Chat, souris, fleu-fleur & infirmière [PV- Zelda]

Chat, souris, fleu-fleur & infirmière

Chat, souris, fleu-fleur & infirmière [PV- Zelda] Sans-1ee034b

Zelda Sparkley & Morgan Ciallmhar

Les escaliers monté quatre à quatre, Morgan courait le plus vite qu'il pouvait pour atteindre la salle commune des Serdaigles. Habituellement il n'était pas celui qui se pressait le plus, il était même plus à la traîne qu'autre chose, trop occupé à rêvasser ou à observer les nuages. Mais au moment présent, il valait mieux que le Serdaigle accélère le mouvement s'il ne voulait pas d'ennui. Des ennuis et peut-être pas des moindres s'il se faisait rattraper par Montgomery Beresford, ami bien connu des élèves de Poudlard, occupant le glorieux poste de concierge. Malgré touts ses défauts et sa hargne envers ses plus jeunes "amis", Beresford possédait au moins deux qualités: une connaissance quasi parfaite de Poudlard et un acharnement qui dépasse l'imagination. Plus d'une fois le jeune sorcier avait tout juste eu le temps de changer de couloir en voyant apparaître, au sortir d'un passage secret, la mauvaise mine du concierge; regardant de tout côté afin de repérer sa proie. A croire qu'il était victime d'un sort de pistage. Cette hypothèse fut écartée lorsque le concierge n'accorda aucun regard à la statue de Marvolo le Bedonnant, situé à quelque centimètre de lui et derrière lequel se cachait le fugitif, perdu au milieu des plantes exotiques posées là.

-Attends que je t'attrape petite anguille. Je te suspendrai par les chevilles et je pourrai t'offrir un magnifique tatouage... au fouet bien sûr. On verra alors si tu veux toujours te frotter à moi.

*Hum... nouvelle qualité: une certaine... créativité.*

Il fallait admettre que Morgan ne comprenait pas pourquoi Beresford s'acharnait contre lui. Après tout... il n'était pas le seul à être en faute. Ils étaient trois sur les lieux du "crime". De plus lui n'avait rien provoqué. Enfin presque... Quoi qu'il en soit, ce n'était pas lui qui était à l'origine du problème. Soit dit en passant cela n'empêchait pas ce jeu du chat et de la souris. Et... en fin de compte cela avait amusé le Serdaigle. Il avait dut tout mettre en œuvre pour éviter le concierge et jusque là il s'en était bien sorti. Il avait traversé Poudlard de long en large, faisant les plus grands détours possible afin de perdre son poursuivant. Et il y avait quelque chose d'assez jouissif à faire tourner en bourrique ce brave Beresford, l'écouter pester et lancer ses menaces à un interlocuteur qu'il ne pouvait voir et attraper.
Mais toute chose à une fin, comme on dit et il était temps d'achever celle-ci. Enfin il faut préciser qu'il n'avait pas intentionnellement rallongée la poursuite. Il était peut-être fou, mais pas suicidaire. Et il trouvait cela de plus en plus inquiétant que le concierge parvienne malgré tout à le retrouver. Beresford n'avait pas eu le temps de voir son visage, ni sa robe ou en tout cas il n'avait pas pu voir le blason ou la couleur qu'elle arborait. Il lui était donc impossible de savoir à quelle maison appartenait le hors-la-loi. Il fallait donc qu'il y ai quelque chose. Et il avait trouvé. Une douleur aiguë le lui avait rappelé. Cet imbécile de Poufsouffle lui avait lancé un sort qui avait entaillé sa tempe droite. Dans la précipitation et l'excitation de la poursuite il l'avait oublié. Le sort avait donc put se développer et... une petite fleur avait poussée de son entaille. Une sorte de lotus avait émerger et faisait courir ses petites racines sur sa tempe. C'était cette fleur qui était son sort de pistage. Elle exhalait un puissant parfum qui attirait inévitablement Beresford. Morgan avait alors immédiatement lancé un sort sur la fleur, lui ôtant tout parfum.

