge se met à douter et il recule d’un pas, se renfermant sur lui-même et amorçant les hostilités par quelques mots plus froids qu’il ne l’aurait voulu : « Juste pour être clairs, tu comptes réellement m’ignorer pour le restant de tes jours ? » Plus froids, ou plus désespérés, mystère.
Il voudrait lui dire qu’elle lui manque, qu’il regrette, que s’il pouvait revenir en arrière, il ferait tout différemment. Mais c’est à facile a posteriori et le regard que Rose lui lance l’en dissuade. Et puis de toute façon ça ne se fait pas. Et puis…ah, il ne sait plus très bien. Il est perdu. Il voudrait qu’elle lui pardonne et que ce soit facile, comme avant, avoir droit à un sourire et que tout soit oublié. C’est peut-être ce qui lui fait lancer sourdement : « Ce n’est pas une situation tenable…est-ce que tu ne veux pas au moins m’écouter ? Au moins me donner la possibilité de présenter des excuses en bonnes et dues formes ?» Mais il y a ça, aussi. La culpabilité, derrière la frustration et le manque. Le fait qu’il s’en veut sincèrement, moins égoïstement que ne peut l’être d’ordinaire Tibérius Yaxley. Cela ne changera peut-être rien et il n’a rien à gagner, justement, avec ses excuses. Il ne sait même pas d’où elles lui viennent alors même que son plan était uniquement de la convaincre, de quoi, il ne sait plus. De lui redonner une chance, peut-être. A moins se surveiller et peut-être à être plus naturel, c’est finalement une pensée plus profonde, plus inhabituelle aussi qui ressort finalement. Mal à l’aise, il reste debout pour lui faire face, près de la cheminée éteinte, tentant désespérant de regarder ailleurs et d’avoir l’air digne, ce qui lui donne finalement seulement l’air pincé, reprenant d'un ton raide :« Je veux bien te concéder que je n’en ai pas vraiment. J’aimerais le faire quand même. Même si cela ne change rien, je suis navré. Je sais ce que j’ai fait et de quoi j’ai l’air en le disant, mais je suis navré de t’avoir blessée. »
Nerveusement, il allume une cigarette. Son regard finit par s’arrêter sur la jeune femme. Il ne sait pas ce qu’elle pense, et il n’attend plus rien non plus. Maitre chanteur du dimanche qu’il est, Tibérius se trouve même un peu ridicule. Si elle tournait les talons maintenant, il comprendrait et ne dirait rien. Pourtant, elle ne part pas, du moins pas encore. « Je suis sincère, Rose. J’aurais pu m’en tenir à ma dernière lettre. » S’il insiste, c’est moins pour lui faire remarquer que lui a fait un effort et qu’elle l’a rejeté que pour dire qu’il est prêt à mettre sa fierté de côté parce qu’elle compte. Peut-être qu’il ne l’a pas montré, voire même que ses actes tendaient à prouver le contraire. Il ne sait pas trop comment le rattraper, d’ailleurs, sinon, justement, en mettant sa fierté de côté.
Une couleuvre difficile à avaler. Moins acre quand il se dit que le sacrifice en vaut la peine. Moins acre parce qu’il a l’impression que c’est ce qu’il faut faire. Que lorsqu’on tient à quelqu’un, on fait ce genre de choses. Maladroitement parce qu’il est Tibérius Yaxley. Mais il essaye – même si ça ne durera peut-être pas. « Je ne te demande pas de me pardonner, je ne pense pas pouvoir te demander ça. » Il tire une nouvelle bouffée de tabac. Ce n’était pas ce qu’il voulait, la blesser. Il l’aime, songe-t-il d’un coup férocement en relevant les yeux sur Rose, et on ne fait pas souffrir les gens qu’on aime. Soudainement, il se sent le dernier des misérables, un sentiment assez récurrent ces dernières semaines, mais qui ne s’était pas jusqu’à là traduit en mots. « Mais… s’il y a la moindre possibilité que je regagne un jour ton amitié, au moins cela, même si cela doit prendre vingt ans, s’il y a la moindre possibilité, je la prends. »
Il y a autant de détermination farouche dans ce qu’il dit que de froideur chez Rose. D’ailleurs il a eu peu de réaction jusqu’à là. Elle se tient bien droite, sévère et muette, toujours à distance de lui. Parfois Tibérius admire sa dignité, et même à cet instant, il se sent un peu impressionné – et il est rare qu’il le soit. Et cela le fait douter et lui donne l’impression d’avoir fait tout cela pour rien. Alors il finit par s’abattre dans un fauteuil, réalisant que la distance ne s’est pas réduite entre eux : ils pourraient être séparés par un mur de briques et l’effet serait le même. Il n’a pas l’impression qu’il peut même atteindre Rose. Alors, jouant une sorte de va-tout de manière inconsciente, il finit par la regarder droit dans les yeux, levant le regard au dessus de sa cigarette. « Réponds-moi sincèrement. Je voudrais simplement être fixé. J’ai définitivement perdu toute l’affection que tu pouvais avoir pour moi, alors ? » La réponse sera douloureuse qu’elle quelle soit, comme pour la question précédente sans doute. Mais il a besoin d’entendre les choses. Et après tout, mieux vaut un dialogue amer que pas de dialogue du tout.
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Mar 29 Déc - 22:30
❝Tibérius & Rose❞L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humiliéRose n’a jamais eu le troisième œil. La divination est une discipline qui, au mieux, lui fait lever les yeux au ciel. Elle ne nie pas qu’il existe de véritables voyants. Le département des Mystères est rempli de preuve à ce sujet, mais ils sont rares, la plupart de ceux que l’on rencontre ne sont donc que des charlatans. Il n’empêche que troisième œil ou non, se déroule aujourd’hui tout ce que Rose avait prédit. Fidèle à ses habitudes, quand son cousin a commencé à manifester son intérêt, la jeune femme a d’abord mis en lumière les risques que cette relation comprenait. Tibérius, bien plus optimiste qu’elle, les avait balayé d’un revers de la main avec l’air autoritaire qui est le sien. Rose, contrairement à son habitude, avait laissé son bon sens de côté et cédé aux arguments de son cousin. Des semaines plus tard, non contente d’avoir été humiliée, elle a également perdu l’amitié de quelqu’un qu’elle appréciait, mais également compromis ses relations avec une partie de sa famille. Quoiqu’elle ne l'admettra jamais, Rose se surprend à regretter de ne pas avoir mis son ego de côté et suivit le conseil de Gaïa. Non pas parce que celle-ci avait raison, mais simplement parce qu’elle se serait épargner la peine et le tourment qu’elle éprouve en ce moment.
