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 Free world, fair trade + Rafa

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SORCIER
Hari Shafiq
Hari Shafiq
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Message#Sujet: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeSam 23 Avr - 0:55



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Rafa & Hari
Ça bruisse d’agitation en ce début de vendredi soir à l’Emerald. Trop de bruits et d’agitation, on vient pour se vider la tête du climat actuel, pas tellement pour faire affaire. Dans son coin, Hari Shafiq joue au poker en mangeant son premier vrai repas de la journée. Une courte évaluation du public, qu’il a tout le loisir d’étudier, suffit à lui faire comprendre que c’est la mauvaise soirée pour obtenir plus d’information sur la succession Mallory. Dommage. Se renseigner mine de rien pour savoir si quelqu’un se décidait à écouler au noir l’héritage du vieux était sa meilleure piste, puisqu’il a fait chou blanc à Pondichéry, dont il revient juste. Drôle d’affaire, la succession Mallory, qu’il a repris après la disparition de son collègue, Higgins, alors chargé du dossier, dans des circonstances louches, déjà à Pondichéry. Il y a un truc à creuser, mais là, il est dans une impasse. C’est frustrant.

Vaguement agacé, Shafiq décide donc de décaniller devant le constat de l'inutilité de l'opération – « je te rends service, mon vieux, crois-moi, tu allais perdre  », lance-t-il à son partenaire médusé – et se lève donc pour régler au bar. Le patron, Rory Callahan, y est en grande discussion avec un cousin éloigné de Hari, le petit Reed Avery. On le salue à peine, ce qui l'étonne. C'est convenu de son cousin et il est habitué à l'étiquette de traitre à son sang en voie de rédemption, ce qui l'indiffère. Mais c'est plus étonnant de la part de Callahan, qui d'habitude ne manque pas de le flatter dans l'espoir (vain, quand on connait l'état des relations entre le frère et la soeur) de rester dans les bonnes grâces de Reha. Son attention piquée au vif, l'archéologue tente de saisir la conversation. Celle-ci roule sur un Rafa O'Riordan, qui aurait été le second du frangin cracmol de Callahan (Finn de son prénom) et qui semble avoir repris les affaires de ce dernier après sa mort, dont Rory ne cessait de se réjouir et de se vanter. Cependant, l'enjeu reste un mystère pour Hari. Il ne parvient d'ailleurs pas à comprendre grand chose - l'adresse d'un bar saisie au vol, le fait que O'Riordan se soit fait cassé le nez - sinon que l'affaire agace beaucoup les deux protagonistes.

Alors que son cousin s'en va sans le saluer, le mafieux semble finalement réaliser qu’il est là. « Tiens, mais c’est Hari Shafiq. Votre charmante sœur n’est pas avec vous ? » Ledit Hari doit retenir un ricanement du autant au fait que Reha n’apprécierait sans doute pas l’adjectif venant de Rory qu’à la mine pleine d’espoir que cette espèce d’ours affiche ou qu'aux illusions que ce dernier entretient. « Ça se saurait si je pouvais dicter son emploi du temps à ma sœur. D’ailleurs je m’en allais. Des soucis avec mon cousin ? » Réplique-t-il mine de rien. L’autre se prend d’un gros rire. « Non, les affaires, rien de grave. Passez une bonne soirée et transmettez lui le bonjour, alors, elle nous manque ici ! »

Hari ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel alors que Rory s'éloigne et ne se donne pas la peine de répondre. De toute façon, il ne comptait vraiment pas trainer. Il quitte donc le bar sans même avoir terminé son verre, sans en avoir appris plus sur son histoire de succession et sans avoir tiré les vers du nez à Callahan concernant le cas O’Riordan. Vraiment pas très loquace, le Rory, comme s'il ne voulait pas lui parler. Curieux, mais pas totalement illogique quand on connait les affaires louches du personnage.

Reste qu’il n’est même pas dix heures du soir et qu’il s’emmerde. Que faire ? Il lui faut une occupation. Rentrer et dormir ? Non. Il a beau avoir déménagé, il a besoin de s’occuper. De faire des choses. Rentrer, c’est tourner en rond. Ça le renvoie à chaque fois à des souvenirs sombres et à Marianne. Les bars, le boulot, la recherche, c’est uniquement un moyen de s’occuper, de ne pas penser, de ne jamais penser à ça.

La dernière option, c’est le monde moldu. Sans s’en rendre compte, Hari y atterrit à chaque fois et à force d’habitude, il sait s’y fondre. Or ici, il a une destination et un but. Le Cohan, dans Kilburn. Il veut voir. Juste comme ça, sur un coup de tête, parce que ça l’occupe, que ça lui évite de penser. Par pure curiosité scientifique, sans doute aussi. Pour se rendre compte de qui est Rafa O’Riordan, le né-moldu au nez cassé qui agace Callahan. Ce dernier point éveille la curiosité de Shafiq et lui rend sympathique le personnage sans le connaitre, comme tout ce qui contrarie la grossièreté et le mépris, et le sentiment de supériorité artificiel que le mafieux s’est construit. C'était déjà le cas pour Finn Callahan, qu'il aurait bien aimé rencontré et dont il avait déjà intérieurement pris le parti. Autant ne pas laisser passer cette chance, si l'on peut dire, avec O'Riordan, non ?

Alors le voilà parti, une fois passé chez lui, pour le Londres moldu et Kilburn, sur un coup de tête. Voilà le genre de type qu’est Hari. Il n’a aucune idée d’où il va et de comment il s’en sortira, mais il fait confiance à ses connaissances et à son inventivité en se disant que ce sera suffisant. Après tout, il maitrise les codes, il a fait étude des moldus à Poudlard, il les fréquente. En dehors du choix d’un costume de bonne facture et passe-partout, il n’a donc pris aucune précaution particulière.

Mal lui en prend. Londres lui est familier, mais dans Kilburn, il détonne. Les premiers fêtards un peu avinés qu’ils croisent n’ont manifestement jamais vu d’immigré de leur vie, en tout cas en costume, et ça surprend. Autant que lui lorsqu’il tombe sur un Slim décidé à lui barrer la route. Un monstre, le gars, c’est impressionnant, qui le regarde d’un œil intrigué sans que Hari comprenne pourquoi, comme il est passé à côté des moqueries des fêtards. Le racisme et l’exotisme, ça ne lui parle pas – les divisions sorcières se font sur autre chose et paradoxalement, son monde a lui est plus multiculturel.

La question tombe dans un grondement. « T’es qui ? On rentre pas comme ça. Toi comprendre ? » Sans voir le mal ou la moquerie, Hari rétorque d’un ton badin : « N’étant pas retardé, je crois, oui. Je viens voir le patron. J’avais espéré boire un verre. On gèle un peu, avec le smog, n’est-ce pas ? Je peux, alors ? » La porte s’ouvre aussi grand que la mâchoire de Slim, qui parait se demander s’il a bien entendu l’accent très BBC de ce drôle de type.

L’intérieur du Cohan, enfumé et bondé, ressemble furieusement à celui du Emerald, jusqu’à la populace qui y écluse son bock de bière. Hari s’installe dans un coin un peu sombre, près de la porte, au cas où, embrassant la salle du regard et cherchant à se faire une idée. C’est qu’il est bon pour ça, Hari. Observer, c’est son truc, et quoiqu’il ne retire de la satisfaction à assassiner un adversaire dans un débat d’une petite phrase, il n’est pas comme son cousin, Tibérius, toujours au centre du débat. On peut deviner à son placement dans la pièce, ce soir même encore, ce qu’il en est de cette personnalité analytique. Il est sur le côté, en marge, spectateur de ce qui est un théâtre, s’amusant de l’analyse muette qu’il fait des gens ou en tirant le bénéfice qu’il est précisément venu chercher. On apprend beaucoup lorsqu’on sait écouter et laisser les gens parler, croit Shafiq, et là, il n’a plus qu’à attendre de voir s’il voit O’Riordan.

Ou mieux, carrément à demander, car ce qui lui semble être le tenancier se pointe pour lui grogner avec méfiance, que Hari attribue à son caractère de nouveau venu : « Vous prenez quoi ? On fait pas crédit, hein. » Il sourit aimablement et sort un billet de dix livres qu’il pousse vers Cohan. « Pas de problème. Je prendrais un whiskey. Sans glace. Merci bien. Oh, et…J’ai dit à votre…videur ? si on peut dire, que je cherchais M. O’Riordan. Il est là ? » La réponse ne se fait pas attendre. « Bougez pas. » Liam décanille aussi sec vers le fond de la salle pour parler à quelqu’un que Hari distingue mal, dans le fond de la salle. Il ne tarde pas à comprendre, au vu des marques impressionnantes qu’arbore l’individu qui se lève pour venir vers lui, de qui il s’agit. « Monsieur O’Riordan, je suppose. » Lance-t-il aimablement mais sans se lever. « On m’a parlé de vous. Vous prenez un verre ? »
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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeSam 23 Avr - 21:54

Free world, fair tradeHari & Rafa

Le patron, au Cohan, et de toute éternité, c’est Finn Callahan, et personne d’autre. La fiction de sa mort est déjà presque oubliée ici, si ce n’est pour raconter en riant comment on a berné les Italiens, et comment on les a possédés. Dans le bureau du patron, punaisé au mur, le ruban “Regrets éternels” de la couronne déposée par Rafa sur la tombe vide témoigne seul de cet épisode, avec la casquette irlandaise portée par Callahan à ses obsèques. C’est presque le rôle d’une vie, pour lui ; pensez donc : qui a le privilège de suivre son propre enterrement, et de s’offrir une entrée aussi spectaculaire ? Rafa sent bien que son seul regret, c’est de n’avoir pas eu davantage de public pour profiter de la prestation. C’est le genre de performance qu’un acteur voudrait pouvoir réaliser devant des dizaines, des centaines de personnes. Là, il n’y avait qu’une poignée de mecs pour tout public, et encore semble-t-il que deux de ces happy few n’aient pas apprécié le spectacle à sa juste valeur.

