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out était devenu plus simple et rassurant, depuis que Luna savait que ses amis avaient survécu à l'inimaginable ! La situation avait beau ne pas être des plus idylliques, malheureusement, la jeune femme ne savait plus y voir que du positif, parce que la vie leur donnait une seconde chance, et tout devenait possible. Elle était heureuse, vraiment, et elle se sentait légère, et ce qui ne devrait être qu'une source de joie était devenu source de désagréments, parce qu'elle ne pouvait pas se permettre, du jour au lendemain, d'adopter cette attitude guillerette qui pourrait trop facilement trahir le secret de ses amis. Une fois de plus, elle était contrainte au mensonge. C'était une habitude, à force, mais une sale habitude malgré tout. Impossible d'en discuter aux jumeaux Potter, par exemple, alors qu'elle ressentait combien la nouvelle pourrait leur faire du bien et les aider à aller de l'avant... Impossible d'en parler à Adrian non plus... et c'est ce qui la chagrinait le plus. Elle lui mentait déjà beaucoup trop, constamment, et elle n'arrangeait pas son cas à présent. Porter des secrets plus lourds qu'elle, elle y était habituée, maintenant, mais jusqu'ici, ils avaient toujours été plusieurs pour le porter en même temps et s'épauler. Là, elle était vraiment seule, et elle ne pouvait rien y faire.

Avant, quand elle se rendait à la volière de l'école, c'était toujours avec à la main une missive qu'elle adressait aux autres voyageurs, pour leur donner des nouvelles à mots cryptés, juste pour garder un lien avec eux qu'il était complexe de conserver maintenant qu'ils étaient tous partis sauf elle. Aujourd'hui, et même si elle savait qu'ils allaient bien, elle ne pouvait pas prendre le risque de leur écrire de crainte que son hibou soit intercepté. Tout comme ils ne pouvaient plus lui écrire non plus. Alors elle ne venait plus là que pour les volatiles en eux-mêmes, pour leur tenir compagnie, parce qu'elle aimait bien cette endroit et toutes ces boules de plume hululantes. Mais quand elle arriva sur place, quelqu'un était déjà présent. Luna sourit en reconnaissant Augusta. Définitivement, difficile de faire le lien entre elle et la grand-mère acariatre de Neville, mais entre elle et Neville oui, et c'est sans doute pour ça que Luna l'appréciait beaucoup.

-Bonsoir Augusta. Elle considéra un instant la demoiselle depuis ses yeux globuleux. Tu as l'air... perdue.

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una ne savait pas comment les choses se passaient pour Augusta au sein de sa famille, même pas l'intermédiaire de Neville, elle n'avait jamais rien su de tout ça, sans doute parce que Augusta, plus âge, préférait ne pas évoquer ses parents et s'intéressait davantage à son fils et au destin tragique qu'il avait connu. Dans tous les cas, elle n'avait pas la moindre difficulté à concevoir le genre de dilemme que connaissait son interlocutrice, sans en savoir pour autant les détails. Parce qu'elle aussi pensait très souvent à sa famille, et surtout à son père. Il lui manquait terriblement, et elle appréhendait l'idée e ne jamais le revoir. Et en même temps, une part d'elle craignait de le voir, puisque cela signifierait qu'elle aurait tiré un trait définitif sur Adrian. Bien sûr, c'était presque indispensable, mais y penser lui faisait du mal... Ces histoires de choix qu'il fallait faire ou non, donc. Mais ce n'était pas pour autant que Luna estimait aller mal, bien au contraire. Elle avait été au fond du gouffre, il y a quelques semaines de cela. En comparaison, on pouvait dire qu'elle pétait la forme, mais visiblement, ça ne se voyait pas, et tant mieux, quelque part, elle devait éviter le plus possible d'afficher trop d'enthousiasme, ce serait risqué. Le genre de risque qu'elle n'était pas en droit de prendre, même avec Augusta.

-Oh non, ne t'en fais pas, la rassura la bleue et bronze quand Augusta suggéra qu'elle voulait peut-être qu'on la laisse seule.

