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accord, c'est vrai que Cedrella avait le don d'énoncer des vérités que ses interlocuteurs savaient déjà. En l'occurrence, elle savait bien que Dorea ne pouvait ignorer l'ampleur des sentiments que son époux avait pour elle. D'un point de vue extérieur, déjà, il était tout bonnement impossible de ne pas le constater : il la dévorait du regard, il la couvrait d'attentions, il ne cessait jamais de prendre soin d'elle, quelles que soient les circonstances. Elle était aux premières loges pour le voir en profiter, donc oui, elle en avait bien conscience.

Cedrella n'avait pas dit cela dans l'intention d'ouvrir les yeux de son amie. Ni dans aucune intention spécifique, d'ailleurs, c'était juste un constat qui la rassurait, parce que Dorea méritait d'être avec quelqu'un qui l'estimait et qui l'aimait pour ce qu'elle était, ce qui était assez rarement le cas au sein de mariages arrangés (l'exemple de ses deux soeurs était plus que parlant à ce sujet). Dorea sourit en entendant ces mots, d'ailleurs, c'est sûr, elle savait qu'elle était chanceuse. En même temps, si quelqu'un était apte à connaître la valeur de ce qu'elle possédait, c'était bien Dorea.

Elle ne sut vraiment quoi ajouter. Elle n'avait pas besoin de lui faire l'article sur Charlus, ce serait mettre le doigt sur des éléments dont son amie avait déjà conscience. Et elle voulait éviter de s'engager dans un débat stérile sur la réciprocité des sentiments de Dorea. Car elle ne pensait pas que Dorea soit amoureuse de son côté, même si elle devait tenir sincèrement à Charlus. Mais à quoi bon dire cela. Dorea resterait mariée à Charlus quoi qu'il arive, et ce n'était pas parce que Cedrella avait privilégié l'amour aux mariages arrangés qu'elle avait son mot à dire sur la relation des autres. D'autant que son histoire avec Septimus, avec ce qu'elle comportait de difficultés et d'obstacles, ne pouvait pas être jugée franchement apaisée non plus. Après un moment, elle osa s'aventurer sur un autre sujet... beaucoup plus épineux, pour le coup, et elle n'était pas sûr de bien faire.

-Tu as eu des nouvelles de mes soeurs, récemment ?

Bon, elle savait qu'elles étaient enceintes, mais elle ne parlait pas de ça, juste des nouvelles d'elles de manière générale, comment elles allaient, en somme. Dorea était l'une des seules à pouvoir la renseigner à ce sujet.

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edrella savait qu'elle s'aventurait sur un terrain dangereux en demandant à son interlocutrice si elle avait des nouvelles de ses soeurs. Elle avait bien conscience du fait que le mieux restait encore de se protéger de tout cela et de ne pas poser de questions, et le plus souvent, elle réussissait à se résigner, mais elle avait bien du mal à faire abstraction. Elle n'avait plus aucun lien avec ses soeurs, elle était passée de tout à rien avec elles, et elles lui manquaient, qu'importe ce qu'elles avaient dit, fait, et continuaient de faire à son encontre. Alors oui, comme elle avait face à elle une personne véritablement susceptible de la renseigner et de répondre honnêtement à ses questions, elle ne réussissait pas à faire abstraction. C'était une manière comme une autre de ne pas rompre totalement le lien, même si ça ne devait faire, en soi, aucun bien.

Dorea lui répondit d'abord au sujet de Callidora. Cedrella n'était pas surprise, elle savait que les deux n'avaient jamais réussi à s'entendre (et étant donné leurs tempéraments respectifs, ce n'était pas vraiment surprenant). Cedrella, au fond, ressentait presque instinctivement l'envie de défendre l'aînée de ses soeurs face aux propos de Dorea, mais elle se ravisa. C'était stupide. Callidora n'avait non seulement pas besoin d'être défendue, elle ne le méritait pas non plus.

