My Lord and Master - Tom E. Jedusor

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ft. Tom Elvis Jedusor

C'était important d'être entouré, mais parfois, c'était aussi épuisant. Même Octavia Yaxley avait besoin de solitude, oui oui, en fait, elle en avait même sans doute plus besoin que l'adolescent moyen, mais elle savait bien le dissimuler. Elle aimait être avec ses "amis", parce qu'elle aimait se sentir importante en leur compagnie, mais elle aimait encore davantage rester seule avec elle-même, qui finalement, était la seule compagnie ou presque dont elle avait besoin. Elle comptait sur les autres pour briller en société, mais elle savait très bien se reposer sur elle-même pour exister, elle se sentait suffisamment importante et complète en elle-même, et c'était ce qui la distinguait de la masse des moutons qui peuplaient son école envahie de mauvaise graine, dont elle commençait à penser que c'était son rôle de s'en débarrasser, de les en éjecter.

Sa solitude, elle y tenait, mais c'était presque une impossibilité au quotidien, et encore plus aujourd'hui, alors qu'elle se rendait à Pré-au-Lard avec toute sa clique. Là, hors de question de rester seule et d'être vue seule, pourtant, elle sut saisir une opportunité, quand l'une de ses camarades suggéra d'aller faire un tour chez Honeydukes. Elle aurait juste pu dire qu'il en était hors de question, et toute la bande aurait acquiescé et renoncé à l'idée une bonne fois pour toutes (quel culot, déjà, d'oser formuler la moindre idée), mais elle préféra lâcher du lest, même s'il était hors de question qu'elle-même mette un pied dans cette boutique. Elle avait passé l'âge de se gaver de sucre, et surtout, elle surveillait sa ligne avec une infinie vigilance. Elle ne voudrait pas ne serait-ce qu'être vue à cet endroit. Elle proposa donc de les attendre aux Trois-Balais et de leur réserver la meilleure table possible, ce qui était très hypothétique, car dans ces moments-là, les seules bonnes tables étaient les tables vides.

Être vue seule à une table des Trois-Balais pouvait nuire à sa réputation, mais c'était sans compter sur l'attitude d'Octavia, qui transpirait l'assurance et la décontraction. Elle se commanda un thé chaud et le sirota tranquillement tout en observant la faune autour d'elle. C'est alors qu'elle le vit. Tom Jedusor était là, dans ce décor qui lui convenait si mal, et elle sentit un peu de sa belle assurance glisser sur elle comme de la pluie...

Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle capte son attention, mais soudainement très intimidée, ses pieds demeuraient figés au sol. Elle avait des milliers et des milliers de choses à lui dire, des milliers et des milliers de choses à lui faire comprendre. C'était son occasion, la toute première, elle n'en aurait peut-être aucune autre. Alors pourquoi, soudainement, elle ne savait plus appliquer aucun des scénarios qu'elle avait eus si simplement en esprit quand il n'était pas dans les parages. Elle n'était jamais plus que la gamine qu'elle prétendait ne plus être depuis longtemps.

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es projets évoluaient convenablement, mais pas au rythme qu'il avait anticipé au moment de quitter Poudlard. Et pour cause, bien des variables qu'il lui avait fallu prendre en compte n'avaient pas été planifiables à l'avance, qu'il s'agisse de l'évolution de la résistance ou de la création d'un groupe parallèle... sans oublier que la création même de ses horcruxes était elle aussi compromise. Non, rien ne se passait ainsi qu'il l'avait planifié, mais il estimait garder malgré tout le plein contrôle d'une situation qui, pour le moment, jouait en sa faveur. Il régnait sur le monde magique (et même sur le monde moldu) cette douce atmosphère de terreur qu'il prenait plaisir à entretenir... qui ne suffisait certes pas à sa gouvernance absolue, mais permettait tout du moins de préparer élégamment le terrain.

Donc, en attendant, la vie se poursuivait, avec quelques perspectives encourageantes. Cela faisait un moment que Tom envisageait de recruter à Poudlard même. Avec le départ de Lou, Lexie et Andreï, ses derniers éléments solides (Lexie, surtout, qui avait recruté beaucoup de mangemorts en son nom) n'étaient plus sur place. Certains mangemorts occupaient des postes stratégiques au sein de l'école, c'est vrai, tout d'abord Lena, mais également, maintenant, Orpheus, sur qui il comptait très largement à présent, mais ce qu'il attendait d'eux au sein de l'école de magie était différent. Il fallait un élève - ou une élève, peu lui importait - pour s'attirer la confiance d'autres élèves et grossir ses rangs parmi la jeune génération (dont il estimait déjà - à tort certainement - ne plus faire partie).

Un nom avait fini par se distinguer. Une Yaxley. Il n'en avait étonnamment pas dans ses rangs alors même que cette famille faisait partie des branches de sang pur les plus prestigieuses, mais c'était le moment d'y remédier. Octavia avait voulu attirer son attention, c'est ce que certaines sources qu'il estimait fiables lui avait fait parvenir, en s'attaquant à une sang de bourbe en plein Poudlard. Méthode peu discrète, mais résultat bel et bien efficace, puisque l'adolescente avait dorénavant son attention. Une jeune fille pétrie des valeurs des sangs purs, encore malléable, et visiblement prête à tout pour lui : autant dire qu'elle remplissait à la perfection les critères qu'il attendait pour sa nouvelle recrue.

