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#Sujet: Semer le vent || Reha, Nobby Sam 9 Mai - 19:03
Deux jours que ça dure. Deux jours que Harriet semble fuir son frère, deux jours qu’elle est mystérieusement absente lorsqu’il frappe à sa porte, deux jours qu’il se dit que quelque chose ne tourne pas rond chez sa soeur. Robert n’est pas un bileux, mais là, ça commence à l’inquiéter. Harriet n’est pas du genre à faire la tronche sans raison, et, la dernière fois qu’ils se sont vus, ils se sont quittés en très bons termes. Si elle se montre aussi distante, c’est qu’il y a autre chose - et Robert est porté à croire que c’est sérieux.
Lorsqu’il finit enfin par la coincer, après s’être installé sur le pas de sa porte pour être sûr de ne pas la rater, Harriet s’effondre. Elle ne voulait pas l’inquiéter, dit-elle entre deux sanglots, mais oui, il s’est bel et bien passé quelque chose. Lorsqu’elle prononce le prénom de Joan, sa seconde fille, Robert sent un poids lui tomber dans l’estomac. L'une de ses nièces ? Quelque chose de grave ? Il secoue presque Harriet, qui peine un peu à rassembler ses esprits. Elle pleure, chose inhabituelle chez cette femme de tête, à tel point que son frère ne trouve rien de plus approprié que de lui servir un verre de gin. Peu à peu, Harriet se reprend, et finit par raconter à Robert ce qui se passe. Un hibou de Poudlard est arrivé l’avant-veille. Sa fille Joan, élève en quatrième année, a été retrouvée la nuit précédente dans le parc, en état de choc, couverte de sang et complètement désorientée. De toute évidence, il s’agit d’une agression, mais ce n’est pas établi avec certitude puisque la petite, prostrée depuis cette nuit, ne prononce plus la moindre parole. Elle a été transportée à Sainte-Mangouste ; elle est toujours mutique, refuse de s’alimenter et fixe le vide. On ne sait pas encore si cet état sera réversible ou pas.
Dévoré d’inquiétude, Robert annonce qu’il se rend immédiatement à l’hôpital. Il veut voir sa nièce. Harriet et lui prennent la poudre de Cheminette, et, une fois sur place, sa soeur prend monte directement au quatrième étage. Elle a déjà passé de longues heures au chevet de sa fille, sans obtenir la moindre réaction de l’adolescente.
Dans le couloir, une sorcière en robe verte arrête Harriet, pour l’informer qu’il y avait eu une légère amélioration ; Joan a mangé et semble moins hagarde. Qu’est-ce que ça devait être, songe Robert en découvrant sa nièce, assise immobile sur son lit, les yeux fixés sur le mur d’en face. Un vrai légume. Il sourit cependant à la jeune fille, prend gentiment sa main, essaie de tout son coeur de la réconforter. Dans son esprit, pourtant, ça se bouscule. Une agression, a dit Harriet. C’est l’école qui le lui a dit, et ils n’auraient pas balancé ça à la légère. Qui ? Que lui ont-ils fait ? Lorsqu’une autre médicomage entre dans la chambre, il se précipite à sa rencontre.
-Bonjour, Docteur,commence-t-il dans un murmure, sans même se dire qu’on n’utilise pas ce terme chez les sorciers.Robert Colton, je suis l’oncle de cette demoiselle. Vous savez ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui a pu provoquer cet état ? Vous croyez qu’elle va s’en remettre ?
Reha Shafiq
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Sam 9 Mai - 22:22
❝Robert, Nobby & Reha ❞Semer le ventQuand la petite Sally aperçoit Robert Colton dans la chambre de leur nouvelle patiente, c’est presque instantanément le coup de foudre. C’est qu’elle est jeune l’apprentie médicomage et des beaux hommes comme lui, ça ne court pas le service. Elle, elle fait sa ronde pour s’assurer que les patients n’ont besoin de rien, mais poser un diagnostic, Merlin, elle n’est pas encore prête ça ne fait que trois mois qu’elle est là. Charmée par la détresse de l’oncle de Joan, elle balbutie et se sent rougir tandis qu’elle répond.
- Oh mais monsieur, je ne saurais vous dire. Je suis apprentie.
Elle se tord un peu les mains et rougis sous le coup de la honte. C’est qu’elle voudrait pouvoir lui être utile. La jeune fille déteste le fait de le laisser dans l’incertitude, alors une idée lumineuse lui vient en tête.
- Ma supérieure est dans le bâtiment, je vais vous la chercher, elle saura sûrement répondre !
C’est donc sans avoir conscience du danger pour sa tranquillité personnelle qu’elle s’en va dans les couloirs du quatrième essayer de trouver la médicomage Shafiq. Si on lui a souvent dit qu’il fallait faire attention à son caractère de cochon, elle ne l’a jamais vue de mauvaise humeur aussi ne saisit-elle pas vraiment l’erreur qu’elle fait en tirant la jeune femme de son sommeil dans la salle de repos.
Il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd’hui est indubitablement un jour sans. Sa garde qui ne devait durer “que” 24 heures s’est transformée en une garde de 36 heures parce qu’une de ses collègues - enceinte jusqu’au cou - n’a rien trouvé de mieux que vêlé un mois avant son terme en plein milieu du service. Reha, sans enfant et mari à rejoindre à la fin de son service, à donc été priée de rester. Bien entendu elle est payée pour ses heures supplémentaires, mais si Reha avait besoin d’argent ça se saurait. On a fait appel à son sens des responsabilités. Il n’y a que des stagiaires présents aujourd’hui ou des nouveaux, il faut quelqu’un avec de la poigne, etc, etc. C’est donc de mauvaise grâce que Reha est présente aujourd’hui. Pour couronner le tout, loin d’être une garde simple ou elle peut se reposer, il n’y a que des urgences depuis quelques jours. Entre des sorciers qui ont décidés de jouer aux apprentis et d’inventer des nouveaux sortilèges, se retrouvant au passage dans un coma magique et la gamine de toutes évidences torturées par ses petits condisciples, autant dire qu’elle a du boulot.
Elle est donc somnolente, prenant un repos bien mérité dans la salle qui leur est réservé quand elle se fait réveiller par cette petite dinde de Sally et son air paniqué. Après un “keskiya” pâteux, elle se renfrogne comprenant qu’il n’y a pas d’urgence. Elle fusille l’apprentie du regard et cette fois-ci, Sally comprend que ses émois amoureux ne valait peut-être pas la peine de réveiller sa chef. Cela dit, le mal est fait et c’est donc renfrognée et promettant intérieure milles morts et corvées désagréable à l’inconsciente que celle-ci se dirige vers la chambre de la petite Joan. Avec tout le professionnalisme requis, elle salue les personnes présente dans la chambre de la jeune fille et se présente. La gamine n’est pas sa patiente et elle connaît mal le dossier. D’un accio, elle récupère le parchemin laissé à l’attention des médicomages et le parcours. Les causes de l’accident sont encore inconnues à ce stade, on sait juste que ce sont des gosses sang pur qui se sont amusés sur l’enfant. Reha a beau faire partie des mangemorts, elle n’est pas particulièrement adepte de la violence gratuite. C’est le genre d’actes qui leur font une mauvaise publicité en plus d’être particulièrement inutile.
- Ma collègue me dit que vous voudriez plus de renseignement, je ne suis pas la médicomage en charge, mais dites-moi ce que vous voulez savoir, je tenterai de vous éclairer.
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Dim 10 Mai - 16:18
Semer le vent
Robert, Reha & Nobby
L’histoire est moche. Elle l’était déjà quand le dossier de la petite Joan Colton a atterri sur le bureau de Nobby pour qu’il le répartisse à ses hommes, mais plus il y pense et se torture l’esprit à propos de ce cas, plus il se dit que c’est vraiment du grand art dans l’échelle de la saloperie. C’est un de ces dossiers qui vous foutent mal à l’aise. « Putain de sang purs…font chier. » Les jurons traduisent sa pensée. Le dossier est plutôt clair, la gamine ne s’est pas fait ça toute seule. Maintenant, la question, c’est de savoir qui. Ce n’est pas un dossier assez important pour atterrir au bureau des aurors, mais c’est assez sordide pour qu’il le récupère. Et c’est emmerdant. C’est emmerdant parce que Nobby connait la famille Colton et qu’il voit exactement pourquoi on a pu s’en prendre à cette gamine. A Poudlard, ils soupçonnent une agression, lui, d’expérience, il soupçonne assez précisemment une partie des élèves. Les sangs purs ne changent pas, jamais. C’était déjà les mêmes qui lui pourrissaient la vie à Poudlard. A lui, et à son vieux copain Robert Colton. Ca doit être sa nièce, ou peut-être sa fille. « Ah c’est clair que c’est plus facile, quand c’est une gamine, hein… » Lui il savait jouer des poings, on lui a foutu la paix…mais il est hors de question qu’il laisse faire. Parce que c’est aussi emmerdant s’ils commencent à dépasser le stade des brimades et de la rivalité inter-maison, et que Dumbledore ne parvient plus à maintenir l’ordre au point de devoir saisir la police magique…Même si ça n’a plus rien d’étonnant, quand on connait le passif « Chambre des Secrets » de l’école. Ça ne plait pas du tout au directeur de la police magique, même. Alors il va s’en occuper lui-même. « Jones, Rafferty ! » Un duo de brigadiers assez jeunes se présente à lui au quart de tour. « Reggie, tu vas me trouver le juge Wilson tu lui dis que j’aurais besoin de le voir. Et fais gaffe aux Yaxley, je ne veux pas qu'ils choppent ce dossier. Ronnie, tu vas aller à Poudlard avec ça sous le bras. Je veux que tu fouines un peu pour savoir ce qui est arrivé à cette gamine. Elle a forcément des petits camarades qui ont vu quelque chose. Faites moi un rapport en fin de journée. Je vais aller voir à Sainte-Mangouste de mon côté. »
L’affaire lui tient à cœur. Nobby trouve absolument dégueulasse et révoltant ce qui est arrivé à la petite Joan. C’est précisement pour arrêter le genre de salopards qui fait ça qu’il s’est engagé dans la police magique. En allant à Sainte-Mangouste, il espère croiser la famille, les assurer de son soutien et leur dire qu’il sera fait quelque chose, que le Ministère, le Gouvernement, la Justice, est de leur côté, et pas de celui des petits sadiques qui ont fait ça. Qui qu’ils soient, il les retrouvera. Il voudrait aussi voir s’il peut poser quelques questions à la gamine et si les guérisseurs peuvent lui donner quelques indications. Il aurait bien demandé à Jill, mais elle est de repos aujourd’hui, donc il composera avec qui il trouvera – pour une fois qu’il ne vient pas à Sainte-Mangouste pour se rabibocher avec sa femme ou se faire rafistoler, il y a du progrès.