Alors qu’ils sont seuls dans la bibliothèque, Rose ne peut pas s’empêcher de se sentir en colère. La présence de Tibérius l’offense, mais la gêne également. Si elle a été blessée, ce n’est pas pour autant qu’elle ne l’aime plus et c’est probablement ce qui attise sa colère. Alors qu’elle n’était pas sûre d’elle-même lorsqu’elle a cédé aux pressions du juge, la jeune femme s’est finalement prise au jeu. Des semaines plus tard, alors que tout est désormais terminé, elle s'aperçoit qu’elle avait finalement développé un peu plus que de l’affection pour son cousin. Désormais, la voilà doublement malheureuse et se retrouve seule avec la personne responsable, n’arrange rien.
Maintenant qu’il a enfin lâché sa main. Elle s’éloigne de lui et se dirige vers la table où se trouve une carafe de ce qu’elle identifiée comme étant du Rhum dragon avec quelques verres disposés sur un plateau. Elle verse le liquide ambré dans un verre, tournant le dos à son cousin et joue avec un instant pour se donner une contenance, avoir quelque chose dans les mains et ne pas simplement rester les bras ballants. Va-t-elle continuer à l’ignorer ? Elle aimerait. Faire comme s’il n’existait pas rend les choses faciles. C’est parler avec lui, retrouver l’intimité qu’ils avaient avant qui l’angoisse. Elle connaît Tibérius et sait à quel point il peut être persuasif.
- Je trouve que pour le moment, c’est une technique qui marche bien, se voit-elle répondre à ses interrogations.
Elle boit une gorgée de rhum, détournant le visage et examinant les livres sur les rayonnages à la place. La vérité, c’est qu’elle ne sait pas si elle pourra l’ignorer plus longtemps. Pas sans attirer l’attention de leur famille et il n’y a rien de pire qu’une tante désœuvrée pour repérer que quelque chose ne va pas et en faire toute une histoire. Si elle sait qu’il a raison et que la situation n’est, en effet, pas tenable, l’ancienne Serpentard refuse de lui concéder la moindre victoire. Ca serait un pas dangereux vers le pardon et la jeune femme n’est pas prête à pardonner quoique ce soit. Avec un certains dédain, elle lui dit :
- Tu es parfaitement libre de présenter des excuses en bonne et due forme, Tibérius. Je ne t’en ai jamais empêché. Tu aurais même pu le faire dans le courrier que tu m’as envoyé. Par contre, si tu es libre de les présenter, je suis tout aussi libre de les décliner. Je n’ai jamais eu que faire des excuses. Ce n’est qu’un expédient pour ceux qui veulent soulager leur conscience. L’offensé, lui, n’en retire rien, si ce n’est l’éphémère satisfaction de savoir que la partie adverse daigne courber la tête. Ça n'apporte rien et n’efface rien à mes yeux. Trouve autre chose.
Si Tibérius semble perdre la bataille, il a au moins gagné quelque chose puisque la fureur - quoiqu’encore contenue - anime désormais Rose. Elle a cessé de faire semblant de s’intéresser aux livres pour se tourner de nouveau vers Tibérius et c’est avec une certaine animation qu’elle lui parle. Toujours à distance, comme s’il y avait désormais un périmètre de sécurité entre eux qu’elle refusait de franchir. Néanmoins, on pourrait considérer ça comme un progrès compte tenu du fait qu’elle lui parle désormais.
- Comment veux-tu que j’en éprouve encore ? Comment peux-tu imaginer que nous puissions redevenir ce que nous étions ? Tu ne veux pas que je sois la marraine de tes futurs enfants dans la foulée ?
A-t-il vraiment tout perdu ? Non. Si c’était le cas, ça ne serait pas aussi difficile pour la jeune femme de garder sa contenance. C’est d’ailleurs tout le problème. Rose aimerait que ça soit le cas. Quand on est détaché, quand on éprouve plus rien, c’est facile d’être indifférent, il n’y a même pas besoin de se forcer, mais ce n’est pas dans la nature de Rose. Ils se connaissent depuis trop longtemps pour que tout sentiment soit effacé et même si l’affection prend la parure de la haine et du ressentiment, ça reste quelque chose. Après tout, on ne peut haïr que ce qu’on a un jour aimé.
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Ven 1 Jan - 22:17
L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié
Rose & Tibérius
La sagesse populaire dit qu’on ne se rend compte de l’importance de quelqu’un dans notre vie que lorsqu’on le perd. Tibérius Yaxley a toujours raillé la sagesse populaire et les contes de bonnes femmes, selon lui réservés aux idiots incapables de savoir ce qu’ils veulent et de reconnaitre ce qui leur est précieux. A croire que quelqu’un a décidé de lui apprendre l’humilité, car ce dicton trouve merveilleusement, ou pas, du moins du point de vue du juge qui goute assez peu cette ironie du sort, à s’appliquer ici. Habitué à la présence de la jeune femme à ses côtés depuis presque toujours, leur couple semblait s’intégrer à cette routine, une fois le jeu qu’elle a refusé de jouer passé, comme quelque chose de normal, presque inéluctable. En y réfléchissant a posteriori, ce qui a même semblé étonnant Tibérius a pris la jeune femme pour acquise. Jamais, malgré leur dispute du nouvel an, il n’avait pu imaginer que Rose pourrait sortir de sa vie.
Il lui aura fallu une dispute qui semble sans issue et de se retrouver dans une impasse, et donc la conviction terrifiante de l’avoir perdue (, et peut-être les conseils éclairés de gens un peu blasés par les difficultés insurmontables qu’il place lui-même sur son chemin) pour comprendre à quel point Rose compte pour lui et prendre une décision. A présent, le voilà dans une situation où il refuse de laisser Rose partir, mais où il ne veut pas être blessé non plus. Pas une situation très confortable, mais que veux-tu que je te dise ? Lui souffle une voix sardonique, étrangement proche de Reha. Le vin est tiré, il faut le boire, jusqu’à la lie s’il le doit : il peut difficilement s’en prendre à quelqu’un d’autre qu’à lui-même.
Qu’à cela ne tienne : au moins cela lui aura fait retrouvé une mentalité un peu combative et dans le conflit, Tibérius est plus à l’aise. Face au silence de Rose, il ne savait pas quoi faire. Car même le silence, même l’absence de réponse en est une, en réalité : on a de l’indifférence pour les choses et les gens envers qui on ne ressent rien. Et n’être plus rien pour Rose lui était insurmontable. Il n’est pas tellement certain de pouvoir mieux gérer la colère de la jeune femme, mais du moins ce n’est pas l’indifférence. Tout sentiment de sa cousine envers lui vaut mieux que rien.