Tout au contraire, même, elle était contente d'avoir de la compagnie (même si elle se serait satisfaite de celle des hiboux si la rouge et or n'avait pas été là), et elle aimait bien Augusta, même s'il lui était impossible de savoir si la réciproque était vrai. Les gens dont elle se sentait proche n'avaient pas toujours tendance à les considérer comme des amis de leur côté. Elle le savait, elle y était habituée.

-Et je ne vais pas trop mal, tu sais, ajouta-t-elle pour ne pas tout de même dire qu'elle allait bien, même si c'était vrai. Elle marqua une légère pause. Tu veux en parler ?

Peut-être que c'était la dernière chose qu'elle puisse vouloir, mais dans le cas contraire, Luna serait au moins ravie de l'écouter.

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una était bien tentée d'affirmer à Augusta que ses histoires de famille l'intéressaient bel et bien et ne l'ennuyaient certainement pas, mais alors il faudrait sans doute qu'elle s'en justifie, et là ce serait une autre affaire. Oui, l'histoire des Londubat l'intéressait, parce que c'était l'histoire de Neville, aussi, et qu'elle s'intéressait à l'histoire des personnes qui lui étaient le plus proches. Mais elle ne pouvait s'en justifier auprès de son interlocutrice sans devoir mentir une nouvelle fois, plus qu'elle ne le faisait déjà. En tout cas, Augusta ne semblait pas vouloir lui parler (ce qui se comprenait, même si la bleue et bronze l'appréciait, on ne pouvait pas forcément dire qu'elles soient proches toutes les deux, alors si elle devait se confier sur ses problèmes, elle le ferait sans doute auprès de quelqu'un d'autre), et Luna n'allait pas insister, elle n'était pas contrainte de parler de sujets lourds et difficiles qui la perturbaient, elles pouvaient bien discuter de tout et de rien, ça lui irait très bien aussi. Et à vrai dire, ça pourrait bien leur faire du bien, à l'une comme à l'autre, en réalité.

-J'aime bien tenir compagnie aux hiboux, répondit Luna dans un sourire, afin donc de faire comprendre à son interlocutrice que la seconde option était la bonne.

Elle aurait pu préciser que dans tous les cas, ce n'était pas comme si elle avait beaucoup de courriers à envoyer, mais elle se disait que cette remarque soulèverait forcément un certain nombre de questions auxquelles elle n'était pas certaine de vouloir répondre. En fait si, elle savait qu'elle ne voulait pas y répondre, ou plus exactement, qu'elle ne pouvait pas y répondre. Elles avaient leur jardin secret, aussi bien l'une que l'autre, et de toute évidence, elles n'étaient pas capables encore d'en partager le contenu.

-Tu as un hibou à toi ?

Puisque Augusta n'allait pas se repaître de confidences auprès d'elle, autant engager une conversation qui n'avait aucun rapport et voir alors où cela pourrait bien les mener. Dans tous les cas, elle apprécierait de tout simplement pouvoir bavarder un peu, qu'importe le sujet, précisément. Mais les hiboux, c'était forcément un bon sujet de discussion, après tout.

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lus Luna apprenait à connaître Augusta, plus elle l'appréciait. Elle avait le sentiment de la comprendre et de se reconnaître un peu en elle, tout comme elle reconnaissait un peu de Neville en elle aussi, dans la foulée. C'était agréable, vraiment, de discuter avec elle. Elle ne perdait pas son temps en moqueries ou autres mondanités, elle exprimait les choses comme elle le pensait, quand elle le pensait, quand elle le voulait, du moins, et c'était le genre d'honnêteté qu'elle appréciait vraiment beaucoup, d'autant plus qu'elle avait constaté que ce n'était pas une qualité si courante chez beaucoup de personnes. Certes, l'on était parfois contraint de mentir sans le vouloir, c'était là une chose que la bleue et bronze avait malheureusement apprise à ses dépens, mais il y avait des mensonges que certains pourraient véritablement s'épargner... c'est juste qu'ils aimaient ça, se complaire dans les faux-semblants. Et une fois qu'ils y avaient goûté, ils n'avaient pas l'air de vouloir s'en guérir.

