La trahison de la confiance donne raison à la méfiance. (pv Aaron)

Charis ne devrait pas être là. Elle en avait pertinemment conscience, et elle avait longuement hésité avant que de se déplacer jusqu'ici, sans aucune forme de certitude. Elle ne devrait pas être là, et en même temps, elle avait le sentiment de ne pas avoir le choix. Trop de questions sans réponses, elle avait besoin de comprendre, même si peu importe les explications qu'on lui donnerait, elle ne serait plus complètement capable d'y croire, et elle le savait très bien.

Elle se trouvait actuellement devant la porte de l'appartement de Aaron. Elle ne savait même pas s'il serait là. Et s'il devait être là, elle ne savait pas dans quel état elle le retrouverait. Dès lors qu'elle avait appris les accusations de traîtrise qui reposaient sur lui, elle s'était bien malgré elle inquiété de sa santé et de sa vie. Elle savait ce que Voldemort pensait et faisait des traîtres, et Aaron n'avait aucune raison de faire exception à la règle.

Charis était partagée. Elle se sentait inquiète, car après tout, Aaron était à ses yeux un ami proche, ils avaient partagé énormément de choses, elle s'était confiée à lui, elle lui avait toujours parlé avec franchise et ouverture d'esprit. Alors elle craignait de perdre une personne qui lui avait été si proche. Et en même temps, elle avait peur de n'avoir jamais été aussi proche qu'elle l'avait cru de Aaron, elle avait peur que ce dernier n'ait jamais fait que lui mentir dans l'unique but d'endormir sa confiance. Après tout ce qu'elle avait entendu, elle devait reconnaître que ce n'était pas improbable.

Charis se sentait inquiète, oui, mais aussi et surtout, elle se sentait trahie, à plus d'un titre. Parce qu'en trahissant sa dévotion à l'ordre des mangemorts, il avait également trahi leur amitié. Combien de fois avaient-ils parlé ensemble, Charis en toute confiance, pour apprendre maintenant qu'il s'était joué d'elle, et dans les grandes largeurs ? C'était un constat qui faisait mal... et une fois encore, elle avait besoin de comprendre.

Alors elle frappait à sa porte. Les chances de le retrouver chez lui étaient maigres, mais elle tentait le coup tout de même. On ne sait jamais.

"Aaron, tu es là ? C'est Charis.", se contenta-t-elle de dire sans en ajouter plus.

Elle contenait sa déception et sa colère, elle pourrait bien les faire éclater plus tard de toute façon.

La trahison de la confiance donne raison à la méfiance.

Aaron savait bien qu’il prenait un risque incroyable à se trouver encore dans son appartement, l’endroit où il avait été sérieusement amoché par les mangemorts. Il savait bien qu’il ne devrait pas se trouver ici, parce que des mangemorts pouvaient très bien revenir à la charge. Mais il avait besoin d’affaire. Clairement, le jeune homme se sentait très très mal de se trouver ici, mais il n’avait pas le choix. Il espérait cependant ne pas trainer de trop. Il avait l’intention de récupérer des affaires et s’en aller, pour retourner se cacher. Il n’avait aucune idée de la raison qui faisait qu’il était encore en vie, pourquoi les mangemorts avaient décidé de lui laisser la vie sauve, clairement Aaron n’avait pas envie de jouer avec le feu. Il n’avait pas envie de prendre plus de risque encore, plus que ce qu’il ne risquait déjà. Et en fait, il risquait déjà sa vie. Il s’en remettait difficilement déjà de ce qu’il avait vécu, son corps, son visage étaient encore plein des traces de ce qu’on lui avait fait subir.

C’était sans doute dans le but de faire passer un message, ou il ne savait quoi. Dans tous les cas, Aaron était encore en vie et il espérait bien en profiter un maximum. Parce qu’il avait plus d’une chose à se racheter. Il devait faire en sorte que l’Hydre ne se retrouve pas dans une situation trop complexe après les révélations qu’il avait fait… Il devait faire en sorte d’arrêter Voldemort donc, même si clairement ce n’était pas évident et qu’ils se trouvaient maintenant en plein jour.

Il venait de remplir un sac quand il entendit frapper à la porte. En entendant ce bruit, le jeune homme se figea, incapable de bouger. Il n’osait pas ouvrir la porte, il n’avait aucune idée de qui se trouvait derrière et surtout il craignait que ça soit de nouveau un mangemort. Aaron parvint à bouger tout de même pour approcher sa main de sa baguette. Finalement, une voix se fit entendre derrière la porte et Aaron ne fut pas spécialement plus à l’aise.