Il décida de l'aborder lui-même plutôt que de passer par un tiers - ce dont elle devrait s'estimer honorée au passage -, lors d'une des habituelles sorties à Pré-au-Lard dont lui-même ne gardait, de ses années estudiantines, qu'un assez déplaisant souvenir. Il guetta le moment où il pourrait l'aborder seul à seule, et elle le lui servit sur un plateau d'argent. La voyant attablée seule à un table des Trois-Balais, il aborda, ayant préalablement fait mine de ne pas constater le regard qu'elle avait jeté sur lui au moment de la voir rentrer. Posément, il s'adressa à elle.

-Octavia Yaxley, c'est bien ça ? Cette place est libre, je suppose ? Il n'attendit pas qu'elle réponde et s'installa aussitôt face à elle. Je pense que nous avons à parler, toi et moi.

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Dans l'esprit d'Octavia, les réflexions fusaient. Comment faire pour attirer son regard, son attention ? Que faire pour qu'il fasse le choix de se diriger spontanément vers elle sans qu'elle ait donné ne serait-ce que l'illusion de rechercher son attention ? Finalement, elle n'eut rien besoin de faire. Son attention, elle l'avait. Elle avait réussi. C'était bel et bien elle que le jeune homme toisait, c'était bien sur elle que son regard se fixait, c'était bien vers sa table qu'il se dirigeait. C'était bien son nom qu'il prononçait. C'était à elle qu'ils s'adressait maintenant.

Le coeur d'Octavia s'emballait. C'était le moment. Elle l'avait visualisé autrement, elle avait cru qu'elle aurait le temps de s'y préparer. Là, prise au dépourvu, elle était si impressionnée qu'elle craignait de perdre sa langue, sa contenance ainsi que la belle assurance qui en temps normal l'accompagnaient peu importe les circonstances. Les ongles enfoncés dans le tissu de sa jupe, ce qui était sa manière à elle de garder un semblant de prestance, elle s'efforçait de soutenir le regard de Tom Jedusor, consciente que ce n'était pas un moment qui devait l'angoisser, c'était un moment qu'elle devait savourer. Pour lui, elle avait bien failli avoir la mort d'une adolescente sur la conscience. Pour lui, elle mettrait le monde à genoux s'il le lui demandait.

Elle savait que certains pourraient remettre en question l'influence et le potentiel d'un homme aussi jeune, elle estimait que les personnes qui disaient cela ne l'avaient jamais rencontré, à coup sûr. Il émanait de lui un tel charisme, une telle prestance, qu'il était presque impossible de ne pas écouter, de ne pas se laisser absorber. Bien sûr, elle était sans doute aussi influencée par sa jeunesse, ses idées l'attiraient, mais l'homme tout autant. Mais elle essayait de dissimuler ses airs impressionnés, même si elle réalisa au moment de répondre que sa voix était presque un souffle, plus aigue que d'ordinaire, comme si elle avait un poids sur ses poumons.

« Oui… »

Ce "oui" était le plus pathétique qui se soit jamais échappé de ses lèvres. Tous ceux à qui Octavia prenait soin de faire quotidiennement la misère s'amuseraient certainement de la voir à ce point dans ses petits souliers en cet instant. Mais elle ne l'était pas pour rien. Elle était convaincue que ce moment était décisif pour elle, qu'il pourrait bien changer sa vie à tout jamais. Elle ne voulait surtout pas le négliger ou le gâcher. Elle tenait à s'en montrer digne.

« Vous... » Elle avait hésité à le tutoyer, mais cela aurait été faire preuve d'un irrespect total. Il n'était plus ce camarade de Serpentard plus âgé et charismatique. Il était celui qu'elle espérait voir devenir son maître. A tout prix. « Vous savez qui je suis... ? »

C'était la question la plus stupidement prononcée qui existait. Mais elle restait... heureuse d'avoir son attention. Et intimidée d'avoir son attention. Elle espérait, surtout, ne pas être en train de tout gâcher.

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l ne faisait aucun doute quant au fait que la jeune vert et argent était impressionnée, intimidée. Tant mieux, il la voulait ainsi, désespérément soucieuse de son approbation, absolument déterminée à lui plaire. C'était ce qu'il avait deviné d'elle avant même de faire sa connaissance, et pour cause, la manière pour le moins grandiloquente qu'elle avait eue d'attirer son attention - et qui avait été efficace, on ne peut pas le nier - en disait long à la fois sur sa personnalité et sur ses motivations.

Une telle dévotion pouvait être un atout comme un inconvénient, c'était une chose qu'il allait falloir juguler en tous les cas, mais l'impérieuse volonté de la jeune Yaxley de se ranger à ses côtés était bien assez remarquable pour qu'elle obtienne satisfaction de sa part. Le simple fait qu'il daigne la rencontrer en tête à tête, sans passer par un tiers, en disait long à ce sujet : elle était parvenue à gagner sa curiosité, et à présent, elle devait bien comprendre que l'opportunité qui allait être à saisir était celle d'un instant, fugace et éphémère : elle ne devait pas laisser passer sa chance.

