Caspar était à même de reconnaître que les choses s’étaient quelques peu… compliquées. En temps normal, l’homme avait toujours sa vie en main, il avait toujours les choses en ordre, il savait ce qu’il faisait, où il allait, comment y aller. Bref, il avait les choses en main, sa vie était en ordre, tout était réglé comme une horloge. Mais voilà, la grossesse de Callidora n’était pas du tout prévue et ça compliquait un peu les choses. Oh, globalement la situation était réglée dans le sens où les deux sœurs avaient annoncés leurs grossesses, sans que quiconque ne puisse envisager qu’il était le père de c’est deux enfants. L’enfant de Callidora passait pour celui de Harfang et c’était très bien comme ça. Caspar ne pouvait pas nier qu’il avait quand même envie d’avoir un rôle dans la vie de cet enfant, qu’il ne pourrait que le considérer comme le sien, mais il savait aussi qu’ils devaient préserver les apparences. Ce qui en soit ne le dérangeait pas, ce n’était pas le premier secret qui envahissait la famille Black en même temps. Et la plupart du temps, quand quelque chose de roulait pas vraiment sur les rails, ils faisaient en sorte que ça ne se sache pas.

Le plus important pour l’heure était donc de préserver le secret et ça semblait être bien parti. Callidora avait parlé à Harfang, il le savait, comme il savait que l’homme avait compris qu’il avait quelque chose à voir dans cette histoire. Elle lui avait garanti qu’il ne dirait rien et Caspar savait faire confiance à Callidora pour gérer cette situation. Parce que le pire serait bien évidemment que Charis découvre la nouvelle. Même si Caspar n’avait pas plus qu’un peu de respect pour son épouse, il n’avait pas besoin d’une femme bafouée dans sa demeure. Surtout qu’elle portait l’un de ses enfants, son héritier, celui qui aurait son nom. Enfin, pour l’heure tout se passait normalement. Charis venait d’ailleurs de sortir pour rejoindre sa sœur, alors que Caspar travaillait de chez eux. Une chance que son épouse ait décidée de s’en aller, puisqu’ils reçurent de la visite. Quand on l’informa que Harfang se trouvait là, Caspar décida de quitter son bureau pour retrouver son beau-frère.

« Bonjour Harfang. » Répondit-il, avec toute la condescendance qu’il était capable de ressentir et d’exprimer. Il n’apprécia pas une seule seconde les propos de Harfang et la manière de présenter les choses. Outre le fait qu’il manquait clairement de respect pour sa femme – alors que Callidora méritait quand même tous le respect du monde à ses yeux –, Caspar n’appréciai pas plus que cela qu’il parte aussi ouvertement de la situation et du fait que… oui, en effet il se tapait bel et bien sa femme. Et que ça se passait d’ailleurs très bien. Charis aurait très bien pu se trouver chez eux, à moins qu’il soit au courant vraiment de son absence. « Je ne crois pas qu’on ait grand-chose à se dire. »

Caspar avait bien conscience qu’il n’avait pas forcément les cartes en main dans cette situation, mais ce n’était pas pour autant que l’homme avait l’intention de se laisser abattre, bien au contraire. Il était même hors de question qu’il laisse la moindre faille apparaître, malgré le fait qu’il ne maîtrisait pas tout. Il ne savait pas exactement comment les choses allaient se passer, ce que Harfang allait vouloir lui dire, mais l’homme partait du principe qu’il n’y avait aucune chose qu’il ne pouvait pas maîtriser. Il ne savait pas exactement ce que Callidora avait dit à Harfang, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il n’y avait aucune raison qu’ils ne maîtrisent pas tout ça.

Harfang affirma qu’ils avaient donc énormément de chose à se dire, et que s’il était lui, il prendrait la peine de l’écouter… surtout s’il ne voulait pas que Charis découvre la vérité et qu’il prenne la peine de ruiner sa réputation. Des hommes adultères, il y en avait quand même un certain nombre, ce n’était pas si incroyable que ça, d’ailleurs Harfang sous ses yeux ne se retenait clairement pas. Cela dit, des bâtards c’était quand même autre chose et effectivement, Caspar ne pouvait pas nier qu’il tenait quand même énormément à sa réputation. Est-ce que Harfang pouvait réellement le faire tomber ? Ce n’était pas dit, Caspar se disait quand même que sa parole allait être plus grande que celle de Harfang, mais concernant Charis… il ne pouvait peut-être pas prendre de risque quand même. Que sa femme découvre qu’il avait couché avec sa sœur et l’avait mise enceinte, en soit il se disait qu’il pouvait le gérer. Mais en même temps, il n’avait pas spécialement envie que ça arrive, et si ça devait arriver il ne fallait pas que ça soit trop rapidement.