On lui indique sans difficulté la chambre de la petite Joan. Nobby s’attendait à voir de la famille, et des médicomages, mais sans doute pas au tableau qu’offrent Robert Colton et Reha Shafiq – pour un peu, il passerait presque à côté de Joan et de sa mère elles-mêmes. Au moins, cela lui permet de confirmer ce qu’il avait deviné, à savoir que la petite est bien la nièce de son ami d’enfance. Il fait un pas dans la chambre, interrogeant Reha du regard : « Je peux entrer ? Ou les visites trop nombreuses sont contre-indiquées ? » Pas de trace de moquerie ou de sarcasme dans sa voix, l’affaire est sérieuse et c’est à la médicomage qu’il parle, pas à la sang pure un peu acariâtre. Ayant l’impression d’un assentiment muet, il s’avance, tendant la main à Robert : « Salut, Bob, ça fait longtemps. Et je suis désolé que ce soit en de telles circonstances… » Ca fait un bail qu’ils ne se sont pas vus. Colton avait un peu disparu des radars depuis Poudlard, ce qui n’a qu’à moitié étonné Nobby. Dans leur cas, à part flic ou truand, il ne restait pas grand-chose, à part joueur de quidditch, peut-être, une carrière qui a bêtement échappé à Leach à cause de son accident. S’il se demande ce qu’a pu devenir Bobby, il ne serait donc pas autrement surpris d’apprendre qu’il trempe dans des combines louches. C’est le cas de beaucoup d’amis à lui. Ça ne l’empêche pas de compatir ou d’être désolé, ni pédagogue. Avec assurance, sortant sa carte de la poche de son costume pour expliquer les raisons de sa présence, en particulier pour Harriet, qui ne le connait pas : « Nobby Leach, directeur de la Brigade de Police Magique. Mon service a récupéré l’affaire. Est-ce qu’il est possible de vous parler un peu, Madame ? Vous êtes la mère de Joan ? Bob, si tu es d’accord, j’ai aussi quelques questions… » Il se tourne vers Reha, observant d’un air aussi compatissant qu’intrigué la jeune victime, qui affiche l’air le plus désorienté et absent du monde. « Je suppose que c’est trop tôt pour essayer de lui poser des questions ? »
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Dernière édition par Nobby Leach le Lun 20 Juil - 22:39, édité 1 fois
Robert Colton
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Mar 12 Mai - 21:58
Une apprentie, c’est bien ma chance, songe Robert en voyant rougir la personne qu’il vient d’interroger. Préoccupé qu’il est par l’état de sa nièce, il n’a pas pris garde que cette demoiselle est peut-être, effectivement, un peu jeune pour être médicomage. Il n’a même pas remarqué le regard énamouré dont elle l’a gratifié, ni l’ondulation prometteuse de ses hanches sous sa blouse tandis qu’elle court chercher sa chef. C’est dire s’il n’est pas dans son assiette, le Robert. Toute son attention est dirigée vers sa nièce et, à vrai dire, il faudrait être un fameux pourri pour ne pas mourir d’inquiétude en la voyant. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu lui faire, putain ? Une gamine si vive, toujours de bonne humeur, un vrai petit oiseau. Un peu comme Harriet au même âge, se dit Robert en les regardant, toutes les deux. Elle aussi avait cette charmante effronterie, cette joie de vivre, cet esprit batailleur. Et maintenant la voilà penchée sur sa fille, murmurant à son oreille, et elle a l’air d’avoir pris dix ans d’un coup.
Qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? Robert n’est pas un grand sorcier, mais il sait que sa nièce a subi des sévices autres que physiques. Déjà, elle ne serait pas là, s’il ne s’agissait que de blessures. On ne dérange pas le service de pathologie des sortilèges pour des bobos.Les quelques patients de l’étage qu’il a vus sont des légumes, dont on devine bien qu’ils se sont pris dans la courge ce que la magie peut faire de plus violent. Joan ne dépare pas dans le paysage, d’ailleurs, avec son regard fixe. Robert se souvient avoir vu quelque part une illustration du baiser du Détraqueur, et sa nièce lui rappelle douloureusement cette image. Entre colère et angoisse, il détourne le regard, incapable d’en supporter davantage. Il n’a pas le courage de sa soeur, qui ne quitte pas sa fille d’un pouce. Leurs cheveux se mélangent tandis qu’elle continue de lui parler tout doucement à l’oreille. Que peut-elle lui dire ? Que peut-on dire à une gamine brisée ?
Une bouffée de haine s’empare de Robert. Pour se donner une contenance, il se dirige vers la porte et se met à lire les quelques annonces placardées. Le salon de thé est ouvert de huit heures à vingt heures, ça me fait une belle jambe. Il s’écarte juste à temps lorsque la porte s’ouvre, livrant passage à une autre médicomage - sans doute la fameuse chef promise par la jeune femme. Robert lui laisse le temps de prendre connaissance des documents laissés par ses collègues, et recommence sa tirade :
-Oui, je voudrais en savoir plus. Je suis son oncle, ma soeur m’a dit ce qu’elle savait mais vos collègues lui ont dit qu’ils ne pouvaient pas se prononcer pour le moment… Que s’est-il passé ? De quoi souffre-t-elle exactement ? Est-ce qu’elle va s’en remettre ?
Et qui, putain, qui lui a fait ça ? Un nom, juste un nom et je vous garantis que j’en fais des copeaux, sans avoir besoin de recourir à la magie.
Comme Robert achève sa question, une nouvelle personne entre dans la chambre. Colton a besoin de quelques instants pour refaire le point ; il le connaît, il faut juste que les choses se mettent en place. Gryffondor. Quidditch. Leach. Il tend la main à son ancien condisciple :
-Ouais, ça fait un bail, mon vieux. Je suis content que ce soit toi qui t’en occupes.
À vrai dire, savoir que son vieux coéquipier est devenu le chef de la Brigade de Police magique lui fait drôle, mais autant que ce soit lui qui enquête sur ce qui est arrivé à Joan. Leach est un type droit, et puis c’est un né-moldu, comme Robert et comme sa nièce. C’est le genre de détail qui a son importance, surtout dans ces circonstances. Colton jette un coup d’oeil vers sa soeur, qui se cramponne comme une désespérée à Joan, et suggère à voix basse :
-On peut sortir parler dans le couloir, peut-être, ça laissera à ma soeur le temps de se remettre un peu avant que tu l’interroges. Moi, je veux bien te répondre, mais c’est pas moi qui vais t’apprendre grand-chose, je pense... Je viens juste d’apprendre… et j’étais justement en train de demander au docteur de me dire ce qui s’était passé. Ça doit t’intéresser aussi, Nobby, non ?
Reha Shafiq
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Sam 16 Mai - 22:01
❝Robert, Nobby & Reha ❞Semer le ventL’ambiance dans la chambre de la petite Joan Jones-Colton est plutôt sinistre quand Reha y pénètre son apprentie sur les talons. Si Sally jette toujours un regard énamouré à Robbert tout en essayant de ne pas être dans la champ de vision de sa supérieure, on ne peut pas dire que l’oncle de la gamine lui accorde le moindre regard. Ce qui semble être la mère de l’enfant est prostrée à côté de celle-ci, lui caressant délicatement les cheveux tout en murmurant nerveusement des choses que Reha n’entend pas d’ici. Si elle lève les yeux à l’arrivée de Reha, elle laisse de toute évidence l’homme prendre le contrôle de la situation.
La médicomage a à peine le temps d’écouter les demandes du dénommés Robert qu’on frappe à la porte discrètement. C’est Nobby qui passe la porte et Reha se doute bien qu’il n’est pas venu faire une visite de courtoisie cette fois-ci. D’un très bref signe de tête, elle fait signe qu’il peut entrer et après quelques rapides salutations, ils sortent de la chambre pour discuter plus sérieusement. Reha les suit, le dossier de la gamine entre les mains. C’est seulement une fois dehors qu’elle s'aperçoit que Sally est toujours présente les yeux mouillés d’admiration pour quelqu’un d’autre que sa chef. Reha n’a pas le temps d’essayer de comprendre lequel des deux types en face d’elle agite les hormones de la jeune femme et décide de l’envoyer voir ailleurs si elle n’y est pas.
- Qu’est-ce que tu fais encore ici ? Tu n’as pas des rondes à finir ? Apporte-nous plutôt trois cafés au lieu de rester planter là à ne rien faire.
A priori, il lui faudra bien ça pour rester éveillée et nul doute que ça ne fera pas de mal à Noby et son ancien camarade. Maintenant qu’ils ont un peu de calme elle parcourt de nouveau rapidement le dossier des yeux. Difficile de répondre aux questions que l’oncle de la gamine semble se poser avec ça.
- Bon, bon, par où commencer ? Déjà, je peux vous dire sans surprise que la petite est en état de choc. Je n’étais pas la médicomage en charge quand elle est arrivée ici, donc je ne sais que ce qui est marqué dans le dossier, mais il semblerait qu’il s’agisse d’un règlement de compte entre élèves. Elle va physiquement aussi bien que possible. Ses blessures étaient légères comparés à l’amas de sang qu’on a trouvé. C’est psychologiquement que le bât blesse.
Comment est-ce que ça à pu dégénérer au point d’une enfant se retrouver à l’hôpital, Reha se le demande. Des accidents, il y en a toujours eu à Poudlard et il y en aura toujours. Être sorcier n’a jamais été sans danger, mais ce genre d’accidents est moins fréquent. De son côté, au vu des origines de la petite, Reha en déduit assez facilement que c’est probablement une bande de partisans de Tom toujours à Poudlard où des adolescents isolés qui ont fait le coup. Elle soupçonne plus facilement la seconde option, mais ce n’est pas le genre de chose qu’elle peut dire. Quoiqu’il en soit, peu importe qui sont les commanditaires, elle trouve que la manoeuvre manque de finesse et qu’elle ne sert à rien à part leur donner une mauvaise réputation. La cible a l’air d’avoir politiquement peu d’intérêt.
- Comme elle est en état de choc, ça me semble délicat d’essayer de forcer la conversation. Je pense que son esprit s’est volontairement isolé pour faire face au choc qu’elle a vécu. Elle est absente parce que son esprit essaie de la protéger du choc justement. Ca explique l’absence d’envie de s’alimenter ou même de réaction. Ca ne veut pas dire qu’elle va rester dans cet état là indéfiniment, mais il va falloir un peu de temps et surtout de la patience et de la compréhension pour qu’elle puisse de nouveau revenir parmis nous. On va la mettre sous perfusion aujourd’hui pour l’alimentation et l’hydratation, ça semble plus indiqué qu’essayer de la forcer à manger pour le moment.
Bien évidemment, ce n’est pas exactement ce qui intéresse les deux hommes. Ce qu’ils veulent savoir c’est qui a fait ça, comment et surtout pourquoi. Elle ne doute pas que Nobby enquêtera consciencieusement sur le sujet et l’oncle semble être le genre de type tout à fait capable de se passer de la justice pour se faire entendre. De son côté, la jeune femme apprécierait franchement être le moins possible lié à l’affaire. Après tout, ce n’est même pas elle le médecin de Joan. Elle se tourne d’ailleurs vers Nobby et poursuit :
- J’imagine bien que ce n’est pas ça qui t’intéresse, mais elle ne parlera en effet pas tout de suite. Si elle était au moins réactive à ce qu’on lui dit à défaut de parler, je pourrais suggérer qu’on tenter de mettre ses souvenirs dans une pensine pour en savoir plus, mais en l’état c’est impossible. Le veritaserum n’aura à priori pas plus d’effets sur elle à ce stade. On a des sorts qui permettent de forcer une partie de la mémoire, mais il faut un consentement parental et surtout il faut que la justice magique fasse la demande.
