Tout secret est une révolte. [pv Lexie :3]

Tout secret est une révolte.

I

l n'y avait plus un chat dans la librairie, et pour cause, il ne restait que quelques minutes avant que la boutique ne ferme, et James avait dors et déjà très gentiment invité plusieurs clients à rapidement faire leurs achats ou à s'en aller, lui qui devait se coltiner cette corvée parmi toutes : celle de fermer la boutique. Le reste de ses collègues avait déjà plié bagage, c'était à lui qu'incombait pour ce soir la tâche ingrate. Soit, ça ne prenait pas tant de temps que ça en soit, il fallait juste inspecter les rayonnages afin de s'assurer que tout était en place et vérifier que les portes étaient scellées convenablement. Convaincu de ne plus être dérangé, James avait néanmoins omis de verrouiller pour le moment la porte la plus importante, à savoir celle de la boutique, convaincu que personne ne passerait encore à cette heure tardive. Il fut par conséquent surprit (et s'agaça lui-même) en entendant la clochette caractéristique qui venait signaler l'arrivée de nouveaux clients. James détourna le regard du rayonnage qu'il était en train d'inspecter pour les porter sur l'entrer, prêt à aimablement congédier le client en question quand elle le reconnut finalement.

Ou la reconnut, plutôt, car il s'agissait d'une jeune femme, jeune femme qu'il avait rencontré au cours de l'été dans cette même boutique (où il y avait nettement plus d'affluence alors) et qui, après des débuts assez houleux, lui était apparue finalement assez sympathique, bien que hautaine, comme se devaient sans doutes de l'être toutes les jeunes filles de son âge. Il s'était souvenu d'elle, oui, mais aurait peut-être fini par l'oublier s'il n'avait pas revu la jeune femme plus tard, sans qu'elle ne le voie, cette fois. Il l'avait aperçue en charmante compagnie... féminine... Il avait rebroussé chemin comme si de rien n'était, évidemment, mais il avait alors songé à leur rencontre, et avait observé leur conversation sous un autre angle. Il n'avait pas pensé la recroiser, mais puisque c'était le cas... plutôt que de la congédier comme il devrait le faire, il ne put s'empêcher de faire la conversation.

-Bonsoir. Ravi de vous revoir. Il marqua une pause avant de prendre la décision de mettre cartes sur table. Inutile de tourner autour du pot, après tout. Enfin, il s'avère que je vous ai revue récemment, à Pré-au-Lard, me semble-t-il, il y a quelques jours. Enfin, je crois... Il en était sûr, mais il ne voulait pas qu'elle se braque. Le livre lui a plu ? ajouta-t-il alors, qui pensait ne pas se tromper en affirmant que l'ouvrage qu'elle s'était risqué à acheter la dernière fois était donc non pas pour une amie mais pour sa petite amie. C'était aussi une manière pour lui de lui faire comprendre qu'il était au courant, ou qu'il avait en tout cas vu ce qu'il n'aurait évidemment pas dû voir.

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Lexie & James

Tout secret est une révolte.

Lexie avait décidé de profiter d’un week-end où elle était rentrée chez ses parents – parce qu’elle devait participer à l’un de ces repas où elle devait faire bonne figure pour montrer à quel point elle était heureuse de prochainement appartenir à la famille Black, la bonne blague… - pour faire un tour sur le chemin de traverse. Elle n’avait aucune envie de trop s’infliger la présence de sa mère, qui était de plus en plus infernal depuis l’annonce de son mariage. Lexie voyait bien que sa mère était vraiment heureuse de la savoir se marier prochainement, sans doute parce qu’elle appréciait le fait qu’elle n’allait pas avoir besoin de la supporter bien longtemps avant qu’elle ne quitte définitivement la maison familiale après ses études. Ce qui ne manquait pas d’agacer encore plus Lexie. De toute façon, depuis l’annonce de ce mariage, il n’y avait pas besoin de grand-chose pour l’agacer. Sa mère l’énervait plus que jamais, même son père l’ennuyait parce qu’ils étaient juste heureux. Elle avait eu besoin de profiter un peu d’une sortie pour respirer donc et se retrouvait au chemin de traverse à la fermeture des boutiques. Lexie ne savait même pas ce qu’elle allait pouvoir faire, jusqu’à ce qu’elle se trouve devant la librairie.

Elle ne savait même pas si c’était encore ouvert quand elle s’approcha de la porte, mais fut agréablement surprise de se rendre compte que la porte s’ouvrit quand elle tenta d’entrer dans la boutique. La dernière fois qu’elle était venu là, la jeune femme avait passé un moment bien plus agréable qu’elle ne l’aurait cru. Elle se dit qu’elle allait peut-être pouvoir profiter un peu du fait qu’il y avait peu – voir pas – de monde dans la boutique pour observer un peu plus attentivement le rayon sur le stylisme. Évidemment, la verte et argent ne pouvait pas s’empêcher d’envisager encore une fois de gâter Melody, elle méritait tellement qu’elle le fasse. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber, encore une fois, sur le même vendeur à la librairie. Lexie ne le montra pas vraiment, mais elle devait bien avouer qu’elle appréciait de tomber sur lui. Elle ne le connaissait pas vraiment, mais elle l’appréciait… enfin comme elle pouvait apprécier une autre personne en fait. La jeune femme afficha cependant un sourire quand l’homme affirma qu’il était ravi de la revoir. Mais ce sourire disparu bien rapidement quand l’homme affirma qu’il l’avait revu dernièrement, à Pré-au-Lard. Lexie sentit un frisson parcourir son échine en comprenant qu’il l’avait vu avec Melody, puisqu’il lui demanda si le cadeau lui avait plus. Savait-il ? Les avait-il vu alors qu’elles étaient ensemble ? C’était ça apparemment…

« Je ne sais pas du tout de quoi vous parlez. » Répondit-elle alors, sans prendre la peine finalement de saluer le jeune homme. Elle avait cru que c’était une bonne chance de retomber sur lui, mais elle s’était grandement trompée. « Et je ne sais pas ce que vous êtes en train d’imaginer, mais je vous demanderais d’arrêter tout de suite. »

Elle se montrait agressive oui, parce qu’elle était sur la défensive. Elle avait peur… peur qu’il la dénonce, même s’il ne se montrait pas particulièrement désagréable.

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Tout secret est une révolte.

L

a réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre, et James n'en fut pas vraiment surpris. À vrai dire, il s'y était attendu. Il s'était exprimé de sorte que son interlocutrice comprenne qu'il l'avait aperçue en compagnie de sa petite amie (car il avait bien compris que c'était ce qu'était cette jeune femme pour elle, il ne pensait pas se tromper, et l'attitude de Lexie le confirmait), il était normal qu'elle soit sur la défensive, qu'elle cherche à protéger son secret. James avait à cœur de lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à craindre de lui, qu'il ne demandait qu'à l'aider, mais ça n'allait sans doute pas être aussi simple que cela. Quoi qu'il en soit, James ne comptait pas en rester là. Était-ce parce qu'il cherchait à soutenir son interlocutrice ou parce que lui appréciait l'idée d'être moins seul dans sa situation pour le moins singulier ? Il ne saurait trop le dire. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il voulait que cette conversation leur soit bénéfique, à l'un comme à l'autre, et il pensait vraiment que ce pouvait effectivement être le cas. Il devait seulement trouver les mots pour le faire comprendre à son interlocutrice. Malheureusement, il n'était pas vraiment certain d'être doué pour cela. D'autant que, en soi, ce n'était pas comme s'ils se connaissaient vraiment tous les deux (même s'ils avaient apparemment beaucoup en commun), ils ne s'étaient jusqu'alors parlés qu'une seule fois.

-Tu n'as rien à craindre de moi, lui apprit-il aussitôt, conscient qu'il valait mieux commencer par là, même s'il ne parviendrait peut-être pas si simplement à gagner sa confiance. Après tout, elle avait toutes les raisons du monde de se défier. Je sais ce que j'ai vu et tu as raison de te méfier, mais je n'ai pas l'intention de te faire la morale ou de te dénoncer. Jamais il ne ferait une chose pareille, c'était évident. Je suis comme toi.

C'était un raccourci évident, car leurs situations autant que leurs caractères devaient avoir leurs divergences, mais il pensait que son interlocutrice n'aurait aucun mal à comprendre où il voulait en venir par là. Il ne voulait pas l'inviter aux confidences pour autant, juste l'y inviter. Si elle ne disait rien et choisissait de se braquer, il n'insisterait sans doute pas. Mais il pensait qu'elle apprécierait de se sentir moins seule, de comprendre qu'elle se trouvait en présence de quelqu'un à qui elle pouvait se confier et qui connaissait une situation similaire à la sienne. Même si, au bout du compte, James ne savait rien de la vie de Lexie si ce n'est qu'elle était élève à Poudlard, avait une petite amie et semblait en être pour le moins éprise (en témoignait le fait qu'elle se trouvait dans le rayonnage qui correspondait semble-t-il au domaine de prédilection de la petite amie de la jeune femme).

