Ce n’était pas souvent le cas que Caspar se retrouve dans sa demeure, sans que Charis ne soit présente. Pourtant, en cet instant précis, c’était bel et bien le cas. Le jeune homme ne s’amusait pour autant pas à se tourner les pouces, puisqu’il était quand même en train de travailler malgré le fait qu’il se trouvait chez lui. Ce n’était pas parce qu’il était chez lui qu’il se tournait les pouces, Caspar était incapable de rester sans rien faire. Même s’il n’était pas en train de travailler, il ferait bien autre chose de toute façon. Bref, il se trouvait donc dans son bureau à travailler, sans que son épouse ne soit là. Il devrait sans doute se questionner sur ce qu’elle faisait, sur ce qui l’avait conduite à quitter leur demeure, mais il ne le faisait pas. Non pas que cela ne puisse pas l’intéresser, mais c’était simplement qu’il n’avait pas envie de se questionner. Bon, la jeune femme avait des comptes à lui rendre, concrètement, mais présentement ce n’était donc pas le cas.

Les choses seraient problématiques si la jeune femme n’agissait pas comme une femme digne de ce nom, si elle ne tenait pas comme il le fallait cette maison, si elle ne se trouvait pas comme une épouse parfaite. Caspar ne pouvait pas réellement lui reprocher quoi que ce soit de ce côté-là. Bien sûr, l’elfe de maison parfaitement dévouée de la famille Croupton était aux petits soins pour le couple, mais cela n'enlevait pas le fait que Charis se donnait du mal quand même. Il ne prenait simplement pas la peine de le lui dire. À quoi bon ? Caspar n’allait pas passer son temps à complimenter sa femme pour des choses qu’elle faisait parce qu’elle devait le faire. Est-ce qu’on le félicitait pour ce qu’il faisait de naturel au ministère ? Certainement part. Le travail de Charis était d’être femme au foyer, elle en était une parfaitement dévouée, c’était la moindre des choses. Ce qu’il n’aurait pas pu demander d’autre à une fille Black.

En parlant de fille Black, alors que Caspar était concentré sur un dossier, son elfe de maison vint le trouver pour le prévenir que Callidora venait d’arriver. Caspar décida donc de mettre de côté son travail pour aller la trouver, demandant au passage à l’elfe de maison de leur servir de quoi boire et manger.

« Bonjour Callidora. » Caspar avait un grand respect pour la jeune femme. Elle était une jeune femme venant d’une très bonne famille, mariée à un homme de bonne famille. Indirectement, ils étaient donc liés et cela convenait parfaitement au jeune homme. C’était d’ailleurs la fille Black pour qui il avait le plus de respect d’ailleurs, quand bien même il devrait sans doute tourner ce respect envers son épouse. Mais ce serait bien trop parfait si c’était ainsi que les choses se passaient. « Non, tu ne me déranges pas. » Ce n’était pas entièrement vrai, mais Caspar savait qu’il devait quand même se donner du mal pour sa belle-sœur. « Je peux faire quelque chose pour toi ? »

Lui demanda-t-il alors, tout en l’invitant à s’installer dans le salon.

Caspar ne fut pas spécialement étonné d’apprendre que Callidora était venu dans le but de parler à Charis. Les deux sorciers s’entendaient bien, mais tout de même, il y avait peu de raison que la jeune femme vienne le voir lui et non sa sœur. Caspar n’était donc pas étonné et il ne pouvait que considérer qu’elle tombait mal tout de même, parce que justement Charis n’était pas présente. Non pas que ça lui pose un soucis en soit, Caspar ne pouvait pas nier qu’il ne prêtait pas forcément attention à son épouse et qu’il n’attendait pas à sa présence constante chez eux quand il était lui à la maison. Soit, si Caspar pouvait venir en aide à Callidora tout de même, à la place son épouse, il le ferait. Le jeune homme ne se montrerait pas aussi serviable auprès de Charis, mais la situation était différente. Callidora était sa belle-sœur, non son épouse et encore moins le second choix d’épouse qu’il avait eu. Même si le clan Black formait un block, Caspar savait que sa belle-sœur, en tant qu’ainé de la famille, elle avait quand même une certaine responsabilité sur ses épaules. Alors s’il y avait bien une sœur Black qu’il devait garder dans ses bonnes grâces, c’était sa belle-sœur. Bon, en même temps, Charis était son épouse et n’avait donc aucune raison d’aller à l’encontre de lui (bien au contraire, il valait mieux qu’elle ne tente pas ça), et Cedrella n’était même plus considéré comme une membre de cette famille.