Et maintenant il courait dans l'escalier menant vers sa salle commune, pratiquement certain d'avoir semé le concierge au 2e étage. Mais afin d'être certain il préférait gardé sa vitesse de course et essoufflé et portant toujours sa petite fleu-fleur il arriva enfin à la fin de cet escalier interminable. Mais quelqu'un se trouvait déjà devant le heurtoir des Serdaigles. Morgan n'avait aucun moyen de faire demi tour ou de changer de direction (plutôt difficile dans un escalier) et surtout de cacher le lotus et ses racines sur son visage.

-Bonjour Mlle Sparkley.

Il affichât un sourire courtois et un visage innocent. C'était la meilleure chose à faire pour le moment.

Zelda descendait tranquillement les marches qui devaient la ramener à l’infirmerie. Elle aurait pu faire autre chose, elle avait juste laissé une pancarte « infirmière indisponible pour le moment », c’était vague, alors elle aurait largement pu prendre tout son, temps, se boire un litre de café dans la salle des profs ou se barrer en douce à prés-au-lard pour boire un coup d’hydromel, sauf que non, ses pas l’entrainaient malgré elle à l’infirmerie. Elle l’aimait trop, son infirmerie, elle l’aimait trop, son métier. C’était pas parce que ça lui permettait d’aider tous ces pauvres élèves souffreteux, ça elle s’en foutait royal, mais elle adorait ce qui touchait à la médecine elle-même. Et la médecine chez les sorciers, c’était palpitant, ce n’était jamais le même cas qui venait la retrouver, tout le monde avait un problème différent, et elle adorait par dessus-tout les querelles entre étudiants, qui lui permettaient toujours de faire face à des cas particuliers très intéressants.

Si elle avait abandonné son poste qu’elle adorait tellement, c’était parce qu’elle avait décidé d’aller voir Louisa, sa fille adorée, celle à qui elle donnait toute l’affection qu’elle ne donnait jamais aux autres, la prunelle de ses yeux, et tout le toutime. Louisa était en première année à Serdaigle, Zelda était heureuse, parce qu’elle pouvait la voir souvent, mais en même temps, ça l’attristait de la savoir si proche d’elle et qu’elles puissent faire si peu de choses ensemble, elles ne partageaient jamais de repas, et quand l’une n’était pas occupé, c’était l’autre. Puis, quand Zelda voulait allait vers sa fillette et qu’elle avait le malheur de tomber pile au moment où elle était en compagnie de sa clique de copines, alors c’était mort, elle existait même plus. Il faut bien que jeunesse se passe, comme on dit. Mais là, elle lui avait trop manqué, elle avait donc lâché son poste et était allée la voir dans sa salle commune, tant pis si elle lui fichait la honte. Heureusement pour elle, Louisa était seule, en train de faire ses devoirs (brave petite), et Zelda fut ravie d’avoir pu avoir une vraie conversation avec elle.

Elle était donc heureuse et satisfaite (très rare chez elle), presque souriante (encore plus rare) en quittant la salle commune pour retrouver son boulot tant chéri. Mais alors qu’elle était en train de descendre les marches, elle croisa un gamin qui semblait avoir... comme un problème. Et s’il essayait de le cacher, c’était peine perdu, la fleufleur qu’il avait sur la tempe ne pouvait pas se cacher. Alors au choix, où il avait eu des problèmes, ou il avait des tendances particulières (tous les goûts sont dans la nature, pas vrai?).

"Bonjour. Euh. Truc." le salua-t-elle de son ton sec et saccadé habituel.

Elle retenait jamais le nom des élèves de Poudlard, sauf ceux des plus grands malades (genre Hornby). Ciallmhar, elle avait dû l’avoir que deux-trois fois à l’infirmerie, alors pas retenu son nom, peu importe.

"Besoin d’aide?" demanda-t-elle en désignant la tempe du jeune homme.

Après tout, elle était là pour ça, pour elle, ce serait un problème vite réglé.

