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 Ces soirées-là || Eve

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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMer 20 Oct - 10:48

Ces soirées-làEve & Rafa

-Patron !

La porte du bureau s’ouvre à la volée, et Finn Callahan - ou Gallagher, si l’on préfère - sursaute légèrement. Il avait ordonné qu’on ne le dérange pas, s’était installé confortablement pour relire le scénario du film qu’il tourne actuellement, et, depuis deux bonnes heures, il était loin de Kilburn. En mer, sur un navire de pirates, très exactement. Il revient très vite à la réalité : il faut qu’il se passe des choses graves pour que Sean se permette d’outrepasser les ordres et de débarquer de la sorte dans son bureau. Dans l’esprit de Callahan, les hypothèses se bousculent. Les flics ? Les Ritals ? Le feu ? Un mort ? Eve ? La guerre ?

-Faut que vous descendiez, patron, tout de suite. Ils vont s’entretuer.

Sans même savoir de quoi il retourne, Callahan saute sur ses pieds et dévale l’escalier. Sean n’est pas du genre à s’affoler pour rien ; il doit vraiment y avoir des gens en train de s’entretuer, là en bas. Le patron s’attend à beaucoup de choses en arrivant dans la salle, mais certainement pas au spectacle qui l’attend. Sur le pas de la porte qui mène à la cuisine, un Liam furieux tient un type par le col de sa chemise et le plaque violemment contre le mur.

-Répète un peu ce que t’as dit, salopard !

Personne n’a jamais vu Liam aussi en colère. Le type a dû lui en faire une sacrée, pour que ça se passe comme ça. Les gars font le cercle autour de la scène, certains essaient vaguement de calmer le jeu, mais la plupart sont muets, les mâchoires serrées. Ils s’écartent pour laisser passer Callahan, et il a une vue d’ensemble du désastre : le type qui se fait à moitié assommer par Liam, c’est Rafa, qui essaie de se débattre mais ne fait pas le poids face au barman. D’ordinaire, Cohan est du genre placide, et sa carrure n’impressionne guère ; mais lorsqu’il se fiche en rogne, c’est une autre histoire. On dirait qu’il pourrait ratatiner Rafa d’une seule main, sans effort particulier.

-Lâche-le, Liam !

Le barman hésite une fraction de seconde avant d’obéir ; il est si furieux qu’il a presque envie, un instant, de tenir tête au patron. Finalement, la raison l’emporte et il envoie valser O’Riordan contre le mur, en lui gueulant :

-Dégage ! Je veux plus te voir ici, merdeux !

Callahan se tient entre les deux protagonistes, pour éviter la reprise des hostilités ; Rafa saigne un peu de la lèvre supérieure, et il brûle manifestement d’en découdre. D’autorité, le patron le chope par le cou et l’entraîne dehors. Une fois dans la rue, il arrête net le flot de récriminations qu’il devine prêt à jaillir, d’une voix sévère :

-Je ne veux pas d’explications. Je saurai bien assez tôt ce qui s’est passé, et j’ai idée que ça va pas me plaire.

Depuis le temps que Rafa est infect avec tout le monde, ça lui pendait au nez, de se faire casser la gueule. Avec un soupir, Callahan reprend :

-Rentre chez toi. Tu vas prendre huit jours de congé, ça fera des vacances à tout le monde.

-Mais patron…
-Ne discute pas, en prime. Tu crois que ça m'amuse ? Apparemment, t’as besoin de prendre un peu le large. Je ne veux plus te voir ici jusqu’à nouvel ordre. Je te ferai signe. Allez, bon vent.


Rafa hésite, espérant manifestement que le patron change d’avis, mais celui-ci reste planté là, la mine fermée, attendant d’être obéi. À regret, O’Riordan s’éloigne, encore plus furieux, si c’est possible, que lorsqu’il était entre les grosses pattes de Liam. A présent, il confond dans ses imprécations cet enfoiré de barman, et puis Sean qui est allé baver, et puis le patron, cet ingrat de Callahan, qui le dégage comme un malpropre. Arrivé chez lui, il se laisse tomber sur le canapé fatigué qui meuble son salon, et n’en bouge plus pendant un très long moment. Peu à peu, sa colère s’apaise et laisse place à une profonde déprime. On ne veut plus de lui, apparemment.

Deux jours passent sans qu’il ait la moindre envie de sortir. Il reste prostré sur son canapé, à fumer cigarette sur cigarette, et mangeant, lorsqu’il a une vague faim, des haricots en boîte sur des toasts - le garde-manger n’est pas des plus fournis, chez lui. Les assiettes sales s’empilent sur les caisses de bois qui font office de table basse, en compagnie de cendriers de plus en plus remplis. Nettoyer ? Pour quoi faire ? Pour qui ? Plus rien ne l’intéresse. Il passe des heures entières allongé sur son canapé, à fixer le plafond en faisant des ronds de fumée. Il est si abattu qu’il réagit à peine lorsque quelqu’un vient frapper à sa porte, un soir. P'têtre que c’est le patron, souffle une voix dans sa tête. Impossible. Il a dit huit jours. Ce doit être un emmerdeur quelconque. Pas envie de lever mon cul pour aller ouvrir. Mais ça insiste, de l’autre côté, ça cogne de plus belle, si bien qu’il finit par se lever avec la ferme intention de leur faire passer l’envie de faire chier. Il commence à gueuler avant même d’avoir atteint la porte :



-Mais vous avez pas quelqu’un d’autre à aller emmerder, bordel à cul ? Je vais vous… Eve ? Qu’est-ce que tu fais là ? Il s’est passé un truc ?

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMer 20 Oct - 15:34

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làOn est vendredi soir, et pour la première fois depuis de longues semaines, Eve n’est pas prostrée chez elle, tentant désespérément de combler un vide. Elle a d’ailleurs repris ses quartiers dans la maison de ses parents dans le Poplar quelques jours auparavant, remerciant son ami Christopher pour son hospitalité et son ingérence dans ses affaires. Quoiqu’elle l’admette difficilement, la jeune femme est heureuse d’avoir retrouvé Finn et cet espèce d’équilibre un peu chaotique qui caractérise leur relation. Si rien n’est parfait et que nombres de questions doivent encore être réglées, elle se sent déjà plus sereine et un peu plus heureuse. L’intéressé serait probablement soufflé de voir l’impact qu’il a sur elle, mais l’espionne se garde bien de lui dire, répugnant à faire étalage de ses états d’âme.

Ce n’est de toute façon pas des siens dont il est question aujourd’hui, mais bien de ceux de O’Riordan. La chose n’a pas manqué d’étonner Eve, le second de Callahan n’étant pas connu pour être très démonstratif. S’il grogne en permanence, il en faut en réalité beaucoup pour le faire sortir de ses gonds. Raisonnable pour deux, il laisse généralement à Finn les éclats de colère. Pas moins violent que son patron, il est probablement plus méthodique et moins expansif. Rien de plus étonnant que l’altercation qui l’a opposé à Liam cette semaine, lui valant un bannissement du Cohan et un congé forcé.

Connaissant l’apôtre, la jeune femme n’a pas eu besoin de Finn pour savoir que la mesure ne risquait pas d’être appréciée. Depuis, elle sait que Callahan n’a pas eu de nouvelles, ni cherché à en avoir, lui laissant le soin d’aller -comme promis - parler à son second. La voilà donc dans Kilburn, en train de chercher la maison de Rafael. Le quartier est animé, on rentre du boulot, s’apprête à aller boire un pot et Eve se balade sans se presser, sachant qu’elle trouvera de toute façon sans ancien camarade d’école chez lui.

Arrivée devant le 7 Victoria Mews, elle regarde perplexe les boîtes aux lettres qui indiquent deux noms de famille différents. Elle toque une première fois avant de s'apercevoir que la porte d’entrée est ouverte. Elle croise une vieille dame d’une septantaine d'années, lunette sur le nez qui vient lui ouvrir. Dans un anglais vacillant teinté de gaelique, elle finit par indiquer à Eve que M’sieur O’Riordan est à l’étage et qu’on ne l’a pas vu quitter son antre depuis quelques jours. De plus en plus perplexe, elle grimpe la volée d’escalier qui la sépare de l’appartement du second et toque à la porte.

La patience n’étant pas une vertu chez Eve, sachant que Rafa est chez lui, elle se fait plus insistante, tambourinant presque à la porte plus qu’elle ne toque. L'accueil que lui réserve le second est à la mesure de son humeur. Pas perturbée pour un sous, l’emportement de Rafa et son étonnement de la voir sur le pas de sa porte lui tire un ricanement qu’elle dissimule sagement.

- En dehors de ta mise à pied ? Non pas grand-chose, mais c’est déjà tout un événement en soi.

Aussi peu subtile que peut l’être Rafa avec elle quand il a quelque chose à lui dire, Eve met les pieds dans le plat sans la moindre délicatesse. De toute façon, l’ancien Poufsouffle n’est pas idiot et il se doute bien qu’il n’y a que deux moyens par lesquels elle a pu avoir son adresse : l’Etat ou Callahan. Si c’était le premier cas, elle serait accompagnée. Puisqu’elle est seule, il faut en déduire que c’est Finn qui lui a donné l’adresse, l’envoyant en mission de reconnaissance.

Sans laisser le temps à Rafa de réagir, elle entre dans la pièce, refermant la porte derrière eux. Avec l'œil expert de ceux qui doivent vite analyser un environnement hostile, elle note l’état de l’appartement. Il ne faut pas être agent pour très vite s'apercevoir que son ami n’y vit pas réellement ou n’a en tout cas jamais investi les lieux. Les meubles sont défraîchis et plus présents pour leur côté fonctionnel qu’esthétique. Tandis qu’elle examine les lieux, elle commente d’une voix décontractée, mais un brin moqueuse :

- J’ai ouïe dire que tu étais en forme en ce moment. On m’a raconté que tu avais réussi l’exploit d’être plus chiant que Finn et moi réunis quand on se dispute, ajoute-t-elle avec un brin d’humour. En même temps, ce n’était pas très malin, même moi je n’aurais pas osé celle-là, même avec mon passe droit.

Assez réaliste, Eve sait bien que si sa présence au Cohan commence à être vue comme une évidence, ce ne fut pas toujours le cas et il y a toujours quelques grincements de dent à l’idée qu’elle soit anglaise et nord-irlandaise, un combo peu prisé parmi les hommes de Callahan. Pourtant, nul ne s’aviserait de lever la main sur elle, mais il faut connaître ses limites. En tant que combattante, Eve comprend la réaction de Cohan, elle-même aurait probablement la même si on venait remettre en question sa participation au dernier conflit en date. Autant dire que pour être aussi inconscient, Rafa devait vraiment être loin. Prenant place sur le divan du second, elle lisse son pantalon, croise les jambes avant de demander :

- Tu ne m’offres pas à boire ?
Elle regarde autour d'elle de façon appuyée avant d'ajouter : C'est cosy chez toi, je vois que tu fais encore plus d'effort de décoration que moi.

Eve a bien conscience qu’elle n’est pas exactement la bienvenue, mais elle s’y attendait si bien qu’elle joue un peu les provocations et fait comme chez elle.

- Ca faisait un moment que je voulais passer te voir de toute façon donc ça tombe rien que tu n’ais rien à faire.
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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeJeu 21 Oct - 15:23

Ces soirées-làEve & Rafa

Rafa ne pensait pas que son moral pût dégringoler beaucoup plus bas, mais le fait est qu’en découvrant Eve sur son palier, il en prend encore un coup. Instinctivement, il se prépare à entendre une mauvaise nouvelle. Si elle est là, c’est, de toute évidence, qu’il a dû se passer quelque chose de grave. Elle n’a aucune raison, estime-t-il, de venir se perdre là, si ce n’est pour lui annoncer quelque tuile ou requérir son assistance. Il ne s’imagine pas un instant que le patron ait pu l’envoyer en éclaireuse, et son inquiétude se porte aussitôt sur lui - preuve qu’il est incapable de lui tenir rancune de quoi que ce soit, au fond. Il échafaude aussitôt un scénario catastrophe, le patron blessé, tué peut-être, ou en proie à une mutinerie sévère, ou alors… Le ton narquois d’Eve dément ces mauvaises intuitions, et il grogne en tournant les talons :

-Ah, d’accord, t’es juste venue pour te payer ma fiole. Moi qui croyais que c’était pour un truc important.

Il n’a même pas le tonus de répondre, ou de mettre Eve à la porte. Il la laisse entrer, assez indifférent, et retourne s’asseoir sur son canapé. Pour être honnête, il est un peu déçu qu’elle ne vienne rien lui annoncer, qu’elle ne vienne pas lui transmettre un ordre, qu’elle soit juste là à se foutre de lui, en somme. Même pas vexé, juste profondément déçu. C’est qu’entre deux hypothèses épouvantables, il avait tout de même réussi à espérer qu’on vienne lui annoncer la levée de cette sanction… La mine fermée, il allume une énième cigarette, en songeant, vaguement contrarié, que son stock de tabac commence à s’amenuiser et qu’il va devoir sortir. La perspective le terrorise, s’il analyse lucidement les choses. Il n’a guère envie d’être vu dans le quartier, tout seul comme un con, et de devoir subir - ou deviner, c’est pareil - les regards moqueurs de tous ces andouilles. Oui, je me suis fait lourder, et alors ? Non, je ne sais pas jusqu’à quand. Pas la peine de me regarder comme ça. Il les imagine déjà, en train de ricaner, exactement comme le fait Eve en ce moment tandis qu’elle fait le tour du propriétaire. Il ne réagit pas à ses quolibets sur son coup d’éclat au Cohan, et se contente, en réponse à la critique sur son appartement, de grommeler :

-Tu sais, si ça te plaît pas, chez moi, la porte est là.

Ils ne se sont jamais privés de s’envoyer des piques, tous les deux, et ils ne vont pas commencer maintenant. Elle ne semble pas disposée à partir, alors il n’insiste pas et s’installe un peu plus confortablement, les pieds sur l’une des caisses en bois, le cendrier posé sur ses jambes.

-Tu voulais me voir, tu dis ? Qu’est-ce qui se passe ?

Lui aussi, à ce sujet, devrait lui parler, maintenant qu’il y pense. Essayer de lui faire entendre raison à propos de cette histoire de gamin. Pas envie pour le moment. Cela supposerait de parler du patron, et quelque chose, en Rafa, s’y refuse. Démerdez-vous tous sans moi, après tout. Il écrase sa cigarette avec hargne, se lève et demande :

-Bon, paraît qu’il faut faire les honneurs de la maison. Qu’est-ce que tu veux boire ? Du thé ou un verre d’eau ? Ouais, je sais, c’est pas cosy, comme tu dis, mais j’ai rien d’autre.

On pourrait trouver étrange qu’il n’ait pas la moindre bière ou bouteille de whiskey chez lui, mais il n’a, en réalité, jamais eu besoin de grand-chose ; il ne vit quasiment pas dans cet appartement, qu’il n’occupe que pour dormir, pour y prendre un petit déjeuner à l’occasion, et les placards vides ne sont d’ordinaire pas un problème. Bien sûr, ces derniers jours, il s’est bien dit qu’il serait judicieux de les regarnir un peu, mais cette pensée ne lui a pas donné le courage d’aller affronter le quartier. Sans attendre la réponse d’Eve - qui, de toute façon, va encore se gausser - il passe à la cuisine pour mettre de l’eau à chauffer. Tandis qu’il fouille dans un placard pour trouver deux tasses présentables, un léger bruit derrière lui l’alerte : c’est Eve, pas partante pour le laisser s’isoler, qui est venue se poster dans l’encadrement de la porte et le regarde s’affairer, un sourire aux lèvres.

-Moi aussi, j’voulais te parler, tiens, lance Rafa en mettant des sachets de thé dans les tasses. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de mioche ? Tu crois vraiment qu’on a besoin de déclencher l’apocalypse plus vite que prévu ?


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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeVen 22 Oct - 13:03

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-là- Ne te dénigre pas comme ça Rafa. Me payer ta tête, je trouverai toujours ça important. Je le fais même bénévolement, c’est dire ! Non, non, ne me remercie pas. Vraiment.

Eve provoque intentionnellement. Elle connaît bien Rafa, son fonctionnement étant proche du sien, il n’est normalement pas difficile de titiller l’animal si on sait comment s’y prendre. Pourtant rien, pas une réaction. A peine fait-il l’effort de grogner, mais on sent bien que le cœur n’y pas. Loin de l’empêcher d’entrer chez lui, il renonce, ne proteste même pas, si bien que Eve n’a qu’à pousser la porte pour prendre ses quartiers. Somme toute rien de bien extraordinaire, mais une attitude étrange quand on connaît le second de Callahan.

En lisant les lettres de Finn, Eve n’a pas pu s’empêcher de se dire qu’il exagérait un peu. La situation était-elle vraiment SI ingérable que ça ? Quand on y pense, O’Riordan est l’exemple même du type raisonnable. En particulier si on le compare à ses subordonnés. Râleur, mais juste, on l’a toujours vu modérer les élans les plus extrêmes de son patron plutôt que l’inverse. L’idée qu’il puisse perdre les pédales à ce point semble peu probable à la jeune femme, mais il faut bien se rendre à l’évidence, il n’a pas l’air d’être lui-même.

Ca ne change pas grand chose pour la jeune femme. Il en faut plus que ça pour la rebuter. Sans se soucier de déranger, elle fait le tour du propriétaire et les commentaires ne sont pas flatteurs. Il faut dire que même son studio délabré sur l’Allée des Embrumes a plus de personnalité. Ici, la poussière et l’absence de rangement donne plutôt l’impression d’en endroit abandonné depuis longtemps que l’on a investi en urgence.

- Ne le prend pas comme ça, je me disais juste qu’il faudrait peut-être une touche féminine ici, mais bon, il faut pas compter sur moi pour ça.

Voyant qu’il renonce à la faire partir malgré ses piques, la journaliste en déduit qu’elle ne dérange pas tant que ça. Ce n’est pas ça qui l’aurait empêché de dormir, mais nul doute que si elle n’avait vraiment pas été la bienvenue, il l’aurait mise dehors sans forme de procès. Se joignant à lui, elle pioche une cigarette dans le paquet qu’il a laissé traîné sur la table et commente :

- Tu permets, je me sers.

Ne trouvant pas d’allumette à proximité, elle saisit sa baguette dont elle se sert pour allumer le bout de la cigarette avant de la ranger. Comme elle, l’irlandais n’est pas un grand amateur de magie, mais Eve est pragmatique, on ne fait pas ce qu’elle fait sans être armée en permanence et que ça lui plaise ou non, la magie reste efficace dans certaines situations. Ne sachant pas où s’asseoir, elle s’accoude à la cheminée, contemplant les volutes de fumée, cherchant comment aborder le sujet. Parler à Rafael, elle veut bien, le tout est de savoir comment. La jeune femme n’est, pas plus que l’intéressé lui-même, adepte des grandes discussions personnelles si bien qu’elle ne sait pas par quel bout le prendre.

- Rien d’urgent, mais comme on m’a dit qu’on t’avait mis au repos forcé, j’ai pensé que c’était l’occasion de venir te sauver de ton ennui. Apparemment, je n’avais pas tort.

Changeant de sujet, elle demande :

- C’est qui la vieille en bas ? T'as une locataire ?

L’idée ne vient même pas à Eve que ça puisse être l’inverse. On ne devient malfrat pour le plaisir de gagner le minimum syndical si bien qu’elle se doute que la paie du second doit être substantielle, assez pour se permettre de vivre ailleurs en tout cas et s’épargner de la compagnie s’il en avait envie.

- Un thé, ça ira.