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Lexie & James

Tout secret est une révolte.

Lexie avait un peu le sentiment que tout ce qu’elle craignait depuis que les choses étaient sérieuses avec Melody étaient en train d’avoir lieu. Elles avaient été vu, on les avait découvertes et Lexie n’avait aucune idée de ce qu’elle devait penser. En tout cas, la jeune femme avait peur. Elle avait peur pour elle, bien sûr, mais elle avait peur pour Melody aussi. Elle avait peur que cet homme – quand bien même il lui parlait avec douceur – décide de les dénoncer et qu’elles soient toutes les deux séparées de force ou pire, envoyées à l’hôpital. Lexie ne savait pas du tout comment elle devait réagir donc et elle avait presque envie de prendre ses jambes à son cou. Et en même temps, elle ne pouvait pas laisser quelqu’un capable de divulguer ce genre d’information sur elle. Même si elle osait croire que sa parole n’aurait pas beaucoup de valeur… mais on ne sait jamais. En tout cas, la jeune femme se sentait sincèrement perdue. Parce qu’il était évident que ce libraire savait la vérité.

Finalement, l’homme lui affirma qu’elle n’avait rien à craindre de lui. Lexie se permit de douter, fronçant des sourcils. C’était facile de dire ça, mais la jeune femme ne pouvait pas se permettre de lui faire confiance, même s’il ne semblait pas du tout agressif. En tout cas, il confirma bien qu’il avait vu quelque chose. Même s’il ne posait pas de mot sur ce qu’il avait vu, il affirma qu’il savait ce qu’il avait vu, ça voulait tout dire. Lexie se sentit encore plus tendue, elle n’aimait vraiment pas ça. Mais le libraire affirma aussi qu’il n’avait pas l’intention de lui faire la morale ou de la dénoncer. Lexie ne savait vraiment pas quoi penser de cet homme. Et puis finalement, il affirma qu’il était comme elle. La verte et argent eu un instant de surprise, se demandant si elle avait bien entendu ce qu’il avait dit et surtout, si elle comprenait ce qu’il disait. Elle n’avait pas envie de se faire de fausse idée, surtout sur ce sujet précis. Mais elle comprenait bien qu’il était comme elle donc… qu’il aimait les hommes. Si c’était le cas, Lexie n’avait effectivement normalement aucune raison de craindre le fait qu’il soit au courant de son secret, mais la verte et argent ne pouvait pas s’empêcher de se montrer prudente comment. Parce qu’il pouvait très bien s’agir d’une personne qui cherchait à la manipuler, à la faire avouer ? Bon, la jeune femme s’emballait peut-être un peu, mais elle ne pouvait pas se permettre la moindre erreur.

« Et… comment je peux être sûre que je peux vous faire confiance ? » Demanda-t-elle d’un ton qui n’avait plus rien d’agressif. Elle se posait vraiment la question. Elle ne savait pas pourquoi cet homme lui disait ça, mais s’il était comme elle vraiment… elle ne pouvait pas nier que la donne changeait un peu. C’était la première fois que Lexie rencontrait quelqu’un comme elle, mais elle ne voulait pas s’emballer pour autant.

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Tout secret est une révolte.

J

ames en avait bien conscience, il était loin d'avoir fait preuve de la plus grande des subtilités en s'adressant de la sorte à son interlocutrice. Il n'avait trop su comment l'aborder pour lui faire comprendre qu'il connaissait son secret sans pour autant la braquer, et manifestement, il ne s'y était pas pris de la même manière. Et il ne pouvait pas lui en vouloir. Si un presque-inconnu était venu lui parler en lui affirmant qu'il savait son secret, il ne serait pas franchement plus enthousiaste et tout aussi prompt à la paranoïa (c'était d'ailleurs plus ou moins ce qui lui arrivait en ce moment, à la différence près que la personne manifestement au courant n'avait pour l'heure ni nom ni visage, et que ses intentions étaient bien loin d'être amicales, contrairement à James, qui avait simplement envie de croire que parler à quelqu'un qui connaissait la même situation qu'elle pourrait lui faire du bien). Quoi qu'il en soit, il se reprocha intérieurement d'avoir été visiblement si frontal avec elle, car il voyait bien que, en dépit de ce que le libraire lui avait affirmé dans le but de gagner sa confiance et de lui faire comprendre qu'il n'était pas un ennemi (quel intérêt aurait-il à la dénoncer, dans tous les cas ), elle était défiante, et loin de vouloir lui parler à cœur ouvert de ce qui était peut-être leur seul et unique point commun. Pour toute réponse, elle lui demanda comment elle pouvait être sûre de lui faire confiance. Malheureusement, James ne savait trop quoi lui répondre. Ce n'était pas comme s'il pouvait lui donner une preuve concrète de ce qu'il lui affirmait. Il n'allait pas contacter Ethan dans l'unique but d'illustrer son propos. Il poussa un soupir. Il avait vraiment agi de travers, comme toujours.

-Eh bien... je ne sais pas, avoua-t-il un peu dépité, conscient qu'il aurait sans doute dû réfléchir un peu plus à la manière d'aborder Lexie avant de le faire. Ce n'était pas comme s'il ignorait qu'elle avait un caractère bien trempé, pourtant, elle le lui avait prouvé dès leur première rencontre. Si je te parle de ma situation, je prends autant de risques que toi... Mais bien sûr, rien ne prouvait que son propos était réel, qu'il était bien "de son bord". Il n'avait que sa parole, et il n'était de toute évidence pas des plus convaincant. D'autant qu'il perdait quelque peu contenance face à l'attitude de son interlocutrice, qui lui laissait clairement comprendre qu'elle n'était pas forcément ouverte au dialogue. C'était normal, elle ne savait rien de lui. Et en même temps, si elle acceptait de le croire, elle en saurait plus sur lui que la plupart des gens de son entourage, même de son entourage proche, d'ailleurs. Je me disais seulement que ça te ferait peut-être du bien de parler à quelqu'un qui puisse te comprendre... Mais c'était idiot, je suis désolé. Je te promets que je ne répéterai rien, je vais arrêter de te déranger.

James et son incapacité naturelle à s'imposer.

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Lexie & James

Tout secret est une révolte.

Lexie savait bien qu’elle se montrait sans doute un peu trop méfiante, mais en même temps elle n’avait pas beaucoup d’autre choix. La jeune femme devait vraiment faire attention à ce qu’elle disait, à ce qu’elle faisait, pour éviter de se faire découvrir par quelqu’un. D’ailleurs, elle ne l’avait pas été suffisamment puisque le libraire l’avait vu avec Melody. Cette simple idée avait le don de lui faire sentir un frisson dans son échine, parce qu’elle se demandait qui encore pouvait être au courant de la situation. Elle allait découvrir bientôt qu’une autre personne encore était au courant et que la situation serait donc bien pire. Lexie n’avait pas été prudente, cet homme savait ce qu’elle éprouvait pour Melody. Mais visiblement, la jeune femme était bien tombée.

Bien sûr, elle ne pouvait pas savoir si l’histoire du libraire était vraie, s’il ne disait pas cela dans le seul but de la pousser aux aveux pour qu’elle puisse ensuite être envoyé à l’asile ou elle ne savait trop encore où parce qu’elle était « malade ». La jeune femme était sûrement trop paranoïaque, mais elle ne pouvait vraiment pas s’empêcher de penser de cette manière, parce qu’elle devait s’attendre à tout. Rien ne lui disait que c’était vrai donc, qu’elle pouvait vraiment lui faire confiance. Sauf peut-être le fait qu’il ne se montre pas spécialement convaincant. Bon, c’était sûr que ça serait plus simple sans doute de lui faire confiance si l’homme avait eu une réponse bien plus claire, lui expliquant par A + B qu’elle avait de bonnes raisons de lui faire confiance. Sauf que cela ne signifiait pas que c’était faux, au contraire un argument pouvait très bien être préparé à l’avance. Mais James ne l’avait pas fait visiblement, puisqu’il ne savait pas lui-même comment elle pouvait faire pour le croire sur parole. Lexie se trompait peut-être, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que justement, c’était la preuve qu’il était sincère. Et il n’avait apparemment pas l’intention d’insister puisqu’après lui avoir dit qu’il pensait que ça lui ferait du bien de parler à une personne qui comprenait, il s’excusa et affirma qu’il allait arrêter de la déranger. S’il avait vraiment l’intention de la faire tomber, il aurait insisté plus que ça non ? À moins que ça soit une manigance, une manipulation de sa part… Lexie se posait trop de question, elle était vraiment paranoïaque.