« Très bien, je t’écoute. Qu’est-ce que tu as à me dire ? »

Caspar ne se retenait pas tout de même de se montrer hautain avec son interlocuteur, mais au moins il prenait quand même la peine de l’écouter et ce n’était pas rien. Venant de lui, c’était évident que ça n’était pas anodin. Il ne savait pas réellement ce que Harfang allait lui dire, mais en même temps ce n’était pas comme s’il avait vraiment le choix. Alors il allait prendre la peine de l’écouter, tout simplement. Et il allait voir ce que ça allait donner, il allait prendre de son temps pour l’écouter, et ensuite il aviserait quand même de ce qu’il allait faire. Parce qu’il était évident qu’il n’allait pas pouvoir se permettre de ne rien faire non plus.

Caspar se doutait qu’il n’allait pas forcément adorer d’entendre les propos de Harfang, mais en même temps il avait aussi conscience qu’il n’avait pas non plus réellement le choix. Harfang se trouvait ici, chez lui, avec la ferme intention de lui parler de la grossesse de sa femme et il se doutait qu’ s’il ne prenait pas la peine de l’écouter, il risquait d’en parler avec Charis. Autant dire que ça n’allait pas arranger les affaires du jeune homme que son beau-frère ne parle pas de tout cela avec sa femme. Il n’avait aucune envie que Charis découvre qu’il la trompait, surtout pas qu’il le faisait avec sa sœur. Donc, le jeune homme avait l’intention de l’écoute, même s’il se doutait d’avance que les paroles de Harfang allaient grandement le saouler.

L’homme commença donc par le « gamin », Caspar tiqua légèrement sur la manière dont il parlait, mais il ne prit pas la peine de répondre. Il se contenta de l’écouter parler, de l’entendre lui dire qu’il n’avait pas l’intention de le laisser approcher de son fils ou de sa fille, parce qu’il n’avait aucune envie qu’il devienne un mini-Caspar. L’entendre affirmer qu’il n’avait pas envie que « son fils ou sa fille » devienne quelque chose, ça avait quand même le don de l’agacer. Il s’était plus attendu à entendre Harfang refuser pleinement la vie de cet enfant et donc ne pas le considérer comme son fils ou sa fille, mais soit. Il ne dit rien sur le moment, à quoi bon en même temps ? Que Harfang ait envie ou non qu’il approche de cet enfant, ce n’était pas son avis qui allait compter et il n’allait pas pouvoir l’en empêcher. Surtout qu’il partait plus du principe que c’était Callidora qui prendrait une décision de ce genre.

Cela dit, Harfang ne se contenta pas de lui affirmer qu’il n’avait aucune envie de le voir approcher de l’enfant, il lui demanda ensuite de lui présenter des excuses. Caspar ne se retint pas d’afficher un sourire en entendant les mots de son interlocuteur, il y croyait en plus visiblement.

« Mes excuses ? » Demanda-t-il, sans perdre sa prestance. En même temps, il n’avait aucune envie de rabaisser devant son beau-frère et évidemment, il n’avait pas du tout l’intention de présenter des excuses à Harfang. Des excuses de quoi d’ailleurs ? Il n’avait rien fait qui soit réellement répréhensible vis à vis de Harfang, pas plus que ce que l’homme faisait tous les jours en tout cas. « Tu présentes des excuses aux maris de toutes tes conquêtes peut-être ? » Bon, en réalité, on ne pouvait pas réellement affirmer que Callidora était juste une « conquête » et elle était en prime la sœur de son épouse, mais peu important. « Ce n’est pas parce que tu ne t’occupes sans doute pas de tous les petits bâtards que tu as répandu partout que j’en ferais de même. »

Bon, il ne devrait pas le provoquer mais tant pis.

Caspar avait conscience qu’il n’avait clairement pas le dessus en cet instant précis, Harfang avait une longueur d’avance et surtout il avait une arme contre lui. Le jeune homme ne pouvait pas vraiment prendre le dessus donc, mais ce n’était pas une raison pour lui de le montrer. Il avait l’intention d’être droit dans ses baskets et surtout de ne pas montrer à Harfang qu’il pouvait le toucher. En tout cas, il était hors de question pour le jeune homme de s’excuser auprès de Harfang. À la limite, s’il devait vraiment présenter des excuses, ce serait auprès de sa femme parce qu’il n’avait pas été fidèle, mais ce n’était pas quelque chose qu’il ferait pour autant. Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait, il le referait même si c’était à refaire. Callidora et lui n’étaient pas mariés, ce qui était dommageable à ses yeux parce qu’ils auraient formé un bon duo, mais ça ne changerait rien à la situation. Elle portait son enfant, Harfang se sentait bafoué dans son honneur, mais Caspar n’en avait que faire.

