Avoir un ami, c'est accepter de se prendre des coups [pv Seth :33]

Avoir un ami, c'est accepter de se prendre des coups

L

e plus douloureux, ça n'avait pas été les coups (même si elle avait douillé sur le moment, elle ne pouvait pas le nier), le plus douloureux, c'était l'humiliation qu'elle avait ressenti en comprenant que l'homme qui l'avait agressé était un moldu. Elle s'était fait avoir comme la dernière des idiotes... Et elle se détestait pour cela. Les séquelles physiques, il en restait à peine trace, si ce n'est une fine cicatrice qui lui barrait le visage et qui, selon les infirmiers de Sainte-Mangouste, mettrait davantage de temps à se résorber. Mais pour le reste, on ne pouvait pas dire que Phèdre était franchement en forme.

Elle se reprochait sa faiblesse, son inattention... elle était un membre de l'Hydre, et elle estimait ne pas être la plus mauvaise des sorcières, loin s'en faut, mais au sortir de chez elle, elle n'avait pas vu l'homme qui s'était glissé derrière elle, avait maintenu sa gorge contre son avant-bras et plaqué sa main contre sa bouche. Elle avait tenté de se défendre, mais elle n'en avait pas eu la force, et sa baguette était hors de portée. En bref, elle avait été la victime stupide d'une agression moldue... comme tant d'autres femmes en subissent. Des femmes qui ne devaient pas se reprocher d'être des victimes, certes, mais Phèdre, elle, ne considérait pas être une femme comme les autres... alors elle ne supportait pas que ça lui soit arrivé... Mais ce qui était fait était fait, et maintenant qu'elle était plus ou moins remise sur pied (ça aussi, devoir remettre sa santé aux mains des médicomages de Sainte-Mangouste, ça la tuait), elle savait exactement où elle devait se rendre.

Elle avait aidé Seth à trouver une planque digne de ce nom, et jusqu'ici, il semblait qu'elle ne se soit pas trompé, puisque jusqu'ici, le fugitif n'avait pas été retrouvé par les autorités. Elle s'y rendit dès les premières lueurs de l'aube... sans vraiment se soucier de l'heure qu'il était, le but étant surtout de retrouver Seth le plus vite possible afin de le prévenir de ce qui s'était passé. Elle entra sans s'annoncer et trouva Seth dans le salon. Au moins, il ne dormait pas... encore ou plus, peu importe.

-J'ai reçu la visite de ton beau-père..., dit-elle en guise de salutation en désignant la cicatrice sur son visage. Il m'a demandé de te passer le bonjour.

En ces termes, et elle se doutait que si il n'avait pas voulu que Seth reçoive le message, elle ne serait plus en vie à l'heure actuelle... et ça l'agaçait encore plus... Mourir de ces mains-là... ça aurait été le pire sort que le destin pouvait lui réserver.

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Clairement... on se faisait chier en cavale. Bon, Seth se doutait qu’en d’autres circonstances, s’il n’avait pas eu la possibilité de trouver une planque digne de ce nom, comme c’était le cas, la situation serait moins posée. Il passerait son temps à changer de lieu, à s’assurer que personne ne le trouvait, que personne ne pouvait le trouver. Ici, le jeune homme savait qu’il était plus ou moins en sécurité. Bon, la situation n’était pas complètement sûre non plus, il ne fallait pas exagérer, mais concrètement il pouvait quand même se poser un peu. Il devait rester un peu sur ses gardes et en même temps, il se disait qu’il n’était pas plus en danger qu’ailleurs. Et donc, il se faisait chier, clairement chier.

Quand Pomona venait le voir c’était une bouffée d’oxygène, Phèdre aussi passait de temps en temps. Mais globalement, le jeune homme était quand même sacrément seul. Seth n’avait pas spécialement envie de rester planquer jusqu’à la fin des temps non plus, mais il savait bien que le bureau des Aurors était activement à sa recherche. Il se doutait que McDowell devait mettre tout en œuvre pour le trouver, parce qu’il devait l’avoir mauvaise de s’être fait berner comme ça avait été le cas. Il avait eu confiance en lui, au point de lui parler de Pomona. Sans se douter, sans doute, que la jeune femme ne risquait rien par conséquence. Il devait croire que Seth avait informé les mages noirs qu’il savait qu’elle était en vie, mais ce n’était pas le cas. Au vu de la situation, il devait donc avoir clairement envie de le trouver, de se venger et il était sans doute à sa recherche activement. Donc, il devait se montrer prudent, même si c’était frustrant et qu’il avait envie de sortir. Il n’était pas du genre à attendre que les choses se passent, il était un sorcier d’action, ce n’était pas pour rien qu’il était devenu Auror d’ailleurs. Et la frustration n’avait rien de bon dans son cas. Il buvait, de nouveau, un peu trop. Au point que là, il n’avait même pas pris la peine de se coucher. Il était dans le salon, l’aube pointait le bout de son nez et... eh bien, rien, il ne faisait rien. Littéralement, il se faisait chier. Jusqu’à ce que la porte s’ouvre, comme ça.

Seth se leva, voyant Phèdre arriver et retenant pour lui les diverses réflexions qu’il avait envie de lui faire au sujet du fait qu’elle pourrait quand même prendre la peine de s’annoncer pour lui éviter une crise cardiaque. Dans tous les cas, s’il avait eu envie de dire quelque chose, il aurait été coupé dans son élan. Phèdre était là, donc, avec une cicatrice sur le visage, lui apprenant qu’elle avait eu la visite de son beau-père.

« Sale fils de chien. » Lança-t-il, en ne cachant rien de son énervement. Bill n’était qu’un putain d’enfoiré, il ne savait pas exactement ce qu’il avait fait à Phèdre, mais il s’en doutait un peu trop bien. Tout comme la raison. « Ça va ? » Demanda-t-il, en prenant un peu sur lui, s’inquiétant sincèrement pour Phèdre. Il n’y avait pas grand monde qui avait le droit à son inquiétude réelle.

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hèdre ne reprochait pas à Seth ce qui lui était arrivé, même si elle savait pertinemment que sans lui, cet homme ne s'en serait jamais pris à elle. Ce qu'elle savait, c'est qu'il y avait deux personnes à blâmer, et ces deux personnes, c'étaient Bill Beresford, qui avait fait le choix de l'agresser (parce que oui, il était un sale fils de chien, un point c'est tout), et elle-même, qui n'avait pas réussi à se défendre et avait simplement... subi la situation, bien consciente du fait que sa vie n'avait tenu qu'à un fil... et qu'elle ne pouvait définitivement pas attribuer la situation à un coup du sort. Elle savait que la rage de son meilleur ami était sincère... Tout comme son inquiétude quand il lui demandait comment elle allait, et elle appréciait cela. C'était ce qu'elle attendait de lui... elle n'était pas venu l'accabler, elle était venue l'informer de la situation... et aussi obtenir un peu du soutien dont elle ressentait le besoin. Parce qu'elle pouvait librement lui parler de la situation dans son ensemble, et il comprendrait pertinemment.

