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#Sujet: À chacun sa prison (Ignatius) Lun 10 Aoû - 12:19
Elle se réveilla en sursaut, la sueur perlant à son front. Une fois n'est pas coutume, elle se sentait fébrile, vaseuse. Cela n'avait rien d'inhabituel pour elle. C'était une constante depuis qu'elle avait été faite prisonnière de sa cellule à Azkaban. C'était un enfer constant, à rallonge, et qui ne lui laissait aucun répit. L'inconfort, la fatigue, la faim, le froid, cette rage qui lui empoisonnait les veines, tout contribuait à la préserver dans un état constant et tenace de malaise... et forcément, les cauchemars y trouvaient une part belle.
Il était impossible de rêver à Azkaban. Les détraqueurs n'avaient pas leur pareil pour aspirer à distance tout ce qui pourrait ressembler de trop près à de la joie. Et les rêves étaient une expression de joie beaucoup trop manifeste. Les cauchemars avaient la part belle. Les cris et la détresse alentours les alimentait, on pourrait même dire qu'ils les aimantaient, et Despina ne faisait pas exception.
Ses cauchemars étaient réguliers, en revanche ils n'étaient pas bien nombreux, elle faisait presque toujours le même, lancinant et terrible. Elle était seule dans une pièce sans fenêtre, et tout à coup, dans l'obscurité, elle distinguait une silhouette d'enfant. Bien sûr, il s'agissait d'Amos. Elle s'avançait vers lui pour l'approcher et le serrer dans ses bras mais... toujours... il lui échappait. Elle n'arrivait pas à l'atteindre. Il était de dos, elle essayait de toutes les façons possibles de l'inviter à se retourner, mais rien n'y faisait, encore et encore... Elle appelait son nom jusqu'à en avoir mal à la gorge.
Cela pouvait avoir l'air de rien, mais aux yeux de Despina, ce cauchemar était le plus traumatisant que l'on puisse faire. Il la terrifiait, il la hantait, et elle ne pouvait en réchapper.
Elle mit un certain temps à sortir de sa torpeur. Comme à chaque réveil, elle se retrouvait à réaliser douloureusement où elle était. Il était simple pour la jeune femme de s'oublier le temps de fermer les yeux, mais le retour à la réalité n'était que plus brutal. Elle se redressa, bougea un peu, tentant de préserver ses bras et ses jambes de la paralysie la plus totale, quand elle découvrit dans le couloir une silhouette étrangement familière. Non... Est-ce qu'elle en était au point d'avoir des hallucinations, à présent ? C'était nouveau, ça.
"Ignatius ?"
Ignatius Tuft
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#Sujet: Re: À chacun sa prison (Ignatius) Dim 17 Jan - 13:40
À chacun sa prison.
C’était… une expérience particulièrement traumatisante. Évidemment, en se retrouvant là, Ignatius aurait largement préféré ne pas avoir besoin de venir dans cet endroit sinistre. On lui avait laissé voir Carlotta, dans une situation quand même sacrément étrange. De toute façon tout était étrange ces derniers temps, Ignatius ne savait plus trop quoi penser, quoi ressentir même. Et clairement, dans un endroit comme la prison d’Azkaban, il était évident qu’il valait mieux ne pas trop sentir de bonheur. Est-ce que c’était même possible de ressentir une once de bonheur ici ? Il l’avait senti dès qu’il avait mis les pieds sur l’île et qu’il avait vu les ombres flottantes autour de la prison, c’était comme s’il se retrouvait dans un monde bien différent. Oh, on ne pouvait pas réellement dire qu’il était la joie de vivre avant d’arriver, mais il avait quand même remarqué un grand changement. C’était direct, comme une sensation de vide particulièrement horrible.
Autant dire que ce n’était vraiment pas les bonnes circonstances pour voir quelqu’un. En même temps, l’endroit était fait pour ça forcément. Ignatius ne pouvait pas l’ignorer, tous les sorciers le savait parfaitement, cet endroit était horrible, mais le jeune homme se disait qu’il était juste impossible de se rendre compte réellement de la situation sans avoir été sur place. Parce que c’était une chose que de savoir que la prison était un endroit horrible, c’était autre chose que de se retrouver sur place. Et en un sens, le jeune homme devait bien avouer qu’il était en partie impressionnée. Ça ne voulait pas dire que cet endroit était une « bonne » chose – même s’il fallait bien emprisonner les criminels bien sûr, avec des degrés quand même différents de criminalité –, mais au moins il fonctionnait bien (pour le moment, avant que les problèmes n’arrivent). Les prisonniers ne se contentaient pas simplement d’être enfermé dans des cellules mal propres, dans des endroits bien trop petit pour pouvoir vraiment être à l’aise, ils étaient torturés à longueur de temps. Ce qui était horrible, mais en fonction du crime ça pouvait quand même être justifié… et les détraqueurs avaient quand même une maitrise de cette torture impressionnante.