Augusta, elle, n'était pas comme ça. Augusta, c'était un esprit libre et indomptable, qui ne réalisait peut-être pas qu'elle l'était encore, que certains essayaient peut-être encore de dominer et réussissaient peut-être encore à dominer... Mais ça ne durerait pas. Et tant mieux. La liberté qu'invoquait Augusta, il était évident qu'elle y tenait. Elle voulait vivre de ses propres ailes. Comme un oiseau. Comme l'un de ces hiboux. Même s'ils restaient quand même conditionnés par les circonstances. La miss appela son hibou, qui vint se poser élégamment sur le bras de la jeune femme. Luna contempla avec un grand sourire le plumage noir de jais du volatile.

-Il est magnifique, dit-elle avec un grand sourire en approchant les doigts des ailes de l'animal pour le caresser doucement. C'est un très joli cadeau, ajouta-t-elle en tournant ses grands yeux vers son interlocutrice. C'était un très beau cadeau, mais visiblement, c'était une attention rare, aussi. Est-ce que la relation d'Augusta avec son père était l'une des raisons qui l'avaient motivée à se rendre ainsi à la volière, pour penser, notamment. J'adorerais en avoir un, moi aussi.

Mais dans les circonstances actuelles, elle ne devait pas y compter. Ce ne serait ni intelligent, ni judicieux.

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una croyait sans mal son interlocutrice quand celle-ci affirmait que ce hibou nommé Snow était le plus beau cadeau qu'on lui ait offert à ce jour, il est vrai qu'il est difficile d'aller un cran au-dessus. De manière générale, un animal de compagnie, quel qu'il soit, était un cadeau exceptionnel, c'est évident... au-delà du pur aspect pratique que pouvait représenter un hibou distributeur de courrier, d'ailleurs. Il suffisait d'observer Snow pour s'en rendre compte, au passage. L'animal semblait aussi docile qu'affectueux, même si, apparemment, il était peureux en présence des inconnus (pur réflexe défensif, très compréhensible), ce qui était totalement compréhensible. Il n'avait pas été intimidé par elle, visiblement, sans doute parce que Luna avait un don naturel avec les animaux. Ce n'était pas pour se vanter, mais ce n'était pas la première fois qu'elle le constatait. Les animaux lui faisaient confiance et généralement ne se montraient pas trop farouche avec elle. Sans doute sentaient-ils qu'elle adorait toutes ces créatures... et pourtant, contrairement à ce que la rouge et or présuma, Luna n'avait aucun petit compagnon sur pattes.

-Je n'ai pas d'animaux, répondit-elle avec douceur.

Ce qui était vrai. Chez les Lovegood, c'était assez fréquent de croiser telle ou telle bestiole, ils en accueillaient régulièrement mais ils n'avaient pas de vrais animaux de compagnie. Et s'ils en avaient eu, eh bien... de toute façon, à l'époque où elle se trouvait, cette question ne serait plus à l'ordre du jour quoi qu'il en soit. Et elle ne le serait sans doute pas tant qu'elle ne serait pas de retour chez elle, si elle devait revenir chez elle... S'attacher à un animal à cette époque serait une bêtise, ça reviendrait à l'abandonner... ce qui signifiait donc que s'attacher à des êtres humains était une plus grande bêtise encore, ce qui n'empêchait pas la jeune femme de le faire, ce qui ne pouvait avoir que des conséquences plus catastrophiques encore, cela va sans dire.. et il était bien trop tard, de ce point de vue-là. Quand Adrian saurait... non, elle ne voulait pas penser à lui, tout de suite...

-Merci, c'est gentil... Mais je n'ai pas grand monde à qui écrire, tu sais, répondit-elle sincèrement quand Augusta eut la gentillesse de lui proposer de lui prêter son hibou.