Ça ne rend pas les choses plus faciles ; croire que cela se passerait formidablement bien et sans accroc était sans doute utopiste. A bien y réfléchir, lorsque Rose balaie ses excuses, Tibérius lui-même est capable de reconnaitre qu’elles ne valent pas grand-chose et qu’elles ne signifient rien. Il les trouve lui-même plates, parce qu’elles ne disent rien, tournant autour de ses fautes sans les nommer, les minimisant presque. Ça ne rend pas le discours de la blonde moins dur ou plus facile à entendre. De n’importe qui d’autre, cet ordre sec, lancé avec la désinvolture d’une reine, vaudrait hurlement et départ avec pertes et fracas. Personne ne lui parle ainsi, personne ne donne d’ordres au chef du clan Yaxley. Pourtant, ledit Yaxley laisse couler, serrant les dents, ne sachant pas bien sur le moment s’il a envie de pleurer ou de hurler. Jamais Rose ne lui a parlé ainsi ; il a toujours été à part, ou presque, et soudainement, la tâche lui semble de nouveau insurmontable. Il lui faut donc un peu de temps pour retrouver la parole et déclarer lentement : « Si je trouve, tu me pardonneras ? » Le ton est un peu provocateur, mais la question sincère. Tibérius reste à bonne distance, lui assis à fumer une cigarette, elle examinant la bibliothèque, guettant une réaction et scrutant avec attention le visage neutre de la jeune femme. Comme elle a dit « pour l’instant » tout à l’heure, il cherche à entrevoir un tressaillement, un signe, n’importe lequel, qui lui confirmerait que dans le futur, les choses ne resteront pas ainsi.
Autant dire que le mouvement de colère de Rose en réponse à sa seconde question est une douche froide. Quoique. Un instant, il mesure l’ampleur du désastre – nouvelle gifle, une de plus. Il faut donc un moment à Tibérius pour se ressaisir. « Non. » La gorge sèche, ce simple mot qu’il prononce lui coute un peu. Un moment, il hésite, regard baissé vers la table, en cherchant ses mots. « Non, je veux que tu reviennes. » Après avoir tiré une dernière bouffée de tabac, il écrase sa cigarette méthodiquement, puis se relève, enfouissant de nouveau les mains dans les poches de son costume dans une attitude un peu penaude. Il y a plus d’inquiétude que d’habitude sur son visage lorsque Tibérius croise enfin le regard de Rose, fugacement, mais aussi une détermination qui cette fois ne disparait pas. Maintenant qu’il a lancé le pavé dans la mare, peu importe le résultat, il ne peut plus faire machine arrière. « J’ai mis trop de temps à m’en rendre compte, je sais. C’était moi qui n’était pas clair. Ni avec toi, ni avec moi, d’ailleurs. » Il y a une certaine frustration dans sa voix, liée à la peur qu’il soit trop tard, et un peu de honte. Verbaliser sa culpabilité devant Reha était déjà quelque chose, mais devant Rose, c’est quasiment impossible. Quelques soient les efforts qu’il tente de faire, exprimer ses sentiments ne sera jamais le fort de Tibérius. Encore moins lorsqu’il s’agit d’une situation où clairement, il n’a pas de quoi être fier. D’un côté, il y a cette fierté et cette conviction de ne jamais pouvoir mal faire. De l’autre, la culpabilité, et une autre règle de son éducation. Quand on fait une erreur, on l’assume, n’a jamais cessé de lui répéter son père. Il bute sur les mots, un instant, maugréé, se lance : « J’avais peur. Je voulais être avec toi – et je veux toujours être avec toi – mais ce que ça impliquait… » Il soupire, détourne le regard vers la bibliothèque, se rendant compte qu’il retombe dans son travers de parler des choses le plus vaguement possible pour éviter de les regarder en face. « Ce qu’une relation impliquait vraiment, je n’y étais pas prêt. J’aurais du t’en parler. Mais…C’était juste…»
Il y a des milliers de choses qu’il voudrait dire. Pêle-mêle, qu’elle lui manque, qu’il regrette, encore, que peu importe les autres filles, aucune ne lui arrive à la cheville, qu’il n’a pas su choisir, et qu’il aimait bien être libre, que l’engagement lui faisait peur, mais qu’il voulait tellement être avec elle qu’il était prêt à dire n’importe quoi, mais d’un coup, Tibérius se rend compte de plusieurs choses. Un, ce discours serait pire que le mal. Deux, pour une bonne partie, il aurait du le lui avant, comme il l’a justement remarqué lui-même. Trois, au fond, tout se résume à une chose : il n’a voulu renoncer à rien. Mais si on ne renonce pas, on ne choisit pas. C’est ça, au fond, le vrai problème, même s’il s’est traduit par une tromperie et cette dispute horrible. Quatre, ce qui le convainc vraiment de se taire, c’est le regard de Rose, et le fait qu’il est simplement inaudible. « Hem. Je suis en train d’aggraver mon cas, n’est-ce pas ? Tu devrais me donner un manuel d’instruction sur ce que je ne dois pas dire ou faire. » La vérité est brutale, sans concession, un peu bravache aussi, parce que la dureté est plus digne que les larmes. Ce serait cependant plus crédible s’il n’ajoutait pas d’un ton maussade et un peu triste : « Manifestement, je suis plus doué pour te vexer que pour m’excuser. » C’est que Yaxley est bien au bord du désespoir par rapport à sa cousine : dans aucun de ses plans, ça ne devait se passer comme ça. « Ce n’est pas ce que je veux. »
Mais quels plans, de toute façon ? A se concentrer sur le fait d’essayer d’approcher Rose, Tibérius en a oublié de réfléchir à ce qu’il pourrait lui dire, se convainquant qu’il aurait du temps pour y penser. Ne lui reste donc pas grand-chose de son éloquence habituelle. Mais la détermination, elle, n’a pas disparue. dire ce qu’il veut franchement, sans qu’il n’y ait d’autres choix, c’est une vieille stratégie chez Tibérius Yaxley, on aime ou on déteste. En l’occurrence, c’est peut-être juste qu’il n’arrive pas à envisager un futur où Rose ne reviendrait pas. C’est tout simplement trop dur à supporter, autant que la culpabilité, autant que la distance entre eux.