Elle s’étonne presque de la proposition, elle sait que le second est plutôt du genre à préférer une Guinness qu’un thé, mais si son garde-manger est aussi peu garni que le reste de l’appartement, il n’a probablement rien d’autre à proposer. Il la laisse dans le salon, probablement heureux de profiter d’un répit puisqu’elle ne cesse de le houspiller depuis qu’elle est arrivée. Ne l’entendant pas de cette oreille, elle finit par le suivre pour y découvrir une pièce à l’aspect encore plus triste que ce qui lui sert de salon. Sagement, elle ne pousse pas jusqu’à commenter l’aspect de la pièce, Rafa ayant déjà bien compris où elle voulait en venir. A la place, elle se calle dans l’encadrement de la porte, observant le jeune homme faire le service.

- Je suppose que je peux marquer ce jour d’une croix blanche dans mon calendrier, j’ai l’impression que tu ne risques pas de me faire le service très souvent.

Cependant, son sourire disparaît rapidement quand elle entend ce dont Rafa voulait lui parler. Elle saisit la tasse de thé qu’on lui tend et se pose sur une chaise de la cuisine.

- Je vois que Finn a une vision relativement différente de la mienne de ce qui devrait être privé ou non. Je te demanderai bien en quoi ça te regarde, mais je suppose que ça serait méchant vu que, que tu le veuilles ou non, tu es toujours partie prenante dans nos histoires.

Pourtant, l’idée même de devoir se justifier devant Rafa lui hérisse le poil. Dans un coin de sa tête, elle note qu’elle va avoir une longue discussion avec Finn à ce sujet. Elle sait que leur vie privée n’a pas grand chose de privé quand on gère une bande comme la sienne, au courant des moindres faits et gestes du patron, mais il y a des choses qu’elle ne souhaite pas partager, et ça en fait partie.

- Puisqu’on est sur les questions personnelles justement. Il paraît que ton caractère de chien ne s’est pas amélioré et que c’est parce que tu t’es fait largué. On fait un échange ? Tu m’en parles et moi j’essaie de faire comme si ta question n’était pas déplacée et je tente de t’expliquer ?

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeLun 25 Oct - 19:55

Ces soirées-làEve & Rafa

Finn n’avait peut-être pas tort de craindre que l’entrevue entre Rafa et Eve tourne au vinaigre, en réalité. Depuis que la future-ex-à nouveau-patronne a franchi la porte de l’appartement, il y a, comme ne le dirait aucun sorcier, de l’électricité dans l’air. C’est le fonctionnement habituel de ces deux mauvaises têtes : s’asticoter, éprouver la patience de l’autre, en s’arrêtant, en général, juste avant le clash - ou juste après, parce que ce n’est pas une science exacte. D’ordinaire, Rafa a largement la capacité de répondre à Eve, voire de lancer lui-même les offensives ; mais cette fois, il n’a même pas envie d’essayer. Les piques qu’elle lui lance ne trouvent aucun écho, ou presque. Il ne réplique rien lorsqu’elle ricane que se moquer de lui est une mission de la plus haute importance, et, à la suggestion d’une touche féminine, il se contente de pousser un soupir consterné.

-Du sucre dans ton thé ? Me demande pas de lait, j’en ai plus, fait-il en posant devant son ancienne camarade une tasse fumante.

Il se laisse tomber, plus qu’il ne s’assoit, sur la chaise à côté d’Eve. Maintenant qu’il a ce thé devant lui, il se rend compte qu’il n’a pas du tout envie de le boire. Trois jours à boire du thé, ça commence à faire longuet, s’il faut être honnête. Mais il ne cèdera pas. Il est ici par la volonté du peuple, et il n’en sortira que par la force des baïonnettes, ou presque. Aller faire des courses ? Et quoi encore ? Tout au plus demandera-t-il à sa vieille voisine de transmettre une commande à l’épicier, qui viendra discrètement la lui livrer. D’ailleurs, en parlant de la voisine, Eve l’interroge sur la présence de la vieille dame ; comme il s’agit d’un sujet qui n’est pas désagréable à évoquer, Rafa fait l'effort de répondre :

-Mrs O’Hara ? C’est ma locataire, ouais. Quand son mari est mort, elle a failli se retrouver à la rue. Alors comme j’ai pas besoin de cette grande maison pour moi tout seul…

Si Rafa a appris quelque chose de Finn, et de son oncle Tony, c’est qu’il faut toujours se rappeler d’où on vient, et tendre la main à ceux qui en ont besoin. Mrs O’Hara, c’est sa bonne action personnelle. Il la loge moyennant un loyer symbolique, pour ne pas avoir l’air de lui faire la charité, et en échange, elle le gave de petits biscuits de sa confection et lui fait pratiquer son gaélique, qu’elle trouve par trop laborieux.

Rafa se décide à boire, sans entrain, une gorgée de thé, et manque de s’étouffer avec puisque c’est le moment que choisit Eve pour lui parler de Robin. Avec un regard froid, il corrige :

-Je me suis pas fait larguer, d’abord. Et j’ai pas vraiment l’intention de t’en parler. C’est vraiment pas tes oignons, si ? Alors que votre moutard, même si vous vous mettez qu’à deux pour le faire, y aura quand même une bonne dose d’emmerdements pour ma tronche. Tu devrais savoir que je suis préposé aux usines à gaz, dans cette charmante petite entreprise. C’est uniquement à ce titre que ça m’intéresse, sinon vous faites bien ce que vous voulez…

Il voudrait bien pouvoir dire qu’il s’en fout, mais ce serait mentir. Il est aux premières loges pour récolter les tempêtes semées par Callahan, et celle-ci s’annonce particulièrement dévastatrice.

-Alors, tu vois ça comment ? Tu quittes ton boulot ? Parce que ça risque quand même de coincer un chouïa avec ta hiérarchie, non ? Et ensuite ? Vous allez réussir à arrêter de vous battre assez longtemps pour élever un môme ? C’est pas Shane, un gamin, tu sais.

Évidemment, il exaspère Eve avec ses remarques perfides, et c’est même fait exprès. Il éprouve une espèce de joie sauvage à la voir s’agacer, comme une sorte de revanche pour ses réflexions depuis son arrivée. Ils n’ont pas pour habitude de se ménager, et on ne va pas commencer aujourd’hui, non ?

Sentant que la conversation va tourner à l’aigre, Eve décrète qu’elle n’a aucune envie de rester dans cet appartement lugubre à boire du thé tiède. Rafa lui suggère d’aller faire la tournée des bars, mais elle ne bouge pas ; hors de question, lui lance-t-elle, qu’elle y aille seule.

-Tu perds ton temps, ma vieille, j’ai aucune envie de bouger et je ne bougerai pas, assure-t-il en s’étirant.

C’est sous-estimer la capacité de nuisance de cette femme. Après de longues, de très longues négociations, un O’Riordan grommelant consent à passer une chemise propre et à sortir de son appartement.


-Tu m’emmerdes, Eve, mais vraiment, lui confie-t-il tandis qu’ils descendent l’escalier. J’ai aucune envie de voir des gens, moi.

Comment lui expliquer cette peur idiote de croiser des gars du clan alors qu’il est, comme elle l’a si bien dit, mis à pied ? Il préfère ne rien dire et laisser Eve croire que c’est uniquement son habituelle mauvaise humeur qui s’exprime. Peut-être perçoit-elle son trouble lorsqu’il lui prend le bras, dans la rue, pour lui faire faire un détour :

-Viens par là, c’est plus calme.

Par plus calme, il entend surtout que le trajet lui évite de passer devant le Cohan pour gagner le Red Lion où ils ont décidé d’aller boire autre chose que du thé. Eve ne semble pas s’y tromper ; elle regarde son compère avec une expression qui ressemble à de l’amusement, et le naturel revenant au galop, il grogne :

-Quoi ? Y a un souci ?

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeLun 25 Oct - 23:19

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làEn bonne anglaise, Eve n’est pas du genre à dédaigner une tasse de thé. Son père, malgré son diplôme de médecine, n’hésitait pas à dire qu’il y avait peu de maux qui résistent à une bonne tasse et un scone bien moelleux. Sans aller jusqu’à prêter à la boisson favorite de son pays d’accueil les mêmes vertus, sa mère n’hésitait pas à lui mettre d’autorité une tasse entre les mains lors de ses gros chagrins. Néanmoins, ni son père, qui a connu la grande guerre, ni sa mère, qui dû fuir son pays avec l’arrivée des Bolcheviks, n'imaginaient tout ce que leur fille allait devoir traverser au cours de sa vie. Vient un moment où le thé n’est plus suffisant. Or quand on mène la vie qu’ils mènent, il faut quelque chose de plus fort pour tenir le coup. Finalement, pour Eve, le thé, ça ne réconforte que les gens ne perdent jamais rien.

Chacun devant sa tasse, le silence habille la pièce puisque le maître de maison ne veut pas vraiment se donner la peine de faire la conversation. La jeune femme peut difficilement lui en vouloir. Il y a quelques mois, sa réaction lui aurait semblé stupide, elle aurait contemplé le second de Callahan avec consternation, se demandant comment est-ce qu’on pouvait se mettre dans un état pareil pour une fille, pour des gens en général. Depuis, elle a renoué avec le genre humain, un peu à contrecœur, mais sans pouvoir s’en empêcher, regagnant par là une humanité qui semblait un peu perdue. De la relation de Rafael, elle ne sait pas grand-chose, mais Eve reconnaît quelqu’un qui a perdu quelque chose quand elle le voit, c’est un sentiment qui lui est familier et avec lequel elle peut compatir.

Evidemment, du point de vue de l’irlandais, elle fait probablement tout sauf compatir. Il faut bien admettre que de l’extérieur, elle a plutôt l’air d’essayer de le mettre en colère le plus rapidement possible. Eve n’a jamais eu l’art, ni la manière, mais à sa façon, elle voudrait faire sortir Rafa de sa torpeur et le moyen le plus rapide pour ça, c’est de l’exaspérer, quelque chose qu’elle réussit généralement avec brio, laissant aux autres le soin de la compassion mielleuse.

Sans grand enthousiasme, elle trempe ses lèvres dans sa tasse et fait la grimace. Tant qu’à boire du thé autant en boire du bon et l’immondice en sachet que le second vient de lui servir ne peut décemment pas être appelé du thé. Elle repose la tasse sur la table sans un commentaire et se contente de lever les yeux au ciel en apprenant qu’il a une locataire. C’est bien joli de jouer les bons samaritains, mais vient un moment où le second doit tout de même avoir l’air crédible. Or, si on se fie à son chez lui, on croirait voir un petit nouveau qui vient de débuter en bas de l’échelle.

De toute façon, c’est un autre combat. Un qu’elle n’a pas mener. Ils entrent enfin dans le vif du sujet et vu le tour que prend la conversation, Eve se dit qu’il n’y aura pas besoin de beaucoup pour faire sortir l’irlandais hors de ses gonds. Diplomate - pour une fois - elle tente de ne pas se vexer devant tant de virulence, se rappelant qu’elle-même lorsqu’elle n’était pas elle-même n’était pas plus aimable. L’exercice est périlleux, en particulier parce que Rafa sait où frapper et parce qu’il semble y prendre un certain plaisir.

- Parce qu' en plus c’est toi qui est parti ? Mon dieu, je n’ose pas imaginer ta tête si c’est toi qu’on avait largué. Pourquoi tu tires une tronche de trois toises de long alors ? Et puis, pas mes oignons, pas mes oignons, t’en as des bonnes toi ! Je crois que si en fait, à partir du moment où c’est ton patron et meilleur ami qui ne sait plus comment te parler et que tu finis par mettre tout le monde en danger parce que tu n’es pas loin de provoquer une mutinerie, je crois que ce sont mes oignons. Je ne l’ai pas recousu à moitié en train de crever sur la table de ma salle à manger pour le voir crever parce que tu n’arrives pas à sortir ta tête de ton cul et te rendre compte que tu finis par retourner les gens contre toi.

Sans élever la voix, elle se contente d’énoncer très simplement les faits. Cependant, Rafa la connaît bien et il doit se douter qu’il a réussi, à son tour, à l’exaspérer un peu. C’est le jeu, il faut le reconnaître, mais ce n’est pas agréable pour autant. Secouer Rafa oui, mais sans devenir un dommage collatéral pour autant. Décidant sagement qu’il vaut mieux ne pas répondre aux questions de son ami puisqu’il ne daigne pas répondre aux siennes, elle finit par dire :

- Bon, de toute évidence, tu as de l’énergie à revendre et ce thé est répugnant. Viens, on va boire quelque chose digne de ce nom.

Evidemment, l’ancien Poufsouffle y voit une porte de sortie, s’imaginant que la jeune femme risque de le laisser en paix. C’est mal connaître Eve qui peut être aussi obstinée qu’une Gryffondor si l’envie lui prend. Or, aujourd’hui, elle est bien décidée à ne pas laisser le jeune tranquille. Il lui oppose plusieurs refus qu’elle prend avec beaucoup de décontraction, bien décidée à ne pas s'énerver à son tour, peu importe le ton qu’il prend. D’un geste calme, elle allume la dernière cigarette du paquet qui traîne sur la table avant de décréter :

- Voilà comment je vois les choses Rafa. Ca, c’est ta dernière cigarette et moi, je ne bouge pas d’ici tant que tu n’as pas accepté de sortir de ce truc déprimant que tu appelles un appart pour venir boire un verre avec moi. Vu que tu as l’air de mourir d’envie de te débarrasser de moi, je te suggère de bien réfléchir à la meilleure option. Soit tu bois un verre avec moi et promis, après un verre, si tu veux, je te laisse tranquille ou alors je reste ici. Je peux dormir s’il faut, ne t’en fais pas pour moi, j’ai dormi sur bien pire qu’un canapé éliminé dans ma vie, ce n’est pas ça qui m’arrêtera.

Comprenant probablement qu’elle est sérieuse, l’irlandais finit par céder, non sans râler. Alors qu’ils descendent les escaliers, la jeune femme tentant de masquer son sourire satisfait, elle se laisse aller à une pique amicale :

- Je passe ma vie à t’emmerder et ça ne t’empêcher pas de m’aimer alors tu ne m’en voudras pas si ça m’en froisse une sans toucher l’autre ? Et puis, je ne te demande pas de voir des gens. De toute façon, ce n’est pas comme si tu avais envie de les voir en temps normal donc pour ce que ça change. Je te demande de changer d’air, parce que déprimé, je comprends, mais pas besoin de tout mettre en œuvre pour avoir envie de t’ouvrir les veines dans la foulée.

En réalité, Eve comprend mieux qu’elle ne le laisse paraître les réticences du second. S’il est imbuvable depuis sa rupture, il a aussi l’ego froissé. Jamais le patron ne s’est détourné de lui et pour la première fois, il a dû prendre le parti d’un autre. Si Rafa était dans son état normal, il comprendrait la position de Finn et pourrait admettre que Callahan ne pouvait pas être de son côté cette fois-ci. Les choses sont encore trop fraîches pour ça. A la place, le fier O’Riordan rase donc les murs, ne voulant pas croiser des gens qu’il connaît. La journaliste comprend sa gêne, mais c’est justement en se cachant qu’il attire l’attention sur lui.

- Moi ? Non, aucun. Je me disais juste que tu te montes le bourrichon tout seul. Marche la tête haute, t’es pas le premier type à te faire réprimander. Ce n'est pas la fin du monde.

Sur ses bonnes paroles, ils pénètrent au Red Lion, un bar qui est certes sous la protection du clan Callahan, mais dans lequel ils n’ont pas leurs habitudes. Ne reconnaissant ni l’un, ni l’autre, ni le patron, ni les habitués ne leur jettent plus d’un regard lorsqu’ils s’installent. C’est vendredi soir et le bar est rempli d’inconnus qui viennent pinter leur salaire de la semaine.

- Deux Guinness, demande Eve avec autorité.

Une fois servis, elle fait tinter son verre contre celui de Rafa.

- Aux emmerdeuses je suppose ?

Elle boit une gorgée et repose sa chope sur la table, un sourire aux lèvres :

- Allons, ne tire pas cette tête-là, tu ne vas quand même pas me dire que tu regrettes ton thé ? Tiens, je me sens généreuse, prend en une, déclare-t-elle en sortant son propre paquet de cigarette. Une fois allumée, elle tente de nouveau une incursion en territoire ennemi. Et donc, ma proposition tiens toujours tu sais ? Je parle si tu parles. Et vu que de toute évidence tu as énormément de choses à dire sur mes envies d’enfants, je suis prête à ajouter que j’écouterai au moins sans me fâcher. Ca me semble honnête, tu ne pourras pas dire que je ne fais pas d’efforts.

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeJeu 28 Oct - 10:50

Ces soirées-làEve & Rafa

-C’est pas la question d’être le premier, répond simplement Rafa, lorsqu’Eve lui conseille de marcher la tête haute.

Que d’autres se soient fait souffler dans les bronches avant lui, quelle importance ? Ce qu’il voit, lui, c’est que jamais le patron n’avait estimé que lui, son insubmersible second, méritât un savon et une sanction. S’il essaie de regarder la situation avec un minimum de bonne foi, O’Riordan doit bien avouer que Callahan n’a peut-être pas eu tout à fait tort ; pour mettre Liam en rogne, il faut vraiment le vouloir. Mais la bonne foi ne fait pas le poids face à la rage, à l’humiliation et à la certitude d’être traité injustement. Il est plus facile d’interpréter les quelques réprimandes qui ont émaillé ses dernières conversations avec le patron comme une preuve d’acharnement, que comme des mises en garde face à la dérive de son comportement. Apparemment, on ne peut plus rien dire, maintenant. Si on le lui demande, Rafa jurera que lui n’a pas changé d’un iota. Il est parfaitement inconscient d’être devenu infect, sec, et même volontiers blessant. Le glissement s’est fait sans qu’il s’en rende compte, et il ne comprend pas les remarques de Callahan. Ou est-ce qu’il devient chochotte comme tous les autres, celui-là aussi ?

Non, parce que dans le genre mal embouché, Eve se pose là aussi, et Finn a dû en entendre des vertes et des pas mûres de sa part. Est-ce que je chouine, moi, quand elle me dit que ça lui en touche une sans faire bouger l’autre ? Mais non, c’est Eve, alors on pardonne tout, hein patron ? Rafa pousse un long soupir pour ponctuer ces ruminations, comme s’il avait réellement Callahan face à lui, en train de gagatiser sur la rousse.

Au Red Lion, personne ne fait le lien entre le Rafa O’Riordan tiré à quatre épingles qui passe pour les encaissements, fringué en croque-mort, et ce type en bras de chemise. Personne ne fait vraiment attention à ce couple qui s’installe à une table à côté de la fenêtre, après avoir pris livraison des deux Guinness commandées. Une chance, selon O'Riordan qui veut surtout passer inaperçu.


-Un verre, hein ? rappelle Rafa en levant sa pinte pour trinquer. Et puis bye-bye. Marché conclu ?

Drôle de toast, mais il ne fait même pas l’effort de reprendre le “aux emmerdeuses” proposé par Eve, pourtant parfaitement adapté à la situation. Il prend une gorgée de bière, accepte la cigarette offerte, et ricane sans ménagement :

-Ca te semble honnête ? Ben moi, tu sais, l’honnêteté des Anglais, je m’en méfie.

C’est incroyable, songe-t-il, comme elle peut être pénible à toujours remettre le sujet sur le tapis. Il ne se rend pas compte que c’est peut-être la bonne tactique, et que la colère, ou la lassitude, va le pousser à parler ; d’une voix tendue, il souffle :

-Ecoute, j’ai rien à te dire sur elle, c’est clair ? Y a rien à en dire, c’est comme ça. Faut juste admettre que ceux de l’autre côté, ils sont pas comme nous. On y peut rien, ni eux ni nous. J’aurais dû le savoir, ça m’aurait évité de m’attacher. Fin de l’histoire, t’es contente ?