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una sourit à la proposition de son interlocutrice. Pour tout dire, elle allait la prendre au pied de la lettre. Quand elle venait à la volière, ce qui pouvait arriver assez régulièrement, c'était la plupart du temps, sauf rares exceptions, pour aller voir les hiboux, justement. Elle n'avait pas attendu Augusta pour cela, mais maintenant, elle accorderait une attention toute particulière à ce volatile qui donc portait le nom de Snow, un nom qui lui allait ravir selon la bleue et bronze, en dépit de l'obscurité de son plumage. Si Snow aimait l'attention et les caresses, eh bien très bien, Luna aurait toujours une petite attention pour lui. En tout cas, c'était le genre de proposition qu'elle appréciait. Visiblement, Augusta et elle partageaient le même amour pour les animaux, et ce n'était pas un point commun anodin. Parler avec Augusta, c'était une bouffée d'air frais. A présent, Luna commençait à l'apprécier au-delà des points qu'elle lui trouvait avec son futur petit-fils. Augusta avait aussi ses qualités bien à elle, et visiblement, en tout cas jusqu'à maintenant, leurs caractères se révélaient plutôt compatibles.

-Qu'est-ce qui se passe, avec ta mère ? demanda Luna, curieuse.

D'accord, elle ne devrait absolument pas s'en mêler, et Augusta lui avait déjà fait comprendre qu'elle n'avait pas envie de s'épancher sur ce genre de sujets, mais Luna n'arrivait pas à taire sa curiosité, et les remarques de la rouge et or ne faisaient qu'accentuer ses interrogations. Elle se disait que si Augusta voulait bien évoquer sa mère et le fait qu'elle s'abstenait au maximum d'écrire à ceux qui attendraient d'elle qu'elle le fasse, c'était peut-être qu'elle souhaitait, même inconsciemment, s'épancher sur le sujet sans forcément le savoir.

Luna se demandait vraiment ce qui se passait dans la vie d'Augusta, mais elle comprenait qu'elle subissait quoi qu'il en soit une situation qui devait être difficile. Luna, elle, donnerait tout pour pouvoir écrire à son père, pour que ce dernier soit susceptible de recevoir ses courriers, et Augusta, elle, se retrouvait dans le cas de figure totalement inverse. De toute évidence, ce n'était pas anodin. Luna n'avait aucun envie de mettre son interlocutrice mal à l'aise, mais en revanche, elle avait vraiment envie de comprendre, en toute bienveillance.

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una savait que certaines vies de famille n'étaient pas toutes roses, mais elle avait du mal à comprendre, à vrai dire, que l'on puisse ainsi se déchirer au sein d'une même famille, alors que ces personnes devraient justement être celles qui vous aident et qui vous soutiennent. Elle, elle avait eu de la chance. C'est vrai, sa famille se limitait à son père depuis la mort de sa mère (qui avait été une mère exceptionnelle, au passage), mais dans tous les cas, personne n'aurait su lui donner plus d'amour, de tendresse, de complicité et de confiance que Xenophilius Lovegood.

Alors entendre, de son côté, son amie lui parler de ses parents et des rapports conflictuels qu'elle entretenait avec eux, ça ne pouvait évidemment que l'attrister. Sa mère était spéciale, apparemment, et voulait qu'Augusta mène sa vie comme elle-même l'entendait plutôt que de poursuivre ses rêves et d'agir conformément à ses goûts. Rien de pire pour saper l'épanouissement d'un enfant que d'agir ainsi, mais peut-être avait-elle ses raisons. Qui n'étaient pas bonnes mais qu'elle estimait l'être. C'était parfois de ce genre d'incompréhension mutuelle que naissaient les pires déchirements.

-Son mode de vie ?

Luna savait qu'elle ne devrait pas insister, mais c'était plus fort qu'elle. Pas au nom d'une curiosité morbide qui l'inviterait à s'amuser de la misère familiale des autres, mais parce qu'elle avait le sentiment que son interlocutrice avait véritablement besoin de se confier. Peut-être qu'elle ne s'en rendait pas compte elle-même, mais la manière dont les mots coulaient, naturellement, et l'exhortaient à lui en apprendre plus sur sa mère, son père, et la manière qu'ils avaient d'agir avec elle et de vivre, tout simplement, il faut bien dire que ça l'intriguait.