Dans tous les cas, si Cedrella posait la question, c'était davantage en rapport avec Charis, puisque Dorea et elle étaient vraiment très proches. D'ailleurs, Dorea lui confirma qu'elles se voyaient toujours régulièrement, et qu'elles s'étaient parlé très récemment, il y a quelques jours de cela. Cedrella devrait sans doute se contenter de cela. Mais... maintenant qu'elle avait lancé le sujet, elle ne se voyait pas se contenter de cela. Bien sûr, elle n'allait pas demander de quoi les deux avaient parlé, même si ça la taraudait, ce n'était pas le but de la manoeuvre, ce qui ne l'empêchait pas d'être curieuse, mais de manière générale, elle avait d'autres questions qu'elle ne réussissait pas à se retenir de poser.

-Comment elle va ?

Elle ne parlait pas seulement de la grossesse de sa soeur, mais de manière générale. Même si ça devait être à double tranchant pour elle, elle voulait savoir que ses soeurs allaient bien, même si ça voulait dire qu'elles se portaient très bien sans elle.

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edrella afficha un fin sourire quand son interlocutrice lui assura que Charis allait bien. La déception qu'elle avait craint de ressentir à l'idée qu'elle ne soit pas au moins un peu malheureuse de son absence (ce qui était peut-être le cas, après tout, même si elle n'en disait rien à personne... non, elle ne devrait pas se faire trop d'idées à ce sujet, ce n'était pas une bonne chose) était entièrement absente de ses émotions. Elle voulait que Charis et Callidora soient heureuses quoi qu'il advienne, et si Charis l'était en effet, elle était heureuse pour elle.

D'autant qu'elle voulait bien croire que sa soeur avait hâte de tomber enceinte. Elle en parlait déjà quand les trois soeurs étaient en bons termes (en excellents termes, en vérité). Elle caressait tous les rêves classiques des filles de bonne famille telle que la leur, Cedrella le savait. C'était même celle des trois qui y croyait le plus. Bon certes, Cedrella avait envie de se marier et avait envie de porter l'enfant de Septimus un jour (mais quelque chose lui disait qu'elle avait encore le temps de voir venir, vu le temps que cela lui prenait de simplement réussir à se marier). Mais Callidora, par exemple, avaient fait de son mariage comme de sa maternité de simples commodités. Si bien qu'elle tolérait aisément les tromperies de son époux du moment qu'elles étaient discrètes et se souciait fort peu de la pauvre Augusta. Charis n'était pas ainsi. Elle aurait voulu être une épouse aimante, et elle l'était dans la mesure où son mari lui permettait de l'être. Et à coup sûr, elle serait la meilleure des mamans.

-Je t'avoue que je ne suis pas mécontente d'avoir échappé à ça..., reconnut Cedrella dans un soupir.

A Caspar, donc. Sa vie aurait été sans doute très identique à celle de Charis si elle n'avait pas rompu ses fiançailles. Malgré tout, elle n'avait clairement pas voulu de cela pour Charis. Elle espérait que l'homme se découvrirait une âme paternel. Peut-être qu'en constatant quelle mère exceptionnelle pouvait être Charis, il montrerait plus de considération à sa femme ? Dans tous les cas, ce n'était plus Cedrella qui pourrait prodiguer à sa soeur le moindre conseil, et elle s'imaginait d'ici ce que seraient ceux de Callidora (en somme serrer les dents et arrêter de se plaindre).

-Heureusement que tu es là pour elle. Et il était très probable qu'elle en ait besoin à plus d'un titre à l'avenir.

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edrella afficha un sourire sincère quand Dorea lui assura une fois de plus qu'elle était là pour elle. Dorea n'avait aucun besoin de le lui dire, la jeune femme le savait, et si Charis avait de la chance de pouvoir compter sur l'amitié de Dorea, il en était de même pour Cedrella. Elle avait tout perdu, en annulant son mariage, en décidant de vivre avec Septimus.