-Tu as fait ce qu'il fallait pour, répondit posément le mage noir quand Octavia observa qu'il savait qui elle était.

Oui, il le savait. Il n'irait pas prétendre la reconnaître de l'époque où il fréquentait encore Poudlard. Son sang avait beau être pur et son nom bien connu, elle ne lui inspirait au fond qu'une saine, logique et manifeste indifférence à l'époque, bien évidemment trop jeune pour qu'il envisage de faire d'elle quoi que ce soit. Mais la petite Octavia avait grandi. Toujours trop jeune, sans doute, et son impulsivité le prouvait, mais par conséquent modelable. Et il n'allait pas s'en priver.

-A l'avenir, il te faudra apprendre la discrétion et la subtilité, mais tu as du moins su témoigner de ta motivation et ton sang-froid, et ce sont là des qualités que je sais estimer à leur juste valeur.

Bien évidemment, il n'allait pas se priver de caresser l'adolescente dans le sens du poil quand il savait pertinemment qu'elle n'attendait que cela. Elle boirait ses paroles, c'était simple, plus simple qu'avec beaucoup de fidèles qu'il fallait convaincre ou tempérer. Avec Octavia Yaxley, tout était à faire. C'en serait presque une perte de temps s'il ne savait pas déjà d'office quel rôle lui attribué. Une place laissée vacante après le départ de Lexie de Poudlard, et qui n'attendait que d'être prises. Alors qu'il s'apprêtait à reprendre la parole, une serveuse vint prendre une commande que l'héritier de Serpentard négligea d'un geste de la main. Il n'avait pas l'intention de s'attarder plus que nécessaire. Cette conversation serait brève. Une fois la serveuse, penaude, disparue de leur champ de vision, il reprit la parole.

-Dis-moi, Octavia, jusqu'où serais-tu prête à aller pour moi ?

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Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour attirer son attention, pour qu'il la remarque. Ce n'était pas une chose qu'elle pouvait nier, en effet. Etait-ce un reproche de sa part de lui faire une telle remarque ? Elle n'en savait rien, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu honteuse si tel était le cas. Octavia n'entendait raison de personne, n'écoutait jamais les conseils ou les remontrances et n'en faisait généralement qu'à sa tête. Généralement... mais elle ne pouvait pas se comporter avec Tom Jedusor comme elle se comportait avec n'importe qui d'autre. Elle l'adorait, elle le vénérait, même, pourrait-on dire. Elle y était peut-être allée un peu fort pour faire signe à celui qu'elle voulait si désespérément rejoindre, mais à présent, elle se comportement exactement comme il le lui demanderait, sans dévier, jamais. Et elle ne pouvait pas entièrement regretter quand cela débouchait à ce tête-à-tête avec celui qu'il était primordial à présent qu'elle parvienne à convaincre, peu importe ce qui pouvait arriver.

Parce que c'était lui qui le lui imposait et personne d'autre, elle acceptait ses reproches et hochait docilement la tête sans se défendre, docilement. En présence de n'importe qui d'autre, elle aurait immédiatement répliqué, elle aurait plaidé sa cause avec indifférence et / ou orgueil, mais là, non. Elle buvait ses paroles. S'il devait lui demander de rester muette pendant des heures et des heures, elle n'hésiterait pas un seul instant. Oui, elle saurait être subtile, oui, elle saurait être discrète. Elle ne l'avait pas prouvé par le passé, mais Octavia se qualifierait d'elle-même d'intelligente, elle pensait pouvoir faire les choses à sa manière. Elle n'avait plus aucun besoin de faire dans la grandiloquence, de toute manière, à présent que le seigneur des ténèbres s'intéressait à elle, à présent qu'il était prêt à lui donner sa chance. Car c'est ce que sous-entendaient ses paroles... pas vrai ? Et à la question qu'il lui posait, elle pouvait répondre sans réfléchir, sans hésiter. La réponse était beaucoup trop simple et évidente. Jusqu'où serait-être prête à aller pour lui ?

« Aussi loin que vous le désirerez… », dit-elle dans un souffle.

C'était vrai. Elle se sentait capable de tout, de vraiment tout, pour lui, pour sa cause, pour rejoindre le groupe des mangemorts. Elle était prête, elle se sentait prête (même si ses angoisses au sujet de Joan prouvaient sans doute qu'elle avait encore besoin de s'améliorer sur plusieurs points.

« Je serais prête à mourir, pour vous. »

Elle le disait avec conviction. Dans son esprit, ça ne faisait aucune forme de doutes. Elle était prête à tout sacrifier, y compris elle-même. Mais bien sûr, elle n'avait aucune envie de devoir en arriver là. Elle voulait se croire plus utile vivante que morte, mais elle n'était déterminée qu'à le convaincre, et pour cela, elle voulait lui prouver qu'elle était prête à l'ultime sacrifice. Pour lui. Et pour sa cause, bien sûr.