Bien décidé à ne pas la laisser diriger la conversation, il poursuit, sans même prendre le temps d’avaler une gorgée de bière :

-Par contre, sur tes idées, là, y a beaucoup à dire. T’es censée être une fille intelligente, Eve. Comment tu peux ne pas voir que c’est la connerie ultime, ce bébé ? Tu vois vraiment Callahan en père de famille, emmener son gosse au square entre deux bastons ? Et toi, avec ton boulot, quelle mère tu pourrais faire ? Et ce môme, quelle vie il aurait, hein ? Les gamins, ça pousse pas tout seul, ajoute-t-il avec une amertume nouvelle.

Jamais, s’il peut l’éviter, Rafa ne parle de son enfance. Il s’est confié à Callahan, jadis, mais il ne voit pas pourquoi celui-ci aurait raconté tout ça à quiconque ; ça n’a pas d’intérêt, tout bonnement. Eve ne doit rien savoir de son père parti peu après sa naissance, de son beau-père violent, de sa mère bigote, et des rues de Dublin qui l’ont plus vu grandir que l’école de son quartier. En y repensant, c’était tout de même sacrément bancal, tout ça. Ne manquait que Poudlard, la cerise sur le gâteau, pour finir de fabriquer un type sans repères. En tout cas, de cette enfance chaotique, il conserve la certitude qu’un gosse, ça demande de l’attention, de la stabilité, des choses qu’un mafieux et une espionne, même bien intentionnés, ne pourront certainement pas lui offrir.


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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeLun 1 Nov - 21:59

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làQu’importe les récriminations de Rafa, Eve a obtenu gain de cause et c’est bien tout ce qui compte, songe-t-elle alors qu’ils descendent les escaliers menant à l’extérieur de la maison de l’irlandais. Il a fallu de longues négociations pour que la bête consente à sortir de sa tanière et corriger son accoutrement que, Eve en est sûr, il n’a pas changé depuis qu’il a été mis à pied. Alors qu’il marche dans la rue, la première un sourire sur le visage, le second rasant les murs, elle ne peut pas s’empêcher de songer qu’il n’a pas fière allure, comme si soudainement toute son assurance l’avait quitté. Il suffirait pourtant qu’il comprenne que son exil n’a rien de définitif et que ça ne veut pas dire qu’il a perdu la confiance de Finn pour autant. Sa présence est une preuve comme une autre que le patron se soucie de son ami, bien plus qu’il ne le ferait si Rafael n’était que son second. Callahan n’y mettrait pas autant les formes. Autant parler à un mur, il ne faut pas longtemps pour qu’elle s’en rende compte et c’est un terrain sur lequel il ne sert à rien de s’attarder. S’il y a bien quelque chose que la jeune femme a appris de ses années d’espionnage, c’est que pour gagner la guerre, il faut pouvoir perdre certains combats, en particulier quand ils ne valent pas la peine d’être mener. Rafa finira bien par entendre raison, elle n’en doute pas.

Une fois dans le bar, les bières commandées et réceptionnées, il ne faut pas longtemps pour qu’elle commence à titiller le second dans l’espoir de le faire parler. Rien de vraiment difficile là dedans, son ami n’a pas fait un mystère de son envie de lui expliquer pourquoi ses plans de maternité sont une mauvaise idée, or sii la jeune femme a bien l’intention de ne pas se laisser influencer par qui que ce soit, fut-il Rafa, elle n’hésite pas à s’en servir comme élement de chantage.

Ignorant la pique sur l'honnêteté des anglais qui ne manquerait pas, en temps normal, de déboucher sur une dispute portant sur les méfaits de l’IRA, ou la soi-disant neutralité de l’Irlande pendant la WWII, Eve retient un sourire quand elle voit qu’il cède enfin. Quoiqu’il ne s’en rende pas compte, il a probablement besoin de parler et de ventiler sa colère. Difficile à admettre pour des gens comme eux. O’Riordan est, comme elle, un taiseux. Parler leurs états d’âme leur semble superflus, même quand ils en ont désespérément besoin. Ironiquement, Eve qui est incapable de parler des siens n’hésite pas à forcer le second à se confier. La forme n’y est pas, mais le propos et la rage contenue dans le peu qu’il lui dit parle pour lui.

- Contente ? Hmm, non, je ne sais pas. Je trouve qu’il y a beaucoup à dire justement. C’est réducteur ce que tu dis. Même moi je le vois. Je ne cherche pas à la défendre, tu sais que je n’ai pas plus d’amour que toi pour le monde sorcier, mais ce n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre. Il doit y avoir plus qu’une différence d'origine. T’es tombé sur une sang pur avec une famille de cinglé dans le genre Black ? Ça m'étonnerait de toi.

Elle boit une gorgée et continue :

- Tu sais que j’ai été entraînée à repérer les gens qui mentent ? Et toi, tu mens. A toi ou à moi, je ne sais pas, mais quoiqu’il en soit, tu n’es pas honnête. Alors non, je ne suis pas satisfaite.

D’autant moins si elle doit supporter des reproches. Eve plisse les yeux, mécontente de ce qu’elle entend, mais une parole est une parole si bien qu’elle se contente d’affoner sa bière. Discrètement, elle fait signe d’une main au serveur pour qu’il rapporte la même chose tandis que l’autre, elle allume une cigarette.

- Tu crois que je ne sais pas tout ça ? Je serais curieuse de voir comment Finn t’a raconté ça. Je sais bien qu’en l’état ce n’est pas possible. J’ai une mission à accomplir et je ne peux pas me permettre qu’il y ait des dommages collatéraux. J’ai perdu mes parents quand j’avais dix-sept ans, tu penses vraiment que je souhaiterais ça à mon enfant si j’en avais un ? Non. Je n’ai jamais dis que ça devait se faire maintenant, mais c’est juste que j’y ai beaucoup pensé et il n’y a pas de solution miracle pour ne pas tomber enceinte et si ça devait arriver, moi, je ne me vois pas repasser par ça.

Les bières arrivent et d’autorité, Eve boit une gorgée de la sienne tandis qu’elle pousse la seconde vers le second. Son regard se perd dans le vague devenant plus dur. D’une voix un peu fraîche, elle continue :

- Vous compatissez peut-être, éprouver de la peine, oui, sûrement, je ne le nie pas. Mais le reste, vous ne pouvez pas comprendre. Ni toi, ni Finn, ne pouvez comprendre combien ça fait mal.

Parce qu'ici, c’est bien biologiquement que tout les sépare. Désignant la bière que Rafa semble regarder bizarrement, elle ajoute :

- Ben quoi, tu la bois ta bière où tu me regardes comme si j’avais six doigts ?

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMer 3 Nov - 22:59

Ces soirées-làEve & Rafa

Le premier qui moufte, songe Rafa, bravache, en jetant un regard circulaire à la salle du Red Lion, je l’encadre, et j’en profite pour me tirer chez moi. Mais les andouilles rassemblées là ne sont même pas décidées à lui donner le prétexte qui lui manque pour se barrer. Personne ne remarque sa présence, pas même les gars du clan qui boivent un verre au bar. Il en reconnaît quelques-uns, qui, en revanche, ne semblent même pas le voir. Ils ne doivent pas s’attendre à le trouver là, et il ne ressemble pas au Rafa que tout un chacun connaît à Kilburn. Même pas de veste, et pas de cravate non plus - et, il s’en rend compte un peu tard, pas de Beretta à la ceinture. Il a retiré l’arme en rentrant chez lui après avoir été congédié par Callahan, l’a posée, rageusement, sur le manteau de la cheminée, et l’a oubliée. Faut-il que ça aille mal pour qu’il se balade sans flingue, à poil, comme lui avait dit le patron en lui offrant le revolver. Encore un souvenir, ce putain de Beretta. Tout, même les choses les plus anodines en apparence, tout ramène Rafa à sa condition de second de Callahan. Il revoit, comme si c’était hier, la cuisine de la villa de Los Angeles, les lasagnes de Santina, et ce flingue dans son étui de cuir, posé devant lui par le patron. Plus de six ans, déjà. Plus de six ans et jamais un accroc, jusqu’à cette altercation avec Liam qui a débouché sur sa mise à pied.

Si on lui demandait d’analyser ses sentiments, Rafa en serait probablement incapable. Le type raisonnable qu’il a toujours été sait que la sanction est méritée, qu’il n’est pas exclu définitivement du clan, et qu’il est plus vexé qu’autre chose. Mais le gamin révolté hurle à l’injustice, se voit déjà seul, abandonné de tous, et même de celui en qui il a placé toute sa confiance. Parce que c’est la plus grande hantise de Rafa, d’être abandonné. Florence lui a dit un jour que c’était même pour ça qu’il préférait toujours se tirer le premier - de chez sa mère, d’avec Robin. Il a secoué la tête, la mine consternée, mais les mots de la rousse lui reviennent parfois. Ce soir, par exemple. Tout se bouscule dans sa tête, sa mère, Callahan, Robin, le bébé, Eve, Liam. Alors il essaie de se forcer à ne plus penser, et avale d’une traite la moitié de sa bière, sans succès. Ils sont toujours là, tous. Surtout Eve, qui se tient pile en face de lui et lui raconte des trucs singulièrement déplaisants. Un poil agressif, Rafa réplique :


-Me fais pas dire ce que j’ai pas dit, tu veux ? J’ai jamais dit que c’était tout noir là-bas et tout blanc ici. Je dis juste qu’on vit pas dans le même monde. Le leur est peut-être mieux, j’en sais rien, je sais juste que c’est pas le mien. J’aurais dû savoir que c’était pas possible, j’aurais dû faire gaffe, c’est ma faute. Elle pouvait pas savoir, Robin. J’aurais pu lui épargner ça.

Il aurait suffi de ne jamais accepter de la revoir, et de ne pas se prendre pour un joli cœur. Si c’était à refaire… Mais on n’a jamais de seconde chance. Il a joué, et ils ont perdu tous les deux, alors qu’il aurait été si facile de ne pas s’imposer cette souffrance. L’eau et l’huile ne se mélangent jamais, quels que soient les efforts qu’on déploie pour les y forcer. Les sorciers et les moldus, songe le jeune homme, toujours pessimiste, c’est pareil. Ça finit toujours par foirer. On ne peut même pas dire que ce soit la faute de l’un ou de l’autre ; c’est comme ça, point. Toujours de mauvais poil, il ajoute avec un haussement d’épaules :

-Libre à toi de croire que je mens, hein. Ou que je m’aveugle. Mais je suis lucide, assez pour savoir que ça pouvait pas marcher. Je regrette juste de pas m’en être rendu compte avant.

Fin de l’histoire. Et on en revient aux choses sérieuses, comme cette histoire de mioche. Ça, c’est un danger grave, imminent et, Rafa ose encore l’espérer, évitable. En en parlant avec Eve, d’ailleurs, le mal semble moins avancé que ce qu’avait compris Callahan ; il n’est plus question de faire un enfant, là maintenant tout de suite, mais d’envisager l’éventualité d’une grossesse. Apparemment, Eve n’est pas une forcenée de la maternité ; elle affirme simplement que si un petit Callahan venait à pointer le bout de son nez, elle refuserait de passer sur le billard - ce que Rafa peut comprendre, même de son point de vue d’homme. Ça fait une sacrée nuance, tout de même. Il termine sa bière en silence, songeur, et c’est l’arrivée d’une nouvelle pinte devant lui qui le tire de ses réflexions :

-Putain, t’as vraiment aucune parole, ma vieille. On avait dit un verre et bonsoir m’sieurs-dames. Je te croyais pas du genre à tendre des embuscades.

S’agit-il de vrais reproches ? En réalité, la pression est retombée, maintenant qu’ils sont tranquilles dans leur coin et que personne n’a reconnu le second en pénitence. C’était surtout cela qu’il craignait, et là, de dos à la salle, il est peinard. Il ne va pas pour autant faire grâce d’une vacherie à Eve, mais il surjoue un peu son indignation. Après une hésitation, il se saisit de la seconde pinte, et boit une nouvelle gorgée qui lui laisse une moustache de mousse blanche.

-Alors si je comprends bien, faut que je lui explique comment on fait pour pas avoir de gamins ? Bordel, je croyais que tout le monde savait ça, moi… c’est comme au rugby, quoi, suffit de pas transformer l’essai. En tout cas, lui, il panique sévère, tu sais ? Il s’imagine que tu veux une réponse pour demain, et le moutard pour après-demain. Tu devrais en reparler avec lui, qu’il arrête de se monter le bourrichon. Parce que là, il gamberge, il gamberge, et ça le rend pas spécialement aimable.

Pour Rafa, c’est entendu ; il suffit d’être prudents, de savoir lire un calendrier, ce genre de chose, et il n’y aura pas de bébé Callahan. L’idée qu’Eve puisse vraiment le désirer - pas tout de suite, mais aussi fermement qu’il est possible de vouloir un enfant - ne l’effleure même pas, et c’est d’un peu meilleure humeur qu’il fait un sort à une bonne moitié de sa pinte de bière.


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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeDim 7 Nov - 15:34

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làSi Eve n’a aucun mal à pousser le bouchon un peu trop loin quand il s’agit d’emmerder Rafael, même elle sait quand il faut faire un pas de côté pour ne pas risquer de faire fuir la bête. Or, contrairement à ce qu’elle a promis au second, elle n’a pas du tout l’intention de le laisser partir après sa première bière. Il faudrait d’ailleurs être bien naïf pour y croire. Non, le but est bien de le faire boire assez de bière pour qu’il laisse libre court à une partie de sa frustration. Comme elle, l’irlandais est un taiseux et il faut bien une bonne rasade d’alcool pour le convaincre d’ouvrir la bouche pour faire autre chose que de grogner.

De sa rupture, il n’a pas l’air de vraiment vouloir parler. Eve ne peut pas lui en tenir rigueur. Elle-même, quand les choses vont mal avec Finn (et même quand elles vont bien), n’apprécie pas nécessairement de parler de sa vie personnelle. Néanmoins, même elle peut admettre, qu’en certaines occasions, se confier est bénéfique. Puisqu’entre elle et l’ancien Poufsouffle, il n’y a aucun lien de subordination, les choses plus faciles, du moins le croit-elle. Renonçant donc au sujet Robin pour le moment, elle se contente de hausser les épaules et se permet juste d’ajouter :

- Si tu vas par là Rafa, toi et moi, on reste des sorciers de plein droit. Ca me déplaît autant que toi hein, mais c’est comme chez nous, y a des connards et des gens biens de l’autre côté de la barrière, faut juste voir à quelle catégorie elle appartient.

Moins bornée et plus réaliste que son compagnon, elle sait qu’il y a des gens bien parmi les sorciers, voir les sang pur. Heureusement, tous ne sortent pas du même tonneau et il y a encore un peu d’espoir pour le monde magique. Eve, de son côté, aurait probablement préféré ne jamais en faire partie, mais le vin est tiré et elle ne peut que le boire. Voilà des années qu’elle en a pris son parti, décidant que sans que ça finisse sa vie, il était ridicule d’avoir des pouvoirs pour ne jamais s’en servir. Une approche qui est loin d’être celle du second de Callahan.

Si elle lâche l’affaire, ce n’est pas vraiment le cas de Rafa qui n’hésite pas à revenir sur ses envies d’enfant. Bien décidée à ne pas se faire engueuler comme si elle était une adolescente qui découchait sans autorisation, la jeune femme présente son argumentaire au second. Le tout est expliqué de façon logique et mesuré, quelque chose qu’elle n’arrive jamais à faire quand elle parle à Finn. Evidemment, ce qu’elle ne dit pas à Rafa, c’est qu’elle a évidemment bon espoir d’avoir gain de cause au cours du processus et que ce n’est pas parce qu’elle ne force pas la main à Finn qu’il a réellement plusieurs options possibles pour autant. Ce que les gens ne savent pas ne leur font pas de mal, songe la jeune femme qui n’a jamais perdu son goût de la dissimulation.

La seconde tournée arrive à point nommé pour distraire le second qui grommelle un moment avant de rendre les armes. Eve dissimule un sourire et boit une gorgée de sa propre bière et hausse les épaules.

- Je te force pas hein, mais tant qu’à être là, c’est déjà mieux que chez toi et je ne t’ai jamais vu refuser un verre.

En réalité, O’Riordan est généralement bien plus raisonnable que son patron, comme elle, il fait qu’il vaut mieux qu’il y ait toujours quelqu’un de plus ou moins sobre avec des réflexes opérationnel pour se sortir d’une situation complexe. Néanmoins, ici, ils sont sur le territoire de Finn si bien que même l’espionne se détend, sachant que personne ne viendra leur chercher des noises. La discussion reprend donc et Eve lève les yeux au ciel en entendant que Finn panique comme une poule sans tête.

- T’as déjà essayé de lui parler toi à Finn ? Qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? Tu sais bien comment il est quand il a une idée en tête, il n’y a pas moyen de lui faire entendre raison. Laisse-le s’affoler, ça retombera d’ici quelques jours, j’en parlerai avec lui à ce moment-là. De toute façon, ce n’est pas comme s’il pouvait me toucher en ce moment, donc pas de risque de voir arriver un enfant de sitôt.


La discussion se détend et les bières s'enchaînent à un rythme respectable, provoquant une certaine d'ébriété chez les deux jeunes gens, mais aussi un excès de bonne humeur inattendu. Le pub s’est rempli, si bien que Eve doit presque crier pour se faire entendre :

- Tu sais, Finn et toi, vous êtes toujours à rouler des mécaniques, mais je parie que je suis aussi bonne que vous. Sors ton arme qu’on tente un truc !

Arme que le second a oublié, tout occupé à râler et déprimer qu'il était. Ca tire un rire moqueur à Eve qui finit par apostropher le patron :

- Une tournée, et tu n’aurais pas une arme à prêter ? Non évidemment qu’on ne va tirer sur personne.

Voyant que le propriétaire du pub la regarde d’un air suspicieux, elle ajoute :

- Tu vas quand même pas refuser quelque chose au second de Callahan ?

Bon eh bien, autant pour la discrétion à laquelle Rafa tenait.

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeDim 7 Nov - 21:49

Ces soirées-làEve & Rafa

Des femmes qui voulaient des mioches, Rafa n’en a jamais vraiment croisé aucune. Toutes les mères qu’il connaît - la sienne y compris - se sont retrouvées devant le fait accompli, sans avoir eu au préalable le projet distinct de mettre un lardon au monde. Dans le milieu qu’il fréquente, c’est encore plus net ; la maternité, c’est l’épouvantail de toutes ces dames, l’accident du travail, en somme, alors on fait tout ce qu’il faut pour l’éviter. Rafa s’est habitué à voir les femmes considérer la grossesse comme une complication plutôt que comme un état désirable, alors d’instinct, il se dit qu’Eve est pareille. Elle ne veut pas recourir aux services d’un Fraser, très bien, mais pour le second de Callahan, ça s’arrête là. Une espionne, c’est bien la dernière qu’on soupçonnerait de vouloir se lancer dans les couches et les tétées nocturnes, non ? L’affaire est entendue, donc. Le patron s’est monté le bourrichon tout seul, sans raison réelle. Ça ne serait pas la première fois que ça lui arrive, surtout avec Eve. Il suffira de parler un peu avec lui pour lui faire entendre raison. Une tâche qui semble impossible à la jeune femme, mais Rafa réplique très sérieusement :

-Bien sûr que j’ai déjà essayé de lui parler. Même que des fois, il m’écoute. Tu crois que c’est qui qui a assuré le service après-vente de votre idylle, depuis le début ? J’aime autant te dire que je l’ai vu passer par tous les états, le bonhomme. Du septième ciel au trente-sixième dessous sans escale avec Talbot Airlines !

Il se retient juste à temps de révéler qu’il l’a même vu pleurer - si vexé qu’il soit d’avoir été sanctionné par Callahan, ce serait une basse vengeance, une petite satisfaction de pauvre type. En revanche, se marrer, ça, il peut :

-Ah, c’est cette ambiance-là en ce moment… Tu m’étonnes qu’il soit de mauvais poil… Va pas falloir que ça s’éternise, hein ?