« J’ai besoin de parler à quelqu’un. » Dit-elle finalement, pour retenir son interlocuteur. Elle ne savait toujours pas si elle n’était pas en train de faire une grosse connerie, mais tant pis. Au pire, la jeune femme se disait qu’elle pourrait toujours se défendre en affirmant que le libraire affabulait. Mais, elle commençait vraiment à croire que ce n’était pas le cas. « De parler à quelqu’un qui puisse me comprendre. »

Autant dire, quelqu’un dans la même situation qu’elle. Lexie décidait de croire le libraire. De croire donc qu’il était comme elle, qu’il aimait une personne du même sexe, qu’il était considéré comme une erreur de la nature.

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Tout secret est une révolte.

J

ames avait bien conscience de s'être très mal présenté à Lexie, il avait bien compris que la jeune femme se méfiait de lui, et elle avait sans doute de bonnes raisons de le faire, pas parce qu'elle risquait quoi que ce soit avec lui (bien au contraire, il n'y avait pas plus inoffensif que James Hopkirk), mais parce que dans sa situation, mieux valait être méfiante. Pour autant, il regrettait de ne pas avoir trouvé les mots pour l'aider. Elle n'avait peut-être pas autant besoin d'aide que ce qu'il imaginait, ceci dit. Mais puisqu'il s'identifiait à elle, puisqu'il ne pouvait s'empêcher de se mettre à sa place, il osait penser qu'elle apprécierait de trouver quelqu'un auprès de qui se confier concernant sa situation disons particulière. Il aurait aimé, lui, pouvoir se confier, parler de tout cela, quand il découvrait ses sentiments pour Ethan. Et même maintenant à vrai dire, il pensait que parler à Lexie ne ferait que du bien à cette dernière. Pour autant, il ne pouvait pas forcer la jeune femme à accepter son aide si elle n'en voulait pas. Et il crut bel et bien qu'elle n'en voulait pas. Jusqu'à ce que Lexie reprenne la parole.

Il esquissa un sourire quand elle reconnut finalement qu'elle avait besoin de parler à quelqu'un. Quelqu'un qui soit à même de la comprendre. Ce qui était son cas. Pas du fait de leurs caractères potentiellement semblables, il était évident qu'ils étaient aux antipodes, l'un et l'autre, mais du fait de leurs expériences de vie. L'air de rien, un tel point commun n'avait rien d'anodin, et trouver quelqu'un comme soi, qui puisse entièrement comprendre ce que l'on traverse. Lexie pouvait trouver ça chez James. Et inversement, finalement. Il la considéra un instant du regard avant de hocher doucement la tête. Bon, ce n'était pas tout que de lui offrir son aide, maintenant, il fallait voir de quelle manière s'y prendre, et James, qui était certes sociable mai s assez maladroit, n'était pas forcément le plus doué pour ça.

-J'allais fermer la boutique, si tu veux, je peux t'offrir un café une fois que ce sera fait. Enfin... on a de quoi préparer du café dans l'arrière-salle, ce sera mieux pour discuter sans être entendu. Enfin... si tu veux. Et si tu aimes le café. Tu bois du café ? Lui, à son âge, trouvait ça proprement imbuvable, mais une fois encore, ils n'avaient absolument pas le même tempérament. On a peut-être du jus de citrouille, sinon...

Ou au pire, ils n'avaient pas besoin de boire quoi que ce soit, en réalité. L'idée était surtout qu'ils puissent discuter un peu à l'abri des oreilles indiscrètes, et ce dont ils voulaient parler n'était pas le genre de conversation qu'on pouvait tenir autour d'une bieraubeurre au Chaudron baveur.

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Lexie & James

Tout secret est une révolte.

Lexie afficha un sourire en réponse à celui que lui adressa James, après qu’elle ait accepté de lui parler. Il était évident qu’ils n’avaient clairement pas le même tempérament, mais au final, la verte et argent devait bien avouer qu’il y avait quelque chose chez le libraire qui la poussait à… l’apprécier, elle ne savait pas trop. Déjà la dernière fois, quand il l’avait aidé à trouver un cadeau pour Melody, elle devait bien avouer qu’il lui avait fait – finalement – bonne impression. Et maintenant… eh bien ils avaient un sacré point en commun. Ils étaient tous les deux contre nature, au vu de la pensée de la société. Mine de rien, Lexie savait qu’elle n’allait pas pouvoir rencontrer une personne la comprenant comme James au premier coin de rue et si c’était le cas, de toute façon elle ne pouvait pas vraiment le savoir. Après tout, la verte et argent n’avait pas imaginé une seconde que le libraire était homosexuel la dernière fois qu’ils s’étaient vu. Et pourtant, il l’était, tout comme elle et maintenant il lui proposait son aide. Lexie savait qu’elle ne devait pas passer à côté de cette occasion de pouvoir parler un peu de ce qu’elle vivait, avec une autre personne que Melody. Parce que les oreilles attentives étaient peu nombreuses. Bon… il y avait bien Druella, mais en même temps Lexie savait que sa sœur de cœur ne comprenait pas ce qu’elle vivait, elle ne faisait que l’accepter plus ou moins (et encore, par moment Lexie craignait qu’elle ne le fasse que par principe avant de se rendre compte qu’elle ne devait pas la cautionner).

Le libraire affirma alors qu’il était sur le point de fermer la boutique et donc qu’ils pouvaient discuter autour d’un café, dans l’arrière-boutique. Il était évident qu’ils n’allaient pas pouvoir discuter de cela autour d’un verre dans un bar, il valait mieux qu’ils se montrent prudent. Il n’était pas utile qu’ils s’apportent des ennuis en se montrant trop bavard dans un lieu public, mettant les soupçons autour d’eux. Ils n’allaient, l’un comme l’autre, pas avoir besoin de ça.

« Du jus de citrouille c’est très bien. » Répondit Lexie qui, elle devait bien l’avouer, préférait quand même éviter de se retrouver devant une tasse de café. Non pas qu’elle ne puisse pas en boire, mais elle n’était pas des plus fan. Enfin, au final, ils n’avaient pas forcément besoin de boire quelque chose, c’était juste histoire de s’installer et de discuter. Même si, au final, maintenant Lexie ne savait pas exactement ce qu’ils allaient pouvoir se dire. Bon, la jeune femme savait qu’ils allaient discuter de leur relation amoureuse, de ce qu’ils vivaient. Mais elle ne savait pas comment ils allaient aborder le truc. Elle qui avait pourtant l’habitude d’être à l’aise, d’être sûre d’elle, elle l’était beaucoup moins en cet instant précis. Sans doute parce que ça concernait une partie secrète de sa vie, une partie importante aussi. Parce que sa relation avec Melody était quand même importante, tellement importante.

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Tout secret est une révolte.

L

a jeune femme ne semblait pas fermée au dialogue, bien au contraire, et cela rassurait James, même s'il se révélait bien incapable de savoir justement s'y prendre. Lexie semblait quelque peu mal à l'aise, perdant de son habituelle assurance, mais au fond, ça l'arrangeait, cela devait vouloir dire qu'elle acceptait de prendre les choses comme elles étaient, de se dévoiler, de ne pas se dissimuler derrière un masque de suffisance. Cela faciliterait les choses, même si James ne se sentait pas beaucoup plus à l'aise de son côté. Et pour cause, il n'avait pas la moindre idée de la façon dont il faudrait qu'il amène les choses. Au vu de leur différence d'âge, il était parfaitement logique que ce soit lui qui joue les adultes et qui mène de front la discussion, sauf que Lexie avait certainement bien plus d'assurance au quotidien que lui-même, qui en règle général s'effaçait plus qu'il ne parvenait à s'imposer. Ce n'était pas l'envie qui lui en manquait, pourtant. Il se disait souvent que sa vie serait plus simple s'il savait se montrer plus sûr de lui, mais on ne change pas sa nature. Ce n'est pas aussi simple que cela.

-D'accord, tu peux aller dans la pièce là-bas et te servir, tu devrais trouver tout ce qu'il te faut, dit-il en affichant un sourire dans l'espoir que ce sourire désarmerait un peu de leur malaise respectif, mais il leur faudrait certainement plus que cela, c'était en tout cas à appréhender.

En attendant, il la laissa entrer dans l'arrière-salle tandis que lui-même, armé de sa baguette magique, prenait grand soin de fermer la boutique. En tout cas de manière à assurer que plus personne n'entrerait et ne viendrait les déranger. Ceci fait, il rejoignit la jeune vert et argent. Peut-être pour se donner une certaine contenance, il se servit une tasse de café brûlant. Ce ne fut qu'une fois qu'il l'eut installée sur la table et se soit assis sur une chose qu'il prit la peine de reprendre la parole, sans trop savoir pour autant comment prendre les choses. Cette situation était inédite pour lui autant que pour elle, et il ne voyait pas vraiment comment aborder les choses de manière naturelle, en fin de compte. Il faut dire que leurs histoires n'avaient rien de conventionnelles. En soi, ils ne devraient pas avoir la moindre raison de parler, tous les deux. Mais ils en étaient là. Et s'ils consentaient tous deux à cette situation, c'était bien qu'ils en avaient besoin l'un comme l'autre, non ?