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Ven 22 Mai - 23:45
Semer le vent
Robert, Reha & Nobby
Nobby est assez content d’être tombé sur Reha : elle a beau, encore une fois, lui faire lever les yeux au ciel alors qu’elle engueule la jeune stagiaire – est-ce toujours la même ou est-ce que c’est une autre ? C’est vrai qu’elles se ressemblent un peu toutes… - il sait qu’elle est assez professionnelle pour qu’on puisse lui faire confiance et qu’elle puisse véritablement les aider. En revanche, le directeur de la police magique est désolé que cette sale histoire soit tombée sur la famille d’un de ses anciens camarades, un dont il se souvient qu’il l’appréciait, de plus. Bob Colton, un type doué au Quidditch, il ne se souvient presque de ça, et d’un sale caractère, un peu rebelle, semblable au sien, finalement. Au moins, en étant présent lui-même sur l’affaire, ce qui n’est pas compliqué puisque c’est lui qui répartit les affaires. Mais c’est vraiment une sale histoire. Poudlard est un guêpier et Nobby en est désormais à peu près convaincu. En même temps, ce n’est pas totalement illogique : les enfants sont le reflet de leurs parents, en général. Sans même parler de ça, l’enfance est une période cruelle, et en bande les bambins deviennent rapidement méchants. Alors avec des gamins sangs purs dans le coin, en période d’affrontement…enfin, attention, il ne faut pas confondre ce qu’il sait en tant que résistant et son boulot de directeur de la police magique. Il ne faut négliger aucune piste, c’est bien pour ça qu’il y a une enquête. C’est d’ailleurs de cela qu’il informe Robert en premier lieu : pour l’instant, la mère de la petite Joan n’est pas disponible, mais Nobby essaye déjà de préparer le terrain un peu pour donner quelques informations et ne pas laisser toute la famille dans le flou. Il verra Harriet après, si cela est possible – sur ce plan, il est du genre patient, et il a tout son temps pour interroger tout le monde. « C’est l’école qui nous a prévenu. Ils n’en savent pas plus pour l’instant, alors c’est revenu jusqu’à nous. Ils pensent, à ce stade, qu’il s’agit d’une bagarre entre élèves qui aurait mal tourné, sans savoir dans quels circonstances. » Le ton est précis, professionnel. Si Nobby ne tient pas encore les coupables, il maitrise bien le déroulé des affaires. « En soi, j’ai assez d’éléments pour commencer une enquête, mais je pense qu’une plainte serait appropriée en plus. » Pour la simple et bonne raison qu’il connait son monde. Une gamine de sang mêlé, à moitié d’origine née-moldue au moins – il faudra qu’il vérifie – ça n’intéresse pas forcément grand monde, et un juge sang pur aurait vite tendance à classer le bordel. C’est plus dur si la famille insiste.
Pour l’instant, il a besoin d’en savoir plus. Nobby comprend vite que la partie sera compliqué : la petite devrait être son témoin clef, parce qu’elle sait ce qu’il s’est passé et que comme Poudlard fonctionne en huis clos, elle connait sans doute ses agresseurs. Mais à écouter Reha, il va falloir remettre ça à plus tard. Le tableau est pessimiste et Nobby s’assombrit un peu. L’expérience a du réellement être traumatisante, mais que s’est-il passé ? Il ne doit pas rester beaucoup de disciples de Grindelwald ou des mangemorts, ni même de l’Hydre, à Poudlard même. Même si la simple appartenance à une famille de sang pur peut parfois suffire pour amener leurs rejetons à péter les plombs. Une hypothèse qu’il ne veut pas trop émettre devant Reha non plus, pas question de se laisser entrainer dans un débat sur le sang devant elle, il connait déjà ses opinions politiques, et même s’il la sait professionnelle, il ne veut pas que cela parasite les choses. D’un autre côté, il n’est pas établi non plus que les agresseurs de Joan soient des sangs purs. Ni des élèves. A défaut d’un mobile, il peut au moins essayer de voir ce qu’il en est de la méthode, et réduire ainsi son champ de suspects. « Autrement dit, quelqu’un s’est définitivement acharné sur elle…est-ce qu’il y a moyen de savoir quels sorts ont pu causer ce genre de traumatismes et de blessures ? » Autrement dit : est-ce que ses camarades auraient vraiment pu lui faire cela ? Et si oui, lesquels ? « Si on a affaire à des élèves, je suppose qu’ils doivent être d’un niveau assez avancé…tu as une idée du cycle auquel ils pourraient appartenir ? » Il n’y a pas tant d’élèves que ça à Poudlard, et sans doute encore moins capables de traumatiser si violemment une camarade qu’elle en devienne muette. Le sentiment de révolte qui agite Nobby est terrible, face à tant d’injustices, et il est difficile pour lui de rester professionnel. Il s’oblige pourtant à le faire, sortant un petit carnet de sa poche, entreprenant de noter les informations obtenues à l'aide d'une plume magique ensorcelée pour écrire seule pendant qu'il poursuit la conversation. Cela doit être terrible pour sa famille, et il n’ose même pas imaginer l’état d’esprit de ses parents et de Bobby. A sa place, il serait sans doute déjà parti à Poudlard secouer tous ceux qui peuvent savoir quelque chose ; mais il est flic, et les flics ne font pas ça.
Il tourne ensuite un regard plein de compassion vers la porte de la chambre, désormais fermée. « Je vois. Je ne veux pas la forcer à retrouver la mémoire si ça fait partie du processus du guérison, ou quoique ce soit du même style… est-ce que ce serait vraiment efficace ? Est-ce qu’elle en souffrirait ? Parce que si c’est des choses comme de la légilimancie, bon…je pense qu’on peut éviter. Même si je n’y connais rien sur le plan médical, ça me semble contre-productif. » Peut-être efficace, mais ce processus est une saloperie relevant quasiment de la magie noire et extrêmement invasif. « Je ne sais pas ce que tu en penses, Bob ? » Il ne veut pas décider pour la famille. Leach ne connait pas la petite Joan. Serait-elle capable de survivre à cette action magique ? De la supporter, au moins ? Nobby a toujours veillé sur les victimes des affaires sur lesquelles il enquêtait : la vérité est importante, mais ne pas ajouter à leur peine aussi. Il se tourne de nouveau vers Reha, pensif : « Tu as une idée de combien de temps ça peut prendre pour qu’elle revienne au moins à un état où elle serait capable de parler ? Est-ce qu’il n’y a pas des potions…des sorts…pour aider ? » Sans doute que non, si c’est l’esprit. Mais ça vaut la peine de demander. Ne rien laisser à l’écart ou au hasard, encore une fois, voilà la clef. L’attention de Nobby se porte de nouveau sur Robert : il n’est sans doute effectivement pas le mieux placé pour répondre, mais il faut essayer, ça sera peut-être déjà de premières pistes. « J’ai déjà envoyé quelqu’un interroger tout le monde à Poudlard. Je vais quand même avoir des questions pour essayer d’orienter les recherches. Je pense que tu pourras quand même m’aider pour certaines, Bob…elle est dans quelle maison, ta nièce ? Tu sais comment ça se passait, sa scolarité ? Pas de soucis avec ses camarades ? Une idée, même vague, de pourquoi quelqu'un aurait voulu lui faire ça ? » Il n'y croit pas lui même. Qui est assez tordu pour torturer une gamine de 14 ans, qu'est-ce qui justifie ça ?
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Robert Colton
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Lun 25 Mai - 13:33
Pour qui connaît un peu Robert, il est évident que la situation est éminemment casse-gueule. Colton est du genre à régler ce genre de problème par le feu et le sang, sans même prendre la peine de dégainer une baguette magique que, de toute façon, ses adversaires manient probablement mieux que lui. C’est certainement pour cela que Harriet, lucide malgré son chagrin, ne l’a pas immédiatement informé de ce qui s’était passé. Elle connaît assez son frère pour savoir qu’il risque de tirer dans le tas sans chercher à comprendre.
Et Nobby, est-il conscient de cela ? Robert et lui ne se sont pas vus depuis un bail. Leach se souvient-il assez de son vieux camarade pour avoir gardé en mémoire sa propension à la violence ? À vrai dire, ils ne se sont guère fréquentés en-dehors du Quidditch. Ils s’entendaient bien, mais chacun avait ses amis, dans sa propre année. Trois ans de différence, ça compte, à cet âge-là. Robert se rappelle pourtant quelques épisodes fameux, qu’ils aient eu lieu sur le terrain ou ailleurs. L’équipe de Quidditch de Gryffondor se composait majoritairement de gens aussi mauvais coucheurs que lui, et les pourris d’en face - comprenez les Serpentard, on ne s’est jamais battu contre les autres maisons - le leur rendaient bien. Entre bagarres, matches “animés” et expéditions punitives, Robert et Nobby ont malgré tout partagé quelques moments épiques. Et ce n’est peut-être pas terminé, vu la tournure que prennent les choses.
Le yeux baissés, Colton écoute sagement la médicomage, regrettant intérieurement qu’il ne soit pas possible à ce stade d’identifier les coupables. Joan avant tout, se dit-il pour se raisonner ; si cette dame déconseille d’intervenir pour récupérer ses souvenirs, elle doit savoir de quoi elle parle. De toute façon, pour l’heure, l’inquiétude prend le pas sur la colère, même chez Robert qui est pourtant prompt à s’emporter. D’une petite voix qui ne lui ressemble pas, il demande, un peu à la désespérée :
-Mais elle va s’en sortir, hein ? Elle va redevenir… comme avant ?
Bien sûr, la médicomage ne pourra pas lui répondre, et il le sait. Il y a autant de possibilités que de patients, et Joan peut rester prostrée toute sa vie. La petite stagiaire revient avec les trois cafés demandés, Colton la remercie d’une voix absente sans se rendre compte qu’elle espère au moins un regard, et commence à siroter son breuvage en écoutant le policier et la médicomage. Lorsque Nobby lui demande ce qu’il pense d’une intervention sur la mémoire de sa nièce, il secoue la tête : -Je ne sais pas. J’ai peur que ce soit dangereux. Elle est costaud, en temps normal, mais là on n’est pas vraiment en temps normal… Je crois qu’il vaut mieux s’en tenir à l’avis de la spécialiste, conclut-il à contrecoeur en jetant un coup d’oeil en direction de Reha.
Et pourtant, il donnerait n’importe quoi pour savoir ce qui s’est passé, mais il faut être raisonnable. Laisser du temps au temps, comme on dit. Et espérer que ça suffise à ramener Joan à son état normal. Robert sent une curieuse émotion lui serrer la gorge ; aussi, lorsque Nobby lui pose des questions sur sa nièce, ne se fait-il pas prier pour répondre, heureux qu’il est d’évoquer cette gamine.