C’était Charis, elle se trouvait là. Pourquoi était-elle là ? Elle devait connaître la vérité, Aaron avait conscience que tous les mangemorts devaient être au courant. Alors ça voulait dire qu’elle était au fait de sa trahison. Aaron hésita un peu plus, avant de finalement s’approcher de la porte pour l’ouvrir. Il ne savait pas s’il faisait bien, sans doute qu’il devrait se contenter de faire le mort et de la laisser partir, mais au fond il avait quand même envie de voir la jeune femme, il avait envie de lui parler. Même si c’était risqué.

« Charis ? » La voix du jeune homme tremblait légèrement. « Qu’est-ce que tu fais là ? »

Est-ce qu’elle était là pour terminer le travail ? Ce n’était pas impossible. Mais il avait envie d’en avoir le cœur net avant de prendre peut-être… ses jambes à son cou. Il savait de quoi la jeune femme était capable après tout.

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Charis ne savait pas trop ce qu'elle voulait. Une partie d'elle voulait que Aaron lui ouvre, parce qu'elle avait besoin qu'ils parlent à coeur ouvert, et aussi pour s'assurer qu'il était toujours en vie. Et en même temps, elle avait peur qu'il lui ouvre, parce que même si elle se sentirait soulagée qu'il soit encore en vie, ce ne serait pas pour longtemps, et leur conversation n'aurait aucune chance d'être amicale ou cordiale.

Finalement, elle n'eut pas à se poser la question trop longtemps. Aaron lui ouvrit. Elle le détailla du regard. Il était dans un sale état. Une part d'elle compatissait, une autre ne voulait pas lui accorder cette faveur. Il l'avait trahie, elle n'avait pas la moindre idée de ce que leur amitié avait représenté pour lui, mais elle ne pouvait ignorer le fait qu'il lui avait menti dans le blanc des yeux. Elle ne pouvait vraiment pas laisser passer ça. Tout en ne sachant pas vraiment quel allait être et quel devait être son comportement en fin de compte.

Ce qu'elle faisait là ? C'était évident, et en même temps, ça ne l'était pas. Elle devrait ignorer son existence et ne plus rien en avoir à faire. Mais ce n'était pas si facile, ce n'était juste pas le cas. Ce qu'elle faisait là ? Elle attendait des réponses à ses questions, tout en sachant qu'aucune question ne réussirait vraiment à la satisfaire, en vérité.

Elle pourrait etre là sur ordre du maître, aussi, elle pourrait être venue le trouver dans l'intention de le tuer. Ce n'était pas le cas, et si Aaron était encore en vie après les tortures subies, c'était certainement que Lord Voldemort n'avait pas voulu tuer Aaron, il avait sûrement, plutôt, voulu que Aaron serve de messager au membres de l'organisation qu'il servait donc, cette fameuse Hydre qui voulait faire de l'ombre aux mangemorts... mais n'y parviendrait pas.

« Charis ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

"Je viens réclamer les explications que tu me dois", répondit posément Charis, du ton le plus froid possible, en espérant que son discours passerait, en espérant qu'elle était convaincante. "Je suis au courant de tout, tu t'en doutes."

Et elle ne savait pas ce qu'elle attendait de lui. Qu'il avoue ? Qu'il s'excuse ? Est-ce que ça changerait quelque chose ? Non, sans doute pas, mais il en avait besoin.

La trahison de la confiance donne raison à la méfiance.

Dans une autre circonstance, Aaron aurait été ravi de voir Charis, mais il se doutait que ça n’allait pas être une partie de plaisir. Parce qu’elle était une mangemort, une mangemort convaincu par les demandes de ce gamin qui dirigeait le groupe. Et donc, forcément, ils devenaient ennemis par la force des choses. Aaron ne savait toujours pas précisément pourquoi il était encore en vie, c’était fort possible qu’il ait été utile dans le but d’être un messager afin de prévenir l’Hydre qu’ils étaient bel et bien découverts. C’était fait, Aaron avait fait passer le message alors, il était possible que son amie soit là dans le but de le tuer. Clairement, le jeune homme n’avait aucune envie de mourir, mais il n’avait pas non plus envie de se battre contre Charis. Il l’appréciait sincèrement, quoi qu’on puisse se dire au vu des circonstances. Il n’aurait pas du s’attacher à certain de ses camarades mangemorts, mais ce n’était pas comme s’il avait pu y faire quoi que ce soit. Le jeune homme s’était attaché à Charis et ça lui faisait mal de l’avoir sous les yeux maintenant.

