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amocles était d’une humeur massacrante, depuis quelques jours. Depuis qu’Ines Stintwick, la si désirable, si parfaite Ines, avait osé lui dire non. Et pourquoi ? Pour cet imbécile qui passait plus de temps à ramper par terre qu’à faire des efforts pour mériter les affections de la belle. Pour ce moins que rien qui était à l’heure actuelle en train de frapper à la porte.

Damocles a un rictus lorsque le sort d’entrée lui indique qui souhaitait s’aventurer chez lui. Il ordonne à l’elfe de maison de ne pas ouvrir, de laisser son ex beau-frère attendre suffisamment longuement à la porte, qu’il marine un peu. Il n’était pas d’humeur à jouer le gentil. Pas d’humeur à faire des efforts. L’ego du sang-pur était bien plus profondément écorché qu’il ne l’avouerait. Il avait passé près de deux ans à travailler Ines, à la mettre dans les bonnes dispositions, à se construire comme digne de confiance auprès d’elle. Il avait patienté, plus que d’autres ne l’auraient fait. Il avait été galant, prévenant, avait tout prévu. Il la tenait au creux de sa main.
Jusqu’à ce que Daniel passe. Quelques jours à peine avant sa déclaration. Un timing qui avait ruiné ses plans… Du moins son premier plan. Il ne comptait pas en rester là. Ce n’était pas parce que Ines était déjà en couple que ça allait l’empêcher de l’avoir. Ce n’était pas comme si les sentiments ou le bonheur de la sorcière l’intéressait. Seul son fils, et sa propre réussite, comptait.

Damocles n’était pas furieux, il était enragé. Prêt à déchiqueter son rival membre par membre pour récupérer ce qui lui avait été pris. Prêt à étrangler celle qui avait oser se refuser à lui (si cela n’avait pas été contre-productif compte-tenu de son utilité). Il voulait du sang. De la violence. De la vengeance.
Il voulait, plus que jamais, faire souffrir Daniel.

Lorsqu’il juge l’avoir suffisamment fait attendre, le sorcier va ouvrir la porte. Il se tient dans l’embrassure, apparence impeccable, sa furie soigneusement rangée sous le masque qu’il portait au quotidien. Celui des Mangemorts n’était que son second masque, le plus visible n’était pas toujours le plus dangereux.

« Tu pourrais demander poliment, Chaser. » répond-il avec un sourire doucereux. « Je ne sais pas. Je n’ai pas très envie de te laisser voir mon fils. » ajoute-t-il, voix toujours doucereuse, mais regard qui aurait pu lancer des avada kedavra… Il était le roi de la passive-agressivité. Il n’allait pas faciliter la vie de Daniel, et si pour cela il devait utiliser son héritier, ainsi soit-il. Tyranus était l'une des rares choses qui comptait réellement pour lui, mais pouvait aussi devenir un moyen pour parvenir à ses fins.

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L

a réponse de Daniel, même si prévisible plonge un peu plus Damocles dans son puit de rage à peine contenue.
Ce sombre imbécile n’avait pas de manières. Pas de classe. Il n’avait de sang-pur que le nom, le sang, les convictions… Damocles ne voyait pas ce qu’Ines lui trouvait. C’était un rustre qui prenait les choses de force... Et, oui, Damo faisait pareil, sauf que lui savait au moins faire preuve de délicatesse (il savait faire semblant, surtout), ailleurs qu’en tant que Mangemort. Et lui, au moins, avait une fierté.
Le sang pur rage intérieurement, fort de son mépris et de sa rancune. Il n’avait à l’origine rien de particulier contre Daniel, ce qu’il avait pu faire contre lui n’était pas porté par une inimité particulière, simplement par l’instinct parfois sadique de Damocles. Joanna vivante, il n’aurait même pas eu à en arriver là.
Mais avec le refus d’Ines, cela était devenu personnel.

Et Merlin seul savait de quoi il était capable, lorsque c’était personnel.