-Hum... Tu as peut-être... des questions à me poser ?

C'était une façon ultra maladroite d'amorcer les choses, mais au moins c'était fait, et il n'avait pas de meilleure idée, c'était donc la seule et unique entrée en matière qui lui avait semblé valable.

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Lexie & James

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Lexie hocha la tête avant de se rendre dans l’arrière salle de la librairie, quand le libraire lui affirma de le faire le temps qu’il termine de fermer boutique. Elle se rendit donc dans cette pièce, observa un peu les lieux, avant de se servir en jus de citrouille comme James lui avait demandé de le faire. Peut-être qu’elle devrait quand même attendre son retour afin le laisser faire, mais puisqu’il lui avait demandé de se servir, elle le faisait. Ça ne lui ferait pas de mal. Elle se servit donc, buvant même une gorgée avant que James ne revienne dans la pièce, s’installant sur une chaise près de la table. Au fond, la verte et argent n’avait aucune idée de comment les choses allaient se dérouler maintenant, de ce qu’ils allaient concrètement pouvoir se dire. Mais bon, en un sens, Lexie devait bien avouer qu’elle devait en parler, qu’elle avait bien besoin d’en parler. Parce qu’elle en parlait à Melody, évidemment, elle en avait discuté avec Druella aussi, mais ce n’était pas suffisant. Melody et elle se trouvaient dans la même situation, Lexie se disait qu’un point de vu extérieur qui comprenait exactement ce qu’elles vivaient, ça ne pouvait vraiment pas leur faire de mal. Et puis, elle devait bien avouer qu’elle le trouvait quand même sympa ce libraire, ce qui n’était pas forcément évident pour elle. Alors qu’ils ne semblaient pas vraiment avoir le même genre de caractère surtout.

James arriva dans la pièce et Lexie l’observa se servir du café sans rien dire, attendant qu’il prenne d’abord la parole. Et quand il le fit, ce fut pour lui demander si elle avait des questions. Eh bien, tout de suite là, elle devait bien avouer qu’elle ne savait pas trop. Après tout, c’était lui qui avait proposé qu’ils discutent tous les deux, qu’ils parlent un peu de tout cela. Il pensait donc qu’il dirait quelque chose d’abord. Mais en même temps, Lexie se doutait que rien n’était simple pour l’homme non plus, parce qu’il vivait une situation compliquée. Ce qui ne rassurait pas spécialement la jeune femme d’ailleurs, parce qu’elle se doutait que dans quelques années, sa situation avec Melody ne sera pas plus évidente. Elles allaient devoir se cacher encore constamment. Et encore, Lexie ne se doutait pas que prochainement, la situation allait vraiment être pire que tout.

« Est-ce que vous avez quelqu’un ? » Demanda-t-elle alors, puisqu’elle devait poser une question. Elle savait que James avait une sexualité comme la sienne, qu’il aimait les hommes. Mais elle ne savait pas s’il était en couple. Peut-être, mais ce n’était pas sûr non plus. Après tout, l’homme pouvait juste savoir aimer les hommes sans pour autant aimer un homme en particulier. Lexie n’avait pas foncièrement besoin de le savoir, mais en même temps, ça pouvait quand même l’aider dans le sens où elle saurait s’il vivait la même situation qu’elle. Le fait d’être amoureux de quelqu’un et de ne pas pouvoir le dire haut et fort, parce que c’était mal vu par la société.

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J

ames savait bien qu'il devrait prendre le contrôle de la conversation, qu'il devrait lui parler, la rassurer, prendre les devants, car après tout, c'était lui, l'adulte, entre eux deux, c'était à lui de faire ce genre de choses... Mais il n'avait jamais été très doué pour ça, maladivement timide et réservé qu'il était, et face à une situation qui le dépassait autant qu'elle, quand bien même il tenait sincèrement à l'aider, il ne savait trop comment s'y prendre, exactement... Il était aussi perdu qu'elle, en cet instant, et il fut par conséquent soulagé quand la jeune femme trouva une question plus qu'adéquate à lui poser. Il aurait dû commencer par ça, en réalité, lui raconter en détails (mais pas tous quand même) sa propre histoire pour qu'elle soit à même de mieux de comprendre, mais ça ne lui avait bizarrement pas effleuré l'esprit au moment propice. L'essentiel, c'est que maintenant, il savait sur quel terrain s'engager, et c'était vraiment un bon début. La question de Lexie était évidente, pourtant, mais aux yeux de James, qui n'avait pas été célibataire depuis une éternité (et ne comptait pas le redevenir), c'était si naturel, il était si peu du genre à papillonner, qu'il n'avait même pas envisagé un autre cas de figure. Il avait donc hoché la tête, en réponse à la question de la vert et argent.

-Je vis avec lui, lui apprit-il alors, n'ayant pu s'empêcher de baisser la voix, comme si l'un de ses collègues pouvait débarquer tout à coup et surprendre cette conversation. Vu ce qui s'était passé autrefois dans cette arrière-salle, il est certain que nul fouineur n'y avait placé de dispositif d'espionnage, ou bien il aurait été cuit depuis longtemps. J'étais marié, j'ai quitté mon épouse pour lui.

Ca, c'était la version très courte qui occultait les longues procédures de divorce, le fait que sa femme était alors en cloque et le fait que, à présent, son enfant était né et qu'il n'avait aucun droit sur lui. Il avait envie de se montrer positif et encourageant auprès de Lexie, ce n'était pas en lui apprenant d'office à quels sacrifices il consentait qu'il obtiendrait sa sympathie ou qu'il lui viendrait en aide. Il voulait juste lui faire comprendre que pour peu que l'on aime, les obstacles pouvaient être franchis, même ceux qui devaient paraître proprement insurmontables... Elle était encore jeune, elle avait sans doute le temps encore de rencontrer l'amour vrai, auprès de son propre genre si là allait sa préférence, mais il trouverait dommage qu'elle se ferme, qu'elle se bloque... pour tout ce qu'il avait à supporter du fait de sa décision de quitter Lindsay, chaque seconde passée auprès d'Ethan lui rappelait combien il avait bien fait, et il ne reviendrait jamais là-dessus.

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Lexie & James

Tout secret est une révolte.

Lexie ne savait pas exactement ce que cette conversation allait provoquer chez elle, mais puisqu’elle se retrouvait pour la première fois devant une personne qui avait le même genre de situation qu’elle, elle allait en profiter. Et elle voulait donc savoir si le libraire avait quelqu’un dans sa vie. Parce que ce n’était pas parce qu’il aimait les hommes, qu’elle savait s’il était avec quelqu’un. Mais c’était le cas, il ne tarda pas à le lui dire d’ailleurs. Et il précisa qu’il vivait avec lui. C’était sans doute un peu idiot, mais cette remarque fit afficher un sourire à Lexie, parce qu’elle aimait bien l’idée que James vive avec son conjoint. Cela voulait quand même dire que c’était possible. Bon, Lexie se doutait que ce n’était pas évident et que rien n’allait être évident, mais en même temps, elle se rendait compte que James vivait avec l’homme qu’il aimait… alors c’était un peu d’espoir en plus. Et quand il entra encore plus dans les détails, Lexie ne manqua pas d’être surprise. James ne se contentait pas de vivre avec un homme qu’il aimait, il avait été marié et il avait décidé de quitter sa femme pour l’homme qu’il aimait.

« Sérieusement ? »

Bon, elle ne mettait pas en doute la parole de libraire, mais en même temps, la jeune femme ne pouvait pas cacher sa surprise. Une bonne surprise d’ailleurs, parce que mine de rien, ça avait le don de lui donner du courage après tout. Si ce libraire avait pu quitter sa femme afin de vivre avec l’homme qu’il aimait, ça voulait dire qu’elle parviendrait à s’arranger pour vivre avec Melody de son côté. Évidemment, la jeune femme ne se doutait pas que sa situation allait prendre un tournant terrible. Qu’elle allait prendre elle-même la décision de ne pas abandonner ce mariage qui devait la lier avec Orion Black.