C'était vraiment pas de chance. Après tout ces efforts pour éviter Beresford, il fallait qu'il tombe nez à nez avec l'infirmière. Il voulait se mettre à l'abri dans la salle commune quelque temps, histoire de laisser le concierge chercher un fugitif qui n'existait plus, ou en tout cas, qui était devenu poilu et qui se déplaçait à quatre pattes, avant de s'occuper de son nouveau compagnon végétal. Mais la présence de Sparkley s'opposait à cette idée.
-Bonjour euh... Truc

Oui bon... Morgan imaginait bien qu'avec une centaine d'élève à sa charge se souvenir de tout les noms semblait impossible. Surtout que le Serdaigle n'avait été que deux fois à l'infirmerie. Soigner un bras cassé lorsqu'on connait rien semble plutôt dangereux (en troisième année) et lors de sa deuxieme année, alors qu'il était un véritable inculte des sorts de guérison, il avait fallu lui refermer une plaie assez sérieuse située sur sa cuisse. En fait il y avait eu une troisieme fois lorsqu'il avait courtoisement accompagné un serpentard qui se trouvait beaucoup plus élégant avec des oreilles et des dents d'âne (il l'avait cherché). Mise à part ces trois cas, il avait toujours tenté de se débrouiller seul et en plus il connaissait quelques petits rémèdes qu'il avait appris lors de ses voyages. Pratique non? Comme ça il n'avait pas besoin de se justifier et il pouvait discrétement continuer sa vie sans ennui. Enfin pour l'instant, niveau discrétion il avait baissé d'un cran.

-Besoin d'aide? dit-elle en désignant sa tempe.

Il était même en chute libre. Une fleur qui vous pousse sur le visage c'est pas vraiment l'idéal pour être discret. Fleur qui d'ailleurs était en train de changer de couleur. Intérressant ça. Il faudrait qu'il aille retrouver ce pouffsouffle pour en discuter. En attendant, il fallait qu'il donne une réponse à son interlocutrice.Chose assez délicate, il faut l'avouer.

A cet instant la fleu-fleur décida de lui rappeller qu'elle était bel et bien accrochée à sa tempe et qu'elle voulait y rester. C'est-à-dire que les racines s'enfoncèrent sous sa peau un peu plus loin provoquant une légère... bon... violente douleur qui destabilisa Morgan. Le lotus prit une couleur rouge et décida même de continuer sa petite expansion vers le cou de son hôte. Habituellement il aurait trouvé une solution à son problème, mais la terre tournait un peu trop à son goût. Dans tout les cas, il s'était adossé au mur pour ne pas tomber dans les escaliers qu'il venait tout juste de monter. Une fleur parasite ça suffisait comme ça, il ne voulait pas en plus se casser quelque chose. Il tourna la tête vers Zelda Sparkley. De toute façon elle ne lui avait encore rien demandé.

-Je serai vraiment idiot si je refusais.

Ses yeux commençaient à se voiler, mais il affichait toujours un air tranquille quoi que légérement torturé. Au milieu des vagues de douleur il pensa à la situation dans laquelle il se retrouvait. En fait cela pouvai même devenir intéressant.

"Idiot, c'est certain."

Non, le tact n'était pas le fort de l'infirmière, mais personne lui demandait d'être délicate, d'abord, ça faisait pas partie de ses attributions. Déjà, elle était compétente, alors fallait pas lui demander beaucoup plus, personne avait à se plaindre d'elle... enfin, de son travail. Ses méthodes à la limite, mais son travail était toujours bien fait. Alors ouais, Morgan aurait été le dernier des idiots si lui et sa fleu-fleur avaient décidé d'aller voir ailleurs. Mais Morgan était pas complètement idiot, la preuve, c'est qu'il ne faisait pas partie de ces sinistres crétins et autres imbéciles atteints au dernier degrés qui allaient toquer à sa porte à la manière de mourants pour qu'elle leur porte secours au moindre bobo (tss).