-Joan ? Gryffondor, bien sûr... en quatrième année… aucun problème dans ses études… Elle est plutôt douée. Gardienne dans l’équipe de sa maison, aussi, ça peut avoir son importance. Par contre…Robert s’interrompt, cherche ses mots.Tu as connu sa mère, Nobby ? C’est un peu la même… Toujours le poing levé, pas du genre à fermer sa gueule et à se laisser faire. J’imagine que certains ont pas aimé, surtout venant d’une né-moldue.
Joan a repris le flambeau des affrontements liés au sang, après son oncle, sa tante et sa mère, après bien d’autres bien décidés à prouver que les sang-de-bourbe ont toute leur place à Poudlard. Nobby, lui-même, a fait partie de ceux-là. Et la médicomage ? Robert lui jette un regard en coin. Qui est-elle ? Il ne connaît même pas son nom. Le fait que Nobby semble la connaître lui semble de bon augure, mais il se promet tout de même d’interroger son vieux camarade à son sujet, juste au cas où.
Reha Shafiq
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Mar 26 Mai - 22:41
❝Robert, Nobby & Reha ❞Semer le ventSi on enlève le fait que la petite Joan est la fille d’une née-moldue, c’est en effet une triste histoire qui se déroule sous les yeux de Reha. La gamine est jeune et globalement, on ne peut pas dire qu’il y l’air d’y avoir quoique ce soit qui mérite qu’elle se retrouve en état de choc à Sainte-Mangouste, incapable de s’alimenter ou de répondre à une simple question. Dans cette pièce, Reha n’a pas le rôle le plus enviable. Si Nobby est le visage de celui qui apportera un éclaircissement à la famille sur ce qui c’est passé, Reha, quant à elle, est l’oiseau de mauvais augure qui doit expliquer que non, la petite ne risque pas de parler de sitôt, ni de s’en remettre tout de suite.
Dans le fond, la jeune femme est curieuse aussi. Ce n’est pas tout les jours qu’on voit arriver un élève de Poudlard dans cet état. Si la famille Colton cherche à savoir qui à fait ça pour pouvoir le punir et surtout pourquoi est-ce que la gamine a été attaquée, Reha, elle, espère que ce n’est qu’une dispute qui aurait mal tourné. Si la plupart des membres de la résistance et des partisans de Tom Jedusor ont maintenant quitté Poudlard, ça ne veut pas dire qu’ils n’en restent pas. Rien ne dit qu’il n’y a pas un excès de zèle qui aurait été fait après une parole malencontreuse. Autant dire qu’elle ne doute pas que le Lord ne sera pas spécialement heureux s’il s’avère que c’est le cas. Désormais, les attaques et les mouvements des forces de Jedusor sont planifiés et personne n’en fait à sa guise. Pas sans que les retombées soient plus que désagréables pour les concernés.
Cela dit, elle spécule et pour le moment, elle n’a aucune preuve que les partisans à leur cause sont impliqués dans cette histoire. A la place, elle préfère se concentrer sur le dossier et les choses qu’elle peut maîtriser. La question de Leach rentre dans cette catégorie. Est-ce qu’on s’est acharné sur la petite ? Oui, sans l’ombre dans doute. On ne se fait pas des blessures pareilles par accident. Même en imaginant un duel amical qui tourne mal, il y a trop de blessures pour que ça soit possible. Elle jette un oeil à Robert, l’homme semble capable d’encaisser pas mal de chose, mais elle n’est pas certaine que le récit qu’elle s'apprête à leur faire soit de nature à rassurer l’homme sur le sort de sa nièce. Elle s’adresse d’abord à lui avec une certaine douceur qui ne lui ressemble pas. On la connaît souvent sèche et impatiente, mais elle fait preuve de beaucoup de tact avec les patients et leur famille.
- Elle s’en sortira, monsieur Colton. Maintenant, je ne peux pas vous garantir qu’elle redeviendra “comme avant”. Si par là vous me demandez si elle recommencera à s’alimenter d’elle-même, marcher, parler, rire. Oui, elle finira par le faire, maintenant, je peux déjà prédire qu’il y aura un changement chez elle. Aucun patient ne subit ce genre de chose sans garder des séquelles. Bien entendu, elle est mineure et lui effacer la mémoire une fois l’enquête terminée est une possibilité. Certains parents en font la demande lorsque leur enfant ont vécus un événement traumatique et qu’ils souhaitent que celui-ci continue sa vie le plus “normalement” possible. A titre personnel, c’est une procédure que je déconseille toujours vivement. Effacer la mémoire de la petite vous semble probablement une solution salutaire, mais les études sur la façon dont fonctionne les sorts qui effacent la mémoire ne sont pas encore bien précise sur les conséquences que ça peut avoir sur celle-ci à long terme. Sans compter que si la mémoire est effacée, dans le cas de Joan, son corps, lui, se souviendra et son cerveau risque de ne pas comprendre pour le corps se souvient d’un événement traumatique que sa mémoire n’arrive pas à se rappeler, sans compter qu’en bien ou en mal, c’est un événement qui, comme tout ce qui arrive dans notre vie, aura une influence sur son caractère. Bien entendu, tous mes collègues ne sont pas du même avis et c’est une décision qu’il faudra que vous preniez en famille quand le moment sera venu.
La jeune femme se veut honnête. Bien entendu, ce que l’adolescente a vécu est un événement traumatisant, mais à son sens, l’oubli n’est pas la solution. Ce n’est qu’une fuite, un faux semblant puisque le corps, tout comme les gens autour, se rappellent d’un événement dont seul vous ne semblez pas avoir connaissance. Si certains de ses collègues prônent la facilité, l’ancienne Gryffondor estime qu’on ne guérit de ses traumatismes qu’en les affrontant. Elle se tourne vers Nobby pour répondre aux questions plus techniques.
- Au vu du rapport, je peux déduire une partie des sorts qui ont été utilisés. Je pense pouvoir affirmer sans l’ombre d’un doute qu’il y a quelques Confringo, je dirais que le Confundo a probablement été utilisé aussi d’après le rapport que mon collègue a fait sur son état lors de l’arrivée. Elle était confuse, mais pas uniquement à cause des blessures. Ils n’ont pas été très imaginatif parce que le panel de sort physique n’est pas fort varié. J’ai l’impression qu’un maléfice de Flagrance a aussi été utilisé, certaines brûlures me semblent trop forte pour être due à un Confringo. Confringo et Confundo, ce sont des sorts que tu apprends au début du cursus de sortilèges, par contre le maléfice de Flagrance est d’un niveau beaucoup plus avancé. Je pense que tu peux t’orienter vers des élèves plus âgés, mais sans certitude. Je peux te confirmer qu’ils étaient plusieurs, elle montre les photographies du dossier, prise à l’arrivée de la gamine avant qu’elle ne soit soignée, tâchant d’éviter à l’oncle de le voir. Si tu regardes ici, on voit que les sorts n’ont pas la même intensité, il est très probable que plusieurs baguettes aient servies, du coup, tu peux très bien avoir un groupe hétérogène avec des membres plus jeunes et d’autres plus âgés. Pour le reste, difficile de t’en dire plus pour le moment.
Pour en savoir plus, il faudra faire des examens, mais surtout, attendre que la gamine émerge. Une attente difficile pour les parents tant que pour Nobby qui a besoin d’informations assez rapidement. Si Reha ne se mêle pas de la partie judiciaire, elle peut néanmoins conseiller sur ce qu’on peut faire ou non à l’enfant. Même Robet sous ses airs de grand ours a l’air de songer qu’il n’est peut-être pas prudent de forcer un éveil de conscience tout de suite et la médicomage est bien de son avis.
- Le problème de la légilimancie, c’est qu’il faut que la petite soit avec nous pour que ça puisse marcher. Actuellement, son esprit est protégé au même titre que son corps. C’est pour ça qu’elle ne réagit pas quand on lui parle et c’est pour ça qu’elle ne se nourrit pas d’elle-même. La protection n’est pas uniquement physique si je puis dire. Je n’ai pas de sortilèges miracles pour lui faire reprendre conscience plus vite, par contre, je peux parler à un de mes collègues spécialisé en potion pour voir s’il n’a pas une suggestion qui peut aider. Pour ce qui est de la douleur du processus, je ne pense pas que ça sera douloureux physiquement, mais revivre le traumatisme ne sera pas agréable pour elle, c’est certain.
Le reste de la discussion la concerne moins. En apparence en tout cas, elle écoute les réponses de Colton aux question de Nobby et si son air désapprobateur pourrait faire croire qu’elle condamne les actions commises sur Joan, ce n’est pas tout à fait ça. Elle les condamne oui, mais pas pour les mêmes raisons, simplement parce que tout porte à croire que ce sont des représailles parce que la gamine n’a pas su où était sa place. C’est ce qu’elle disait à Nobby l’autre jour. Ils arrivent dans un monde dont ils ne comprennent pas les codes et cherchent à le modeler à leur image. Personne ne leur a demandé de rester dans le fond.
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Lun 22 Juin - 0:25
Semer le vent
Robert, Reha & Nobby
Les interrogatoires des familles de victimes sont toujours difficiles. Cela fait des années que Nobby travaille dans la police, mais malgré toute sa bonne volonté et toute l’empathie qu’il peut avoir pour les gens, il n’est toujours pas sûr d’avoir trouvé les bons mots pour accompagner et rassurer les victimes. Sa tâche est autant sociale que policière, parfois, et il fait un peu objet de psy ou de confident, ce qui est parfois pratique pour recueillir des informations, mais ça s’arrête là. La douleur n’est pas la sienne, et s’il compatit à l’angoisse et à la tristesse, il ne peut souvent rien y changer, et définitivement, il est exclu de tout ce processus. Robert Colton, ce grand gaillard qu’il a connu si féroce une batte de quidditch à la main, ne fait pas exception à la règle : on dirait un enfant apeuré, rongé par l’angoisse et le désespoir. Pour cela, il n’y a rien à faire, c’est le domaine de Reha. Aussi se tient-il un peu en retrait alors que Reha tente d’expliquer et de rassurer un peu les choses à sa manière. C’est honnête, mais curieusement, bien plus doux et bien moins bourrin que d’habitude. D’ailleurs Nobby la regarde avec un brin de curiosité, se disant qu’il n’a que rarement l’occasion de la voir ainsi avec un patient. Mais il faut dire que lui est un patient quelque peu particulier, le genre qu’on peut martyriser et agacer par amusement – parce que ça l’amuse aussi, lui et son rire de brute sympathique. Pour autant, il se reconcentre très vite, écoutant attentivement ce qu’elle a à lui dire. De ça, il a plus l’habitude, et il commente d’un ton professionnel, jetant un coup d’œil rapide aux photographies : « Hin hin. Il me faudra une copie du dossier, la procédure habituelle, tu sais bien. » L’analyse de Reha lui semble pertinente, même si elle ne l’aide pas beaucoup à éliminer des suspects. Il note toujours, concentré sur le fait de bien faire et de respecter les étapes de la procédure. Il ne peut pas détailler plus pour Robert, secret de l’enquête oblige, mais au moins, les choses se mettent en place. « Est-ce que vous avez gardé ses effets ? Il va falloir que j’y jette un coup d’œil. Peut-être même les faire analyser par le département des Mystères. Je reviendrai avec une commission rogatoire du juge, s’il faut. » Si Nobby fait parfois des entorses aux règlements, il a toujours été honnête, et les formes, ça le connait. Surtout quand il s’agit de traiter avec des gens de l’extérieur, potentiellement honnêtes – quoique, connaissant Reha et Bobby, il peut se poser la question. Pour les criminels, c’est différent, pour avoir un tuyau aussi, mais ça, ça n’a pas besoin d’apparaitre dans le dossier, ici, il ne pourra pas s’en passer.