Parce que son ton était froid, parce qu’elle ne manqua pas de lui affirmer qu’elle réclamait les explications nécessaires, qu’elle était au courant de tout. Aaron se doutait que la jeune femme devait s’être senti trahi, à sa place, il se serait senti trahi aussi de son côté. Cela dit, il n’était pas sûr que ça soit une bonne chose qu’il lui donne des explications. Non pas qu’il ne puisse pas lui en donner mais… disons qu’il y avait peu de chance que l’homme parvienne à convaincre son amie (enfin ex amie sans doute, parce que quelque chose lui disait que la mangemort serait bien incapable de lui pardonner son allégeance et il n’avait aucune envie d’être pardonner pour ceci).

« Je m’en doute oui. » Répondit-il simplement. Il se doutait en effet qu’elle était au courant. « Je ne pense pas que quoi que je te dise ça te plaira, tu n’as pas beaucoup plus à savoir que ce que tu sais déjà. » Il était un traitre, il était un espion, il avait infiltré les rangs de Voldemort afin d’obtenir le plus d’information possible pour pouvoir les donner à Ignatius. Il s’en sortait bien dans ce domaine jusqu’à peu, maintenant qu’il était découvert Aaron ne savait pas réellement ce qu’il allait devenir. Il s’attendait à tout moment à voir quelqu’un débarquer pour en finir avec lui, comme Charis peut-être… « Je n’ai jamais suivi Voldemort, je n’en ai jamais eu l’intention. » Mine de rien, ça avait quelque chose d’agréable de pouvoir dire la vérité pour une fois. « Et j’ai… » Aaron hésita, il ne savait pas si ça valait la peine qu’il dise quelque chose comme ça. « J’ai fait l’erreur de m’attacher à certain d’entre vous. »

C’était le cas, c’était une erreur en soit d’être amis avec des mangemorts, mais en même temps ce n’était pas comme s’il avait pu le contrôler vraiment.

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« Je m’en doute oui. »

Forcément, qu'il s'en doutait. Dès lors que Aaron avait été démasqué par les mangemorts, tous avaient été mis au courant, ainsi que de l'existence de l'Hydre et du sort qui avait été réservé à l'espion. Charis avait été profondément déçue, elle s'était sentie trahie, mais il est vrai tout de même qu'elle s'était sentie quelque part rassurée d'entendre que Aaron n'avait pas été exécuté, que ce n'était pas le sort que l'on voulait lui faire subir. Ce n'était pas entièrement rassurant, car connaissant le seigneur des ténèbres, qui n'avait pas pour habitude de faire dans la dentelle, le pire était peut-être à venir encore pour Aaron, mais Charis avait été heureuse de savoir son ami en vie.

Enfin, son ami... qu'était-il encore pour elle ? Elle n'en savait honnêtement plus rien. Ce qu'elle savait, c'est qu'il l'avait profondément déçue, et qu'elle remettait à présent en question tous les moments qu'ils avaient partagés, toutes les confidences qu'elle lui avait faites, en toute confiance, sans se douter un seul instant qu'il lui dissimulait le plus impardonnable des secrets.

« Je ne pense pas que quoi que je te dise ça te plaira, tu n’as pas beaucoup plus à savoir que ce que tu sais déjà. »

Elle pensait que si, pourtant. Elle considérait que Aaron et elle avaient été suffisamment proches (ou en tout cas, Charis avait eu la faiblesse de penser qu'ils l'étaient) pour qu'elle mérite davantage que la version officielle. Elle avait besoin, pour sa tranquillité d'esprit, de démêler le vrai du faux, de discerner à quel point elle s'était laissée ou non berner. Y avait-il même l'ombre d'une vérité dans le discours de Aaron ? L'avait-il menée en bateau tout ce temps ? Elle avait besoin de savoir, et plus encore de comprendre. Et elle espérait qu'il lui accorderait au moins ça.