Elle pensait avoir gagné beaucoup en retour, certes, mais il était rassurant pour elle de garder cette prise avec sa vie d'avant, de pouvoir encore se trouver une amie dans un milieu qui l'avait complètement reniée et rejetée.

Oui, Cedrella savait qu'elle pouvait compter sur Dorea, mais elle ne tenait absolument pas à en abuser, tout au contraire. Elle savait que leurs conversations étaient déjà une aubaine, elle ne voulait pas tirer trop profit de leur amitié si cela devait placer Dorea en porte-à-faux vis-à-vis de sa famille, surtout vis-à-vis de Charis, dont elle était la plus proche.

Elle l'avait dit, elle le pensait, Charis avait terriblement besoin de proches sur lesquels pouvoir compter. Cedrella n'avait pas besoin du même soutien. Elle avait Septimus, et c'était immense, déjà. Alors si Cedrella devait un jour s'effacer de la vie de Dorea pour le bien de Charis, elle n'hésiterait pas une seule seconde. Il en était même complètement hors de question.

-Je le sais. Et j'apprécie vraiment, répondit honnêtement Cedrella.

Elle pourrait lui assurer, en retour, qu'elle serait aussi toujours là pour son amie au besoin, mais elle savait parfaitement que ce serait redondant, et les actes valaient mieux que les mots. Même si elle n'était pas vraiment certaine que Dorea aurait un jour besoin de son aide.

Elle avait Charlus, qui était un amour avec elle, elle avait Charis, son frère, sa soeur... Elle était entourée... chose que Cedrella lui enviait parfois, mais dont elle était tout de même heureuse pour elle. Elle ne saurait souhaiter un tel isolement à personne.

-Même si tout va bien pour moi, vraiment.

Et c'était vrai, en partie. Elle était avec l'homme qu'elle aimait, elle allait se marier... Forcément, sa famille compliquait toute l'affaire, mais elle ne se sentait absolument pas en droit de se plaindre. Mais dans tous les cas, elle ne voulait certainement pas inquiéter Dorea, elle préférait que cette dernière se concentre sur les personnes qui pouvaient avoir réellement besoin de son attention.

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edrella mentirait si elle affirmait mener la vie dont elle avait toujours rêvé depuis qu'elle était toute petite. En même temps, ses rêves d'enfant, déjà, avaient été conditionnés par les préceptes dont on lui avait bourré le crâne dès la seconde où elle avait été capable d'intégrer le plus basique des vocabulaires. Elle avait toujours vécu dans l'oppulence, bien sûr qu'elle avait cru que ça durerait éternellement, elle avait toujours pensé qu'elle garderait ce lien précieux et puissant avec les autres membres de sa famille, elle avait toujours cru qu'elle serait estimée et appréciée en personne irréprochable. Ca ne s'était pas passé comme prévu, et à ce titre, il était faux d'affirmer qu'elle avait accompli... tous ses objectifs de vie, disons.

Mais pour ce qu'elle avait perdu, elle considérait avoir gagné cent fois plus, et jamais elle ne se permettrait de se plaindre plus que nécessaire. Oui, elle voudrait que ses soeurs acceptent ne serait-ce que de lui parler, oui, elle aimerait pouvoir acheter ce qu'elle voulait quand elle le voulait et ne pas souffrir une garde-robe bas de gamme... Mais en retour, elle avait Septimus, et ça, ça valait tout l'or du monde. Au sens propre. Alors oui, tout allait bien, au fond. Et tout continuerait d'aller bien. C'était en tout cas ce qu'elle croyait, parce qu'elle avait une foi totale dans son fiancé. Elle était sûre et certaine de leur relation, de leur amour, du fait qu'ils vieilliraient ensemble et fonderaient une famille tous les deux. Dans le cas contraire... elle aurait tout perdu. Et cela, en vérité, allait lui arriver bien trop vite et sans signe avant-coureur.

