L'argent fait le bonheur, pas les gens [pv Aaron :33]

L'argent fait le bonheur, pas les gens

L

e problème quand, comme Rudolf, on passe sa vie à voyager de pays en pays (encore qu'il s'agit d'un problème tout relatif, il faut quand même le signaler, la contrepartie nécessaire à une carrière exceptionnelle et à un destin hors du commun - brossons-nous dans le sens du poil tant qu'on le peut), c'est que les banques deviennent comme une seconde adresse pour soi. Il fallait sans cesse que le joueur de Quidditch échange son argent, d'une devise à l'autre, et bien malgré lui, il finissait même par se tenir au courant du cours de la bourse à l'internationale, par pur intérêt, cela va sans dire. Son dernier match l'avait conduit à passer quelques jours en italie, mais il n'avait plus rien à faire de sa monnaie sorcière italienne à présent qu'il était de retour. Certes, cela lui avait permis de prendre du bon temps et de goûter au célebrissime vin romain (en plus de quelques jolies Romaines), mais maintenant, il était rentré en Angleterre, et il devait y rester pour un petit moment. Important pour lui, donc, de se frotter aux gobelins de Gringotts pour récupérer le petit pécule qui lui permettrait de subvenir à ses besoins ainsi qu'à celui de ses parents le temps voulu, et dans la devise adéquate, cela va sans dire. Une chance pour lui, si l'argent pouvait parfois être un casse-tête, ce n'était en revanche pas un problème. En tant que joueur de Quidditch renommé (si vous ne l'aviez pas encore compris), Rudolf gagnait sa vie plus qu'honorablement, c'est rien de le dire. Seulement, il détestait ces négociations âpres avec ces créatures aimables comme des portes de prison, et sa petite transaction achevée, il n'avait qu'une hâte, et c'était de s'en aller au plus vite. Et s'il pouvait dépenser cet argent dans les plus brefs délais au passage, il n'allait pas s'en priver non plus.

Il s'apprêtait à quitter Gringotts, la bourse bien pleine (sans aucun sous-entendu salace, on ne se le permettrait bien évidemment pas), quand le jeune homme croisa la route d'un autre. Dont il se serait bien épargné la compagnie. Aaron Jefferson. Qu'il le croise ici n'avait rien d'anormal, il travaillait là, après tout, mais quand même, Rudolf se serait bien épargné de le croiser. Il le détestait. Viscéralement. Pour pas grand-chose. Surtout parce que c'était le meilleur ami de Gwendolyn, et même s'il n'avait techniquement pas son mot à dire et qu'il ne s'était dit-on rien passé entre eux, il était de ces crétins qui ne croyait que très difficilement en l'amitié homme-femme (même si lui-même faisait une exception pour Gabrielle). De toute façon, dès qu'un homme tournait autour de Gwendolyn, ça le rendait dingue.

-Jefferson, le salua-t-il le plus froidement du monde.

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Les journées à Gringotts étaient parfois longues, mais Aaron aimait tellement son travail que c’était toujours un plaisir de s’y rendre. Et pas seulement parce qu’il avait la chance d’avoir le supérieur le plus performant qu’il puisse exister (il avait peut-être une trop grande adoration pour Ignatius), mais tout simplement parce qu’il aimait son travail. C’était une passion. Bon, des fois, Aaron ne pouvait pas nier qu’il préférait ne pas venir travailler et pouvoir passer un peu de temps en compagnie de Phèdre, mais ce n’était pas comme s’il avait le choix. Et puis sa petite amie devait aussi travailler, et très dur en prime. En tout cas, cette journée avait été un peu longue, mais c’était avec la satisfaction d’un travail bien fait que Aaron s’apprêtait à quitter Gringotts. Il n’était pas prévu qu’il voit Phèdre ce soir-là, la jeune femme aillant beaucoup de travail et puis ce n’était pas comme s’ils pouvaient vraiment passer tout leur temps ensemble (même si c’était quelque chose que le jeune homme aimerait bien faire). Aaron ne savait donc pas réellement ce qu’il allait faire, sans doute se contenter de rentrer chez lui et passer une soirée normale en attendant le lendemain.

Parce qu’il n’avait rien à faire pour les mangemorts ou pour l’hydre. Enfin, techniquement il avait toujours quelques choses à faire pour l’hydre, mais il attendait simplement d’avoir des ordres concernant les mangemorts. Une soirée tranquille chez lui, lui convenait très bien en tout cas. Casanier comme il était, ce n’était pas un souci de passer une soirée seule dans son appartement sans voir personne. La seule personne qu’il avait envie de voir, c’était Phèdre de toute façon. Enfin, si Gwendolyn décidait de lui envoyer un message pour qu’ils se voient, il y avait de forte chance qu’il réponde à l’invitation. Ça se passait souvent comme ça d’ailleurs, quand elle avait besoin de se défouler. Et en parlant d’elle… la route de Aaron ne croisa pas celle de sa meilleure amie, mais d’un jeune homme qui la connaissait très bien. Trop bien aux yeux du sorcier d’ailleurs.

« Brand. » Il répondit sur le même ton froid que le joueur de Quidditch. Aaron n’y pouvait rien, il n’aimait pas ce type. Il ne savait pas du tout ce que Gwendolyn lui trouvait. Bon, d’accord, le jeune homme se doutait qu’elle appréciait son charme (même lui était capable de reconnaître que Rudolf était le genre d’homme à faire tomber les jeunes femmes), mais il était évident que ce n’était pas quelqu’un pour elle. En soit, Aaron n’avait pas son mot à dire, mais il ne savait que trop bien que Rudolf Brand n’était pas une bonne compagnie pour Gwendolyn. « Tu es de nouveau dans les parages ? »

Il le voyait bien, c’était surtout une question rhétorique. Quelque chose pour faire comprendre à l’homme sous ses yeux qu’il n’était pas réellement ravi de voir qu’il était dans le coin. Plus loin il était de Gwendolyn, mieux elle se portait à ses yeux.

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A

aron n'avait pas besoin de faire ou de dire grand-chose pour comprendre que la présence de Rudolf n'était pas désirée. En même temps, cela n'avait clairement rien de surprenant. Il se serait épargné de dire quoi que ce soit ou de le regarder de cette manière que cela n'aurait pas empêché le jeune homme de savoir pertinemment à quoi s'en tenir, parce que leur animosité ne datait pas d'hier, comme sa relation en dents de scie et l'amitié de Gwendolyn avec Aaron ne dataient pas d'hier non plus, malheureusement. Manifestement, Aaron n'avait pas la moindre envie de le voir revenir dans les parages, et Rudolf pouvait bien admettre que la perspective de pouvoir incommoder de la sorte son interlocuteur n'était pas pour lui déplaire... Même si c'était donnant-donnant bien sûr, car lui-même de son côté ne pouvait pas réellement prétendre se sentir dans les meilleures dispositions du monde, ravi de devoir s'imposer une conversation avec Jefferson. Mais bon, c'était comme ça, et puisque Rudolf était un véritable paon au quotidien, il était évidemment impossible qu'il se contente de passer son chemin, il allait forcément falloir qu'il se fasse remarquer et cherche à s'imposer. C'était comme ça, c'était tout simplement plus fort que lui.