« J’ai fait l’erreur de m’attacher à certain d’entre vous. »

Charis grimaça. C'était facile, ça. Mais ça ne suffisait pas. La jeune femme refusait de se laisser abuser par un tel discours. Elle refusait de juste entendre les excuses de Aaron et de les considérer suffisantes. Elles n'étaient pas suffisantes. Et elle ne réussissait plus à croire leur amitié sincère encore.

"C'est trop facile, ça." Elle croisa les bras. "Pourquoi je te croirais ? Je ne sais même pas à qui j'ai eu affaire tout ce temps. Je ne te connais pas..."

La trahison de la confiance donne raison à la méfiance.

Aaron avait peut-être tort de le croire, mais il espérait vraiment que Charis n’était pas là dans le but de juste l’exécuter, qu’elle avait besoin d’explication parce qu’ils étaient amis. Enfin, le jeune homme n’était pas réellement sûr de pouvoir la considérer encore comme son amie. Si cela ne tenait qu’à lui, il le ferait sans souci, il tenait sincèrement à Charis, mais il ne pouvait pas non plus lui demander la même chose. Surtout qu’ils ne faisaient officiellement pas parti du même camp. D’ailleurs, Aaron devrait ne plus être attaché du tous aux mangemorts, ce serai quand même la preuve qu’il était vraiment dans le bon camp et que Ignatius pouvait encore lui faire confiance. Sauf qu’il ne pouvait pas non plus changer entièrement qui il était et ce qu’il ressentait.

Aaron grimaça quand Charis lui affirma qu’affirmer qu’il s’était attaché à certain des mangemorts. Le jeune homme savait bien que c’était trop facile pour lui de dire une chose pareille, mais il le pensait vraiment. Il savait bien qu’il ne devait en aucun cas tenir à l’amitié qui l’unissait avec Charis, mais il n’avait pas non plus envie qu’elle lui en veuille. C’était contradictoire, il en avait bien conscience, mais il n’y pouvait rien. Il tenait sincèrement à Charis, il n’avait pas envie qu’elle soit contre lui, mais ils étaient naturellement dans deux camps bien différents et il ne pouvait pas imaginer d’entretenir encore des relations amicales avec les mangemorts. À moins de les pousser à les trahir, même si ce serait surement trop gros. Ce n’était pas spécialement un secret que Charis et Aaron s’entendaient, elle devait déjà être un peu dans le collimateur pour vérifier qu’elle était vraiment une fidèle de Voldemort.

« Tu n’as aucune raison de me croire, j’en ai bien conscience. Et je ne devrais même pas chercher à te convaincre. » Et pourtant, c’était quand même un peu ce qu’il avait l’intention de faire. Il se mettait en danger en agissant comme ça, ce n’était pas ainsi qu’il allait prouver sa bonne foi à son maître, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. « Mais tu me connais, je n’ai pas menti sur qui j’étais. J’ai dû… j’ai dû cacher des choses bien sûr, mais pas sur qui j’étais. Juste… sur qui je suivais. »

Aaron disait ça, mais en même temps ils en reviendraient quand même au même. Charis n’avait pas la possibilité de savoir s’il disait la vérité ou non. Elle pourrait se contenter de penser qu’il mentait et elle aurait bien raison e se méfier. Alors il pouvait se montrer le plus sincère possible, cela ne changerait rien à ce que pensait Charis. Ce qui était sans doute mieux. Ça sera plus facile de se séparer d’une amie si elle le détestait..

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« Tu n’as aucune raison de me croire, j’en ai bien conscience. Et je ne devrais même pas chercher à te convaincre. »

Non, en effet, elle n'avait aucune raison de le croire, et elle ne comptait pas se laisser convaincre si facilement. Et tout comme il ne devrait pas chercher à la persuader, elle ne devrait même pas essayer de l'écouter, en vérité.

Elle devrait simplement se contenter des faits bruts et haïr Aaron pour s'être joué de lui. Elle était tombée bêtement dans son piège, ce n'était pas pour y sauter de nouveau à pieds joints, ce serait franchement stupide. Elle avait envie d'entendre des explications, elle en avait presque besoin, même, mais elle ne voulait pas non plus que ces explications changent quoi que ce soit.

Elle était blessée, trahie, et elle ne voulait surtout pas que la situation s'inverse, que Aaron croit s'en tirer à si bon compte. Déjà, il était toujours en vie, ce qui faisait à peine sens. Il n'était vraiment pas nécessaire d'en rajouter encore davantage.