Au demeurant, son enquête n’ira pas bien loin s’il ne peut rien reconstituer à travers le témoignage de Joan. Et ça l’ennuie d’avoir l’air de forcer un peu la main à Robert, mais il lui semble que l’initiative de Reha est bonne et moins invasive que le reste. « A titre personnel, j’y suis favorable. » Evidemment, bien sûr, c’est à la famille de décider et il ne va pas leur forcer la main, mais Nobby espère que le poids de son avis comme directeur de la brigade de police magique jouera en leur faveur. « Je n’avancerai pas beaucoup sans savoir où chercher, même si je peux procéder par recoupement. Et ça prendra beaucoup plus de temps. Sans parler du fait qu’une plainte sera difficile à instruire, sans même parler du procès, sans témoignage direct de Joan. » Au choix, il préfèrerait d’ailleurs que la famille porte plainte et reste dans les canaux officiels. Il les tiendra au courant progressivement, mais il connait un peu le caractère de Robert. Il faudrait qu’il arrive à le voir à part, pour lui lancer gentiment quelques conseils. Histoire que son vieux camarades ne s’attire pas d’ennuis.
Surtout que ce qu’il entend l’oriente vers un sale règlement de compte. Le genre qu’il a connu lui à Poudlard, le genre que tous les sang purs trouvent normal et qu’il déteste. Il n’y a pas de raison qui justifient de frapper une gamine. Aucun label, aucun slogan, aucun parti, aucun système de valeurs n’est plus important que l’être humain. Cette seule condition justifie le respect et l’égalité. L’ordre établi ? Mais si l’ordre établi conduit à la justice, pourquoi devrait-il perdurer ? Nobby aussi est grand gueule et déterminé. Cela lui a valu des ennuis, parfois une mauvaise réputation, des coups de batte, et une dent ou deux en moins. Comme Robert. Comme Joan. Alors il comprend, sans difficulté. « Je vois exactement le genre. » Il enfonce gentiment le clou, mine de rien, connaissant l’opinion de Reha sur la question. « Une brave petite. » Nobby aime les rebelles et les esprits libres. Autant qu’il a de la compassion pour les victimes, toutes les victimes. Méditatif, il reprend son interrogatoire : « On cherche donc soit des rivaux de Quidditch, mais je n’ai jamais vu une bagarre tourner comme ça pour un match. On est au-delà de la simple rivalité intra-maison, là. Elle t’a déjà parlé de problèmes qu’elle aurait rencontré avec des élèves sang purs, par exemple ? » Sujet sensible, qu’il aimerait bien évoquer sans Reha. Il sait qu’elle ne dira rien mais qu’elle n’en pense pas moins. Qui plus, il n’aimerait pas que la nouvelle qu’il recherche des petits sang purs se répande au sein des familles de ceux-ci. Il repart donc sur un terrain plus neutre. « Ce qui pourrait éventuellement m’aider aussi, c’est une liste de ses amis. » Aucune piste n’est à négliger, et même si le scénario se met bien en place seul, Leach compte bien examiner toutes les hypothèses : « J’essaierai de voir ta sœur après. Il va aussi falloir que je parle à son père. Est-ce que tout va bien de leur côté à eux ? De ton côté à toi ? Des raisons qui pourraient pousser quelqu’un à s’en prendre à Joan pour vous faire du mal ? »
Il n’a plus beaucoup de questions, mais une dernière le turlupine. Et cette fois, Bobby ne pourra pas lui répondre. Il se tourne donc vers la guérisseuse pour demander : « Dis moi, est-ce que c’est le premier cas de ce genre que vous rencontrez, ces derniers temps ? Même moins grave, quelque chose qui n’aurait pas donné lieu à une transmission à la police, mais qui serait inexpliqué. Pas d’élèves étrangement mutiques à la suite d’accidents quelconques ? » Est-ce qu’ils auraient loupés quelque chose sur le terrain, qui serait passé en dessous des radars ? Nobby ne voudrait pas que ce soit une mode qui s’installe, comme si torturer des camarades était un passe-temps divertissant.
(C) CANTARELLA.
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Mer 1 Juil - 22:00
Il faut que l’heure soit grave pour que Robert Colton oublie sa légendaire délicatesse d’éléphant lâché dans un magasin de porcelaine, et se tienne tête basse, en silence, à écouter parler les deux autres. À le voir, inquiet et perdu, on devine sous sa grosse carcasse un peu du petit garçon qu’il était, jadis. Il n’a pas toujours été une brute ou un voyou. À l’âge de onze ans, il avait à peu près la même allure, les poings serrés dans ses poches, tandis qu’il attendait la cérémonie de la Répartition. Il n’a jamais aimé ça, attendre sans pouvoir influer sur le cours des événements, et aujourd’hui, ça lui convient encore moins. Quelque chose en lui n’admet pas qu’on reste là à discutailler alors qu’il y a des gueules à casser - n'importe lesquelles, n’importe comment, pourvu que ça pleuve. Il se rend bien compte, malgré tout, que ce ne serait probablement pas très productif, alors il se réfrène, et il écoute, la mâchoire crispée. La médicomage lui explique en termes diplomatiques que Joan pourrait bien rester un légume, et que finalement tout n’est qu’une question de chance. On ne peut rien faire, encore une fois, pour diminuer ses séquelles. Juste attendre, prier, être raisonnable. Que des trucs que Robert ne sait pas faire.
Tandis qu’il écoute parler les pros, il sent ses tripes qui menacent de prendre le dessus. Ce besoin de casser quelque chose, n’importe quoi, qui lui donne des fourmis dans les doigts. Comme s’il sentait le besoin d’occuper son vieux camarade, Nobby lui pose quelques questions, qui le détournent opportunément de cette envie d’aller emplafonner le premier venu dans le premier mur. Tonton Châtaigne réfléchit un instant, puis répond, un peu bourru :
-Tu sais, elle me parle pas énormément de ce qui se passe à l’école. Je serais infoutu de te faire une liste de ses amis, et de ses ennemis aussi d’ailleurs. Vaudra mieux voir ça avec sa mère, je sais qu’elle a déjà invité des amis chez elle... Et pour ses ennemis... Je pense qu’elle a dû se faire mal voir par certains petits peigne-culs de sang pur, connaissant la gamine. Tu sais ce que c’est, Nobby. Ce genre de pourritures qui essaient de te faire croire que tu vaux moins qu’eux.
Nobby en a entendu, des réflexions de ce style, et Robert aussi, et tous les sang-de-bourbe. On n’est pas tendre avec eux, dans certains milieux. Ce n’est pas facile à vivre. Il y en a qui courbent l’échine, et d’autres qui ruent dans les brancards. Joan a dû ruer, question de tradition familiale. Aucun Colton n’a jamais baissé les yeux face aux petits arrogants de sang-pur. Robert adresse un regard éloquent à son ancien coéquipier, puis poursuit :
-Rien à signaler du côté de ses parents. Et moi… pfff... non, rien à dire. Son père travaille, il devrait venir après sa journée, tu pourras l’interroger à ce moment si tu veux. Je vais aller voir si ma soeur peut te parler, d’accord ?
Et il entre dans la chambre, dont il laisse la porte entrouverte. Les deux autres peuvent le voir se pencher sur Harriet et l’étreindre avec une tendresse dont, à première vue, on le croirait incapable. Ils restent ainsi quelques instants, et on devine que Bob parle tout bas à l’oreille de sa petite soeur. Tout doucement, il la détache de sa fille, et la conduit jusque dans le couloir, toujours sans fermer la porte de la chambre pour ne pas perdre Joan de vue.
-Robert m’a expliqué, fait Harriet d’une voix un peu étouffée, mais ferme.Faites ce qu’il faut pour pouvoir obtenir son témoignage, du moment que ce n’est pas trop… difficile à supporter. Je veux savoir qui a fait ça.
Elle a oublié tout le reste, les fréquentations de la petite, ses problèmes éventuels. Comme Robert, elle veut des coupables. On pourrait croire qu’une femme serait plus raisonnée, moins portée sur les représailles sanguinolentes, mais c’est mal connaître Harriet. Elle regarde fixement sa fille, et cela semble nourrir une noire colère. Qu’on lui donne ceux qui ont fait du mal à son enfant, et elle en fera un hachis dont même les cochons ne voudront pas. En silence, elle se détache de son frère, pour retourner au chevet de sa fille. Robert murmure à l’intention de Nobby :
-Elle va te faire une liste des amis de Joan. Pour ses ennemis, la petite n’a jamais rien dit. Ses copains pourront sans doute te renseigner. En général, c’est des trucs qui restent à Poudlard.
Sauf, comme cette fois-ci, quand c’est mal dosé. Les agresseurs de Joan se sont tiré une balle dans le pied en ne sachant pas s’arrêter à temps ; une enquête de police va avoir lieu, alors que d’habitude les petits sévices entre élèves sont simplement punis en interne. Et peut-être fera-t-on le lien avec d’autres affaires… en tout cas, c’est ce que Nobby semble chercher à faire. Et ça intéresse drôlement Robert de savoir si d’autres “incidents” ont eu lieu dernièrement à Poudlard.
Reha Shafiq
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Jeu 9 Juil - 21:09
❝Robert, Nobby & Reha ❞Semer le ventUne copie du dossier, des autorisations à demander, des formulaires à faire signer. Reha note mentalement tout ce qu’elle doit organiser pour la suite des opérations. Elle écrit sur un parchemin l’état des signes vitaux de la gamine pendant que les deux hommes discutent et confirme à Nobby qu’ils ont bien gardé les effets de la jeune fille. Elle envoie une stagiaire les chercher et celle-ci revient promptement avec un sac rempli des vêtements encore taché de sang, un carnet trouvé à côté de la gamine après son agression et bien sûr sa baguette. Reha examine rapidement pour voir si rien ne manque avant de tendre les effets de Joan à Nobby. Il évoque l’idée de les faire examiner par les Mystères et Reha sort un moment de son rôle de médicomage pour esquisser un bref rictus. Elle ne travaille pas au Ministère, mais elle est presque certaine que les Mystères ont autre chose à faire que d’aider dans les enquêtes de la police magique. Ce qui est arrivé est malheureux pour la jeune fille, mais il faut bien avouer que c’est un incident banal pour Reha qui en a vu d’autres.