Il n’y a plus guère que quelques sorciers mal informés pour croire encore que Finn Callahan bouffe les pissenlits par la racine. Côté moldu, l’histoire n’a pas tenu plus de quelques semaines. Une fois Montenza expédié, Callahan s’est à nouveau montré, ce qui a causé une certaine stupeur dans le quartier. Les Irlandais, volontiers superstitieux, se sont frotté les yeux devant ce qu’ils ont cru être un fantôme. Et puis ils ont fini par se rendre à l’évidence, et l’histoire est entrée dans les mille petites anecdotes de Kilburn. Pour les protagonistes de l’épisode, ce n’est qu’une péripétie parmi d’autres, à laquelle on ne pense plus vraiment. Alors, quand Slim indique à Liam qu’un type, un illustre inconnu, demande le patron, personne n’imagine que c’est Rafa qu’il veut voir.

Ledit Rafa se tient à sa table habituelle, au fond de la salle, à suivre distraitement une partie de poker endiablée entre trois gars du clan. L’esprit encore gentiment embrumé par la morphine que Matthews lui a enjoint de prendre quelques jours, il a préféré ne pas se joindre à la partie. Il se contente de regarder, d’évaluer les talents de l’un ou de l’autre pour le bluff, et, par réflexe, de compter les cartes.


-Rafa ?

C’est Liam qui vient de se pencher pour parler à son oreille.

-Y a un type qui demande après toi. Enfin, il a commencé par dire à Slim qu’il voulait voir le patron. C’est le basané, pas loin de la porte, là.

Rafa remercie et laisse les autres à leur partie. Un mec qui vient voir le patron et se rabat sur son second, pas besoin d’être devin : c’est un solliciteur de plus, un qui venait demander un service spécial, comme seule la Callahan company sait en rendre. Ou alors… en voyant le type, Rafa est pris d’un doute. Ce n’est pas le genre de client dont il a l’habitude. Un flic ? Mais on n’engage pas de bronzés, chez les flics. Et il est trop bien fringué pour en être un. Alors ? Un membre d’un clan rival ? Il y a quelques bandes d’Indiens dans Londres, mais rien de bien organisé, et encore une fois ce costard ne colle pas. Quoi qu’il en soit, Rafa aborde l’homme avec une certaine méfiance - et encore l’autre a de la chance qu’il ignore qu’il est un sorcier.

-En personne, répond-il lorsque l’homme s’enquiert de son identité. On m’a dit que vous vouliez voir le patron.

D’un signe de tête (qui a le tort de réveiller des douleurs dans son nez), il refuse le verre offert par cet inconnu. L’homme ne lui revient pas, et il va falloir qu’il montre patte blanche pour que la méfiance retombe. Et ce n’est pas avec son entrée en matière que les choses vont s’arranger. Rafa se fend tout de même d’un sourire narquois :

-Mon Dieu, qui a bien pu vous parler de moi, et pour quoi vous dire, mon bon ! Du bien, de toute évidence. On ne peut guère dire autre chose de moi. C’en est presque ennuyeux.

N’empêche, ça le fait gamberger, cette phrase. Il s’installe à la table du gonze, tout en passant en revue les gens qui auraient pu lui parler de lui. À aucun moment il n’envisage qu’il puisse s’agir de sorciers, ce qui montre bien qu’il ne réalise pas le danger qui le guette.

-A qui ai-je l’honneur, d’ailleurs ? J’aime bien savoir avec qui je cause.

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Hari Shafiq
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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeSam 14 Mai - 13:24



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Rafa & Hari
Bon, tu es venu, tu as vu, très bien. Et maintenant quoi ? La voix un peu sceptique de Marianne interroge Hari alors que le briseur de sort boit lentement son whisky en attendant que Rafael O’Riordan se décide à pointer le bout de son nez. Elle avait l’habitude de moquer cette manie de prendre soudainement des initiatives sans avoir réellement de plan, simplement parce que ça l’amusait. Personne ne fait ça, tu sais, disait-elle en riant, vous êtes vraiment bizarres, vous autres, les Serdaigle. Evidemment, Marianne n’est plus là pour le lui dire et l’en empêcher. Pire, Shafiq a même augmenté la fréquence de ce qu’il perçoit comme des expérimentations ou des observations de terrain et que quiconque de lucide appellerait des errances. Il erre pour combler le vide, pour s’occuper, en espérant que quelque chose de passionnant adviendra – que ce soit bon ou mauvais pour lui n’a aucune importance – et redonnera du sens à son existence où il se perd un peu. Rencontrer Rafa n’est qu’une tentative de plus en ce sens. Et pourquoi pas, aimait-il répondre à Marianne. C’est si inconcevable que ça que les gens puissent vouloir en rencontrer d’autres ? qu’ils n’abordent pas les relations sociales avec l’idée, derrière, d’obtenir quelque chose pour eux ? Si tout le monde fait ça, on ne s’en sort pas, non ? Personne ne fait pas vers l’autre. Comment on se rend compte qu’il n’y a pas de différence, ou presque, entre le public de l’Emerald’s et celui de ce bar, le Cohan, si on n’y va pas et si chacun reste sur ses rails ? Une baguette, ce n’est pas grand-chose – même si ça ferait hurler Reha et Riyadh qu’il dise cela, tout convaincus de la supériorité des sorciers qu’ils sont. Non, dirait Marianne. C’est simplement que venir dans un endroit rempli de mafieux, moldus ou sorciers, instinctivement méfiant envers les étrangers, même en montrant patte blanche et qu’on est inoffensif est vraiment inconscient…

De fait, Rafael O’Riordan, qui pour l’instant, est le seul à faire véritablement attention à Hari, parait plus que méfiant. Pour être honnête, le briseur de sort s’y attendait et il aurait même été déçu du contraire. A voir s’il s’en fera un ami – ça aussi fait partie du défi. Si ça tourne mal ? Oh, il en saurait s’en débrouiller. Présomptueux, lui ? Pas du tout. Négocier et être capable de s’exfiltrer en toutes circonstances fait partie des connaissances de base à avoir quand on travaille chez Gringotts. Et s’il y laisserait probablement des plumes, il reste suffisamment alerte et bon duelliste pour juger qu’il s’en sortira sans trop de problème.

Hari en sûr à 70%, pour le moment. Ca dépendra de la teneur de la conversation avec O’Riordan lui-même. Un sourire lui vient d’ailleurs en entendant les premiers mots de ce dernier. Ça ne trompe personne, évidemment. Moldu ou pas, Shafiq se rend bien compte d’où il est tombé, et il sait par expérience que dans les bas fonds, peu importe le clan auquel vous appartenez, vous vous faites toujours des ennemis. Même lui, qui navigue dans des milieux underground simplement par obligation professionnelle ou par curiosité scientifique, s’en est fait. Mais cette assurance parle à Hari, qui est plutôt bon joueur et sait rire de lui-même. Le « mon bon » offusquerait n’importe quel autre sang pur : lui, ça lui donne plutôt envie de rentrer dans le jeu, irrévérencieux qu’il est.

80%, réévalue-t-il donc machinalement avant de répliquer d’un aimable : « A l’évidence. » Dire que les gens bien ne se font généralement pas casser le nez ne serait pas charitable et même en dessous de la ceinture. Or Hari Shafiq appartient à la catégorie des gens qui recherchent certes le bon mot, mais avec une idée assez noble – ou snob – de ce que cela peut être. De plus, le petit discours de Rafa est une bonne occasion de prouver qu’il n’est pas exactement la pomme, ou l’aristocrate déconnecté des réalités pour lesquels ce dernier semble le prendre. Faisant mine de réfléchir un instant, il rétorque ensuite avec le plus grand sérieux : « En fait, je ne saurais pas dire si c’était en mal ou en bien. Je suppose que ça dépend de si vous êtes du genre à prendre le terme sang-de-bourbe comme une insulte ou comme une médaille. » Briser le secret magique de façon scandaleuse en évoquant explicitement le monde sorcier dans un bar tout ce qu’il y a de plus moldu ? Ce serait bien sûr à éviter, mais ce n’est pas ce qu’il vient de faire. D’abord, personne ne les écoute. Ensuite, puisque Rafa est un sorcier, on ne peut pas vraiment parler de révélation. C’est simplement un moyen de poser le cadre et de dire sur quoi va porter la discussion. Et ça marche, d’une certaine manière. A voir le mouvement de recul de son interlocuteur, Hari n’a pas de mal à voir que la mention du monde magique ne lui plait guère. Pourtant son but n’était pas de l’offenser, pas vraiment. Il n’est pas du genre à employer le mot sang de bourbe et il n’aime guère le terme. Simplement, il ne peut pas décider pour O’Riordan de son rapport avec le monde sorcier, sans voir que cela risque de tendre encore plus son interlocuteur et que cela peut être mal pris.

Il est cependant vrai que cet échange ne se fait pas tout à fait dans les règles de l’art, où l’on commence par se présenter. « Oh, oui, exact, Hari Shafiq. Briseur de sort à Gringotts. » D’ordinaire, son identité suffit pour faire comprendre qui il est – le sang pur excentrique quasi traitre à son sang qui vit un peu en dehors des codes, le magico-archéologue étrange qui travaille pour les gobelins, le fils prodigue des Shafiq…- et pour une fois Hari aimerait bien qu’on le reconnaisse, ça faciliterait les choses, autant pour son ego que pour la conversation elle-même.

En tout cas, si Rafa espérait mieux comprendre ce qu’il fiche là, c’est raté, aussi Hari décide-t-il finalement d’éclairer sa lanterne : « Vous intéressez des gens dangereux, M. O’Riordan. » Il n’a pas le temps de finir que l’autre semble se crisper de nouveau, comme prêt à lui sauter à la gorge : « Oh, allons, non, ce n’est pas moi la menace, détendez-vous. » Hari ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel, offusqué qu’on puisse le croire aussi bête et d’avoir à expliquer ce qui lui semble pourtant relever de l’évidence : « Si j’avais voulu m’en prendre à vous, j’aurais procédé autrement. Il faudrait être parfaitement idiot ou incroyablement suicidaire pour débarquer ici tout seul pour mettre le bordel et croire qu’on peut s’en sortir sans y laisser des plumes. Je ne suis ni l’un ni l’autre. » Les sourcils froncés, il parait relativement agacé qu’on puisse se permettre de douter de lui ainsi.