En parlant du loup, ce fut elle le sujet de conversation que l’ainée de la fratrie avait l’intention d’aborder avec sa sœur. Encore une fois, Caspar ne pouvait pas nier qu’il fut très surpris d’entendre Callidora parler de son ancienne fiancée. Au vu de la situation, cela semblait normal que les deux femmes parlent de leur sœur.

« Je suppose que tu veux lui parler de ses noces prochaines avec Weasley. » Demanda-t-il alors, sans cacher le fait que cette idée avait le don de l’agacer. Ça ne pouvait que l’agacer parce qu’une Black était sur le point d’épouser un amoureux des moldus, bien loin de ce qu’elle aurait du faire à la base. Mais honnêtement, n’importe quelle autre femme qui aurait décidé d’épouser Weasley ne l’aurait pas dérangé tant que ça. Même si Charis avait décidé de l’épouser après qu’il ait épousé Cedrella, ça ne l’aurait pas autant dérangé qu’en cet instant précis. Le problème, tout de suite, c’était qu’elle était son ancienne fiancée et qu’avant de porter son dévolu sur ce rouquin, elle devait normalement l’épouser. Comment pouvait-on décider d’abandonner un mariage avec lui, pour aller s’enticher d’un sorcier de la trempe de Weasley ? Il se posait encore et toujours la question. « Tu peux en discuter avec moi, si tu veux. »

Il ne voulait pas forcer Callidora à le faire, si elle tenait à ce point à en parler à Charis. Mais quand bien même, Caspar considérait que ce que Callidora disait à son épouse, ça le concernait. Surtout quand ça concernait Cedrella.

Callidora semble disposé à discuter avec lui de la situation, du futur mariage de sa jeune sœur donc. Caspar devait bien avouer qu’il appréciait ça, parce qu’il considérait quand même que ça le regardait. Outre le fait qu’il avait été le fiancé de Cedrella et qu’il ne pouvait pas réellement cacher le fait qu’il était touché dans son honneur, dans sa fierté et son égo surdimensionné, puisque sa concernait la famille de son épouse, il considérait que ça le touchait aussi. Non pas qu’il ait besoin de mettre le nez dans toutes les affaires Black – la famille était bien trop grande pour ça – mais quand ça touchait Charis, il considérait que ça le touchait lui. Elle était sa femme, c’était la moindre des choses quand même. Si la réputation de Charis était touchée, cela signifiait que la sienne aussi. Il ne s’était pas donné tout ce mal pour lier sa famille avec celle des Black pour laisser Cedrella venir tout gâcher une nouvelle fois.

Caspar invita en tout cas Callidora à le suivre dans le salon, demandant à l’elfe de maison de sa famille de leur servir à boire et tout ce qu’ils allaient avoir besoin pour cette conversation. Autant qu’ils se mettent à l’aise, au vu de la situation, il y avait de forte chance que la conversation dure un moment. Parce qu’au fond, ils en avaient des choses à voir. Caspar avait déjà discuté de tout cela avec Charis, Callidora l’avait peut-être fait avec Harfang mais… en fait, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de trouver que lui et sa belle-sœur avait bien plus la tête sur les épaules pour ce genre de situation, qu’ils avaient le caractère pour. Ils se ressemblaient sur de nombreux points, ils avaient de nombreux traits de caractère en commun tous les deux. S’il avait dû épouser Callidora, Caspar n’aurait pas vraiment été dérangé de la situation. Pas plus que par ce qui s’était passé de toute façon, même si Charis se donnait du mal pour être une épouse exemplaire et qu’au fond, il n’avait pas vraiment de raison de se plaindre d’elle. Mais il y avait des atomes crochus qui ne se créait contre notre volonté.

« J’ai eu le malheur de tomber sur elle dans une boutique de seconde main, essayant des robes de mariés. » Dit-il pour répondre à la question de sa belle-sœur. Il savait qu’il y avait des rumeurs, puisque celles-ci courraient de toute façon depuis que Cedrella s’était entichée de ce rouquin. La rumeur avait un peu plus enflé dernièrement, mais elle se confirmait réellement maintenant. « Notre conversation a été quelque peu… houleuse je dirais. » En même temps, il n’y avait pas de raison qu’ils parviennent à bien se parler avec Cedrella. « Elle semble déterminé à épouser Weasley. »

Pendant que de son côté, Caspar était déterminé à ne pas la voir épouser ce rouquin. Tout cela allait quand même être une guerre difficile, demandant beaucoup d’effort des deux parties. Les Black/Croupton/Londubat étaient plus nombreux, ils avaient l’avantage.