Ils se poilent ensemble, mis en joie par l’image de Finn en pénitence sur le canapé. Pour un peu, Rafa oublierait presque Robin, et même sa mise à pied, toutes les conneries qui lui pourrissent la vie en ce moment. C’est même lui qui fait signe au patron d’en remettre une, et puis une autre, soudain décidé à se coller la cuite de ses beaux jours.

-Va pas falloir rester à la bière, ronchonne-t-il, plus pour lui-même que pour Eve. Sinon tout ce qu’on gagne c’est une envie de pisser de tous les diables.

Le whiskey, pour se mettre la tête à l’envers, il n’y a que ça de vrai. O’Riordan va pour en réclamer une tournée, lorsqu’Eve, pas plus fraîche que lui, le défie soudain de sortir son Beretta. Qu’à cela ne tienne, Rafa écarte le pan de sa veste…

Merde, pas de veste. Et pas de flingue non plus.

Le second de Callahan devient blême en se rendant compte qu’il n’a pas son arme avec lui. Depuis six ans que ce Beretta lui a été offert, ça doit être la première fois qu’il l’oublie.


-Oh putain… je l’ai laissé chez moi… T’aurais pas pu me le dire, toi !

Eve ne l’écoute même pas. Elle a hélé le patron, pour lui réclamer à boire et un flingue. Un drôle de silence se fait lorsqu’elle mentionne “le second de Callahan”. Devinant que tout le monde le regarde, celui-ci grogne :

-Alors oui mais non Eve, je voulais être discret moi…

Peine perdue. Elle insiste pour qu’on lui prête un flingue. Complètement partie, la pauvre. Rafa se lève et, sur un ton qu’il juge très solennel, déclare à l’attention des gars du clan :

-Ouais, c’est moi. Mais faut savoir que je suis pas là en tant que second du patron. J’suis là en tant que simple citoyen de la République d’Irlande. Faites pas gaffe à moi, les enfants. Ah, si, Padraig, prête-moi ton flingue, tiens. Juste cinq minutes, allez, fais pas ta sucrée.

Ledit Padraig, possesseur d’une arme du même modèle que celle de Rafa, s’exécute, une lueur d’appréhension dans le regard, et O’Riordan rejoint sa compagne de beuverie.

-Je ferais ça en dormant, regarde.

Joignant le geste à la parole, il démonte l’arme, et la remonte prestement, avec des gestes étonnamment précis pour un type bourré. Une fois, deux fois, sans erreur.

-A toi, voyons comment tu t'en sors.

Ils font joujou encore quelques minutes, sous le regard anxieux des gars et du patron, sans parvenir à se départager vraiment. Ayant terminé, Rafa interpelle le possesseur de l’arme à qui il fait semblant de lancer son bien, dans une plaisanterie qui ne fait rire que lui :

-Padraig, hé ! attrape ! Roh, ça va, on déconne, mec, fais pas cette tête, ajoute-t-il en se levant pour aller lui rendre le Beretta en bonne et due forme.

Il réclame au passage deux whiskeys au patron, et, lesté de cette précieuse charge, revient s’asseoir face à Eve, la mine soudain soucieuse.

-Eve… y a un truc que je comprends pas. Tu me dis que tu veux pas avorter, OK, très bien, ça me va. Mais pourquoi t’aurais besoin d’avorter ? Tu viens de me dire que t’étais une sorcière. Et on sait très bien que les sorciers ont tout ce qu’il faut pour éviter ce genre d’emmerdements. Je pige pas, répète-t-il, ennuyé par ce détail.

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMar 9 Nov - 22:35

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làFinnegan Callahan qui écoute ce qu’on lui dit, en voilà une bonne, songe Eve en portant son verre de bière à sa bouche. De mémoire, Finn passe principalement son temps à s’emballer, écouter à moitié et faire des plans sur la comète. Souvent ce n’est qu’un peu plus tard, quand l’excitation ou la colère est retombée, qu’il daigne revenir sur ce qui a été dit et avoir une discussion posée. Pour le moment, elle l’a bien compris, Finn est paniqué. Il faudra un peu de temps pour que les choses se tassent et qu’ils puissent en discuter calmement. Eve est patiente, comme elle l’a dit à Rafa, les choses n’ont pas besoin de se faire maintenant. Elle a une mission à accomplir, une qui n’est pas compatible avec un enfant accroché à ses bras.

- Oh ça va, hein ! C’est pas comme si ça venait de moi. J’emmerde personne quand il me fait tourner en bourrique moi, grogne-t-elle avec une certaine mauvaise foi.

De son point de vue, elle est bien plus mesurée que Finn. Ce n’est pas vraiment faux. Eve, comme Rafa, n’est pas du genre à se confier et quand ça ne va pas, elle préfère s’enfermer dans un silence obstiné ou simplement se retirer chez un ami ou quelque part où on ne pourra pas la trouver. Néanmoins, il faut admettre que les choses ne sont pas blanches ou noires et Rafael est parfois un dommage collatéral. En temps normal, elle n’aurait peut-être pas protester, mais après tout, n’est-elle pas ici précisément parce que Callahan lui-même ne sait pas gérer son second en ce moment, ce qu’elle lui fait remarquer fort peu charitablement.

- Après, je te le rends bien, est-ce que je ne suis pas venue te sortir de ta tanière ce soir ? Honnêtement, c’était risqué, tu n’étais pas loin de mordre …


Il faut l’avouer, l’accueil que lui a réservé le second était tout sauf chaleureux. Heureusement, Eve est de celle qui ne s’en laisse pas compter et si elle avait dû être rebutée par la mine revêche de O’Riordan, ils n’auraient jamais été amis. Pas rancunière, elle laisse la conversation se poursuivre, confiant, par la même occasion, qu’il n’est pas le seul à être malheureux puisqu’elle empêche Finn de faire plus que des avances depuis qu’ils se sont retrouvés. La situation ne manque pas de faire rire Rafa et elle se joint à lui de bon cœur, sachant très bien que Callahan doit être plus que frustré à l’heure qu’il est.

Sa vie sexuelle n’étant pas un sujet qu’elle apprécie aborder, la discussion s’oriente bientôt sur d’autres sujets. Rapidement, la bière est jugée trop légère pour satisfaire les deux compères et Rafa, qui n’a plus la moindre envie de s’installer, s’en va demander au tavernier de les ravitailler avec une boisson plus digne de leur gosier.

La tête de Rafa quand il s'aperçoit qu’il est sorti sans son arme tire un rire incontrôlable à la jeune femme. Comme lui, si elle n’est pas armée, elle se sent nue, un peu comme s’il lui manquait une partie d’elle-même, néanmoins Eve est bien trop alcoolisée pour faire preuve de la moindre compassion. La preuve, elle en oublie la prudence la plus élémentaire -même en territoire irlandais - ainsi que les désirs de discrétion de Rafa. Persuadée qu’on ne la reconnaît pas, elle se contente des grognements et du discours un peu pompeux du second.

- Oh ça va, je suis pas ta mère aussi. Tu voulais pas que je vérifie que tu avais mis ton pantalon à l’endroit aussi ? Et puis simple citoyen de la République d’Irlande, tu crois que tu fais illusion ? Pfff !

L’échange ne s’éternise pas, il y a plus intéressant et c’est sous les yeux désormais inquiet d’une partie de l’assemblée - l’autre étant trop bourrée pour même les remarquer - qu’ils commencent à démonter et remonter leurs armes pour frimer. Quoique alcoolisée, Eve regarde le second avec intérêt. Finalement, elle ne l’a jamais vraiment vu se battre, ni même en action. Sagement, elle a toujours veillé - l’épisode Montenza mis à part - à ne jamais rien voir qui pourrait être incriminant pour les deux hommes quand bien même elle sait pertinemment qu’ils sont loin d’être des enfants de chœur. Ca tombe bien, après tout, elle non plus.

- Pas mal, pas mal, tu as de l’entraînement, on ne peut pas nier.

En effet, le second se débrouille vraiment bien et Eve n’est pas en reste. Ils passent quelques minutes à se chamailler, remontant et démontant leurs armes avec une vitesse et une assurance surprenante pour des gens dans leur état. Finalement, ils n’arrivent pas à se départager et une fois l’arme de Padraig rendue, ils retrouvent leur place à table - personne ne s’est avisé la prendre comprenant à qui elle appartenait - et la discussion reprend, plus sérieux, pour le plus grand déplaisir de l’espionne qui, contre attente, apprécie ce moment de détente un peu atypique.

A la question de Rafa, elle ne sait pas vraiment quoi répondre. S’enfonçant sur sa chaise, elle se renfrogne, parler d’elle-même n’a jamais été facile pour elle, mais ici, dans le fond, elle se sent un peu honteuse, parfaitement consciente de ses lacunes. Finalement, sans regardant son ami, elle grommelle :

- Oui, je suis sorcière, c’est comme toi, je ne peux rien y changer, mais je n’irai pas jusqu’à dire que je fais confiance en leur médecine pour autant. Et puis, comment veux tu que je le sache de toute façon ? Je suis partie quand j’avais dix-sept ans, les bombardements ont commencé, mes parents sont morts et moi, j’ai été recrutée presque tout de suite après. On t’apprend beaucoup de choses au SOE, mais pas ça.

Elle reste silencieuse un moment, et fait tourner l’alcool dans son verre avant d’en boire une rasade :

- Y a eu personne pour m’expliquer. Déjà, c’était pas un truc dont on parlait chez moi. Chouvalov, il a pas l’air comme ça, mais ma mère et lui, il faisait partie de la haute en Russie. Mon grand-père était Comte à la cour du Tsar où un truc du genre, elle hausse les épaules indifférentes tant les titres ronflants ne l’ont jamais vraiment intéressée, alors t’imagine bien que c’était pas l’ambiance. Puis après, elle se perd un moment dans ses pensées, le plis de sa bouche se fait plus dur et elle continue : Après, c’est un type qui était avec moi en mission, on était en France dans une cache en attendant de pouvoir saboter une ligne de train qui devait apporter de l’équipement aux Nazis, il a mis une main sur ma bouche pour m’empêcher de crier, mais je n’aurais pas pu de toute façon, il fallait qu’on ne se fasse pas repérer. Il a dit que ça me rendrait service de savoir à quoi ça ressemblait et ce qu’il fallait faire. Je suppose qu’il avait raison.

Elle boit encore une gorgée, les yeux un peu dans le vague, racontant son récit d’une façon dépassionnée. Il n’y a que sa bouche, tordue dans un rictus peu avenant qui indique finalement tout ce qu’elle pense de cet événement. Dans le fond, elle voudrait pouvoir dire qu’elle a crié, qu’elle a fini par se défendre, mais non, elle n’a rien su faire à part pleurer et attendre que ça passe. Ils ont accompli leur mission et leur chemin se sont séparés. Ce qu’il est devenu, s’il a survécu, elle n’a jamais cherché à le savoir. C’est sans doute mieux comme ça, mais pourtant le souvenir à continuer de la hanter.

- Après, plus rien n’a jamais vraiment fonctionné comme ça devait et yavait pas de conséquences, alors je crois que j’ai fini par me dire que c’était juste moi et qu’il n’y en aurait jamais. Trouve ça bête si tu veux, mais ça n’a jamais été ma préoccupation.

C’est plus qu’elle n’en a jamais dit à Finn. Plus qu’elle n’en a jamais dit à quiconque. On ne parle pas de ces choses là. Et puis à qui ? Elle n’est pas la seule à avoir subi des outrages pendant la guerre. Ils ont fait ce qui était nécessaires et ça ne mérite - selon elle - ni médailles, ni atermoiements pour les sacrifices engendrés.

- Bon, c’est déprimant tout ça. Tu sais quoi, vu qu’on ne peut pas tirer ici. Tu dis quoi des fléchettes pour nous départager ?

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMer 10 Nov - 21:45

Ces soirées-làEve & Rafa

Pourquoi, tout à coup, cette question sérieuse, alors qu’on était si bien à dire n’importe quoi et à se défier avec les flingues ? Soudain, Rafa ne sait plus. Et la question qui lui avait semblé sensée lorsqu’il l’a posée paraît soudain bancale - à moins que ce soit la réponse, que le jeune homme entend comme à travers une brume, sans vraiment savoir s’il la comprend ou non. C’était pas de ça que je voulais parler, moi. Il écoute, cependant, avec autant d’attention qu’il peut en donner à cet instant, comme si se concentrer sur les mots d’Eve les rendait plus intelligibles. En réalité, chacune de ses phrases fait sens, mais Rafa a la cruelle impression qu’il ne retient rien de ce qu’elle dit. C’est important, pourtant, bordel. Il cligne des yeux, vaguement contrarié par cette sensation d’engourdissement. D’ordinaire, c’est le moment agréable de la cuite, celui où on a encore conscience de ce qu’on fait, mais sans les inhibitions habituelles, et juste avant le châtiment de la gueule de bois. Des instants plus propices aux défis idiots et aux plans foireux qu’aux discussions sérieuses. Mais il faut écouter, et, mieux encore, il faut retenir. Ce qu’elle lui raconte, c’est la preuve qu’elle a réfléchi au problème, et aussi - O’Riordan n’en a qu’une lointaine conscience - la preuve qu’elle veut vraiment un enfant, pas seulement qu’elle veut éviter un avortement. Problème trop complexe pour son esprit, mais quelque chose le chiffonne dans tout ça. Cette histoire de compagnon de résistance, évidemment. Mais aussi ce qu’il y a derrière, cette jeunesse bancale - aussi bancale que la sienne et celle de Callahan, en fait. Faut croire qu’ils se sont bien trouvés, ces trois-là. L’histoire a le mérite de foutre un bourdon pas possible à Rafa, ce qui signifie, estime avec optimisme la part encore lucide de lui-même, qu’il l’a comprise et retenue. Saurait-il la redire ? S’il essaie, il doit bien avouer que ce n’est pas vraiment concluant. Bof, on verra demain, décide-t-il en vidant son verre.

-Patron, la même !

Le bistrotier s’exécute avec diligence, non sans jeter un regard plein d’appréhension en direction de ces deux encombrants clients. Deux nouveaux whiskeys posés devant eux, Rafa allume une cigarette - Eve a aimablement laissé son paquet sur la table - et grogne :

-Putain. Foutu bonhomme. Le genre à qui faudrait couper les burnes avec un couteau rouillé, tiens.

Un instant de silence suit cette déclaration, jusqu’à ce qu’Eve propose une partie de fléchettes. Toujours partant pour charrier, Rafa se marre :

-Se départager de quoi ? J’ai rien à prouver, moi. Mais bon, allez, si ça te fait plaisir.

Il se lève, tangue un bref instant, et se dirige, son whiskey à la main, vers l’endroit où se trouve la traditionnelle cible. Pas un pub irlandais sans cette institution, et il y a même une petite surprise pour Eve. En attendant qu’elle arrive, le second de Callahan use un peu de son autorité pour faire le ménage :

-Allez hop, de l’air, on a besoin de place… on se pousse, merci bien…

Il parvient sans peine à obtenir un couloir assez confortable pour deux, et s’en va récupérer les fléchettes plantées dans la cible. Et c’est là qu’intervient la surprise. Derrière la cible, un portrait du roi George VI, criblé de minuscules trous, ce qui ne laisse pas beaucoup de doutes sur l’usage qu’on fait de l’auguste photographie dans cet établissement.

-Ecoute, je te propose un deal. Si tu lui fous dans l'œil, j’te jure que tu pourras faire tous les gamins que tu veux et que je dirai que dalle. Si c’est moi… tu promets que tu me parles plus jamais de Robin. Ça te va ? Eh, Machin, tu veux bien pousser ta carcasse ? Tu vois pas qu’on va tirer ?

Machin, un grand corniaud aux trois quarts bourré, se retourne, l’air furieux, avant de changer d’expression en reconnaissant O’Riordan. Putain, c’est quand même le pied d’être le second de Callahan. C’t’enfoiré de Callahan, songe-t-il avec un brin d’amertume, en lançant sa première fléchette qui atteint le roi au beau milieu de ses médailles. Le susnommé Machin part au même instant d’un grand rire ; il n’en faut pas davantage pour convaincre Rafa que l’autre se fout de lui et de son tir.

-Attends, bouge pas, je dégage Ducon, là, lance-t-il à Eve avant d’aller choper le type par le col de sa veste. Allez, toi, tu te casses, on a pas besoin de cons comme toi ici.

On pousse Machin dehors, en espérant que ça va calmer le jeu, mais le poivrot rue dans les brancards. Ses potes protestent, crient à l’injustice. Près de la porte, le patron parle d’un air pressant à deux types qui se dépêchent de prendre le large, tandis que Rafa, une fois sûr que l’importun a bien été dégagé avec sa clique, revient vers Eve - sans s'imaginer que Machin envisage de revenir lui botter le train :

-Pardon. À toi.

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeJeu 11 Nov - 21:56

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làEve ne sait pas trop ce qui lui a pris de raconter sa première expérience à Rafa. Ce n’est pas quelque chose dont elle a déjà parlé. A qui, et surtout pour quoi faire ? Oui, c’est une expérience affreuse, mais d’autres en ont vécus des pires qu’elle et dans le fond, cette violence ordinaire ne touche même plus la jeune femme qui a vu bien pire. Eve veut croire que tout ça, c’est du passé. Elle en a fait son deuil. Désormais, ça n’affecte plus sa vie. Une façon comme une autre de se voiler la face puisque cet évènement, et ceux qui ont suivi, pèse encore maintenant sur la façon dont elle mène sa vie, sa sexualité, ainsi que la confiance qu’elle accorde aux hommes. Néanmoins, s’il y a bien une discipline dans laquelle la jeune femme excelle, c’est celle-là. Un moyen d’avancer et de gérer comme elle peut ses traumatismes. Dans le fond, comme Finn et Rafa, Eve n’a pas eu une vie facile, les choses sont simplement arrivées plus tardivement pour elle, mais le résultat est le même. Ils sont tous un peu cassés, brisés, méfiants, comme si la vie était toujours contre eux et ne pouvait leur apporter que du négatif. Par intuition, sans connaître l’histoire de Rafa, elle se doute qu’il peut la comprendre, tout comme elle le comprend. C’est peut-être pour ça que, pour le moment, elle n'insiste pas pour parler de Robin. Quand il lui dit qu’il aurait dû savoir que rien de tout ça ne pouvait marcher, elle ne peut pas s’empêcher de penser que c’est une réflexion qu’elle aurait pu se faire aussi.

De sombres réflexions qui tranchent avec l’ambiance presque bon enfant qui dominait la soirée. Comme deux adolescents sans une once de bon sens, ils sont bruyants, gênent les autres clients et n’en font qu’à leur tête sans se préoccuper des conséquences. Une attitude étrange quand on sait de quel bois sont fait Eve et le second, mais qui dénote d’un besoin impérieux de faire retomber la pression. Les whiskeys arrivent et sans relever la dernière réflexion de son compagnon, Eve propose qu’ils fassent une partie de flèches. Voilà des années qu’elle n’en a pas fait, mais elle se sait bonne tireuse, même en ayant bu si bien qu’elle esquisse un sourire et répond :

- Rien à prouver ? Ca ressemble à la réflexion de quelqu’un qui s’apprête à perdre, mais ne te tracasse pas, je suis plutôt bonne dans mon genre, c’est normal. Tu ne fais probablement pas le poids.

Les vantardises de base sont de rigueur, ça fait d’ailleurs partie du jeu. On vante ses capacités, diminue celle du voisin et avec l’absence de bonne foi caractéristique des gens qui ont trop bu, on impute chaque mauvais coup à une cause extérieure. Une fois l’espace dégagé pour leur majesté, Eve se retrouve à fusiller Rafa du regard. Le second a l’air de trouver sa provocation hilarante et heureusement pour lui, la jeune femme n’est pas ici pour défendre l’honneur de la patrie. Elle siffle près de son oreille :

- On verra ta tête quand je jouerai aux fléchettes sur un drapeau avec du vert et de l’orange.

Néanmoins, l’occasion est trop belle et l’envie de se venger de la provocation de Rafa motive la jeune femme.