Sauf que Harfang avait une sacrée information entre les mains et il donnait le sentiment d’avoir envie de l’utiliser. Caspar avait conscience qu’il ne devait pas trop jouer avec le feu et donc pas trop provoquer son beau-frère. Parce qu’il n’avait aucune envie que son épouse découvre ce qui était arrivé et que Callidora portait son enfant. Pas parce qu’il tenait spécialement à la ménager – cela dit, elle portait son héritier, il n’avait aucune envie que quoi que ce soit vienne… rendre tout ça plus complexe –, mais parce qu’il n’avait aucune envie que le scandale explose. Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait, mais il avait conscience que si ça se savait, ça risquait de leur tomber dessus. L’image de Callidora en prendrait un coup, parce qu’elle avait eu une relation avec le mari de sa propre sœur. Et lui, il avait trompé sa femme avec sa sœur. Des histoires de tromperies et de coucheries étaient nombreuses au sein de leur « cercle », mais c’était des choses qui restaient quand même cachées. Caspar ne répondit pas de suite quand Harfang lui affirma qu’il allait trouver Charis, il n’avait pas envie de s’excuser et de se rabaisser devant son beau-frère, mais en même temps il ne pouvait pas non plus prendre le risque qu’il finisse par aller trouver sa femme.

« Tu sais que c’est elle qui en souffrira le plus ? » Demanda-t-il, donc, en gardant toujours contenance. Il n’avait pas l’intention de laisser son beau-frère dire toute la vérité à sa femme, mais il n’avait pas non plus envie de répondre à ses demandes si facilement. « Que tu ais envie de me faire tomber ou de faire tomber Callidora est une chose. Mais Charis ne le mérite pas. »

Il ne mentait même pas, c’était ce qu’il pensait. Sa femme ne méritait pas spécialement ce scandale, même si elle ne l’empêchait pas d’agir comme il l’avait fait et qu’il n’avait pas vraiment de scrupule la concernant.

Ils étaient d’accord sur ce point, Charis ne méritait pas ça. Est-ce que pour autant Caspar avait l’intention de changer ses habitudes, de se répandre en excuse ? Pas du tout. Sa femme ne méritait pas le scandale qui pouvait exploser et Caspar devait bien avouer qu’il misait là-dessus dans le but que Harfang finisse par lui ficher la paix. Même s’il était sans doute un peu trop… confiant à ce sujet. Charis tombera de haut si elle devait apprendre la vérité. Elle lui en voudra, elle sera blessée, meurtri, mais que pourrait-elle bien faire cependant ? Divorcer ? Son épouse venait d’une famille avec une grande puissance, qui ne manquait pas de relation et elle avait moult proches qui pourraient avoir envie de la défendre, mais que pourrait-elle bien faire quand même ? Si elle le quittait, elle sera la risée de sa famille, celle incapable de rester avec l’époux qu’on avait choisi pour elle. Si c’était si facile de se débarrasser d’un époux, Callidora aurait depuis bien longtemps abandonné son idiot de mari qui se trouvait sous les yeux de Caspar. Donc il ne craignait pas trop ce qui pouvait bien arriver, même si évidemment il préfèrerait que Harfang garde sa langue dans sa bouche.

Caspar ne fut pas spécialement touché par la remarque de son beau-frère, quand ce dernier affirma qu’il aurait dû penser à tout cela avant de la traiter comme il l’avait fait. Il y avait pensé bien sûr, ce n’était pas quelque chose qui l’avait empêché d’agir. Le jeune homme afficha un sourire amusé à la remarque de Harfang, quand ce dernier lui affirma qu’il pouvait aussi se montrer cruel quand il le fallait.

« Je dois reconnaître que c’est la première fois que tu me donnes le sentiment de te soucier vraiment de quelque chose. » Caspar marqua une pause, il ne devrait sans doute pas jouer avec le feu, mais il savait bien qu’il ne pourrait pas convaincre l’homme de ne pas agir s’il avait l’intention de le faire. S’il voulait vraiment dévoiler la vérité, Caspar avait conscience qu’il ne pourrait pas y faire grand-chose. Même s’il se rabaissait à lui présenter des excuses, ça ne serait surement pas suffisant et il était évident qu’il ne le ferait pas. Il était hors de question qu’il se rabaisser à ce point. Même s’il tenait à préserver ce secret, il était hors de question qu’il présente la moindre excuse à Harfang, qu’il jugeait ne pas le mériter du tout. Ce n’était pas comme s’il pouvait réellement reprocher quoi que ce soit à son comportement, au vu de celui qu’il adoptait. « Mais je doute encore énormément de ta capacité à vraiment te montrer cruel. » Ajouta-t-il, toujours cette même attitude suffisante.