-Tes talents d'observation sont affolants, répliqua-t-il avec un sourire acerbe au coin des lèvres, tu devrais te lancer dans la voyance, tu ferais des ravages.

Tous les prétextes étaient bons pour piquer son interlocuteur, après tout, et en l'occurrence, il n'avait clairement pas envie de s'en priver, tout comme il devinait que le jeune homme, de son côté, ne s'en priverait pas non plus.

-J'habite dans le coin, je sais pas si t'es au courant, ajouta-t-il d'un ton désinvolte, même si c'était effectivement le cas, quoi qu'on pouvait aisément l'oublier puisqu'il était tout de même vrai qu'il passait le plus clair de son temps à courir le monde, pas tant par goût du voyage que par soif de conquête, puisque le mieux, dans le Quidditch, c'était tout de même la victoire. Et il y a quelques connaissances que je suis assez impatient de revoir.

Bien évidemment, il faisait mention de Gwendolyn, et n'envisageait pas réellement de s'en cacher. En même temps, pour quoi faire ? Les multiples relations des deux joueurs de Quidditch étaient de notoriété public, et s'il y en avait un pour se tenir au courant de la vie sentimentale de sa "meilleure amie", c'était bien Aaron. Alors il se faisait un malin plaisir de rappeler à son interlocuteur qu'il serait toujours dans le sillage de son interlocuteur et ne comptait pas y changer quoi que ce soit, certainement pas. D'autant qu'avec Gwendolyn, il ne lâcherait jamais complètement l'affaire, puisqu'avec Gwendolyn, il y aurait toujours quelque chose.

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Évidemment, l’homme sous ses yeux ne manqua pas de lui répliquer quelque chose, le rabaissant comme il savait si bien le faire. Il affirma donc qu’il avait des dons de voyances, simplement parce qu’il faisait la remarque qu’il se trouvait devant ses yeux, qu’il était dans les parages. Aaron ne parlait pas de cela simplement parce qu’il le voyait, mais en grande partie parce qu’il se demandait ce qu’il faisait dans le coin. Bon, Aaron savait bien que Rudolf passait son temps à voyager et que ce qu’il faisait le plus c’était jouer au Quidditch.

Le jeune homme se contenta de lever les yeux au ciel quand Rudolf mentionna le fait qu’il vivait dans le coin. Il était au courant, mais ce n’était pas pour autant qu’il sautait de joie à cette idée. L’avantage, c’était que son interlocuteur passait quand même beaucoup de temps en dehors de ce pays, ce qui n’était pas une mauvaise chose à ses yeux. Même si ça ne l’empêchait pas de croiser Gwendolyn en dehors de ce pays. Parce que oui, forcément, Gwendolyn était quand même un peu au cœur de cette conversation. Quand Rudolf affirma qu’il y avait quelque connaissance qu’il avait hâte de revoir, Aaron savait bien qu’il parlait de Gwen. Ce qui avait le don de l’agacer en effet. C’était bête, sans doute, mais le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de vouloir protéger son amie et elle considérait vraiment qu’elle ne devait pas rester en compagnie de cet homme, qu’elle valait beaucoup mieux que ça.

« Ouais, bah tu ferais bien de te concentrer sur ton jeu. » Répondit-il, sans pouvoir s’en empêcher. Aaron n’était pas le plus au point quand il était question de Quidditch, il en savait ce que Gwendolyn lui disait la plupart du temps. Et même s’il était proche de la jeune femme, il n’était pas le fan le plus assidue de ses matchs. Il avait simplement envie que le jeune homme sous ses yeux ne viennent pas trop tourner autour de son amie, parce qu’il avait cette trop grande habitude à lui faire du mal. Franchement, Aaron ne comprenait vraiment pas ce que Gwen pouvait bien lui trouver. « Et arrête de tourner autour de Gwendolyn. »

Il était peut-être trop direct, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. On ne pouvait pas dire qu’il était l’homme le plus confiance, mais en même temps quand il était question de prendre la défense des personnes qu’il aimait, il était capable de prendre sur lui. Et en cet instant précis, il n’avait vraiment pas envie de se taire. Il pensait sincèrement que Rudolf devait rester le plus loin possible de Gwen, ça valait bien mieux pour la jeune femme. Et définitivement, il ne comprenait pas ce qu’elle pouvait lui trouver. Il était tellement arrogant. Bon, physiquement, Aaron ne pouvait pas réellement juger, mais quand même. Gwen méritait quelqu’un de mille fois mieux que ce joueur de pacotille.

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R

udolf ne prit pas ombrage de la remarque de son interlocuteur quand ce dernier affirma qu'il ferait bien mieux de se concentrer sur son jeu. Il pourrait peut-être se sentir vexé ou attaqué s'il estimait que Aaron ait une quelconque légitimité à remettre ses compétences en question, mais c'était loin d'être le cas. Et même s'il avait estimé Aaron légitime à lui faire ce genre de remarque, d'ailleurs, il n'aurait pas pour autant pris la mouche. Parce que Rudolf avait une très haute estime de lui-même et considérait être un cador dans son domaine. Il n'avait pas été nommé capitaine de l'équipe des Busards de Heidelberg pour rien, équipe qui, au passage, enregistrait à son actif plus de victoires que de défaites. Alors non, il ne comptait certainement pas prendre au sérieux ses conseils. Au mieux, il admettrait bel et bien qu'il ne devait pas mettre son jeu de côté. Mais il n'en était rien, seulement, il y avait un temps pour le quidditch, et un autre pour... d'autres sortes de jeu, disons.

Sa seconde remarque le fit autrement sourire, en revanche. Bien sûr, il était question de Gwendolyn. Si le jeune homme n'était pas si proche de la volcanique joueuse de Quidditch, les relations entre eux ne seraient peut-être pas à ce point tendues. Et puisqu'il décidait de mettre directement le doigt sur le sujet qui fâche (et qui sait se fâcher), les hostilités pouvaient très clairement commencer.

-Qu'est-ce qu'il y a, Jefferson, t'es jaloux ? répondit-il avec un sourire.

Et il y aurait de quoi, considérait-il, parce qu'il estimait valoir mille fois plus que son interlocuteur. Et aussi parce qu'il considérait qu'il avait largement l'ascendant quand il était question de Gwen... parce qu'il pouvait l'avoir quand il le voulait, du moins en avait-il la conviction.

-C'est pas que je veux pas laisser Gwen tranquille, répondit-il, toujours sans perdre son sourire... Mais je peux pas m'en empêcher. Et c'est de sa faute, aussi, elle ne peut pas se passer de moi, et moi... Enfin, je n'arrive pas à lui résister.

Bon, il inversait un peu les rôles, en l'occurrence, mais le but était avant tout de faire comprendre à Aaron qu'entre Gwen et lui, ce ne serait jamais fini, absolument jamais. Même s'ils n'étaient sans doute pas faits pour rester ensemble sur le long terme, il n'imaginait pas sa vie sans elle dans son sillage, et il avait envie de penser que la réciproque était tout aussi vraie. Et ce n'était certainement pas Aaron qui viendrait y mettre son grain de sel. Certainement pas, et si Rudolf devait en rajouter pour le lui faire comprendre, ce serait avec grand plaisir, sans l'ombre d'un doute. Alors ne lui en déplaise, il continuerait de tourner autour de Gwen.