-Oui, ça va, répondit-elle alors avec un fin sourire.

Elle allait bien, oui, elle avait douillé mais elle avait été soignée et depuis elle ressentait une moindre douleur, les quelques fois où sa cicatrice l'élançait... Elle n'avait pas peur non plus que cet homme s'en prenne à elle de nouveau, car elle savait qu'il ne se servait d'elle que comme messagère... Un rôle qui ne lui plaisait pas du tout au demeurant... et qu'elle exécutait bel et bien en allant trouver Seth, mais peu importe.

-C'est juste... que j'ai vraiment cru que j'allais y passer, sur le moment.

Elle avait vraiment hésité à avouer cela, sincèrement... Parce que même auprès de son meilleur ami, il était difficile de reconnaître qu'elle avait été faible, qu'elle n'avait pas été capable de se battre. Mais elle ne pouvait pas lui cacher cela non plus. Elle devait lui faire comprendre l'ampleur de la situation. Certes, si les Aurors du ministère ne parvenaient pas à le retrouver, Bill Beresford n'y parviendrait sans doute pas non plus, mais on n'était jamais trop prudent dans tous les cas.

-Quand est-ce qu'il est sorti de prison ?

Elle pourrait lui demander, plutôt, pourquoi il n'avait pas parlé de tout cela, mais elle n'en voyait pas l'intérêt, elle devinait qu'il avait eu d'autres préoccupations à l'esprit. Mais à présent, cette préoccupation précise devenait sa préoccupation à elle aussi, et elle voulait connaître le moindre détail de l'affaire, sans rien omettre. Bill Beresford était un nuisible, il allait leur falloir s'en débarrasser... Et elle comptait bien l'y aider, elle estimait même que c'était indispensable.

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Quand Phèdre lui affirma qu’elle allait bien, Seth avait envie de croire qu’elle disait la vérité et qu’elle ne se contentait pas seulement de lui dire ça dans le but de le rassurer. Ce qu’il pourrait comprendre, sans pour autant réellement l’accepter. Il n’avait pas envie que la jeune femme joue les femmes fortes dans le but de ne pas l’inquiéter, il avait vraiment envie de savoir comment elle se sentait. Parce que malheureusement, il ne savait que trop bien de quoi son enfoiré de beau-père était capable. Après tout, on ne pouvait pas dire que Seth s’était sorti indemne du moment où il avait décidé de lui rendre une petite visite. Et visiblement, Phèdre ne s’en était pas sorti indemne de l’instant où il avait décidé de s’en prendre à elle. Seth n’en revenait pas de quoi cet enfoiré était capable, alors que justement il savait qu’il était un bel enfoiré. Mais il s’en était pris à Phèdre et ça, c’était bien une chose qu’il ne pouvait pas accepter. Qu’il décide de s’en prendre à lui, c’était une chose, s’en prendre à sa meilleure amie c’en était une tout autre.

Quand elle reprit la parole, affirmant qu’elle avait cru qu’elle allait y passer sur le moment, Seth ne put s’empêcher de se sentir coupable. Il n’avait aucune idée de ce qu’il aurait fait si jamais il avait dû découvrir que Bill avait tué Phèdre… quand bien même il se doutait qu’au fond, son connard de beau-père n’avait pas spécialement envie de la tuer. Qu’il avait simplement cherché à faire passer un message et ce message passait bien. Seth comprenait que Bill avait décidé de rentrer bien trop vivement dans sa vie, de revenir d’une manière qu’il ne fallait pas. Et qu’il devenait donc un sérieux problème à régler.

« Je n’en sais trop rien. » Répondit-il quand Phèdre lui demandant depuis quand il était sorti de prison. « Sa… nouvelle femme est venu me voir et je l’ai revu quelque jour après mais… » Seth poussa un soupire. « Je ne pensais pas qu’il ferait quoi que ce soit. Et j’avais… plein de truc à gérer. »

La mort de Pomona qui était difficile à accepter, le fait que finalement elle n’était pas morte, les mangemorts qui voulaient le faire tomber, maintenant la traque des Aurors. Au final, le jeune homme devait bien reconnaître qu’il avait un peu mis son beau-père de côté dans ses pensées, alors qu’il aurait vraiment mieux fait de s’en préoccuper tout de suite. Il aurait dû le tuer, il devait le tuer maintenant en fait avant qu’il ne décide de continuer sa petite vendetta à son sujet. Alors qu’il était le seul responsable de tout ce qui s’était passé.

« Je suis désolé c’est de ma faute. »

Et pour que Seth décide de s’excuser, c’était qu’il devait vraiment le penser. Ce qui était le cas, il s’en voulait parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir coupable de ce qui était arrivé à Phèdre.

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hèdre sentait bien que Seth n'avait pas plus d'informations qu'elle au sujet de son beau-père et de ses intentions (si ce n'étaient celles de lui nuire, qui ne pouvaient échapper à personne). Elle comprenait sans mal que le retour de Bill Beresford dans sa vie, qui aurait dû être l'un des événements les plus alarmants de cette dernière, l'avait finalement moins été que prévu, puisque le jeune homme avait eu pour ainsi dire d'autres chats à fouetter. Et non des moindres. La mort de la femme qu'il aimait, ça avait déjà été un immense coup dur (et Phèdre, qui s'était occupé de lui tout ce temps, était bien placée pour le savoir : jamais elle ne l'avait vu dans un état à ce point lamentable jusqu'alors). Et maintenant, il avait été découvert au sein du bureau des Aurors et se voyait contraint de jouer les fugitifs. Le retour de Bill, en effet, dans ces circonstances, semblait bien moindre, pour autant, la situation prouvait bien que c'était un problème qu'il leur fallait régler, et le plus rapidement serait le mieux, ça ne faisait pas le moindre doute.

-C'est pas toi qui m'as passée à tabac, répliqua Phèdre d'un ton ferme quand Seth s'excusa.