Zelda examina un moment l'élève histoire de bien calculer son coup. C'était que c'était pas un sortilège courant, et que des cas comme celui-là, on en voyait pas souvent. Eh ouais, d'un coup, Morgan (enfin sa tempe, surtout) était devenu un cas. Un élément particulier, rare, à examiner de près. Zelda aimait bien traiter des sujets qui sortaient de l'ordinaire, ça la changeait agréablement des rhumes et autres fadaises. Quand un élève était affublé de ce genre de cas, et était en face de Zelda, alors il devait s'attendre à ne plus être un élève, mais à devenir un rat de laboratoire, purement et simplement. Pas très glorieux, hein? Mais c'était un truc instinctif, chez elle : traiter la maladie avant de traiter le patient. Plus la maladie sortait de l'ordinaire, plus Zelda prenait toujours les choses à coeur seulement parce qu'elle était heureuse d'avoir affaire à quelque chose d'insolite ou d'inhabituel. C'était sûrement pour ça qu'elle agissait de la sorte avec Olive, par exemple. Quoi que là, si elle se montrait aussi froide et professionnelle avec elle, c'était surtout parce que la voir comme un sujet, et pas un objet, s'investir sentimentalement, ça aurait été se faire du mal. Elle préférait s'épargner ça, si elle pouvait. Enfin bon, en ce qui concernait Morgan, rien de bien tragique, c'était juste... hors du commun, donc intéressant.

Après plusieurs bonnes minutes d'examen, elle déposa précautionneusement la pointe de sa baguette sur la tempe du garçon, et (vive les sortilèges informulés), après deux-trois secondes, l'état de Morgan était redevenu normal. Zelda pouvait admirer fièrement le bon boulot qu'elle venait de faire (une fois de plus - elle ne faisait que du bon boulot) mais sa curiosité ne l'avait pas quitté pour autant. Après toutes ces années passées à jouer les infirmières à Poudlard, Zelda avait vu à peu près tous les cas possibles et imaginables, mais ça, c'était la première fois, donc ça avait de quoi attirer son attention.

"Comment ça t'es arrivé?" demanda-t-elle d'une voix toujours aussi saccadée et sèche (ça faisait des siècles qu'elle ne parlait plus autrement, et elle ne savait sans doute même plus comment faire).

Elle attendit la réponse de Morgan avec curiosité, et au moins, si elle se retrouvait face à un cas similaire, elle ne serait plus surprise - comme si ça la dérangeait vraiment!

Le regard de Sparkley avait changé en un instant, et notre infirmière était devenue légerement inquiétante. Morgan avait l'impression d'être devenu un bout de viande que Zelda tournait et retournait dans tout les sens pour décider quelle serait la meilleure façon de le faire cuire. En même temps il ne sentait plus son corps comme étant un être plein et entier. La fleu-fleur semblait s'amuser à le disloquer mentalement, il avait la sensation d'être devenu un amas de chair. Il faudrait VRAIMENT qu'il retourne voir ce Pouffsouffle.
Mais peu à peu son corps retrouva son intégrité le laissant constater qu'il n'avait jamais changé d'apparence. Il resta assit là quelques instants avant de réunir ses idées. Le serdaigle se redressa, mit sa main sur sa tempe pour voir que le lotus avait disparut. Sparkley méritait son poste en tout cas, ça c'était sur, et ce malgrès son attitude sèche et son détachement de l'humain sans tare médicale.

"Merci, Mlle Sparkley."

Il retrouvait doucement la notion de la réalité autour de lui. Le monde ne tournait plus et il voyait comme de coutume à nouveau. Il avait perdu en 5 minutes toute la discrétion qu'il s'était efforcé de construire en 6 ans. En fait s'était plutôt comique comme situation. Ou pour l'instant s'était une situation compliquée. Peut-être que plus tard il en rirai? En attendant Sparkley elle n'avait pas perdu le Nord. Et franchement le cas contraire l'aurait surpris. En bonne infirmière? Membre du personnel? Sorcière? elle venait de demander à Morgan comment il avait obtenu cette décoration bucolique. Il soupira, il s'y attendait un peu quand même. Ce qu'il ne savait pas s'était que dire à l'infirmière? Bein oui. Comme on vient de le dire elle fait parti du personnel et il savait que son cas dépassait les bornes du politiquement correct au sein du château. Il haussa un sourcil, l'air indifférent.