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Aaron leva les yeux au ciel quand Rudolf lui demanda s’il était jaloux, alors qu’il affirmait qu’il devait arrêter de tourner autour de Gwendolyn. Ça n’avait rien à voir. Enfin, en un sens, le jeune homme ne pouvait pas nier que par instant il se sentait un peu jaloux vis-à-vis des personnes qui tournaient autour de son amie, parce que la jalousie amicale existait bel et bien. Mais ce n’était évidemment pas comme Rudolf l’entendait de son côté, bien au contraire. Aaron ne savait définitivement pas ce que Gwen trouvait à Rudolf, ce type n’avait rien du tout d’agréable. Enfin, le jeune homme ne pouvait pas nier non plus qu’il était quand même très peu objectif dans la situation.

Rudolf précisa que ce n’était pas qu’il n’avait pas envie de laisser Gwendolyn tranquille, mais elle ne pouvait pas se passer d’elle et de son côté, il n’arrivait pas à lui résister. De ce qu’il savait, Gwen ne tenait pas tant que ça Brand dans son cœur. Enfin, si, mais disons qu’elle ne le lui avouait pas en fait. La seule chose que Aaron voyait, c’était que ce type avait le don de faire du mal à sa meilleure amie et c’était quelque chose qui le dérangeait vraiment.

« C’est trop facile de rejeter la faute sur les autres. » Répondit-il, ne manquant pas d’être quelque peu amer. Le jeune homme ne pouvait pas s’en empêcher non, il ne pouvait que se ranger du côté de sa meilleure amie et d’avoir envie de se défendre. « T’as qu’à arriver à lui résister, ça lui fera moins de mal comme ça. »

Oui, définitivement, Aaron se contentait simplement de mettre les torts sur Rudolf, parce qu’il ne parvenait pas à être objectif une seule seconde. Gwendolyn n’avait peut-être pas besoin qu’on la défende non plus, forcément, mais en même temps il ne pouvait pas nier le fait qu’il se faisait du souci pour elle, qu’il avait envie de la protéger. Quand bien même, Gwen était plus à même de se protéger que lui capable de la protéger au final. Elle avait une plus grande force de caractère, c’était plus qu’évident. C’était bien plus Gwen qui avait l’habitude de le défendre lui que l’inverse. Mais bon, quand il était question de Rudolf, Aaron ne pouvait définitivement pas s’empêcher de mettre son grain de sel.

« Et je sais très bien qu’elle est bien mieux sans toi ! » Aaron ne se montrait pas toujours aussi catégorique, mais en cet instant précis c’était pourtant le cas. Parce que le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de penser que son amie s’en sortait bien mieux sans Rudolf, qu’elle méritait bien mieux dans la vie. Bon, évidemment, le jeune homme ignorait vraiment beaucoup de chose au sujet des sentiments de son amie pour Rudolf, mais en même temps il n’avait pas spécialement envie d’entendre raison non plus. Encore une fois, il manquait d’objectivité.

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B

ien sûr, rejeter la faute sur autrui, c'était facile, c'était même beaucoup trop facile, mais en même temps, Rudolf considérait que Gwen et lui se renvoyaient la balle à la perfection, de ce point de vue. Et la faute, si vraiment il y en avait une (ce dont il doutait tout de même) était quoi qu'il en soit entièrement partagée. Rudolf et Gwen étaient comme des aimants : ils s'attiraient, ils se rejetaient, c'était comme ça qu'ils fonctionnaient, c'était comme àça qu'ils avaient toujours procédé. C'était toxique, comme relation, et surtout, ça ne les menait nulle part, mais c'était de cette façon qu'ils avaient toujours fonctionné, et qu'ils fonctionneraient toujours, certainement. C'était une mauvaise mécanique, mais ils ne connaissaient qu'elle. Et pour avoir tenté de s'en extirper, ils savaient très bien qu'ils ne pouvaient tout simplement pas s'en passer. Et l'avis des autres, en l'occurrence, ils s'en fichaient royalement.

Est-ce que Gwen était réellement mieux sans lui ? C'étaient des mots qu'il était bien obligé d'entendre, et il était convaincu que Gwen avait dû les prononcer plus d'une fois, mais est-ce que c'était la vérité ? Oui et non. Rudolf, s'il se fiait à sa propre expérience, ne pouvait que se dire que les moments où ils étaient le mieux, tous les deux, c'était quans ils étaient ensemble et que tout se passait bien. Le soucis, c'est que les pires moments qu'ils savaient vivre, c'était aussi ensemble qu'ils les passaient : quand ils s'engueulaient, quand ils se haïssaient, quand ils se déchiraient... Mais dans tous les cas, ça les regardait, et ce n'était certainement pas l'opinion d'Aaron Jefferson que Rudolf allait s'amuser à prendre pour argent comptant, loin s'en faut... De toute manière, il n'y avait que peu d'interlocuteurs qui pouvaient se targuer de véritablement toucher ou inquiéter Rudolf. Les autres indifféraient totalement le joueur de Quidditch. L'opinion de Aaron n'avait pas l'ombre d'une importance pour lui. Le jeune homme pouvait bien penser ce qu'il voulait de lui, Aaron n'en avait absolument rien à faire. Il s'amusait juste de voir combien sa relation avec Gwen semblait l'agacer. Et pour la peine, il avait la ferme intention d'en rajouter.

-Pourquoi elle revient constamment vers moi si c'est le cas, hein ? demanda-t-il avec un sourire en coin, juste pour le plaisir de le narguer un peu. Tu ne crois pas que tu ferais mieux de te mêler de tes propres relations plutôt que de te soucier des siennes ?

De ce qu'il savait, Aaron était toujours célibataire. Alors il n'avait certainement pas de leçons à donner à Rudolf dans tous les cas. Et s'il en avait, le sportif n'écouterait rien.

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Aaron leva les yeux au ciel, sans chercher une seule seconde à se cacher, quand Rudolf lui demanda pourquoi Gwen revenait constamment vers lui, si elle était bien mieux sans lui. Bon, forcément, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de donner raison à son interlocuteur et il n’appréciait pas ça du tout. Au fond, Aaron se demandait lui-même pourquoi Gwendolyn se faisait constamment avoir par ce type, alors qu’elle méritait quand même sacrément mieux. Bon, d’accord, elle devait le trouver charmant, et il devait sans doute avoir d’autres qualités, mais le jeune homme savait bien que son amie souffrait aussi à cause de ce gars. Donc, oui, clairement, Aaron se disait qu’elle était mieux sans lui, qu’elle méritait bien mieux que lui, qu’elle méritait que ce type arrête de tourner autour d’elle. Mais il savait aussi qu’il ne pouvait malheureusement pas faire grand-chose non plus. Et quand il osait dire quoi que ce soit à Gwen à ce sujet, de toute façon, il savait bien que ça n’allait pas changer grand-chose non plus.