« Mais tu me connais, je n’ai pas menti sur qui j’étais. J’ai dû… j’ai dû cacher des choses bien sûr, mais pas sur qui j’étais. Juste… sur qui je suivais. »

Non, elle ne le connaissait pas. Il pouvait le dire et le répéter, elle ne le connaissait pas. Elle le prenait pour quelqu'un d'intègre, pour quelqu'un de droit, mais il n'était de toute évidence rien de tout cela.

"Tu en parles comme si c'était un détail", rétorqua Charis avec une pointe de dégoût dans la voix.

Comment pouvait-il en parler comme quelque chose d'accessoire ? Certes, l'Hydre et les mangemorts poursuivaient des buts assez similaires, mais l'Hydre avait été créée en opposition à leur groupe, et Aaron les avait rejoints dans l'intention de les briser de l'intérieur.

C'était franchement horrible, c'était honnêtement inacceptable. Qu'il le veuille ou non, le jeune homme était tout sauf ce qu'il avait prétendu être. Ce qu'il prenait peut-être pour des points de détail avait une immense et réelle importance à ses yeux, de celles qu'on ne peut pas nier.

"Je te prenais pour quelqu'un d'honnête, Aaron, je te prenais pour quelqu'un de droit et d'intègre. Mais tu as passé ton temps à me mentir droit dans les yeux." Elle marqua une pause. "Je ne sais pas pourquoi il t'a laissé la vie sauve. Tu ne le mérites pas."

La trahison de la confiance donne raison à la méfiance.

Non, effectivement, ce n’était pas vraiment un détail, mais bêtement Aaron aimerait bien que tout cela ne change pas sa relation avec Charis. Il le savait depuis le début cependant, qu’ils ne pouvaient pas réellement être amis tous les deux, ils l’avaient su contrairement à son interlocutrice qui le découvrait simplement maintenant, parce qu’ils ne faisaient pas parti du même camp. L’avantage, au final, c’était que lui ne tombait pas des nus, même s’il n’avait aucune envie de perdre l’amitié de la jeune femme, il s’était quand même préparé au fait qu’elle ne pourrait pas accepter le camp qu’il avait décidé de suivre.

Mais c’était évident que ce n’était pas un détail et vraiment, ce qui l’ennuyait le plus dans toute cette histoire et du fait d’avoir été découvert – après bien sûr l’horreur de ne pas avoir été à la hauteur de son maître –, c’était le fait que le regard des autres étaient différents à présent. Ils n’appréciaient pas tous les mangemorts, clairement pas, mais Charis il la considérait vraiment comme une amie. Cependant, il y avait peu de chance qu’elle pense la même chose de lui surtout au vu de ce qu’elle lui disait.

« Tu n’auras qu’à lui demander. » Dit-il en serrant des dents quand son amie affirma qu’il ne méritait pas du tout d’être en vie. Non, ce n’était plus son amie et ça l’attristait sérieusement. Il aimerait vraiment que la jeune femme puisse comprendre que même s’il avait menti sur beaucoup de chose parce qu’il n’avait pas le choix, il n’avait pas pour autant menti sur ce qu’il était vraiment et sur le fait qu’il était attaché à elle. Mais bon… il se doutait que ça ne serait juste pas possible de la convaincre. « Porter la marque des ténèbres et être honnête, ce n’est pas compatible tu le sais aussi bien que moi. » Ajouta-t-il. Aaron croisa les bras et observa attentivement la femme sous ses yeux. « Tout le monde dans ton entourage est au courant de ce que tu fais de ton temps libre ? Le gouvernement est au courant ? »

Le jeune homme aimerait bien éviter d’avoir une discussion de ce genre avec Charis, mais il comprenait bien que ce n’était pas forcément lui qui allait choisir. Charis se sentait trahie et elle avait une bonne raison, parce qu’en soit le jeune homme l’avait bel et bien trahie. Il lui avait caché ne pas servir Tom Jedusor, et être là simplement pour pouvoir obtenir des informations. Et il en avait en prime obtenu grâce à la jeune femme, il s’était servi de certaines choses qu’elle lui avait dites. Il pouvait comprendre qu’elle se sente trahi, parce qu’il l’avait trahi, mais ça n’avait vraiment pas eu de volonté à lui faire de mal.