En fait, sur cet aspect, il trouve le mafieux assez lent à comprendre. Bon, qu’à cela ne tienne, la vision globale des choses est peut-être le propre des Serdaigle, ou alors O’Riordan ne s’occupe vraiment pas du monde sorcier. Avec une patience très professorale qui pourrait passer pour de la condescendance, l’archéologue se met donc en devoir d’expliquer les choses à ce dernier : « Je parle de Rory Callahan. La discrétion n’est pas vraiment son fort - sinon les clients qui essayent de régler leur verre n’entendraient pas à qui il compte faire sa fête - mais il faut avouer qu’il vaut mieux s’en méfier. » Ce n’est quand même pas sa faute s’il entend des choses et qu’il rend service en les apprenant à qui de droit, n’est-ce pas ? Il a même l'honnêteté de le dire. On ne fait pas plus éloigné d'une balance que ça, non ?

Il fiche ensuite son regard dans celui de Rafa : « Je n’aime pas beaucoup Rory Callahan, vous voyez ? Les connards qui se vantent de torturer des enfants parce qu’ils sont cracmols ou qui maltraitent leurs petites amies devant tout le monde, ce n’est pas mon truc. » Le mépris dans sa voix n’est pas feint et le ton est devenu dur, sans pour autant perdre sa patine aristocratique initiale. Combien de fois a-t-il assisté à des scènes odieuses où Rory Callahan se faisait un malin plaisir d’humilier la petite Eve Talbot, ou se réjouissais de la mort de son frangin ? C’est sans doute le personnage le plus détestable que Hari Shafiq ait jamais rencontré de sa vie. Tous les opposent, alors forcément, emmerder Rory lui parait une œuvre de charité qui mérite intérêt et surtout sympathie. « Votre patron avait l’air de beaucoup l’emmerder, alors j’avais de la sympathie pour lui. J’aurais bien aimé le rencontrer, mais les choses étant ce qu’elles sont, c’est impossible. Alors comme Rory a l’air de vous en vouloir de la même façon, j’ai de la sympathie pour vous aussi. Et puisque j’avais un peu de temps devant moi ce soir, je me suis dis que je viendrais me rendre compte par moi-même. » Voilà, c’est tout. Il n’y a rien à d’autre à dire, si ? En tout cas, Rafael semble tomber des nues, alors Hari se décide à renouveler sa proposition en attendant de savoir comment sa proposition sera reçue : « Vous êtes sûr que vous ne voulez pas vous assoir ? »
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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeMar 17 Mai - 9:00

Free world, fair tradeHari & Rafa

La décontraction qu’affiche O’Riordan n’est qu’apparente, et tout, chez l’étranger, l’incite à la méfiance. Sa qualité d’étranger, en premier lieu. Rares sont les nouveaux venus qui viennent s’installer au Cohan et réclamer après le patron. Sa tranquillité, aussi. L’usage commande qu’on évite d’arborer cette mine presque narquoise lorsqu’on s’aventure sur les terres du clan, jusqu’à ce qu’on y soit officiellement admis. La couleur de peau de l’homme, en revanche, n’affecte nullement le jugement de Rafa. Ce n’est pas cela qui le met mal à l’aise. C’est un ensemble, qui se dégage du visiteur et qui le classe d’emblée dans la catégorie des gens bizarres. Il n’a pas l’air de réaliser vraiment où il se trouve, et se comporte comme un aristocrate dans un club huppé. Inutile de dire que ça détonne, au Cohan. Ses phrases sont trop recherchées, ses manières trop impeccables pour un pareil endroit. Tout à ces réflexions, qui défilent dans son esprit sans qu’il ait vraiment le temps de les formuler, Rafa reste debout, tendu comme un arc, sans accepter le verre que lui offre l’homme. C’est l’instinct de survie qui parle. Quand on se trouve face à un type pareil, mieux vaut tout analyser, et tout analyser correctement. La plaisanterie n’est qu’un moyen de gagner un peu de temps, mais la réponse achève de braquer Rafa. L’homme ne semble pas s’en émouvoir, il a conservé son air affable et s’apprête manifestement à poursuivre la conversation comme si de rien n’était ; mais O’Riordan a besoin de digérer ce qu’il vient d’entendre, et il se met machinalement en quête de son paquet de cigarettes dans sa poche.

Sang-de-bourbe, il n’y a pas d’erreur possible, il a bien entendu. L’étranger quitte la catégorie des gens bizarres pour entrer dans celle des gens dangereux, instantanément : il n’y a qu’un sorcier pour employer cette expression, la dernière que Rafa s’attendait à entendre ici, au Cohan, en plein Londres moldu. Son visage se fige dans une expression hostile tandis que l’autre se présente, très tranquillement, avec toute la nonchalance possible. Hari Shafiq, un nom qui ne dit rien à O’Riordan, mais il n’a pas vraiment écouté : tout son esprit est occupé à retourner ce que l’homme vient de dire, sa façon de chercher à évaluer la réaction de son interlocuteur à la vieille insulte. C’est curieux, cette idée qu’on puisse la retourner et la prendre pour une médaille. Il faut avoir sacrément réfléchi à la question pour penser à ça, et ça semble signifier que Shafiq n’est pas de ceux qui se contentent de balancer du “sang-de-bourbe” à tout va.

Quiconque verrait Rafa à cet instant le trouverait très changé, frappé d’un mutisme inquiétant. Son silence ne semble pas déranger l’homme, qui poursuit seul ce qu’on ne peut appeler une conversation ; la mention de gens dangereux crispe encore un peu plus O’Riordan. Avery ? sur le moment, c’est le seul nom qui lui revienne, et il serre les poings, par réflexe. Ce sombre connard n’aurait quand même pas eu l’audace de lui envoyer un de ses petits potes pour essayer de l’intimider ? Vaguement agacé (allez savoir pourquoi), Shafiq détrompe son interlocuteur, sans lui rendre encore l’usage de la parole ; cependant, Rafa retrouve un peu de mobilité et se décide à allumer la cigarette qu’il a sortie du paquet, sans quitter l’homme du regard. À travers un nuage de fumée, il gronde :


-Rory Callahan, eh ?

Pas la peine de lui raconter qui est Rory Callahan, il sait à peu près tout de lui, des bastons qu’il infligeait à son Cracmol de frère aux roustes qu'il administrait à Eve. Shafiq a beau dire qu’il n’aime pas beaucoup l’aîné Callahan, Rafa ne se détend pas pour autant. La seule mention de ce type suffit à accentuer sa méfiance, et il lance à mi-voix :

-Vous êtes en train de me dire que vous venez là pour me parler de ce connard, juste comme ça, pour le plaisir de voir ma gueule ? Et je suis censé acheter cette salade ?


Personne ne fait rien gratuitement, jamais. Il ne voit pas pourquoi ce mec - un sorcier - dérogerait à la règle et viendrait l’avertir que Moustache lui en veut. Philanthropie ? ça n’existe que dans les livres, ça. Toujours aussi tranquille, Shafiq invite à nouveau O’Riordan à s’asseoir, comme s’ils étaient dans un quelconque salon huppé…

-Non, réplique Rafa d’un ton ferme. Plutôt envie d’aller prendre l’air. Ramenez-vous.

C’est qu’on les regarde, même si personne n’ose le faire trop ostensiblement. La présence de Shafiq intrigue les habitués du Cohan, et, de loin, Rafa devine Connell, la main sous le pan de sa veste, prêt à dégainer. Soucieux d’éviter ce genre d’embrouille avec un sorcier, il tourne les talons et enquille l'escalier, certain que Shafiq le suivra s’il tient vraiment à lui parler.

Dehors, la nuit est fraîche, et il n’y a pas grand-monde pour traîner dans la rue. Les rares passants se hâtent d’aller se mettre au chaud, et personne ne fait attention à deux types en train de marcher lentement devant le Cohan.


-Bon, maintenant qu’on est au calme, attaque Rafa, j’aimerais bien savoir de quoi il retourne. C’est bien gentil de venir me dire la bouche en coeur que Rory Callahan me déteste et que vous, vous aimez pas Rory Callahan, mais je suis pas le genre qui fait confiance à un inconnu juste sur sa bonne gueule. Qu’est-ce que vous me voulez, au juste ?

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Bon, O’Riordan ne le croit pas. Il fallait s’en douter et Hari n’en est donc pas vraiment surpris. Pour autant le dialogue n’est pas rompu, alors ça va, ce n’est pas grave. Le briseur de sort acquiesce donc sans difficulté, haussant les épaules avec un brin de fatalité. « Si vous voulez. » Cela pourrait passer pour du désintérêt ; ça n’en est pas, quoique la différence soit difficile à percevoir chez Shafiq. Peu lui importe, c’est vrai, non que Hari se moque de ce que veut Rafael, mais bien parce que parler dehors ou à l’intérieur du Cohan revient au même dans son esprit. Pas tout à fait, lui souffle un reste de prudence. Dehors, ça peut être traquenard. Quelle importance, se prend-il à penser. Avant de réaliser que c’est plutôt malsain de se moquer ainsi d’avoir de tels ennuis – dans le sens où l’instinct humain, normalement, est celui de la survie. Chassant d’une secousse mentale – reprend toi, c’est la fatigue qui te fait parler comme ça, d’habitude – ces pensées dérangeants, Hari préfère se dire qu’il accepte parce qu’il sait qu’il y a peu de risques. Rafael O’Riordan a l’air de se méfier des sorciers et ce qui vaut pour lui, Shafiq, vaut aussi pour son interlocuteur : s’il avait voulu le descendre, il s’y prendrait autrement. Son verre à la main, le briseur de sort suit donc le mafieux dans les escaliers menant à l’extérieur du bar et ils laissent derrière eux l’ambiance saturée de tabac et plus que tendue du Cohan.