C’est avec un vague sentiment d’étouffement qu’il finit par franchir les quelques pas qui les séparent, au prétexte de se servir à son tour un verre, qu’il se verse un peu fébrilement. Le masque est beaucoup plus dur à maintenir ainsi, et sa voix a des accents un peu éraillés alors qu’il parle, versant le liquide ambré depuis la carafe. « Ne comptes pas sur moi pour abandonner, Rose. Parce que je ne le ferai pas. » Il la regarde sans boire, son verre contre lui. « Tu comptes plus que le reste. Je sais que j’ai pu te faire croire le contraire, mais ce n’est pas vrai. Je ne veux pas que ça se termine de cette manière, toi et moi. Je ne sais pas comment y arriver, peut-être, mais je suis têtu : ça arrivera. » Finissant par hausser les épaules, le juge ajoute : « Peut-être qu’on peut juste être raisonnable et s’épargner ça. » Puis avec un accent de désespoir autant que de férocité : « Dis moi comment faire pour me faire pardonner. Quoiqu’il m’en coute, je le ferai. Ça prendra juste plus de temps, si tu ne me dis rien. »
Il a envie de tendre la main, de la poser sur son épaule. Pour un peu, il l’attirerait contre lui. Ou il se mettrait à pleurer. Par vague, la détermination reflue, se disputant à la colère et la culpabilité, mais aussi à la tristesse : « Est-ce que tu ne me laisseras pas au moins essayer ? Est-ce que c’est trop tard ? Ou est-ce que tu veux plus de temps ? Réponds-moi. Si c’est simplement ça, je m’en vais, et j’attendrais. » Désespérément, il cherche son regard, un signe de faiblesse, de pardon, n’importe quoi qui traduirait une émotion comparable à la sienne et qu’il ne sait pas exprimer. Se cherchant une contenance, il recule d’un pas vers la porte, ne voyant pas quoi faire de plus, vidant son verre d’une traite.
Par une curiosité presque malsaine, comme si remuer le couteau dans la plaie et mettre la blessure à vif l’aider ou lui permettait d’expier ou d’évacuer sa culpabilité, il finit par demander avec un brin de fièvre : « Si j’étais revenu, la dernière fois…ça aurait changé quelque chose ? » Il est à un pas de Rose, deux de la porte. Il peut entendre la fête, mais Tibérius n’arrive pas à tourner les talons pour autant.
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Rose Ashford-Selwyn
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Ven 1 Jan - 23:55
❝Tibérius & Rose❞L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humiliéDans le fond, était-ce vraiment une bonne idée que d’accompagner Tibérius dans la bibliothèque. N’aurait-il pas mieux valu que Rose crie, fasse un scandale, abandonne sa dignité l’espace d’un instant plutôt que d’être ici ? Pour ça, il aurait fallu s’expliquer, accepter une humiliation supplémentaire, admettre que toute sa famille ait connaissance de sa vie intime et de son échec. Le regard de Gaïa, la jalousie de Caelum, la pitié de Thaddeus et Marciane, le ricanement des autres, Rose n’est pas sûr qu’elle aurait pu le supporter. Elle est même certaine qu’elle préfère tout à cette humiliation. A défaut d’avoir pu protéger ses sentiments et son ego, la jeune femme tente au moins de protéger sa fierté. Un exercice difficile quand on se retrouve dans une situation pareille. Au final, elle le sait, c’est encore Tibérius qui a la meilleure main. Alors qu’il est fautif, c’est encore lui qui réussit à l’isoler pour lui parler et quand elle tente du mieux qu’elle peut de l’ignorer, c’est encore lui qui la force à sortir de sa réserve pour lui parler. Certes, elle lui lance des regards noirs, lui fait des reproches et l’envoie sur les roses comme s’il n’était personne pour elle, mais ça reste une victoire. Elle le regarde, l’écoute, réagit, c’est plus qu’elle ne lui a donné ces derniers temps et plus qu’elle ne veut lui donner tout court.
Qu’importe ce qu’elle tente de faire, pour Tiberius, cette journée est celle de l’audace. A ses sarcasmes, sa seule réponse semble être la provocation. Comme s’il n’avait plus rien à perdre. Un moment, Rose reste muette. Étonnée, ses yeux s’agrandissent et elle le regarde sans voix avant de prendre un air presque mauvais qui ne lui ressemble pas.
- Je t’en prie, tente ta chance. A défaut de me rendre heureuse tu me feras peut-être rire. je suppose que ça vaut mieux qu’une humiliation.
De toute façon, l’ensemble de cette scène est surréaliste aux yeux de la jeune femme. Elle peut s’empêcher de se demander ce qui pousse son cousin a tenter sa chance. Alors qu’elle esquive ses questions sur ses sentiments parce qu’elle refuse de même envisager qu’elle en éprouve encore, il arrive à la réduire au silence le plus total. Si elle n’était pas concernée par cette affaire, elle adorerait peut-être le culot dont il fait preuve, mais à l’instant son cerveau semble cesser de fonctionner et tout ce qu’elle comprend c’est que Tibérius a perdu la raison. Comment peut-il croire qu’après les mots qui ont été échangés alors qu’elle était au plus bas, il y a encore pour lui la moindre possibilité de rédemption à ses yeux ? Quand enfin elle retrouve la parole c’est pour souffler :
- Tu veux que je revienne ? Dans quel monde vis-tu ? Comment peux-tu même envisager cette possibilité ? Te pardonner me semble déjà insurmontable.
Le silence se fait un bref instant et elle ajoute, plus bas :
- De toute façon, je n’ai pas à revenir, tu es parti. Tout ce que tu voulais, c’était fuir.
Me fuir, songe-t-elle avec amertume, mais ça, elle préfère ne pas le dire tout haut. Parce que dans cette affaire ce qui lui fait mal - encore plus que la tromperie - c’est le rejet. S’il a été voir ailleurs, s’il est partit, c’est parce qu’elle n’était pas assez bien. On lui a tant répété, que elle, dont la fierté ne lui a jamais fait défaut, ne peut pas s’empêcher de se sentir rabaissée. Un sentiment qu’elle déteste par-dessus tout. Malgré toute sa colère, elle l’écoute, parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de le faire. La jeune femme, à son grand désespoir, se rend compte qu’elle aime sa voix, est habituée à sa présence et il lui faut toute sa volonté et sa colère pour se rappeler que Tibérius est persuasif et que si elle a déjà cédé une fois, elle ne doit pas le faire une seconde fois. Heureusement, l’absence de filtre de son cousin la ramène à la réalité.
- Je commence à comprendre ce que tu veux et je pense que tu nages en plein délire, mais rassure-toi tu ne peux pas me vexer plus que tu ne l’as déjà fait.