- Dans l'œil ? D’accord, mais je te préviens, tu vas le regretter, parce que ta Robin, je vais t’en parler toute la soirée après.

Honneur aux persifleurs, c’est le second qui commence et bien loin d’atteindre le visage, ce sont les médailles qui prennent. Eve retient un ricanement pour se retourner, furieuse, vers l’armoire à glace derrière eux. Rit-il de la piètre performance de O’Riordan ? Rien n’est moins sûr, mais le timing est douteux et les deux jeunes gens alcoolisés en viennent rapidement à la même conclusion, le malotru n’a rien à faire parmi eux. Rafa étant ici dans son élément, Eve le laisse gérer ses ouailles pendant qu’elle-même soupèse les fléchettes d’un air sérieux, cherchant le moindre défaut à l’instrument de sa future victoire. C’est qu’il y a un enfant et une discussion en jeu dans toute cette histoire. Des sujets sérieux qui méritent toute son attention. Le fait qu’il soit ridicule de jouer des choses aussi importantes entre deux lancers de fléchettes ne lui vient même pas à l’esprit. Dans sa tête, toute cette histoire est parfaitement raisonnable et la proposition de Rafa fait sens. L’irlandais ayant mis l’importun et ses compagnons dehors, Eve vise à son tour. C’est le menton qui prend. Elle hausse les épaules et, mauvaise joueuse, se justifie :

- Je ne voudrais pas que tu te sentes trop distancé dès le début.

Les tours s’enchaînent, les verres avec. La précision s'affine, tout comme les coups bas. Après tout, si gagner est le but, rien ne dit qu’ils sont obligés d’être fair-play pour autant. Enfin, Eve atteint sa cible où elle le voulait, c’est l'œil gauche qui est touché et d’un cris, elle saute presque dans les bras de Rafa.

- T’as vu ? Je l’ai eu ! Je t’avais dis que je l’aurai, tente un peu d'égaliser ça ! Je te le dis tout de suite, non seulement je vais tomber enceinte, mais en plus tu seras parrain ! Tu ne pourras juste pas y échapper !

Le second n’en a pas l’opportunité puisque la porte s’ouvre et laisse passer Machin et ses deux copains. Sauf que cette fois-ci, ils sont un peu plus. Eve regarde Rafa en fronçant les sourcils :

- Tu lui avais pas dit d’aller voir ailleurs si y avait pas des anglais à faire chier ?

Toute prudence l'ayant définitivement abandonné, elle lance la dernière fléchette qu'elle tenait en main vers la grande brute à l'air patibulaire :

- Qu'est-ce que t'as à nous regarder comme ça ? Tu veux son portrait ou le mien ? Parce que t'auras juste ça, conclut-elle avant de lever son majeur et de l'agiter en direction du type.

Peu consciente du danger ou certaine de sa supériorité, elle lui tourne le dos et provoque son ami :

- Alors, tu te t'inclines devant ma supériorité ?
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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeVen 12 Nov - 0:11



Ces soirées là
Eve, Rafa & Finn
« Oh, putain, pourquoi c’est pas fait, ça… Rafa ! où est-ce que t’as mis… »  Pour la cinquantième fois de la semaine, au moins, Finn Callahan ouvre la porte de son bureau avec l’idée de faire venir son second pour parler affaires, second qui doit être forcément en train de surveiller la salle du Cohan ; Puis il se souvient, en jetant un coup d’œil circulaire à celle-ci, comme à chaque fois, qu’il l’a renvoyé chez lui sans cérémonie. « Hmf. » La porte du bureau claque sèchement, traduisant sa déception. Il faut bien le dire, Rafa lui manque et il est un peu perdu sans son meilleur ami. Callahan a beau se dire que c’était la meilleure chose à faire – Cohan, pourtant bon bougre d’ordinaire, aurait fini par tuer O’Riordan s’il n’avait débarqué – et qu’il lui a rendu service, sa décision lui laisse quand même un gout amer, ayant l’impression de punir Rafa, comme il l’a écrit à Eve, et de rajouter à son malheur, alors qu’il n’en a pas besoin en ce moment. T’as fait ce que t’as pu, se morigène le mafieux, il vrillait.

Comme chaque soir quand cette pensée lui vient, l’acteur descend de son bureau d’un pas lourd pour se changer les idées en buvant un verre. C’est ainsi que les fils O’Brien, deux grandes perches dégingandées servant de gamins au patron du Red Lion, le trouvent attablé, à disputer une féroce partie de poker avec Sean et le petit Connell. Le plus vieux des O’Brien tord sa casquette, manifestement mal à l’aise face à ce qu’il compte demander : « P’pa s’excuse de vous déranger, hein, m'sieur Callahan, mais bon, on savait pas quoi faire… » Pas d’humeur à être dérangé, Callahan grogne en sortant une nouvelle carte : « Et ton père, il est pas foutu de faire régner l’ordre dans son bar, non ? Faut que je me déplace dès que y a des mecs bourrés, O’Brien ? Qu’est-ce que tu me chantes ? » D’ordinaire, c’est vrai, il le ferait ; l’ordre, dans le quartier de Kilburn, c’est lui, bien plus que la police, mais ça l’emmerde et sa réplique amuse les gars. Pourtant, rouge comme une brique, le gamin continue :  « Ben, faites excuses, on paye quand même pour que vous nous protégiez, alors si vous nous protégez pas et que vous faites pas le ménage…puis c’est quand même votre second, alors P’pa s’est dit qu’il fallait vous prévenir…» Callahan redresse la tête. Rafa ? Ça va donc si mal que ça, au point qu’il aille chercher la cogne dans un bar comme le premier ivrogne venu ? C’est pire que ce qu’il pensait. Le visage de l’acteur se fait catastrophé, mais pendant ce temps là, O’Brien a déjà continué : « …puis y a une fille, avec lui, une rousse, bon, c’est pas une de vos filles, mais bon, elle fait à peu près autant de bruit…comprenez, ils démontaient des flingues, hein. Ça fait plus que désordre… »

Eve. C’est vrai qu’elle devait aller voir Rafa. Elle le lui a écrit. Finn a été surpris d’avoir une réponse, tant communiquer avec la jeune femme par écrit est difficile. Il n’y a songé qu’après avoir été posté le courrier, à la poste, puisque son second n’est pas là. Il faut dire qu’il a écrit à son amante sur une impulsion, comme souvent. Dire que ses lettres, étonnamment tendres quand on connait Eve, ont illuminé sa semaine. Il s’est dit que ça pourrait marcher, donc, et puis que peut-être, Rafael lui parlerait du bébé, mais au lieu de ça…L’ampleur du désastre parvient enfin à Callahan. Il saute sur ses pieds, et avec un claquement de doigt, donne quelques ordres brefs et précis : « Ça va, c’est compris, Billy, je viens, vous allez venir avec moi, toi et ton frère. Sean, tu prends le commandement. Je te laisse Slim. Joe, Connell, avec toi. Non, les carabines c’est pas la peine, c’est trois mecs bourrés, pas la troisième guerre mondiale. Tu conduis, gamin. En route, au Red Lion. » Il a déjà enfoncé une casquette de laine sur son crâne et passé un blouson de cuir, avant de lancer les clefs à Connell, qui ouvre la voix et s’installe au volant de la Bentley avec une diligence respectueuse.

Sur le chemin, le patron ne dit pas grand-chose. Il réfléchit, anxieux, à ce qui a pu se passer. Est-ce que ces deux idiots en sont à se battre ? Il est bien placé pour savoir qu’ils ont tous les deux les capacités pour et que ça ferait un cocktail détonnant, même, et en fait, surtout, ivres morts. Et ce serait un putain d’échec pour son plan, quoique ce soit à l’instant T le cadet des soucis de Finn Callahan.

Il y a du monde, de l’agitation, et beaucoup de bruit lorsque la Bentley commence à croiser aux alentours du Red Lion. « Attends. » Souffle Finn à son chauffeur improvisé, essayant de comprendre et réfléchissant à la meilleure stratégie possible. Bruits d’encouragements et invitations – suppliques – à garder son calme lui parviennent. « Ça va se battre, là-dedans. Gare-toi. On prend la porte de service. Allez, vite. Les O’Brien, montrez-moi le chemin. » Porte de service, cuisine, salle du Red Lion, Callahan ne voit ça que comme dans un rêve, main sur son revolver, prêt à tirer en l’air, ce qui en général, calme tout le monde.

Il n’a pas le temps de chercher à comprendre quand il aperçoit enfin Eve et Rafa. Et le type qui s’apprête manifestement à frapper sa petite amie. Ni une ni deux, Callahan la dépasse, s’interposant entre le bourrin et cette dernière. Calmement, il pose une main sur le bras du molosse, puis déclare, impassible :  « Si tu la touches, je te promets que t’as plus de main, mon gars. » Le type baisse la tête vers ce nouveau venu, déjà prêt à mordre, avant de se rendre compte sur qui il vient de tomber. Il recule d’un pas, alors que Finn redresse sa casquette et claironne à la ronde : « Un problème, vous tous ? J’avais dit quoi, pour les bastons ? » Il y en a qui reculent, et puis ça se justifie, soudain bien plus hésitant. Et lui-même, de ce qu’il comprend, voit bien que le problème, ce sont les deux idiots dans son dos, qu’il a tenté de protéger en s’interposant. Machin, dont il n’a toujours pas saisi le nom, semble d’ailleurs quand même décidé à défendre sa cause. Mais prendre parti contre Rafa et Eve ? Hors de question. « Bon, écoute, tu t’es fait dégager, tu le méritais probablement, maintenant ils seront plus dans le bar, je gère, je dis que tu peux rester, dans ma grand magnanimité, c’est bon. » Conclut-il. Puis, fusillant le gars et l’assemblée du regard : « T’as un truc à redire ? Moi je crois que je suis assez sympa comme ça en te laissant finir ta soirée ici. Y a quelqu’un qui a des griefs à formuler ? » Machin et sa clique semblent peser le pour et le contre, mais c’est le patron. Les deux avinés, là, c’était facile, mais Callahan, et les gars à la mine patibulaire qu’il a ramené, c’est une autre sauce. Alors ils finissent par reculer en grommelant un peu, tandis que Finn, pour finir de calmer le jeu, lance :  « Tournée générale, allez, c’est moi qui paye ! »

En général, ça suffit, pour les incidents qui ne sont pas grave, et comme personne n’est mort, blessé, et que la salle est toujours debout, O’Brien, le patron, s’exécute de bonne grâce. La pression retombe, et les épaules de Callahan s’affaissent. Il se retourne enfin, retirant sa casquette, pour considérer d’un œil presque surpris Eve et Rafael, comme s’il avait oublié leur présence. Puis, d’un ton qui ne souffre pas de contradiction, il ordonne : « Pas vous deux. Vous venez avec moi, vous. Asseyez vous là. Connell, garde la porte. Joe, tu vois avec O’Brien pour le dédommagement s’il y a lieu.  » En parlant, il les a entrainé dans l’arrière-salle et claqué la porte derrière eux. Le bruit du bar, qui commence à redevenir normal, lui parvient en sourdine. Il y a un temps de silence. Suivi d’un : « Mais vous êtes devenus dingues, ou quoi ? Regardez ce que j’ai du faire pour vous sauver la peau. Vous auriez fait quoi, si j’avais pas été là ? » Se ridiculiser, probablement. Bras croisés, il jauge les deux compères du regard, tâchant d’évaluer avec une attitude sourde s’ils vont bien. Probablement oui, à part que ce sont devenus de vraies éponges à whiskey. Finn renifle avec circonspection. « Combien de verres vous avez bu, tous les deux ? Vous êtes là depuis longtemps ? Vous avez intérêt à m’expliquer ce qu’il s’est passé, et vite. » Parce que comme toujours, il a l’amitié et l’amour autoritaire et agressifs. Mais de toute façon, on ne demande à des gens qui ont l’air d’être sur le point de vomir leurs tripes s’ils vont bien, ça n’aurait aucun sens.
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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeVen 12 Nov - 10:07

Ces soirées-làEve & Rafa

Même le respect dû à la majesté royale ne suffit pas à dissuader Eve de disputer cette partie de fléchettes. C’est signe que les choses sont sérieuses, vraiment. Bien entendu, elle râle comme un pou peint en vert en découvrant le portrait du roi, mais ça ne l’arrête pas. Elle dit quelque chose au sujet du drapeau irlandais, ce qui lui vaut un regard noir de la part de Rafa ; elle sous-estime, probablement, le patriotisme (qui a dit le chauvinisme ?) de son ami, né en pleine indépendance irlandaise et biberonné aux grandes idées nationales. Essaie toujours de jouer aux fléchettes sur le drapeau, et je t’étouffe avec, ma chère. De toute façon, si elle s’avisait de faire ça ici, ça tournerait vite au vinaigre ; ce pub, comme tout Kilburn, est une véritable enclave irlandaise en plein Londres.

Les coups s’enchaînent, tirs de fléchettes et remarques acides, comme entre bons copains - quelque chose en Rafa s’étonne de considérer Eve comme un bon copain, mais les faits sont là ; elle n’est pas une femme comme les autres, on peut l’envoyer se faire foutre sans qu’elle fonde en larmes et elle prépare mieux les cocktails Molotov que les oeufs Benedict. Et elle sait tirer, la garce. Peu à peu, les fléchettes s’approchent des yeux royaux, et Rafa commence à regretter d’avoir accepté ce défi à la con. C’est qu’elle est foutue de gagner, juste pour faire chier.

Et la voilà, d’ailleurs, qui transperce magistralement l’oeil gauche de ce bon George. Rafa ne peut retenir un “putain !” rageur, tandis que son adversaire saute littéralement de joie. Pour finir de retourner le couteau dans la plaie, elle lui annonce qu’il sera le parrain de la chose qu’elle souhaite commettre avec Callahan, ce qui lui cause la même joie que si on lui apprenait qu’il a la gangrène aux quatre membres.


-On avait dit l'œil droit, d’abord, t’emballe pas, essaie de tergiverser O’Riordan, toujours mauvais perdant, en se mettant en piste pour tirer à son tour.

La partie est à nouveau interrompue par Machin, revenu furieux de son tour dans la rue, et que l’accueil réservé par Eve ne met pas de meilleure humeur. Les choses, ensuite, s’enchaînent à une vitesse un peu trop élevée pour l’esprit passablement embrumé de Rafa. La dernière provocation d’Eve, à qui il réplique avec véhémence :


-Je m’incline devant que dalle, ma vieille, attends un peu…

La fléchette part, mais dévie méchamment de sa trajectoire et finit quelque part dans le public ; l’un des potes de Machin - Bidule, sans doute - a en effet chopé Rafa par le bras pour le tourner vers lui, avec la ferme intention de lui claquer un gnon. À côté, c’est le même tabac avec Machin lui-même, qui est tout prêt à cogner Eve. Inconscient de l’inutilité de sa démarche, Rafa se met à gueuler :

-Dis donc, gros porc, tu vas quand même pas taper une femme enceinte !

Les deux types ont une hésitation, que Rafa met sur le compte de cette révélation, mais qui s’explique véritablement lorsque Finn Callahan fait une spectaculaire entrée en scène. Sa présence arrête presque instantanément les hostilités ; l’adversaire de Rafa recule sagement, Machin fait un peu plus de façons mais finit par obtempérer aussi, et le patron achève de calmer tout le monde en annonçant une tournée. Le pub retrouve graduellement son activité normale, ses conversations, ses bruits de verres ; Rafa, lui, reste immobile, comme frappé de stupeur face à l’apparition de Callahan. Il obéit lentement lorsque le patron leur ordonne de s’installer dans l’arrière-salle, soudain terrifié. C’est la première fois qu’il revoit Callahan depuis l’incident au Cohan, et encore une fois, c’est pour de la baston. Ça va chier sévère, les enfants.

Il s’assoit, la tête basse, comme un gamin pris en faute. Le calme revenu, les effets de l’alcool se font sentir, et son ventre entame une sorte de gigue fort prometteuse. À moins que ce soit le trac. Se faire engueuler, il s’en fout, il a l’habitude, mais à force, le patron va vraiment le prendre pour un baltringue.

Heureusement, le ton n’est pas si rude qu’il le craignait. On croirait plutôt entendre un père excédé par les folies de ses enfants, qu’un type prêt à sévir pour de bon. O’Riordan s’y connaît en soufflons, pour en avoir reçu par douzaines lorsqu’il était gamin et entraînait ses frères dans diverses conneries ; cette fois, il n’y a pas de risque de prendre une danse, ça ne commencerait pas comme ça. Rafa croise furtivement le regard d’Eve, et cela achève de dissiper ses craintes. Avec elle à ses côtés, il ne craint rien. Alors il se lance dans une explication pataude :


-On faisait chier personne, nous, patron, on jouait aux fléchettes… C’est ces andouilles, là… ils se foutaient de nous…

Et le concours de démontage de flingues ? Sorti de sa mémoire. Les insultes adressées à Machin ? Pareil. À l’entendre, ils sont au-dessus de tout soupçon. Et puis de toute façon, l’alcool prend le dessus, et Rafa murmure finalement d’une toute petite voix :

-J’suis content que vous soyez venu, patron, vraiment content...
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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeVen 12 Nov - 15:57

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-làS’il y a bien quelque chose qui n’impressionne pas Eve, c’est le regard que Rafa lui lance à l’idée qu’elle puisse se servir du drapeau irlandais comme cible. Il en faut plus pour la faire trembler et elle se réjouit de voir que ses provocations portent, elles aussi, leurs fruits. Il faut viser dans les mirettes de tonton George pour obtenir ce qu’elle veut ? Qu’à cela ne tienne ! Eve, contrairement à Rafa et Finn, est relativement souple dans ses convictions. Dans le fond, peu importe comment elle apparaît aux yeux des autres, ce qui compte c’est d’atteindre ses objectifs et s’il faut faire une ou deux entorses aux frais de sa majesté pour le faire … Personne n’en mourra, c'est le principal. C’est donc avec un enthousiasme un peu suspect pour un agent de la couronne qu’elle se met à cribler sa cible, bien déterminée à ne pas laisser le second prendre l’avantage sur elle.

Difficile de dire si c’est par véritable adresse ou coup de chance qu’elle touche enfant l'œil de ce bon George, mais toujours est-il qu’elle laisse éclater sa joie sans retenue et ne manque pas de parader devant la mine déconfite du second.

- Oh, ne sois pas mauvais perdant en plus d’être mauvais tireur. On ne peut pas être bon partout, Rafa. Promis, je te laisserai gagner la prochaine fois.

Loin d’en penser le moindre mot, Eve a en réalité bien l’intention d’écraser son compagnon de beuverie s’ils doivent refaire une partie. L’alcool a tendance à faire ressortir une hargne et un esprit de compétition qu’elle tient généralement sous contrôle. Or, ce soir, Eve a laissé son bon sens chez O’Riordan. A la place, on a plutôt l’impression de voir l’adolescente qu’elle aurait pu être si elle n’avait pas dû grandir trop vite sous le poids des responsabilités et des tracas.

La suite s’avère moins bon enfant puisque Machin et sa bande de copains semblent avoir pris ombrage de leur invitation à aller voir ailleurs s’ils n’y étaient pas. La mine sombre et l’alcool aidant, ils semblent près à en découdre ce qui n’inquiète pas Eve le moins du monde. Ils sont pourtant en sous nombre et n’ont rien à gagner dans cette confrontation. Elle qui évite généralement d’être associée à ce genre de rixe, n’y voit ce soir aucun problème, mieux, elle est presque impatiente d’en découdre tant elle pense ( probablement à tort) qu’ils auront le dessus. Il ne sera pas dit qu’elle fera sa timide lorsqu’il s’agit d’empoigner son prochain.