Elle appréciait ses excuses, au fond. De la part de Seth, elle savait que c'était quelque chose de rare et qu'il fallait en reconnaître et en estimer la valeur, mais il n'avait rien fait que Phèdre puisse directement lui reprocher. C'est sûr, s'ils n'étaient pas si proches tous les deux, ce n'était pas auprès d'elle que Bill aurait choisi de faire passer son message, mais la part de responsabilité de Seth dans l'affaire s'arrêtait là. Non, Phèdre ne lui en voulait pas. Elle n'en voulait qu'à elle-même, qui n'avait pas su se montrer à la hauteur de la situation.

Même si, de toute évidence, Bill Beresford était un adversaire plus complexe qu'on pourrait le croire, tout moldu qu'il était. Puisque Seth l'avait revu et que, manifestement, Bill était toujours en vie, ça devait vouloir dire qu'il avait plus de ressources qu'on ne pouvait l'imaginer, même face à des sorciers qui savaient pourtant parfaitement se battre. Mais la donne changerait. Ni lui, ni elle n'avaient été préparés quand leur chemin avait croisé celui de Bill Beresford. Dorénavant, ce n'était plus le cas, le Moldu ne pourrait plus compter sur l'effet de surprise, et Phèdre comptait bien lui faire payer. C'était une affaire qu'ils allaient résoudre ensemble, et le plus tôt serait le mieux.

-Le seul responsable, c'est ce putain d'enfoiré, et il va le payer cher, crois-moi, répondit Phèdre d'un ton résolu. Tu as bien dit qu'il avait une femme, pas vrai ? ajouta-t-elle d'un ton qui en disait long.

Plutôt que de venir le trouver et le confronter directement, autant jouer avec ses propres armes. Se servir de l'épouse comme appât, lui en faire cruellement baver, et attirer Bill dans un piège.

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Seth n’avait pas pour habitude de s’excuser, même quand par moment il faudrait qu’il le fasse, il ne le faisait pas toujours. Cela dit, il y avait des moments où il avait conscience qu’il devait le faire. Et en cet instant précis, le jeune homme considérait qu’il devait vraiment s’excuser auprès de Phèdre. Même si la jeune femme lui affirma qu’il n’y était pour rien, parce que ce n’était pas lui qui l’avait passé à tabac. Certes, la jeune femme n’avait pas tort, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il se sentait quand même responsable. Parce qu’il aurait mieux fait de s’occuper de Bill dès qu’il en avait l’occasion, ainsi Phèdre ne se serait pas retrouvé dans une telle position. Elle n’aurait pas eu à subir les foudres de cet enfoiré, s’il avait été capable de gérer la situation avant que ça ne s’aggrave. Donc, quoi qu’elle dise, Seth ne pouvait pas s’empêcher de se sentir responsable.

Cela dit, diriger sa rage vers Bill était une très bonne chose. C’était évident que cet enfoiré devait payer pour ce qu’il avait fait, pour ce qu’il avait fait dans le passé, mais pour ce qu’il faisait maintenant. Comment pouvait-t-il réellement songer arriver de nouveau dans sa vie et causer des troubles de ce genre ? Mais pour qui se prenait-il définitivement ? Il était évident que le jeune homme allait devoir s’occuper de ce souci, ce qui ne l’arrangeait pas spécialement. Il avait envie de faire payer à Bill tout ce qu’il lui avait fait, très clairement, il avait hâte de le faire même. Malheureusement, on ne pouvait pas non plus dire que c’était le moment parfait pour tout cela, parce qu’il était quelque peu bloqué dans cette situation. Il ne devait pas se montrer, il ne savait que trop que les Aurors le cherchait. Il ne pouvait pas prendre de risque inconsidéré, même s’il avait parfaitement conscience qu’il pouvait compter sur Phèdre. Qui ne manqua pas d’ailleurs de mentionner la femme de Bill.

« Ouais. » Il avait une femme, c’était bien ça. Une femme tellement jeune par rapport à lui d’ailleurs, à se demander commet il pouvait l’avoir attiré dans son lit. Et il n’avait aucune envie d’imaginer quoi que ce soit. Mais il avait bel et bien une femme et Seth voyait parfaitement où Phèdre voulait en venir. Il n’y avait pas meilleur appât qu’une épouse, après tout, quand bien même Seth se doutait que Bill était incapable de sentiment, considérant qu’il n’avait pas aimé sa mère de base. Cela dit, on pouvait toujours s’en servir d’une façon ou d’une autre, le faire souffrir par son intermédiaire. Oui, ça semblait être la meilleure solution, mais il y avait un hic… « Mais je ne peux pas m’en prendre à elle. »

Il ne pouvait pas, il ne voulait pas… c’était du pareil au même. Seth avait des scrupules soudainement, en d’autres circonstances il n’en aurait pas eu. Il ne comptait pas le nombre de femme qu’il avait maltraité. Mais depuis, il y avait Pomona et… ça suffisait, il n’avait pas envie de dévier de trop.

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hèdre était déterminée à se venger de Bill. Elle le savait, ce faisant, elle s'immiscait dans une histoire qui n'était pas la sienne, mais elle estimait qu'elle y jouait une part active quoi qu'il en soit, parce que dès l'instant où cet homme l'avait agressée, c'était devenu une affaire personnelle pour elle aussi. Et au-delà de ça, d'ailleurs, Seth était son meilleur ami, elle se sentait forcément touchée par ce qui le touchait lui. Elle avait toujours été sensible à l'histoire de Seth et elle ne cesserait jamais de l'être quoi qu'il advienne, elle comptait l'aider. Bien sûr, elle laisserait les rennes à Seth quoi qu'il en soit parce que ça restait son histoire quoi qu'il advienne, mais elle avait la ferme intention d'y contribuer activement quoi qu'il puisse en être. Alors pour elle, toucher la femme du beau-père pour essayer de l'atteindre lui n'était pas un mauvais plan, mais à sa grande surprise, Seth s'y refusa d'office, et catégoriquement. Elle était étonnée, elle devait bien l'admettre. Elle ne pensait pas que ce soit son genre d'avoir des scrupules...

-Comment ça ? demanda-t-elle d'office pour commencer, ne dissimulant pas sa surprise (Phèdre avait toujours été honnête avec son meilleur ami, elle n'avait pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin et avait la ferme intention de continuer à l'être, seulement, au moment même où elle prononçait cette phrase, elle se fit une réponse bien à elle en esprit. Oh...