Il n’avait en tout cas pas l’intention de répondre à la question de son interlocuteur en grande partie parce que dans tous les cas, il n’avait aucune réponse. Il tenait énormément à Gwendolyn, il osait croire la connaître mieux que beaucoup de personne, mais en même temps il n’avait pas de réponse à donner. Il se doutait même que Gwen ne savait pas elle-même pourquoi elle revenait vers Rudolf à chaque fois. En tout cas, son interlocuteur ne manqua pas de le piquer un peu plus en affirmant qu’il devrait se préoccuper de ses propres relations, plutôt que de celles de Gwendolyn. Le jeune homme aimerait bien répondre que en ce qui le concernait, les relations allaient très bien, qu’il était parfaitement heureux avec la femme qu’il aimait. Mais évidemment, le jeune homme ne pouvait pas dire une telle chose. Il ne pouvait déjà pas le dire à ses proches, il ne pouvait pas prendre le risque de le dire à une personne telle que Rudolf.

« Je suis bien obligé de le faire. » Répondit-il, ne cachant pas son amertume. « Vu qu’il y a des personnes capables de lui faire du mal. »

Et il n’avait pas l’intention de cacher le fait qu’il faisait référence à son interlocuteur. Bon, il y avait des chances que Gwen n’apprécie pas forcément tout ce qu’il était en train de dire, le fait qu’il se préoccupait donc de ses histoires à sa place, ce qui en soit ne le regardait pas tant que ça. Mais en même temps, il ne disait ça que pour son bien-être, parce qu’il avait à cœur que Gwendolyn soit heureuse, et qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était loin d’être heureuse avec ce joueur de Quidditch. Même si bien sûr, encore une fois, ce n’était pas quelque chose qui le regardait vraiment. Il n’y pouvait rien, il avait vraiment envie que son amie soit heureuse, il avait à cœur de la protéger.

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B

on, ce n'est pas que Rudolf n'avait pas envie de parler pendant des heures à Aaron de la belle Gwendolyn Morgan, mais si en fait, c'était exactement ça. Rudolf se fichait royalement de l'avis de Aaron sur la question, et il ne comprenait définitivement pas pourquoi Gwen lui consacrait autant de son temps et de son attention alors que ce type n'avait définitivement rien pour lui. Enfin si, il avait pour lui d'être singulièrement agaçant, et c'était déjà beaucoup.

Non parce que, sérieusement, il pensait qu'il allait se passer quoi, exactement ? Que Rudolf allait acquiéscer très sagement à tous les conseils de son interlocuteur et se la fermer ? Ce n'était pas demain la veille que ça arriverait, ça non. Rudolf Brand n'écoutait déjà pas les conseils des personnes qui étaient les plus proches de lui, alors vous pensez bien qu'il n'allait pas commencer à accorder un fragment de commencement de début d'intérêt à Aaron Jefferson. A la limite, si ce dernier avait vraiment voulu le dégoûter de Gwen (mais il était impossible que ça arrive réellement, honnêtement), le plus efficace aurait été, sans l'ombre d'un doute, de le précipiter dans ses bras. Enfin bon... Ce n'étaient pas ses oignons dans tous les cas.

Rudolf n'attendait pas de Aaron (qu'il prenait pour un puceau doublé d'un frustré sexuel notoire, au passage) qu'il comprenne la nature réelle de sa relation avec Gwen. Parce que, évidemment, il n'avait qu'un seul son de cloche. Il était convaincu que la belle blonde était vraiment très douée quand il s'agissait de se plaindre à son sujet, mais en attendant, même Rudolf ne prétendrait jamais ne pas se comporter parfois en parfait salaud envers la jeune femme, elle le lui rendait bien aussi.

Quiconque connaissait bien Gwendolyn Morgan (et même sans bien la connaître d'ailleurs) - et techniquement c'était le cas de Aaron - savait que la jeune femme n'était pas un enfant de choeur ni un exemple de vertu. Ils étaient tous les deux responsable du chaos total qu'était leur relation. Et si ça ne s'arrêtait pas, c'était qu'ils y trouvaient leur compte, d'une façon ou d'une autre. De toute manière, même si Rudolf décidait de s'éloigner, il était convaincu que c'était Gwen qui reviendrait au galop vers lui, c'était comme ça. Il ne demandait pas aux autres de comprendre leur histoire ou leur relation, juste de lui foutre la paix. Mais apparemment, c'était trop leur demander, surtout à Aaron.

-Gwen est parfaitement capable de se défendre toute seule comme une grande, tu sais, répliqua Rudolf, qui pour le coup ne faisait que dire la vérité. Elle n'a pas besoin que tu joues les chiens de garde pour elle. Il le considéra du regard et une esquisse de sourire amusé étira ses lèvres. Tu es vraiment pathétique.

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Bon, il y avait de forte chance que Gwen n’apprécie pas forcément que Aaron se mêle de ses affaires, mais en même temps… le jeune homme ne pouvait vraiment pas s’en empêcher. Ce type n’était clairement pas à la hauteur de son amie, et ça l’emmerdait de la voir souffrir à cause de lui. Bon, elle savait très bien se débrouiller en réalité et il était évident que Gwen n’avait jamais eu besoin de lui pour réellement s’en sortir, mais quand même… ça l’ennuyer de savoir que Brand pouvait lui faire du mal. Gwendolyn méritait tellement mieux… même si en un sens elle ne cherchait pas forcément mieux non plus. Enfin, Aaron savait bien que son amie vivait une vie clairement différente de la sienne, sur ce point de vu ils étaient bien différents (en fait, ils l’étaient sur beaucoup de point de vue, au point que ça doive être difficile de comprendre pourquoi ils étaient amis), parce que Aaron n’était vraiment pas le genre de personne capable d’avoir des relations avec n’importe qui. La seule femme qui avait compté pour lui, en tout point, c’était Phèdre.

En tout cas, Aaron aurait bien aimé être capable de répondre quelque chose à Brand quand ce dernier reprit la parole, mais il ferait preuve d’une sacrée mauvaise foi s’il affirmait que Gwen n’était pas capable de se défendre toute seule. Bien sûr qu’elle l’était et sans doute qu’elle n’apprécierait même pas qu’il se mêle de ses affaires. Elle n’avait sans aucun doute pas besoin qu’il la défende donc, mais entendre le joueur de Quidditch lui dire ça comme ça… ça avait quand même le don de l’agacer. Sauf que question répartie, même si Aaron faisait des efforts, il n’était clairement pas le plus doué. Et que répondre quand on nous affirme qu’on est pathétique ? Pas grand-chose, sans aucun doute.

« Si être pathétique, c’est tenir à ses amis, alors je le suis. » Répondit-il, en tentant de ne pas trop montrer que les paroles du joueur de Quidditch l’avaient quand même sacrément touchées.

Même si en un sens, le jeune homme n’en avait que faire de ce que pouvait bien penser Rudolf de lui. Ce n’était pas une personne comme lui qui pouvait avoir réellement un avis sur son existence, au contraire, mais en même temps ce n’était pas facile de ne pas se préoccuper du regards des autres, de ne pas faire attention aux remarques qu’on recevait. Enfin, Aaron ne pouvait sans doute que s’en prendre à lui-même, c’était lui qui avait cherché les choses à la base. Sauf qu’il ne cherchait vraiment qu’à protéger Gwen de l’influence néfaste de son interlocuteur.

Enfin, Aaron ne manquait pas d’être néfaste de son côté d’une certaine manière, mais ce n’était pas comme s’il entrainait son amie dans tout cela. Il aurait pu, s’il avait senti que c’était quelque chose de faisable, si elle avait pu adhérer à la cause, mais ce n’était pas le cas.