En attendant, ça n’est pas une explication. Le briseur de sort est bien conscient que Rafa en attend une, mais il n’a rien d’extraordinaire à dire. « Rien. J’ai tout résumé quand j’ai dit que je voulais me rendre compte par moi-même. Il n’y a pas autre chose. Je n’ai pas de marché à vous proposer ou de menaces à formuler. Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais mentir serait une perte de temps de mon côté et qui plus est, ce serait dangereux. J’ai beau me défendre en duel, je ne gagnerai pas contre tout un bar qui m’est manifestement hostile parce que je suis un nouveau venu. Quoique je ne m’explique que moyennement les sarcasmes envers les étrangers, puisque je ne le suis pas et que ce serait tout de même une sacrée ironie venant d’irlandais… » La remarque le laisse un instant méditatif. Même s’il a mis sans le savoir le doigt sur un paradoxe étrange – la tendance des coupables à être d’anciennes victimes – ce dernier le laisse perplexe. Quelque chose lui échappe et il ne comprend pas. Pour quelqu’un comme Hari, habitué à être l’expert en tout et n’importe quoi, c’est un constat contrariant. Cependant, si O’Riordan en doutait, c’est la preuve que Shafiq ne plane pas tant que ça et que sa déconnection apparente n’en est pas vraiment une. Ce n’est pas que l’archéologue ne soit pas conscient des réalités, c’est qu’il choisit volontairement de les ignorer parce que cela en annule toute dimension blessante.

Hari s’accoude à la rambarde en fer qui sert de garde fou à l’escalier menant au sous-sol, sans pour autant quitter O’Riordan du regard, essayant de présenter les choses correctement. Pas facile quand vous n’avez pas la moindre envie d’expliquer la vraie raison qui vous conduit balader juste pour le plaisir de voir la gueule qu’ont les gens, comme le dit Rafa ; or c’est précisément le cas de Hari Shafiq. Parler de Marianne fait mal, toujours. Évoquer les subterfuges qu’il déploie pour ne pas avoir à le faire et éviter même d’y penser, c’est encore pire : ça lui fait honte. Être pudique lui ressemble. Être lâche, beaucoup moins. Pourtant, en ouvrant la bouche, Hari comprend que quoiqu’il fasse, il ne terminera pas sa phrase s’il la commence ainsi. Il en est tout bonnement incapable et ça ne regarde pas Rafael O’Riordan de toute façon, peu importe si ça doit lui causer des ennuis.


Alors l’archéologue opte pour une semi-vérité, détournée mais peut être plus convaincante : « Mon métier consiste à récupérer certains trésors et artefacts pour mon employeur, si vous voulez. Ce sont principalement des recherches archéologiques. Mais souvent, c’est simplement le marché noir qui fait circuler les marchandises – l’Emerald est un de ces endroits - et alors il faut être là où les choses se passent. » Pensivement, il ajoute : « Le monde moldu m’a toujours intéressé. J’y suis relativement anonyme, ce qui n’est pas le moindre des avantages. » C’est peut-être à ce moment là qu’il est le plus sincère, même si pour Rafael, qui ne connait que mal le huis clos qu’est le monde sorcier, cela doit rester un peu énigmatique. Qu’importe, Hari n’entend pas expliquer non pourquoi il souhaite le fuir. Il se contente donc d'expliciter son propos pour ne pas abuser de la patience de son interlocuteur, les choses étant assez tendues comme ça : « Vous, c’est un peu autre chose. Il faut avouer le genre de contact et de relations que vous avez avec le monde sorcier, c’est… rare. Il y a peu de moldus, ou de gens considérés comme tels, capable d’emmerder les sorciers. Ce genre de choses m’intéresse. Parce que c'est le genre d'endroit où les choses se passent, comme je vous le disais, justement. Vous voyez l'idée ? » Est-ce ça, lié à son métier, convaincra un peu plus O’Riordan ? Si rien n’est jamais gratuit dans le monde dans lequel ce genre de personne gravite, alors il croira peut-être à la version de l’homme dont les affaires seraient servies par la mort de Rory. Le vieux principes selon lequel les amis de mes ennemis sont mes amis fait peut être sens, dans le coin. « Je crois qu’un jour Callahan tombera et vous et moi y gagnerons au change, pour des raisons différentes. » Hari se fend d’un sourire en coin. Ça non plus n’est pas un mensonge : juste une présentation tortueuse de la réalité. Il conclut ensuite avec le même sourire. « Donc je ne peux pas ne pas vous prévenir, en connaissant ses plans. Sinon ça ferait de moi un hypocrite qui n’applique pas ses propres principes. »

Hari ne saurait pas l’expliquer. Il faut le faire, c’est tout : le sens de l’honneur, ça parle peut-être aussi à ces mafieux. Mais de lui, qu’est-ce que ça veut dire ? Sans doute que Shafiq est moins insensible au sort de ses semblables que l’archéologue prétend se contenter d’observer. Ou qu’à force de le faire, il s’est attaché à eux. Ou qu’il est comme tous les sangs purs, résolument attaché à des principes surannés qui n’ont plus court. Ou que jouer les chevaliers blancs lui évite de penser à lui-même lorsqu’il s’agit d’affronter le vide béant et solitaire qu’est sa vie. Ou tout ça à la fois : la nature humaine, c’est compliqué, de toute façon, et peu lui importe, à lui, de savoir, parce que c’est juste comme ça.

Cependant, comme il a assez de recul sur lui-même pour au moins en plaisanter, il ajoute avec un rire lucide, lançant un regard amusé à Rafa : « Dans une autre vie, j’aurais probablement fini à Gryffondor, ce qui est moche. Les idéalistes ne font pas de vieux os, avouons le, alors j'essaie de ne pas l'être. Mais passons. Je n’ai rien d’autre à vous offrir comme explication, sinon que je ne suis ni flic ni mercenaire. Faites en ce que vous voulez. Mais j’aimerais bien finir mon verre, avant que vous ne mettiez à la porte. »

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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeLun 20 Juin - 21:48

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Pour qu’un numéro de duettistes soit efficace et trouve son public, il faut que les deux personnages soient parfaitement complémentaires, et le clan Callahan n’échappe pas à cette règle. Hari Shafiq n’est pas tombé sur le meilleur des deux, dans son cas. Face aux étrangers, c’est Finn, généralement, qui fait montre de curiosité, voire de bienveillance. Rafa en sait quelque chose, puisque c’est cette tendance naturelle qui lui a valu de finir à la table de Callahan, juste “pour voir”. Un autre l’aurait laissé en plan, voire lui aurait donné deux dollars pour qu’il aille manger un morceau, et ç’aurait déjà été de la générosité ; seul un Finn Callahan, avec son besoin de comprendre ceux qui lui tombent entre les pattes, pouvait décider de le prendre sous son aile. Il aurait mieux valu, pour Shafiq, que le patron soit présent ce soir ; les choses se seraient réglées plus vite, avec lui. Il a le nez, Callahan, pour jauger un gars, et le cataloguer en un instant dans la catégorie des emmerdeurs ou des types potentiellement intéressants. Avec Rafa, l’étape fondamentale de la méfiance prend beaucoup plus de temps, par principe.

Hari Shafiq n’est pourtant pas ce qui se fait de plus antipathique en soi. Il a assez de mauvais points comme ça, remarque ; sorcier, se revendiquant comme tel, et en plus il vient parler de Rory Callahan comme on parle de corde dans la maison d’un pendu. Et il y a son air bravache, un peu blasé, totalement impertinent. Ça fait déjà beaucoup pour un seul homme, alors autant lui reconnaître les quelques atouts dont il dispose ; un sacré toupet, un regard franc, de l’esprit - tout ce qu’il faut, en somme, pour finir avec les carpes au fond de la Tamise.

Est-ce qu’il y a seulement des carpes, dans la Tamise, songe Rafa en regardant l’homme, ou est-ce qu’il n’y aurait même pas un poisson pour boulotter cet indiscret ? à supposer, bien entendu, qu’on ait envie de l’éliminer. C’est du boulot, de liquider un type. Des tas de formalités, des trucs qui font mal au dos, qui vous salopent un costard en moins de deux, alors qu’après tout, ce mec n’a pas l’air si méchant. En réfléchissant froidement, Rafa se rend compte que si Shafiq avait voulu le tuer, voire l’assommer pour le ramener à Rory Callahan, il ne se serait pas embarrassé de tant de mise en scène. Deux coups de baguette magique, ça aurait suffi. Autant l’écouter, dans ce cas. O’Riordan allume une cigarette, se surprend à en offrir une à l’homme, sans pour autant se départir de son attitude froide. Vrai qu’avec Callahan, on n’en serait plus là depuis un moment. Il aurait certainement trouvé du panache dans l’attitude de Hari, et ça lui aurait suffi. Rafa, de son côté, le laisse s’expliquer, sans le quitter des yeux, en grognant simplement de temps en temps un “hmmm” qui veut tout dire et rien dire. Ce type l’intrigue, au moins autant que lui-même - mais il l’ignore - excite la curiosité du sorcier. Drôle de face à face, si on y pense, mais Rafa n’a guère le loisir de se consacrer à de telles réflexions. Il ne peut pas laisser Shafiq monologuer indéfiniment, au risque de passer pour un demeuré. Les explications de l’homme sont assez convaincantes, et, très honnêtement, plutôt intéressantes.

-Donc ce bon vieux Rory a des plans me concernant, marmonne enfin O’Riordan dans une bouffée de fumée. Ça m’étonne, vous savez. Presque autant que de voir un type sortir de nulle part pour m’en avertir. Mais admettons. Admettons que j’achète votre histoire.

Il se détend, imperceptiblement, et a même un sourire pour désigner le verre de whiskey que tient l’autre :

-Traînez pas trop à boire ça, quand même, on sait jamais. Je peux être soupe-au-lait.