Alors que son verre se vide, elle en remplit un nouveau dont elle boit une gorgée. Rose n’a pas l’habitude de ruer dans les brancards. Les reproches, les scènes, les crises de colère, l’amertume, rien de tout ça ne lui ressemble. C’est contraire à son éducation à ses valeurs, mais rien dans cette situation n’est normal aussi abandonne-t-elle (pour un instant) tout ce qu’elle a de retenue.
- Pour être honnête, je suis étonnée. Tu veux me récupérer, mais est-ce qu'avant de partir de chez moi, tu n’as pas eu la délicatesse de sous-entendre que je ne valais pas mieux qu’une prostituée ? Tu noteras d’ailleurs l’ironie de la part de l’homme qui allait voir ailleurs. N’as-tu pas essayé de me faire passer pour une hystérique alors que j’étais au plus mal me disant que j’imaginais des choses ? A la place de ton soutien, tu as préféré briser dix-huit ans de confiance et de respect pour quoi exactement ?
Les mots lui manquent et elle est confuse. Rose sent que les larmes lui montent aux yeux et elle refuse de pleurer. Pas de devant lui et puis elle a assez pleuré. Alors à la place, elle boit de nouveau une gorgée de rhum. Le liquide lui brûle la gorge - elle préfère les alcools moins fort - mais qu’importe, ça la distrait un instant de l’étau qui lui compresse la poitrine. Elle boit de nouveau une gorgée quand il approche pour se servir à son tour. Elle veut fuir, partir. Il suffirait qu’elle décide que cette discussion n’a pas lieu d’être et de sortir de la bibliothèque, mais elle n’y arrive pas.
- Être raisonnable ?, s’exclame-t-elle avec dédain, Je ne fais que ça ! Je suis là, je te salue, je daigne même te parler. Tu ne peux pas me demander plus. Tu n’as pas le droit. Tu es têtu ? Moi aussi. Mets-toi à ma place ! Comment réagirais-tu, toi, si c’était moi qui avait continué à voir d’autres personnes pendant qu’on était ensemble ? Comment l’aurais-tu pris ?
Elle boit de nouveau une gorgée et méchante elle lance :
- Mets-toi à genoux, ça sera déjà un début.
Elle n’en pense cependant pas un mot et détourne le regard pour ne plus le voir. Le savoir si proche provoque une réaction épidermique chez elle, mais elle ne sait même pas dire si c’est du dégoût ou du manque. Elle se sent faible et s’en veut pour ça. Rose sait qu’une partie d’elle ne demanderait pas mieux que d’oublier tout ça et céder à la tentation de reprendre leur relation là où ils l’ont laissé retrouver le confort de la personne qu’elle a aimé, mais c’est impossible. A sa dernière question, elle répond dans un soupir :
- Je ne sais pas, peut-être, mais fuir n’était certainement pas ce que j’attendais de toi.
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Mar 5 Jan - 0:07
L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié
Rose & Tibérius
This how you loose her : une pensée qui s’impose à l’esprit de Tibérius sans qu’il ne le veuille et qu’il n’en ait vraiment conscience, mais qu’il ne peut contrôler. Constat logique lorsqu’on voit la réaction de Rose, et tant le pardon, comme elle le dit, lui semble hors de portée. Mais le déni, et le refus que le réel ne se plie pas à sa volonté, est peut-être ce qui le sauve, finalement. Ça et la conviction un peu étrange que s’il abandonne maintenant, ce sera fini pour de bon, et qu’il n’aurait plus jamais la chance de revoir ou de reconquérir Rose, si tant est que cela soit vraiment possible.
Peut-être est-il un peu surpris qu’elle ne soit pas plus compréhensive, quand bien même c’est encore faire preuve d’un culot magistral, parce que tout de même, il a fait l’effort de s’excuser et d’être patient. Peut-être sait-il au fond de lui-même qu’il ne pouvait en être autrement, cependant, quand bien même ce que lui dit la jeune femme le fait de nouveau grincer des dents, et qu’il se renfonce dans son fauteuil comme s’il s’était pris un mauvais coup. Les accusations de Rose lui font l’effet d’une claque : mais elles sont vraies et elles ne l’épargnent pas. Il fallait s’y attendre, tant ses propres mots, s’il est honnête, lui ont semblé plats et loin de la réalité. Tibérius n’a pas menti quand il a dit à Reha qu’il s’était comporté comme un sale con : dans tous les cas, sa cousine se charge de lui rappeler avec une acuité cruelle ce qu’il a fait. Se replonger dans la soirée qu’ils ont vécu, s remémorer son état d’esprit n’est guère agréable, mais Rose a raison. Oui, il voulait fuir, partir le plus loin possible, pensant qu’il était préférable de renoncer à la jeune femme pour continuer à mener cette vie sans interrogations et sans avoir besoin de s’impliquer. C’était avant de découvrir la morsure cruelle du manque, la douleur et la tristesse, les regrets et la culpabilité. De ça, Tibérius ne veut plus, et maintenant qu’il a choisi, il ne compte certainement pas abandonné. Il secoue donc la tête sans broncher et réplique : « Non, je ne crois pas. Au contraire, je crois que je n’y ai pas vu aussi clair depuis longtemps. »
Il voudrait prouver, encore et encore, qu’il a raison, ayant retrouvé un temps son éloquence. Ce qui l’arrête ? Le retour de la culpabilité. Un moment, il devine à l’intonation de sa cousine, puisqu’il ne le voit réellement car elle se détourne de lui aussi rapidement qu’elle lui a asséné ces mots secs, à quel point il lui a fait du mal. Pleure-t-elle, ou rêve-t-il ? Pas loin du moins. C’est ce qui le dissuade finalement de se lancer dans un grand discours sur pourquoi elle a mal compris ce qu’il a dit et que non, jamais il n’a sous-entendu qu’elle était une prostituée, mais ce serait ergoter et assez inutile finalement. Le sentiment de gâchis et de honte domine tout de toute façon. Un moment, il peine donc même à trouver quoi répondre. Il n’y a rien d’approprié, réalise-t-il. Parce qu’il a voulu fuir, et pourquoi, comme dit Rose ? Pourquoi sinon ça ? A son tour, il ressent une vague envie de pleurer, et sa voix est un peu étranglée pour répondre : « Pour rien. Je sais. » Comment lui faire comprendre à quel point il regrette ? Il ne sait pas. « C’est vrai, je voulais fuir. Je pensais que si tu me détestais ça rendrait les choses plus faciles, alors j’ai tout fait pour que tu me mettes dehors. C’était lâche, je suppose. » C’est un discours cru, laid, amer, mais véridique. Quoiqu’il en coute, à présent, la machine est lancée et les aveux ne s’arrêtent plus vraiment. « Si jamais ça vaut quelque chose, je ne le pensais pas. Vraiment pas. Au contraire. » Il n’a pas vraiment les mots pour, cependant, et doit les chercher pour répondre. « Je croyais…J’ai eu peur de ce que j’étais capable de te promettre parce que je voulais être avec toi. » Voilà le problème : il ne pensait pas s’attacher autant à Rose, et sans qu’il réalise bien pourquoi, ce qui était un challenge sans conséquence, est devenue autre chose. Elle est une amie, mais plus que ça – quelqu’un pour qui il aurait pu renoncer à cette liberté et à cette vie de célibataire. Se voyant prêt de le faire, Tibérius a préféré arrêté les frais et avant cela, freiner des quatre fers. Pas le genre de choses que quiconque a envie d’entendre, mais à sa manière maladroite, c’est une façon d’avouer qu’elle compte, malgré ce qu’il a pu dire. « Je sais vers quoi ça tend, une relation sérieuse et je… » Continue-t-il d’ailleurs, avant de s’arrêter, cherchant encore ses mots.