« Je trouve ça incroyable. » Parce que mine de rien, James ne s’était pas contenté de vivre avec un homme, il avait en plus quitté une femme pour cela. Il avait divorcé. Autant dire que ce n’était pas rien. La société n’acceptait pas du tout les relations de leur genre, mais en prime, elle n’aimait pas plus les divorces. Lexie trouvait que son interlocuteur avait eu doublement du courage, ce qui ne manquait pas de lui confirmer que quand on s’aimait, il n’y avait aucune raison que les obstacles viennent barrer la route. « Mes parents ont décidé de me fiancer avec quelqu’un. » Bon en même temps, c’était le cas pour tout le monde dans son monde, les jeunes filles de son rang ne choisissaient jamais leur mari. « Mais avec Melody, on va s’arranger pour faire capoter le mariage. Comme ça, dès qu’on va pouvoir, on aimerait bien tout quitter pour s’installer ensemble. »

Dans l’idéal, c’était ce qui allait se passer évidemment. Mais c’était sans compter le fait que la situation allait clairement être plus difficile, une fois que ses parents seront au courant de tout.

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J

ames hocha la tête dans un fin sourire quand la jeune femme lui demanda la confirmation de ce qu’il venait de lui affirmer. Il comprenait qu’elle soit surprise, lui-même ne se serait pas cru capable d’une chose pareille. Quand il avait pris conscience de ses sentiments pour Ethan, il avait préféré les refouler plutôt que de les assumer, et il avait fallu attendre un bon moment (et de mettre Lindsay enceinte au passage) pour qu’il décide finalement de ne plus vivre dans le mensonge. Bien sûr, il mentait toujours à tout son entourage, mais ne plus se mentir à lui-même avait vraiment été libérateur. L’avantage de Lexie c’était que, malgré son jeune âge, elle avait déjà pleinement conscience de tout cela, elle pouvait donc choisir sa vie avant que d’adopter les choix que la société lui imposerait. En tout cas, il était satisfait, il avait le sentiment que son petit discours avait bel et bien eu l’effet escompté, qu’il avait su donner un peu d’espoir à son interlocutrice. Certes, elle ne pourrait pas espérer mener une vie de couple complètement normale, mais ça ne l’empêcherait en rien d’être heureuse ou de s’épanouir pour peu qu’elle décide de prendre à temps les décisions qui étaient le meilleures pour elle. Sauf que le cas de Lexie était tout de même différent.

James le comprit quand la jeune femme reprit la parole pour lui exposer sa situation. Personne n’avait obligé James au mariage. Il était avec Lindsay depuis sa sixième année à Poudlard, il avait réussi à se convaincre de ses sentiments pour elle, le mariage semblait juste être dans la suite logique des choses, alors, en fin de compte, il ne s’était même pas posé de questions. Il n’y en avait pas le moindre besoin. S’il avait compris certaines choses plus tôt, sa situation serait clairement beaucoup plus simple. Il aurait épargné à Lindsay toute la souffrance qu’il lui avait fait subir, il ne serait pas empêtré dans un fatras de procédures juridiques… ceci dit, Gabriel ne serait jamais venu au monde, et le concernant, il se refusait d’avoir le moindre regret, même s’il ne lui était pas vraiment donné pour l’heure d’agir en père à son égard. Lexie, elle, était promise à un autre par ses parents, mais manifestement, ça ne l’arrêtait pas. Où James aurait sans aucun doute succombé à la pression familiale s’il s’était retrouvé à sa place, la vert et argent, elle, gardait la tête haute. Elle était jeune, mais sûre d’elle, et elle avait des projets. Tout quitter pour vivre son idylle avec sa petite amie, qui donc s’appelait Melody. James serait bien malvenu de lui en dissuader. Sa seule réserve concernerait plutôt le fait qu’elles étaient toutes les deux jeunes, et que leurs sentiments ne survivraient peut-être pas aux années. Mais il fallait savoir prendre des risques. Et là encore, James était à présent mal placé pour dire le contraire.

-J’espère que vous y parviendrez, affirma-t-il sincèrement. Il hésita quelques instants avant d’oser poser la question suivante. Tu as quel âge, Lexie ?

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Cela faisait énormément de bien à Lexie de dire tout cela à quelqu’un, d’exposer le plan que Melody et elle avaient mis en place à une personne extérieure. Une personne qui pouvait la comprendre, parce qu’elle vivait à quelque chose près la même chose qu’elle. James avait quitté sa femme pour l’homme qu’il aimait, franchement elle n’aurait vraiment pas cru rencontrer quelqu’un comme ça un jour. Parce qu’il ne s’agissait pas de n’importe quoi, il avait quand même brisé les liens d’un mariage. James avait brisé un code de la société bien ancré, un code qu’on ne pouvait pas défaire. Lexie le savait et ce n’était pas pour rien qu’elle avait décidé de briser ses fiançailles avant de se retrouver femme mariée (même si ses plans allaient être quelque peu compliquée). Si elle devait épouser Orion, la jeune femme savait qu’elle ne pourrait jamais faire un retour en arrière. Outre le fait… qu’elle ne supporterait pas d’épouser quelqu’un d’autre que la femme qu’elle aimait. Mais ça encore, elle le pensait maintenant, mais ça n’allait pas durer.

Lexie afficha un sourire quand James lui dit qu’il espérait qu’elles allaient y parvenir. Elle avait envie d’avoir confiance, parce que les sentiments qu’elles partageaient étaient vraiment forts. Lexie ne s’imaginait pas vivre sans Melody – encore une fois, les choses allaient changer – parce qu’elle ne supporterait pas qu’elle soit loin d’elle. Pour le moment, les deux sorcières prenaient sur elles parce qu’elles n’avaient pas le choix, mais une fois qu’elles auraient toutes les deux quitté l’école de magie, les choses allaient être différentes. Après tout, rien n’interdisait deux jeunes amies de vivre ensemble non ? Non. Même si Lexie allait sans doute avoir des soucis avec ses parents sur ce détail, elle n’avait pas l’intention de se laisser faire. Quand James lui demanda alors son âge, Lexie ne put s’empêcher de se sentir agacé par cette question. Peut-être qu’il n’y avait rien sous cette question, peut-être que ça ne sous entendait rien du tout, mais ça l’agaçait quand même.

« Dix-sept ans. » Répondit-elle. Elle était majeure, non ? « Et Melody à seize ans. » Ajouta-t-elle alors, se disant que comme ça, James saurait leurs âges à toutes les deux. « Mais n’allez pas croire que nous sommes trop jeunes ou je ne sais pas quoi. » Elle n’avait pas spécialement envie de s’emporter, mais elle souhaitait surtout mettre les choses au clair. « On est jeunes, bien sûr, mais ça ne change rien. C’est la femme de ma vie. »

C’était peut-être de grands mots pour son âge, mais la jeune femme les pensait vraiment. Elle savait que Melody était la femme de sa vie, que jamais elle n’allait pouvoir aimer une personne comme elle l’aimait elle. À quoi bon en même temps aimer quelqu’un d’autre que la bleue et bronze ? Si jamais Lexie ne pouvait pas être avec elle, alors elle ne serait avec personne. Encore une fois, elle était peut-être trop jeune pour le dire, mais c’était ce qu’elle pensait et elle le pensait du plus profond de son âme.

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J

ames n'avait pas voulu se montrer déplaisant ou indiscret en demandant l'âge de Lexie, mais il était curieux et n'avait pu s'empêcher de poser la question. La jeune femme avait donc dix-sept ans, elle était tout juste majeure, et sa petite amie avait un an de moins. C'est une certitude, elles étaient très jeunes, et s'il n'avait aucune envie de décourager cette jeune idylle, il savait tout de même que ces amours de jeunesse sont rarement destinées à durer, loin s'en faut. Et pour le coup, le libraire pouvait parler d'expérience, il avait vraiment cru que sa relation avec Lindsay était sérieuse et ne se dégraderait pas dans le temps, il avait sincèrement voulu l'épouser et sincèrement cru qu'elle était la femme de sa vie, mais il ne savait rien sur rien, ni sur ce que l'avenir lui réservait, ni sur la nature réelle de ses sentiments. Il avait pris sa meilleure amie pour sa petite amie, et à ce jour, cette dernière était devenue sa pire ennemie. Il ne souhaitait clairement pas à la jeune femme de connaître la même chose, et il espérait pour elle que son histoire survivrait au temps, à cette période complexe et étrange de la vie au cours de laquelle l'on change tellement, au point parfois de ne plus se reconnaître, ou encore de ne plus reconnaître les personnes qui nous entourent. Mais ce n'était pas à lui de lui prodiguer ce genre de leçon, si elle devait les apprendre, cela viendrait sans qu'il ait rien à dire ou à faire dans tous les cas.

-Je te crois, répondit James dans un fin sourire.