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la question que Tom venait de poser à Octavia, une seule réponse seulement était évidemment acceptable, quand bien même il n'en laisserait tout d'abord rien paraître. Il l'abordait avec une idée bien précise à l'esprit, et s'il était très important pour lui de tester la loyauté et les compétences de la jeune femme, il n'en demeurait pas moins qu'il ne comptait pas quitter cet endroit sans avoir obtenu ce qu'il désirait, que cela se fasse avec le plein consentement de la vert et argent ou contre son gré. Tom Jedusor n'avait jamais pris "non" pour une réponse acceptable, et quand c'était là la réponse qu'on lui opposait, il estimait avoir un certain talent pour changer les "non" en "oui" (charmant jeune homme méprisant le consentement dans sa forme la plus évidente).

Mais dans le cas d'Octavia Yaxley, inutile de jouer la carte du chantage, de l'intimidation ou toute autre des stratégies qu'il avait en réserve quand il s'opposait à la réticence de ses interlocuteurs. La jeune élève de serpentard déchanterait peut-être une fois dans le feu de l'action, mais en attendant, sa détermination était réel, son désir de le suivre, quoi que cela puisse lui coûter était sincère. S'il devait avoir le moindre doute sur la question, ce qu'il s'autorisait à lire sans vergogne de ses pensées (à quoi bon se priver d'un tel pouvoir, surtout en présence d'une recrue éventuelle dont il fallait soupeser le degré de loyauté) lui confirmait qu'elle était bel et bien entièrement dévouée à lui, sans rien savoir ou presque pourtant de sa personne, une adoration aveugle qui lui convenait tout à fait, car moins elle ne trouvait d'origine dans une réalité concrète, plus il serait difficile, voire impossible, d'y mettre un terme.

Oui, Octavia ne prononçait pas en cet instant un seul mot qu'elle ne pensait pas. Elle ferait tout ce qu'il lui demanderait de faire, irait jusqu'où il estimerait nécessaire qu'elle aille. Serait bel et bien prête, très sincèrement, à mourir pour lui, non sans angoisse mais avec conviction. Quelle absurdité. Si Tom se délectait d'avoir ce pouvoir, cette emprise sur autrui, que l'on puisse choisir de renoncer à sa propre existence au nom de quoi que ce soit ou qui que ce soit le dépassait totalement. Pour rien au monde Tom n'accepterait de se sacrifier, il pouvait sacrifier beaucoup de lui-même par appât du pouvoir, mais c'était aussi en grande partie par pur désir d'immortalité. Sa vie trop précieuse ne pouvait certainement pas s'arrêter un jour sous le prétexte que quelqu'un l'ordonnerait. Ou s'arrêter tout court, d'ailleurs. Mais Octavia avait néanmoins eu les mots qu'il fallait bel et bien. Elle avait même fait dans l'emphase, mais une emphase finalement nécessaire, dictée par la fougue de l'adolescence.

-Nous allons éviter de devoir en arriver là, répondit-il simplement d'une voix doucereuse en la considérant un instant. Vivante, tu m'es bien plus précieuse. Vivante et libre. Il marqua une pause. J'ai une proposition à te faire, Octavia, mais avant tout, il va nous falloir... corriger ta réputation.

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Octavia ne ment pas. Elle ne se permettrait jamais de mentir à celui qu'elle considère déjà comme son maître, même si rien n'est acté, même s'il peut tout à fait refuser ses services. Elle est trop fière pour croire que ce soit possible, s'il est là, c'est pour elle et parce qu'il comprend sa valeur. Mais même s'il devait décider qu'elle n'est pas à sa hauteur, ça ne l'empêcherait pas de vouloir le servir, quoi qu'il puisse advenir, envers et contre tout, avec volonté et détermination. Et à force d'efforts, il finirait par l'accepter. Déjà, il la reconnaît, il admet son existence. C'est plus que tout ce qu'elle avait escompté jusqu'ici. Le reste va dépendre d'elle, de la détermination qu'elle sera capable d'afficher. Et elle est prête, prête à lui prouver ce qu'elle vaut, et tout ce qu'elle est capable de faire pour lui. Tout. Mourir y compris. Même si elle préfère l'entendre affirmer qu'il la préfère vivante.

Il sait exactement quels mots utiliser pour appuyer sur sa corde sensible. Et ça fonctionne à la perfection. Elle est conquise. Elle n'avait pas besoin de ça pour être conquise, mais elle l'est davantage. Il adapte son vocabulaire à ce qu'elle souhaite le plus entendre, et elle se laisse convaincre sans aucune difficulté, en toute indolence, entièrement consentante. Il est son héros, il est son maître, et il la considère. Sa vie lui est précieuse, elle s'arrangera pour que sa vie lui devienne indispensable. Elle ne reculera devant rien. Si elle avait encore le moindre doute, il les a tous effacés. Il n'y a plus qu'une seule et évidente certitude, qui dépasse et transcende toutes les autres, et qui lui donne le sentiment de pouvoir tout réussir, tout accomplir, parce qu'il le lui demande. Puisqu'il le lui demande.