"Mauvais calcul?" dit-il

Ce n'était pas faux, il avait totalement sous-estimé et le Poufsouffle et Beresford, ce qui soit dit en passant n'arriverai plus. Mais il savait très bien qu'une réponse pareil ne satisferai pas Zelda Sparkley. Il l'avait déjà entendu mené un interrogatoire sur un élève pour obtenir les informations qu'elle souhaitai et on pouvait dire qu'elle et le concierge partageait le même goût pour l'acharnement et les choses bien faites dans leur domaine.

"Une conversation qui a mal tournée en somme."

Hé! Il ne mentait pas (cela ne lui arrive pas souvent d'ailleurs), tout ce qu'il avait dit était basé sur des faits. De quoi pouvait-on se plaindre? D'un manque crucial de détail? Certes... Il avait haussé des épaules en disant cela et attendait la réaction de l'infirmière.

"Un mot de trop et un sort de trop on peut dire" acheva le serdaigle d'un ton courtois.

"Mouais..."

Comme si les explications foireuses de Morgan pouvaient convaincre Zelda même un centième de seconde. Evidemment qu'il avait dû se battre avec elle-savait-pas-qui pour finir avec une gueule pareille! Ah ces gosses et cette stupide manie de toujours vouloir se mettre sur la tronche! C'était exaspérant, toute cette immaturité, même si à elle, ça lui faisait son fond de commerce, sans ces stupides bagarres entre élèves, elle n'aurait que des cas ultra banals à traiter du genre gros rhume ou angine, le genre chiant, qui se résout en deux minutes et qui n'a rien de bien palpitant. Oui non, en fait, il fallait que tous ces gosses puérils continuent de se fighter gentiment histoire que son métier reste intéressant.

Elle fixa un moment Morgan. Et maintenant? Elle allait pas lui faire une leçon de morale non plus, quoi, elle aimait pas faire ce genre de trucs, et puis, Morgan, elle le détestait pas. Quand un élève lui courait sur le haricot, elle le faisait flipper avec une grosse seringue, et on en parlait plus. Zeld' ne plaidait pas franchement en faveur des punitions traditionnelles. C'était gavant. Non, pas de sermon pour Morgan, pas de punition non plus ou d'engueulade, elle était pas sa mère, elle avait pas que ça à faire, et de toute manière elle pouvait rien prouver, c'était franchement pas la peine de se donner autant de mal, quoi! C'était pas ses oignons.

"Et t'avais l'intention d'aller me voir ou de laisser cette horreur te bouffer le visage?"

Simple question. Elle aimait pas les gens qui la sollicitaient au moindre petit bobo, mais elle aimait pas non plus ceux qui la sollicitaient pas alors que pour une fois, c'était carrément nécessaire. Les gens et leurs caractères respectifs étaient toujours mal fichus, faut croire. Y'avait jamais de juste milieu. Non mais c'est vrai, imaginez que cette histoire de fleur, ça ait empiré encore plus (parce que ça avait quand même eu l'air en bonne voie, quoi)? Il aurait eu l'air malin, lui. Comme si ce genre de trucs pouvait disparaître tout seul! Et fallait pas croire, y'avait des sortilèges, quand on les soignait pas bien vite, bah c'était à la limite de l'incurable. Bon, rien n'était incurable pour Zelda Sparkley, mais tout de même. Imaginez vous avec un rhododendron sur la tronche jusqu’à la fin de vos jours! Croyez moi, vous serez les derniers à trouver ça joyeux!

La réponse de Morgan était assez évidente, enfin, s’il se décidait pas à mentir. La salle commune de serdaigle et l’infirmerie, c’était sûrement pas dans la même direction. Alors, à moins qu’il ait voulu s’entraîner à la transplanation, tout en sachant, bien sûr, que transplaner à Poudlard, c’est impossible. Après, p’têt que cette fleur lui avait atteint le ciboulot et qu’il était plus capable de réfléchir correctement, mais ses pupilles étaient pas dilatées, et il avait l’air de réussir à formuler des phrases avec un minimum de sens. M’enfin on sait jamais, ce genre d’artifices produits par la magie pouvaient avoir des effets secondaires désastreux, parfois. Tiens, ça lui faisait penser...

