Une amitié de longue date est sans faille. (Norbert)

Une amitié de longue date est sans faille.

La boulangerie marchait bien. Jacob avait eu un peu peur au début quand il s’était lancé dans cette aventure, même s’il avait une entreprise qui marchait, ce n’était pas la même chose en cet instant précis. Parce qu’il se retrouvait dans le monde magique, parce qu’il ouvrait une boulangerie en Angleterre, ce n’était définitivement pas la même chose. Il avait donc eu un peu peur que ça ne marche pas, mais le no-maj avait eu la belle surprise que ça marche plutôt bien. Comme tout commerce c’était parfois un peu fluctuant – et il y avait un pic quand il y avait une sortie des élèves à Pré-au-Lard –, mais globalement ça marchait quand même plutôt bien.

Jacob en était heureux en tout cas. En même temps, il y avait peu de chance de le rendre malheureux depuis qu’il était définitivement installé en Grande Bretagne. Parce qu’il avait retrouvé la femme qu’il aimait depuis presque toujours, parce qu’ils étaient mariés tous les deux maintenant, parce qu’il s’était découvert un fils et qu’ils construisaient ensemble une relation père/fils, parce qu’il pouvait passer du temps avec son meilleur ami. Bref, globalement, l’homme n’avait vraiment aucune raison de ne pas être heureux.

Ce jour-là, la boulangerie était fermée et sans doute que Jacob aurait pu rester avec Queenie, mais il s’était rendu chez les Dragonneau. Queenie et Tina avaient des choses à faire entre sœurs, les enfants étaient à Poudlard et Jacob avait simplement envie de passer du temps avec son ami. Son ami et… tout son bureau où il y avait un tas de créatures magiques qu’il adorait. Forcément, avec sa boulangerie le no-maj avait moins de temps pour aider son ami dans la gestion de ses créatures, comme il le lui avait promis, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne l’aidait pas du tout. Au contraire, dès qu’il en avait l’occasion, Jacob venait l’aider. Cela dit, Norbert n’avait peut-être pas autant besoin d’aide non plus, puisqu’il partait un peu moins qu’avant. Mais au fond, tout cela n’était qu’une excuse pour qu’ils puissent juste passer du temps ensemble.

En arrivant, Jacob entra chez les Dragonneau, il était attendu, il ne pensait pas vraiment utile de frapper et il se doutait que son ami allait être de toute façon plongé dans ce qu’il faisait présentement. Il entra donc dans la grande maison, avant de se diriger directement vers le bureau de Norbert.

« Bonjour Norbert ! » Dit-il en arrivant sur place, trouvant son ami effectivement occupé à gérer ses créatures comme il le faisait tout le temps. « Tout se passe bien aujourd’hui ? » Demanda-t-il, d’une façon un peu général.

Il se demandait si son ami allait bien – même si maintenant que la situation était moins tendue entre lui et son épouse, Jacob se disait qu’il devait aller bien mieux maintenant –, mais aussi si toutes les créatures de son meilleur ami allaient bien aussi. C’était que mine de rien, on s’attachait rapidement à ces créatures.

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E

ngager Jacob comme assistant n'avait jamais été qu'un prétexte, pour Norbert, à le faire revenir en Angleterre, où l'attendaient son fils et la femme qu'il aimait. Certes, sa présence et son aide n'étaient jamais de trop quand son meilleur ami prenait le temps de les lui apporter, mais le magizoologiste n'en exigeait pas tant de sa part. En vérité, d'ailleurs, il n'exigeait absolument rien de sa part. Il était simplement ravi qu'il soit là, qu'il soit parvenu à prendre ses marques en Grande-Bretagne, qu'il soit désormais marié à Queenie, qu'il parvienne à tisser des liens avec Adrian.

Qu'il soit heureux, tout simplement. Mais les moments qu'ils passaient dans son bureau restaient une occasion de passer du temps ensemble, et ce n'était définitivement pas pour déplaire à Norbert. S'il préférait la compagnie des bêtes à celle de nombre d'humains, sa famille qui semblait devoir grandir de jour en jour faisait une large exception à la règle, et une exception qu'il appréciait toujours un peu plus. Le rythme des Dragonneau et des Kowalski avait été bouleversé par les circonstances, et la situation n'avait pas toujours été simple pour eux, mais tout ce qu'ils en retiraient dorénavant ne paraissait être que positif. Et c'était quelque chose qu'il aimait constater au jour le jour.