« Je voulais t’en parler… » Ajouta-t-il alors. « Je voulais te convaincre de mettre tes efforts au service d’une personne qui le mérite vraiment. » Maintenant au moins, il pouvait prendre la peine de se montrer parfaitement honnête, même s’il pouvait se mettre encore plus en danger.

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« Tu n’auras qu’à lui demander. »

Bien sûr, elle ne se hasarderait jamais à poser la question au principal concerné, ce serait prendre le risque de s'entendre répondre qu'elle remettait en cause les directives et les choix de son maître, et il était bien sûr hors de question de le laisser en venir à de telles conclusions.

Charis se contenterait donc de ses propres déductions. S'il était toujours en vie, c'était parce qu'on avait estimé sa survie utile, sans doute pour servir d'avertissement à quiconque de l'autre camp escompterait s'en tirer indemne. Dans tous les cas, que le maître ait eu de bonnes raisons ou non de garder Aaron en vie, cela ne changeait rien au fait qu'il ne méritait pas réellement de l'être, pas après ce qu'il avait fait, pas après la trahison dont il s'était rendu honteusement coupable.

« Porter la marque des ténèbres et être honnête, ce n’est pas compatible tu le sais aussi bien que moi. Tout le monde dans ton entourage est au courant de ce que tu fais de ton temps libre ? Le gouvernement est au courant ? »

"Ne sois pas ridicule, tu déformes mes propos", répliqua Charis, agacée par la parade qu'employait Aaron pour se justifier de ses mensonges, de son absence d'honnêteté.

Bien sûr, il n'avait pas tort, et elle était en partie piquée à vif parce qu'elle ne pouvait que contre-argumenter avec une légère mauvaise foi : oui, évidemment, elle n'était pas honnête avec tout le monde. Elle n'allait pas affirmer dignement faire partie des mangemorts alors que cela lui coûterait sa place et qu'elle ne pourrait plus être d'aucune utilité derrière des barreaux de prison, et son propre mari n'avait pas idée de sa double vie...

Mais dans le cas d'Aaron, c'était différent. Il n'y avait pas une seule personne à qui il n'ait pas menti, dans son cas. Pas seulement à son gouvernement, pas seulement à ses proches, mais à tous ceux qui avaient compté après lui dans l'espoir de le voir ériger un ordre nouveau, plus digne et plus solide. Il avait trahi leurs promesses et leurs espoirs. Ce n'était pas quelque chose de pardonnable ou de justifiable aux yeux de Charis.

« Je voulais t’en parler… Je voulais te convaincre de mettre tes efforts au service d’une personne qui le mérite vraiment. »

"Eh bien, heureusement que tu as économisé ta salive, tu n'aurais eu aucune chance de me convaincre", répliqua catégoriquement Charis. "Et c'est facile de prétendre maintenant que tu comptais montrer pattes blanches à un moment ou à un autre." Elle marqua une pause. "Il n'est qu'un seul maître qui soit digne de respect et de foi, ne pas l'admettre, ne pas le comprendre, ce n'est pas seulement une erreur de jugement, c'est de la folie. Ton "maître" sera détrôné en un rien de temps, ce jour-là, évite-toi de revenir la queue entre les jambes t'excuser d'avoir fait les mauvais choix. Il sera trop tard."

La trahison de la confiance donne raison à la méfiance.

Aaron se retint de montrer trop de satisfaction en entendant Charis affirmer qu’il déformait ses propos. Au fond, le jeune homme était persuadé qu’elle n’avait pas grand-chose à redire à ce qu’il venait d’affirmer, parce qu’il avait raison. Alors bien sûr, Charis lui reprochait son manque d’honnêteté parce qu’ils avaient partagé ce fameux secret et que lui-même en avait un autre en réserve, qu’il avait trahit tout une communauté. Il avait prétendu suivre la cause des mangemorts, en mentant effrontément. Ce qui n’avait pas été facile, vraiment pas, surtout devant les personnes comme Charis qu’il portait vraiment dans son cœur. Jusqu’à présent.