"Dis moi, tu fais pas d’allergie au pollen ou autre? " demanda-t-elle d’un ton professionnel.

Si c’était le cas, il serait sûrement déjà rouge, enflé de partout, et en train d’agoniser, mais elle avait une conscience professionnelle à toute épreuve, elle préférait demander.

Il était évident que ses explications ne satisfaisait pas l'infirmière. Mais à sa grande surprise, elle ne s'épancha pas sur le sujet. Elle devait être de bonne humeur. Ou tout simplement qu'elle s'en fichait comme de sa première bièrraubeurre. Elle lui demanda simplement s'il aurait daigné lui rendre une petite visite. Morgan mit un main derrière sa nuque et l'autre dans l'une de ses poches. A la base cela ne faisait pas vraiment parti de son plan mais il aurait bien fallu qu'il y fasse un séjour il le savait. Mais l'ombre de Beresford planait toujours non loin et il avait d'abord penser à sauver sa peau d'une éventuelle retenue avec le concierge. Ce dernier aurait très certainement fait preuve d'une imagination débordante à ce sujet, ce à quoi Morgan ne voulait pas vraiment goûté.

-En fait jusqu’à ce que je tombe par terre, j'avais pas réaliser que je me promenait avec une telle.... décoration. Si je l'avais compris plus tôt, je pense que je serai aller directement à l'infirmerie.

Et puis finalement, le coup du sort avait quand même bien fait. Il y aurait été, jamais il n'aurait pu trouver l'infirmière et se serait peut-être retrouvé avec une fleur à vie sur son visage. Morgan était plutôt fier de son instinct de conservation.A sa deuxième question Morgan haussa un sourcil. Allergique? Bein... il ne pensait pas avoir de problème de ce genre ou alors c'était une grande découverte aussi pour lui que pour ses parents. Il était plutôt chanceux en fait, d'une façon général il avait très peu de problème de santé.

-Non, il réfléchit un peu plus avant de hocher de la tête. Non, je n'ai pas ce genre de problème.

D'ailleurs une question vint titiller sa curiosité et ça pourrait être pratique pour plus tard, si jamais il recroisait le poufsouffle. Et mademoiselle Sparkley était la mieux placée pour y répondre.

-Euhm Mademoiselle je.... si je peux me permettre. Vous avez utilisé quoi comme formule?

Il se gratta le haut du crâne.

-Quand j'y repense, je crois que j'aurai utilisé un onguent. Pour faire tomber la fleur. Alors je suis intrigué...

Ouaip, Morgan aimait bien apprendre de nouvelle chose et c'était une bonne occasion d'apprendre de son erreur. Il espérait que l'infirmière ne serait pas trop de mauvaise humeur et ne l'enverrai pas se faire voir chez les gobelins. Il n'avait jamais oser parler avec Sparkley et donc il ne s'en était jamais donné l'occasion. Mais il allait encore une fois suivre son petit instinct. Cela ne lui coûterai rien de toute façon se disait-il.

Zeld’ lança à Morgan un regard mauvais. Ouais bon, en soi, il avait pas dit grand chose de mal, Morgan, mais elle aimait pas quand les gosses venaient ramener leurs sciences. Quand elle avait leur âge, elle s’était toujours dit qu’elle aurait hâte d’être adulte pour pouvoir enfin jouer celle qui a la science infuse et pas avoir à se justifier à propos de tout ce qu’elle faisait et disait. Elle avait eu hâte d’être adulte pour pouvoir se la ramener auprès des plus jeunes et ne pas être contestée parce que, d’abord, elle était plus vieille. Alors maintenant qu’elle était vieille (enfin elle avait encore un paquet de jours devant elle, mais elle était adulte, au moins), personne n’avait à l’emmerder et à lui gâcher ce plaisir, non mais. Pour qui il se prenait? Eh quoi? Il allait lui apprendre son métier, tant qu’il y était? Elle savait très bien ce qu’elle faisait, qu’on lui foute la paix (non mais).

"Je crois connaître mon métier, merci."