Simple plaisanterie, pas du meilleur goût peut-être, mais si Shafiq n’est pas trop cloche, il comprendra. Si Rafa avait dû engager les hostilités, ce serait déjà fait. Il conserve un fond de méfiance, parce que ce type est à la fois un outsider et un sorcier, mais Hari a su éveiller sa curiosité. Écrasant soigneusement son mégot de cigarette contre la rambarde, il reprend :

-Nous en étions donc à Callahan. Enfin, à l’autre con avec sa moustache dégueulasse. Excusez-moi, j’ai du mal à lui donner le même nom qu’à mon patron. Bref. Vous avez été honnête, je vais l’être aussi, je vous dois bien ça. Ça m’étonne que ce type ait des projets me concernant. Il a toujours considéré les moldus, les cracmols et les nés-moldus comme de la vermine, et je le vois mal perdre son temps à échafauder des plans à mon sujet. Je suis le sang-de-bourbe qui sert de second à son frère cracmol, je vous fais pas un dessin, il se salirait les yeux rien qu’en me regardant. Mais admettons. Comment ça se fait qu’il vous en ait causé, à vous ? Normalement, quand on a ce genre de plan, on essaie de pas le clamer sur la place publique, même chez les sorciers. Ou alors, c’est que m’sieur Moustache est encore plus con que ce que je croyais, ce qui est possible aussi, remarque, conclut-il, songeur.

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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeDim 26 Juin - 17:58



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Est-ce que son explication est convaincante ? Probablement au moins un peu, à voir comme O’Riordan l’écoute. L’archéologue serait content de son coup s’il savait que c’est l’opinion de Rafa. Hari a même droit à une cigarette qui ressemble étrangement à un calumet de la paix, ce qui lui tire un sourire, mais qu’il refuse poliment : « J’ai arrêté, je vous remercie. Ça agace…ça agaçait ma femme. » Il y a quelques secondes d’un silence un peu tendu et triste, où il espère que O’Riordan fera comme s’il s’était corrigé assez vite et qu’il n’avait pas entendu, ni compris ce que sous-entendait cette phrase. Alors, après autant de temps, tu ne t’habitues pas ? Se serait gentiment moquée Marianne. C’est mignon. Shafiq ne dirait pas cela. Le deuil ne fait pas partie des aspects de lui-même qu’il aime ou accepter de donner à voir et ce n’est pas pour commencer maintenant avec un quasi-inconnu, tout intéressant qu’il fut, à qui Hari n’est justement pas capable d’expliquer qu’il est là en grande partie à cause du vide qu’a laissé la mort de Marianne et qu’il cherche à combler. Pour la première fois dans cette échange, voilà donc le briseur de sort un peu déstabilisé. Un bref instant, il semble se renfermer en lui, sans bien savoir si le regard qu’il coule à O’Riordan est un défi, celui d’oser lui poser une question sur sa femme ou de présenter des condoléances – il n’en veut pas, il veut simplement oublier cette partie de l’échange.

Heureusement, Rafa ne dit rien, alors Hari se contente de poursuivre son histoire, qui s’achève sur une note plus positive. Il est intéressé, comprend Shafiq, sinon il ne poserait pas de question. Aussi a-t-il le bon gout d’acquiescer et de rire à la blague douteuse du mafieux, vidant une partie de son verre : « J’avais cru voir. » Disposé à répondre aux questions, il lui adresse un signe de tête encourageant, signe qu’il écoute et qu’il attend lesdites interrogations, commentant d’un ton légèrement blasé : « Ce n’est pas moi que ça dérangerait. J’ai rarement vu quelqu’un avec aussi peu de gout…ce qui est le moindre des défauts de ce type. » Il doit même se retenir de lever les yeux au ciel. Brutalité, expansivité et stupidité forment le trio de tête des adjectifs qui lui viennent à l’esprit s’agissant de Rory, mais s’il fallait synthétiser, Hari dirait vulgaire et cruel et ce sont deux choses qu’il abhorre plus que tout au monde. Autant dire que la moquerie lui vient de façon féroce – les ennemis de nos ennemis, toujours – et qu’il n’en veut vraiment pas à O’Riordan.

En revanche, Shafiq ne répond pas non plus directement à l’interrogation du second, choisissant de lui retourner une question sur le ton de la conversation :  « Donc votre patron n’est pas mort ? » Sa nonchalance n’est que de surface. Pendant ce temps là, son esprit mouline à toute vitesse, peu soucieux de s’offusquer du fait que O’Riordan lui ait menti au départ en ne précisant pas que Callahan Jr est bien vivant. Ce n’est pas comme si Rafa lui devait des explications et la confiance, ça se gagne au fur et à mesure que la méfiance diminue. En revanche, il ignore si cette dernière confession était volontaire. Ce que le briseur de sort sait, c’est que Rory, lui, semble avoir monté ses plans sur toute une base d’informations erronées, qui lui ont peut être été vendues à dessein. « Ça change beaucoup de choses. » Commente le briseur de sort avec un sifflement presque admiratif. « Il n’en sait absolument rien. Enfin, il est persuadé que vous lui avez succédé. C’est précisément pour ça que vous l’intéressez. Vivant, vous êtes le dernier obstacle à ce qu’il considère comme son héritage, de ce que j’ai compris. » Il ne saurait pas en dire plus : Callahan Senior – Monsieur Moustache est un bon surnom, juge Hari, amusé, en se disant qu’il aura du mal à ne pas ricaner à la face de cet abruti la prochaine fois – n’est pas entré dans le détail des plans avec lui. Alors Hari corrige, reprécisant un propos sur lequel il est passé très brièvement : « Non, il ne m’en a pas parlé directement. J’ai un peu simplifié. » Reconnait-il volontiers. « En fait il était même assez méfiant. Mais je n’irais pas jusqu’à dire qu’il a fait preuve d’une intelligence remarquable. Quand vous conspirez en public à un comptoir de bar, comme je le disais tout à l’heure, il y a des chances que les gens qui règlent leur verre entendent ce que vous dites à votre interlocuteur...il se trouve que j’avais un whisky pur-feu à régler. Après on s’étonne que les gens se posent des questions et on devient méfiant. Vous connaissez la chanson. » Mouchard, lui ? Non, il profite simplement des opportunités qui s’offrent à lui, surtout venant de gens qui sont assez stupides pour croire qu’il n’y aura personne pour les entendre : Callahan ne peut réellement s’en prendre qu’à lui-même, à son égo et à sa stupidité, de ce point de vue.

De toute façon, Shafiq lit une autre question muette, qui lui semble définitivement plus intéressante, dans le regard que lui adresse Rafa. Qui, évidemment. Qui était l’interlocuteur de Rory ? « Reed Avery. C’est avec lui que Rory parlait. Vous savez qui c’est ? » Le nom parait connu de O’Riordan, mais Hari est loin de se douter de la raison de ce mouvement d’humeur brutal – comment pourrait-il imaginer que le cousin Thorn, looser sympathique et un peu pathétique, puisse être à l’origine de toutes ces manœuvres ? – mais du coup, ça l’intéresse. « Corrigez moi si je me trompe. Vous êtes allé dans le monde sorcier récemment et vous y êtes fait cassé le nez. Correct ? » Manifestement oui. Mais par qui ? Forcément quelqu’un qui connait ce petit crétin et qui a des accointances avec la mafia sorcière…ce qui est relativement peu discriminant dans la mesure où la moitié des sang purs, au moins, s’encanaille à l’occasion au Emerald. Il y a quelque chose qui échappe à Shafiq, mais il ne parvient pas à mettre le doigt sur les données qui lui manque ni à trouver un nom qui serait pertinent, alors il continue simplement son récit, sourcils froncés : « Ça intéressait beaucoup Rory de savoir tout ça et de rencontrer la personne qui vous a collé un coup de boule. Il était même prêt à partager des informations sur vous.  Et vous les agacez à part égale. Je ne pense pas me tromper en disant qu’aucun de ces trois là ne vous veut du bien. Je ne sais pas qui vous a cassé le nez, et Reed Avery est surtout un fils à papa prétentieux, mais que ce soit lui ou Rory, ils sont assez nuisibles quand ils s’y mettent. »

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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeLun 27 Juin - 17:23

Free world, fair tradeHari & Rafa

Pas de cigarette, d’accord. Rafa n’insiste pas, remise son paquet dans sa poche en pensant fugitivement à Robin. Elle aussi trouvait que ça sentait mauvais et le lui avait dit sans ambages. Il se forçait, en sa présence, à ne pas fumer, alors il comprend le refus de Hari - il a à peine remarqué la correction que le sorcier a apportée à sa phrase pour la mettre au passé. Il faut dire qu’il a d’autres choses en tête, pour le moment. Ce n’est pas tous les jours qu’un type vous arrive de nulle part pour venir vous parler de Rory Callahan et de ses projets pour vous crever la paillasse. Il faut reconnaître que ça semble vraiment plausible, comme histoire, et même un type aussi méfiant que Rafa ne voit pas pourquoi ce Hari Shafiq se serait donné la peine d’inventer un tel scénario si ça n’avait pas été vrai. Les lèvres pincées, O’Riordan écoute, réfléchit, analyse. L’expression de son visage n’a rien de rassurant, mais le sorcier ne s’en formalise pas, et il a raison. Il n’y a aucune hostilité à son endroit, simplement la violente contrariété d’être sur la liste de chasse de Callahan, de ne pas s’en être douté, et finalement de se rendre compte du danger.

C’est que Hari Shafiq est plutôt convaincant. Il explique, précise le contexte, sans se dérober aux questions, sans se départir de son assurance un peu hautaine. Les yeux fixés sur ses pieds, Rafa ne peut que lui reconnaître ça : on a envie de le croire, malgré tout. Il sait pourtant bien qu’il n’y a que dans les contes de fées qu’un bon génie vient vous prévenir que l’ogre vous cherche, il n’a aucune foi en l’humanité, mais pour une fois, il a envie de faire confiance à cet inconnu. Apparemment, l’autre veut aussi lui soutirer quelques informations ; il se raccroche à la mention du patron, réalisant que Rafa en a parlé au présent. Avec un sourire, O’Riordan confirme :


-Non, Mr Callahan n’est pas mort, et je vais même vous confier un secret : il n’en a aucune intention.