Il jouait avec le feu, il n’avait aucune envie que Harfang court avouer la vérité à Charis, mais il n’allait pas se démonter pour autant.

Caspar avait peut-être un peu trop l’habitude de se montrer confiant et cela risquait de lui jouer des tours au final, mais il n’avait pas l’intention de changer d’attitude. Harfang ne lui faisait pas peur du tout, il ne craignait pas qu’il fasse quoi que ce soit contre lui. Alors bien sûr, s’il allait trouver Charis pour lui apprendre qu’il avait couché avec sa sœur et qu’elle portait son enfant, il était évident que son épouse allait en souffrir et il était fort possible que sa réputation en prenne un coup si jamais l’histoire devait se répandre. Ce n’était pas quelque chose que Caspar avait envie de voir arriver et il était évident qu’il préférait protéger sa réputation, mais les menaces du jeune homme ne lui faisait pas du tout peur.

Harfang pouvait très bien lui affirmer qu’il devait continuer de le sous-estimer, comme ça moins il le prendrait au sérieux, plus il tomberait de haut, Caspar ne changerait pas sa vision de son beau-frère. C’était un risque qu’il prenait très clairement, il n’avait aucune envie de tomber de haut, mais il n’avait pas l’intention de se laisser impressionner non plus. Caspar comptait sans doute sur le fait que l’homme sous ses yeux avait aussi à perdre en dévoilant trop de chose, que ce qui l’entacherait lui et Callidora allait forcément le toucher lui, ou en tout cas sa fille.

« Eh bien, je vais donc continuer si ça te fait plaisir. » Répondit-il, en le prenant encore une fois de haut. Cela lui jouerait très certaine des tours, mais il n’avait vraiment pas l’intention de se laisser impressionner. Si Charis devait découvrir la vérité, forcément ça n’allait pas du tout arranger ses affaires. Cela dit, quand Callidora lui avait annoncé qu’elle était enceinte et qu’il était convenu qu’elle garde cet enfant, ils avaient su les risques qu’ils prenaient et ils avaient conscience de ce qu’ils risquaient. Suffisamment pour se dire qu’ils pouvaient tout maitriser, sinon ils n’auraient pas pris ce risque justement. « Maintenant, je sais que toi tu as énormément de temps à perdre, mais moi je suis une personne occupée. Alors peut-être que tu pourrais simplement aller t’occuper d’une de tes nombreuses maitresses et me laisser tranquille chez moi ? »

Il le mettait dehors, très clairement. Caspar devrait jouer un profil plus bas que ça, mais il en était incapable. Il n’avait pas l’intention de changer qui il était simplement parce qu’il se trouvait dans une position plus délicate que d’ordinaire. Surtout pas devant une personne pour qui il n’avait vraiment aucun respect, comme Harfang. Son attitude lui jouera sans doute des tours à un moment donné, il en avait conscience, mais en même temps il n’en avait pas peur non plus. Pour cela, sans doute qu’il faudrait qu’il ait une conscience et ce n’était clairement pas le cas, sinon il n’aurait pas agis comme il l’avait fait.

Dans un monde parfait, Harfang n’aurait été au courant de rien bien évidemment, mais c’était un risque à courir. Dans tous les cas, il était évident que l’homme ne pouvait que comprendre que l’enfant de son épouse n’était pas le sien et au final… qu’il soit possible de deviner qu’il était de lui, ça avait un côté plaisant. Il était évident que Charis ne devait rien découvrir et donc la situation avec son beau-frère était complexe, mais Caspar avait la suffisance pour considérer qu’ils allaient s’en sortir. Ils s’en sortiraient forcément parce qu’ils allaient tout faire pour s’en sortir. Ils ne pouvaient pas laisser quelque chose ternir ce qu’ils avaient mis tant d’ardeur à concevoir. Une vie digne de ce nom, une réputation qui allait avec, une fortune, un sang pur respecté… tout ce qu’il fallait pour une vie parfaite donc. Caspar ne laisserait pas Harfang tout détruire, même si ce dernier se permettait de fanfaronner pour le moment.