Mais bon, Ignatius n’était pas forcément le plus heureux en cet instant précis. Il n’aimait pas forcément l’idée de devoir partir, parce qu’il avait le sentiment qu’il allait reprendre une vie « normale » mais sans que cela ne soit normal du tout. Mais en même temps, il ne pouvait pas rester plus longtemps. Du moins, pensait-il, mais quand il entendit son prénom, il ne put que s’arrêter. Son regard se tourna vers la cellule où on l’avait appelé et tomba sur Despina.
« Despina ? » Il savait bien qu’elle se trouvait aussi en prison, qui pouvait l’ignorer ? L’affaire avait fait les grands titres, Despina Beurk qui avait tenté de tuer son époux. Et forcément, puis qu’ils se connaissaient, ça l’avait forcément touché. Mais il devait bien avouer qu’il ne s’imaginait pas une seule seconde la croiser maintenant. « Tu… » Qu’est-ce qu’on disait à une personne enfermée dans une cellule à Azkaban ? Clairement pas ce qu’il dit ensuite. « Tu vas bien ? »
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Despina Beurk
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#Sujet: Re: À chacun sa prison (Ignatius) Lun 18 Jan - 12:59
« Despina ? Tu… Tu vas bien ? »
Despina afficha un sourire amer. Elle n'en voulait pas à Ignatius, non, pour la maladresse de sa question. Elle voyait bien que le jeune homme était juste surpris et déstabilisé par sa présence. Comme tout le monde, bien sûr, il savait qu'elle était en prison, mais il n'avait pas dû s'attendre, en revanche, à la croiser maintenant.
Elle était sûre, qui plus est, que le jeune homme s'intéressait vraiment à son bien-être, à savoir comment elle se sentait en dépit des circonstances. Malheureusement, "tu vas bien ?" était une question qui ne se posait pas, à Azkaban, parce que la réponse était si évidente qu'elle devait vous sauter aux yeux immédiatement.
Avait-elle l'air d'aller bien ? Elle était sûre et certaine que non. Elle n'était déjà pas bien grosse avant son emprisonnement, maintenant, elle n'avait plus que la peau sur les os, elle ne dormait pas, ne mangeait pas à sa faim, était constamment paniquée par la compagnie des détraqueurs...
Mais en même temps, qu'est-ce qu'il aurait pu lui demander d'autres ? Les circonstances étaient trop étranges. Et puis, Despina n'était même pas sûre de ce qu'Ignatius pouvait bien penser de son incarcération. Oui, ils étaient amis avant tout ceci. Ce n'est pas pour autant qu'il la pensait innocente.
Elle-même, de son côté, si elle était heureuse de trouver un visage ami, ne savait pas comment réagir non plus. Elle n'aimait pas que les gens qu'elle appréciait, à qui elle tenait, la voient dans cet état.
"A ton avis ?" demanda-t-elle sans pouvoir s'en empêcher, consciente que lui répondre avec acidité n'était pas la manière de s'y prendre. Mais en même temps, la prison n'aidait pas vraiment à se montrer sociable. "J'imagine que je pourrais aller plus mal", ajouta-t-elle avec un très fin sourire.
Une manière d'éviter qu'il ne s'inquiète plus que nécessaire, même si elle ne pouvait pas mentir non plus. Elle était à Azkaban, sous la surveillance assidue des détraqueurs. Bien sûr qu'elle ne pouvait pas aller complètement bien.
"Qu'est-ce que tu viens faire ici ?"
Personne ne venait ici pour le plaisir de la promenade, et ce n'était manifestement pas elle qu'Ignatius était venu voir. Alors elle acceptait d'afficher sa curiosité.
Ignatius Tuft
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#Sujet: Re: À chacun sa prison (Ignatius) Dim 28 Nov - 10:31
À chacun sa prison.
Ignatius se mordit fort l’intérieur de la joue après avoir prononcé sa phrase. C’était débile, tellement débile. Mais il se sentait tellement mal à l’aise en cet instant précis, incapable de savoir réellement comment il devait agir, ce qu’il devait dire. Il avait envie de prendre des nouvelles de Despina, parce que mine de rien... eh bien, il se préoccuper quand même de son sort, et en même temps il ne savait pas comment le faire correctement. En tout cas, ce n’était clairement pas en posant la question qu’il avait posée qu’il le faisait bien. Et Despina ne se retint pas de lui répondre quelque peu amer, en lui demandant son avis sur la question.