Il ne lui avait pas clairement refusé de voir son neveu. Mais avec un tel comportement, Daniel pouvait être sûr que ça n’en finirait pas là. Et lorsqu’il ose forcer le passage ?
Damocles voit rouge.

« Chaser ! » Il tonne avec colère et autorité, et pose sa main sur le manche de sa baguette. « Tu es sur ma propriété. Dans ma maison. Tu ferais bien de réfléchir avant de continuer. Joanna est morte, que tu sois son frère ne retiendra pas ma main. » Maintenant il pouvait être sûr et certain qu’il ne verrait plus de sitôt Tyranus. « Tu vas t’arrêter tout de suite et sortir de chez moi avant que cela ne finisse mal. Je suis sûre qu’Ines serait ravie de devoir aller te visiter à Azkaban ou je te ferais enfermer pour effraction aggravée. » Oh, non, s’ils devaient vraiment en arriver là –ce qu’il valait mieux éviter, avec le Maître, mais sur l’instant Damocles s’en contrefichait- il ne laisserait pas Daniel s’en sortir indemne. Et même s’il devait crever ce faisant –car il avait conscience que le bras-droit du Maître était un sorcier redoutable.

Mais Damocles était aveugle par sa colère, son visage défiguré par une hideuse grimace enragée.

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Q

u'on ne s'y trompe pas, Damocles n'était pas courageux. Loin, loin de là. Mais il avait soif de sang, de douleur, soif de ce que seul le Maître lui apportait en lui donnant des missions, des buts. Il ne pouvait pas retirer ça à Daniel, il lui avait fait son plus beau cadeau en le présentant au Maître. C'était mieux que d'être devenu père, mieux qu'un bon coup, mieux que la fierté de son propre paternel qu'il avait rêvé de goûter, jadis. Ce qui n'arriverait pas, ce vieux croulant n'aimait rien d'autre que s'écouter parler.

Damocles n'est pas courageux, c'est pas pour rien qu'il est toujours soumis comme un chien à l'autorité du patriarche, vingt-cinq ans après sa naissance. Ou qu'en général, il n'irait pas chercher directement des noises à Daniel juste parce qu'il est le bras droit du Maître, que techniquement il est plus haut placé que lui. Mais Daniel le rend fou, avec sa dégaine flegmatique ; et dans son esprit bouleversé par la colère et la honte d'avoir été jeté par une femme, Damocles à l'impression que Daniel le nargue. Qu'il se moque de lui, qu'il le prend de haut, C'EST INACCEPTABLE.

Alors non, il n'ira jamais porter ça à la justice, contrairement à ses menaces. Ses mots, c'est comme du maquillage, c'est beau mais vide, c'est creux comme le pleutre qu'il est. Ses actions, par contre, c'est le feu de sa colère. Le Maître était, il l'espérait, au dessus de quelques accrochages entre ses Mangemorts, tant que ça restait discret.
De toute façon, il n'a pas la tête à penser aux conséquences à ce moment.

« DILLY ! » L'elfe de Maison apparaît aussitôt dans un plop, l'air terrifié. Les elfes de Maison étaient déjà moches en général, mais celui de Damocles était particulièrement hideux à son avis. Sûrement à cause des brûlures qu'il lui avait infligé, lorsqu'il avait des accès de rage. « Emmène immédiatement Tyranus chez Lady Malefoy. »

L'elfe ne se fait pas prier et disparaît. C'était le dernière bonne idée de Damocles, que d'envoyer son fils hors de portée de son foutu oncle ; ou plutôt c'était une dernière défiance à l'encontre de Daniel, pour bien lui faire comprendre qu'il allait s'y tenir, et ne pas laisser voir son neveu aussi longtemps qu'il en avait envie.

« Tu m'as traité de con ?! »

Et ça lui permet aussi de balancer le premier sort qui lui vient à l'esprit après avoir dégainé sa baguette, duel de coqs, duel d'ego, duel qui devait bien finir par arriver un jour ou l'autre. Damocles n'a plus de limites.

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