Quand Harfang mentionna le fait que Caspar se montre comme un hôte digne de ce nom et lui serve un verre, l’elfe de maison des Croupton fit discrètement son arrivée dans le but de servir au mieux son maître. À condition bien sûr que Caspar ait l’intention de servir quoi que ce soit à Harfang et ce n’était pas le cas. Son beau-frère avait sans doute du temps à perdre, mais ce n’était pas son cas à lui. Surtout qu’une énième provocation était en jeu. Caspar savait bien que Harfang disait cela dans le seul but de le provoquer, dans le but de ne pas juste s’en aller afin de ne pas lui donner ce « plaisir », mais il était évident qu’il n’avait aucune envie de connaître les détails de son aventure avec son épouse.

Caspar fit un signe à son elfe de maison pour qu’elle disparaisse de sa vue, il n’était pas question qu’elle serve quoi que ce soit à Harfang. La petite créature apeurée ne se fit pas prier pour s’en aller tout de suite, alors que Caspar reprenait la parole.

« Je serais un hôte digne de ce nom quand j’aurais l’intention de t’accueillir comme un invité digne de ce nom. » En d’autre therme, il pouvait courir pour qu’il lui serve un verre. « Je savais que tu étais dérangé, mais de là à réclamer que je te raconte tout. » Bon, il se contentait surtout de se défendre en attaquant. « Tu n’auras qu’à utiliser tes propres expériences pour inventer une histoire, tu dois avoir assez de matière en stock. »

Non parce que Harfang qui lui faisait la morale alors qu’il était le premier à trahir le serment de son mariage, c’était assez gros. Mais Caspar savait bien que l’homme n’en aurait rien eu à faire si son épouse était tombée enceinte du premier venu et non pas de l’épouse de sa sœur. Ça changeait quelque chose forcément, Caspar était tout de même capable de s’en rendre compte.

Est-ce qu’il suffisait de ne pas servir à boire à Harfang pour que ce dernier décide simplement de quitter sa demeure ? Évidemment que non… et en plus, l’homme ne se retint même pas de se servir lui-même. Caspar ne prit pas la peine de réagir aux provocations de son beau-frère, il savait parfaitement que ce dernier le faisait dans le but de le pousser à bout et il se devait de ne pas répondre à tout cela, même si ça devenait particulièrement tentant. Caspar était agacé par l’irrespect de son interlocuteur, mais il savait surtout aussi que Harfang faisait tout cela justement parce qu’il avait l’intention de se montrer le plus irrespectueux possible.

Caspar se contenta donc de ne rien dire, mais sans pour autant se retenir de le penser, en observant son beau-frère porter son verre à sa bouche. Il avait sincèrement envie de prendre ce verre et l’envoyer dans le visage de son interlocuteur, mais il savait évidemment que ce n’était pas le genre de comportement qu’il se devait d’avoir. Et part chance, Caspar savait encore être maître de lui-même, quand bien même cet exercice commençait à devenir de plus en plus difficile avec Harfang. Mais s’il réagissait, s’il répondait à ses provocations, Caspar savait parfaitement qu’il allait surtout lui donner raison et une raison en plus de venir foutre son bordel dans leur histoire.

Donc… ne pas réagir, même quand Harfang reprenait la parole pour lui relancer le sujet de la vie sexuelle de Caspar et Callidora. L’homme serra des dents en l’entendant parler avec si peu de respect de son épouse. Pas qu’il ait spécialement de leçon à donner quant à la manière de traiter son épouse, mais quand même… Caspar ne parlerait très clairement pas de cette façon de Charis, même s’il était loin d’être un exemple non plus.

« Tant mieux pour toi. » Répondit-il sèchement quand Harfang mentionna le fait que leur vie sexuelle le fascinait, croisant les bras. Il devait faire preuve de beaucoup de maîtrise pour se contenir. C’était ce qu’il devait faire, et même si Caspar se considérait maître de sa vie et lui-même, il avait conscience que par instant il pouvait se montrer parfois un peu trop sanguin. Ça ne devait pas arriver maintenant, il ne devait pas donner ce plaisir à son interlocuteur. « Arrête de te ridiculiser Londubat, tu es pathétique à parler de cette manière. » Il n’avait aucun compte à rendre à quiconque et il n’avait clairement pas envie de rentrer dans les détails de ce qui avait pu se passer avec Callidora. « Je n’ai aucun compte à rendre, et clairement pas envie de partager quoi que ce soit avec toi. Alors si tu pouvais gentiment aller emmerder ton monde ailleurs, ça me ferait des vacances. »

Bon, d’accord, il commençait très clairement à sortir de ses gongs. Il avait beau avoir en tête qu’il ne devait pas répondre aux provocations de son interlocuteur, là il avait juste envie de lui balancer son poing à la figure.