-Très bien, répondit honnêtement Norbert, ce qui était une façon d'apprendre par la même occasion à Jacob qu'il allait bien lui-même. Ce qui était le cas.

Avec Tina, la situation n'allait pas seulement mieux, elle allait mieux qu'avant même la disparition d'Hyppolite et ce qui s'en était suivi, de même pour sa relation avec Hyppolite, d'ailleurs, même si en ce qui les concernait, il restait encore du travail à faire pour dépasser les non-dits. Alors oui, il allait très bien, et pour la première fois depuis un bon moment, il pouvait le dire.

-Tu tombes bien, je m'apprêtais à couper les ongles de Gisèle, je serais pas contre un coup de main.

Gisèle était une boursouf tout à fait adorable mais très agité, et qui n'avait jamais réussi, depuis sa naissance, à faire ses griffes convenablement toute seule. Tout en lui tendant la créature afin qu'il la lui tienne, Norbert reprit le fil de leur conversation.

-Comment ça va, toi ? ça fait un moment que je ne suis pas passé à la boulangerie, ça marche toujours aussi bien ?

Il n'en avait que les meilleurs échos possibles, et ça le rassurait. Norbert avait voulu n'être qu'encourageant envers sa belle-soeur et son meilleur ami, mais forcément, il avait tout de même appréhendé en partie les éventuelles conséquences d'un tel commerce à Pré-au-Lard. Des inquiétudes infondées, semble-t-il, tout sembler aller pour le mieux. A croire qu'après des mois voire des décennies de perturbations, le ciel redevenait un peu calme... dans la mesure du possible.

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Jacob afficha un sourire ravi en entendant Norbert répondre par un « très bien » qui englobait plusieurs choses. Le boulanger était particulièrement heureux que les choses se soient arrangés pour son meilleur ami, que ça soit dans sa vie sentimentale avec Tina, avec son fils et… dans tous les aspects de sa vie donc. Jacob le trouvait beaucoup plus serein qu’avant. Il ne pouvait pas réellement juger des changements qui avaient de longue date, mais il voyait bien que la famille Dragonneau se portait bien et forcément, Jacob ne pouvait qu’en être pleinement ravi. Le sourire de Jacob se fit encore plus grand quand son ami affirma qu’il tombait bien, puisqu’il était sur le point de couper les ongles de Gisèle et que ce n’était pas forcément évident de le faire seul.

Jacob hocha de la tête, s’approcha de Norbert pour pouvoir prendre la boursouf dans ses bras, afin de la tenir correctement pour que Norbert puisse lui couper ces fameux ongles. Elle était agitée, mais il l’avait déjà fait, il savait comment s’y prendre. Même si le no-maj avait encore beaucoup de chose à apprendre, il savait certaine chose et il avait de plus en plus l’habitude de s’occuper des créatures de son meilleur ami. Même si forcément le temps lui manquait bien souvent. Parce qu’il était quand même sacrément occupé par la boulangerie. D’ailleurs, Norbert ne manqua pas d’en parler.

« Ça marche toujours très bien, on ne manque pas de travail avec Queenie. » C’était une très bonne chose, Jacob avait eu peur que sa boulangerie ne marche pas en Angleterre, mais c’était le cas. Bon, la clientèle n’avait évidemment rien à voir avec celle qu’il avait à New-York, donc il devait adapter certaines choses, mais l’homme s’en sortait quand même plutôt bien. « Je ne pensais pas qu’on aurait un aussi grand succès, je suis relativement bien surpris. Et pour le moment… nous n’avons pas encore trop d’ennuis. »

À cause du fait qu’il était un no-maj qui ouvrait une boutique dans un village sorcier. Bien sûr, Queenie était une sorcière et y avait forcément sa place, mais en même temps ce n’était pas aussi évident. Et Jacob en savait quelque chose sur les mages noirs qui n’appréciaient pas les moldus/no-majs. Mais pour le moment, ils n’avaient donc pas eu de souci, ce qui était quand même une très bonne chose.