Machin, inconscient, semble avoir décidé que la jeune femme était une cible facile. Le sourire insolent d’Eve n’arrange rien et il n’est pas loin de la frapper quand Rafa crie son indignation, surprenant la jeune femme par la même occasion. Sans se retourner pour ne pas perdre sa cible de l’œil, elle lui demande d’un air incertain qui souligne encore une fois son taux d’alcoolémie :

- Je suis enceinte moi ? Comment tu sais ?

Ne sachant pas s’il faut se réjouir ou non de cette information dont elle n’avait pas connaissance quelques secondes plus tôt, Eve décide de la mettre de côté. Ignorant les suppliques du patron qui incite tout le monde à garder son calme, elle s’apprête à empoigner Machin quand Finn s’interpose entre elle et sa cible. Contre toute attente, son arrivée tire un sourire ravis à Eve, qui oubliant Machin et sa clique dans la seconde, s’exclame :

- Finn tu es venu ! C’est parfait ! Il ne manquait que toi.

Pour faire quoi ? Aucune idée et pas sûr que la jeune femme elle-même le sache, mais qu’importe, elle est heureuse de voir Callahan et puisqu’elle est, pour une fois, parfaitement désinhibée, n’hésite pas à le montrer. Radieuse, elle se tourne vers Rafa et s’étonne de le voir tirer la tronche, néanmoins, elle n’a pas le temps de s’enquérir de la cause qu’elle entend Finn déclarer que Machin et les autres imbéciles qui l’entourent peuvent rester. Elle en perd son sourire et son premier réflexe est de protester contre ce qu’elle estime être une injustice flagrante. Ils étaient dans leur bon droit, certes, ils faisaient peut-être un peu de bruit, mais rien de dramatique. Pourquoi devraient-ils partir pour laisser leur place aux autres imbéciles ? Elle s’apprête à râler quand un des gars qui accompagne Finn, Connell, l’en empêche :

- Scusez Patronne, on veut pas vous contrarier, mais laissez peut-être faire le Patron cette fois-ci.

Si Joe et Connell s'étonnent de voir le Second et Eve dans cet état, ils n’en disent rien. Les deux hommes savent que malgré la disgrâce temporaire du second, il vaut mieux faire comme si de rien n’était. Quant aux allées et venues de la Patronne, ils ont - comme la plupart des hommes de Finn - arrêté d’essayer d’y comprendre quelque chose. Ils ont simplement noté que malgré la mise à pied de Rafa, Callahan restait supportable et la raison leur apparaît désormais clairement. Eve est de retour, avec tout ce que ça comporte comme catastrophe, mais ils y sont de toute façon trop habitués pour protester. D’ailleurs, même si personne ne le dirait tout haut, on préfère généralement quand elle est dans les parages parce que malgré tout le chaos que sa présence génère, tout le monde préfère savoir Finn de bonne humeur que de mauvaise.

D’ailleurs, la bonne humeur de la journaliste se fane un peu une fois dans l’arrière salle. Elle se tient à côté de Rafa, qui, pour une raison qu’elle ne saisit pas, semble contrit. De son côté, elle ne comprend pas pourquoi son amant semble aussi contrarié. Elle croise ses bras sur sa poitrine et commente d’un air boudeur :

- On l’aurait frappé ! Enfin, qu’est-ce que tu crois ?, répond-elle comme si c’était une évidence. Tu m’as déjà vu me laisser faire ?

Leur infériorité numériques ? Le fait qu’ils étaient prêts à déclencher une bagarre dans un des bars de Callahan ? Rien de tout ça n’importe à Eve et pire, elle est absolument persuadée qu’ils sont dans leur bon droit. D’ailleurs, solidaire, Rafa confirme sa vision des choses. Dans cette histoire, ils n’ont aucun tort et s’ils n’avaient pas été provoqués, ils auraient continué à jouer sans déranger personne.

- Et puis ne sois pas rabat-joie, moi je te rendais service en allant boire un verre avec Rafa. Il en avait besoin. Regarde-le un peu ! Il était vraiment triste en pensant que tu lui faisais la tronche. Tu aurais pu être moins dur.

A ce stade, qu’importe qu’elle-même ait approuvé et suggéré que Rafa aurait bien besoin d’une petite semaine de mise à pied. Après la soirée qu’ils viennent de passer ensemble et en particulier parce qu’elle a gagné son défi, Eve se sent magnanime et donc défend le second comme si c’était Finn qui était en tort.

Malgré tout, elle reste de bonne humeur et contente de voir Finn. En l’observant, elle se dit que quand il laisse de côté ses costumes ridicules, il est vraiment beau. Un élan d’affection la prend soudain alors qu’elle lui reproche gentiment :

- En plus tu arrives, tu râles, mais tu ne m’embrasserais même pas … C’est vexant. Surtout que tu sais, on va avoir un enfant, claironne-t-elle comme si ça avait un réel rapport avec le début de sa phrase.

Eve s’approche de Finn et se pend à son cou avant de l’embrasser sur la bouche et de s’écarter pour conclure :

- Rafa est désolé, mais il est déprimé, c’est pour ça. Et puis tu verrais chez lui, toi aussi tu serais déprimé. Enfin de toute façon, il a dit que j’étais enceinte et que je pouvais lui parler de Robin. Tu savais qu’elle s’appelait Robin toi ?

Se tournant vers Rafa, elle lui met une tape dans le dos et conclut :

- Ne fais pas ton timide, dis-lui que tu es désolé. Comme ça on ira boire un verre.

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeSam 13 Nov - 1:04



Ces soirées là
Eve, Rafa & Finn
Finn est-il en colère ? Pas vraiment. A peine fait-il l’effort de faire illusion, plus inquiet qu’autre chose face à l’inconscience de Eve et Rafa. Parce que oui, il s’est inquiété de la manière dont ça pouvait avoir dégénéré, que l’un ou l’autre soit blessé, ou pire, qu’ils se soient foutus sur la gueule l’un de l’autre par sa faute, parce que c’est lui qui a envoyé la jeune femme voir son second. Autant dire qu’un des types qui fréquente un des bars du quartier soit vexé, même avec tous ses potes, et même le fait qu’ils aient failli déclencher une bagarre, ça lui semble finalement ridicule, presque insignifiant. Il faudra peut-être qu’il surveille les velléités de revanche de cet abruti, mais c’est un problème simple à gérer.

En attendant, Finn peine à masquer un rire franc lorsque ce qu’il soupçonnait déjà à l’air ravi de sa compagne lorsqu’elle l’a vu débarquer se confirme. En d’autres circonstances, il s’en serait sans doute réjoui, mais ici c’était tellement inconscient et insouciant que ça lui fournit la preuve qu’ils sont complètement partis. Ni l’un ni l’autre ne tiennent très bien l’alcool ; lui manquait de distraction ces derniers temps, se faisant un peu morose sous l’effet des soucis, de cette histoire d’enfant, et de l’absence de Rafa. Finalement, gérer cette cuite lui en fournit une, et comme elle est venue, sa disposition aux remontrances disparait pour laisser place à un sourire vraiment amusé. La raison ? Leur manière un peu cacophonique de répondre et de faire écho l’un à l’autre, sans manifestement se rappeler de la moitié de ce qu’il s’est passé et à cause de qui on l’a appelé. « Ah, c’est à ce point là que vous l’êtes, beurrés, alors ? Ben, mes aïeux… » Lance-t-il, souriant dans sa barbe. Bon, il compatit. Demain le réveil sera dur, et en attendant, lui va devoir gérer ces deux là, alors il peut bien se permettre de rire un peu. Histoire de ne pas donner de mauvaises idées à l’un ou l’autre, il lève les mains en signe de paix : « D’accord, d’accord, j’ai compris, ça va, ils vous avaient provoqués, vous avez réagis, j’ai compris, ça va. Y a pas mort d’homme. C’est bon, je suis pas en colère. » La salle ne les entends pas, pas besoin de faire illusion.

C’est que Eve a tout de même, à défaut d’en être vraiment capable, l’air d’être assez motivée pour retourner dans la salle lui faire la démonstration que, si, elle aurait été totalement capable de coller son poing dans la figure de Machin. Rafael lui parait plus calme. En fait, son second tire une drôle de gueule, comme s’il n’arrivait pas à décider s’il a envie de vomir ou de pleurer. Sa faute, lui apprend une Eve rendue manifestement très prolixe par l’alcool. Comme il le craignait, Finn comprend que O’Riordan est persuadé qu’il lui fait la gueule et qu’il a voulu le punir. Il voudrait dire à Eve de ne pas insister et détromper son meilleur ami, et puis que c'était aussi son idée, mais il n’en a pas le temps. La jeune femme a déjà continué. L’acteur voudrait aussi réagir lorsque son amante lui reproche de ne pas vouloir l’embrasser – lui dire qu’il était un peu occupé à éviter à un crétin de la gifler, ou la prendre dans ses bras, par exemple – mais elle le prend par surprise lorsqu’elle prend l’initiative d'un baiser. D’abord un peu estomaqué, il l’embrasse en retour avec un sourire ravi, sans pouvoir s’en empêcher. Ça prend un tour surréaliste, mais ça n’est pas pour lui déplaire, et il ne remarque même pas combien ils ont sans doute l’air ridicule, elle pendue à son cou, lui avec son sourire niais. Hélas, Eve n’est pas décidée à en rester là, et l’enthousiasme du mafieux ne tarde pas à retomber. Halluciné, il murmure d’une petite voix, la jeune femme toujours dans ses bras : « De quoi ? » Il ne manquait plus que ça, maintenant. D’où ça sort, cette affirmation ? Ah ça, pour t’écouter, elle t’a écouté, songe un peu amèrement Finn en regardant son second d’un air paniqué, manière de dire « mais qu’est-ce qui lui prend, là ? tu devais la convaincre du contraire, pas faire en sorte qu’elle m’affirme encore plus qu’elle voulait un gosse ! » Evidemment, personne ne se soucie de lui répondre et de calmer ses inquiétudes.

En fait, c’est même pire que ça : plus on lui explique, plus Finn déchante et il se demande ce qui a pu se dire entre Rafa et Eve sans qu’il ne puisse rien en savoir. Il faut dire que le discours de la rousse, loin de l’aider et qu’il est particulièrement décousu. La encore, il n'a pas l'occasion de jauger l'effet que le nom de Robin a sur son second, ni même de répondre à la question de Eve. Tout est trop rapide, choquant, énorme. Enceinte ? Comment ça enceinte ? « Mais je te demande pardon ? Qu’est-ce que vous vous êtes raconté, à la fin ? Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? » Eve ne peut pas être enceinte, le mafieux est bien placé pour le savoir. Impossible de comprendre qui a dit quoi, alors il finit par demander, paniqué, à son second : « Mais qu’est-ce que tu lui as dit ? »

Avec toute la gentillesse et les formes qu’il peut y mettre, l’acteur entreprend de détromper sa compagne, essayant de faire prendre de raison et caressant doucement sa joue : « Je crois pas que tu sois enceinte, tu sais. Rafa a du se tromper. Tu te souviens, quand tu m’as dit qu’on ferait rien tant qu’on n’en aurait pas reparlé ? C’est pas possible, sans ça. » Il ne veut pas vexer Eve, mais il peut aussi assurer que rien ne s’est passé entre eux depuis de longs mois, et si Finn a accepté sans broncher que ça resterait ainsi tant qu’il n’aurait pas réfléchi, à l’avoir comme ça près de lui, si amoureuse, il ne peut pas nier qu’il en viendrait presque à en souffrir physiquement, sans compter tout ce discours qui consiste à affirmer qu’il n’a pas le choix et qu’ils auront un enfant. Bien sûr, c’est mal, il ne sera pas pousse-au-crime, parce qu’il voit bien que Eve n’est pas elle-même, mais ça reste indubitablement une torture.

Heureusement – ou malheureusement donc – elle finit par se libérer pour parler à Rafa et le convaincre de s’excuser. De quoi ? Même Callahan perd le fil, à force, tant ils sont difficiles à suivre, alors il se contente de grommeler pour lui-même, sans que personne ne l’entende : « Boire un autre verre, quelle bonne idée… », le fond de sa pensée étant « même pas en rêve ». Puis réalisant que Eve s’est un peu éloigné de lui, il reprend plus haut, peu désireux de trop la laisser baguenauder – sait-on jamais :  « Eh-là, où est-ce que tu pars, miss Talbot ? Viens par là t’assoir avec moi, plutôt. » Il la retient par l’épaule pour l’attirer contre lui et ni une ni deux, il se laisse tomber sur une des chaises de l’arrière-salle en asseyant Eve sur ses genoux, un bras passé autour de sa taille, ce qui lui vaut un gloussement ravi et inédit de la part de l'intéressée. « Si on partait et qu’on allait au Cohan, tiens ? Qu’est-ce que tu en dis ? » Le mafieux dépose un baiser sur la joue de sa compagne et déclare innocemment : « La compagnie n’est pas excellente, ici, on vous empêche de faire ce que vous voulez. On serait mieux là-bas. » Mieux vaut les laisser croire qu’ils reprendront un verre pour les faire venir d’eux-mêmes et les ramener à bon port. D’ici là, ils se seront peut-être endormis, et il pourra les coucher, ce qui est clairement devenu son objectif. C’est que c’est fatiguant, de s’occuper d’ivrognes.

Finalement, c’est la voix de Rafa, qu’il n’avait pas entendu depuis un moment, qui attire l’attention de Finnegan. Ne sachant pas bien comment dire les choses, Callahan finit par dire avec un demi-sourire : « Ben, moi aussi, gamin. Je voulais pas te punir, tu sais. Tu filais juste un putain de mauvais coton, et je pouvais pas laisser Liam te casser la gueule. » Pas facile, de dire ça, alors il ronchonne. Puis il se souvient du Cohan, qu’il a mentionné, et que techniquement, Rafa en est toujours banni : « Au fait, si c’était pas clair, toi aussi tu viens.  Moi, je dis que tu peux. Après, faudra peut-être t’excuser, hein, mais je crois que tu manques à tout le monde, là-bas.» Et à lui, au premier chef, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeSam 13 Nov - 20:11

Ces soirées-làEve & Rafa

Combien de verres ils ont bu ? Rafa hausse les épaules, incapable de répondre à cette question. Un seul à la fois, ça c’est sûr, et c’est déjà, lui semble-t-il, la preuve qu’ils ont été particulièrement raisonnables. De toute façon, il n’a même pas le temps de réfléchir au problème que les autres sont déjà passés à autre chose. Trop rapides, songe-t-il en essayant de suivre leur conversation. Ou c’est juste lui qui est largué, au choix. Eux ont l’air d’être comme d’habitude, si on excepte la façon hautement inhabituelle dont Eve cherche le contact avec Callahan. Toujours dans une sorte de brume, Rafa la voit embrasser le patron, réalise qu’il ne les avait jamais vraiment vus échanger de telles marques de tendresse, et se renfrogne soudain. Ses épaules se voûtent, et il s’abîme dans une réflexion amère, laissant Eve et Finn discuter entre eux.

C’est qu’à les voir comme ça, amoureux, complices, en train de chahuter, ça lui rappelle tout un tas de trucs qu’il avait à peu près réussi à tenir à distance ce soir. Lui aussi, il aimerait bien avoir quelqu’un à tenir contre lui, quelqu’un qui voudrait faire des projets avec lui, quelqu’un qui… Robin, quoi. Son prénom résonne dans la conversation entre Eve et le patron, et Rafa en prend encore un coup. Les coudes sur la table, il se prend la tête dans les mains et supplie :


-Arrête, Eve, bordel, je t’en prie, faut plus m’en parler. C’est pas bien, ce que tu fais.

En se concentrant un peu, il peut presque sentir son parfum. Comme si elle était là. Mais elle n’est pas là, et elle n’y sera jamais plus, parce qu’il est trop lâche pour elle, trop con, trop orgueilleux. T’as mal, hein ? Et tu le mérites. Sans répit, une petite voix lui rappelle qu’il a bien cherché ce qui lui arrive, et même l’alcool ne parvient pas à la faire taire. Une larme s’écrase sur le bois verni de la table, sans que le jeune homme sache bien ce qui se passe. Je ne pleure pas. Si je décide que je ne suis pas malheureux, je ne le suis pas. Il essuie rageusement ses yeux, histoire de leur apprendre à couler sans son accord, comme pour reprendre contenance. Et il parle d’une voix étonnamment ferme lorsqu’il lève enfin la tête vers le patron pour essayer de lui exposer leur étrange accord :

-J’vous demande pardon, patron. J’ai essayé de lui parler, promis, mais j’ai perdu aux fléchettes, alors du coup, j’ai plus le droit.

Comprenne qui pourra. Rafa trouve son explication parfaitement claire, sans se rendre compte que personne, hormis Eve et lui, n’y pigerait quoi que ce soit. Rafa a une mimique désolée, et ajoute avec candeur, pour prouver encore une fois qu’il a complètement perdu les pédales :

-Mais de toute façon, ça change quoi, qu’elle soit enceinte ?

Il ne comprend pas, tout à coup, pourquoi on fait un tel flan de cette histoire. Après tout, Eve est une femme, et les femmes, des fois, ça tombe enceinte. Rien de plus naturel, non ? Renonçant provisoirement à participer à la conversation, il laisse les deux autres discuter, et s’avachit sur la table, la tête sur les bras, tandis qu’Eve prend place sur les genoux du patron. Il pousse un long soupir quand Callahan parle d’aller au Cohan. C’est ça, tirez-vous. Moi, je reste là. Il n’a même plus envie de traverser la salle du Red Lion pour rentrer chez lui, d’un coup. On doit bien pouvoir le laisser roupiller là, non ? C’est qu’il n’a pas vraiment envie de se retrouver tout seul, alors même cette arrière-salle de pub, où il entend vaguement la rumeur du bar, lui semble un refuge acceptable. Il se barrera demain matin, quand il n’y aura plus personne pour le voir et se foutre de lui.

Les grommellements du patron lui font relever la tête, et il affiche, un instant, une expression proche de la béatitude. Moi aussi, je viens ? Vrai ? S’il se voyait, il se rendrait compte que sa tête ressemble drôlement à celle de Shane, lorsqu’on l’autorise finalement à se joindre à la balade des maîtres, et ça ne lui plairait pas. À force d’être comparé à un clebs, ça devient lassant. Et pourtant, il y a du chien abandonné dans le regard qu’il adresse à Callahan.


-Vous êtes sûr, patron ?

Les dernières barrières cèdent. Pas moyen, cette fois, de retenir les larmes. Ni les paroles décousues qui semblent se bousculer pour sortir de sa bouche :

-Vous savez, patron… Je voulais pas… j’étais perdu, moi… faut plus me faire ça, hein… faut pas me laisser seul, hein, patron…

Il y a quelques sourires narquois lorsque Callahan ressort de l’arrière-salle accompagné de ses deux poivrots ; tout le monde, ici, a déjà pris une cuite assez magistrale pour finir en larmes, tout le monde sait ce que ça fait, alors on regarde Rafa avec indulgence tandis que Connell le guide jusqu’à la Bentley. Certains hochent la tête en connaisseurs, comme pour dire que ça risque de taper fort demain matin. O’Riordan, lui, ne s’inquiète pas de ça, pas encore. Sa seule préoccupation, c’est de vérifier que Callahan et Eve lui emboîtent bien le pas, et qu’on ne le laisse pas en rade. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont tous installés dans la Bentley qu’il se détend enfin un peu et ferme les yeux, juste une seconde, juste pour que ça tourne un peu moins.

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeDim 14 Nov - 22:36

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-là- Evidemment qu’ils nous ont provoqué ! Nous, on te défendait. Tu imagines, un bar de Kilburn qui refuse d’écouter ton second et ta .. Ta quoi déjà ? Je ne sais pas. Enfin moi quoi ! C’est comme s’ils refusaient de t’écouter toi. Pas vrai, Rafa ? C’est son honneur qu’on défendait !