C’est que ce n’est définitivement pas à son avantage, ce discours. Mais à tout prendre, il se sent un peu mieux, à exorciser sa culpabilité, même s’il se sent ridicule a posteriori. Au point d’enchainer avec un petit rire un peu triste : « Merlin, ce n’est pas si mal d’être libre, ou appelle ça comme tu veux, au point où j'en suis, je peux bien le dire. De ne pas avoir à se poser la question du mariage et des choses pour lesquelles une fois que c’est fait, on ne peut rien changer. Alors, même l’exclusivité, et ce genre de chose…L’engagement, oui, je suppose qu’on peut dire ça comme ça, oui, me faisait peur. » Puis, cherchant à croiser son regard, il conclut doucement :« C’était malhonnête de ma part de te proposer quelque chose auquel je n’étais pas prêt. »
Ce n’est pas de l’auto-flagellation. Ça fait mal, sa fierté en prend un coup, mais il se sent un peu plus léger de l’avoir dit : « Si je pouvais faire autrement, si je pouvais revenir en arrière, je ne te laisserai pas. Même comme ami, j’aurai du rester. » Il ne peut pas ne pas avoir honte de lui. Il se souvient encore qu’elle tremblait dans ses bras, et la culpabilité se fait plus forte. « Tu ne comprends peut-être pas mon point de vue, et je suppose qu’il n’y a peut-être rien que je puisse faire, mais quand je dis que j’y vois clair, c’est ça. J’aurais du rester, et si tu ne veux pas revenir, autorise moi au moins à le faire, moi. Laisse moi réparer ça. » C’est que Tibérius ne manque pas de volonté. Non, il n’abandonnera pas, comme il le lui lance farouchement, oui, il fera tout pour la convaincre. Et ça marchera. Il faut que ça marche, et il espère que son discours la fera changer d’avis – mais c’est peut-être le besoin de se justifier, pour ce qui concerne ses explications, et de reprendre le contrôle de la situation, pour ce concerne ses demandent, qui parlent.
Cependant, l’hostilité de Rose, il la mérite, la prend un peu comme une pénitence, mais cela ne décourage pas le juge pour autant. Quoiqu’il évite peut-être de répondre à certaines de ses questions – parce qu’il est évident qu’à la place de sa cousine, il ne pardonnerait pas non plus. Ils ont de nombreux points communs : la rancune en est un, manifestement. Pour autant, pas réellement déstabilisé, il continue, croisant les bras d'un air provocateur : « J’aurais été blessé, peut-être, oui, mais je regretterai quand même. Ne me dis pas que ce n’est pas le cas, ne me dis pas que tu ne voudrais pas que ce soit autrement, je ne te croirais pas. » Pour un peu, il l’embrasserait bien pour prouver le contraire et qu’elle a tort, mais l’ordre que sa cousine lance le laisse muet de stupéfaction : « Je te demande pardon ? C’est une plaisanterie ? »
Il recule d’un pas, vide son verre, halluciné et hésitant, ne sachant pas quelle conduite tenir. La dernière réponse de Rose l’achève, coup de poignard qui fait remonter des regrets amers, et il met un moment à se décider. Vidant son verre d’une traite, il finit par revenir vers elle : « Très bien. » Le juge se ressert de nouveau, pour vider aussi sec son verre encore une fois, avant de lancer d’un air de défi : « Peut-être que j’ai fui, mais je ne fuis plus maintenant. Je suis là. Et je ne fuirais plus. » Un moment, dépassé par ses propres envies, il finit par lever une main, comme pour prendre la sienne, mais renonce avant d’aller au bout de son mouvement. Alors il se contente de dire avec fermeté : « Je ne peux rien faire pour le passé, peu importe à quel point je regrette. J’ai assumé mes torts, je les assume encore. S’il faut que je me mette à genoux, je vais le faire aussi. » Les yeux plantés dans les siens, il s’agenouille lentement. Aucune humiliation, aucune action visant à le repousser ou le dissuader, ne le détournera de son idée, semble dire son regard. Il est cependant beaucoup plus doux lorsqu’il finit par lancer, brisant le silence inédit qui s’installe : « Est-ce que tu me crois, maintenant ? Est-ce que ça vaut quelque chose ? »
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Jeu 7 Jan - 23:07
❝Tibérius & Rose❞L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humiliéAlors qu’ils discutent - si on peut appeler ça une discussion - dans la bibliothèque de Sélène Selwyn, la seule chose que Rose rêve de faire, c’est d’hurler. Nul doute que Archibald serait fier de sa cousine si elle venait à céder à ses pulsions pour enfin se libérer de toutes ses émotions néfastes qu’elle garde en elle depuis bien trop longtemps. Chaque mot de Tibérius rend la tentation plus grande qu’elle ne l’est déjà et peu à peu Rose voit qu’elle est proche de céder. C’est que, même elle, à ses limites et son cousin met les siennes à rudes épreuves depuis plusieurs semaines. Peu à peu, la nervosité la gagne, supplantée par une colère dévorante et bien mal contenue. Néanmoins, elle sait où ils se trouvent et la jeune femme ne peut pas se permettre un coup d’éclat. Un seul cris de sa part serait entendu par un invité ou un elfe et soudain, ça serait toute leur famille qui viendrait faire gorge chaude de leur dispute.