Cette femme qui était mariée à son beau-père. Au fond, ce n'était peut-être qu'une victime, comme l'avait été la mère de Seth... Et si tel était le cas, elle méritait d'être protégée, par de servir d'appât. Phèdre, dans un moment cemme celui-là, réalisait que Seth avait changé. Avant, ça lui aurait été égal, dans le fond, tout ce qui aurait compté pour lui aurait été de se venger à tout prix. Mais Seth n'était plus tout à fait le même, il n'était plus tout à fait le même depuis Pomona. Est-ce que c'était une mauvaise chose ? Non, gagner en humanité l'avait rendu plus accessible, y compris pour elle. Ceci dit, ça n'arrangeait pas leurs affaires.

-Comment elle était ? Quand tu lui as parlé ? Tu crois qu'elle aussi... ?

Qu'elle aussi était sous l'emprise de cet homme violent, qu'elle aussi pourrait périr sous les coups d'un homme aussi horrible. Dans ce cas, elle ne devenait pas une cible potentielle, elle devenait une victime à préserver à son tour, et il n'en était que plus urgent, à vrai dire, de trouver un moyen rapide et radical de se débarrasser de la menace évidente que représentait Bill Beresford. Phèdre était en tout cas plus déterminée que jamais.

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En temps normal, Seth ne se serait clairement pas posé de question. Il n’aurait pas hésité une seule seconde à s’en prendre à la nouvelle femme de Bill dans le but de l’atteindre. Même si ça pouvait être utile ou non, même s’il n’avait aucune preuve que ça pouvait réellement toucher son beau-père. Il ne se posait pas autant de question, d’ordinaire, mais en cet instant précis c’était un peu… différent. Parce que depuis que Pomona était dans sa vie, depuis qu’il lui avait promis à la femme qu’il aimait qu’il ne se détournerait plus du droit chemin… il n’avait pas l’intention de faire n’importe quoi. Concernant Bill, il était évident que ce type méritait le pire des châtiments, mais pour ce qui était de sa femme… c’était un peu plus particulier.

Phèdre ne manqua pas de lui demander pourquoi il n’avait pas l’intention de sen prendre à elle, avant de visiblement répondre à sa question elle-même. Il ne savait pas réellement ce qu’elle en déduisait ou non, mais elle sembla arriver à une conclusion en tout cas. Et quand elle reprit la parole, ce fut dans le but de lui demander comment elle était, s’il pensait qu’elle aussi… Qu’elle aussi ? Qu’elle aussi était victime de son connard de beau-père ? Sans doute. Seth ne répondit pas tout de suite, repensant à la conversation qu’il avait eu avec la nouvelle femme de Bill. Est-ce qu’elle était comme sa mère, aux prises avec ce type violent ? À se demander ce que les femmes pouvaient bien lui trouver à cet enfoiré.

« Je ne sais pas trop. » Il ne savait pas grand-chose de cette femme, en dehors du fait qu’elle était mariée à Bill et qu’il avait cru au début qu’elle pouvait être sa fille. « Elle est jeune, elle ne doit pas être beaucoup plus âgé que moi. » Reprit-il d’un air un peu renfrogné, parce que ça avait quand même le don de l’agacer. Cette conversation lui laissait toujours un goût amer, parce qu’il avait appris à cet instant que Bill avait quitté sa prison et qu’il avait en plus une nouvelle femme. Qu’il revenait bien trop vivement dans son existence. « Elle a l’air… naïve je dirais. » Pour rester poli. « Du genre à s’imaginer qu’on forme une famille. »

Ce qui était parfaitement ridicule, parce qu’il n’y avait pas moins esprit que famille que Bill Beresford. Ce n’était pas parce qu’ils portaient le même nom qu’ils étaient de la même famille. Seth ne pouvait pas affirmer directement que cette femme était une victime de Bill, même si forcément ce n’était pas impossible non plus. Après tout, sa mère s’était bien faites avoir de son côté. Et si jamais elle était finalement dans la même position que sa mère, ils pouvaient très bien deviner ce qui allait lui arriver.

« Elle s’appelle Isobel, peut-être que tu pourrais te renseigner ? » De son côté, Seth ne pouvait pas faire grand-chose, mais peut-être que Phèdre pourrait s’approcher d’elle.

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hèdre n'avait rien d'une sociologue émérite, mais elle pensait avoir côtoyé suffisamment d'individu, que ce soit de par son histoire, sa profession ou son affiliation à l'Hydre pour cerner un minimum l'âme humaine. Elle avait, aussi, des opinions tranchées sur la nature des individus, qu'elle imaginait altérable dans une certaine mesure, mais absolument pas modifiable. Par exemple, elle ne pensait pas qu'un homme capable de la violence dont avait fait preuve Bill Beresford en battant sa femme à mort puisse se comporter comme un agneau avec l'épouse qui lui succéderait. Les hommes violents le restaient. Et ceux qui, à l'âge d'être encore influençables, étaient témoins de cette violence, en éprouvaient presque instinctivement les attraits.

Elle était bien placée pour le savoir, après tout. Sa mère avait été violemment agressée par des Moldus, au point de ne plus qu'être l'ombre d'elle-même, et à présent, Phèdre n'éprouvait plus ne serait-ce qu'un début de scrupule ou de considération à l'égard de la communauté non magique. De la même manière, Seth avait assisté à la froide et brutale mise à mort de sa propre mère, et cela l'avait façonné tel qu'il était. Tous deux pouvaient décider de s'adoucir, de faire des efforts, mais ils ne pouvaient pas changer qui ils étaient. Phèdre et Seth, tout comme Bill, ne changeraient jamais, c'était ainsi... Et donc, Bill était sûrement aussi odieux avec sa nouvelle femme qu'il ne l'avait été avec l'ancienne... et donc, il fallait y remédier. C'était une honte que cet homme ait été libéré de prison pour commencer, mais la prison moldue était de toute évidence un châtiment bien trop doux pour un homme que lui. Non, il méritait un sort bien plus radical. Et ensemble, Seth et lui lui rendraient la monnaie de sa pièce.

Même si Seth n'avait perçu aucun signe chez son interlocutrice, ce qui ne voulait rien dire. Apparemment, Beresford s'était choisi une femme qui aurait l'âge d'être sa fille. C'était déjà particulièrement glauque en soi, on ne peut pas le nier, mais de toute évidence, ou qaux yeux de Phèdre en tout cas, il l'avait choisi pour tous les traits de caractère que lui attribuait Seth. Une femme jeune, docile, bien naïve, prête à satisfaire aux besoins de son époux par tous les moyens et à lui pardonner toutes les horreurs qu'il lui avait fait subir. Même si la priorité restait d'anéantir Bill Beresford, Isabel, puisque c'était donc son nom, intégrait le processus. Et se la mettre dans la poche leur permettrait peut-être de faire d'une pierre deux coups : libérer cette femme innocente des griffes de son mari et se servir d'elle pour atteindre ce dernier.