Cela l'intriguait d'autant plus qu'elle n'oubliait pas qu'Augusta était la grand-mère de Neville (même si elle n'avait absolument pas l'allure d'une grand-mère à l'heure actuelle, et tant mieux d'ailleurs), et parler avec elle, c'était une manière comme une autre de se rapprocher de son ami qu'elle croyait disparu. Alors même si Augusta devait estimer que tout ceci ne la regardait pas, cela ne l'empêcherait pas de poser les questions qui lui traversaient l'esprit sans se retenir.

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una s'attendait à ce que Augusta s'exprime au sujet du fameux "mode de vie" de son père qu'elle avait évoqué précédemment sans que la voyageuse temporelle sache réellement ce que cela pouvait bien signifier, mais ce ne fut pas de ce sujet qu'elle décida de parler finalement, et la jeune femme n'avait aucun mal à comprendre pourquoi elle s'acharnait sur sa mère. De toute évidence, c'était là le noeud du problème, et elle en avait gros sur le coeur la concernant. Si elle avait besoin de s'épancher, ce qui était parfaitement compréhensible, la bleue et bronze était tout à fait prête à l'entendre. Elle appréciait Augusta, si elle pouvait lui être d'un soutien quelconque, elle en serait heureuse. Des fois, cela faisait du bien de libérer la parole et de juste dire ce que l'on pensait. Ce n'était pas ce qui résolvait forcément les problèmes, c'est sûr, mais ça avait au moins le mérite de les apaiser ne serait-ce qu'un peu. Luna en savait quelque chose, elle mourait d'envie de se confier sur ce qu'elle vivait. Ce qu'elle ne parvenait à faire avec personne. A Adrian, elle mentait sur ses origines et sur qui elle était. A Ginny, elle mentait au sujet d'Adrian. Elle n'était jamais complètement honnête.

Augusta lui apprit que sa mère était donc de ces sangs purs qui croient en la suprématie de leur sang et qui géraient donc leur vie en fonction. C'est drôle, mais Luna n'avait absolument jamais imaginé que la situation puisse être ainsi, que les ancêtres de Neville puisse avoir été de ceux-là... Ses références, c'était Neville et Augusta. Et ils n'étaient clairement pas de ceux qu'on imaginerait appartenir à ce genre de famille. Mais c'était bon signe pour la rouge et or. Cela devait lui sembler impossible pour le moment, mais elle parviendrait véritablement à se soustraire à l'étau familial. Le genre de choses que Luna voudrait pouvoir lui dire, afin de la rassurer.

-Je ne pensais pas que tes parents étaient comme ça, admit Luna dans un fin sourire. Parce que c'était vrai, ele ne le pensait bel et bien pas. Même si elle n'avait aucune raison de penser autrement non plus. Tu sais, si tu n'es pas d'accord avec les idées de ta mère, tu n'es pas obligée de les suivre.

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una se doutait qu'Augusta ne devait pas s'amuser à crier sous tous les toits que sa famille lui faisait vivre l'enfer et qu'elle était loin 'être confortable. La jeune femme était d'autant plus flattée de la confiance que lui accordait la rouge et or, en lui parlant de tout ça alors que rien ne l'y obligeait. Et en effet, elle n'auait sans doute rien deviné sachant que les Londubat, à l'instar de toutes les familles de sang pur, dissimulaient leur jeu derrière des faux semblants. Ces personnes vivaient pour les apparences... Enfin, la mère d'Augusta, surtout, visiblement. Concernant le père de la jeune femme, Luna avait toutes les difficultés du monde à se faire une idée de ce qu'Augusta en pensait réellement et de qui il était... Visiblement, son comportement ne plaisait pas réellement à sa mère, mais au-delà de ça... Luna avait très envie de jouer encore les curieuses et d'en demander plus encore à ce sujet, mais elle ne voulait surtout pas en rajouter.

-C'est sûr que pour l'instant, tu ne peux pas y faire grand-chose, admit Luna.