Il a un sourire pour prononcer ces quelques mots, un sourire fier, parce que cette histoire de Finn mort, c’était son idée, et que ça a marché du tonnerre. Pas chien, il condescend à expliquer :

-Il a failli, mais c’est tout. Et je croyais que même du côté sorcier, ça avait fini par se savoir.

Et, comme le dit Hari, ça change beaucoup de choses. Plongeant ses yeux dans ceux du sorcier, Rafa reprend :

-Si je me fie à ce que vous m’avez dit depuis tout à l’heure, ce n’est pas vous qui irez apprendre à Rory cette bonne nouvelle, pas vrai ?

Vu l’amour qu’il semble porter à l’aîné Callahan, il y a peu de chances qu’il se précipite pour baver tout ce qu’il a pu apprendre, mais ça ne coûte rien de vérifier. Et d’ailleurs, est-ce vraiment une bonne nouvelle ? De toute évidence, Rory s’estime le légitime héritier de son frère, et Rafa est l’usurpateur qui l’empêche d’entrer en possession de son bien. En entendant ça, O’Riordan serre les poings, assez fort pour que ses jointures deviennent blanches.

-Mais putain, gronde-t-il, qu’est-ce qu’ils ont, tous ces cons, avec son héritage… surtout cette petite pute de Rory… il devrait même avoir honte de seulement prononcer le nom de son frère, ce salopard…

Hari n’aura pas davantage d’explications pour le moment ; tout à sa hargne, Rafa en oublie presque son interlocuteur. D’un geste brusque, il écrase son mégot contre la rambarde, d’une humeur soudain massacrante. Rien ne pourrait le fiche davantage en rogne - ou alors si, un nom, celui que prononce Hari. Avery. Ce n’est pas le bon prénom, mais il n’y a pas à s’y méprendre, c’est bien Avery qu’il a dit. La cerise sur le gâteau. La dernière petite marche pour le septième ciel. Rien que d’entendre le nom, Rafa a des fourmis dans les pieds, les poings et jusque dans la crosse de son Beretta, à sa ceinture. La prochaine fois que je te croise, mec, c’est pas un genou que je t’éclate, c’est tes balloches que je te mets en boucles d’oreilles, songe-t-il instinctivement en pliant et en dépliant les doigts de sa main droite.

On se ressaisit, O’Riordan. Shafiq te regarde, et il essaie de comprendre ce qui t’arrive. Machinalement, Rafa passe un doigt sur l’arête de son nez, par-dessus le plâtre. C’est maintenant qu’il faut décider ; soit je le vire, soit je me résous à lui parler, mais il faut choisir. L’habituelle méfiance, ou une minuscule bribe de confiance ? C’est finalement ce qui se dessine, tandis que Rafa lâche d’une voix sourde :


-On ne peut rien vous cacher, hein, Hari Shafiq ?

Nouvelle hésitation, et puis :

-Ecoute, mec, je sais pas qui tu es, je ne peux que te croire sur parole quand tu dis que tu viens me prévenir d’un danger qui me guette, et si c’est vrai, je te remercie de t’être dérangé et j’espère avoir l’occasion de te renvoyer l’ascenseur. Si c’est pas vrai… eh bien ! si c’est pas vrai, je suppose que je suis déjà un homme mort et que quoi que je te dise, ça changera pas grand-chose. Alors dans ce cas, autant que tu saches que tu as visé juste. Je suis allé dans le monde sorcier et je me suis fait casser la gueule, mais pas que. Le type que j’ai croisé était un putain de mage noir. Je sais que certains des vôtres ont le maléfice facile avec les sang-de-bourbe, et apparemment, celui-là en est un.

Shafiq le regarde avec des yeux ronds - stupeur ? dégoût ? Rafa ne saurait le dire. Toujours est-il que sa dernière phrase tombe dans un silence de plomb :

-Il a un frangin, ton Reed Avery ?

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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeLun 11 Juil - 0:04



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Finn Callahan n’est pas mort et ça en bouche un coin à Hari, il doit l’avouer. Dans son monde si rectiligne, tout est organisé à sa sauce et il a l’habitude de tout pouvoir organiser, connaitre, prévoir et deviner, à l’avance. Les gens sont rarement surprenants, de son point de vue. Non qu’ils soient indignes de sa considération ou de son intérêt, ce n’est pas la même chose. Mais l’archéologue s’est vite aperçu que la nature humaine se résume à quelques archétypes et que les gens agissent globalement de la même manière. Le positionnement est arrogant, sans doute, mais pour lui il est étayé scientifiquement, alors c’est forcément vrai et c’est tout ce qui compte. Cela veut dire aussi que tout ce qui sort de ce schéma ordinaire l’intéresse : peut-être que Hari Shafiq est affreusement sûr de lui et prétentieux, mais il reste curieux et capable de revoir son mode de pensée, ainsi que de reconnaitre qu’il est impressionné. Or le plan de Finn Callahan et Rafa O’Riordan lui en bouche un coin : il n’avait rien vu venir. Et puis réussir à tromper Rory Callahan, ça mérite le respect. « Je vois. Vous et votre patron êtes décidemment plein de surprise, Monsieur O’Riordan. » Lance-t-il donc en se fendant d’un sourire clairement amusé, et c’est indubitablement un compliment venant de lui. Admiratif, il voudrait bien en demander plus, mais le briseur de sorts sent que ce sera une histoire pour une autre fois. Shafiq est assez fin pour savoir qu’il ne peut en demander trop pour une première fois. De ce point de vue, les mafias sorcières et moldues ont encore une fois beaucoup en commun et ce qui vaut pour l’une vaut pour l’autre. Que O’Riordan l’ait mis dans la confidence, c’est déjà beaucoup. Ça veut dire qu’ils ont fait un pas de plus dans la confiance mutuelle. Alors Hari éclaire volontiers Rafa sur ce que c’est le monde sorcier, moins un test qu’un vrai échange, cette fois : « Non. Le Chemin de Traverse tourne en circuit quasi-fermé. Si personne ne s’avise de détromper ceux qui y vivent, je pense qu’ils ne le sauront jamais. » Et ce n’est pas lui qui le fera, comme il l’indique avec un sourire de connivence au second de Callahan : « Je m’en voudrais de mettre fin à sa joie. Et puis ça supposerait que vous m’ayez raconté ou que j’ai retenu quelque chose de toute cette conversation…ce qui n’est pas le cas. » C’est qu’il peut être singulièrement tête en l’air, lorsqu’il le souhaite, Hari. Il se contente d’ajouter avec un demi sourire : « Je suppose que je devrais montrer patte blanche à nouveau lorsqu’il reviendra, alors. » C’est que malgré tout, il compte bien revenir, du moins si on veut de lui. Comme l’archéologue l’a dit, le Cohan est probablement un lieu où il se passera des choses, et il est intrigué à tout point de vue, que ce soit par l’appel des affaires ou par le clan Callahan lui-même.

C’est peut-être qu’on apprécie plus les intrigues shakespeariennes lorsqu’elles n’ont pas lieu dans sa famille, même s’il ne comprend pas tous les tenants et aboutissants de la rivalité entre les frères Callahan, que Rafa ne se soucie pas d’expliquer. Hari le regarde un moment écraser sa cigarette, intrigué par sa réaction épidermique par rapport aux menaces envers Callahan. Il est loyal, songe-t-il, c’est bien. Et un chef qui mérite de la loyauté, ça le rend d’autant plus curieux de rentrer Finn, le mort revenu à la vie, Callahan.

Pour l’heure cependant, c’est aux plans de son frère et des copains qu’ils s’intéressent. Il y a un brin de compassion, quelque chose comme de l’empathie, comme s’il se décidait à faciliter la tâche à Rafa, lorsque Hari hoche la tête en expliquant patiemment, désignant le nez de ce dernier : « C’est mon métier de faire les liens qui s’imposent. Mais c’était assez facile à deviner. Sans vouloir vous vexer, on peut difficilement passer à côté. » Mais à vrai dire, O’Riordan ne l’écoute déjà plus. Saisi un instant par le changement de ton de son interlocuteur, Shafiq n’a pas la présence d’esprit de l’interrompre. De toute façon ça ne sert à rien, ce tutoiement ne relève pas d’une familiarité volontairement grossière ou insultante mais semble plutôt témoigner du fait que le mafieux se soit finalement décidé à lui faire un peu confiance ; on se connait, on se reconnait, alors on abandonne un peu les formes et la méfiance. S’il pourrait être satisfait de ce nouveau pas, Hari ne dit pourtant rien, car ce que Rafael dit est aussi saisissant que son changement de ton. Séché par ce discours, aussi brutal que honnête, il ne sait plus bien quoi dire, alors qu’il en faut beaucoup pour lui couper la chique.

« Un mage noir ? » Murmure-t-il, sans avoir la présence d’esprit de rebondir sur les hypothèses lancées par Rafa. Il n’y a plus vraiment de mage noirs en activité depuis la mort de Grindelwald. Des fanatiques qui se piquent de l’être, oui, certainement. Sauf…Sauf Jedusor et ses amis. La mine sombre, Shafiq réfléchit à toute vitesse. Sa connaissance des mangemorts n’est que vague, basées sur des rumeurs qui courent au sein du milieu sang pur – c’est précisément pour obtenir ce genre d’informations que Hari traine au Emerald. Pour ainsi dire, elles se limitent à savoir qu’ils existent ; qui en fait partie, quels sont leurs plans, c’est autre chose. Mais Reed Avery et Rory Callahan feraient de bons fidèles de Jedusor, ça, il en est sûr. Autant dire que ce qu’il découvre est bien plus noir que ce qu’il avait imaginé et qui était déjà bien louche et que déstabilisé, il a un instant d’hésitation où il ne sait même pas quoi dire à Rafa.