De son côté, si Rose est en colère, elle est surtout confuse. Après des semaines à détester son cousin à distance, la jeune femme se rend compte qu’il n’est pas facile de le faire avec autant d’efficacité quand ils sont dans la même pièce. Rien de ce qu’il a fait n’est effacé, mais soudainement, tout n’est plus uniquement blanc et noir. Or, Rose s'aperçoit que le gris n’est pas une couleur qui lui sied. C’est donc précisément quand elle devient indécise que son cousin, lui, semble savoir exactement ce qu’il veut. Au diable la décence et la honte, Tibérius les enjambe comme si elles n’existaient pas, pour lui annoncer de tout go, qu’il veut qu’elle revienne. La surprise, l’étonnement, l’indignation mais aussi la douleur se font une belle place au sein de son esprit alors qu’il lui dit à quel point il y voit clair. Incrédule, elle marmonne, acide, plus pour elle-même que pour lui :
- Je suppose que c’était trop demander que tu le saches quelques semaines plus tôt.
S’il l’avait fait, il aurait pu leur épargner toute cette peine et ce spectacle inutile, mais non, à la place, il l’a trompée. Dans le fond, ce qui la gêne, c’est bien entendu les femmes, mais il y a plus. Elle estime, de son côté, avoir été parfaitement claire sur les termes de cette relation et ce qu’elle en attendait. Or, Tibérius a préféré lui mentir, la tromper, pour avoir ce qu’il voulait parce qu’il savait que jamais Rose n’aurait accepté quoique ce soit alors qu’il en voyait d’autres. S’il admet ses torts, ça ne fait ni chaud ni froid à la jeune femme pour autant. Qu’a-t-elle à faire de ses regrets ? Est-ce que ça change quelque chose à sa peine ? Non, rien ! Alors quand il dit la phrase de trop, elle se retourne enfin, posant son verre avec violence sur la table à côté d’elle. Rageuse, elle se ressert un verre dont elle boit une partie du contenu peut-être trop rapidement et siffle :
- Je ne t’ai jamais rien demandé, Tibérius. Jamais ! Qu’est-ce que tu croyais ? Que j’allai te contraindre à m’épouser comme n’importe quelle jeune sang pur sortie de Poudlard à la recherche d’un bon parti ? Je n’ai pas besoin de toi ! Si je voulais me marier, j’aurais trouvé un mari depuis longtemps, crois-moi, j’ai vingt-huit ans, ma fille aurait été plus qu’heureuse de s’en charger. Qui a parlé d’engagements ? Personne ! De toute façon, je te trouve bien présomptueux, quand bien même tu en aurais eu l’idée, je n’aurais jamais accepté !
C’est cruel bien entendu. En réalité, Rose n'a jamais songé à la question, mais tout ce qui pourrait blesser son cousin est bon à prendre alors elle se contente d’être aussi cruelle qu’elle le peut. Un exercice bien difficile quand on ne souhaite pas vraiment le malheur de la personne en face de soi. Pourtant, en un sens, et elle imagine que c’est pour ça qu’il lui dit, elle devrait être flattée, mais c’est l’inverse qu’elle ressent. Si elle refuse toujours catégoriquement de le regarder dans les yeux, ses épaules s’affaissent et finalement, elle murmure en réponse en à ses paroles :
- Non, tu n’aurais pas dû et maintenant, tu as fait bien plus de dégâts que tu n’aurais dû …
Le dégât, c’est elle et autant dire que les choses lui semblent irréparables. D’ailleurs, elle n’est même pas sûre qu’elle le veuille. Soudainement fatiguée par le trop plein d’émotions, elle se laisse tomber dans le fauteuil à côté d’elle et courbe la tête dans un mouvement d’abandon.
- Ça ne sert à rien. Je n’ai plus envie d’investir de l’énergie que je n’ai pas la dedans. Ça n'en vaut pas la peine.
Agitée, elle ne reste pas en place. Telle une girouette, Rose oscille entre la colère, la fatigue, la tristesse, les regrets et la frustration. Tour à tour ses émotions prennent le contrôle de ses actes et la voilà de nouveau debout, le regard dur et sans compassion. Voudrait-elle que les choses soient différentes ? Bien entendu, mais elle refuse ne serait-ce que de l’admettre devant Tibérius. Sa dignité a beau avoir été piétinée, elle ne peut pas s’empêcher d’essayer d’en sauvegarder ce qu’il en reste. Alors pour l’humilier à son tour, elle lui demande ce qu’il ne voudra jamais faire. Aux yeux de Rose, ça clôturait cette discussion stérile une bonne foi pour toute et elle pourrait enfin se laisser aller à sa déprime en paix. Il la prend donc totalement par surprise, quand, au lieu de claquer la porte furieux qu’elle a osé lui demander ça, il se met genoux à terre sans la moindre once de déplaisir. Soudainement, elle oublie sa colère et ne voit plus que son cousin a terre et cette vision lui semble tellement inconcevable qu’elle s’avance vers lui et prend son bras pour l’enjoindre de se lever.
- Ne reste pas à terre, Tibérius. C’est ridicule, lève-toi. Ça ne changera rien !
En réalité, ça change quelque chose puisque Rose a abandonné un moment son attitude distante. La jeune femme est bien plus troublée qu’elle ne veut l’admettre, mais elle tente de ne pas y prêter attention. Finalement, son cousin finit par se relever et se faisant, vacille. Il se rattrape et pendant quelques secondes, ils sont plus proches qu’ils ne l’ont été depuis des semaines. Le silence s’est fait et Rose s'aperçoit qu’elle tient toujours son bras. Lentement, elle desserre son étreinte sans le quitter des yeux et quand elle s’apprête à faire un pas en arrière, il l’attire vers lui pour l’embrasser.
Le baiser lui coupe le souffle. Pendant un bref instant, la jeune femme ferme les yeux et plus rien ne compte à part la sensation de ses lèvres sur les siennes et de son corps pressés contre le sien. Est-ce l’alcool, la fatigue, la lassitude, peu importe, mais elle cède au bref répit que lui offre cet instant. C’est un bruit dans le couloir qui lui rend sa raison et elle repousse avec violence, le fusillant du regard. Sa main part avec une force insoupçonnée et le claquement retentit dans le silence de la bibliothèque. Sans un mot, elle tourne les talons et ouvre la porte à volée se fichant bien que n’importe qui puisse la voir sortir de la pièce. Ça ne change rien, rien n’est pardonné, rien n’est oublié. En tout cas, c’est ce dont elle compte continuer à se persuader.