« Le fait d’avoir le soutien de votre ministre aide quand même énormément ! » Il n’en revenait toujours pas que cette femme au pouvoir du ministère des sorciers les soutienne à ce point, que donc techniquement le gouvernement était de leur côté, mais c’était évidemment une bonne chose. Jacob ne reculait pas devant toute l’aide qu’on pouvait lui apporter. Surtout quand c’était pour protéger son commerce de potentiel détracteurs. Et quand il était question du monde magique, on ne devait surtout pas sous-estimer ses opposants, Jacob avait bien conscience qu’il ne pourrait rien faire contre une bande de sorcier en colère.

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J

acob était devenu très doué quand il s'agissait de prendre soin des créatures fantastiques. Oh, il avait toujours eu le contact facile avec les animaux, et Norbert l'avait constaté dès les débuts de leur rencontre, mais cela se confirmait. Avec le temps, non seulement Jacob était toujours plus à l'aise, mais en plus, il connaissait de mieux en mieux chacune des bêtes qui peuplait le bureau de son meilleur ami. Norbert était convaincu que les connaissances en magizoologie de Jacob, tout moldu qu'il était, dépassaient, et de très loin, celles de la plupart des sorciers qu'il connaissait. En tout cas, c'était avec une certaine aisance qu'il réussissait à maintenir Gisèle sans que cette dernière s'agite de trop, et Norbert en profita pour couper les ongles de la créature tout en faisant la conversation à Jacob, curieux de savoir comment les choses se passaient exactement pour lui.

Et tout se passait bien à la boulangerie, donc. Norbert n'en était pas étonné le moins du monde, à vrai dire. Parce que Jacob était talentueux, parce que Queenie et lui avaient le sens du commerce, et parce qu'il y avait une justice, parfois, et qu'ils obtenaient tout simplement ce qu'ils avaient toujours mérité. Norbert était heureux de les voir si bien réussir. En fait, dernièrement, et au prix de nombreuses épreuves il est vrai, tout semblait devenir plus simple et plus agréable pour eux, et c'était un constat particulièrement plaisant, à vrai dire. Un succès né de la curiosité, entretenu par leur bonhommie et la qualité de leurs produits. Qu'est-ce qui pourrait encore les arrêter, à ce stade. Sans doute pas grand-chose, à dire vrai. Et en effet, bénéficier du soutien de la ministre était une chance incroyable.

Norbert afficha une esquisse de sourire. A l'évocation de Wilhelmina Tuft, il se sentait à présent légèrement embarrassé, à vrai dire. Il l'avait toujours tenue pour une femme droite, ntelligente, respectable, et qui faisait un bien meilleur travail en tant que ministre que nombre de ses prédécesseurs masculins, mais à présent, elle était aussi cette femme avec qui son frère avait eu une liaison alors qu'elle était mariée, et de laquelle était née une fille. Mais mieux valait y songer le moins possible.

-Heureusement, pour quelques sorciers obtus, beaucoup d'autres sont prêts et décidés à faire une différence, remarqua Norbert tout en achevant de découper les ongles de Gisèle. Je suis heureux pour vous, dit-il en rangeant son matériel, un sourire tout à fait sincère aux lèvres. Et avec Adrian, comment ça se passe ?

La question était posée à chacune de leurs entrevues, mais il faut dire qu'à chacune de leurs entrevues, la situation changeait, et père et fils semblaient réussir à être de mieux en mieux et à se sentir de plus en plus proche. Une évolution qui intéressait tout naturellement et très sincèrement Norbert.

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Pendant que Norbert s’occupait des ongles de Gisèle que Jacob tenait, du mieux qu’il pouvait, ils continuaient de parler de la situation de la boulangerie. Son commerce marchait bien, le no-maj en était le premier étonné. Bien sûr, ils avaient fait en sorte que ça marche bien sûr, ils s’étaient donnés du mal pour que ça marche quand même. Ils avaient mis vraiment beaucoup d’eux même dans leur commerce. Mais forcément, la situation était quand même un peu complexe, Jacob s’était dit qu’ils auraient déjà plus de soucis que ce qu’ils n’en avaient eu pour le moment. Bien sûr, ils avaient eu quelques remarques déjà, il y avait eu certaines personnes qui n’avaient pas manqué de leur affirmer qu’ils n’avaient pas leur place dans le village sorcier, mais ça ne les empêcher que ça marche tout simplement.