Augusta dépendait encore de ses parents, mais Luna l'imaginait sans aucune difficulté prendre son indépendance une fois qu'elle aurait quitté les bancs de l'école. Même si ses parents attendaient sans doute de sa part qu'elle se marie et qu'elle fonde une famille, pour perpétrer les traditions, rien ne l'empêchait, à terme, de frapper un bon coup de pied dans la fourmilière et d'agir à sa guise. La bleue et bronze était convaincue que sa camarade en était capable, et pour cause, même si elle ne savait pas grand-chose de la grand-mère de Neville, elle était convaincue que cette femme forte et autoritaire s'était faite toute seule, et avait parfaitement su s'émanciper de la pression familiale, tout simplement.

-Mais quand tu auras quitté Poudlard ?

Bien sûr, Augusta faisait bien ce qu'elle voulait, et Luna ne pouvait évidemment pas se mettre à sa place, mais elle avait à coeur de la soutenir et de l'encourager. Luna avait le sentiment que son amie avait grand besoin d'une oreille attentive. Et la bleue et bronze mettait un point d'honneur à remplir ce rôle, d'une manière ou d'une autre.

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e toute évidence, la question de Luna en soulevait de nombreuses autres dans l'esprit d'Augusta. Ce n'avait pas forcément été l'intention de la jeune femme, mais si cela pouvait permettre à la rouge et or de mettre de l'ordre dans ses idées et de se poser les bonnes questions, ce n'était pas plus mal, sans doute. Luna avait du respect pour Augusta, à plus forte raison qu'elle savait ce qu'elle deviendrait et le rôle qu'elle jouerait dans la vie de l'un de ses meilleurs amis (meilleur ami qu'elle pensait perdu à l'heure actuelle).

Elle avait toutes les raisons du monde de s'intéresser à la situation et à vouloir conseiller son interlocutrice, même si d'aucuns affirmeraient que recevoir des conseils de Luna Lovegood (ou Aulne Quibber en l'occurrence) n'avait absolument rien de normal ou d'intéressant. En tous les cas, la jeune femme était heureuse que son amie (car elle la considérait comme telle tout en se disant que la réciproque n'était sans doute pas vraie, comme bien souvent) prenne en considération ses propos. Et si elle pouvait l'encourager à devenir la femme qu'elle était (normalement) destinée à devenir, elle en serait heureuse.

-Je pense qu'on gagne toujours à écouter son coeur... Sinon, on vit de regrets et de rancoeur... Tu devrais faire comme il te plaît.

Et Luna songea que ses conseils, même si elle y croyait dur comme fer et estimait qu'ils s'appliquaient parfaitement à son amie, étaient des conseils qu'elle ne pourrait en aucun cas se donner à elle-même. Sa situation était bien évidemment différente de celle d'Augusta, elles n'étaient en aucun cas comparables, mais à bien y regarder, elles faisaient toutes deux face à un dilemme de choix, qui confrontait leur coeur et leur raison.

Si Luna n'écoutait que son coeur, en ce moment, elle renoncerait à revenir dans son époque, et elle resterait ici auprès d'Adrian... Mais elle savait, dans son cas, que sa raison devrait forcément l'emporter. Ce n'était pas comme s'il n'était question que d'elle ou comme si sa décision ne pourrait affecter qu'un nombre restreint de personnes. Elle était confrontée à un impossible qu'elle devait considérer avec la plus grande attention.

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una ne pouvait savoir avec certitude de quel lien Augusta parlait quand elle affirmait qu'elle le perdrait si elle choisissait de n'écouter que son coeur, mais elle se doutait qu'elle faisait ici référence à ses parents. Même si la situation n'était pas au beau fixe avec eux, ils restaient sa famille, et il n'était évidemment pas des plus simple de tourner les dos à son sang et à  sa chair, même si ce devait être au nom de sa liberté. La bleue et bronze se doutait, quoi qu'il en soit, que la rouge et or saurait faire le bon choix, le meilleur choix, et si elle perdrait peut-être un lien dans la foulée, elle en gagnerait très probablement un autre, même plusieurs autres, avec celui qui deviendrait le père de Frank Londubat, avec son fils, avec Neville... Mais impossible de la rassurer à ce sujet à l'heure actuelle, ce serait des choses qu'elle découvrirait avec le temps, et Luna espérait que le moment venu, elle comprendrait la valeur de ce qu'elle avait, qui transcenderait évidemment celle de ce à quoi elle avait renoncé.