-J'ai de la chance de t'avoir, répondit Cedrella avec un sourire.

Le nombre de personnes qui se souciaient encore d'elle et de son bonheur s'était réduit à peau de chagrin... Et elle savait que Dorea était sincère et qu'elle pourrait toujours compter sur elle quoi qu'il advienne. Elle espérait être capable de lui rendre la pareille de son côté, même si elle avait le sentiment que Dorea avait plus à lui apporter que l'inverse. Après tout, Dorea était bien entourée, elle, de son côté. Cedrella ne pouvait pas forcément exactement prétendre que c'était le cas.

-Si tu pouvais convaincre Charis et Callidora de faire de même, ça m'arrangerait, ajouta-t-elle, plaisantant seulement à moitié.

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ien sûr, Cedrella savait pertinemment que, en dépit de son lien privilégié avec Charis, Dorea ne pouvait pas faire de miracle non plus. Peu importe le lien qui les avait unis autrefois (et qui n'était pas anodin, loin de là), ce lien s'était brisé, et il n'y avait pas de retour en arrière possible. Evidemment, Cedrella savait qu'elle avait sa art de responsabilité là-dedans. Même si elle n'avait jamais voulu couper les ponts avec ses soeurs, c'était mentir que de prétendre qu'elle ne savait pas, pertinemment, qu'en décidant de renoncer à son mariage pour rester auprès de Septimus, elle n'allait pas se mettre à dos tous les Black, ses soeurs y compris. Dans une autre dimension, si ça avait été Charis et Callidora qui avaient pris ce genre de décisions, elle n'aurait pas été des plus clémentes non plus.

Elle avait agi en son âme et conscience, et c'était donc en son âme et conscience qu'elle avait fait le choix de privilégier l'homme qu'elle aimait à sa famille. C'était injuste de s'en plaindre à présent, mais il lui était difficile de faire autrement. Surtout quand elle parlait avec Dorea, qui était dorénavant son seul lien encore solide et tangible avec sa vie d'avant. Alors non, jamais Cedrella n'irait frontalement demander à Dorea de rabibocher les trois soeurs, ce serait lui demander l'impossible. N'empêche qu'elle aurait voulu que ce ne le soit pas.

-Je le sais bien, ne t'en fais pas, répondit la jeune femme, qui ne voulait quand même pas qu'elle prenne son propos trop au sérieux. Même si, sous couvert de plaisanterie, il y avait eu un fond de sincérité dans ses paroles, ce n'était pas comme si elle avait estimé pour autant que son amie serait capable de quoi que ce soit dans cette situation. Non, ça ne pouvait pas fonctionner. C'est juste... Elle poussa un soupir. C'était si évident en cet instant qu'elle n'apprendrait rien à Dorea, mais ce n'était pas pour autant des mots qu'elle prononçait facilement. Trop de fierté, c'était comme ça. Elle n'y pouvait rien, elle avait toujours été bien trop orgueilleuse... Au point que même avec Septimus, elle n'en parlait jamais, alors que ce dernier savait pertinemment, pourtant. Elles me manquent.

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edrella se mordilla légèrement la lèvre inférieure comme si cela pouvait suffire à lui faire ravaler ses propos précédents quand Dorea lui affirma ne pouvoir que comprendre, comprendre ce que cela faisait de devoir faire sans sa famille. Certes, Dorea n'était pas dans son cas de figure (la preuve, elles étaient cousines, et même si Dorea devrait suivre l'exemple de tous les autres et ne plus lui adresser la parole, elle continuait d'être présente quoi qu'il en soit), mais elle, elle avait dû couper les ponts avec un frère (c'est en tout cas ce que Cedrella pensait).