Ou du moins il croyait dans sa sincérité, et il la trouvait trop belle pour la contrarier. Cela se voyait, cela s'entendait, il croyait vraiment qu'elle pensait dur comme fer ce qu'elle disait. Elle considérait que sa petite amie était la femme de vie. C'étaient des mots forts, mais c'était ça qu'il trouvait beau. Et peut-être qui sait, qu'elle avait raison. Il n'avait pas connu ça, peu de gens connaissaient ça, ça ne voulait pas dire que Lexie ne pouvait pas faire partie de ces personnes qui très tôt avaient rencontré leur âme soeur. Si vraiment cette Melody était la femme de sa vie, il ne voulait pas empêcher cette idylle au nom de préjugés d'adultes. Il souffrait lui-même bien assez de préjugés comme cela. Et puis, Lexie verrait assez d'obstacles se dresser sur sa route comme cela pour qu'il ne se joigne pas à tous les autres. Elle avait sans doute besoin de soutien, et c'était bien pourquoi il lui avait proposé de venir la voir, après tout.

-Si toi et Melody avez besoin de quoi que ce soit, je vous aiderais.

Dans la mesure de ses possibilités, bien sûr, mais c'était son intention.

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Lexie utilisait des mots forts pour son âge, mais elle le faisait en toute connaissance de cause. La jeune femme avait bien conscience qu’à son âge, on ne pouvait pas réellement savoir de quoi son avenir allait être fait. Pour autant, la verte et argent était persuadée que ce qu’elle ressentait, elle serait incapable de le ressentir avec qui que ce soit. C’était une évidence, depuis que Melody était dans sa vie… eh bien, tout avait changé, sa vision avait changé. Ça ne pouvait pas juste être une passade, il était hors de question que ça en soit qu’une seule. Melody était la femme de sa vie. Il y avait peu de monde pour remettre en question ses propos cependant, parce qu’elle les disait avec presque personne. D’ailleurs, en dehors de sa petite amie, Lexie le disait pour la première fois à quelqu’un d’autre. Elle n’imaginait pas sa vie sans sa petite amie et elle avait envie de croire qu’elles allaient pouvoir s’en sortir. Les choses allaient rapidement se dégrader, parce qu’elles n’allaient pas pouvoir faire les choses comme elles l’avaient prévu, mais pour le moment Lexie ne se rendait compte de rien. Elle était persuadée que Melody et elle allaient pouvoir arrêter ce mariage d’une manière ou d’une autre, qu’elles vivraient ensuite en colocation une fois qu’elles auraient terminés toutes les deux leurs études et qu’elles allaient devoir certes se cacher, mais surtout pouvoir vivre leur amour.

Lexie apprécia d’entendre le libraire lui dire qu’il la croyait. Est-ce que ça allait changer grand-chose ? Sans doute pas, mais quand même, ça lui faisait du bien de se dire que l’homme la croyait sur parole. Comme ça lui faisait du bien d’entendre que l’homme vivait avec son petit ami, ça ne pouvait que lui donner du courage pour le futur, de l’espoir sur le fait que ça pouvait très bien marcher. Malgré le monde dans lequel ils vivaient… quand bien même la famille de Lexie serait encore plus un souci. Mais encore maintenant, la jeune femme ne se rendait pas encore compte à quel point c’était le cas. À quel point sa famille allait lui causer des soucis. Lexie afficha un sourire sincère quand le libraire affirma que si elles avaient besoin d’aide, il allait les aider.

« Merci beaucoup. »

C’était des remerciements sincères. Lexie se doutait que l’homme ferait du mieux possible si elles avaient besoin d’aide, mais c’était déjà quelque chose de bien. Au fond, rien que le fait qu’il soit au courant et qu’il les comprenne, ça avait le don de rassurer Lexie. Ça rendait ça encore plus concret, même si d’autres personnes étaient au courant. C’était plus intense encore que ça soit quelqu’un qui était réellement capable de les comprendre, qui vivait presque la même chose qu’elles.

« Je suppose que vos proches ne sont pas au courant. » Dit-elle alors, sans doute un peu maladroitement. Mais elle voulait surtout signifier que tous les deux devaient garder le secret de leur relation, ce qui n’avait rien de bien plaisant.

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J

James afficha un sourire à l’adresse de Lexie quand cette dernière le remercia, à la fois pour croire en ces dires et pour lui apporter son aide. Ces remerciements lui allaient droit au cœur. Ce n’était pas forcément évident pour lui non plus, qui était loin d’être la personne la plus à l’aise du monde, que de se plier à cet exercice, mais il constatait bien à présent que cela en valait la peine et qu’il avait bien fait de pendre la peine de parler à la jeune femme. Manifestement, elle en avait eu besoin, peut-être même plus que ce qu’elle pouvait avoir soupçonné elle-même d’ailleurs. James se mettait à sa place. Il s’était rendu compte de ses préférences tardivement, pour sa part, mais il aurait sans doute eu besoin, et bien plus tôt, d’un guide qui soit susceptible de l’éclairer au sujet de la vie et des préjugés contre lesquels il était nécessaire de se battre. Pas forcément en engageant des combats épiques de longue haleine mais en s’acceptant, déjà, pour ce que l’on était, et cela déjà constituait en soi un bel effort qui méritait d’être encouragé. Il était vraiment heureux de la tournure qu’avait pris cette conversation. Il n’avait pas du tout été sûr de lui, mais c’était le cas à présent, et il était convaincu que cette conversation leur servirait à tous les deux. Il songeait au passage qu’il devrait sans doute présenter Lexie à Ethan. Leurs tempéraments étaient sans doute, de base, bien plus compatibles que les leurs, et il saurait bien mieux que lui encore la mettre en confiance, lui ou cette Melody, donc. Il allait d’ailleurs le proposer directement à son interlocutrice quand cette dernière lui posa une nouvelle question, qui, il devait le reconnaitre, était logique, même s’il ne s’était pas pour attendu à la voir arriver à cet instant T.

-Eh bien… non, admit-il dans un fin sourire.

Non, ses proches n’étaient pas au courant. En même temps, il n’osait même pas imaginer ce que serait la réaction de la plupart d’entre eux s’il se risquait à ce genre de révélations. Ses parents ne comprendraient clairement pas. Ils n’étaient pas les plus fermés d’esprit, certes, mais il suffisait de voir ce qu’avait été leur réaction en apprenant qu’il allait divorcer pour comprendre qu’ils n’étaient clairement pas à ce point progressistes, il ne fallait pas leur en demander trop. Ceci dit, James ne voulait pas non plus dresser un portrait trop négatif de la situation. Après tout, il y avait du bon aussi, des personnes qui l’avaient soutenu, ou qui avaient au moins fait l’effort de le comprendre, quitte à mettre leurs préjugés de côtés.

-Enfin si, j’en ai parlé à quelques amis, et ils ont très bien pris la nouvelle.

En vérité, le propos était clairement à nuancer. Oui, il l’avait appris à quelques amis, mais il ne savait pas trop s’il pouvait présumer de leur réaction. La première était morte assassinée peu de temps plus tard, le deuxième avait disparu de la circulation sans laisser de traces. Restait fort heureusement Gabrielle, qui était un trésor d’humanité et de compréhension…mais il en reparlerait quand elle finirait à Sainte-Mangouste.

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Lexie & James

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En soit, Lexie se doutait un peu de la réponse de James alors qu’elle lui demandait s’il en avait parlé à ses proches. Parce que ce n’était clairement pas simple de parler de tout cela à ses proches. Lexie en avait parlé à quelques personnes, mais au final, de proche, il n’y avait que Druella. Et c’était quand même déjà une énorme surprise qu’elle le prenne bien. James confirma donc qu’il n’en avait pas parlé, avant de préciser tout de même qu’il en avait parlé à quelques amis et qu’ils avaient très bien pris la nouvelle. C’était une bonne chose. Mais les amis, ce n’était pas réellement les proches que Lexie mentionnait, plus la famille donc. L’ex femme de l’homme sous ses yeux par exemple, ses parents, sa famille donc. C’était ceux là qui ignorait tout encore, parce qu’il ne pouvait très clairement pas leur en parler.

« J’ai une amie proche qui est au courant aussi. Elle l’a bien pris. » Concernant Cedrella, en fait, Lexie n’y pensait pas réellement. Alors qu’elle devrait sans doute s’en méfiait bien plus, au vu de la manière dont la situation allait déraper. Pour le moment, Lexie se concentrait sur le fait que Druella l’avait bien pris, ce qui n’était pas rien quand même. Elle ne savait pas vraiment qui pourrait bien le prendre en dehors d’elle, dans ses proches. En même temps, elle n’avait pas tant d’amies que cela au final, quand on y réfléchissait bien. « Je n’ose même pas imaginer la réaction de mes parents s’ils devaient l’apprendre... »

Et bien sûr, en disant cela, la jeune femme n’imaginait pas une seule seconde que très prochainement, ses parents allaient bel et bien lui prouver qu’ils étaient au courant. Qu’elle allait avoir la réaction en direct de son père et de sa mère, découvrant que leur fille n’avait rien de «normal» a leurs yeux. Et surtout, qu’elle allait avoir le droit à toutes les conséquences qui allaient suivre. Parce qu’évidemment, il ne pouvait y avoir que des conséquences. Pour le moment, en tout cas, la jeune femme ne parvenait pas du tout à imaginer la réaction de ses parents, mais elle savait que ça ne serait pas très bon à voir. Elle aurait la confirmation bientôt.

