Quand Septimus avait reçu des nouvelles de Ginny et qu’il lui avait donné des nouvelles… ça avait été complexe. Comment dire à Ginny qu’il était séparé de Cedrella ? Eh bien, il le lui avait dit tout simplement, même si c’était bizarre. Septimus et Cedrella s’étaient souvent convaincu qu’ils arriveraient à leur fin parce que Ginny était là, parce qu’elle était la preuve qu’ils allaient se marier et fonder une famille. Mais finalement, Cedrella était partie. Est-ce que ça voulait dire qu’elle allait revenir ? Septimus aimerait bien le croire, mais une part de lui se résignait simplement au fait que c’était peut-être parce que l’histoire avait changé ?

Le rouquin ne devrait pas se montrer à ce point négatif, mais il ne parvenait pas à faire autrement. Il avait le cœur brisé, il savait qu’il n’avait rien à se reprocher, mais il n’avait aucune preuve pour les montrer à Cedrella. Et même s’il en avait, il n’était même pas sûr qu’elle serait capable de l’écouter, si elle prendrait la peine au moins de lui parler. Bref, ça ne promettait quand même pas grand-chose de bien.  Heureusement, Septimus n’était pas seul. Quand Ginny lui avait proposer de se rendre à Pré-au-Lard pour noël, il avait accepté avec plaisir. Il appréciait sincèrement les efforts de sa petite fille et il était évident qu’il valait mieux que le rouquin ne prenne pas le risque de passer noël seul dans son appartement à ruminer tout son malheur. Sortir avec Ginny c’était une très bonne chose.

Même si elle allait devoir faire avec un Septimus un peu déprimé. Enfin, en même temps, le rouquin avait quand même l’intention de prendre un peu sur lui pour ne pas gâcher complètement la soirée. Il n’avait pas eu l’occasion de passer du temps avec Ginny depuis longtemps, il espérait quand même pouvoir profiter un peu de cette soirée et passer un bon moment. Quand il arriva sur place, Ginny était déjà là. Elle se leva pour le prendre dans ses bras, clairement Septimus profita de cette étreinte.

« Je suis vraiment content de te revoir. » Dit-il en réponse à sa question. Il ne répondait donc pas vraiment, mais en même temps la réponse coulait de source. Il n’allait pas bien, le jeune homme ne pouvait pas bien aller tout simplement parce que Cedrella n’était plus là. Il n’avait aucune envie de mentir à Ginny en lui disant qu’il allait bien, mais en même temps il n’avait pas spécialement envie de se concentrer sur le fait qu’il n’allait pas bien. Bref, ça résumait bien donc, il était vraiment heureux de passer cette soirée avec Ginny, il était persuadé que ça allait lui faire du bien. « Comment tu vas toi ? Tout se passe bien ? »

Il se faisait du souci permanant pour la jeune femme, forcément. Même s’il pouvait ne pas en donner l’air, il pensait souvent à elle et à ce qu’elle devenait, espérant qu’elle s’en sortait bien.

Septimus aimerait bien entendre Ginny affirmer qu’elle allait parfaitement bien, que tout allait bien pour elle, mais le jeune homme savait bien que ce n’était pas réellement possible. Malheureusement au vu de ce qu’elle vivait, il était quand même évident que ce n’était pas envisageable. La rouquine lui affirma que c’était toujours un peu compliqué, mais qu’elle s’en sortait quand même plutôt bien au vu des circonstances. Bon… Septimus était quand même rassuré. C’était encore un peu étrange de se dire que Ginny n’était autre que sa petite fille, mais à force on se faisait à cette idée et Septimus avait donc envie qu’elle soit préservée de tout mal le plus possible. Bon, le jeune homme avait bien conscience qu’il ne pourrait pas faire grand-chose dans le but de l’aider, mais il espérait quand même pouvoir un jour se montrer utile si Ginny en avait le besoin, elle et son frère bien sûr que le rouquin n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer.

Enfin, pour l’heure, Ginny avait décidé dans tous les cas de se concentrer sur lui. Il ne pouvait pas lui en vouloir, au contraire il devait bien avouer même qu’il appréciait assez sa sollicitude. Dans sa situation, c’était quand même agréable de sentir le soutien de ses proches, le jeune homme ne pouvait pas le nier. Même s’il n’avait pas non plus de passer sa soirée à se plaindre de sa situation, pour une fois. Cela dit, au moins, il pourrait prendre la peine de vider son sac quand même, sinon il n’allait pas pouvoir s’empêcher d’y penser encore et encore. Enfin rien ne pourrait réellement l’empêcher d’y penser, mais au moins il aurait dit ce qu’il avait à dire. Cela dit avant même qu’il ne dise quoi que ce soit, Ginny ne manqua pas de le rassurer d’ores et déjà. Septimus afficha un franc sourire en entendant les paroles de sa petite fille, un de ces sourires qu’il n’avait pas vraiment affiché depuis un long moment. Même s’il prenait sur lui, il ne parvenait pas vraiment à avoir beaucoup d’espoir. Mais en quelques mots, Ginny changeait beaucoup de chose, enfin presque.