Il n'est pas agréable d'entendre que sa réputation doit être corrigée, mais elle ne le contredit pas. Il est celui en faveur de qui elle est capable de mettre son orgueil de côté, celui de qui elle acceptera tout y compris de faire face à ses erreurs, à ses échecs. Les leçons d'humilité que l'on attend d'elle, il est le seul à pouvoir les dispenser. Et elle en tirera tous les enseignements possibles, sans aucune hésitation. Si elle doit grandir, évoluer, ce sera en fonction de ses exigences et de ce qu'il saura façonner d'elle.

« Dites-moi ce que je dois faire et je le ferai. »

Elle lui laisse les rênes. Elle a envie d'entendre de quoi retourne la proposition qu'il veut lui faire mais elle ne demande rien. Elle veut connaître ses plans, et lui prouver qu'elle est entièrement capable de les respecter à la lettre. Alors, seulement, elle se montrera peut-être suffisamment digne de ce qu'il attend d'elle pour qu'il lui en dise plus.

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ne fine esquisse de sourire s'afficha sur les lèvres du mage noir tandis que, une fois de plus, sa jeune interlocutrice, lui donnait exactement la réponse qu'il attendait d'elle. C'était cela, qu'il voulait de sa part, une disposition totale à obéir à ses ordres peu importe leur nature. Tester la loyauté de l'adolescente ne serait pas le plus difficile, elle crevait les yeux. Il devrait en revanche s'assurer de sa totale soumission aux règles qu'il s'apprêtait à lui édicter, et cela, c'était une autre affaire.

-Pour le moment, j'attends avant tout de toi que tu fasses profil bas - comme, j'en suis certain, je ne suis pas le premier à te le demander. N'interviens pas, ne te compromets pas, et un autre endossera pour toi la responsabilité de tes actes.

Il y en avait bien un autre, même quelques autres, à Poudlard, des bien plus négligeables voire des bien plus encombrants, dont il ne serait guère si terrible de compromettre l'avenir et la réputation en leur faisant porter le poids des actes commis par son interlocutrice. C'était un art dans lequel le seigneur des ténèbres autoproclamé était passé maître, et surtout un art qu'il se faisait toujours un plaisir de perfectionner : celui de l'accusation fallacieuse.

Mais efficace. Le témoignage d'une gamine agonisante n'était pas difficile à remettre en question, de même que les souvenirs d'une adolescente n'étaient pas les plus difficiles à falsifier. Il fallait que cette histoire soit derrière Octavia, sans quoi les casseroles qu'elle se traînait avait de bonnes chances de braquer les projecteurs dans sa direction et empêcher la bonne marche de ses projets.

-Et c'est la seule et unique fois que je te rendrais un tel service, il faut que tu en aies bien conscience.

Conscience ou non, elle le constaterait bien vite. Il avait mieux à faire de son temps que de réparer les erreurs ou maladresses de ses sbires. S'il accordait à la vert et argent cette largesse, c'était parce qu'elle n'était techniquement pas encore l'un de ses sbires encore, et aussi parce que c'était une autre manière de s'assurer l'entier et total dévouement de l'adolescente (qui ne semblait pas avoir besoin de cela, mais sait-on jamais).

Elle aurait une dette envers lui, une dette à vie. Comme quiconque, d'ailleurs, choisissait de servir en son nom et de porter sa marque (même si Octavia avait encore du chemin à faire avant que d'être récompensée de la marque des ténèbres).

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Faire profil bas. Il n'est pas le premier à lui demander d'agir ainsi, et elle a bien compris que c'est là la méthode qu'elle doit adopter si elle veut obtenir ce qu'elle souhaite. Elle n'en est pas réjouie. Elle est parfois angoissée par ce qu'elle a fait, jamais honteuse. Elle comprend que la discrétion soit de mise, mais elle s'impatiente sincèrement de dépasser ce stade où se cacher est la méthode saine quand il faudrait pouvoir toujours assumer haut et fort ses actes, peu importe les circonstances, surtout quand ils sont perpétrés au nom d'une bonne cause. Mais en attendant, elle s'épargnera toute désobéissance et toute incivilité.

L'enjeu est bien trop important, et elle en a entièrement conscience. Alors, Octavia hoche docilement la tête. Elle fera tout ce qu'il lui demande, elle ne se compromettra pas, elle laissera couler, et quelqu'un d'autre accusera le blâme quand elle-même pourrait se targuer d'agir au service de celui qu'elle ne peut que vouloir soutenir et impressionner. Si c'est la condition pour être des siens, un mangemort à part entière, pour que soit gravée dans sa peau la marque des ténèbres, alors le jeu en vaut largement la chandelle.

« J'en ai conscience », confirme-t-elle avec sérieux.

Elle a des questions au bord des lèvres, elle veut savoir qui il envisage pour encaisser le blâme à sa place, elle veut savoir à quoi elle doit s'attendre dans un premier temps, mais pour le moment, le plus urgent à ses yeux est de lui montrer sa bonne volonté, de lui prouver qu'elle est vraiment capable d'être à la hauteur de ses attentes. Elle comprend qu'elle a une chance et une seule. Si elle la gâche, d'une façon ou d'une autre, elle ne pourra se le reprocher qu'à elle-même. Elle ne veut surtout pas que ça arrive. Oui, il lui donne une chance et ce sera la seule. Une chance, c'est déjà beaucoup, une chance, c'est déjà un honneur, elle ne fera pas l'erreur d'avoir besoin d'une seconde chance. Elle ne fera pas, plus d'erreur. Elle est simplement dévouée à ses exigences quelles qu'elles puissent être. Raison pour laquelle elle s'autorise tout de même à lui adresser l'une des questions qui lui brûle le plus les lèvres.