Mais combien de temps cela lui prendrait-il. Quand elle affirmait que son bonheur n'avait aucune raison de peser dans ses décisions, la jeune femme trouvait cela réellement triste, et elle espérait de tout coeur qu'elle ne se cantonnerait pas à cette affirmation, car il fallait laisser sa chance au bonheur, Luna en était convaincue... même si pas toujours... et ça aussi, elle devrait l'apprendre bien trop vite, à ses dépens.

-Entre vivre sa vie et subir sa vie, je n'ai pas le sentiment que le choix soit si difficile, moi, répondit la jeune femme avec un fin sourire, reprenant volontairement mot pour mot les propos de son interlocutrice afin de lui faire comprendre que les dilemmes qu'elle s'imposait n'étaient peut-être pas si insurmontables, même s'il fallait toujours du courage pour prendre sa vie en mains et aller au bout de ses ambitions, c'est sûr. La vie est toujours compliquée, mais c'est ce qui la rend belle, non ?

Si la vie était lisse, simple et sans aspérités, à quoi cela rimerait-il ? A peu de choses, très certainement. Bien sûr, il y avait toujours des difficultés que l'on s'épargnerait bien et qui nous tombaient dessus malgré tout, c'est certain, et Luna la première le savait, mais il ne fallait pas s'arrêter à cette seule considération.

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n réalité, aucun choix n'était jamais simple. La notion même de choix était déjà quelque chose de difficile, de complexe. Dès lors que deux possibilités s'offraient à nous, le doute était permis, et on songerait certainement à ce qui se serait passé si on avait fait l'autre choix. Surtout quand le choix revenait à tout laisser derrière soi.

Même quand c'était pour le meilleur, comment se reprocher de ne pas avoir l'audace d'aller jusqu'au bout de cette idée. Augusta employait le mot qui convenait : "courage".  Le courage de poursuivre ses ambitions, le courage de s'octroyer une part de bonheur... Et Luna était mal placée pour dire quoi que ce soit. Elle aussi devrait faire des choix... et s'abstenait de le faire, par facilité et par confort. Elle aussi manquait de courage, vraiment.

-Elle l'est si on décide qu'elle l'est, répondit Luna dans un léger haussement d'épaules accompagné d'un fin sourire quand Augusta lui demanda si la vie était vraiment aussi belle à ses yeux.

La vérité, c'est que non, la vie était loin d'être belle à ce point. Elle en avait envie, bien sûr, parce qu'elle accordait beaucoup d'importance à la pensée positive et qu'elle était optimiste de nature, mais c'est vrai que tout n'était pas beau... Loin de là. Elle avait perdu tous ses amis, elle vivait une histoire d'amour vouée à l'échec. En réalité, sa vie flairait plus l'échec et la détresse que la jouie et la bonne humeur, mais ce n'est pas pour autant que la jeune femme comptait faire varier son discours. Si la vie lui avait appris une chose, c'est que ce n'était pas en s'appesantissant sur son sort que l'on parvenait à quoi que ce soit, bien au contraire. Et il fallait passer outre ces considérations. Elle hocha doucement la tête.

-Alors oui. Elle marqua une légère pause. Essaye juste de te dire qu'il y a d'autres solutions, c'est tout. Mais tu fais bien ce que tu veux.

Et si elle devait vraiment devenir la Augusta Londubat dont lui avait tant parlé Neville, elle saurait faire les bons choix et devenir une femme de caractère, largement émancipée du giron familial. Pour la peine, Luna ne se faisait vraiment aucun soucis pour Augusta. Un jour ou l'autre, la rouge et or trouverait sa voie.

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