Caspar n’avait aucune raison de minimiser la situation, il était clair et net que Cedrella était déterminée à épouser son amoureux des moldus. En même temps, on ne pouvait pas dire qu’ils ne s’y attendaient pas en soit, puisque c’était quand même la suite logique des événements. Après tout, si Cedrella avait tout abandonner – dont un mariage parfait avec un homme parfait (oui, on y croit) – ce n’était pas dans le but de simplement survoler une relation avec ce Weasley. Elle avait été reniée par sa famille, elle avait perdu son héritage, sa réputation, ce n’était donc pas pour rester la petite amie d’un homme, mais bel et bien pour l’épouser. Donc… oui, il n’y avait aucune raison qu’ils soient réellement surpris, mais ce n’était pas pour autant qu’ils ne pouvaient pas être agacé par la situation, bien au contraire. Callidora répliqua dans tous les cas que peu importait sa détermination, ce mariage n’allait pas avoir lieu, puisqu’elle allait y veiller. Caspar savait que Charis avait l’intention de faire quelque chose, avec sa sœur aînée bien évidemment, mais ce n’était pas le même sentiment qu’il avait vis-à-vis de sa belle-sœur que vis-à-vis de son épouse. Sans doute parce qu’il voyait Charis plus comme une suiveuse – ce qu’elle était globalement quand même, pour avoir épousé l’ancien fiancé de sa sœur – et Callidora comme une maîtresse. C’était logique, elle était l’ainée et elle avait bien plus de caractère que les deux autres (quoi que Cedrella pour le coup n’en manquait pas de caractère). Des choses que le jeune homme appréciait, des qualités qu’il appréciait chez autrui et notamment chez Callidora. Des trois sœurs en réalité, c’était celle avec qui il s’entendait le mieux.

Celle-ci lui demanda si elles pouvaient compter sur son soutien, ce qui n’était en réalité pas une vraie question. Caspar se doutait qu’elle connaissait la réponse, celle là même qu’il avait donné à son épouse quand ils en avaient parlé d’ailleurs. Il allait les aider parce que c’était son devoir quand même et parce qu’il ne pouvait pas laisser passer ça.

« Évidemment que tu peux compter sur moi. » Elle avait employé le pronom personnel du pluriel afin de parler d’elle et de Charis, mais Caspar ne répondait que pour Callidora. Non pas qu’il n’apportait pas son soutien à son épouse, par la force des choses, mais à ses yeux la situation était entre les mains de Callidora et c’était donc avec elle qu’il allait traiter cette affaire. « Je ne compte pas la laisser épouser cet homme. C’est pour le bien de notre famille. » Parce qu’ils formaient une famille, indéniablement. Quand bien même les membres n’étaient peut-être pas tous aussi digne que ça d’y appartenir. « Et je ne doute pas une seule seconde de ta capacité à empêcher cette infamie d’arriver. Je sais que je peux compter sur toi. »

Il était définitivement clair qu’il n’accordait pas la même confiance à Callidora qu’à Charis. Il jugeait que chez les Croupton, c’était lui qui avait les choses en main. Chez les Londubat, c’était elle qui avait les choses en main et son mari… disons qu’elle savait limiter un peu la casse.

Callidora confirma que Caspar pouvait compter sur elle, ce qu’en fait l’homme n’avait pas réellement besoin de l’entendre confirmer. Le sorcier savait parfaitement que sa belle-sœur était à la hauteur de ce qu’il attendait, parce qu’elle était… eh bien, elle était celle qu’elle était. Callidora avait le mérite de porter énormément de chose sur ses épaules, sa famille sur ses épaules, son mari et sa fille bien sûr, mais ses deux sœurs également. Elle était l’aînée et elle endossait ce rôle à la perfection. Caspar savait qu’il pouvait compter sur Charis pour cette histoire, mais en réalité, il comptait bien plus sur Callidora. Ce n’était pas contre son épouse en soit, c’était juste que… eh bien, c’était comme si cette histoire était entre leur main tout simplement. Parce qu’ils se comprenaient, parce qu’ils se ressemblaient. Par moment, Caspar ne pouvait pas nier qu’il avait le sentiment d’avoir plus de point commun avec sa belle-sœur qu’avec quiconque. Il la considérait à la hauteur de sa personne et clairement, il y avait peu de personne qui avait le droit à cette éloge de sa part.