« Puis-je vous demander... » Elle hésite. Elle ne veut pas que sa curiosité se retourne contre elle. Mais en même temps, elle tient absolument à savoir à quoi s'en tenir. Trop curieuse. Trop impatiente, aussi. « ... quelle proposition vous comptez me faire ? »

Même si il attend peut-être d'être lavé de tout soupçon, ça n'empêche malgré tout pas Octavia de vouloir en apprendre davantage, voire prendre de l'avance sur les missions qu'il pourrait vouloir lui confier afin de lui prouver son investissement. S'il accepte de lui répondre.

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ocilement, l'adolescente hocha la tête et lui assura avoir bien conscience du fait qu'il ne viendrait à son secours qu'une seule fois, après quoi, ce serait à elle de faire en sorte qu'aucune autre situation à ce point dommageable ne se reproduise. Elle avait une excuse pour elle : elle avait agi dans l'intention d'attirer son attention, ce qui avait effectivement été très efficace. Elle avait agi pour lui certes, mais pas en son nom, ce qui justifiait ces maladresses de débutantes qu'il ne laisserait plus passer par la suite. S'il se montrait amène et agréable avec elle, même si ses avertissements ne cachaient pas leur menace sous-jacente, c'est qu'il avait tout intérêt pour le moment à ce que son interlocutrice se satisfasse de sa prétendue clémence, pour peu que cela l'invite à filer droit et à faire ensuite très précisément ce qu'il attendait d'elle.

Il ne se faisait pas réellement d'inquiétudes à ce sujet, en réalité. Il se permettait de lire dans son esprit, qui lui était un livre ouvert, et il n'y voyait qu'une volonté ce qu'il y a de plus sincère de lui plaire et de lui obéir. Elle ne demandait qu'à exister à ses yeux pour consentir à donner corps à la moindre de ses exigences, aussi ne serait-il pas vraiment difficile de se faire obéir d'elle et d'obtenir de sa part très exactement ce qu'il attendait de sa part.

Et à ce sujet, d'ailleurs, la vert et argent s'interrogeait quant aux missions que le mage noir avait l'intention de lui confier. De la curiosité autant que de l'impatience, celle de le servir, l'animaient. Devait-il y répondre favorablement ? Il pourrait très bien choisir d'attendre, ce qui serait en soi relativement prudent, mais il manquait de temps pour s'autoriser les caprices du genre. C'était ici et maintenant, tant que l'adolescente était scolarisée à Poudlard, que ses services pouvaient vraiment lui servir, alors autant ne pas passer à côté de l'occasion d'exploiter ces possibilités jusqu'à la corde.

-Tu obtiendras ce que tu veux, tu seras l'égale de ceux qui me servent depuis des années déjà, mais pour cela, j'ai besoin de preuves de ta loyauté, et pour cela, j'ai plusieurs missions à te confier. Il marqua une pause et planta son regard dans les siens. Je veux que tu sois mes yeux et mes oreilles à Poudlard. Rien de ce qui s'y passe qui soit susceptible de m'intéresser ne devra t'échapper. Je veux que tu repères pour moi ceux qui te semblent les plus susceptibles de rejoindre notre cause, et par ailleurs, je voudrais que tu gardes un oeil plus attentif et vigilant sur deux élèves en particulier.

Voilà qui faisait beaucoup pour une seule personne, mais elle voulait le servir... eh bien elle serait servie elle aussi.

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Les promesses qu'il lui fait sont une douce mélodie à son oreille. Certes, n'être que l'égale de ses serviteurs, même les plus anciens, n'est pas encore assez pour elle. Elle espère, sur le long terme, devenir son chevalier loyal, son bras droit, ce fidèle sur lequel il comptera plus que sur n'importe qui d'autre. Mais pour cela, bien sûr, il faut impérativement qu'elle fasse ses preuves. Il n'a pas l'intention de la ménager, et il a clairement l'intention de la mettre à l'épreuve. Elle accepte et y consent. Ce qui compte pour elle, c'est de se rendre utile, de prouver qu'elle est capable. Elle est convaincue de l'être.

Elle peut tout réussir si c'est pour lui, en son nom et au nom de sa case. Elle se sent capable de tout, et elle prouvera que ce n'est pas seulement un ressenti mais quelque chose de plus certain, de plus profond, de tout à fait évident. Il a plusieurs missions à lui confier. Plusieurs. Au fond d'elle, elle sait que c'est l'occasion ou jamais de briller, de donner le meilleur d'elle-même. Elle accomplira chacune de ces missions avec force et honneur. Elle a commis des erreurs avec Colton, mais elle n'en commettra plus. Elle a appris de ses quelques bévues, et elle peut même les chérir puisqu'elles l'ont menée à cet instant précis. Et ce moment particulier, Octavia le gardera à l'esprit toute sa vie, avec une immense fierté dont elle serait tout à fait incapable de se défaire.