Norbert trouva une explication à tout cela au final, pour quelques sorciers qui étaient obtus à l’idée d’avoir une boulangerie tenue par un non sorcier dans le village sorcier, il y avait ceux qui n’étaient pas du tout dérangé par la situation et qui pouvait même apprécier leur boulangerie. En soit, il n’y avait pas forcément besoin de dire plus à ce sujet, la boulangerie marchait bien, ils n’avaient pas eu beaucoup de souci encore, et Jacob espérait bien que ça allait durer quand même. Cela dit, il avait conscience que les sorts et les protections du ministère de la magie les aidait quand même énormément.

Jacob aurait pu dire d’autres choses, mais Norbert enchaina une fois qu’il eut terminé de couper les ongles de Gisèle, en lui parlant de son fils. La question revenait souvent, mais en même temps il fallait dire que la situation était un peu particulière aussi pour Jacob. Il avait découvert si tardivement qu’il était père, c’était quand même complexe de construire une relation avec un adolescent qui n’avait pas eu idée d’avoir un père comme lui.

« Ça se passe vraiment de mieux en mieux, j’ai l’impression qu’on arrive vraiment à construire une vraie relation tous les deux. Ça lui arrive de se confier à moi et ça me fait vraiment du bien. » Ce n’était pas encore complètement parfait bien sûr, mais en même temps ils avançaient vraiment et Jacob se disait qu’ils le faisaient vraiment dans le bon sens. Ça c’était en grande partie parce que Adrian l’avait accepté aussi, ça aidait beaucoup. « Même s’il m’inquiète un peu en ce moment. J’aimerais quand même pouvoir l’aider plus que ce que je ne fais déjà, mais c’est compliqué… »

Parce que son fils vivait une sacrée peine de cœur bien sûr. Il n’y avait peut-être pas grand-chose à faire non plus, il fallait juste laisser le temps au temps. Mais en même temps, Jacob se sentait quand même un peu inutile dans ces moments-là, parce qu’il avait sincèrement envie d’aider son fils mais qu’il ne pouvait rien faire du tout. Ce n’était pas dit que Norbert en sache plus que lui cela dit non plus, mais il se contentait simplement de parler de son ressenti à lui-même.

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acob pourrait se lasser, peut-être, d'être ainsi régulièrement interrogé sur sa relation avec son fils, mais le fait est que le sujet était épineux et suffisamment important pour qu'il ne puisse tout bonnement pas être occulté par son meilleur ami. Ils étaient transparents sur tous les sujets qui faisaient leur préoccupation. Norbert n'était pas de nature à se confier, mais avec Jacob, il avait appris à le faire. Et il pensait que c'était réciproque. Donc oui, en toute logique, il voulait s'assurer que la situation se passait au mieux avec Adrian. Le père et le fils se ressemblaient beaucoup, au fond ils étaient faits pour s'entendre, mais le temps avait éloigné un père et un fils qui auraient autrement pu être parfaitement fusionnels. Mais le temps perdu pouvait parfois se rattraper, et Adrian et Jacob lui donnaient le sentiment que c'était effectivement le cas.

En effet, Jacob lui confirmait qu'ils réussissaient à gagner une certaine complicité. Tout n'était pas fait encore, mais ils se parlaient plus facilement, à présent, au point même qu'Adrian acceptait de se confier à lui. Ils parvenaient, progressivement, à construire une relation forte, qui s'épanouissait petit à petit... Et si Norbert devait avoir une grande fierté dans la vie, en dehors de son fils et de tout ce qu'il accomplissait dans le cadre de son travail, c'était bien celle d'avoir convaincu son meilleur ami de s'installer en Angleterre afin de renouer avec Queenie et de se donner l'occasion de mieux connaître son fils.

Le sourire que Norbert avait affiché en entendant Jacob lui apprendre que la situation s'était apaisée avec son fils et devenait même proche de complice s'estompa un peu quand son meilleur ami lui confia au passage ses inquiétudes. Des inquiétudes totalement compréhensibles... Ils les partageaient tous. Forcément, Adrian allait mal, et toute sa famille se sentait évidemment concernée. C'était une simple peine de coeur, ça passerait sans doute, mais en attendant, l'adolescent souffrait vraiment, et il était impossible de ne pas se sentir démuni face à la détresse du jeune homme, qui avait définitivement hérité du coeur d'artichaut de ses parents, ce qui n'arrangeait bien évidemment pas les choses.

