▬ Marius & Cassiopeia ▬
Un frère peut être un étranger.

En de rares occasions, Marius aimait se rendre à Pré-au-Lard afin d'acheter des choses qu'ils ne pouvait pas trouver dans le monde des moldus. Quelques objets pratiques, quelques confiseries qui se mariaient divinement bien avec son thé quotidien... rien de bien faramineux en somme, mais il avait du mal à s'en passer même s'il ne faisait plus partie de ce monde depuis un long moment. Malgré tous ses efforts, certains aspects de son ancienne vie ne pouvaient pas disparaître, notamment sa sœur adorée, la seule qui ne l'avait pas repoussé totalement. C'était donc pour cette raison qu'il s'était rendu au village sorcier ce jour-là, avec la ferme intention de ne pas se faire remarquer.

Le plan aurait été respecté à la lettre s'il n'avait pas croisé le regard d'une déplaisante personne alors qu'il était sur le point d'entrer dans la dernière boutique prévue à son programme. Depuis combien de temps n'avait-il pas revu Cassiopeia ? Probablement des années. Pourtant, elle ne semblait pas avoir beaucoup changé en apparence. Il lui trouvait toujours ce regard dur et ces traits insondables qu'il n'avait jamais su apprécier complètement alors qu'ils étaient pourtant un point en commun entre eux. Il ne tiqua pas lorsqu'elle s'avança dans sa direction, ni quand sa voix glaciale déclara qu'il n'avait rien à faire ici. Il n'en attendait pas moins d'elle,qui l'avait rayé de sa vie si facilement autrefois.

« Bonjour à toi aussi, Cassiopeia. » Répondit-il le plus calmement du monde.

Voilà bien longtemps que le cracmol avait cessé de craindre sa fratrie ou de se sentir mal pour ce qu'il était. Certes, sa famille et son ancienne vie ne cessaient de lui manquer, mais il avait dépassé sa peine et avait appris à vivre autrement. Aujourd'hui, la froideur autrefois douloureuse de sa sœur n'éveilla aucune douleur dans sa poitrine. Il avait fait la paix avec sa situation et il ne comptait pas la laisser lui marcher sur les pieds. Il y avait même quelque chose de satisfaisant dans le fait de se montrer plus civilisé qu'une femme qui prétendait être la crème de l'aristocratie sorcière. Impassible, il demeura face à elle, se demandant si elle avait prévu de lui dire réellement quelque chose ou si elle s'était approchée dans l'unique but de lui rappeler qu'il était une erreur de la nature.

• • • • • • • • • • •

(c) GHOST