Ce n’est pas tout à fait vrai et ce n’est pas vraiment à ça qu’ils pensaient sur le moment, mais Eve est relativement honnête quand elle le dit. Elle sait que dans le milieu de Finn, un chef se doit de défendre sa position et toutes insultes aux gens qui représentent de près ou de loin cette autorité est une insulte à l’autorité elle-même. Du point d’Eve, qu’ils aient eu tort ou raison importe peu. Rafa étant le second de Finn, sa parole aurait dû faire force de loi, qu’il ait été là pour se détendre ou non.

D’ailleurs si Eve se rendait compte de la peine qu’elle fait à Rafael, peut-être cesserait-elle de parler de Robin, mais en réalité, à ce stade de la soirée, Eve ne se rend pas compte de grand chose ! Finn a raison, ils sont bourrés et à ce titre, la jeune femme a un peu perdu tout sens des réalités. Sans se rendre compte que son comportement est assez étrange quand on la connaît, la voilà pendue au cou de Finn, heureuse de l’avoir contre elle. Elle respire son odeur et se repaît de sa présence. Il lui a manqué, elle est bien obligée de l’admettre. Durant les longues semaines qui les ont séparés, elle s’est aperçue à quel point elle s’était habituée à sa présence et surtout à quel point elle n’avait pas envie d’être à nouveau seule. Peu habituée à exprimer ses sentiments, Eve le montre d’une façon un peu étrange et son désir de fonder une famille avec Callahan n’y est probablement pas étranger. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle a l’impression d’être parfaitement cohérente quand elle explique de façon décousue, passant du coq à l’âne les conclusions auxquelles Rafa et elle sont arrivés ce soir.

La panique de Finn ? Elle ne la voit même pas. Persuadée d’être dans son bon droit, elle y voit simplement la conclusion d’un problème qui n’en était pas un. ils auront un enfant et tout ira bien parce qu’ils s’aiment. Tandis que le Second s’enfonce dans un silence morose, la jeune femme baigne dans un espèce de bonheur brumeux si bien que pendant que Finn s’adresse à son ami, elle caresse son visage et murmure :

- Tu sais que je te trouve beau ? C’est quand même mieux quand tu laisses tomber tes costumes bariolés tu sais. Pas vrai, Rafa ? Enfin, je ne sais pas, continue-t-elle plus pour elle-même que pour lui. Je ne voudrais pas que d’autres aient envie de coucher avec toi. Soudainement suspicieuse, elle demande : Il y en a d’autres qui ont envie de coucher avec toi ?

Cette réflexion, sortie d’un peu nulle part, est rapidement oubliée quand l’irlandais tente de lui expliquer avec douceur que non, elle ne peut pas être enceinte. D’un geste impatient, elle balaie ses arguments d’un revers de main.

- Je sais bien qu’on a rien fait enfin ! Mais c’est Rafa qui a dit que j’étais enceinte. Il doit bien en savoir quelque chose. Il m’a dit que c’était lui qui s’occupait des filles du Cohan qui l'étaient. Alors il a de l’expérience.

Certes, même pour elle, l’argument est faible. C’est comme si quelque chose lui échappait, mais sans vraiment savoir quoi. Pourtant, dans sa tête, Rafa est un type de confiance et ils sont rares. Alors si elle peut lui faire confiance et qu’il dit qu’elle est enceinte, elle peut le croire, non ? Tout ça est définitivement trop compliqué pour elle et puis tout va un peu trop vite aussi. Furtivement, elle voit Rafa essuyer des larmes et de façon confuse, elle a l’impression d’être un peu fautive, mais avant qu’elle ne puisse vraiment y réfléchir, son ami se met en tête d’expliquer à son patron pourquoi elle a raison. Touchée par son fair-play, elle lui serre la main avec affection avant de retourner dans les bras de son amant avec un rire amusé.

- Je ne pars pas, répond-elle avec candeur, c’est toi qui est parti, conclut-elle sans vraiment de méchanceté, mais avec une certaine tristesse dans la voix. Elle enfouit sa tête dans son cou et souffle à voix très basse une question un peu hésitante : Tu ne pars plus, hein ?

Partir ? Tant que c’est au Cohan et surtout tant que c’est ensemble, Eve se fiche de savoir où ils vont. Toujours souriante, elle approuve son plan d’un signe de tête :

- Si tu veux, on a qu’à aller au Cohan.


Complaisante, elle ne songe même pas à protester. De toute façon, le Red Lion n’a plus rien d’intéressant pour elle. Elle se lève prête à sortir, mais s’arrête alors qu’elle voit O’Riordan fondre en larmes, la vision a quelque chose d’un peu étrange, voire de choquant. Jamais n’a-t-elle vu le Second perdre son flegme. Eve reste un moment tétanisée et puis finalement vient serré Rafa dans ses bras, lui tapotant le dos d’une de ses mains :

- Tu vois, je t’avais bien dit qu’il ne t’en voulait pas ! Arrête de pleurer Rafa, ça ne te va pas !

Le trajet passe à la vitesse de l’éclair et ce sont des têtes un peu inquiète qui accueille la compagnie au Cohan. Rapidement, à voir la tête du patron, on comprend que les choses vont bien. Eve adresse un sourire radieux à Slim quand il lui ouvre la porte du Cohan si bien que même le colosse, généralement impassible, ne peut s’empêcher de tirer une drôle de tête. C’est que quand on connaît la patronne, on sait qu’elle n’est pas du genre tendre, ni prompte à sourire comme ça.

- Liam !
, s’exclame-t-elle alors qu’elle pénètre dans le bar. Trois bières. Il y a un moment de latence après lequel elle ajoute : S’il-te-plaît ?

Le silence un peu étrange dans le bar ? Elle ne s’en rend pas compte. Pas plus que la tête que fait Cohan en voyant Rafa. Non, ce soir, dans le monde d’Eve, tout va pour un mieux. Se tournant vers Finn, elle met les pieds dans le plat :

- C’est moi où il tire la gueule ?


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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMar 16 Nov - 0:05



Ces soirées là
Eve, Rafa & Finn
La voix de son second tire une grimace de compassion à Callahan. « Oh, merde, quand même… » Eve lui parle en même temps et il n’entend pas tout, mais Finn ne pense pas avoir rêvé en voyant un peu d’eau dans les yeux de son second. Autant dire que pour le cas Robin, ce n’est définitivement pas gagné. La vision pessimiste serait de se dire que finalement, la soirée ne l’a pas fait avancé d’un pouce et que Rafa en est toujours à déprimer ; la version optimiste, qu’il extériorise enfin un peu et que c’est un progrès. Il faudra voir demain, ou dans les jours qui suivent, quand la gueule de bois sera passé. En attendant, le mafieux ne peut pas faire autre chose que de gérer la beuverie et ces conséquences. C’est un peu surréaliste, mais en fait, il s’amuse assez. Il faut dire que s’il a abandonné de répondre toutes les remarques de Eve, en partie parce qu’elle semble les oublier aussi vite qu’elle les formule, Callahan est ravi de ses marques d’affection un peu étranges et sorties de nulle part. Il l’a très rarement vue boire, en fait, presque jamais. Sauf cette fois là, qui lui parait si lointaine, où elle l’avait giflé après qu’il l’ait embrassé, et où, même en la mettant dehors à la fin, il s’était occupé d’elle. Le mafieux sait depuis cette fois là qu’elle tient mal l’alcool, mais pour surprenantes qu’elles soient, il sait aussi qu’il peut tenir pour sincères, s’il en doutait encore, les marques d’affection et de possessivité, tout comme les compliments auxquels il a droit. In vino veritas, comme on dit, et le mafieux se sent fondre un peu plus – comme s’il avait besoin de ça. Et puis ça le fait rire. Il ne peut s’empêcher de s’imaginer la tête qu’elle fera quand il lui racontera, demain, ce qu’il s’est passé, et il en poufferait presque en entendant sa crise de jalousie

Ça lui ferait presque oublier et dédramatiser tout l’aspect de la conversation, aussi, celui qui porte sur l’aspect qui le panique le plus, à savoir cet enfant à venir. S’il avait été présent, il se serait peut-être indigné qu’on joue un sujet aussi grave aux fléchettes, mais les explications pataudes de Eve et l’air solennel de Rafa le font rire – ça ne marche pas ça, voudrait-il dire à son second, mais il est trop occupé à essayer de garder son sérieux S’ils sont encore capable de s’en rappeler demain, peut-être en tiendra-t-il compte, de ce pari, en attendant, ça n’a aucun sens, pas plus le fait que Eve soit enceinte alors qu’ils n’ont rien fait depuis des lustres. « Ça change que…oh, puis laissez tomber. » En prenant le temps de réfléchir, il se dit qu’il n’aura droit qu’à de grands moulinets d’impatience de la part de la jeune femme et qu’il prend le risque de l’énerver pour rien. Pourquoi prendre le risque de la contrarier ? Ça ne servirait à rien. De toute façon, il n’aura pas gain de cause, alors il conclut gentiment, paraissant entériner cette folle idée :  « On en rediscutera demain matin, si tu veux, d’accord ? Ça n’aura pas changé d’ici là, pas vrai, pas le genre de trucs qui disparaissent dans la nuit, ça, n’est-ce pas ? » De l’extérieur, n’importe qui verrait que c’est absurde, mais ça n’a pas d’importance particulière, puisque ce n’est pas le cas. C’est juste un délire causé par la boisson, et Finn ne s’y trompe pas. Il tient sans doute mieux l’alcool que ces deux là réunis, mais en bon pilier de bar, il a été ivre mort une fois ou deux, et il sait faire la différence entre ce qui sera oublié le lendemain et ce qui est révélateur de vraies angoisses ou de pensées sincères, mais trop compliquées à formuler en temps normal, et que l’alcool fait simplement ressortir.

En témoigne la manière timide dont son amante finit par s’inquiéter du fait qu’il puisse, lui, Callahan, repartir, et la laisser de nouveau. La rousse lui fait un peu de peine autant qu’elle le touche, réveillant chez lui un vieux fond de culpabilité jamais vraiment parti. « Non, promis. » La rassure-t-il d’un murmure. Il dépose un baiser sur son front, tout en la serrant un peu plus fort contre lui, comme pour lui faire sentir qu’il est bien là et qu’il ne va pas la laisser tomber, peu importe ce que leur réservera l’avenir à la fin ou ce qu’ils décideront quant à cet enfant. Ce n’est d’ailleurs pas seulement parce qu’il ne veut plus blesser la jeune femme, mais bien parce que pour lui aussi, ces longues semaines sans la tenir dans ses bras ont été un déchirement.

Dans le même genre un peu culpabilisant, il y a Rafa. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas récupéré son second ivre mort ou avec la gueule de bois, songe Finn. D’eux deux, celui qui boit, d’ordinaire, c’est lui, et comme d’habitude, O’Riordan conserve la lucidité et le bon sens. Ceci dit, même s’il sait que lui non plus ne tient pas l’alcool – une honte pour l’Irlande, rend ta nationalité, a-t-il un jour rigolé - il ne croit pas l’avoir jamais vu avoir l’alcool aussi sentimental et triste. Le sourire que Finn avait déjà sur les lèvres, signifiant peu ou prou « tout est bien qui finit bien, allez on rentre », meurt sur ses lèvres, et il ne sait pas bien quoi dire. « Ben oui. Puisque je te dis que c’est ce que j’ai décidé. » Le voilà qui fond en larmes, pour de bon, et il voudrait pouvoir, avec la même aisance que Eve, le serrer dans ses bras (même s’il n’est pas certain que dire à Rafael d’arrêter de pleurer servira à quoi que ce soit), son vieux pote, son meilleur copain. Il ne sait pas faire, Finn, pas très à l’aise avec l’amitié, alors que celle-ci est des plus réelles. Dans son esprit, Rafa n’est pas un chien fidèle, pour lui, ce serait plutôt une sorte de Watson. Maladroitement, il lui tapote gentiment l’épaule et appuie les propos de la jeune femme d’un ton bourru : « Eh là, eh là…mais je sais bien, bon dieu, pleure donc pas, Eve a raison, je sais que tu regrettes, je t’en veux pas. Tu te figurais vraiment que je t’avais laissé tomber ? Après avoir subi ta putain d’insolence six ans sans rien dire, je me réveille maintenant ? Allez, va, ça aurait pas de sens...puis regarde, je suis venu ce soir... » Rafa, c’est la famille, comme Eve, bien plus que celle du sang, d’abord, on ne rompt pas avec sa famille. Encore moins quand ça va mal. « J’essayais de t’aider, pas de te bannir…je me disais que ça te ferait du bien de prendre du recul. Allez, allez. Pour ça que je t’ai envoyé Eve…» Evidemment, personne n’est là pour l’aider à s’exprimer. De toute façon, Callahan n’est pas sûr que quiconque l’écoute. Qu’importe, il note, en espérant que Rafa aille mieux après la gueule de bois qu’ils vont se coltiner demain, de lui en reparler : « C’est pas grave, allez. On en reparlera demain. On rentre à la maison, maintenant. »

Avec bonheur, ses deux ivrognes favoris le suivent sans difficulté, et les clients du Red Lion ne sont pas trop moqueurs. Ça, Finn ne l’aurait pas admis – qu’il se marre, lui, c’est une chose, mais qu’on les tourne en ridicule, il le refuse. Du reste, l’essentiel de son trajet se passe à écouter ce qu’il peut raisonnablement appeler les babillements de Eve, qui s’est collée contre lui dès qu’il s’est installé sur la banquette arrière de la Bentley, et à surveiller Rafa, qui semble à moitié s’endormir sur son épaule, en veillant à ce que le sommeil ne devienne pas coma éthylique. En arrivant au Cohan, personne n’a vomi, ce qui est une grande victoire, du point de vue de Callahan. Suivant le mouvement, il entre au Cohan comme si de rien n’était, cigarette et sourire aux lèvres, faisant signe que tout va bien, et donnant quelques instructions à Joe et Connell pour installer le lit, là-haut, dans son bureau.

Mal lui en prend, car livrée à elle-même, Eve est bien décidée à vraiment reboire un verre et à entrainer tout le monde dans le bonheur alcoolisé dans lequel elle nage. Étouffant un rire, Finn se précipite, faisant de grands signes à Liam, dans son dos, pour annuler la commande qu’elle tente de passer. « Un peu. » Lui concède-t-il, lorsqu’elle évoque le fait que Liam fait la gueule, passant un bras autour de sa taille pour l'empêcher de tomber, car la jeune femme tangue un peu. « Un petit différend avec Rafa, tu te souviens ? Je vais m’en occuper, ne t’en fais pas. Je règle ça et on boit ce verre, d'accord ? » Il l'embrasse furtivement, l'installant au fond d'une banquette. « Tu m'attends ? Je reviens avec Rafa et les bières. »[/color] Puis il s'approche du barman, qui fixe d'un air revêche ledit Rafa, lui murmurant rapidement : « Par pitié, Liam, faut que t’écoute Rafa. Tu verrais comment il est mal...Je sais qu’il s’en veut, donne lui une chance. Et me le fais pas pleurer, d’accord ? » Inutile d'ajouter, aussi, qu'il ne faut servir ces deux-là sous aucun prétexte. Finnegan tape ensuite gentiment dans le dos de son second, essayant de ne l'envoyer mordre la poussière en même temps : «  Ca va, gamin ? Tu voulais dire quelque chose ? »

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMar 16 Nov - 17:36

Ces soirées-làEve & Rafa

C’est la croisée des chemins, pour Eve et Rafa, le moment où chacun se lance dans sa propre interprétation de l’ivresse. Si Eve papillonne et semble impossible à arrêter, O’Riordan, lui, laisse libre cours à son caractère pessimiste habituel, en encore plus sombre, si c’est possible. Toute l’absurdité de son existence lui apparaît soudain, implacable, tandis qu’il s’efforce de chasser de son esprit toute pensée relative à Robin. Mais la blonde lui revient constamment en tête, et puis il y a cette trouille rétrospective de s’être définitivement mis le patron à dos, et puis un jour on sera tous morts, et puis… Et puis ralentis, Connell, putain, sois gentil, cesse de nous secouer comme ça. Rafa ne sait pas exactement s’il a vraiment prononcé cette dernière phrase ; il se trouve quelque part entre la veille et le sommeil, le front appuyé contre l’épaule de Callahan, et l’idée lui vient, fugace, insaisissable, que ça doit vouloir dire que le patron ne lui en veut pas. Il ne l’aurait pas embarqué, s’il lui en voulait, et surtout il ne le laisserait pas se blottir contre lui sans broncher, comme ça. La pensée le rassure et il finit par sombrer dans le sommeil, pour environ deux minutes de repos loin de Robin, loin de cette grosse déprime, loin de tout.

Le bruit des portières le réveille en sursaut, et il lui faut quelques secondes pour reconstituer la trame des événements. Connell - un gamin obligeant, décidément - vient lui tenir la porte et l’aider à s’extraire de la Bentley, ce qui lui vaut un pourboire de dix livres qu’il considère avec stupeur avant d’essayer de le rendre.
“Non, non, garde-les, ça me fait plaisir”, déclare O’Riordan d’un ton princier en lui tapotant amicalement le bras. Toujours généreux avec le petit personnel, le Rafa. C’est ce que Callahan lui a appris, et Tony Montenza aussi. Plus on est haut placé, plus on se doit à ceux d’en-dessous. Surtout quand on a été soi-même un gagne-petit. Renvoyer l’ascenseur, ça s’appelle. C’est ce que fait Rafa en logeant Mrs O’Hara, en distribuant dans le quartier aumônes et subsides - toujours au nom du patron, à tout seigneur tout honneur - et, en l’espèce, en larguant un billet de dix entre les mains d’un Connell qui ne comprend pas ce qu’il a fait pour mériter cette récompense.

La lumière du bar fait cligner les yeux de Rafa, des yeux douloureux et gonflés sans qu’il se rappelle vraiment pourquoi. On les regarde avec une curiosité mêlée d’appréhension, Eve et lui ; personne ne sait lequel est le plus à surveiller, du second manifestement démoralisé ou de la patronne surexcitée qui veut continuer la soirée. Rafa s’efforce de se comporter aussi naturellement que possible, mais dès l’entrée, une drôle de sensation le prend aux tripes. Banni du Cohan, tu te souviens ? Parce que tu as réussi à faire sortir Liam de ses gonds, ce brave type de Liam - une performance, hein ? Le susdit Liam, trônant comme souvent derrière sa tireuse à Guinness, le regarde arriver avec circonspection. Rafa s’arrête devant lui, muet, mal à l’aise, et il faut que Callahan vienne jouer les arbitres pour qu’il se décide à parler. À essayer, du moins, puisqu’après une introduction composée de deux mots
(“alors voilà”) il éclate en sanglots sous le regard effaré de Liam, qui prend Finn à témoin :

-J’ai rien dit, moi, patron, vous avez vu !

Il faut un peu de temps pour parvenir à calmer Rafa, mais à force de sollicitude, de tapes dans le dos, il finit par cesser de pleurer - de toute façon, ça fait mal à la tête, de pleurer, et puis aux yeux, et puis au bide aussi, à moins que ce soit juste la picole. Quelqu’un l’aide à s’asseoir sur un des tabourets, lui colle une cigarette sous le nez, histoire de l’aider à reprendre contenance. Liam n’a pas bougé, comme pétrifié par le spectacle. Rafa fume un instant en silence, cherchant ses mots, et puis, d’un coup, il balance :


-J’suis qu’un connard, Liam. J’ose même pas te faire mes excuses. Tu sais quoi ? Casse-moi la gueule, c’est tout ce que je mérite. Allez, vas-y.

Liam essaie de décliner la proposition, mais O’Riordan insiste :

-Mais si, j’te dis, t’allais le faire l’autre fois et t’avais cent fois raison… Allez, vas-y, fais-moi plaisir, tu me pètes le pif et on est quittes.

-Je vais pas te frapper, Rafa, tu tiens à peine debout,
objecte Cohan en cherchant du regard l’approbation de Finn.