Heureusement, s’il s’agit de donner des détails pratiques, Shafiq peut se mettre à réfléchir : « Reed ? Non, pas que je sache. Un cousin, par contre, oui. Hawthorn. Mais c’est un paumé endetté jusqu'au cou, pas un mage noir, alors je doute que ce soit lui. Cette branche là des Avery est considérée comme quasi traitre à son sang par une grande partie de nos familles. Ça ne veut pas dire grand-chose, d’ailleurs, ils ont vite fait de te cataloguer comme ça dès que tu ne coches pas toutes les cases de la bienséance…» Réalisant qu’il n’est pas très clair et que Rafa n’ayant pas réagi particulièrement à l’annonce de son nom de famille, il n’a probablement aucune idée de quoi il parle ni de qui sont les Shafiq : « Les sang purs, si tu préfères. Nous, les Shafiq, le sommes également. »

Sauf que de nouveau, tout ceci parait très accessoire. Le briseur de sort doit remonter assez loin dans les réflexions qu’il a formulé à voix haute pour comprendre. « Une seconde, c’est Hawthorn Avery qui t’a fait ça ? Merlin, si j’avais cru… » Incrédule, Hari peine autant à y croire qu’il est atterré. « Les Avery sont des cousins éloignés. On se connait tous assez bien. Lui, c’est un ami de ma sœur… Mais si on m’avait posé la question, j’aurais eu plus de facilité à voir Reed et son père en mages noirs que Hawthorn... il a un don pour s’embarquer dans toutes sortes de plans plus idiots les uns que les autres, mais ce n’est pas un violent. Du moins je croyais. »  Essaie-t-il de se justifier ? Pas vraiment, il ne sait plus trop où il en est à présent, aussi inquiet que contrarié, et l’archéologue déroule surtout les réflexions qui lui viennent, essayant de rassembler les pièces du puzzle en verbalisant les choses, sans vraiment chercher à nier qu’il connait Thorn, ou du moins qu’il pensait le connaitre. C’est quand même impossible, incroyable, justement parce que si Hawthorn est plutôt l’ami de Reha que le sien, dans leur monde ça n’a pas vraiment d’importance et qu’ils se fréquentent depuis toujours. Hari a déjà essayé de raisonner Reha en lui demandant ce qu’elle lui trouvait, parfois de dissuader Thorn d’aller se mettre dans des ennuis gros comme lui, sidéré par les plans qu’il entendait ou qu’on puisse si facilement le manipuler, mais justement, c’est assez incompatible avec l’image qu’il se fait d’un mage noir. C’est ce qui lui fait demander : « Qu’est-ce qu’il t’a fait, au juste, pour que tu dises que c’est un mage noir ? »

Il y a trop d’éléments que Hari n’a pas et il peine vraiment à comprendre. Comment est-ce que Hawthorn Avery, un type qu’il n’a jamais vu se battre (Reha passant même son temps à essayer de le rendre plus combattif) a-t-il pu sombrer dans la magie noire, puisque c’est de ça dont Rafael l’accuse ? Se retrouver embarqué chez les fanatiques contre sa volonté, ça ne le surprendrait pas, c’est un plan stupide de plus. Par contre, se servir d’eux ou pactiser avec pour tuer quelqu’un, c’est un complot d’une toute autre nature…Hari voit bien qu’il faudrait qu’il en apprenne plus, mais avec ce qu’il vient de dire, il sait aussi que Rafa pourrait très bien le chasser et que la part minime de confiance qu’il vient d’obtenir pourrait retourner au néant. Il y a une certaine déception et une certaine tristesse dans sa voix lorsqu’il ajoute, rebondissant enfin sur l’alternative proposée par l’irlandais, parce que non, même s’il connait Thorn, la démarche était sincère : « Ce n’est pas lui qui m’envoie non plus, si c’est ta question. Je n’ai aucune passion pour les mages noirs, d’où qu’ils viennent. Et je t’aurais prévenu de la même manière si j’avais su que c’était lui. Mais je me demande dans quelle intrigue on a mis les pieds, toi et moi. M’est avis qu’elle n'est pas très belle… » Que ce soit lui, Rafa, Reha, ou Hawthorn lui-même, d’ailleurs. En attendant, ça ne dit pas trop à Hari ce qu’il doit faire lui, ni ce que O’Riordan fera dans l’immédiat, et là, il serait bien en peine de le deviner.

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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeMer 13 Juil - 12:03

Free world, fair tradeHari & Rafa

Un drôle d’oiseau, ce Hari Shafiq. D’instinct, il sait comment répondre à Rafa et le rassurer sur ses intentions, et cela lui vaut un sourire entendu de la part du second de Callahan. Quelle conversation ? C’est vrai, ça, ils ont tout au plus parlé de la pluie et du beau temps. En tout cas, c’est le genre de type qui plaît à O’Riordan. Tout doucement, il baisse sa garde, sans se départir d’un petit restant de vigilance qui lui est naturel - mais la façon dont il passe au tutoiement, les confidences qu’il consent à faire marquent bien un changement dans sa perception du nouveau venu. Changement qu’il peine lui-même à comprendre, du reste ; il a toujours été méfiant, a fortiori avec les sorciers, et voilà qu’il se retrouve à discuter le bout de gras avec l’un d’eux, sans chichis. Pourtant, l’attitude de Shafiq (même en faisant abstraction de son appartenance au monde magique) a de quoi agacer. Ce ton blasé, vaguement crâne, cette arrivée en fanfare dans un endroit où il est plutôt de bon ton de s’écraser, et ce que cela révèle de lui-même, du fait qu’il se considère comme supérieur au commun des mortels… Serpentard ? Serdaigle ? Mentalement, Rafa prend les paris. Les snobs de ce genre, en général, portent du vert ou du bleu. Parfois du rouge. Jamais du jaune. Callahan dirait bien que son second, ancien Poufsouffle, est lui aussi beaucoup trop sûr de lui-même et de ses capacités, mais ça lui est venu plus tard, en évoluant dans le monde moldu.

Les spéculations de Rafa se perdent dans la suite de la conversation, à mesure que la rage prend toute la place dans son esprit et le distrait de ses hypothèses. Parler d’Avery le met toujours dans une rogne noire. Des fourmis dans le Beretta, voyez ? Et encore, une balle, ce n’est pas assez. Trop court. Des godasses en béton et un joli plouf dans la Tamise, ça oui, ça a de la gueule. Rafa se verrait bien regarder les bulles remonter à la surface, jusqu’à la dernière, la toute dernière. Il y a des gens qui méritent une mort digne, sans souffrance, et Avery n’en fait pas partie. Et encore, il n’a touché qu’à lui, qu’à Rafael. Qu’il s’avise de faire du mal à Robin, et on passera à la vitesse supérieure. Penser à elle, si douce, la savoir à la merci de ce type, tord les tripes de Rafa. Il a un sourire sinistre pour confirmer le terme qu’il a employé :


-Un mage noir, ouais. C’est bien comme ça qu’on dit pour les mecs qui utilisent des sorts interdits, non ?

Il allume une nouvelle cigarette, en tire une longue bouffée et sourit à nouveau lorsque son interlocuteur dresse un portrait erroné d’Avery. Un paumé sans le sou, un pauvre type, pas un violent. Un traître à son sang, aussi, une formulation à la con que Rafa n’avait jamais entendue mais qui en dit long sur l’obscurantisme de ces gens.

-Traître à son sang, répète-t-il à mi-voix, l’air songeur. Tout un programme, dis-moi.

On se croirait presque chez ce bon vieil Adolf, avec des expressions comme ça. Callahan, qui vomit les nazis moldus autant que sorciers, adorerait ça. Chaque chose en son temps, il y aura toujours moyen de lui raconter ces effarantes conneries une autre fois. Pour le moment, c’est de Hawthorn Avery qu’on cause, le fameux paumé, pas un mauvais bougre d’après ce qu’en pense Hari - mais Rafa s’empresse de le détromper :

-Ecoute, mes études à Poudlard, ça commence à remonter et j’ai oublié pas mal de trucs, mais je me souviens bien qu’on nous avait parlé des maléfices impardonnables ou un truc comme ça. Des trucs qui peuvent t’envoyer finir ta vie à l’ombre. Et y avait Endoloris dans le tas. Ton Avery, il s’est pas contenté de me casser le nez, tu vois. T’as fini ton verre ? Viens, on va aller s’asseoir et en reprendre un, ça fera pas de mal.

Dans le pub, ils ne peuvent plus parler aussi librement, mais une fois installés devant deux whiskeys, ils tâchent de poursuivre leur conversation.

-C’est un givré, ce type, un vrai givré. Je suis allé voir une connaissance qui habite dans le même immeuble que lui, et il s’est imaginé que je venais pour lui. Faut dire qu’on s’était déjà rencontrés une fois, je sortais avec une fille, une de ton côté, et lui tournait autour, alors forcément c’est pas trop bien passé entre nous. Mais là, il s’est fait son histoire tout seul, juste en me voyant alors que je savais même pas qu’il habitait là, ce con. Bref, on s’est empoignés, et ça a fini… comme je t’ai dit. Enfin, je lui ai quand même plombé le genou entre-temps, ça devait pas être joli à voir. J’lui ai foutu une balle, précise-t-il devant la mine perplexe de Shafiq. On fonctionne comme ça, nous autres. Ça broie tout sur son passage, ce genre de petit truc. Tu tires dans une pomme, t’as de la compote aux quatre coins de la rue. J’te montrerai, si tu veux.

Il y a un instant de silence, et puis Rafa revient sur ce que Shafiq a soupiré juste avant de rentrer dans le pub :

-N’empêche, c’est vrai, je sais pas bien dans quelle limonade on se met. T’es bien sûr de vouloir t’y mettre aussi, toi ? Parce que jusqu’à présent, t’es pas vraiment concerné. Tu pourrais tout à fait rester sur la touche et me laisser me démerder, tu me dois rien, au contraire. Ou t’as une passion particulière pour les emmerdements, dis-moi ?