Bon, en soit, il s’était quand même largement douté de la réponse de la jeune femme. Comment on pouvait se sentir bien dans cet endroit. Dès le moment où Ignatius avait posé le pied dans la prison, il avait senti la pression des détraqueurs et c’était juste horrible. Horrible et efficace, forcément… mais ce n’était pas tellement la question pour le moment. Il était impossible pour un prisonnier de se sentir bien dans ces murs, Ignatius imaginait à peine ce que ça faisait d’être là depuis des jours, semaines, mois, années… Et pour avoir vu comment ça affectait Carlotta, ou pour voir comment Despina avait l’air au plus mal, c’était vraiment complexe d’imaginer passer son temps dans cet endroit. Ignatius avait conscience d’avoir de la chance de pouvoir s’en aller, même si c’était horrible de partir en même temps. Despina lui affirma tout de même qu’elle pourrait aller plus mal, Ignatius afficha un fin sourire gêné à cette réponse. Il n’allait pas se pencher plus sur l’état de son amie, il avait conscience que c’était un sujet dangereux. Et puis de toute façon, elle se montra déjà plus curieuse à son propre sujet.
« Je suis… je suis venue voir une personne. »
Qualifier Carlotta de juste « une personne » n’était pas forcément correcte, mais Ignatius se sentait juste tellement mal à l’aise qu’il ne savait pas forcément comment dire les choses. Est-ce qu’il avait envie de se pencher sur la raison de sa visite ? Est-ce que même il avait envie de rester plus longtemps ? Pas forcément. Définitivement, cette atmosphère était pesante, horrible et insupportable… tellement efficace. Ça faisait réfléchir à l’envie de faire quoi que ce soit à l’encontre de la loi. Ignatius savait déjà que Carlotta avait eu de la force et du courage de plaider sa cause malgré les risques, mais là il se rendait compte qu’il les avait minimisés.
« Je… » Il hésita, il n’avait pas envie de la froisser plus qu’il ne l’avait déjà fait. « Je suis navré, je n’ai pas… je n’ai pas pris la peine de prendre de tes nouvelles après… » Quand il avait su ce qui était arrivé. Alors qu’ils étaient amis, il aurait pu au moins s’enquérir de l’état de la jeune femme, même si elle était là pour un crime.
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Despina Beurk
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#Sujet: Re: À chacun sa prison (Ignatius) Jeu 2 Déc - 12:36
« Je suis… je suis venue voir une personne. »
Une personne, hein ? Ignatius ne s'en rendait peut-être pas compte, mais c'était certainement une des formulations les plus maladroites et douloureuses qu'il pouvait choisir pour désigner celui ou celle qui faisait l'objet de sa visite.
La prison en général, et Azkaban en particulier, était un lieu ultime de déshumanisation. Tout était fait dans cet endroit pour vous faire progressivement oublier qui vous étiez, pour que vous ne soyez plus que des enveloppes vides, avant même qu'on vous ait privé de votre âme. Dans ce contexte, être considéré comme "une personne", c'était difficile.
Certes, au moins, il n'avait pas dit "un.e prisonnier.e", ce qui aurait été plus insultant encore, à la vérité, mais tout de même, elle avait du mal avec cette formulation, même si elle voulait bien croire dans son caractère involontaire et dans le fait qu'Ignatius avait surtout voulu préserver l'anonymat de la personne qu'il venait voir. Ce qui n'était pas forcément mieux. Leur rendre visite était une source de honte...
Enfin, elle pensait ainsi, et en même temps, elle aimerait, elle, qu'Orpheus éprouve davantage de honte à la perspective de venir lui rendre visite, et qu'il ne parle pas d'elle à tout bout de champ, lui, il aurait le droit d'oublier qu'elle était humaine... mais la vision qu'il avait d'elle ne correspondait pas davantage à ce qu'elle était réellement, ceci étant dit.
« Je… Je suis navré, je n’ai pas… je n’ai pas pris la peine de prendre de tes nouvelles après… »
"Après que j'aie essayé de tuer mon mari ?" compléta Despina avec un grand cynisme.
Oh non, elle n'avait pas honte de ce qu'elle avait fait, et elle n'avait aucune intention de s'en cacher ou d'en éprouver une quelconque honte. Oui, c'était ce qu'elle avait fait, oui, elle avait essayé de tuer son mari. Et son regret dans l'affaire, ce n'était pas ce geste, ou même le fait d'avoir fini en prison pour cela : c'était d'avoir raté son coup : que son mari soit toujours en vie et donc en capacité de faire souffrir son fils.
"Quelles nouvelles est-ce que tu aurais pu prendre, hein ? Ce n'est pas comme si il se passait grand-chose, ici. Cette cellule froide et humide, les détraqueurs. La routine." Oui, sa condition l'avait rendue pour le moins amère, qui ne le serait pas à sa place. "Tu ne comptes vraiment pas me dire qui tu viens voir ? Je vais pas te dénoncer, tu sais."