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udolf leva les yeux au ciel en entendant la réponse de son interlocuteur. S'il n'était certainement pas pathétique de veiller sur ses amis et de s'inquiéter pour eux (même s'il avait peut-être trop peu d'amis pour en parler de son côté, mais ça c'est une autre affaire), il l'était en revanche de les étouffer au point de commencer à vouloir contrôler leurs fréquentations. Surtout quand les amis en question n'étaient autre que des personnes au caractère bien trempé telles que Gwendolyn Morgan. C'était peine perdu que d'essayer d'interférer à sa place ou en sa faveur. Dans tous les cas, Gwen n'en ferait jamais qu'à sa tête et c'était ce qui la rendait, entre autres, si terriblement séduisante. Alors oui, le joueur de Quidditch ne changeait certainement pas d'opinion, il continuait d'être sacrément pathétique à ses yeux.

-Si tu veux mon avis. Il se doutait que Aaron n'en voulait absolument pas, mais ça n'allait bien sûr pas empêcher Rudolf de le lui donner tout de même, cela va sans dire. Quand on a des amis comme toi, ça sert plus à rien d'avoir des ennemis. Quelque part, c'est pas plus mal, Gwen fait d'une pierre deux coups, comme ça.

Il exagérait, bien sûr. Quelque part, même, Rudolf pourrait apprécier que Aaron joue les chiens de garde comme ça avec la jolie blonde (du moins si lui-même n'avait aucune idée déplacée derrière la tête, et il n'en était absolument pas certain), parce que ça pouvait tenir peut-être à l'écart ses prétendants les moins persévérants. Mais encore fallait-il qu'il le fasse avec tout le monde, et encore fallait-il que cela arrête Gwen, qui n'en faisait de toute manière qu'à sa tête. Dans un cas comme dans l'autre, la réponse était... non. La jeune femme était un électron libre, en amitié comme un amour, il ne fallait pas attendre après elle, et peut-être que même si Aaron et Rudolf refuserait de se concéder le moindre point commun, il faudrait du moins qu'ils se reconnaisse celui-ci, et qui n'était pas des moindres : ils cherchaient à avoir sur elle une influence affective qu'ils ne possédaient pas, ils s'attribuaient un pouvoir qui n'était en vérité absolument pas dans leurs cordes.

-J'espère que tu ne feras pas autant la gueule le jour de notre mariage, y aurait pas pire pour casser l'ambiance, ajouta-t-il avec une nonchalance calculée.

Il sortait ça de nulle part. Il n'était pas spécialement question pour lui d'épouser Gwen, et elle l'enverrait certainement bouler (ah ça...), n'empêche que s'l devait se marier un jour, ce serait avec elle. Et il se doutait que cette seule idée ferait sûrement enrager Aaron. Ce qui faisait marrer Rudolf par anticipation, bien sûr.

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Aaron ne répondit rien quand son interlocuteur affirma que Gwen n’avait pas besoin d’ennemi, puisqu’il avait un ami comme lui. Le jeune homme était clairement agacé par les propos de Rudolf. Il n’aimait pas le fait qu’il remette en cause l’amitié de lui et Gwen. D’accord, la joueuse de Quidditch était une tête brûlée et elle faisait bien ce qu’elle voulait de sa vie, Aaron n’avait pas son mot à dire, il se contentait simplement de la soutenir et il n’avait pas spécialement envie qu’on lui fasse du mal. Parce qu’il tenait à son amie, qu’il n’avait pas envie qu’il lui arrive quoi que ce soit et surtout il n’avait aucune envie de devoir ramasser Gwen à la petite cuillère à cause de ce jeune homme.

Le sorcier ne répondit rien donc, il se contenta simplement de serrer des dents. Malheureusement, on ne pouvait pas vraiment dire que le jeune homme était du genre à savoir quoi répondre au bon moment, à avoir une répartie comme il le fallait. Il ne savait donc pas quoi répondre donc à Rudolf qui lui rétorquait cela. Et il espérait surtout que l’homme n’ait pas trop raison… que Gwen ne finisse pas par se dire au bout d’un moment que Aaron n’était pas un ami pour elle, qu’elle méritait mieux que lui. Le jeune homme n’avait pas grand monde dans sa vie en réalité, il avait Phèdre, Ignatius, quelques amies, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait une foule de personne dans sa vie. Et quand il tenait à quelqu’un, c’était puissant. Il ne supporterait pas que Gwendolyn finisse par se rendre compte qu’elle n’avait plus besoin de lui.

« Elle n’acceptera pas de t’épouser, tu peux toujours rêver Brand ! »

Là, il savait quoi répondre. Et il ne pensait pas prendre de risque en affirmant que son amie n’accepterait pas d’épouser Rudolf. Il ne savait pas exactement ce qu’il y avait entre son amie et le joueur de Quidditch, il avait conscience qu’ils se tournaient autour et Gwen n’avait sûrement pas dit toute la vérité sur ce qu’elle ressentait pour le jeune homme quand ils en parlaient. Mais… il savait quand même que jamais Gwendolyn n’allait accepter d’épouser Rudolf. Non bon, déjà Aaron avait un peu de mal à imaginer son amie se caser pour la vie et encore moins avec une personne comme le joueur de Quidditch. Le jeune homme devait bien avouer qu’il se sentirait mal quand même. Et il ne savait même pas s’il accepterait d’être présent… bon, clairement il ne refuserait pas d’être présent quand même parce qu’il sera forcément là pour sa meilleure amie. Mais il faudrait quand même qu’il prenne grandement sur lui si jamais il devait se retrouver au mariage de Gwen avec Brand. Même si clairement, il continuait de se dire qu’il n’y avait aucune raison que son amie accepte de l’épouser, c’était juste impensable.

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udolf avait beau s'être souvent pris la tête avec Aaron, mais il se rendait compte qu'il avait encore beaucoup de choses à apprendre au sujet de son interlocuteur. Visiblement, il y avait encore des points sur lesquels il pouvait appuyer pour le faire réagir au quart de tour. En l'occurrence, visiblement, évoquer la possibilité qu'il se marie un jour avec Gwen était loin de lui faire plaisir... Pourtant, Rudolf ne le pensait pas réellement.

Il n'avait clairement pas l'intention, à l'heure actuelle de demander Gwen en mariage... et il n'avait pas spécialement envie de se marier non plus. Rudolf était heureux avec le train de vie qu'il menait actuellement, même si Aaron semblait bien incapable de le comprendre. En même temps,lui-même était sans doute destiné à finir vieux garçon, professeur de tricot et entouré d'une floppée de chats. Lui, devait rêver d'un beau mariage, et Rudolf se disait pourtant qu'il avait plus de chance de finir avec une épouse à son bras, que ce soit Gwen ou une autre, que Aaron. Mais bon, il y avait une grande part de mauvaise foi dans la manière qu'elle avait d'interpréter les faits à l'heure actuelle.

-Ah oui ? demanda Rudolf d'un ton désinvolte. On parie combien ? demanda-t-il alors, toujours avec la même insolence dans l'attitude.