Rafa ne l’entend pas de cette oreille, et il faut plusieurs minutes pour le convaincre que personne ne cognera sur personne ce soir. Le seul truc à faire, lui dit Liam avec une bienveillance presque paternelle, c’est d’aller dormir, et demain, on verra. Têtu, O’Riordan pointe un index revendicatif vers le patron du bistrot :


-D’accord. On coupe la poire en deux. Je vais dormir, et demain tu me casses la gueule, OK ?

Liam promet tout ce qu’on veut, du moment que Rafa accepte de monter sans histoire se coucher.


-Tu m’en veux ? demande encore O’Riordan en s’apprêtant à suivre Connell qui semble devenu sa gouvernante attitrée.

Non, Cohan ne lui en veut pas. Cette réponse lui vaut une accolade émue de la part de Rafa, qui ne manque pas de lui pleurer un peu sur l’épaule en lui rappelant qu’il doit lui casser la gueule, parce que c’est important - et, finalement, c’est le grand soulagement, lorsque le second de Callahan se décide enfin à aller roupiller.


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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMar 16 Nov - 19:46

❝Rafa et Eve❞Ces soirées-là- Hmm, arrête de tirer la couverture, grommelle Eve

Sa voix est pâteuse alors qu’elle se colle contre le corps chaud à côté d’elle. La couverture semble avoir fusionné avec les deux locataires du lit de fortune installé dans le bureau de Callahan et par un procédé étrange que personne ne comprend, leurs membres se sont entremêlés d’une façon étrange pendant la nuit si bien que le bras de Rafael est passé autour de la taille d’Eve tandis que sa tête est enfoncée dans le coussin, étouffant les ronflements du second. La jeune femme ne devait pas être en reste et il y a fort à parier que se sont ses propres ronflements qui ont fini par dérangé son auguste sommeil. En attendant, c’est comme si un orchestre avait élu domicile dans le fin fond de son crâne. La sensation est particulièrement désagréable et il faut un moment pour qu’elle arrive à ouvrir les yeux. C’est là qu’elle se mise à crier :

- Bordel de …

La suite des insultes se perd dans un nouveau cri ; de douleur cette fois-ci. C’est que la tête de Rafa aussi proche de la sienne au réveil la surprend. Encore l’esprit brumeux et surtout alcoolisé, Eve n’a pas toutes les clés en main pour comprendre comment elle en est arrivée là. Dans un réflexe purement défensif, elle a donc repoussé le second en reculant et ce, sans voir le bord du lit. Résultat ? C’est son auguste derrière qui en a pris pour son grade, ajoutant à la douleur du crâne celle du fessier.

- Qu’est-ce que … ?

Elle regarde autour d’elle presque en panique avant de reconnaître le bureau de Finn. Donc ils sont au Cohan. A l’étage du Cohan en tout cas. Dans la pièce, il n’y a que Rafa qui peine à émerger et elle, à moitié déshabillée. Son pantalon semble traîne à terre ainsi que son pull si bien qu’il ne reste plus que son chemisier et ses sous-vêtements sur elle. Le second, lui, semble encore parfaitement habillé, ce qui ne manque pas de rassurer la jeune femme, mais ne lui explique pas plus ce qu’elle fait là. La migraine ne s’améliorant pas, elle sent son sang qui pulse à travers ses veines et comme une vague nausée qui l’empêche de se concentrer. Elle se traîne jusqu’au lit improvisé et secoue Rafa que tout ce raffut ne semble pas avoir fait émergé.

- Rafa ! Rafa
, insiste-t-elle le secouant. Réveille-toi bordel ! Réveille-toi, j'te dis !

La porte s’ouvre et laisse passer Finn, probablement attiré par le bruit que la jeune femme a fait en se réveillant. Il semble étonné de la voir à terre, mais pas plus perturbé que ça de la voir à moitié déshabillé, son Second à ses côtés. Une réaction définitivement étrange, mais qui conforte la journaliste dans l’idée qu’il lui manque une partie des renseignements.

- Finn.

Entre le bonjour et l’interrogation, c’est surtout une invitation à éclairer sa lanterne sur sa présence dans son bureau ce matin. Et puis, une illumination, c’est comme si elle se repassait la soirée en accéléré, tel un film sur lequel elle n’a aucun contrôle. Elle les revoit dans la voiture, Finn entre eux deux, elle accrochée amoureusement à son bras, lui bavant sur l’épaule de son patron. Le début de confrontation au Red Lion, les excuses et les larmes de Rafa, le concours de fléchette. Tout lui revient. C’est dans le désordre, par brides et il manque probablement des éléments, mais c’est assez pour que le visage de la jeune femme passe par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Mortifiée, elle enfouit son visage dans ses mains et gémit tandis qu’elle se rappelle le cinéma qu’elle a fait avant d’enfin tomber endormie.

Il a fallu - pour des raisons différentes - tous les efforts du monde pour convaincre Rafa et Eve d’aller dormir. Après avoir péniblement monté les escaliers jusqu’au bureau de Finn, transformé pour l’occasion en chambre improvisée, Eve a entrepris de se déshabiller.

- J’ai trop chaud, a-t-elle clamé à un Callahan qui tentait de l’empêcher de se mettre à nu devant Rafa et Connel.

Une fois le petit jeune redescendu, laissant le patron gérer les membres de sa famille, elle s’est mise à râler:

- Je ne veux pas dormir avec lui, a-t-elle protesté en désignant O’Riordan du doigt. Je veux dormir avec toi. Amoureuse, elle s’approche pour se coller à lui, pleine d’envie, mais se fait gentiment repousser. Boudeuse et attristée, elle a la larme à l'œil quand elle commente d’une voix chevrotante : Tu ne m’aimes plus ? C’est ça ! Très bien, moi non plus je ne veux pas dormir avec toi.

Le reste est définitivement flou, mais nul doute que ça explique comment elle s’est retrouvée dans les bras de Rafa. En attendant, la honte la rattrape et effarée, elle se tourne vers Rafa en murmurant :

- Qu’est-ce qu’on a foutu ?

Autant dire que vu la tête du second, il y a une bonne chance pour qu’il ne sache pas plus qu’elle répondre à la question. Finalement, elle conclut par un :

- Quelqu’un peut dire à la pièce d’arrêter de tourner ?

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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeMer 17 Nov - 16:24

Ces soirées-làEve & Rafa

La voiture roule au pas sur la route déserte. La lune éclaire la falaise et la mer, loin, en contrebas. Curieusement, le bruit des vagues est le seul qui s’entende ; dans l’habitacle de la voiture, une grosse Lincoln aux vitres fumées, pas un son, pas même le ronronnement du moteur. Les types présents ne parlent pas. Le type au volant semble minuscule, de la taille d’un enfant de dix ans, mais le début de calvitie et les cheveux grisonnants ne laissent aucun doute ; il s’agit bel et bien d’un homme adulte. À la droite de Rafa, Ludovico Montenza, avec sa moustache, son air ennuyé et une carabine en travers des genoux. De l’autre côté, Cesare Mariotti, dans la même posture. Une vraie paire de serre-livres, regardant chacun par sa fenêtre. À la place du mort, inexplicablement, Shane.

-Tu aurais dû m’écouter, Rafael, lance finalement Montenza de sa voix traînante tandis que la voiture se range au bord de la route. Ça nous aurait évité bien des complications.

Mariotti et lui descendent de la Lincoln. Rafa sait qu’il doit s’enfuir, mais ses jambes sont de plomb et il ne peut que s’agiter en vain sur son siège. Montenza le regarde se débattre avec un sourire mauvais, sa carabine à présent posée sur son épaule.

-Ah, tu regrettes, maintenant… tu regrettes d’avoir trahi le nom de Montenza… Mais c’est trop tard, Rafael.

Mariotti a sorti du coffre un jerrican, et il en répand le contenu, consciencieusement, partout, sur la voiture, sur les fauteuils de cuir, sur les vêtements du minuscule chauffeur, sur le pelage de Shane.

-Eh bien, nous n’allons pas te retenir plus longtemps, déclare enfin Ludovico en claquant des doigts.

De ce claquement de doigts, sans le moindre briquet ou la moindre allumette, par magie en somme, une petite flamme naît. Une flamme ridiculement faible, qui pourrait s’éteindre aussi facilement qu’une bougie sur un gâteau d’anniversaire. Merde, c’est l’anniversaire du patron, d’ailleurs, aujourd’hui, songe Rafa au beau milieu de sa panique. Car la flamme, en rencontrant l’essence répandue par Mariotti, prend de la vigueur, et la Lincoln n’est bientôt plus qu’un immense brasier. Le bruit des vagues est désormais couvert par celui de l’incendie, par les hurlements de douleur de Shane. Rafa, pour une raison qu’il ne comprend pas, est encore épargné par le feu, mais devant lui, ça flambe. Le minuscule chauffeur de la voiture se tord, et dans ce mouvement, son visage apparaît enfin aux yeux de Rafa, en même temps que le feu commence à consumer ses vêtements. Marco Mancini le regarde une dernière fois, avec son crâne explosé par la balle qui l’a exécuté et ces mêmes pupilles fixes que dans le hangar...

-NOOOOOON !

Le hurlement de Rafa, de terreur, de douleur, il ne sait plus très bien, résonne étrangement, et, plus étrange encore, quelqu’un le secoue. Est-ce qu’on vient à son secours ? Une femme. Et elle l’appelle par son prénom. Montenza a disparu, probablement furieux de voir qu’il a raté son coup. Et c’est l’anniversaire du patron, se rappelle Rafa en ouvrant à demi les yeux - bordel, que de lumière, d’un coup - avec la ferme intention d’aller lui acheter un cadeau, dès qu’il sera sorti de cette voiture carbonisée. Un autre chien, peut-être, puisque Shane, lui, a brûlé ?

-Eh, doucement, les basses, grogne tout de même le second de Callahan à l’adresse de la femme qui continue de piailler.

C’est qu’il a mal à la tête, lui, et que le bruit n’est pas vraiment le meilleur traitement. Avec difficulté, il finit par ouvrir complètement les yeux ; la clarté agressive de l’endroit où il se trouve le force à reconsidérer ses certitudes. Apparemment, on n’est pas sur une route de Californie éclairée par la lune. D’ailleurs, l’endroit ressemble fortement au bureau du patron, au Cohan.

Et les morceaux de l’histoire finissent par se recoller d’eux-mêmes. La visite d’Eve, la soirée au Red Lion, et Callahan qui est venu les chercher. Malheureusement pour lui, Rafa garde des souvenirs assez nets de l’ensemble de ces événements, et aussi de sa crise de larmes, et du sketch qu’il a fait pour que Liam lui casse la gueule. Il s’assoit sur le lit à l’instant où Finn entre dans la pièce, et grogne à l’intention d’Eve :


-Alors selon toute vraisemblance, Eve… on s’en est foutu une. C’est ça, hein ?

Liam, entré sur les talons de Callahan avec un plateau richement garni, hoche la tête pour confirmer ce diagnostic. La présence de Cohan rappelle un détail à Rafa, qui se remet, tant bien que mal, à la verticale pour prendre l’homme par le bras et le conduire sur le palier où il murmure :

-Ecoute, vieux, je sais plus exactement tout ce que je t’ai dit hier, mais y a un truc qui était sérieux, c’est que je suis désolé de t’avoir mal parlé. Et si tu veux toujours me casser la gueule, je suis à ta disposition.

Bon bougre, Cohan n’a aucune intention de frapper ce sale môme, et il se contente de le raccompagner dans le bureau en lui ordonnant de prendre un solide petit déjeuner et une bonne aspirine. L’odeur des œufs brouillés et du black pudding suffit à lever le cœur de Rafa, qui se laisse tomber dans le fauteuil en se tenant la tête. Et puis, une information contenue dans son rêve lui revenant, il balance au milieu de nulle part :

-Au fait, joyeux anniversaire, patron.

Tant pis pour le chien neuf, on ira l'acheter une autre fois.


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Message#Sujet: Re: Ces soirées-là || Eve   Ces soirées-là || Eve Icon_minitimeJeu 18 Nov - 0:56



Ces soirées là
Eve, Rafa & Finn
En jetant un dernier coup d’œil à Rafa et Eve, endormis, Finn ne peut pas s’empêcher de sourire. Comme quoi tout arrive, et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, de voir le patron sourire en voyant son second et sa petite dormir ensemble dans le même lit. Il tape amicalement dans le dos de Connell et de Liam, déclarant avec bonne humeur : « Une bonne chose de faite, félicitations, messieurs. Je vous libère, à demain. » Dans le bar, il n’y a plus personne, une fois Connell parti, sinon Liam et lui. « Rentre donc, je vais rester dormir là, j’enverrai Connell me chercher une chemise propre demain matin. » Là ? Sur une des banquettes. Quant à Liam, rentrer chez lui, c’est de l’autre côté de la cour, à l’arrière du bar. C’est que Callahan ne se voit pas abandonner ses deux idiots préférés à leur sort en rentrant chez lui à Soho. Non qu’il craigne qu’il se passe quoi que ce soit entre eux ou qu’il soit jaloux – dans leur état, même s’ils le voulaient, ils ne se feraient pas grand mal – mais c’est au cas où que l’un d’entre tombe, se réveille, pleure, vomisse, ou toutes ces choses que font les gens bourrés dans le voyage qui les mène fatalement à la gueule de bois. Et puis, de façon un peu moins désintéressée, le mafieux ne manquerait pour rien au monde le réveil de Eve et Rafa. Il faut dire, songe le mafieux, que la soirée s’est finie en apothéose. Les ivresses des gens qui ne boivent pas sont toujours spectaculaires et il a sans doute eu autant pitié de son second qu’il a ri sous cape en essayant de le convaincre d’aller se coucher – non, personne ne casse la gueule de personne, il faut aller se coucher, maintenant, allez, Rafa, tu vois bien que Liam ne t’en veut pas, tiens, prends une cigarette – ou en les mettant au lit  - non on ne se déshabille pas, ce n’est pas très gentil pour Rafa, ça, mais si, je t’aime, on verra demain si tu t’en souviens et si tu veux toujours dormir avec moi – que ça en valait la peine. Il dépose sa casquette et son blouson sur une des tables, et, s’appropriant une banquette, s’installe du mieux qu’il peut avec la couverture que Liam lui a donné, et finit par s’endormir.

C’est le bruit des grilles du Cohan, que Liam ouvre, Connell sur les talons, qui réveille Finn. Il est tôt, il voit bien, et sur le moment, avec le mal de dos qui le guette, il a beaucoup moins d’indulgence pour Eve et Rafa. Non, se morigène-t-il vaguement, avant de se diriger vers la pompe à eau de la cour. Il ne peut pas se plaindre, il a eu plus de signes d’affection en une soirée que dans toute sa relation avec la jeune femme, et quant à Rafa, il n’aimerait définitivement pas être à sa place. Pas de quoi se plaindre, conclut l’acteur, un peu réveillé par l’eau fraiche, une fois passée sa chemise propre. « Pas de signe de vie ? » Lance-t-il à Liam, affairé à préparer un petit déjeuner pour trois personne, en revenant dans le bar. « Bon, viens, on monte voir, quand même… » Poussant doucement la porte, Finn ne peut que constater que ça dort comme ça a été laissé, et il ricane doucement : « Ça roupille dur, tiens…ça mériterait une photo, qu’est-ce que t’en dis ? » A pas de loup, il s’avance dans le bureau pour s’emparer du polaroid qu’il a ramené des USA – la photographie l’a toujours intéressé, et il s’est dit que ce serait un bon moyen d’immortaliser certains moments. Lesquels ? il n’en a pas trouvé depuis son retour – il n’allait pas photographier la carcasse fumante de la Cadillac de Ludovico. Mais, ça, ce moment glorieux – parce qu’ils le sont, à ronfler, les deux compères – c’est inoubliable, il ne peut pas le louper. Pouffant, il ressort avec sa photographie à la main, la rangeant dans son portefeuille pour le moment, sans plus se soucier de les réveiller – un tank passerait qu’ils continueraient à dormir, ces deux là. En attendant le réveil des deux Belles au Bois Dormant, Finnegan s’attelle donc à la lourde tâche de faire un sort à son petit déjeuner. Il a presque fini quand du bruit provient de l’étage, et il commente pour Liam : « Ça se réveille... »

L’observation se confirme quand il ouvre de nouveau le bureau, aspirine en main. « Alors, on est vivants, finalement ? » Vivants, ça reste à démontrer, en tout cas honteux, c’est sûr. L’air affolé, puis honteux, et encore patraque, de l’un et de l’autre, le démontre à Callahan. « C’est ça ! » Confirme-t-il joyeusement pour Rafa, qui suggère qu’ils se sont mis une cuite. Puis il se fend d’un sourire pour Eve lorsqu’elle l’interroge, sur la réserve : « Oh, la vraie Eve Talbot est de retour parmi nous. Salut. » Plus aucune trace de la Eve collante et affectueuse de la soirée. Elle est redevenue si normale qu’il se prend même un coup d’œil surpris, voire un peu désapprobateur, à cause de ce baiser. Lui ne peut s’empêcher de sourire d’un air entendu. Elle ne parait pas se souvenir de grand-chose, et le peu qui semble soudainement lui revenir lui fait manifestement honte. Callahan, lui ne peut s’empêcher d’être content et ni voit rien d’honteux, mais c’est amusant de savoir, justement, précisément, et d’avoir un avantage sur elle. Il ne se privera pas de décrire la soirée à l’occasion, d’ailleurs, quand bien même, en réalité, il l’a trouvée adorable, même si pour le moment, il en est plutôt aux explications et à vérifier – encore une fois – que tout le monde va bien. Trop tard, Rafa a déjà pris Liam à parti, si bien que Finn ne peut que lancer, lorsqu'ils reviennent : « Encore cette histoire de cassage de gueule ? Je te connaissais pas si maso. C’est résolu, Liam, eh ? » Cohan approuve, soulagé d’avoir convaincu le second : « Ça la foutrait mal de taper un compatriote et un gamin. Ça vous dérange, si je redescends, patron ? Ça sonne, en bas, les premiers clients sont là. »

Finn approuve, bonhomme, en allumant une cigarette, regardant disparaitre Liam avant de reporter son attention sur Eve et Rafa, puis livre quelques éléments d’explications : « On vous a apporté le petit déjeuner, on s’est dit que ça vous requinquerait. Ça va, Rafa ? Peut-être pas une bonne idée, le black pudding, remarque, tiens, file-le-moi. Restez peut-être au café et aux toasts, c’est salutaire, normalement. Ou on demande du thé à Liam. » Le full irish, ce n’est pas si approprié pour un estomac sollicité par l’alcool, même si manger requinque il faut l’admettre. D’ailleurs le discours de O’Riordan ne laisse pas de doutes, il paye toujours les conséquences de la beuverie d’hier. « Comment ça, joyeux anniversaire ? C’est pas mon anniversaire, aujourd’hui, eh, c’est en janvier. T’es pas redescendu, on dirait. » Un peu perplexe, il lui tape sur l’épaule affectueusement, avant de proposer :  « Un peu d’aspirine ? Eve ? Ça vous remettra les idées en place. »

Il propose le tube à la ronde, puis se rassoit au bureau pour manger. « La pièce tourne parce que vous avez une sacrée gueule de bois, du coup, comme je disais tout à l’heure. Tu devrais t’assoir et manger un peu, pour le moment, ça te fera du bien. Et peut-être mettre un pantalon. » La suggestion est pour sa compagne, qui parait vraiment mal à l’aise. Callahan, quant à lui, boit une gorgée de café, et reprend : « Je me suis demandé si j’allais pouvoir vous ramener et vous coucher. Vous étiez déchainés, contrairement à ce matin. Le manque d’habitude, ça. Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé, un peu ? » Tout le monde a l’air mortifié, comme si c’était un drame, alors il ajoute avec une bonne humeur rigolarde : « Allez, faut pas en avoir honte. Mais c’est vrai que c’était pas triste à voir. Vous voulez voir ? J’ai une photo. »


(C) CANTARELLA.
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