Pendant un temps, elle ne dit rien, avant de reprendre d’une manière qui surpris légèrement Caspar. Non pas qu’il soit réellement surpris de l’entendre dire qu’elle aurait aimé que son époux lui ressemble (parce qu’on ne pouvait pas dire qu’elle avait pioché le meilleur lot – mais encore, c’était parce que Caspar se considérait comme le meilleur de son côté), mais parce qu’elle l’exprimait. Ils avaient ça en accord tous les deux aussi, ils ne disaient pas toujours ce qu’ils pensaient réellement.

« Ne l’interprète pas mal. » Commença-t-il, pour reprendre la formulation de Callidora. « Harfang n’est clairement pas un mari à ta hauteur. » Dit-il son regard planté dans celui de Callidora.

Il le pensait. Il ne détestait pas son beau-frère, il n’avait pas grand-chose contre lui en dehors du fait qu’il ne semblait pas prendre au sérieux les affaires familiales comme il fallait le faire (en autre chose). Mais concrètement, Callidora méritait bien mieux que cet homme. Parce qu’elle était une femme… formidable (et ce genre de pensée, Caspar ne l’avait pas pour grand monde). Elle avait une force de caractère incroyable, elle savait gérer les choses. Son époux n’était pas à sa hauteur.

« Ne le prend pas mal, Charis est une épouse parfaite. » C’était le cas, même s’il ne le lui dirait pas. En réalité, Caspar n’avait pas grand-chose à le lui reprocher en dehors du fait qu’elle n’était qu’un second choix, un choix par dépit. Mais elle avait à cœur les intérêts de la famille, elle remplissait son rôle d’épouse à la perfection comme l’espérait Caspar. Sauf qu’elle n’était pas… qu’elle n’était pas sa sœur. « Mais si tu n’étais pas déjà mariée à l’époque avec Harfang, je n’aurais pas accepté de l’épouser. » Il savait bien qu’il ne devrait pas dire ce genre de chose, mais après tout… il avait confiance en Callidora pour que ces quelques confidences restent entre eux. C’était la stricte vérité. Si Callidora n’était pas déjà mariée à Harfang, il aurait exigé de l’avoir comme épouse. « Toi et moi, on aurait fait de grande chose. »

Il y avait des choses qui ne devraient pas être dites, Caspar en avait parfaitement conscience et il se doutait que Callidora en avait conscience également de son côté. Ils étaient pareils tous les deux, ils ne savaient que trop bien que les apparences faisaient beaucoup et que pour réussir dans la vie, il fallait se montrer fort et maître de soi même en toutes circonstances. Mais une petite entorse aux règles n’étaient pas une si mauvaise chose quand même. Callidora qui affirmait que son mari n’était pas comme il le faudrait, c’était quelque chose qu’elle n’avait pas besoin de dire pour que Caspar en ait bien conscience. Et que lui, lui affirme qu’il aurait choisi de l’épouse s’il avait eu la possibilité… c’était quelque chose qu’ils devaient savoir tous les deux. Après tout, ça n’avait rien d’étonnant. Callidora était l’aînée de sa famille, elle avait le tempérament d’une fille aînée (le même que celui d’un fils unique). Elle était forte, maîtresse d’elle-même, avec la situation toujours bien en main. Charis ne manquait pas de caractère également et en un sens, Caspar n’avait que peu de chose à lui reprocher. Mais elle n’était pas sa sœur, elle était plus… renfermé. Charis suivait, Callidora menait. Et c’était ça qui faisait toute la différence.