-J'ai bien peur qu'il n'y ait pas grand-chose à faire en ce qui le concerne, malheureusement, observa Norbert avec un fin sourire navré. Mais Adrian a une sacrée personnalité, et il en a vu d'autres. Je suis sûr qu'il finira par se remettre. Il marqua une pause. Et il est bien entouré. C'est une bonne chose que tu sois à ses côtés. Il a besoin de toi plus que jamais. Plus qu'il ne se l'imagine lui-même, sans doute, ajouta-t-il avec un fin sourire.

Chose qu'il pensait véritablement. Adrian avait besoin de tous les repères, de tous les points d'ancrage possibles.

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Jacob savait qu’il avait énormément de chance. Tout n’avait pas forcément été simple au début et Adrian n’avait pas forcément été coopérant tout de suite, mais ils parvenaient petit à petit à créer une relation tous les deux. Ils avaient encore énormément de chemin à faire tous les deux, mais Jacob avait conscience qu’ils avançaient quand même sur un bon chemin tous les deux. Au moins, de ce côté-là, ça allait un peu. Parce qu’autrement, on ne pouvait pas dire que Adrian passait le meilleur moment de sa vie. En soit l’adolescent vivait « simplement » une peine de cœur, comme tout le monde avait déjà vécu dans sa vie, et il allait s’en remettre, mais c’était difficile de le regarder aller mal et de ne pas être capable de faire quelque chose. Et comme Norbert le dit très bien, il n’y avait rien à faire de toute façon. C’était comme ça, ça arrivait, tout le monde vivait un jour une peine de cœur et il fallait simplement laisser le temps au temps. Même si dans l’histoire de Adrian, c’était quand même un peu particulier et ça n’aurait pas dû arriver… mais bon, ils n’y pouvaient vraiment rien.

Norbert connaissait beaucoup mieux Adrian que lui, ce que Jacob ne reprochait en aucun cas à quiconque bien sûr. Jacob se fiait pleinement au jugement de son meilleur ami et si ce dernier lui affirmait que Adrian avait une sacrée personnalité, qu’il en avait vu d’autre, alors il lui faisait entièrement confiance. Et comme Norbert le souligna, Adrian était bien entouré. Il n’avait jamais autant été entouré que maintenant, en vivant en Angleterre, avec sa mère et le reste de sa vie. Comme Jacob, qui n’avait jamais été autant entouré de personne que depuis qu’il avait décidé de tout quitter dans le but de retrouver Queenie, sous les conseils avisés de Norbert. C’était beaucoup plus plaisant que ces longues années de solitudes à New-York, même si son travail lui avait quand même permis de s’occuper beaucoup. Norbert précisa qu’il allait en plus avoir besoin de son père come jamais, qu’il devait avoir même plus besoin de lui qu’il ne l’imaginait lui-même. Au fond, Jacob espérait que son ami avait encore une fois raison en disant cela. De son côté, Jacob était sûr d’avoir besoin de Queenie et de Adrian, mais il n’était pas aussi sûr que Adrian ait besoin de lui au final.

« Il a surtout besoin de toi je pense. » Dit-il, sans aucune once de reproche. Jacob se contentait surtout de faire un constat, Norbert et Adrian étaient proches, ils partageaient des intérêts communs et Norbert connaissait beaucoup plus l’adolescent que Jacob. Il n’en voulait à personne pour cela, c’était simplement un fait. « Tu parviens aisément à lui faire changer les idées. »

Un peu comme avec lui en fait. Norbert avait une facilité incroyable de partager sa passion et son travail et Jacob n’avait jamais eu aucun souci à se laisser entrainer par le sorcier.

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orbert afficha un sourire légèrement gêné en entendant la réponse de son meilleur ami. Il savait bien que ce dernier ne lui faisait aucun reproche à ce sujet, qu'il se contentait d'énoncer un fait, mais le magizoologiste ne se sentait pas plus à l'aise pour autant. Bien sûr, il appréciait de passer du temps en compagnie d'Adrian, et c'était toujours un plaisir pour lui que de le voir se fasciner pour les créatures dont il s'occupait, et s'il pouvait jouer un rôle sur son humeur en faisant que l'adolescent ne cède pas aux sirènes de la dépression, alors il serait satisfait, mais il ne voulait surtout pas prendre le rôle que Jacob devait tenir auprès d'Adrian.

