Bon ben ça y est, croyez-le ou non, Steve Johnson se range. L'oisillon agaçant va enfin sortir du nid et prendre son envol. Dingue, pas vrai ? Non seulement j'ai enfin trouvé un travail (comme quoi la floppée d'entretiens que j'ai passés a servi à quelque chose... à certains moments, j'ai eu un doute, mais ça, c'est parce que je suis absolument pas quelqu'un de patient, tout le monde le sait), mais en plus je déménage. Je sais, je sais, ça fait beaucoup d'informations d'un coup, mais vous allez supporter le changement, je suis sûr. Moi, en tout cas, je sais que je vais le supporter.

C'est sûr, ça va faire bizarre de se lever tous les matins pour aller travailler, mais je le vis étonnamment bien. Y en a qui trouvent le boulot de commerçant peu stimulant et plutôt fatigant, moi je pense que ça va me plaire. J'ai la tchatche, je pense que ça aide. Je pense vraiment que ça va bien se passer. J'ai quand même réussi à me vendre moi, vous imaginez ? Je pense qu'à partir de là, je suis capable de faire à peu près n'importe quoi. C'est sûr aussi que ça va me faire bizarre de ne plus vivre chez papa-maman, mais bon, j'avais quand même hâte que ça arrive. C'est sympa, c'est sûr, de juste mettre les pieds sous la table et d'attendre que le temps passe, mais bon, j'aime l'idée de vivre avec Pénélope, j'aime l'idée de pouvoir passer plus de temps avec elle, de vraiment construire quelque chose de plus.

Mais pour ça, je vais devoir me bouger. En commençant par la première étape, qui n'est pas anodine : l'inévitable étape des cartons, donc. Et qu'est-ce que je suis lent à faire ça. Déjà, je mets dix ans à me décider si je vais jeter tel ou tel truc, c'est plus fort que moi. Ensuite, j'ai une crise de nostalgie dès que je débarrasse une de mes étagères d'un vieux machin poussiéreux dont j'avais oublié l'existence. Il va falloir que je me magne un peu. Et pour ça, je sais sur qui compter. J'ai appelé Dora à la rescousse, et elle a bien voulu répondre à l'appel. C'est une chance, je sais que je peux toujours compter sur elle.

Je l'ai invitée chez moi, enfin, chez mes parents du coup, à un moment où ces derniers ne seraient pas là, et quand elle débarque, je lui ouvre avec le plus grand sourire aux lèvre.

-Hey ! Merci d'être venue ! Tu vas voir, y a du boulot !