-Je vais voir ce que je peux faire, assura-t-elle alors avec sincérité. En attendant, on va la... tenir à l'écart. Même si elle est visiblement stupide. Je suppose que tous les Moldus le sont à plus ou moins grande échelle.

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Sans doute que Seth et Phèdre se donneraient moins de mal en se contentant simplement d’utiliser la nouvelle femme de Bill pour l’atteindre, afin de lui porter le coup de grâce qui pourrait permettre enfin au jeune homme d’obtenir sa vengeance. Mais ils ne pouvaient pas le faire. Seth ne savait pas au fond si c’était une bonne chose, mais il se rendait bien compte qu’il ne pouvait pas juste se contenter de se servir de cette moldue, comme si de rien n’était, sans se préoccuper de son sort. Il aurait aimé, en un sens, il ne pouvait pas le nier, mais ce n’était pas possible. Il ne pouvait pas s’empêcher de faire le lien entre cette femme et sa mère…

Seth ne pouvait pas savoir ce qu’il en était concernant Isabel Beresford, si elle était violentée par son beau-père ou non, mais en réalité il y avait quand même peu de chance que ça ne soit pas le cas. En effet, connaissant Bill, il était évident qu’elle risquait d’être en proie à la violence de cet homme et donc qu’elle risquait d’être une victime. Cet enfoiré ne pouvait pas changer et il avait prouvé qu’il n’avait pas changé, en s’en prenant à lui dans un premier temps, et en s’en prenant à Phèdre ensuite. Il devait être arrêté. Au vu de la situation, il était évident que Seth avait eu d’autre chose à gérer, qu’il n’avait pas spécialement envie de se retrouver dans une telle situation, de devoir gérer ce genre de chose. Ce n’était pas le moment… mais en même temps, ce n’était pas étonnant que Bill n’arrive pas au bon moment dans sa vie, qu’il ne manque pas de venir gâcher des choses. C’était son truc ça, c’était dans son habitude.

Phèdre affirma qu’elle allait voir ce qu’elle pouvait faire, avec les informations qu’il venait de lui donner. Il ne savait pas grand-chose de la jeune femme, mais Phèdre aurait sans doute la possibilité de trouver des informations quand même.

« Sans doute. » Se contenta-t-il de dire quand Phèdre affirma qu’en tant que moldue, Isabel avait l’air stupide. Oui, le jeune homme ne lui portait pas spécialement de respect, il fallait être idiote pour se laisser avoir par un homme tel que Bill. Aussi idiote que… sa mère. Seth s’était souvent posé la question, de comment aurait été sa vie si sa mère n’avait pas croisé la route de Bill. Sans doute qu’elle aurait été plus agréable, qu’il n’aurait pas été celui qu’il était aujourd’hui. En un sens, ça n’aurait pas été plus mal non plus. Mais sa mère était stupide… à n’en pas douter. « Je ne vois pas trop comment la tenir à l’écart, mais si on peut arriver à quelque chose. »

Pour ne pas dire, si Phèdre pouvait arriver à quelque chose. Seth n’aimait pas ça, mais il était plus que limite dans ses actions. Ce qui l’agaçait prodigieusement, mais ce n’était pas comme s’il pouvait y changer quoi que ce soit malheureusement.

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hèdre n'avait pas eu particulièrement l'intention d'insulter la mère de Seth en affirmant que l'épouse actuelle de Bill Beresford était stupide, ceci dit, elle estimait que c'était sans doute le cas... pas forcément parce qu'elle s'était laissé amadouer par cet homme violent, qui cachait apparemment bien son jeu, mais parce qu'elle espérait réconcilier Seth et Bill... Ceci dit, elle ne reviendrait pas sur le fait que les moldus dans leur ensemble étaient quand même sacrément débiles... et elle parlait en connaissance de cause. Après tout, ses parents étaient moldus, alors elle en connaissait un rayon sur la question.

Enfin, ce n'était pas la question dans tous les cas. Isabel Beresford pourrait être un exemple d'intelligence ou la dernière des débiles, cela ne changeait rien au fait qu'il fallait l'éloigner si possible de Bill. Isoler ce cinglé serait un début. Il l'avait prise par surprise et s'en était sorti à bon compte, mais il ne pouvait rien contre eux, et à un moment ou à un autre, il paierait forcément cher les crimes qu'il avait commis. Et qui avaient façonné Seth tel qu'il était aujourd'hui.

-Influencer une femme influençable et briser un couple, j'ai déjà fait largement pire dans ma vie, ça ne devrait pas franchement me poser de problème, assura Phèdre à son meilleur ami, un fin sourire au coin des lèvres.

Elle ne cherchait pas à se lancer des fleurs, mais c'était la vérité. Que ce soit dans son métier de journaliste, quand il était question de dénicher des scoops ou au cours des missions qu'elle avait effectué au nom de l'Hydre, elle en avait vu des vertes et des pas mûres, alors ce n'était clairement pas une non-sorcière naïve et idéaliste qui allait d'un seul coup lui donner du fil à retordre. Seth n'avait pas à s'en faire à ce sujet, Phèdre acceptait de prendre les choses en mains, et sans problème. Et si cela devait la confronter une fois de plus à l'ex-tôlard de Bill Beresford, elle prenait le risque sans aucune forme d'hésitation. Ce serait l'occasion de prendre sa revanche, après tout... et cette fois, elle serait prête, elle ne se ferait pas avoir comme une bleue.

-Je te servirai ce connard sur un plateau, t'as ma promesse.

Car même si elle devait se confronter à lui de nouveau, elle laisserait bien sûr à Seth le privilège de lui asséner le coup de grâce, ce ne serait jamais que justice. Elle se doutait que pour Seth, la situation était frustrante, elle devinait que le fait d'être coincé ici était loin de le satisfaire, mais ils allaient devoir faire avec pour le moment, ils n'avaient pas réellement le choix. Ils ne devaient pas se donner le choix, même. Mais tout finirait par rentrer dans l'ordre.

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Seth ne savait pas vraiment comment ils allaient pouvoir procéder pour isoler Isabel de son beau-père – enfin, quand il était question de « ils » c’était en réalité plus « elle » parce que Seth ne pouvait malheureusement pas faire grand-chose quand même enfermé comme il était –, mais il allait bel et bien falloir faire quelque chose. Ce n’était pas que le jeune homme porte spécialement cette femme ans son cœur, surtout qu’elle avait quand même décidé de se mêler de chose qui ne la regardait pas, mais en même temps il n’avait pas spécialement envie de donner l’occasion encore une fois à son beau-père de tuer une femme innocente. C’était juste dans le but de l’empêcher d’agir comme il avait fait avec sa mère, au fond, il n’en avait que faire qu’une femme meurt ou non. Mais puisqu’il était question de Bill, il fallait faire quelque chose.