ça, c’était carrément pas une réponse, mais Zeld’ était quelqu’un de particulièrement fière, alors il fallait pas venir la chercher, même si c’était pas volontaire. Elle aurait pu être gentille et calme, mais non, Zeld’ aimait pas qu’on ait quelque chose à redire sur le travail qu’elle effectuait. C’était pas seulement son petit honneur qui était en jeu, mais toute la cause féministe qu’elle revendiquait avec beaucoup d’ardeur. Entendre une personne de sexe masculin venir ramener sa science comme s’il devait en savoir forcément plus, ça l’insupportait. Et même si Morgan n’avait pas du tout agit en gros sexiste de base comme Zeld’ avait l’air de penser, rien à faire! Un « merci » lui aurait suffit. Quand on y connaît rien en matière de médecine, eh ben on se la boucle et puis voilà. Non mais j’vous jure!

"Et en parlant de travail, j’ai à faire."

Voilà, elle avait plus envie de continuer la conversation (c’est vrai, Zelda était quand même un peu susceptible - beaucoup? Mais en même temps, qui aime qu’on remette en cause LA chose pour laquelle on est douée, hein?). Oh et puis de toute façon, de quoi est-ce qu’ils pourraient encore parler autrement, hein? En plus, c’est vrai qu’elle avait du boulot, il fallait bien quelqu’un pour soigner tous ces malades qui faisaient toujours mine de tout savoir mieux que tout le monde.

"Venez me voir si jamais il y a des effets secondaires."

Y’aurait pas d’effets secondaires (parce qu’elle utilisait pas d’onguents - prout), c’était juste une façon de parler. Même si là, elle avait eu quelques secondes l’envie puérile qu’il lui pousse des boutons un peu partout. Elle était p’têt pas si adulte que ça, au final; hein! Ah ces mâles, je vous jure! Faut toujours qu’ils aient raison sur tout. Déjà son défunt mari lui faisait sans arrêt le coup, à croire qu’il fallait tout le temps repasser derrière sous prétexte que c’était une femme. Non mais eh, elle se débrouillait très bien toute seule, d’abord! Eh ouais, elle était vexée, et c’était pas franchement jouasse qu’elle tourna les talons.

Il ne s'était pas vraiment attendu à cela. Après tout il n'avait fait aucune remarque désobligeante, il ne pensait pas avoir contesté son travail. Visiblement il avait fait une erreur... Les sourcils légerement haussé, il cherchait où avait été le problème.

-Hein?... Bein justement j'ai jamais dit le contraire.

Il baissa les yeux, toujours en cherchant ce qu'il avait dit de travers. Après tout c'était pour cela qu'il posait la question à l'infirmière et pas à quelqu'un d'autre (ce qui était soi dit en passant totalement inutile). C'était évident qu'elle était la plus compétente dans son domaine. Ce serait ridicule d'aller demander les vertu de la branchiflore au professeur d'étude des moldus quoi. Mais bon il sentait que s'il continuait sur ce terrain il allait s'enfoncer, et s'était pas franchement l'objectif. Surtout quand on avait Zelda Sparkley en face de soi.

-Enfin... Merci en tout cas.

C'était bien la moindre des choses qu'il pouvait faire. Au pire il irait chercher dans la bibiothèque, peut-être que Myiria aurait une idée d'où il pourrait commencer. Finalement cela ne le dérangeait pas de chercher,il aimait ça. Il aurait peut-être préféré une manière plus douce pour le comprendre mais bon, visiblement l'infirmière avait une dent contre quelque chose, qui semblait être le serdaigle. Aussi c'était avec un sourire franc qu'il avait relevé la tête et remercié l'infirmière. Maintenant que tout cela était reglé il pouvait enfin trouver refuge dans l'antre des serdaigles et mettre un point définitif à sa poursuite avec Beresford. Il hocha la tête en regardant l'infirmière s'éloigner.

-Oui je n'y manquerai pas. Au revoir.

Le serdaigle tourna les talons à son tour avant de se diriger vers le fameux frappoir passer la dernière épreuve de sa journée. Il écouta attentivement l'aigle de bronze avant de répondre dans un sourire.

-Fleur me semble évident.

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