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Message#Sujet: Re: Free world, fair trade + Rafa   Free world, fair trade + Rafa Icon_minitimeDim 24 Juil - 22:34



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Un mage noir. Hari tombe des nues, se repassant le film dans sa tête, essayant de comprendre et de faire des liens logiques. Il n’y en a pas beaucoup et ça le contrarie. S’il ne voyait pas le nez cassé de Rafa et qu’il n’entendait pas la colère rentrée de celui-ci, Shafiq jugerait que c’est complètement surréaliste et fantaisiste. Alors il le croit – et en même temps, ça explique l’implication de Callahan et de Reed - mais il tombe des nues. Décidemment, O’Riordan et Callahan Junior sont surprenants : il ne s’attendait pas à quelque chose de banal en venant chercher des réponses au Cohan sur ce qu’il avait entendu à l’Emerald, mais à ce point là, c’est tout de même hallucinant, et la discussion est à la hauteur des révélations que O’Riordan fait. Au point que Hari peine à avoir la réponse à ses questions. Hawthorn Avery, mage noir ? Lui dirait que non, mais dix minutes avant, il n’aurait jamais imaginé son cousin, cet ex-batteur de quidditch bonne pâte et malchanceux, puisse se battre ainsi avec quelqu’un ou être en cheville avec des gens qui ont de bonnes chances d’être des mangemorts…est-ce que O’Riordan sait ce que c’est, d’ailleurs, les mangemorts ? Bonne question. Lui-même ne connait que les rumeurs qui courent sur eux et ceux de ses cousins qui pourraient être assez barges pour en être.  Alors mage noir ou non, il ne sait plus trop et il y a même un peu d’hésitation dans la voix de Hari lorsqu’il répond : « A peu près, oui. » C’est une bonne question, ça, que Hari ne s’est jamais posée (et dont il n’imaginait pas non plus parler avec Rafael O’Riordan) qu’est-ce qu’un mage noir et à partir de quand le devient-on ? Est-ce qu’un sort suffit ? Ou est-ce qu’il en faut dix, quinze, ou vingt, ou pratiquer la magie noire tous les jours ? Non, c’est ridicule, on ne peut pas mettre un seuil pour ces choses là. Ou est-ce qu’il faut avoir étudié à fond des œuvres secrètes et maléfiques, souvent interdites et honnies ? Vouloir dominer le monde et vivre comme un ermite ? Inspirer la terreur dès qu’on apparait ? Probablement un peu de tout ça. « Disons qu’en général ils sont plus impressionnants que Hawthorn Avery. Du genre mégalomaniaque, à réduire une bonne partie de la population en esclavage et à éliminer les nés-moldus, et à établir la torture comme mode de gouvernement.  » Non, Thorn ne correspond pas au profil type. Il faut dire que Avery ne l’a jamais impressionné. Mieux (ou pire) il lui ferait même plutôt pitié. Thorn, un mage noir ? C’est grotesque, voilà ce que c’est. Ça ferait presque rire Hari, non par arrogance, quoiqu’il soit prompt, comme il est observateur, à cataloguer les gens, mais parce que c’est surréaliste. Au point de se demander si tout est vraiment lié et qu’il n’y a pas deux choses qui ne sont pas tout à fait lié : ses liens avec la pègre sorcière et les potentiels fanatiques locaux et une haine inexplicable – ou du moins qu’il ne comprend pas pour le moment - envers O’Riordan. Mais ça ne change rien : balancer un sort de magie noire une fois ne suffit peut-être pas à vous faire entrer dans la catégorie des mages noirs, mais ça vous classe inévitablement dans la catégorie des salauds, comme Shafiq l’explique à l’attention de son interlocuteur : « Il n’y a pas vraiment besoin d’être un mage noir pour utiliser leurs techniques. Il suffit d’être assez motivé et d’avoir assez de haine pour perdre toute forme de boussole morale... » Manière de dire qu’il n’approuve pas et que ses explications ne sont pas des excuses.

De resituer le contexte aussi. O’Riordan a l’air d’avoir une assez bonne idée de ce que c’est, quoiqu’il ignore une partie de l’histoire de la famille Avery et de la personnalité de Thorn, qui explique la surprise de Hari, mais au moins ils parlent à peu près le même langage, dès lors qu’il prend un peu de temps pour expliquer certains termes, comme traitre à son sang, que Shafiq commente avec bonhommie, blasé par ses contemporains : « N’est-ce pas ? Une bonne partie de nos familles croient à ce genre de théories et considère que notre monde s’effondrera si la pureté du sang n’est pas préservée. Ceux qui ont le maléfice facile contre les nés-moldus, comme tu disais, c’est ceux là. Mais tous ne sont pas des mages noirs. Reed croit à ça, mais si on lui mets une baffe, y a plus personne. » C’est en ça que Hari différencie mages noirs, fanatiques et haineux : les catégories se recoupent parfois mais ne sont pas toujours similaires, ce qu’il a appris de son expérience personnelle. Le monde ne se divise pas en gens bien et mage noirs, ça se saurait, sinon. « Ceux qui se marient avec des sang mêlés, des nés-moldus ou des moldus, ou même qui les acceptent, sont considérés comme tels. » Il y a une hésitation, parce que Hari n’aime pas parler de Marianne. Mais après tout, pourquoi pas ? Puisqu’ils en sont là…Et puis, plus il discute avec Rafael, puis l’homme lui plait. Il devrait comprendre aussi : pas besoin de beaucoup parler pour savoir que les nés-moldus morflent dans le monde sorcier ou deviner ce que le mafieux a pu subir en conséquence. Alors il finit par ajouter en souriant d’un air un peu triste : « C’est mon cas. Ma femme était sang mêlée. Sa mère était moldue. Ça n’est pas passé. » Il ne s’attarde pas, mais il croit que O’Riordan comprendra : Hari n’a peut-être pas subi autant de brimades, mais il n’empêche que rompre avec toute sa famille n’est pas, pour le dire avec dignité, une expérience qu’il recommande. « Ironiquement, pour les Avery, c’est ce qu’il s’est passé aussi. Jeremy Avery – le père de Hawthorn – s’était associé avec un sang mêlé rencontré à Poudlard pour fonder leur entreprise. Setor Hammond. Après ça, même leur famille – Reed et son père, Rowland - n’a plus voulu les voir, pour la faire courte. Hawthorn n’est pas très bien vu par le reste des sang purs… » Et c’est d’autant plus étonnant qu’il puisse trainer avec eux ou adopter le même comportement envers les nés-moldus, dan ce contexte.

Contexte qui ne va pas en s’arrangeant. Un Doloris, donc. Pas étonnant que Rafa se soit mis à détester son agresseur, quand on sait l'horreur que c'est et que des gens deviennent littéralement fous de douleurs après avoir subi cette saloperie. Hari fronce les sourcils. S’il lui restait encore un peu d’estime pour Thorn, elle est en train de fondre comme neige au soleil au fur et à mesure des explications de O’Riordan. Il est trop tard pour les réflexions objectives, aussi. Alors qu’ils se réinstallent pour prendre un nouveau verre, même le fait qu’il ait balancé ce sort en réponse au fait de s’être pris une balle ne lui parait pas une excuse. Car même si Shafiq commente, intéressé, « Ah oui, les revolver, n’est-ce pas ? Ça peut tuer, non ? », il se dit que la réaction normale face à cela, ç’aurait été de prévenir la police magique, ou n’importe quel autre sort qui ne soit pas un des Impardonnables. Se battre à cause d’une fille, ça n’est pas bien malin, mais pour prendre de telles propensions, il doit y avoir plus que ça et la bagarre a du être moche. Reste qu’il n’a que le plus grand mépris pour la magie noire. Il y avait toutes les manières et possibilités de réagir, sauf ça. Ça, c’est avilissant.

En attendant, s’il a mieux compris la situation et peut être un peu éclairé Rafa, Hari se demande tout de même dans quoi il a mis les pieds et ne peut qu’approuver O’Riordan : ce n’est probablement que la face émergée de l’iceberg. Quant au fait de ne pas s’en mêler…il se contente de sourire et de répondre évasivement : « Parfois, il n’y a pas vraiment le choix. Je ne peux pas juste regarder et ne rien faire… » S’il était honnête, il faudrait qu’il admette qu’il est en manque d’action, qu’il s’ennuie et que quitte à avoir des emmerdes, au moins, il se passera quelque chose. Au lieu de ça, il hausse les épaules sans contredire l’irlandais : « Je ne te dois peut être rien, mais ce n’était pas réglo quand même. » Drôle d’oiseau que Hari Shafiq, qui parle de principe mais n’entreprendrait jamais de se révolter de façon généralisée ou organisée, saisissant le premier prétexte pour le faire sans en avoir l’air à la place. « De toute façon, j’ai dans l’idée que ce n’est que le début et que ça finira par nous impacter tous qu’on le veuille ou non. Je ne sais pas ce que fiche Hawthorn, mais ma sœur le fréquente. Si elle a des emmerdes, ça finira par me concerner aussi. » Et Reha, avec sa manie de fréquenter n’importe qui, ce serait tout à fait son genre, se dit-il in petto, sans se douter que c'est plutôt Thorn qui a été embarqué là dedans par sa frangine, alors qu’il trinque avec O’Riordan : « Celui là est pour moi. » Après tout, il aura réussi à le lui payer, ce verre qu'il a proposé à son arrivée ! Et il lui semble qu’il avait raison : ils finiront par s’entendre. Je l’aime bien, aurait dit Marianne, il te ressemble, blasé et goguenard que tu es. Et en effet, Rafael O’Riordan est doté d’un humour dont on ne sait pas s’il cherche à faire rire ou à vous insulter, ce qui ne gâche rien, parce que Shafiq le comprend très bien.

Finalement, en partant, il lui semble qu’on murmure moins sur son passage, signe que la conversation qu’il a eu avec le second a normalisée les choses. Alors pour conclure, Shafiq se fend d’un sourire, alors qu’il serre la main de Rafa : « Je verrai ce qu’il se passe. Si j’en apprends plus, je ferai passer le mot quand je reviendrais, si ton patron a le même avis que toi sur moi. » Parce qu’il reviendra, à n’en pas douter, même s’il ne trouve pas grand-chose : après tout, un né-moldu et un cracmol qui montent une bande mafieuse dans le Londres moldus, ça reste en soi une histoire sur laquelle Hari a envie d’en apprendre plus. « A bientôt, alors. Content de t’avoir rencontré, Rafa. »
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