Quand il plonge son regard dans le sien, elle se sent légèrement frissonner. Il abuse de son charisme et de l'emprise qu'il sait avoir sur elle, et ça marche à la perfection. Il veut qu'elle soit ses yeux et ses oreilles à Poudlard. Une mission qu'elle trouve tout à fait honorifique et dont elle s'acquittera ave le plus grand sérieux. Ce ne devrait pas forcément être très difficile pour elle. Quand il faut laisser traîner ses yeux et ses oreilles un peu partout, elle n'est jamais la dernière. C'est une seconde nature, qui la rend ô combien douée quand il s'agit de saisir au vol l'une ou l'autre rumeur et de venir l'amplifier à sa guise.

Elle aura aussi les cartes en mains pour jouer les recruteuses. Elle a déjà quelques noms à l'esprit de candidats potentiels. Il lui faudra les sonder plus sérieusement, mais elle daigne se montrer assez confiante à ce sujet. Elle a l'intuition qu'elle peut bel et bien faire bouger les lignes, changer les choses. Son intuition ne l'a pas toujours bien servie, mais elle se sent complètement à la hauteur de la tâche. Elle y arrivera, elle saura faire ses preuves. Elle aura les épaules.

« Il sera fait selon votre volonté », confirme Octavia dans un hochement de tête convaincu. C'est son épreuve des flammes. Elle ne doit surtout pas faire d'erreurs. L'ardoise a été effacée une fois, c'est déjà une fois de trop. Elle compte bien se montrer la plus attentive et la plus efficace pour tout ce qui suivra. « Quels sont les noms de ces deux élèves ? »

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ctavia ne se départait pas de cette docilité plus que bienvenue dans ces circonstances, qui frôlerait presque l'obséquiosité, peut-être, mais ça ne dérangeait pas vraiment le seigneur des ténèbres autoproclamé. Le principal, c'était que l'adolescente soit réellement prête à faire des pieds et des mains pour lui, et il considérait que c'était effectivement le cas.

Il lui restait encore à la tester, à constater ses compétences réelles, mais la détermination et le souci de bien faire étaient bien souvent corrélés à l'efficacité de ses sbires les plus zélés. Elle serait d'autant plus efficace, sans doute, qu'elle brûlait de faire ses preuves. Elle ne demandait pas seulement à intégrer ses rangs, elle voulait être la meilleure de tous. Elle se leurrait en s'imaginant devenir un jour son bras droit, mais cette précision n'était pas nécessaire, tant qu'elle s'acharnerait à gravir les échelons avec cette volonté farouche de servir ses intérêts qui ne pouvait que s'observer à l'heure actuelle. Elle ne discutait pas ses ordres, et une intrusion, même fugace, dans ses pensées lui confirmait qu'elle n'avait aucune intention de dévier, ne serait-ce que d'un millimètre du trajet tout tracé pour elle. Elle avait trop à perdre, elle devait bien s'en rendre compte.

-Louisa Sparkley et Rhian Potter, répondit posément Tom.

Au fond, il devrait sans doute tuer ces gamins plutôt que de les maintenir sous surveillance constante, mais sous le nez de Dumbledore, difficile d'agir comme il le faudrait. Sans oublier que les deux adolescents étaient bien entourés, par d'anciens Wardens, notamment. Toute intervention trop brusque serait mal avisée. L'essentiel était de ne pas leur laisser la moindre respiration. Et s'il fallait vraiment se débarrasser d'eux, il ne serait pas difficile de faire en sorte qu'ils se sabordent eux-mêmes, avec une moindre intervention de la part des mangemorts.

-Avant que tu me poses la moindre question, je ne compte pas t'expliquer mes raisons, tu auras plus de précisions en temps et en heure. Pour le moment, je te demande seulement de respecter à la lettre mes directives.

Bien sûr que sa curiosité serait légitime, voire bienvenue, mais elle devait aussi lui prouver qu'elle était capable de le suivre aveuglément, peu importe si ses desseins pouvaient paraître pour le moins obscurs ou indéchiffrables. L'essentiel ici était de ne dévier d'aucun des plans qu'il façonnait pour elle. Et plus tard, quand et si elle se montrait digne de ce qu'il attendait d'elle, elle pourrait en entendre et en apprendre davantage. Et par ailleurs prendre du galon au sein d'un mangemort. Tout vient à point à qui sait attendre, et la patience était une vertu qu'Octavia Yaxley allait devoir apprendre, même si ce n'était pas forcément chose naturelle ou plaisante pour elle, ça il avait déjà pu le remarquer.

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Louisa Sparkley et Rhian Potter. Ces noms ne disent que peu de choses à Octavia, mais elle les situe tout de même. Louisa est la fille de l'infirmière revêche de l'école, une Serdaigle qui n'est pas non plus un cadeau. Rhian Potter, lui, est le fils de l'héroïne de guerre aujourd'hui décédée Purdey Potter. Leurs parents ont un petit palmarès, mais les deux en eux-mêmes lui ont toujours paru particulièrement insignifiants.