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#Sujet: Re: L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius Dim 10 Jan - 1:16
L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié
Rose & Tibérius
« Comment ça, jamais accept… » Bégayant, Tibérius a un mouvement de recul face à la réaction de Rose, car ses mots sur leur relation claquent aussi sèchement qu’une gifle. Encore une fois, ce n’est pas la réaction qu’il attendait. Quoiqu’il devait bien se douter au fond de lui-même que les choses ne s’arrangeraient pas d’elles-mêmes par magie, il n’a pas pu s’empêcher d’espérer que Rose l’écouterait au moins, ou qu’il serait capable, a minima, de se faire entendre. Pourtant, il ne sait pas bien comment réagir. Idiot, parce que s’ils en avaient parlé, comme le lui a dit Reha, ils se seraient aperçu qu’ils étaient d’accord, ou presque, et que ce gâchis ne se serait jamais arrivé ? Encore plus mal, justement à cause de cette pensée ? Vexé qu’elle n’ait jamais voulu d’un mariage ? Cela ne devrait pas le blesser, après tout, puisqu’il n’avait pas l’intention de demander Rose en mariage et que c’est en partie à cause de cela qu’il a refusé tout engagement : l’idée lui est venue, un moment, au début de leur relation, et comme elle devenait réelle, il a freiné des quatre fers. Et pourtant entendre ainsi qu’elle ne l’aurait même pas envisagé, qu’elle aurait refusé, le blesse réellement : que Rose le pense ou non, elle a atteint son but. Il pourrait sans doute faire remarquer qu’alors, il ne sait pas ce qu’elle attendait de cette relation. Par quoi quelque chose de sérieux, qui aurait pu fonctionner s’il avait décidé de s’y investir, aurait-il pu se terminer ? Débarrassé de la pression du mariage, s’ils avaient – ou si Tibérius avait très exactement – essayé de voir où ça les menaient, peut-être cela aurait-il fini par arriver ? Du moins ne peut-on pas l’exclure d’office, comme semble le faire Rose. Il pourrait relancer le débat, s’il avait la présence d’esprit de le faire, pour lui demander ce qu’elle voulait alors, mais c’est trop tard et de toute façon il n’en est pas capable, trop occupé à essayer de ne pas se décomposer. Essayant de se ressaisir, c’est avec une certaine raideur peinant à masquer la peine qu’il a, que Tibérius achève : « Bien, aucune importance. Je suppose qu’au moins les choses sont claires. »
Disent-ils alors que rien n’est clair. Qu’importe. Ça ne le dissuade pas. Peu importe à quel point Rose le déteste à l’instant même, de toute façon, parce que ça ne peut égaler, dans aucune mesure, la culpabilité et l’angoisse de Tibérius, ni sa détermination. Quelque chose de l’ordre du sanglot vient former une boule dans sa gorge. Ce ne sont pas des larmes comme celles qui lui ont échappé devant Thaddeus, mais la tristesse se fait un peu plus lourde, alors il détourne le regard, buvant une gorgée d’alcool pour éviter la pensée qu’il ne peut rien faire pour la rassurer ou celle qui lui dit que tout cela est de sa faute. Il aimerait la consoler, également, mais rien à faire, les gestes ne viennent pas, empêchés par la conscience d’être la source du malheur de Rose.
La seule chose qui surnage vraiment est qu’il refuse d’accepter que cela reste ainsi ou qu’elle ne lui pardonne pas ; la pensée lui est insupportable. Tellement que chose rare, et même lui ne s’en rend pas compte, Tibérius est prêt à mettre de côté sa si précieuse fierté pour récupérer Rose, quoiqu’il en coute d’ailleurs. Toute honte bue, il finit donc par se retrouver à genoux devant elle, ce qui a l’air de la surprendre elle-même. Lui-même la regarde d’un air un peu perdu lorsqu’elle le relève, mais trop heureux de ce contact, qui est en soi une victoire, se laisse faire : « Tu ne pensais pas que je le ferais ? Peu m’importe d’être ridicule, je m’en fiche royalement. Au moins tu verras… » Il a du mal à retrouver son équilibre, et l’alcool n’aide pas, si bien que Tibérius manque de trébucher en avant et ne doit son salut qu’au fait qu’il parvient à se raccrocher à la jeune femme. « Attenti…je suis désolé, je suis désolé. » Il réalise soudainement à quel point ils sont proches et un blanc se fait dans son esprit, son regard se perdant dans celui de Rose. « Tu… » Tu quoi ? Aucune idée. Soudainement incapable de se détacher de l’envie de l’embrasser, et réalisant donc enfin ce qu’il veut pour de bon, Tibérius l’attire contre lui et s’empare de ses lèvres. Son cœur ne lui semblait pas sur le point d’exploser de joie et parce qu’un moment Rose s’abandonne à son tour, il le voit comme une victoire, même pas réellement gâché par la gifle qu’il prend et le regard furieux qu’elle lui lance. Il n’esquisse d’ailleurs même pas un geste pour la retenir, encore sous le coup de ce baiser qui lui semble soudainement plein de possibilités.
Une fois seul, Yaxley reste un moment planté au milieu de la bibliothèque, incapable de penser à quoique ce soit, un sourire un peu idiot flottant sur son visage. Avec un petit rire joyeux, le premier depuis des semaines, il se ressert un verre, trinquant avant une personne invisible dans une attitude qui en surprendrait cette fois plus d’un. Mais Rose cédera, songe-t-il, ou au moins, elle ne le déteste pas autant qu’elle le laisse entendre, puisqu’elle a hésité, puisqu’elle ne l’a pas immédiatemment repoussé.
Plein d’espoir, c’est de meilleure humeur qu’il finit par regagner le salon où se trouvent le reste des invités. Pour la première fois depuis des semaines, sociabiliser ne le rebute pas, et c’est avec bonhommie qu’il se laisse alpaguer par son oncle : « Ah, Tibérius, où étais-tu donc passé, mon garçon ? Je voulais te parler de tout ce raffut…qu’est-ce que c’est que cette histoire avec ta sœur cadette, la petite Octavia ? Ta mère n’a pas l’air de réaliser…» Octavia ? Soudainement, le problème lui parait moins grave. Et Gaia ? Bah, il finira par lui montrer qu’il avait raison. Il répond donc avec assurance : « Oh non, rien de grave, oncle Sarang…laissez moi vous expliquer. Un cigare ? » Son regard lui, cherche quelqu’un parmi ses innombrables cousins. Cela n’a pas changé : il continuera à dévorer Rose du regard tant qu’elle sera dans le coin. Mais avec plus d’espoir, cette fois.
(C) CANTARELLA.
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L'amour déçu peut pardonner, mais jamais l'orgueil humilié - Tibérius