Enfin, Aaron continuerait d’apprécier Charis quoi qu’il puisse arrive, parce qu’il n’avait pas réellement pu luter contre son affection pour elle de base, mais il savait parfaitement que la jeune femme ne lui pardonnerait jamais ce qu’il avait fait. En soit, Aaron pouvait aisément la comprendre, à sa place il aurait réagi de la même façon assurément. Mais ça lui brisait quand même le cœur de se dire que tout allait se terminer de cette façon et qu’elle penserait qu’il mentait effrontément sur tout. Charis avait raison, c’était facile de prétendre qu’il avait voulu lui parler de tout cela maintenant, même si c’était la vérité. Il n’avait jamais eu le courage d’aborder le sujet avec elle, trop peur qu’elle ne parvienne pas à adhérer et qu’il se fasse découvrir. Et il avait sans doute bien fait au vu de la réaction de Charis et son dévouement pour Voldemort.

« Je ne reviendrais jamais m’excuser de mon choix, je sais que j’ai fait le bon. » Il regrettait que la situation se passe ainsi avec Charis, de créer une fracture avec ses anciens camarades quand il n’était qu’espion. Mais ses convictions étaient telles qu’il n’avait pas l’intention de regretter son allégeance. Il ne suivrait jamais Voldemort, Ignatius était son maître et c’était lui qui était le digne successeur des anciens maîtres. Le digne successeur de Grindelwald lui-même. « Tu suis un gamin qui ne mérite pas sa place de maître, et qui ne mérite pas de porter notre cause. » Il aurait aimé que les choses se passent autrement et que Charis puisse le comprendre, mais il voyait bien que c’était perdu d’avance pour le moment. « Contrairement à toi, je serais prêt à t’accueillir dès que tu réaliseras que tu as fait une erreur de jugement. Je ne te blâme pas, vous vous trompez, mais je dois reconnaître que votre maître est fort. Bientôt, vous vous rendrez tous compte que ce n’est pas lui qui doit nous porter, il ne nous mènera nulle part. »

Bien sûr que Voldemort était puissant et c’était bien pour cela que l’Hydre devait agir contre les mangemorts sans sous-estimer leur adversaire. Mais Aaron n’avait aucun doute sur l’issus de tout cela et quand Ignatius aura reprit toutes les cartes en main, Charis pourra venir sur le droit chemin, porter allégeance à celui qui le méritait réellement.

Code by Gwenn

« Je ne reviendrais jamais m’excuser de mon choix, je sais que j’ai fait le bon. »

Sérieusement ? Charis n'en revenait pas. Même après tout ça, il osait encore affirmer que son choix avait été le bon ! Non, elle avait honnêtement peine à y croire !

D'un autre côté, elle ne pouvait pas vraiment remettre ses paroles en question alors qu'il osait s'exprimer de la sorte quand le mensonge lui apporterait bien davantage que la vérité.

Ce passage à tabac n'avait apparemment pas réussi le moins du monde. Elle devrait peut-être terminer le travail... elle en avait envie, en cet instant, tant elle se sentait blessée et trahie, mais elle savait pertinemment que ce n'était pas la chose à faire, pas le moins du monde.

« Tu suis un gamin qui ne mérite pas sa place de maître, et qui ne mérite pas de porter notre cause. »
"Je suis un homme ambitieux qui est parvenu à façonner un empire qu'aucun adversaire ne réussira à égaler... L'âge ne représente rien dans ces circonstances. Seul le résultat importe. Je me range du côté de celui qui a véritablement eu un impact sur le monde sorcier, et en aura un plus grand encore une fois la mission terminée."

« Contrairement à toi, je serais prêt à t’accueillir dès que tu réaliseras que tu as fait une erreur de jugement. Je ne te blâme pas, vous vous trompez, mais je dois reconnaître que votre maître est fort. Bientôt, vous vous rendrez tous compte que ce n’est pas lui qui doit nous porter, il ne nous mènera nulle part. »
Charis n'y tenait plus. Elle ne pouvait pas se montrer trop virulente, elle ne savait pas quelles étaient les intentions du maître à son égard, mais ce qu'elle savait en revanche, c'est qu'il était plus que temps qu'il paie le prix de sa vive insolence.

Alors elle envoya son poing voler contre son nez et le frappa en plein visage.

"Garde tes airs arrogants tant que tu le peux. Tu n'as pas la moindre chance de rester en vie. Tu devrais savourer chaque seconde que tu passes ainsi, encore en vie, parce que ça ne durera pas."

Son sort était scellé, et plutôt que de se vanter d'avoir trouvé le bon camp, il devrait plutôt se repantir et admettre ses torts une bonne fois pour toutes.

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La trahison de la confiance donne raison à la méfiance. (pv Aaron)

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