Est-ce qu'il était vraiment en train de parier sur la possibilité que Gwen accepte de l'épouser ? Oui, totalement, en effet. Le jeune homme n'avait pourtant aucune intention de s'engager, mais en revanche, il adorait les défis, et il adorait la provocation, également. Alors elle ne pouvait s'empêcher d'aller toujours plus loin.

Il attendait maintenant de voir comment aller réagir son interlocutrice. D'une manière ou d'une autre, il savait en tout cas qu'il n'y resterait pas insensible. Et s'il devait choisir de parier bel et bien, est-ce que Rudolf irait jusqu'à s'arranger pour que Gwen accepte de devenir sa femme, juste dans le but de gagner ? Mmm... lui-même n'en savait trop rien, mais le fait est qu'il était joueur, et joueur à l'extrême.

Quand Rudolf commençait une phrase par "Tu paries", on sait que ça pouvait très mal. Quand petit, il jouait au jeu du cap ou pas cap, on savait qu'il valait mieux éviter d'aller trop loin avec lui, parce que lui-même avait bien du mal à s'arrêter. Quelque part, c'était sans doute ce qui faisait de lui un aussi bon joueur de Quidditch. Mais pas forcément ce qui faisait de lui un être humain autre que déplorable... En même temps, il n'avait jamais cherché non plus à être un être humain irréprochable, il trouverait ça particulièrement déplaisant, et pas particulièrement intéressant. Aaron pouvait bien en penser ce qu'il voulait, son opinion n'intéressait pas Rudolf dans tous les cas.

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Aaron ne pouvait clairement pas accepter l’idée que Gwen puisse un jour épouser Rudolf… bon, il avait conscience qu’il ne pouvait pas spécialement décider à la place de la jeune femme non plus et si jamais elle décidait de se marier avec le joueur de Quidditch, le jeune homme ne pourrait rien dire du tout. Mais il se permettait d’avoir un avis et clairement, il n’envisagerait pas du tout possible que son amie décide d’épouser Brand. Bon, il savait bien qu’il y avait quelque chose de vraiment bizarre entre eux, qu’il y avait une sorte de bizarrerie dans leur relation, mais clairement il ne pouvait pas se dire qu’ils allaient finir par se marier ensemble. Cela dit, son interlocuteur n’en démordait pas.

Même s’il avait une façon d’en parler vraiment particulière, parce qu’il lui demanda clairement combien il voulait qu’ils le parient. Sérieusement ? Ils parlaient si légèrement de la possibilité d’épouser Gwendolyn ? Si Aaron avait eu besoin d’une preuve supplémentaire du fait que la jeune femme n’avait rien à faire avec le joueur de Quidditch, ce dernier lui donnait une nouvelle raison maintenant. On ne parlait pas si légèrement d’un mariage quand même, ça ne se faisait pas tout simplement. Cela dit, Aaron ne devrait même pas être si étonné au vu du caractère de Brand, ce dernier n’était clairement pas haut dans son estime.

« Ça ne va pas t’es malade. » Rétorqua le jeune homme, ne pouvant pas se retenir de parler fortement et de répliquer sèchement aux paroles de son interlocuteur. « Comment tu peux parler comme ça ? Je parierais jamais sur ça. »

Non parce que le mariage c’était quand même quelque chose d’important. Aaron avait conscience qu’il était peut-être un peu trop coincé par moment, mais en même temps c’était dans son caractère. Il tenait forcément le mariage en grande estime, il ne pouvait qu’idéaliser ce moment. Il avait envie d’épouser sa petite amie, que Phèdre devienne sa femme et pour lui c’était quelque chose de vraiment précieux. Il ne pouvait donc pas en parler à ce point à la légère et surtout pas quand ça concernait en prime une amie à lui. Il ne se voyait pas du tout parier avec Brand du fait qu’il allait ou non épouser Gwen. Et puis quoi encore ? Si c’était en prime pour que le joueur de Quidditch décide de se donner encore plus de mal pour arriver à ses fins, juste histoire de gagner le paris… c’était contreproductif. Il ne ferait pas ça à Gwendolyn donc, il avait beaucoup trop de respect pour son amie. Cela dit, il considérait vraiment qu’elle n’allait jamais accepter de l’épouser, il connaissait assez son amie pour ça, c’était impensable qu’elle dise oui à Brand. Même s’il savait qu’elle avait quand même des sentiments bizarres pour lui, qu’il ne comprenait pas du tout ce qu’elle lui trouvait et pourquoi elle se faisait avoir comme ça par lui. Mais bon… il savait qu’il valait mieux ne pas chercher à comprendre.

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n ne le croirait sans doute jamais, mais Rudolf était un romantique. Si si, je vous jure, quelque part, bien planqué à l'intérieur, battait un petit coeur qui était dévoué depuis très longtemps à une seule et même femme. Son corps, lui, et ce qui se situait entre ses jambes, ne dédaignait pas la compagnie d'autres demoiselles, c'est vrai, mais ce n'était pas la même chose. On ne couche pas avec une femme comme on l'aime, et d'ailleurs, on ne couche pas non plus de la même manière avec une femme qu'on aime. Rudolf en parlait avec tant de légèreté que ça devait sembler impossible à croire, oui, et pourtant c'était un fait.

Il aimait Gwendolyn, il l'aimait profondément. Ca avait été le cas dès le premier jour, dès la première seconde, dès le premier regard, dès le premier cognard - tiens, elle était pas mal, celle-là, en plus elle rimait... il fallait qu'il la note mentalement pour son discours de mariage. Il n'était pas forcément pressé de se marier, de s'engager... mais si un jour il devait le faire, ce serait avec elle, et il serait loin d'en être malheureux. C'était ça, sa vision du romantisme, mais il pouvait relativement comprendre qu'elle déplaise à Aaron qui avait, de toute évidence, de l'engagement marital une vision sacrée depuis longtemps oubliée du joueur de Quidditch, notamment parce qu'il avait vu suffisamment de couples mariés se déchirer ou se tromper pour que cette vision idyllique se soit depuis très longtemps étiolée.

Qu'il le traite de malade s'il le voulait, en attendant, Rudolf n'éprouvait aucun scrupule à avoir lancé son petit pari, pour lui ce n'était décidément pas grand-chose, et il n'y avait définitivement pas de quoi en faire tout un plat. Ce n'était pas parce qu'il était prêt à parier sur ce sujet précis qu'il n'en était pas moins sincère envers Gwen. Au contraire, elle était sans doute la seule femme en dehors de sa mère (sans vouloir verser dans l'Oedipe chelou) auprès de qui il ait toujours été particulièrement sincère... ce qui justifiait très certainement le fait qu'ils étaient capables de se prendre la tête dans des proportions à peine imaginables.

-Avoue que c'est juste parce que tu sais que tu vas te foirer, observa Rudolf dans un haussement d'épaules, pas du tout affecté par les propos de son interlocuteur.

Que ce dernier le considère comme un malade, ça lui faisait définitivement une belle jambe, à Rudolf. Ce n'était certainement pas après l'opinion de Aaron Jefferson qu'il comptait. Mais en vérité, il ne comptait clairement pas après l'opinion de qui que ce soit, ça ne l'intéressait pas le moins du monde. De base, déjà, il se moquait assez du regard des autres sur ce comportement, ce qui justifiait d'ailleurs le dit comportement.