Là encore, il savait que ce n'était pas le reproche de Jacob, mais ils ne pouvaient tout de même pas ignorer cet état de fait. Norbert avait été une figure paternelle pour le bleu et bronze, la seule qu'il ait eu pendant un moment, il était logique qu'il s'y accroche et qu'il soit plus difficile pour Jacob de trouver sa place dans tout cela, et ce n'était pas ce qu'il voulait. Tout comme il se reprochait un peu de réussir à être une figure paternelle forte pour Adrian quand il peinait tant à faire de même avec celui qui était, pourtant, son propre fils. Il aimerait que l'influence qu'il avait sur Adrian, il l'ait aussi sur Hyppolite, et ce n'était pas le cas. Certes, les choses se passaient mieux entre eux, et Norbert avait beaucoup évolué dans sa relation avec son fils, mais il y avait tout de même encore beaucoup de travail à faire, chose qu'ils ne pouvaient certainement pas nier.

-Aisément, c'est rapidement dit, se permit tout de même de pondérer Norbert face aux propos de son interlocuteur. Ces derniers temps, j'ai l'impression que même une colonie de boutefeux chinois ne parviendraient pas à lui donner le sourire.

Et il s'en voulut presque aussitôt de sa remarque qui allait sans doute passer pour indélicate ou alarmiste. Malheureusement, lui aussi établissait un fait. Même en sa compagnie, Adrian lui paraissait toujours un peu absent. Ses pensées n'étaient jamais très loin de ses préoccupations, sans doute, et donc de Luna, et il s'en voulait de ne pas savoir faire mieux pour lui. Il le mériterait, pourtant. Il le mériterait même très largement. Mais rien n'était jamais si simple.

-Je veux dire... certaines choses demandent du temps, du temps et rien d'autre. Je n'ai pas... d'influence particulière, tenta-t-il de se justifier sans être sûr d'être vraiment convaincant.

Il était même sûr de ne pas l'être en réalité, mais il ne pouvait pas revenir sur son discours, bien entendu. Le cas d'Adrian était un sujet délicat, tout simplement.

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Jacob n’avait absolument pas dit ce qu’il avait dit dans le but de faire des reproches à son meilleur ami, ou encore à le mettre mal à l’aise, mais il ne manqua pas de remarquer rapidement que Norbert n’était vraiment pas à l’aise avec cette idée. Le boulanger le connaissait suffisamment pour constater quand il n’était pas forcément à l’aise, mais dans tous les cas, ce n’était pas quelque chose qu’il avait l’intention de lui en vouloir. Sa remarque n’avait pas été forcément nécessaire, mais en même temps criante de vérité quand même. Jacob ne pensait pas qu’il soit impossible pour lui d’avoir une vraie relation avec son fils avec le temps – preuve en était qu’en fait, ils avaient une bien meilleure relation maintenant qu’au début –, mais il ne pouvait de toute façon pas ignorer du tout le rôle de Norbert dans la vie de Adrian. Il avait été une figure paternelle pour lui depuis le début, et c’était une bonne chose parce que Adrian avait justement pu compter sur quelqu’un.

Norbert pondéra ses propos, en affirmant qu’actuellement, une colonie de boutefeux chinois ne serait pas capable de lui rendre le sourire. Jacob aimerait pouvoir contredire son ami, mais effectivement il avait remarqué lui-même que ce qui passionnait le plus Adrian ne lui donnait pas toujours du baume au cœur, qu’il avait toujours un peu l’air absent, et triste. Ce qui était normal, au vu de la situation.