Les deux hommes n’ont même pas encore fini de parler qu’elle se doute déjà quelle direction vont prendre leur réflexion. A son grand déplaisir, elle a la sensation que ses conseils, aussi judicieux qu’ils soient, ne seront même pas entendu. Sans être spécialement touchée par la destin de sa patiente - pour faire son métier il faut pouvoir être détaché et c’est une spécialité chez Reha - elle est tout de même frustrée pour la gamine à qui on va faire revivre un événement traumatique pas nécessaire. Soyons honnête, même si la petite Joan se rappelle de quelque chose, il y a peu de chance que les enfants soient incriminés. Ca ne fera que renforcer la blessure pour la gamine comme pour les parents. Pour la médicomage, les parents feraient bien mieux de se concentrer sur la guérison de l’enfant plutôt que la vengeance. Croire naïvement qu’une née-moldue obtiendra justice pour des faits aussi flou semble fou à Reha. Nobby peut bien dire ce qu’il veut - et elle ne doute pas qu’il soit de bonne foi - elle sait également qui siège à la justice magique.
- Je passerai une copine du dossier à Jill, elle te le transmettra. Ca ira plus vite.
Ou pas nécessairement s’ils sont encore en phase de dispute, mais Reha évite de s’en mêler autant qu’elle le peut et préfère faire comme s’il n’y avait pas de trouble au paradis entre le couple presque emblématique du service. Pendant que Robert va chercher sa soeur, elle se tourne vers Nobby, le regard sombre.
- Je ne suis vraiment pas certaine que ça soit …
Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que Harriet arrive. Si la mère a toujours l’air choquée, elle semble néanmoins sûre d’elle lorsqu’elle demande à ce qu’on essaie de tirer ce qu’on peut de sa fille. L’ancienne rouge et or se demande bien ce qu’elle entend par “pas trop dur à supporter”, mais elle fait un signe de tête donnant son approbation. Elle lève sa baguette et quelques instant plus tard, ce sont des parchemins qui arrivent dans sa main. Elle les tend à Harriet et lui donne sa plume pour qu’elle puisse les remplir.
- La procédure est possible, elle devrait la supporter. Remplissez les formulaire et une demande va être faite au Ministère qui enverra un greffier du département de la justice pour assister et transcrire ce que l’on trouvera dans ses souvenirs. Je me permets juste de souligner une dernière fois que ne sachant pas ce que Joan a vécu, on prend le risque de pousser plus loin le traumatisme en lui faisant de nouveau vivre l’évènement.
Le sous-entendu de Reha est clair. Peu importe l’avis des autres, son travail, c’est la guérison du patient, pas la justice.
- Ma collègue continuera de suivre l’évolution de Joan. Avec un peu de chance, elle reprendra complètement conscience avant que nous n’ayons à lancé la procédure. On vous préviendra dès qu’on a eu le fait vert.
Une semaine plus tard
La semaine est passée et les paramètres de Joan sont stables. Selon les psychomages qui suivent la petite, elles montrent des signes d’évolutions. Parmis les médicomages les avis sont divisés et le conseil a eu du mal à décider si accéder aux souvenirs de l’adolescente était une bonne idée ou non. La politique s’en est mêlé et une majorité y a vu le moyen de punir une bonne foi pour toutes ces sangs purs qui se croient tout permis. L’identité des coupables ne semblent faire aucun doute. De son côté, comme certains de ses collègues, elle pense qu’il faudrait attendre que l’enfant revienne à elle normalement, mais l’histoire est de toute façon devenue politique. Un journaliste a sorti, la semaine passée, un article accusant l’école de ne pas protéger ses élèves sang mêlé et né moldu des attaques perpétrées contre eux. Depuis, c’est toute une communauté qui veut des réponses.
Ils sont une petite équipe a avoir été réunie pour la procédure. Des journalistes peu scrupuleux, espérant avoir les premières nouvelles, ont été refoulés à l’entrée de Sainte-Mangouste. C’est accompagnée du greffier du Ministère, une psychomage et un autre médicomage qu’elle rejoint Nobby et la famille de Joan qu’elle salue.
- Comme prévus, nous allons lancer la procédure. Vous êtes autorisés à être présent, mais on vous demandera le plus grand silence. Pour éviter d’embrouiller Joan, une seule personne posera les questions. Ca me semble plus pertinent que ça soit Nobby. Si jamais on constate que ça met Joan dans un trop grand état de stress, on se réserve le droit d'interrompre le sort. Le but, c’est de préserver sa santé mentale.
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Mar 21 Juil - 23:29
Semer le vent
Robert, Reha & Nobby
« Merci, Reha. Je te tiens au courant si on a des questions. » Il n’est pas sûr qu’ils soient tout à fait d’accord sur la marche à suivre dans cette enquête. Mais c’est lui le flic, et lui qui décide, alors il fera comme il l’entend. Cela dit, tant que Reha ne manifeste aucune velléité de contrecarrer l’enquête et qu’elle continue à l’aider comme elle fait, glissant qu’elle donnera le dossier à sa femme, il n’a pas de raisons de s’en plaindre. Elle a toujours été professionnelle et cette discussion ne fait pas exception à la règle. Aucune raison de s’en plaindre, donc. Au contraire, si elle lui facilite la vie…« Ça marche. » Approuve-t-il donc. Il prend ensuite du temps pour écouter ce que Robert peut lui dire. Des détails, même insignifiants peuvent se révéler utiles, voire vitaux, par la suite. Il note consciencieusement, mais voit bien que Bob ne peut guère l’aider. « Je sais bien, oui. » Oui, il sait ce que pensent d’eux les sangs purs. Il surprend le regard de Reha, et voit bien qu’elle considère qu’il faudrait laisser tomber. Mais Nobby n’est pas de ce genre. Si le tribunal et les enquêtes ne sont pas, pour lui, le lieu des reconstructions ou du deuil, la justice doit avoir lieu. Il n’est pas là pour reconstruire, ça, c’est le travail des médicomages. Lui, il combat le crime, et il croit que la violence n’est pas une fatalité. On ne peut pas changer tout ce qu’on affronte ; mais rien ne peut changer tant qu’on ne l’affronte pas. Cette société sur lesquels des gamins en torturent d’autre pour faire comme leurs parents, ce n’est pas acceptable. Mais ce n’est qu’une intuition, une impression tenace. Il faudra qu’il vérifie. Pour ça, il a besoin d’interroger les parents, et la petite. Mais il est humain. C’est pour cela, que malgré tout, il jette un coup d’œil curieux à Reha, lorsqu’elle essaye de prendre la parole quand Robert s’en va chercher Harriet. Sur ce point, Nobby est d’ailleurs moins fermé qu’il en a l’air. Son avis sur la justice diffère – parce qu’il n’aime pas le concept de justice de classe et qu’il a les moyens de s’y opposer au moins en partie – mais il n’est pas expert médical. La connaissant, il y a probablement au moins un fond médical derrière son scepticisme. Il le sait, il le respecte. Plus que son fatalisme sang pur à moitié convaincu, à moitié provocateur.
Avec compassion, il écoute l’échange entre frère et sœur, essaye d’imaginer ce qui se dit, ce qui se passe dans leur tête. C’est le propre, et le fort de Nobby, ce qui l’a toujours sauvé et empêché de sombrer dans une colère destructrice. L’empathie pour les autres. « D’accord. Merci, Harriet. Je vous promets qu’on fera tout pour essayer de trouver ceux qui ont fait ça. » Il lui sourit doucement, leur faisant signe qu’ils peuvent disposer. « J’aurais peut-être besoin de vous réinterroger, tous les deux. Je viendrai vous voir assez rapidement. Je vous demanderai de rester accessibles par transplanage, portoloin, et cheminées. Et surtout n’hésitez pas à m’envoyer un hibou ou à venir me trouver au Ministère si quelque chose vous revient. » Il hésite à lancer un avertissement à Robert, qui s’éloigne avec sa sœur revoir sa nièce. Il connait son monde, Nobby. Les Colton et consorts ne sont pas du genre à se laisser faire. Et eux non plus n’ont pas beaucoup confiance à la justice. Maussade, il range son carnet, tapant gentiment sur l’épaule de Reha pour signaler son départ : « On se tient au courant, je repasserai. On n’a pas fini d’entendre parler de cette histoire, si tu veux mon avis. » Une semaine plus tard.
Comme prévu, Nobby n’a pas cessé d’entendre parler de l’histoire de la petite Joan. La presse s’en est mêlée, ce qui ne lui plait guère, car il aimerait bien savoir comment la presse a eu vent d’informations qu’il n’a pas communiqué et pas donner l’ordre de communiquer. Certains faits semblent inventés, carrément. Heureusement, l’enquête avance. Il aimerait avoir une majorité d’éléments, des suspects, même s’il commence à avoir des données intéressantes, pour annoncer des choses au juge chargé de l’enquête, et à la presse. Histoire de calmer le jeu, et les parents inquiets. Surtout, il voudrait annoncer des éléments à la famille. Plus le temps passe, plus il risque d’être difficile de les faire collaborer et de finalement de chercher à retrouver eux-mêmes les coupables. Tant qu’à faire, Nobby aimerait bien éviter une boucle de violence, et que les représailles consistent à torturer d’autres gamins. Et si cela pouvait éviter un vent de panique généralisé, ce serait bien, également. Il ne veut pas gérer ça.
Sainte-Mangouste, à son initiative, a été placée sous bonne garde, assurée par ses hommes, en civils à l’intérieur, et de manière dissuasive, à l’extérieur, en uniforme, pour refouler les journalistes. Afin de les éviter, il a transplané directement à Sainte-Mangouste. Ainsi, il rejoint la famille et le personnel pour la procédure. « Bonjour à tous. » En aparté, il glisse à Harriet et Robert : « Nous avons déjà des avancées. Aujourd’hui, nous devrions pouvoir confirmer cela. Les choses vont s’accélérer. Les journalistes vous ont laissé tranquille, j’espère ? » L’arrivée de Reha les interrompt. Il écoute avec attention les instructions de celle-ci, hochant la tête. « D’accord, très bien. » Ils gagnent la chambre, et on lui apporte une chaise de plus pour s’assoir à côté de la petite. Celle-ci le regarde avec des yeux presque vides. Elle va mieux, mais pas besoin d’être médicomage pour comprendre que ce n’est pas encore ça. La procédure est ensuite par les médicomages. Interrogateur, il fixe Reha : « Je peux y aller ? » Obtenant un hochement de tête, il tourne de nouveau la tête vers la gamine. « Joan, est-ce que tu m’entends, petite ? » Lentement, elle lève les yeux vers lui. Elle a le regard las et vaincu de toutes les victimes du monde. Quelque chose qui lui tire une colère sourde, et beaucoup de compassion. « Je suis Nobby Leach, le directeur de la Police Magique. On s’est déjà vu, mais je ne pense pas que tu te souviennes de moi. » Puis, avec compassion. « Ta mère est là, petite, tout va bien. » Prudemment, il ajoute : « Est-ce que tu te souviens de pourquoi tu es là ? Tu veux me dire ce qu’il s’est passé ? »
(C) CANTARELLA.
Robert Colton
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Jeu 30 Juil - 20:22
-Ça va, Harriet ?
Hochement de tête.
-Et toi, Peter ?