Oui, s’il avait eu le choix, il aurait réclamé à épouser Callidora. Mais elle avait déjà été marié à Harfang – qui on le rappel, au cas où on l’a oublié, n’était pas du tout à sa hauteur –, il n’y avait donc plus eux que ses sœurs. En soit, Caspar n’avait aucune raison de se plaindre. Encore une fois, Charis était parfaite. Mais elle n’était pas sa sœur aînée. Cette sœur aînée qui avait le don de troubler Caspar comme jamais ça n’était arrivé. C’était étrange, parce qu’en cet instant précis, l’homme ne savait même plus s’il était réellement maître de lui-même et ça n’allait pas s’arranger. Quand la sorcière précisa qu’elle y avait pensé plusieurs fois également, il ne pouvait pas s’empêcher d’apprécier l’idée. Il ne devrait pas logiquement… mais il le faisait. Et quand elle précisa qu’ils auraient eu le monde à leur pieds, Caspar ne pouvait évidemment pas lui dire le contraire. Bien au contraire et il était parfaitement d’accord avec elle. Tous les deux, ils auraient fait de grands choses, parce qu’ils n’auraient pas besoin de faire avec des protagonistes extérieurs. Mais avaient-ils raison de parler de cela ? Sans doute pas, ce n’était pas productif sans doute. Et pourtant… Caspar n’en avait que faire. Il pensait dire quelque chose tout de même, mais il fut surpris par le geste de Callidora. Non pas surpris désagréablement, bien au contraire. Mais ils dépassaient une limite qu’il ne pensait pas dépasser. Tous les deux oui, parce que Caspar fut bien incapable de ne pas répondre à ce baiser et plus encore. Un contact physique qui avait le don de retourner ses sens.

Ça n’avait rien de raisonnable et son esprit lui dirait bien qu’il valait mieux qu’ils se retiennent. Mais il en était parfaitement incapable.

Caspar se targuait d’être un homme intelligent et il considérait qu’on ne pouvait pas le contredire. Il était intelligent, méticuleux et ne laissait rarement les situations lui échapper. Il considérait qu’il maîtrisait parfaitement sa vie, qu’il avait tout en main. Il ne laissait donc rien au hasard et ne prenait pas de risque non calculé. Et pourtant, en cet instant précis, il était évident qu’il n’agissait pas du tout raisonnablement.

Parce qu’il était évident qu’ils se laissaient clairement déborder en cet instant et que ce qui était en train de se passer n’avait rien de raisonnable. Ils étaient tous les deux mariés, et accessoirement Callidora était la sœur de l’épouse de Caspar (ce qui ne pouvait que rajouter au fait qu’ils ne devraient clairement pas se laisser aller de la sorte). Et il vaudrait sans doute bien mieux qu’ils se contentent de s’arrêter maintenant, qu’ils reprennent leurs esprits et s’arrête avant qu’il ne soit trop tard.

Mais justement, Caspar n’avait aucune envie de s’arrêter. Oh, il ne pouvait pas nier que Callidora avait toujours eu une grande valeur aux yeux de Caspar, sans aucun doute parce qu’ils se ressemblaient beaucoup et ils se complétaient sans aucun doute énormément aussi. Mais force lui était de constater qu’il y avait quelque chose en plus. Alors qu’il répondait à son baiser, ça lui semblait plus intense que tout ce qu’il avait pu connaître. Bon, il n’avait pas connu grand-chose en réalité, parce que justement ça ne lui avait pas semblé important. Et là, c’était différent, il y avait un désir montant qu’il avait besoin de combler, qu’il avait besoin de connaître encore plus intensément alors que ses sens entiers étaient retournés, que son cœur battait la chamade. Il n’était pas juste question de pragmatisme en cet instant présent, il y avait des sensations, des… sentiments même sans doute.

Alors oui, il devrait tout arrêter, mais il n’en fit rien, se laissant simplement porter. Même si ce n’était pas raisonnable, on pourrait très bien les surprendre, ils ne pouvaient plus arrêter la machine. Et plus encore quand tout cela s’intensifia, quand les doigts de Callidora ne manquaient pas de parcourir son corps, quand lui-même découvrait le sien. Leurs vêtements respectifs ne manquèrent pas de quitter rapidement leurs corps et Caspar parcouru, savoura, découvrit, et aima d’ores et déjà les courbes de Callidora. Elle n’était évidemment pas qu’une femme qu’il respectait, qu’il appréciait pour son pragmatisme, qui lui ressemblait, elle était également une femme magnifique, une femme parfaitement désirable.

Et puisqu’ils étaient déjà allé bien trop loin sans aucun doute, pour songer une seule seconde à faire marcher arrière, ils n’avaient aucune raison de se retenir d’aller plus loin, de briser définitivement leurs serments respectifs, sans que cela ne pose la moindre culpabilité à Caspar. Il posséda donc entièrement Callidora, leurs corps ne formant qu’un, dans un acte qui lui procurait plus de plaisir qu’il n’ne avait jamais encore connu, qui allait au-delà d’un simple contact physique, d’un simple devoir conjugal. Il y goûtait pour la première fois et savait d’ores et déjà qu’il serait incapable de s’en passer ensuite.