« C’est difficile de ne pas… désespérer à ma place. » Septimus poussa un soupire, il n’avait pas du tout envie de s’apitoyer sur son sort, mais Ginny avait raison, ils devaient en parler maintenant comme ça c’était fait. Comme ça ils pourraient juste profiter de la soirée. « Pour te dire franchement, depuis son départ je me raccroche énormément à ton existence pour… » Pour ne pas juste sombrer et tout abandonner ? Entre autres, même si clairement, on ne pouvait pas dire qu’il parvenait facilement à se battre dernièrement. Entre le départ de Cedrella, la perte de son travail, on ne pouvait pas dire qu’il était dans la meilleure des situations. « J’espère simplement que… qu’il n’y a pas eu de modification dans notre histoire. » Il ne pouvait pas s’empêcher d’y avoir penser forcément, parce jouer avec le temps n’était jamais vraiment une bonne chose. « Mais… je vais bien finir par trouver des preuves et réussir à lui parler pour lui montrer tout ça. » Ou pas… non, il ne devait pas perdre complètement espoir. « Et en attendant je… eh bien… je fais au mieux. » Ajouta-t-il, la voix tremblante d’émotion.

Ginny lui affirma qu’elle ne connaissait pas assez l’histoire de Septimus et Cedrella pour savoir réellement si cette épreuve aurait dû avoir lieu ou non. Normalement, le jeune homme ne devrait même pas connaître l’existence de ces épreuves, il ne devrait pas savoir ce qui se passait dans sa vie. Le simple fait de connaître Ginny était déjà trop, parce qu’il avait appris à connaître une petite fille qui n’était pas encore née et techniquement pas prête de naître puisqu’ils n’avaient même pas encore d’enfant (et au vu de la situation actuelle, le jeune homme ne savait même pas si ça pouvait vraiment arriver). Il ne devait donc pas savoir si cette épreuve, c’était quelque chose de prévu, ou s’il y avait eu une sorte de paradoxe temporel et un changement par rapport à l’histoire de Ginny.

La jeune femme lui précisa tout de même qu’il lui avait toujours répété qu’il avait dû se battre pour Cedrella. Une fois passé l’impression très étrange du fait de discuter avec une petite fille qui venait du futur, c’était plus facile d’accepter le fait qu’elle lui apprenait des choses qu’il ne lui pas encore dit. Il avait donc dû se battre pour la femme qu’il aimait, en soit-ce n’était guère étonnant au vu de la situation. Cedrella et lui n’appartenaient clairement pas au même monde, personne n’approuvait vraiment leur union, alors ils devaient se battre. Septimus avait parfois un peu de mal à ne pas baisser les bras, parce qu’il avait quand même le sentiment que cette situation était impossible arranger. Mais en même temps, Cedrella était la femme de sa vie, il se devait de se battre pour elle.

« Je n’arrêterais pas. » Répondit-il, dans un fin sourire.

En disant cela, le jeune homme se faisait autant une promesse à lui-même qu’il ne le promettait à Ginny. Il devait se battre, faire en sorte de trouver une solution, de trouver un moyen de ramener Cedrella et faire comprendre à sa fiancée (ou ex fiancée plutôt au vu de la situation) que tout cela n’était qu’un malentendu.

« Tu connais Cedrella, ça va juste… me demander un peu de temps. » Déjà s’il pouvait envisager de la revoir ne serait-ce qu’une fois, pour tenter de lui faire entendre ce qu’il avait à lui dire. Mais peut-être qu’une fois qu’il aurait eu l’occasion de se retrouver devant elle et de pouvoir lui parler, les choses pourraient s’arranger ? Il n’en savait trop rien, mais ça serait un bon début. Quand bien même, il faudrait ensuite réussir à la convaincre. « À une époque, je n’aurais jamais pu envisager une seconde qu’on vivrait ce qu’on a vécu. Alors, en soit tous est possible. »

D’accord, en disant cela, le jeune homme cherchait aussi à se convaincre lui-même qu’à convaincre Ginny. Il ne devait pas baisser les bras, mais ce n’était pas toujours facile, alors il fallait qu’il se raccroche sur l’idée qu’ils étaient vraiment fait l’un pour l’autre.