Le beau-frère de Robert, à son tour, fait signe que oui, avant de se replonger dans la contemplation du mur d’en face. Les parents et l’oncle de Joan sont réunis dans la cafétéria de l’hôpital Sainte-Mangouste, en attendant l’heure fixée pour “la procédure”. Le mot est un peu abstrait, un peu impressionnant pour des novices, pour des gens du peuple. On leur a expliqué, sommairement, en quoi allait consister cette fameuse procédure. Ils ont accepté, dans l’espoir que cela permette d’avancer, que Joan subisse cette procédure. Et comme on leur a demandé de ne pas aller la voir avant l’heure, ils attendent, tous les trois, en silence, devant des cafés. De temps à autre, Robert lance un regard inquiet en direction de sa soeur, puis consulte son beau-frère en silence. L’autre hoche la tête, imperceptiblement. Depuis que Joan a été hospitalisée, Harriet les inquiète. Ils en ont parlé, et sont tombés d’accord pour dire qu’elle ne va pas bien. Comme si elle voulait imiter sa fille, elle a de plus en plus souvent le regard dans le vide, et l’esprit perdu. Lorsqu’on lui parle, il faut souvent répéter sa phrase deux ou trois fois pour qu’elle réagisse. Elle semble s’être retranchée en elle-même, à ruminer des pensées qui, à en juger par ses sourcils souvent froncés, ne doivent pas être des plus gaies.
Robert comprend, bien entendu. Lui aussi est inquiet à en crever. Joan a beau “aller mieux”, selon les médicomages, lui ne trouve pas que l’amélioration saute aux yeux. Bien sûr, elle s’est remise à s’alimenter seule, mais pour le reste, rien de miraculeux ; elle garde le silence hormis pour prononcer quelques monosyllabes, au point que Bob se demande, sans oser le formuler à voix haute, si elle n’a pas perdu l’usage de la parole.
-Ça va être l’heure,finit par annoncer Peter qui guette la pendule depuis leur arrivée.
La famille se lève, toujours dans ce silence pesant, pour aller reprendre l’ascenseur. Au quatrième étage, ils sont accueillis par une véritable petite foule de médicomages et de policiers. Soucieux de ne pas déranger, ils entrent quand on leur dit d’entrer, s’assoient où on leur dit de s’asseoir, sans oser poser trop de questions. Robert se retrouve sur une chaise dans le coin de la chambre ; Peter et surtout Harriet ont été placés de sorte à être dans le champ de vision de la petite, mais c’est Nobby qui lui fait face pour poser les questions. Joan tourne la tête vers lui lorsqu’il commence à parler, avec une lenteur d’automate un peu effrayante. Elle a une sorte de hoquet quand Nobby lui demande si elle se rappelle pourquoi elle est là, comme si elle allait se mettre à pleurer. Et puis, sans regarder Leach, elle se met à psalmodier quelque chose, des mots dont Robert ne saisit pas le sens. Parfois un mot vient frapper son oreille, un mot étrangement intelligible parmi ces phrases sans but. Poudlard. Forêt. Doloris - et le regard de l’oncle Bob se durcit à ces trois syllabes. Lac. Serpentard. Et puis un dernier mot, qui sonne comme un nom et qui ressemble fortement à Yaxley. Joan le répète plusieurs fois, en regardant Nobby comme pour lui faire comprendre que c’est important.
Dans son coin, Robert s’est forcé à ne pas bouger, à ne rien manifester, mais il réfléchit à toute vitesse. Yaxley. Joan a du mal à parler, mais c’est quasiment certain que c’est ce nom-là qu’elle a prononcé. C’est celui d’une de ces grandes familles de sang-pur, de ces aristocrates qui se prennent pour des demi-dieux - et qui, surtout, prennent les nés-moldus pour des moins que rien. Bien sage sur sa chaise, le visage aussi neutre que possible, Robert récapitule tout ce qu’il sait sur cette famille, et les questions qui méritent un approfondissement. En tout cas, il va prendre la main sur cette affaire, c’est décidé. Même avec seulement des bribes d’informations, il a de quoi se lancer ; ensuite, il suffit de trouver la bonne personne et de lui poser les bonnes questions, et les réponses viendront toutes seules.
Joan répète une dernière fois le mot “Poudlard”, puis s’arrête d’un seul coup, a un nouveau hoquet, et cette fois elle se met à pleurer. Robert a presque la certitude que sa nièce se rend compte de l’état dans lequel elle est désormais et qu’elle pleure à cause de sa propre impuissance. Les médicomages s’agitent, se concertent à voix basse, et l’un d’eux finit par sortir du rang pour demander à Nobby d’interrompre la séance. En file indienne, tout le monde sort de la chambre, tout le monde sauf les parents de Joan à qui on a permis de rester. Essayant de n’avoir l’air que d’un tonton inquiet, Robert demande à son ancien condisciple de Gryffondor :
-Tu penses avoir assez d’éléments pour… la suite, Nobby ?
Me regarde pas sur ce ton, enfin, qu’est-ce que tu t’imagines ? Soucieux de ne pas laisser Leach avoir des soupçons à son égard, il se tourne vers la médicomage Shafiq :
-En tout cas merci pour votre aide, madame, et merci à toutes les personnes qui se sont occupées d’elle.
Reha Shafiq
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Ven 7 Aoû - 22:13
❝Robert, Nobby & Reha ❞Semer le ventUne semaine plus tôt, lorsqu’ils se sont quittés, sur le pas de la porte de la chambre de Joan, Leach lui a dit qu’il n’avait pas fini d’entendre parler de cette histoire. Pour une fois, à regret, Reha ne peut pas donner tort au chef de la police. En effet, ce n’est que le début et ça n’a pas finit de prendre de l’ampleur. Ce n’est un secret pour personne, la jeune femme le déplore et pour plusieurs raisons qui n’ont rien à voir avec ce que Robert et Nobby pourraient penser.
Oh bien sûr, elle n’apprécie pas l’attention qui est portée sur sa caste. Dès qu’un né-moldu ou un sang mêlé se fait agressé, on pointe les sang pur du doigt. Tout est tout de suite ramené au statut de sang comme si on ne pouvait pas maraver la figure de quelqu’un simplement parce qu’elle ne nous revient pas. Ensuite, les articles n’ont pas tardé à sortir et les journalistes - envers qui Reha n’a que peu d’affections - se sont empressés de spéculer sur les coupables et d’amplifier la situation. Poudlard et le Ministère ayant jugé opportun de ne pas commenté l’information, c’est sûr Sainte-Mangouste qu’est retombé une partie de la pression. Ils ont été assailli de journaliste essayant d’obtenir une photo de la gamine et un de ses collègue est même tombé nez à nez avec un photographe déguisé en médicomage. L’imbécile n’avait même pas eu l’intelligence de cacher l’appareil et s’est fait escorter de façon musclée en dehors du bâtiment.
Désormais, ce n’est plus l’histoire d’une famille qui cherche à ce que l’enfant aille mieux. Ce n’est même plus une question de justice pour Joan. C’est devenu le combat de la vindicte populaire des sang mêlé et né-moldu envers les sang pur. A présent, peu importe comment l’adolescente supportera l’expérience, les gens veulent des réponses et les conseils des médicomages sont à peine entendu. Reha, elle, est ici pour guérir cette gosse du traumatisme qu’elle a subit, qui l’a causé, la justice ou l’injustice de la situation ne la regarde pas et d’un aspect purement pragmatique, elle reste persuadée que l’expérience est trop précoce. Elle a eu beau s’en ouvrir, avec un autre collègue, à la direction -nul doute que Nobby n’aurait pas été heureux de savoir qu’elle avait tenté de faire avorter la procédure - le directeur a balayé leur inquiétude du revers de la main. Lui, dans le fond, s’inquiète de ce que la presse pourrait dire si Sainte-Mangouste refusait d’aider à trouver les coupables.
Pourtant, la jeune fille va un peu mieux. En tout cas, aussi bien que l’on peut aller dans ce genre de circontance. Une chose délicate à faire comprendre à la famille. Evidemment, pour eux, la voir manger et vaguement intéragir ne semble pas être synonyme “d’aller mieux” mais pour les médicomages, qui savent que le chemin sera long, elle montre des signes encourageants.
Reha sait quand elle a perdu un combat et dans le fond, celui-ci n’est pas le sien. Elle a la conscience tranquille et a fait ce qu’elle a pu pour la gamine. Lorsque le moment arrive, c’est Reha et son collègue, Evan Lynch qui dirigent les opérations. Rapidement, la complexité du sort les occupe et la jeune femme entend à peine les questions que le mari de sa collègue pose, toute concentrée qu’elle est sur la procédure. Ce n’est que quand elle croit entendre le nom “Yaxley” qu’elle relève la tête et blanchit. Il n’y a pas besoin d’être un génie pour voir vers où ça va mener. Elle réfléchit rapidement et des enfants Yaxley, il n’y a plus qu’Octavia à Poudlard pour le moment, or Reha ne voit vraiment pas ce qu’elle viendrait faire dans cette histoire. Néanmoins, ce n’est pas le moment pour elle de s’attarder la dessus. En bien ou en mal ( et la médicomage à son idée là-dessus), Joan se met à pleurer et tout de suite, les médicomages se concertent et décident d’arrêter l’expérience. Les gens sortent, ne laissant que la médicomage, la famille et Nobby. Pendant qu’elle s’affaire à calmer l’adolescente, elle écoute la conversation entre le flic et l’oncle.
Il y a quelque chose qui dérange la jeune femme chez l’homme. Elle ne saurait pas dire quoi. Simplement une impression. Il lui semble qu’il est le genre d’homme, qui, comme elle, préfère l’action aux paroles et tout ça lui semble, trop calme, trop lisse. En témoigne ses remerciements, qui, s’ils sont peut-être sincères, sonnent étrangement. Néanmoins, elle se plie, comme lui, au jeu des politesses et elle incline légèrement la tête.
- De rien, elle n’est pas encore sortie d’affaire, mais nous ferrons de notre mieux pour qu’elle se remette autant que faire se peut.
Elle ne fait jamais de fausses promesses et à ce stade, elle n’est pas sûr que Joan redeviendra celle qu’ils ont connues. Elle se tourne vers Nobby et lui fait signe de prendre la porte avec elle.
- Leach, un mot rapide, s’il te plaît ?, dit-elle se fendant même d’une politesse pour l’occasion.
Son regard est sombre lorsqu’elle sort de la chambre. Elle prend soin de refermer la porte et de l’entraîner un peu plus loin dans le couloir pour ne pas être entendue de la famille.
- Ecoute Nobby, je ne vais pas t’apprendre à fair ton boulot et je sais que tu es un type intègre, mais tu sais ce qui vient de se passer dans cette chambre ? Je ne suis pas inspectrice, mais le nom Yaxley est assez pour faire de toute cette histoire une vendetta organisée.
Elle n’a pas besoin de lui expliquer à quel point les tensions se sont exacerbées depuis la semaine passée, il le sait probablement aussi bien qu’elle.