Mais puisqu'il lui demande, elle fera de ces deux adolescents qui n'ont jamais rien représenté pour elle sa priorité numéro un, et elle ne déviera pas du chemin tracé pour elle, elle a trop à y gagner. Et elle est prête à perdre tout le reste juste pour ça : pour sa considération la plus absolue. Obéir aveuglément en sachant le moins de détails possible est une condition qu'elle veut bien accepter. Elle devine en partie qu'il ne lui en dit pas trop parce qu'elle n'a pas encore sa confiance, mais elle le voit comme un challenge. Elle a d'autant plus intérêt à briller par sa présence et par son talent, en somme.

« J'en ai l'intention », répond la vert et argent sans broncher, bel et bien décidée à obéir au doigt et à l'œil, et ce peu importe ce qu'il lui demandera. « Vous pouvez tout me demander. »

Elle a le sentiment qu'elle va passer pour désespérée. Elle ne croit pas l'être en dépit de cela. Octavia se contente de savoir très précisément ce qu'elle veut, et si elle peut l'obtenir, elle ne va surtout pas s'en priver. Elle est à deux doigts d'obtenir ce qu'elle a recherché, elle n'a aucune envie de l'empêcher. Elle peut bien répondre à n'importe quel ordre venant de son interlocuteur.

Si c'est lui qui ordonne, elle sait qu'il aura ordonné en son âme et conscience, et qu'il aura fait ce qu'il y a de mieux, et c'est ce qu'elle attend pour sa part. Elle ne s'inquiète de rien. Même la directive la plus alambiquée ne lui paraîtra pas superflue ou incontestable du moment que cette dernière pourra lui permettre, à elle, de briller au regard de celui qui est à présent le seul à compter, celui qui mérite qu'elle sacrifie tout pour lui si elle le demande. Elle serait capable de dépasser des limites à ne pas franchir, de se mettre sa famille à dos, de bouleverser jusqu'à ses préceptes fondamentaux. Il n'a qu'à le lui demander, et il sera exaucé à coup sûr.

« Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ?

Là encore, elle serait capable de se contenter de n'importe quoi si c'est lui qui le lui demande. Absence de considération dangereuse, manque évident de recul sur sa propre situation. Peut-être qu'elle finirait par s'en rendre compte. Quand il sera trop tard dans tous les cas.

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ctavia n'exigea pas davantage de détails. L'adolescente autrement capricieuse se montrait une nouvelle fois docile, respectueuse, aveuglément respectueuse de la moindre de ses directives, et c'était ce qu'il attendait d'elle. Bien sûr, il comptait lui en apprendre plus sur Louisa et Rhian, tôt ou tard, il le faudrait bien s'il voulait qu'elle remplisse ses fonctions sans rien omettre, mais il se satisferait très bien pour le moment d'avoir un compte rendu même exhaustif de la situation à Poudlard. Ses yeux et ses oreilles au sein de l'école, sans être influencée par les informations que les autres de ses sbires en place possédaient, l'occasion d'obtenir un regard neuf, en somme, ce qui n'avait rien d'un luxe superflu. Il comptait bien exploiter le potentiel d'Octavia à sa juste valeur, et il le ferait, mais chaque chose en son temps. Il n'avait pas l'intention de griller la moindre étape. Il fallait s'assurer aussi que soient rétablis l'honneur et la réputation de la jeune femme. Si elle devait lui être associée, cela relevait de l'impérieuse nécessité, en réalité.

Et elle semblait le comprendre et se satisfaire de la situation en l'état. Il en avait connu d'autres, du même âge, plus soucieux de faire valoir leurs compétences en exigeant plus que proposé. L'initiative pouvait témoigner d'une volonté de faire davantage, d'un sens de l'initiative, d'une sincère volonté d'agir, mais ce n'était pas toujours apprécié. Dans certaines circonstances, Tom tenait seulement à ce que l'on obéisse, un point c'est tout, il n'y avait absolument pas à chercher plus loin.

-Pour le moment non, répondit Tom quand son interlocutrice lui demanda si elle pouvait lui être utile encore d'une autre manière.

Chaque chose en son temps, pour le moment, qu'elle se contente de faire ce qu'il attendait d'elle, ce serait déjà bien assez, à dire vrai. Il viendrait suffisamment tôt, le temps de lui confier davantage de responsabilités. Il avait foi dans ses compétences et dans sa loyauté, et elle pourrait facilement gravir les échelons, en moins de temps qu'elle ne le soupçonnait peut-être. Il fallait seulement qu'elle reste sur la droite lignée qu'elle semblait consentir à suivre.

-Je te tiendrai informée de la suite, se contenta-t-il d'ajouter en se redressant. Pour lui, il était inutile de faire durer cette conversation plus qu'il n'était nécessaire. Il avait obtenu d'Octavia ce qu'il souhaitait, poursuivre plus longtemps cette discussion ne lui servirait donc à rien, et lui estimait, tout naturellement, avoir mieux à faire de son temps bien évidemment précieux. C'était un plaisir de parler enfin avec toi, Octavia.

Et ça, bien sûr, c'était uniquement pour la brosser une dernière fois dans le sens du poil alors qu'il prenait finalement congé d'elle.

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