-T'es définitivement pas drôle, comme mec.

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Clairement, Rudolf avait le don d’agacer profondément Aaron. Le jeune homme ne savait pas forcément où se mettre avec de telles paroles de son interlocuteur, parce qu’il touchait un peu trop des vérités. Aaron n’avait aucune envie de jouer à ce genre de petit jeu, pas parce qu’il savait qu’il allait se foirer, mais parce qu’au fond de lui, il avait peut-être quand même effectivement cette crainte de se foirer et que Gwendolyn puisse se laisser prendre à son petit jeu. Il avait confiance en son amie et en son jugement, mais en même temps il se disait qu’elle pouvait malheureusement se laisser complètement avoir par les idioties de son interlocuteur. Bref, Aaron n’avait pas entièrement confiance en cette situation et c’était bien pour cela qu’il n’avait aucune envie de parier sur le fait qu’ils allaient se marier ou non.

Et dans tous les cas, il était aussi impossible pour Aaron de s’amuser aussi légèrement de l’institution du mariage. Aaron n’était clairement pas l’exemple d’une vie ranger avec des parents mariés et heureux en ménage, et c’était surement ce qui lui donnait à ce point envie de ne pas se moquer d’une telle cérémonie particulièrement sacrée. Pour lui, le mariage était quand même quelque chose d’important sur lequel on ne pouvait donc pas parier impunément. Mais évidemment, Rudolf ne voyait pas les choses de la même façon, sans que Aaron ne soit réellement surpris. C’était qu’à force, il avait commencé à cerner un peu cet homme.

« Parce que tu te penses drôle toi ? » Demanda-t-il quand le joueur de Quidditch lui affirma qu’il n’était vraiment pas un type drôle. C’était en fonction des normes de chacun, clairement Aaron n’avait aucune envie d’être drôle pour Rudolf vu l’énergumène qu’il était. Ça lui convenait très bien qu’il ne le trouve pas drôle. « Tu es ridicule c’est tout ce que je vois moi. » Il n’était pas le plus doué en réparti, mais il tentait de faire au mieux. Et Brand avait quand même largement le don de l’agacer, suffisamment pour le pousser à lui répondre de cette manière. « Le jour où tu respecteras un peu Gwen, tu seras peut-être un peu plus amusant. »

Ça n’avait rien à voir, mais le jeune homme ne pouvait pas définitivement s’empêcher de ramener son ami sur le tapis. Il avait envie de la protéger de l’influence négative que lui apportait Brand. Il était évident pour lui que la joueuse de Quidditch se portait quand même bien mieux sans l’homme, qu’elle méritait quelqu’un de bien plus posé que ce dernier. Elle méritait quelqu’un qui l’aimait réellement. Et là était tout le souci, parce que Aaron était bien incapable d’imaginer que Rudolf puisse avoir des sentiments sincères et profond pour Gwendolyn, qu’il l’aimait à sa façon, mais qu’il l’aimait réellement. Pour Aaron, l’homme se contentait simplement de jouer avec elle, sans que ça ne soit quelque chose de saint et il avait envie de l’en protéger.

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humour était quelque chose de très relatif... surtout quand on s'appelait Rudolf Brand et qu'on avait tendance à ne faire rire que soi-même. D'un autre côté, le jeune homme se contentait très bien d'être le seul qu'il fasse rire... justement, ça avait tendance à l'amuser d'autant plus, pour tout dire. Il faut dire qu'il était bon public, très bon public. On pouvait même dire qu'il était son meilleur public, en réalité. Donc ne pas faire spécialement rire Aaron n'ennuyait pas Rudolf... pour tout dire, c'était même tout l'inverse.

Il était peut-être ridicule aux yeux de son interlocuteur, d'ailleurs Aaron n'était pas le seul à penser cela de lui, et Rudolf le savait pertinemment, mais il le vivait pour ainsi dire très bien. Le jeune homme était suffisamment sûr de lui (c'est rien de le dire, il l'était évidemment beaucoup trop, au grand dam de tous) pour ne pas prendre ombrage de réflexions du genre. D'autant quand elles lui venaient d'une personne dont il n'était pas difficile de comprendre l'origine de l'animosité. Gwen s'était sans doute complu à lui mettre en tête pleins d'idées fausses à son sujet. Et peut-être qu'il était aussi un peu jaloux. Ce que Rudolf lui reprocherait difficilement. Pas simple de ne pas être jaloux de lui, après tout.

-Je la respecte, tu sais. Je n'ai jamais autant respecté une femme qu'elle. Parfois plus de trois fois par nuit.

Bon bon bon, il faisait clairement mine de ne pas comprendre. Rudolf n'aimait rien autant que de jouer les idiots, à vrai dire. Surtout auprès de ceux qui le prenaient déjà pour un idiot, ce n'était pas comme si cela allait changer grand-chose à leur point de vue, après tout. Et toute blague mise à part, le fait est qu'il avait sincèrement du respect envers Gwen. Cela ne l'avait pas empêché de l'insulter et de lui faire du mal, ça il ne pouvait pas le nier, mais pour sa défense, elle le lui rendait bien. Au point, d'ailleurs, qu'il ne saurait dire qui des deux avait un jour commencé. Les connaissant, c'était sans doute les deux en même temps.

-Je sais que Gwen prend un malin plaisir à me présenter comme une personne vicieuse et diabolique, mais il y a toujours deux versions à une même histoire, tu sais ? Je pense que tu serais surpris de voir comment elle est quand on est seuls tous les deux. Et crois-moi, ça arrive plus souvent que tu ne l'imagines.

Oui, il en rajoutait des couches et des couches. C'était beaucoup, beaucoup trop tentant pour qu'il envisage de s'en abstenir. Une fois de plus, Aaron ne le trouverait pas amusant, mais Rudolf, lui, s'éclatait véritablement en cet instant.

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Aaron était vieux jeu. Non, il était juste dans son temps, tout simplement. Ou pas. Bref, dans tous les cas, le jeune homme ne se voyait pas faire autrement que de respecter les femmes. Il était évident qu’il ne serait jamais un coureur de jupon et qu’il était peut-être un peu trop romantique dans l’âme. Il était fou amoureux de Phèdre, c’était la seule femme qu’il n’ait jamais aimée. Il ne se voyait évidemment pas agir comme Rudolf le faisait avec Gwen, c’était hors de question. Même si en même temps, Aaron n’était pas une enfant de cœur non plus. Il était juste trop romantique sans doute, il avait des principes que son interlocuteur n’avait pas.

Et il était aussi plus mal à l’aise avec certain sujet. Le sexe n’était pas tabou en soit et Aaron ne s’était pas spécialement retenu et… il aimait quand ils se retrouvaient avec Phèdre ce genre de chose. Mais entendre Rudolf mentionner de cette façon ce qu’il faisait avec Gwen quand ils étaient seuls, ça le mettait tellement mal à l’aise. Il la respectait parfois trois fois dans la même nuit… super merci pour l’image. Aaron ne réagit pas à ces propos, il n’avait aucune envie de mettre de l’huile sur le feu et pousser son interlocuteur a en dire plus encore. Rudolf reprit en affirmant que Gwen prenait un malin plaisir à le dépeindre et lui donner une mauvaise image. Aaron ne voyait pas les choses comme ça, sa meilleure amie se contentait simplement de dire les choses elles quelles étaient. Mais visiblement, Gwendolyn était différente quand elle se trouvait seule avec Rudolf et cela arrivait plus souvent qu’il ne le pensait. Non… il n’avait aucune envie de penser à comment ils se comportaient tous les deux quand ils n’étaient justement que tous les deux.