« Évidemment que ça demande du temps. » Dit-il dans un fin sourire. Jacob n’avait pas besoin de justification de la part de son ami, à aucun moment il ne lui reprochait quoi que ce soit. C’était juste un fait, Adrian était encore proche de son oncle et c’était normal, c’était même une très bonne chose. Alors, en soit, il faudrait que Norbert arrive à avoir une relation comme celle qu’il avait avec Adrian, avec son propre fils, mais c’était encore un autre sujet. Adrian n’était pas au meilleure de sa condition ces derniers temps, parce qu’il vivait une terrible épreuve. Il avait besoin de toute l’aide possible et de pouvoir compter sur des proches. Donc, pouvoir compter sur son oncle avec qui il partageait une grande passion. « J’en sais quelque chose. » Reprit-il, toujours le même fin sourire sur le visage. Il ne s’était jamais réellement remis en vérité de sa séparation avec Queenie, sinon il aurait peut-être pu vivre d’autres histoires et ce n’était pas le cas. « Tu peux lui permettre de s’évader, c’est tout ce qui compte. Si ça peut lui faire un peu de bien, alors, c’est parfait. »

Il devait trouver sa place auprès de son fils, bien évidemment, mais en même temps Norbert avait déjà sa place, et il ne fallait pas qu’il se sente gêné d’avoir été proche de Adrian bien avant lui. Ils savaient tous pourquoi Jacob avait été absence de la vie d’Adrian, maintenant ils pouvaient résoudre ce souci et former une vraie famille, mais ça ne voulait pas dire que les autres devaient se retenir d’avoir leurs propres places.

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ui seul le temps pourrait faire son oeuvre, et du temps, il en faudrait beaucoup, malheureusement. Norbert regrette de ne pouvoir accélérer les choses. Il se disait tout naturellement que si Adrian réussissait à avoir une relation plus sereine et plus complexe avec son père, il réussirait aussi à sortir la tête de l'eau. Norbert pouvait bien l'aider à la hauteur de ses capacités, mais sans doute pas tant que ça, au final. Il n'avait jamais été très doué pour cela, et par ailleurs, Norbert n'était clairement pas à l'aise dans ce rôle. Bien sûr, parce qu'il tenait à Adrian, çil ferait ce qu'il faudrait, mais il ne pouvait pas forcément faire de miracles non plus. En vérité, pour le moment, c'était sûrement Queenie qui était la mieux placée pour le soutenir : celle qui le connaissait le mieux, celle qui réussirait à l'aider mieux que personne au monde. Certes, elle n'était pas toujours en odeur de sainteté à ses yeux, mais elle ferait tout de même ce qu'il fallait pour ce jeune homme. Et eux, ils devaient essayer de tenir leur rôle, chacun à leur manière.

-Je ne sais pas si c'est tout ce qui compte, c'est difficile à dire, dans ces situations, remarqua le magizoologiste en se grattant l'arrière de la tête, l'air relativement incertain. Il n'était pas à l'aise avec ce sujet, parce que de toute évidence, il n'était pas un expert en la matière, et ne le serait très certainement jamais. Mais il faisait de son mieux, pour ses proches et... pour sa famille. La situation n'est pas parfaite, en revanche. Et je préférerais que tu ne te mettes pas de côté sous le prétexte qu'il serait plus à l'aise avec moi ou que c'est mieux comme ça. C'est pas mon rôle, tu le sais. Et je ne dis pas ça parce que je refuse d'être là pour lui ou de le soutenir, ce n'est pas ça du tout. Mais parce qu'on sait tous les deux que c'est ton rôle. Et si quelqu'un est capable de l'aider et de le comprendre, c'est définitivement toi.

Parce qu'il avait traversé des épreuves similaires. Cette situation était bien évidemment complexe, mais Norbert avait l'intuition qu'elle pourrait aider le père et le fils à se rapprocher. En vérité, est-ce qu'il pouvait vraiment se permettre cela, pourtant ? Non, sans doute pas. Qui était-il pour donner des conseils quand on voyait l'état de sa relation avec Hyppolite ? Certes, les choses s'étaient légèrement améliorées entre eux, mais ils revenaient de loin. Peut-être, oui, qu'il devrait garder ses réflexions pour lui. Mais Jacob était son meilleur ami. Bien sûr qu'il ne devait que lui parler.

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» La grande différence entre l'amour et l'amitié, c'est qu'il ne peut y avoir d'amitié sans réciprocité. (Ignatius)
» L’amitié est comme une bouteille de vin (Norbert :3)
» L'amitié sans frontières
» Il n'y a pas d'amitié sans responsabilités. (Christopher)
» L'amitié est l'amour sans ailes. [pv Brooke]

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