Peut-être qu'au fond, Dorea la trouvait égoïste (et Cedrella ne pourrait pas prétendre qu'elle ne l'était pas au moins un peu, car elle avait provoqu toute cette histoire en songeant avant tout à son propre bonheur), car elle avait choisi son isolement quand son frère, lui, n'avait définitivement pas eu prise sur ce qui lui arrivait. C'était possible, oui, mais Cedrella n'oserait pas aborder le sujet avec son amie. Restes de son éducation, elle n'était pas différente de Charis ou Callidora à ce sujet, elle aussi avait la plupart du temps tendance à enterrer les sujets qui fâchent sous le tapis et à et à espérer qu'ils ne seraient jamais abordés, en aucune circonstance. Même quand libérer la parole serait pourtant une entreprise particulièrement salutaire.

-Ca ne coûte rien, c'est sûr, répondit simplement Cedrella.

Enfin si, ça lui coûtait un espoir qui serait forcément déçu. C'était plus simple de se dire que la situation ne changerait pas. Se résigner faisait un peu moins mal que d'espérer. D'un autre côté, en se résignant, elle abandonnait toute chance de voir la situation progresser. Mais inutile de débattre trop longtemps là-dessus. Elle n'avait pas en main les cartes nécessaires pour changer les choses. Ou si, il faudrait qu'elle se sépare de Septimus, et pire encore, qu'elle s'excuse d'être partie... Autant dire que ce n'était pas près d'arriver. Ou pas...

-Si ça pouvait arriver avant que mes neveux ou mes nièces atteignent la majorité...

Forcément, les grossesses respectives de ses deux soeurs remuaient le couteau dans la plaie. Elle avait envie d'autant plus d'être présente pour elles. Pour elles et pour ces enfants à naître. Et l'idée de n'avoir aucune place dans leurs vies lui faisait du mal.

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edrella afficha un fin sourire, accompagné d'un haussement d'épaules, quand Dorea lui fit remarquer que pour l'instant, aucune de ses deux soeurs n'avait encore accouché quoi qu'il en soit (encore heureux... il ne manquerait plus qu'elle apprenne la nouvelle comme ça, sur le tas - mais c'était improbable, d'autant que l'enfant en question serait sérieusement prématuré). Oui, mais ça ne changeait pas grand chose. Charis et Callidora lui tenaient une telle rigueur qu'il était impossible à ses yeux que cela s'efface.

Et même si elles devaient changr leur fusil d'épaule... Ce n'était pas non plus comme si Cedrella pouvait vraiment totalement faire table rase du passé, de tout le mal que sa famille lui avait fait subir. Enfin, ressasser encore et encore tout cela ne servait à rien. S'il devait y avoir une quelconque amélioration de ce point de vue, elle n'avait qu'un moindre pouvoir sur les événements. Alors elle préférait éviter les faux espoirs qui ne feraient forcément que lui faire plus de mal... Même si c'était difficile.

Chaque fois qu'elle pensait à Charis et Callidora, l'envie de revenir en arrière devenait prégnante. Elle l'oubliait bien vite, car un seul regard à Septimus lui suffisait à savoir qu'elle avait fait le meilleur choix possible. Mais voilà, elle était restée quelque part une enfant capricieuse, elle voudrait tout avoir... Mais à certaines occasions, dans la vie, c'était ainsi, ce n'était tout bonnement pas possible.

-Oui, je ne peux pas y faire grand-chose dans tous les cas.

C'était une manière pour elle de cloturer le sujet, tout simplement. Certes, c'était elle qui l'avait abordé en premier lieu, ce fameux sujet. Mais puisqu'il était inextricable, il ne servait plus à rien de s'y attarder. Elle avait un peu le moral à plat à la pensée de ses soeurs, ou même de son mariage qui serait certainement imparfait (même sa robe était imparfaite, c'est dire). La présence de Dorea lui faisait beaucoup de bien, c'est une certitude, et leur amitié lui était précieuse, mais forcément, c'était une sérieuse piqûre de rappel à sa vie d'avant, et Ces mots prononcés, Cedrella jeta un bref regard à sa montre.

-Septimus ne va pas tarder. Tu veux rester dîner avec nous ? proposa-t-elle.

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