« J’aimerais bien ne pas avoir besoin de me cacher, mais bon. » Lexie leva ses épaules, comme dans un signe de résignation. Parce qu’elle avait conscience que dans tous les cas, elle n’allait pas avoir le choix. Qu’elles devraient se cacher toute leur vie... mais bon elle était prête à le faire.

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L

exie lui apprit avoir parlé de sa situation sentimentale à une amie proche, qui au final ne l'avait pas pris si mal que cela... James appréciait d'entendre ce genre de témoignages. Quand il considérait ce genre de réactions, il se disait que tout n'était pas désespéré pour eux. C'est certain, il faudrait tout de même du temps pour que la situation change réellement, pour que les mentalités soient modifiées en profondeur. On ne change pas les acquis et les préjugés d'une société tout entière en un claquement de doigts, mais quoi qu'il en soit, certaines personnes étaient prêtes à accepter la différence, et c'était au-delà d'encourageant. James ne pensait pas vivre dans un monde aux mentalités suffisamment évoluées pour que se cacher devienne une aberration (mais il était au moins un peu éloigné de la vérité, en fin de compte), mais Lexie, qui sait, aurait peut-être ce privilège, elle ? Dans tous les cas, mieux valait se concentrer sur l'accueil positif que savaient leur faire ceux avec qui ils se sentaient suffisamment en confiance pour parler que sur les a prioris de ceux que l'on ne parviendrait jamais à convaincre.

James n'avait aucun mal à imaginer la réaction des parents de Lexie s'ils devaient apprendre la vérité. Certes, il ne les avait jamais vus (ou bien les avait croisés sans connaître leur lien avec la jeune femme), mais il avait bien compris de quel milieu ils étaient issus et ce que cela impliquait (même si, même de ce point de vue, des exceptions étaient possibles, après tout, grâce à Gabrielle, sa relation était approuvée par une Rookwood, c'était presque surréaliste quand on y réfléchissait). Ces grandes familles de sangs purs préféraient la consanguinité à l'homosexualité. Allez comprendre... Mais Lexie n'aurait pas forcément besoin de l'aval de ses parents pour s'épanouir et être heureuse. Des contraintes, il y en avait, il y en aurait toujours, mais dans ces moments-là, il fallait savoir se montrer positif et se concentrer sur le meilleur aspect des choses : après tout, serait-elle plus heureuse sans sa Melody ? Il lui donnait l'impression que non. Bon, elle était encore jeune, peut-être se cherchait-elle encore. Mais que ce soit avec Melody ou une autre, lexie devrait apprendre à accepter et à être seulement heureuse d'aimer. Le reste ne devait pas avoir d'importance.

-Rester cachés, ça a de bons côtés, aussi, tu sais, affirma-t-il, même s'il essayait surtout d'encourager Lexie, car à vrai dire, lui aussi préfèrerait, et de très loin, pouvoir vivre son idylle au grand jour sans devoir s'en cacher comme s'il était une abomination de la nature. Ce qu'il avait presque eu le sentiment d'être à certaines occasions d'ailleurs. On ne laisse pas le monde extérieur et l'opinion des autres venir tout gâcher, on n'est moins influencé par son entourage. L'important, c'est de faire ce qui nous rend heureux, de toute façon, non ?

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Lexie savait bien que c’était un désir qu’elle avait, mais qui n’allait jamais se réaliser, celui de pouvoir vivre son idylle avec Melody sans avoir besoin de se cacher. La jeune femme ne pouvait pas nier qu’elle aimerait pouvoir se promener main dans la main de sa petite amie dans la rue, pouvoir crier haut et fort qu’elle aimait la jeune femme et que celle ci était sa petite amie à elle. Mais non, ce n’était pas quelque chose qu’elles pouvaient se permettre et il y avait quand même peu de chance que ça arrive un jour. Mais tant pis, elle vivait comme ça et ce n’était pas un souci en soit, tant qu’elle vivait avec Melody. Ce que ne manqua pas de préciser le libraire d’ailleurs, en affirmant que rester caché ça avait de bon côté aussi.

Effectivement, dit comme cela, il était évident que le fait d’avoir une relation cachée évitait de se retrouver confronté à l’opinion extérieur et aux remarques ou autre influence des proches. Et au vu de sa situation, il était clair que Lexie risquait quand même d’avoir énormément d’influence de ses proches. Déjà, on lui demandait d’épouser Orion Black, sans son avis. Bon, en même temps,c e n’était pas comme si elle n’était pas au courant depuis... toujours, qu’elle allait devoir épouser un parfait sorcier de sang pur.

« C’est vrai que ce n’est pas cher payé contre le fait de pouvoir être avec la personne qu’on aime. » À choisir, Lexie préférait largement se cacher et pourvoir être avec Melody, que de se montrer au grand jour et ne pas l’avoir dans sa vie. Ce n’était pas cher payé donc. « Au moins, ma mère ne va pas chercher à me dire comment je dois me comporter. » Elle marqua une pause. « Quoi qu’en fait non, elle le fait quand même. » Ajouta-t-elle alors, sur le ton de la plaisanterie.

Même si en soit ce n’était pas si amusant que ça en réalité, mais c’était quelque chose que Lexie connaissait depuis toujours, donc elle n’avait pas vraiment de mal à vivre avec. Sa mère passait son temps à la critiquer, sur sa manière de se comporter, sa manière de parler. Quand son père, de son côté, avait le don de idolâtrer (et le premier était une conséquence du deuxième d’ailleurs, sa mère l’aimerait peut-être plus si son père l’aimait moins). Enfin, dans tous les cas, tout allait bientôt changer. D’une part quand ses parents allaient découvrir qui elle était vraiment, la manière dont elle laissait son cœur battre pour une autre fille. Et ensuite, ça allait changer d’une manière bien plus radicale.

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L

exie était encore jeune, et James était bien placé pour savoir qu'à cet âge-là, les convictions que l'on peut avoir sur la vie et notre identité ont encore de multiples occasions de changer (et pour cause, il en savait quelque chose, à l'âge de Lexie, il pensait faire sa vie entière avec Lindsay et était convaincu qu'il serait très heureux ainsi). Mais quand il entendait parler sa jeune interlocutrice de sa petite amie, du fait qu'elle considérait qu'il n'était pas cher payer de vivre sa relation ans l'ombre si cela nous permettait d'être auprès de la personne qu'on aimait, il avait vraiment envie de croire dans cette jeune idylle. Parce qu'il se sentait touché par son discours, parce qu'il se reconnaissait en elle. Et parce que quand une histoire était belle (même si compliquée), il avait envie d'y croire. Plus le temps passait, plus la jeune femme lui était sympathique en dépit des mondes très différents dans lesquels ils gravitaient et qui faisaient qu'en temps normal, jamais ils ne se seraient même adressé la parole. Il comptait en tout cas faire tout son possible pour encourager les deux jeunes femmes. Et il était convaincu qu'un soutien adulte ne leur ferait aucun mal, surtout que, de toute évidence, son interlocutrice ne pouvait manifestement pas compter sur le soutien de ses parents. Notamment de sa mère. Au vu de la manière dont elle parlait d'elle, il n'était pas difficile de déterminer le fait que les rapports entre la mère et la fille étaient tout sauf au beau fixe. James, au beau fixe avec ses préjugés, supposait que ce n'était pas rare dans les grandes familles de sang pur comme la sienne, où les apparences primaient sur le bien-être de chacun.

-J'ai la chance d'avoir des parents compréhensifs, et pourtant, c'est à peine s'ils m'ont pardonné mon divorce, répondit le libraire pour faire comprendre à son interlocutrice que, une fois de plus, à son échelle en tout cas, il était capable de la comprendre.

Peut-être que tous ses conseils n'étaient pas bons à prendre, mais il ferait de son mieux pour la soutenir, et donc, par extension, sa petite amie. Lexie n'avait pas de chance d'avoir une mère si prompte au jugement. Mais les parents les plus tolérants du monde, même eux, auraient bien du mal à accepter ce que la société considérait comme profondément inacceptable.

-Ce genre de situation nous apprend à vivre pour soi et non pour les autres. J'aurais pu continuer à vivre longtemps conformément à l'image que je me sentais obligée de donner aux autres.