- En dehors du fait que l’ensemble de cette attention est contre productif à la guérisson de la gamine, je te préviens, si ce qui vient de se dire sort d’ici avant que tu n’ais la certitude de qui à fait ça et que ma cousine est impactée d’une façon où d’une autre parce que c’est la seule Yaxley qui reste à Poudlard, on ne laissera pas passer ça.
Parce que peu importe leur désacord, leur nom de famille ou leur opinion politique, les sang pur restent avant tout soudé entre eux. Sur cet avertissement, elle tourne les talons pour tomber sur Sally, sa stagiaire, qui fait de la bringue à Robert depuis le début de cette histoire, sans succès. Avec, un soupir exaspéré, elle hausse les yeux au ciel.
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#Sujet: Re: Semer le vent || Reha, Nobby Dim 9 Aoû - 23:25
Semer le vent
Robert, Reha & Nobby
Au moment où il entend la petite Joan prononcer ce qui ressemble un peu trop au patronyme Yaxley, Nobby Leach ferme les yeux et se demande quelle entité, moldue ou magique, il a bien pu offenser pour que ce dossier déjà mal engagé, devienne encore plus explosif. La deuxième pensée qui lui vient à l’esprit, c’est qu’il ferait tout aussi bien de démissionner, parce qu’il est bien plus probable qu’il y laisse sa carrière qu’il ne retrouve les agresseurs de Joan et que cela se termine de façon pacifique. La troisième, c’est que la solution la plus simple, c’est peut-être de laisser les Yaxley et les Colton s’entre-tuer et de ramasser les restes, s’il y en a. C’est une sale histoire, et elle va le suivre longtemps. Mais alors que les médicomages se précipitent pour l’éloigner, c’est une autre pensée qui l’emporte. Il est le représentant de la justice, et la justice ne démissionne pas. Elle est aveugle, elle ne cherche pas la reconstruction de la victime. Ni réparation. Juste le respect de la loi. Il comprend, bien sûr, en suivant lentement Bob Colton à l’extérieur. Obtenir justice et rendre justice, ce n’est pas la même chose. C’est la différence entre la loi du Talion, ou la réparation, et la sanction.
Il ne peut pas juger ce qu’il devine et du plan que Robert semble préparer. Nobby n’est pas dupe, bien sûr, de la façade affichée. Il a fait ses recherches sur son ancien camarade, il connait un peu son passé criminel, voire même son présent criminel, dans son cas. Et même sans ça, il sait qui est Robert Colton. Autrement dit, qu’il s’en tienne à de simples remerciements et à des questions, c’est louche. Il y aura quelque chose d’autre, c’est une question de temps, comme il le pressentait en le disant à Reha la dernière fois. Mais Nobby joue le jeu. « Normalement oui. Assez pour interroger des gens et confirmer des pistes. Il y aura un procès rapidement. » Pourquoi ne dit-il rien ? Parce qu’il connait aussi Reha et qu’il ne veut pas d’une confrontation directe. Il sait déjà gré à la médicomage de n’avoir rien dit, même si le directeur de la police magique voit bien qu’elle n’en pense pas moins, comme en témoigne l’aparté qu’elle lui propose. Nobby hoche doucement la tête, ajoutant pour Robert : « J’arrive. Tu m’attends un moment ? »
Leach suit donc la jeune femme dans le couloir sans un mot. Puis il l’écoute sans ciller. Impénétrable. Ça l’emmerde. Parce que bien sûr, ce que Reha dit, Nobby l’a déjà envisagé, et elle ne lui apprend rien. Cependant, ses leçons l’agacent un peu. Elles lui rappellent pourquoi il comprend Robert. Dieu qu’il méprise la solidarité de classe des sangs purs, leur côté moralisateur, et leurs menaces. Dieu qu’il méprise leur capacité à se croire au dessus de la loi, comme si le monde leur appartenait. Un instant, l’idée de laisser les Colton leur donner la leçon qu’ils méritent le tente. Et celle de répondre à Reha qu’il fallait peut-être que les gamins pensent à ce qu'ils faisaient avant de balancer un doloris à Joan Colton aussi. Et alors Leach s'interroge aussi sur lui même et son propre silence. Bordel, est-ce que ce qu’il s’apprête à faire après, à savoir raisonner Bob, n’est pas de mauvais aloi, une trahison envers lui-même ? Que la vie est injuste, songe-t-il, amèrement. Lui reviennent les paroles de son père. Bien sûr, la vie est injuste, grognait-il. Si t’aimes pas les lois, sois pas un putain de juge.
Mais il est la loi, que ça lui plaise ou non, Nobby le sait. Il a choisi de l'être en s'engageant dans la police magique. Et parce qu'il l'est, il ne défend personne, sinon l’ordre et la justice, et surtout il ne peut pas démissionner. Autrement dit : les agresseurs de Joan devront être arrêtés. Et si on s’en prend aux Yaxley, qui sont présumés innocents, alors il y aura aussi des arrestations. Mais pour le bain de sang, il n’y pourra rien. Et parce qu’il goute peu les menaces qu'il entend, Nobby se permet de le dire, avec un rire féroce : « Parce que tu penses que j’ai le pouvoir de prévenir ce qu’il va se passer, moi ? Non, c’est trop tard, pour ça. Qui que soit la personne qui a fait ça à cette gamine, elle aurait mieux fait de s’abstenir. Et qui que ce soit, vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même. A force de terroriser les gens, on finit par tomber sur la mauvaise personne. La mauvaise famille. Celle qui rend les coups. » On pourrait croire qu’il s’en réjouit, mais ce n’est pas le cas. Il ne pleurera pas sur le sort des sang purs, parce qu’il est bon de leur rappeler, de temps en temps, que ça suffit et qu’ils ne peuvent pas agir impunément. Mais Nobby n’aime pas la violence, et au final, il voit bien que plus rien ne différenciera les gens normaux – lui, Robert, Joan, tous ceux qu’on rejette pour une raison ou une autre – de leurs oppresseurs s'ils se mettent à employer les mêmes méthodes. Ce n’est peut-être qu’une victoire morale de bout de chandelle, un idéal utopique auquel il s’accroche, mais il sait que la haine est une voie sans issue, parce qu’elle n’est pas justice. Et la justice, raisonnable, aveugle, ne peut compter que sur lui, alors il essaiera. « En ce qui me concerne, je ne suis pas dans un camp où un autre, et vos intérêts ne m’intéressent pas. Je ne suis pas fonctionnaire au service des sangs purs, ni au service de la vendetta des Colton. Je suis fonctionnaire de police, représentant de la loi. Une loi peut-être corrompue et pourrie, mais la loi quand même. Et je ne tolérerai pas que des gens se cognent sur la gueule et se fassent justice eux-mêmes. Ça vaut pour les Colton, ça vaut pour vous aussi. » Ce vous désigne tous les sang purs, dont il sait qu'ils sont responsables. Il suffit juste de trouver qui. Et ensuite, il arrêtera tout le monde, et ça l’ennuiera. C’est le problème de Leach. Il lutte pour la vérité, en sachant bien qu’elle lui coutera beaucoup. Des amitiés, des coups, une carrière. En ce qu’elle dérange sans doute tout le monde, peut-être, finalement, quesa position n’est pas si utopique – ou en tout cas, plus ou moins morale que ceux qui défendent soi-disant le bien, quel qu’il soit…
En attendant, loin de ces considérations philosophiques qui l’agitent sans qu’il n’y prête vraiment attention, Nobby se fend d’un féroce : « Pour que ça soit plus clair, quand tu diras à Tibérius Yaxley ce qu'il s’est passé ici, dis-lui que sa famille a intérêt de collaborer. » Le ton est indifférent aux menaces de Reha, dont il se doute qu’elle préviendra ce fanatique de Yaxley. Nobby ne lui en veut même pas vraiment. Il comprend, d’une certaine façon. Mais ça ne l’empêche pas de faire son boulot. Il n’est pas influençable ou achetable, peu importe combien il apprécie Reha. Il ne fallait pas donner à Joan Colton ce regard déchirant qu’il a si souvent vu. Il veut la vérité, maintenant, et il l’aura. Les conséquences, il les gérera de la même façon. Haussant les sourcils, manière de demander si elle a fini, il s’éloigne de son propre chef, maugréant : « M’emmerdez tous, bordel. Fais gaffe à toi. Ça m’emmerderait d’avoir à t’embarquer. Jill râlerait. »
Malgré tout, il apprécie Reha. Et c’est ça qui l’emmerde. Que malgré tout, ses propres amis finissent par faire des conneries, et de devoir les embarquer. Qui aimerait ça, même en sachant que c’est son devoir ? Et ça vaut aussi pour Colton. Nobby ne déviera pas, mais toute l’histoire lui laisse un gout amer. Ce n’est pas plaisant d’avoir la sensation de trahir ses amis, ou ce qu’on est, même par conviction. La pensée, malgré tout, ne le quitte pas, alors qu’il revient vers Robert. « Ils ne sont pas encore sortis ? » S’informe-t-il mine de rien. « Je peux te dire un mot ? » Assez de jeux de dupes. Et il ne le fait pas que pour son enquête, mais aussi parce que comme Reha, Nobby n’a aucune envie d’arrêter Robert. « Je sais ce que t’as dans la tête. » Le policier devine les protestations, qui le fatiguent d’avance, et il n’a pas la patience de jouer plus longtemps. « Non, non, c’est bon. Pas à moi, tu peux pas me la faire. » Leur parcours fait d’eux, à part des choix de carrière radicalement différents, de quasi-jumeaux. Il sait comment Bob fonctionne.
A voix basse, pressante, Nobby continue : « Tu crois que je pige pas ? Bon Dieu, ça pourrait être ma gamine à la place. Mais tu peux pas faire ça. Ils s’en serviront comme prétexte, et ça deviendra toi, le méchant de l’histoire. » Il ne veut pas d’un bain de sang. Et il ne veut pas non plus qu’on transforme une victime en bourreau. En conscience, il ne peut pas non plus laisser Robert se jeter au feu de cette manière. « Je peux les foutre hors jeu. Ils sont inquiets, au Ministère, ils ont peur de la réaction des parents, et ils me soutiennent. Mais que les sangs purs trouvent un truc à te reprocher, à toi, ta famille, ou Joan, et ils reprendront la main. » C’est cynique, et Nobby n’est pas sûr que son vieux camarade comprenne. Mais il sait, il sait bien que c’est toujours comme ça, même s’il s’accroche à la conviction qu’il pourra changer le cours des choses. « C’est qu’une question de temps. Qui que ce soit la personne qui ait fait ça, je la retrouverai. Mais il faut que tu me fasses confiance. » Tant pis si Robert lui en veut. Nobby s’en remettrait, et au moins, il l’aura aidé. « Ça m’emmerderait de devoir t’embarquer avec eux, franchement. C’est pas vous les coupables, essayez de ne pas le devenir. » Il tape sur l’épaule de son ancien camarade de Quidditch, et s’éloigne, déjà prêt à repartir enquêter. « Réfléchis-y, d’accord ? » Leach hésite, cependant, à s’en aller tout à fait. Une question le taraude, qui le concerne Robert, lui, Harriet, Joan, et tous ceux comme eux. Il se demande si certains d’entre eux s’en sortent. Et si oui, à quel prix.