Phèdre affirma qu’elle avait fait bien pire dans sa vie que d’influencer une femme influençable, autant dire qu’elle pouvait avoir les choses en main et qu’elle n’avait pas spécialement peur de mettre la main à la pâte. En un sens, le jeune homme n’en doutait pas réellement, parce qu’il savait que Phèdre se sentait touché dans son orgueil de s’être faite avoir comme ça par un moldu, alors… elle avait envie de réparer la situation. Ce qui était une bonne chose, il n’allait pas le cacher, même si Seth avait un peu le sentiment de la faire intégrer une histoire qui ne la regardait pas vraiment. Cela dit, c’était Bill qui l’avait intégré de prime abord. Et l’idée qu’elle lui serve cet enfoiré sur un plateau… c’était plus que tentant. Le jeune homme savait que Phèdre le comprenait, qu’elle savait qu’il avait besoin de lui faire payer tout ce qu’il avait fait.

« Donne moi juste l’endroit où il vit et j’irais lui rendre une petite visite. »

Comme il avait fait pour lui, il allait venir le trouver chez lui, il allait lui faire payer ce qu’il lui avait fait. Sauf que cette fois ci, Seth sera prêt et il ne se laisserait pas avoir par cet enfoiré. Il userait de la magie, il l’immobiliserait et il allait le faire souffrir comme jamais personne n’avait souffert dans sa vie. C’était aussi simple que cela. Seth savait bien qu’il allait devoir se préparer un minimum, le prendre par surprise, mais ce n’était pas un souci, il était prêt à faire tout cela.

En même temps ce n’était pas comme s’il avait grand-chose à faire ces derniers temps. Au contraire, il tournait en rond dans sa cachette, sauf quand Pomona ou Phèdre venaient lui rendre visite. Au moins, il allait avoir quelque chose sur lequel se concentrer, un plan à mettre en place et quelque chose à préparer. Il allait sans aucun doute encore cogiter énormément, mais ça allait être dans tous les cas pour la bonne cause. Et ensuite, Bill allait être mort tout simplement, juste mort. Et ça allait être le plus beau jour de sa vie.

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P

hèdre grimaça quand Seth suggéra qu'elle n'avait qu'à dénicher l'adresse où se trouvait Bill Beresford pour qu'il aille lui rendre une petite visite. Cette suggestion lui déplaisait pour un nombre infini de raisons, et elle n'avait pas l'intention d'approuver simplement. Elle comprenait précisément où il voulait en venir, et son approche était logique, d'autant plus que Beresford le beau-père ne s'était pas privé de les cueillir chez eux pour les passer à tabac.

Oeil pour oeil, dent pour dent, la loi du Talion n'était jamais aussi tentante que dans ces circonstances précises, mais ce n'est pas pour autant que la jeune femme se sentait convaincue. Trouver l'adresse de ce type serait clairement un jeu d'enfant, elle avait fait bien pire dans sa vie, et en tant que journaliste, c'était le genre d'information qu'elle était habituée à dégoter en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mais si sa tâche se résumait à cela... alors Seth pouvait toujours se brosser s'il espérait véritablement qu'elle fasse ce qu'il lui demandait sans protester.

-Parce que tu crois vraiment que je vais te laisser saigner ce type tout seul, peut-être ? Je te signale qu'il m'a foutu une sacrée raclée à moi aussi.

Ce n'était pas franchement quelque chose dont elle était fière, et elle continuait de l'avoir mauvaise, mais ça ne changeait tout de même rien au fait que c'était ce qui s'était passé. Elle avait été faible et elle avait, pour la peine, payé le prix fort. Et elle réclamait vengeance autant que pouvait le faire Seth. Alors oui, l'affaire en ce qui le concernait était forcément bien plus personnelle, et il était plus légitime qu'elle à lui faire payer. Mais en attendant, qu'il l'ait voulu ou non, elle était elle aussi mouillée dans cette affaire à présent, et elle n'avait aucune intention de faire dans la dentelle ou de laisser couler.

-Je te l'amène ici, ne discute pas. Tu peux pas aller traîner chez ton beau-père de toute façon. Le ministère est à ta recherche, tu penses vraiment que l'endroit où habite ce type n'aura pas été placé sous surveillance ?

Ce n'était pas une certitude, cela dit, il était aussi probable qu'il ne coure aucun risque en se rendant là-bas, mais est-ce que ça en valait réellement la peine ? Non, bien sûr que non. Certainement pas. Il ne fallait pas se laisser coincer maintenant alors qu'il avait justement réussi à échapper à la justice. Il était considéré comme un mangemort, et il était un ancien Auror, clairement, s'il y avait un criminel qu'ils devaient tous avoir hâte de coffrer, c'était forcément lui, et Phèdre ne comptait pas servir Seth aux Aurors sur un plateau d'argent, surtout pour Bill Beresford.

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Si Seth n’était pas enfermé dans cette maison parce que les mangemorts avaient décidé de le balancer aux Aurors, il était évident qu’il chercherait lui-même l’adresse de Bill pour allait lui régler son compte. Quand l’homme avait décidé de venir lui casser la gueule chez lui, ce n’était clairement pas tombé au bon moment, parce que le jeune homme était déjà sur la sélec, il savait qu’il allait être recherché rapidement par les Aurors. Il n’avait pas pu se défendre correctement quand Bill était venu chez lui, et ensuite, il n’avait pas eu l’occasion de se rendre chez lui dans le but de se venger. S’il avait su qu’il était sorti de prison, il était évident que le sorcier aurait pris la peine de se venger de lui. Sauf qu’il n’en avait rien su, ce que Seth regrettait surtout au vu de la situation actuelle et le fait que Phèdre se retrouve dans une telle position maintenant, qu’elle ait eu le malheur de croiser la route de ce connard.

Il devait donc compter sur la jeune femme pour pouvoir se retrouver de nouveau en face de Bill et pouvoir se venger. Sauf que ce n’était pas ce qu’il y avait de plus agréable au monde non plus, surtout que mine de rien il était quand même plus du genre à vouloir se débrouiller seule, du moins en général. Forcément, ces derniers temps, le jeune homme avait quand même le sentiment de constamment devoir compter sur son amie. Ce qui était une bonne chose en soit, qu’il puisse compter sur elle, mais quand même. Le souci, c’était que Phèdre n’était pas autant une tête brûlée qu’il voudrait. Elle n’avait pas l’intention de le laisser se venger seul, parce qu’il avait des comptes à rendre à son beau-père aussi. En soit, il pouvait le comprendre, même si en un sens le jeune home se disait quand même qu’elle avait moins de raison que lui de se venger, quand bien même ce n’était pas un concours.