« En même temps, je ne peux me fier qu’à vos deux paroles et bizarrement je fais bien plus confiance à Gwen qu’à toi. » Répliqua-t-il. Définitivement, le jeune homme n’aimait pas du tout cette conversation. Il n’y pouvait rien, il se sentait particulièrement mal à l’aise. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi son amie perdait son temps avec ce type. Et non, il n’avait aucune envie de se dire que c’était parce qu’ils s’entendaient très bien dans une certaine position (ou plusieurs qui sait ?). Aaron croisa les bras et toisa son interlocuteur. « J’accepterais d’envisager l’idée que tu la respecte vraiment quand elle acceptera de t’épouser. »

Aaron avait dit qu’il ne parierait pas sur ça et il ne le faisait pas techniquement. Il se contentait de dire que si jamais un jour Gwen devait accepter de l’épouser, il remettrait un peu en perspective ses pensées. Sauf que ça ne se passerait pas comme ça, il savait parfaitement que Gwen n’accepterait jamais une telle chose. Et si elle devait le faire un jour ? Non, c’était impensable, elle ne le ferait pas, mais alors pas du tout. C’était impossible.

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udolf ne se montrait pas forcément très malin en ne cherchant pas à arrondir ne serait-ce qu'un peu les angles avec son interlocuteur, mais de sa part, ça n'avait rien d'étonnant : être malin, il ne l'était que sur un balai ou presque. En revanche, quand il était question de faire le malin, on pouvait toujours compter sur lui, il ne manquait jamais la moindre occasion d'être fidèle au poste. En l'occurrence, c'est sûr qu'il serait préférable qu'il se fasse du meilleur ami de Gwen un ami pour lui-même. Qui sait si, ce faisant, il ne pourrait pas faire en sorte que le jeune homme interfère en sa faveur. Mais outre le fait qu'il ne croyait pas du tout dans cette possibilité, il aimait aussi beaucoup trop se la jouer, et à chaque provocation qu'on lui adressait, il y répondait au centuple. C'était juste... plus fort que lui, il faut croire.

Donc, si Aaron devait ne se fier qu'à une seule parole, il choisissait celle de sa meilleure amie. Grossière erreur. Pas qu'il soit toujours la voix de la vérité et elle celle du mensonge, mais elle était loin d'être complètement honnête quand même quand il était question d'évoquer leur relation, et il était bien placé pour le savoir puisqu'elle se révélait tout à fait capable de lui mentir droit dans les yeux juste pour avoir le dernier mot. En vérité, sur cette histoire, sur leur histoire, il n'y avait pas de confiance à donner à l'un ou à l'autre. Il faudrait, pour commencer, qu'ils aient déjà confiance en eux-mêmes, ce serait un bon début. Car s'ils étaient l'orgueil incarné, de toute évidence, les dysfonctionnements de leur relation chaotique reposait aussi très largement sur leur incapacité notoire à agir de façon cohérente, en s'adressant toute la confiance qu'ils méritaient.

-Très bien, j'ai hâte que tu assistes à nos fiançailles, dans ce cas, répondit Rudolf d'un ton confiant, quand bien même en vérité rien ne lui assurait que ce jour arriverait vraiment.

Plus il en parlait pour la blague, plus il avait envie que ça arrive vraiment, plus il lui était simple de s'imaginer mettre un genou à terre afin de faire sa demande, de lui offrir une vraie belle bague qui lui aurait coûté plusieurs mois de salaire juste pour faire les choses en grand. Mais dans ce scénario, Gwen acceptait à chaque fois. Dans la vraie vie, il y avait tout de même de bonnes chances pour qu'elle l'envoie paître dans les grandes largeurs.

-Tu pourras même être mon témoin, si tu veux. Ou la demoiselle d'honneur de Gwen, c'est comme tu préfères.

Les meilleures blagues étaient les plus courtes. Mais avec Rudolf, c'était comme ça, elles ne s'arrêtaient tout bonnement jamais.

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Les blagues les plus courtes étaient définitivement les meilleurs. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre sérieusement alors que Rudolf semblait à ce point si sûr de lui de devenir un jour l’époux de Gwen. Ce dernier lui affirma qu’il avait hâte qu’il assiste à leurs fiançailles, ce dont il doutait vraiment beaucoup. Il ne pensait vraiment pas qu’un jour sa meilleure amie puisse accepter de se marier réellement avec le joueur de Quidditch, si ça devait arriver Aaron ne comprendrait vraiment plus rien. Quand il affirmait qu’il pourrait revoir réellement ce qu’il pensait du jeune homme sous ses yeux quand Gwen accepterait vraiment de l’épouser, il était sincère, il ne pourrait que se rendre compte qu’il s’était trompé. Mais définitivement, il ne pensait vraiment pas qu’il puisse être possible qu’il se trompe. Il pensait connaître suffisamment Gwen pour cela quand même.

Alors, déjà entendre Rudolf affirmer qu’il avait hâte qu’il assiste à ses fiançailles était une blague, mais le fait qu’en prime le joueur de Quidditch ne manque pas d’en rajouter encore et encore, ne rajoutait pas vraiment à la blague… parce qu’il serait sans doute temps qu’il s’arrête. Aaron leva les yeux au ciel en entendant son interlocuteur affirmer qu’il pourrait être son témoin – c’était déjà une blague, parce qu’il était clair dans tous les cas qu’il ne pouvait pas accepter l’idée qu’ils se marient bel et bien –, mais en prime il ajouta même qu’il pourrait être la demoiselle d’honneur de Gwen. Aaron poussa un soupire en entendant ces paroles-ci.

« T’es tellement amusant c’est incroyable. » Répondit-il, en ne cachant rien du fait qu’il n’était pas du tout amusé par les propos de son interlocuteur. Sérieusement, il faudrait quand même qu’il apprenne à s’arrêter plutôt que d’aller aussi loin. Cela dit, il semblait aussi évident qu’ils n’avaient tous les deux pas le même sens de l’humour, ou plus précisément que Aaron n’avait pas spécialement envie d’avoir le même humour que Rudolf. Il n’avouerait pas être particulièrement de mauvaise foi et de n’avoir aucune envie d’avoir le même humour que le joueur de Quidditch, parce qu’il n’avait aucune envie de lui accorder quoi que ce soit. « Bon sur ces belles paroles, tu as peut-être du temps à perdre, mais ce n’est pas mon cas. » Ou plutôt, il semblait évident que Aaron n’avait aucune possibilité de faire réellement le poids contre Rudolf. Parce que même s’il était clair et net que le jeune homme ne l’apprécier pas et que ça le tuait quand même sérieusement de le penser, mais le joueur de Quidditch avait beaucoup plus de… charisme que lui. Il savait bien que quoi qu’il dise, ça ne serait pas à la hauteur. « Donc, si ça te va bien, je vais gentiment reprendre ce que j’ai à faire et tu peux retourner à tes… occupations. »

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