Phèdre décréta qu’elle allait ramener Bill ici, parce qu’elle ne voulait pas qu’il prenne le risque de sortir à cause des Aurors qui le cherchait. Seth n’en avait que faire de prendre des risques pour retrouver son beau-père et lui faire payer toutes ces années de souffrance, le fait qu’il ait osé s’en prendre à sa meilleure amie et qu’il pense être au-dessus de lui. Sauf qu’évidemment, on n’allait pas le laisser faire.

« Ils n’iront pas jusque-là, je les connais. » Répondit-il, quand Phèdre mentionna le fait que la maison de son beau-père avait pu être placée sous surveillance par le bureau des Aurors. « Ils ne sont pas assez compétant pour ça. »

Bon, en même temps, Seth avait conscience qu’il se montrait peut-être un peu trop dur avec le bureau des Aurors, surtout qu’il y avait vraiment de bons éléments. Mais en même temps, s’ils étaient si efficaces que ça, ils ne se feraient pas avoir comme ça arrivait.

« Mais soit, je ferais comme tu veux. » Décréta-t-il, dans un soupir.

Ça ne l’enchantait pas, mais en même temps on ne pouvait pas dire qu’il avait vraiment le choix.

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hèdre n'était pas convaincu du tout par le discours de Seth quand il affirma que les Aurors du ministère étaient tous incompétents et n'auraient pas pris les meilleures mesures dans l'espoir de remettre la main sur lui. Elle savait pertinemment que c'était faux, et elle se doutait qu'au fond de lui, Seth aussi savait qu'il disait n'importe quoi. Alors d'accord, il avait opéré au sein du bureau des Aurors, il avait pu observer les choses de l'intérieur, mais ce n'est pas pour autant qu'il était objectif, bien au contraire, il était le dernier à l'être.

Le pire qu'ils pourraient faire à l'heure actuelle, c'était de sous-estimer l'ennemi. Les Aurors étaient capables d'arrêter Seth, il fallait éviter de leur en donner la possibilité en la leur servant sur un plateau d'argent. Tout comme sous-estimer Bill sous le prétexte qu'il n'était jamais qu'un simple moldu avait également - et très clairement été une erreur manifeste. Dans un cas comme dans l'autre, ils ne s'étaient définitivement pas rendu service. Et maintenant qu'ils pouvaient planifier à tête reposée la situation telle qu'elle était, ce serait idiot de tout gâcher par accès d'orgueil. Au moins, Seth eut l'air de se raisonner rapidement. Dans le fond, il devait savoir qu'ele avait raison, il devait pertinemment savoir que c'était la meilleure chose à faire. Ils ne devaient pas tout gâcher. Ils obtiendraient leur vengeance, mais ils l'obtiendraient parce qu'ils l'avaient calculée. Même si ce n'était pas du tout chose facile.

-Pas comme je veux, comme il faut, le corrigea-t-elle immédiatement, parce qu'il n'était pas question ici de ce qu'elle voulait ou pas, mais de ce qui valait le mieux pour eux et surtout pour Seth, dont les jours étaient en danger au quotidien depuis qu'il avait été découvert par le ministère de la Magie. Alors non, ça n'avait aucun rapport avec un quelconque caprice de sa part. Même si ce qu'elle voulait était quand même évident : elle voulait que son meilleur ami reste en vie. Elle se battait constamment, au quotidien, pour lui, ce n'était définitivement pas pour le perdre maintenant, elle ne l'accepterait pas, elle ne le tolérerait pas, c'était absolument hors de question. T'en fais pas, je serai pas longue.

Elle en avait l'intention, en tout cas. Hors de question pour elle de faire traîner les choses. Dans leur intérêt à tous les deux, il fallait se débarrasser de la menace Bill Beresford... Il n'était peut-être qu'un bête moldu, mais il avait les dents longues, et ils lui donnaient du fil à retordre. Phèdre tenait vraiment à ce qu'ils règlent cette histoire au plus vite. Quand il y avait des épines qu'il pouvait se retirer du pied, c'était bien évidemment tant mieux.

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Pour quelqu’un qui avait quand même beaucoup de mal à ne pas avoir les choses en main, c’était une vraie épreuve de se retrouver coincé comme c’était le cas présentement. Seth avait envie de se carapater de cette maison pour se retrouver devant Bill et faire ce qu’il avait à faire. Il avait envie de se venger enfin de ce beau-père qui avait gâché sa vie, de voir Bill pleurer, le supplier de lui laisser la vie sauve sans qu’il n’ait la moindre once de pitié pour lui. Seth allait de venger pour ce qu’il avait vécu dans son enfance, pour tout ce que cet enfoiré avait fait. Malheureusement, il était coincé et il devait laisser Phèdre gérer les choses. C’était frustrant et sans doute que s’il n’était pas question de la jeune femme, Seth serait beaucoup moins… malléable.

Phèdre était le genre de personne qui pouvait demander à peu près tout à Seth, sans qu’il ne rechigne de trop. Ou en tout cas, il pouvait rechigner, mais il le faisait. À contre cœur sans doute, mais c’était comme ça. Comme cet enfant qui rechignait à manger la tarte aux poireaux préparée avec amour par sa mère, mais qui le fait quand même parce que sinon il ne serait qu’un fils indigne. Seth n’était pas spécialement emballé par le fait de devoir laisser Phèdre gérer tout ça, la laisser conduire Bill jusqu’à lui pour qu’ils se vengent tous les deux, mais ce n’était pas comme s’il avait réellement le choix. Malheureusement, il n’avait pas le choix.

Seth ne prit pas la peine de répondre quelque chose à la remarque de son amie, quand elle précisa que c’était comme il fallait faire et non pas juste comme elle voulait. De son avis, ça lui donnait plus un sentiment inverse, le fait que la jeune femme prenait cette décision et lui, se contentait de suivre la décision de son amie. Mais en même temps, il savait bien qu’elle faisait ça pour le protéger. Ce qu’il appréciait, mais il se sentait tellement frustré…

« Tu n’as pas intérêt à être longue. » Répondit-il. Même si son ton n’était pas trop dur, Seth était quand même sérieux. Il n’avait aucune envie que son amie prenne des risques non plus, mais le jeune homme n’avait aucune envie d’être patient. Sa patience avait de sacrée limite depuis qu’il se trouvait ici, depuis qu’il était comme ce lion en cage incapable de sortir. Il n’avait aucune envie de se montrer désagréable avec Phèdre, mais en même temps… là, tout de suite, il avait juste envie de tuer Bill, de le faire souffrir le plus possible. « Faut pas que ça traîne. »

Ça faisait trop d’année que cet enfoiré respirait encore, la preuve avec ce qu’il avait fait à Phèdre. Cette histoire ne devait donc pas durer plus longtemps. Il ne fallait pas la laisser pourrir, pas comme ces camemberts coulants qui émanait une odeur nauséabonde dans les cuisines. Ils devaient régler tout cela rapidement, il était temps d’en finir.

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O

n ne le répétera jamais assez, mais quand il était question de Seth, heureusement que Phèdre n'était pas trop susceptible, car sinon, voilà longtemps qu'elle l'aurait laissé seul avec ses problèmes, avec sa copine morte mais qui en fait n'était pas vraiment morte, son patron Auror qui voulait sa peau de même que tous ses anciens collègues, son beau-père qui lui aussi essayait de le massacrer. En fait ça faisait déjà un moment qu'elle aurait de bonnes raisons de le laisser dans sa merde. Mais elle insistait toujours. Même quand il se montrait directif, ce qui était fréquent, même quand il se montrait désagréable, ce qui était constant, elle continuait d'être présente pour lui. Parce qu'elle l'aimait, tout simplement.

Pas de la manière que l'on pourrait imaginer, et que leur passé commun pourrait laisser supposer, mais elle l'aimait tout de même. Il était l'une des personnes qui comptait le plus au monde pour elle, même quand il jouait les sales cons même s'il faisait sa sale tête... Et en l'occurrence, même si elle préférerait qu'il lui parle autrement, elle comprenait l'état d'urgence dans lequel il se trouvait. Elle comprenait qu'il tienne à ce qu'elle lui amène Bill le plus rapidement possible. Il avait mérité sa vengeance. Et elle aussi tenait terriblement à cette vengeance. Après tout, elle en avait bavé également, et très franchement, elle ne supportait pas de savoir ce connard en liberté, en train de faire sa vie tranquillement, en train de faire sans doute vivre à sa femme actuelle l'enfer qu'il avait fait vivre à la femme qui l'avait précédée. Non, cette pensée la rendait franchement malade. Alors non, ça ne traînerait pas, car quand bien même c'était Seth que cette histoire concernait plus directement, Phèdre se sentait également complètement impliquée. De toute manière, elle se sentirait toujours impliquée quand il était question de Seth.

-J'ai pas l'intention de mettre mille ans, Seth, rétorqua-t-elle alors.

Elle savait bien qu'il n'avait pas non plus fait preuve de la froideur la plus totale à son adresse. Elle le connaissait, il avait fait bien pire. Mais elle voulait qu'il lui fasse confiance, elle voulait qu'il croie en elle. Elle voulait qu'il l'encourage, qu'il la remercie. Pas que ça n'arrivait jamais. Mais avec Seth, son besoin de gratitude et de reconnaissance n'était jamais complètement satisfait, et forcément, ça la frustrait. Autant que lui-même était sans doute frustré par cette situation également.

-Si y a que ça pour te faire plaisir, je peux y aller tout de suite, mais j'avais eu la vague illusion que tu apprécierais de passer un peu de temps avec moi.

Sans compter qu'elle n'en avait pas forcément l'énergie non plus, là, tout de suite. Elle avait tout de même été pas mal secouée par ce qu'elle avait vécu, et qui était l'air de rien une agression assez violente.

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Seth ne savait pas mettre les formes. Quand il y avait quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur, quelque chose qui le faisait bouillir de l’intérieur, clairement il ne parvenait pas à prendre des gants. Et avec Phèdre, il était clair qu’il le faisait encore moins qu’avec quelqu’un d’autre. Ce n’était pas qu’il appréciait spécialement de l’envoyer balader, de lui faire du mal en la maltraitant, c’était juste… bref, elle était là, elle l’aidait pour tout et lui il ne savait pas comment agir comme il fallait. Peut-être justement parce quand il se trouvait en présence de sa meilleure amie il pouvait simplement laisser parler son tempérament normal, il n’avait pas besoin de jouer à un jeu d’apparence et il était simplement celui qu’il était.

Au grand souci de Phèdre qui se trouvait donc le plus souvent aux premières loges pour avoir des soucis à cause de ça. Elle s’en prenait plein la gueule, alors qu’elle n’avait rien mérité bien sûr. Au contraire, de toutes les personnes qui pouvaient l’entourer – en fait, ils n’étaient quand même pas nombreux du tout –, le jeune homme savait qu’elle était la personne sur qui il pouvait le plus compter. Quand Phèdre affirma qu’elle n’avait pas l’intention de mettre mille ans, en prononçant son prénom, Seth savait qu’il avait été trop loin. Il le reconnaissait et il était capable de se remettre en question. Et s’il n’avait pas bien compris le message, ce qu’elle lui dit ensuite ne pouvait qu’être clair.

« Bien sûr que j’apprécie de passer du temps avec toi. » Répondit-il, en haussant les épaules d’un ton peut-être encore un peu trop dur. Il poussa un soupire, comme à chaque fois qu’il devait se mettre en question. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus facile pour lui, mais il le faisait pour elle tout simplement. Phèdre, avec Pomona, était sans doute la personne pour qui il pouvait faire le plus d’effort. « Ça ira, je te fais confiance. » Dit-il dans un soupire n’agissant peut-être pas encore si bien que cela, mais il prenait sur lui quand même. « Bon, je te sers un verre pour me faire pardonner ? Et te prouver que j’apprécie grandement ta compagnie ? »

Il tournait ça peut-être un peu à la dérision mais c’était sa façon de faire. Il serait capable de s’excuser, mais en même temps, ça serait un peu trop quand même venant de sa part. Surtout qu’il avait déjà prononcé ces mots quand il avait appris que Bill s’en était pris à elle par sa faute, il se sentait coupable. Il y avait des limites au nombre de fois où il pouvait prononcer le mot « désolé » dans une conversation. Mais Phèdre le connaissait assez pour savoir quand il se remettait en question. C’était ça aussi, elle le connaissait trop bien à force, elle savait comment le prendre (et dans le bon sens du therme, pas comme ça avait pu être le cas à une époque).

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Avoir un ami, c'est accepter de se prendre des coups [pv Seth :33]

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