Celle d'un mari heureux, bien installé dans la vie, qui savait que la prochaine étape serait de fonder une famille. Et il aurait été malheureux sans même le savoir. Lexie avait pris conscience de qui elle était suffisamment tôt, c'était une chance.

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Le libraire affirma à Lexie que malgré le fait qu’il ait des parents compréhensifs – ce qui n’était pas le cas de Lexie du coup, mais en même temps quand on appartenait à une famille comme la sienne, c’était normal… on ne faisait pas moins compréhensif que des sorciers de sang pur quand même et surtout moins ouvert d’esprit – ces derniers lui reprochaient encore son divorce. Alors que concrètement, la jeune femme était bien placée pour savoir que le divorce de James n’était rien en comparaison avec sa relation avec un homme. Autant dire que les parents de James ne devraient donc pas vraiment se plaindre, mais évidemment, ce n’était pas comme s’ils pouvaient envisager d’avouer la vérité. En tout cas, Lexie ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle ressemblait quand même énormément avec l’homme sous ses yeux. Qu’ils vivaient un peu une situation similaire et qu’il pouvait la comprendre, mieux que quiconque. Même si Druella avait visiblement accepté les choses, elle ne pouvait pas comprendre pour autant. Melody, c’était forcément particulier, elle ne se contentait pas de la comprendre, elle l’aimait. Elles s’aimaient. Et ce James, donc, il pouvait la comprendre et ça lui faisait du bien de se dire que quelqu’un pouvait quand même la comprendre et qu’il y avait une personne à qui elle pouvait se confier.

James confirma le fait qu’il aurait très bien pu continuer de vivre comme il le faisait, en se voilant la face, mais qu’il avait décidé de vivre pour lui et non pour les autres. Mine de rien, Lexie appréciait d’entendre ce genre de chose. Elle était d’une nature égoïste dans tous les cas, parce qu’elle avait toujours eu l’habitude de penser à elle plutôt qu’aux autres. Mais elle ne pouvait pas nier que l’image qu’elle reflétait était forcément importante. Sauf que maintenant, elle n’avait aucune envie de s’en contenter, bien au contraire.

« Vous avez bien fait de ne pas continuer de vivre comme vous le faisiez. » Elle était sans doute beaucoup trop jeune et immature pour dire ce genre de chose. Parce qu’elle ne connaissait au final pas grand-chose à la vie, parce qu’elle n’avait aucun conseil à donner à quelqu’un. Mais en même temps, elle considérait vraiment que James avait bien fait de divorcer de son épouse afin de vivre avec son petit ami maintenant. Ça ne pouvait que lui donner l’espoir que la situation pouvait juste être parfaite si on s’en donnait les moyens. Bon, cela dit, rien n’était vraiment parfait, mais tant qu’ils avaient la personne qu’ils aimaient avec eux, c’était tout ce qui comptait. « Je suis assez d’avis que c’est bien mieux de se contenter de vivre pour soi même que pour les autres. » Ajouta-t-elle. « Je ne vois pas pourquoi je vivrais pour les autres. »

Bon, c’était vite dit, parce qu’elle était jeune justement et elle ne se rendait pas compte à quel point la situation n’allait pas du tout s’arranger pour elle prochainement. Qu’elle allait revoir sa façon de penser, malheureusement.

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J

ames esquissa un sourire en entendant Lexie affirmer qu'il avait fait les bons choix. Il n'avait pas besoin qu'elle le dise pour qu'il en ait en effet conscience, pour la simple et bonne raison qu'il lui suffisait, pour se convaincre du bien-fondé de ses choix, de retrouver Ethan chez eux et de le serrer contre lui pour savoir qu'il était à sa juste place. Malgré tout, il était toujours agréable de trouver quelqu'un qui soit à ce point susceptible de vous comprendre, même si ce quelqu'un faisait plus ou moins la moitié de votre âge. Il espérait l'aider, l'encourager et lui permettre de ne pas se sentir seule, mais lui parler ne lui faisait pas de mal à lui non plus. Même si ce sentiment s'estompait avec le temps, il lui arrivait encore parfois d'avoir le sentiment d'être une anomalie. Il assumait de l'être en soi, mais il ne devrait même pas envisager de l'être, et parfois, eh bien, il lui suffisait de se rappeler qu'il était loin d'être le seul dans son cas pour mieux appréhender sa propre situation, en vérité, cette... amitié ? pourrait bien leur faire beaucoup de bien à tous les deux, les encourager à se tirer mutuellement vers le haut.

Ils avaient beau être très différents tous les deux, il était assez évident qu'ils partageaient des opinions similaires sur la manière, en tout cas, dont ils devaient vivre leur vie, à la différence près que James s'y était sans doute pris trop tard et que d'aucuns diraient que Lexie s'y prenait trop tôt. Mais en même temps... quand bien même cette Melody ne serait pas la femme de sa vie tout compte fait (car il est vrai qu'elle était certainement trop jeune pour l'affirmer - James était bien placé pour savoir qu'on ne retirait pas forcément que du bon à s'accrocher à son amour de jeunesse), son attirance pour le même sexe, elle, n'avait pas de raison de changer, alors autant qu'ele adopte d'office la mentalité la plus susceptible de l'aider à trouver leur équilibre... même si cet équilibre était souvent bien fragile dans une société aussi restrictive que la leur.

-Bien sûr, il ne faut pas être égoïste non plus, dit-il quand même afin de tempérer un peu son propos, même si Lexie aurait compris où il voulait en venir, elle était bien assez intelligente pour ça. Juste trouver quelques personnes de confiance, c'est quand même important d'être entouré.

James n'était pas forcément l'exemple le plus encourageant en la matière. Il n'empêche que le soutien de Gabrielle lui était vraiment important, et qu'il s'en passerai difficilement. C'était là les difficultés de la vie. On ne pouvait pas se fier à grand-monde, mais ce n'est pas pour autant qu'il fallait se détourner de qui que ce soit.

code by Mandy

Lexie & James

Tout secret est une révolte.

Lexie afficha un sourire quand James affirma que même s’il fallait penser à soi, il ne fallait pas être égoïste non plu. Étrangement, la jeune femme n’était pas spécialement étonnée d’entendre le libraire affirmer qu’il ne fallait pas être égoïste. Si du côté de Lexie, elle n’avait aucun souci à l’être, la jeune femme se doutait que ce n’était pas forcément le cas de son interlocuteur. Elle ne saurait dire – en grande partie parce que au fond, elle ne le connaissait pas tant que ça –, mais il ne semblait pas du tout être le genre d’homme à être égoïste. La preuve, il avait vécu pour les autres avant de songer à vivre pour lui. Il avait épousé une femme, avant de se rendre compte que ce n’était pas la vie qui lui convenait. Et pour l’heure, Lexie n’envisageait pas une seule seconde d’épouser le fiancé que ses parents lui avait trouvé, mais qu’elle allait l’envisager par la suite, il était évident qu’ils n’avaient pas la même façon de vivre, de voir le monde. Sans aucun doute parce qu’ils n’avaient pas vécu la même chose, parce qu’ils ne venaient pas des mêmes sphères. Un détail qui devrait logiquement pousser Lexie à ne pas trop s’approcher de James, mais puisqu’ils avaient d’autres points communs que leur naissance et leur mode de vie… eh bien, ils se retrouvaient là.

Et heureusement que James n’était pas du genre égoïste donc, parce que sinon ils ne parleraient sans doute pas. C’était lui après tout qui s’était ouvert à elle dans un premier temps, afin de gagner sa confiance. Et… il l’avait obtenu. Au final, Lexie ne savait pas vraiment si elle pouvait donner sa confiance à grand monde. Oh, elle avait bien parler de sa situation à Druella et celle-ci n’avait pas semblé si choquée que ça, mais en même temps elle ne saurait quoi penser de sa réaction. Concernant Cedrella Black, elle lui avait dit la vérité mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait confiance en elle et il ne fallait pas du tout qu’elle ait confiance en elle d’ailleurs.

« Et… je peux donc dire que vous êtes une de mes personnes de confiance ? » Demanda-t-elle, alors, dans un fin sourire. Au final, la jeune femme ne savait pas vraiment ce qui les liés tous les deux en dehors de leurs penchant pour les personnes du même sexe. Est-ce qu’ils allaient créer un lien en dehors de ça ? Lexie ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle pouvait sans doute faire confiance au libraire, surtout qu’il lui faisait bonne impression quand même. Si elle devait se reposer sur quelqu’un d’autre que Melody, elle se disait que ça devait être cet homme. Avait-elle raison ? L’avenir allait lui dire dans tous les cas. « Et que je suis une personne de confiance pour vous aussi. »

Même si concrètement à son échelle, la jeune femme ne voyait pas bien ce qu’elle pourrait faire pour le libraire, mais c’était une façon comme une autre de lui rendre la pareille.

Code by Gwenn

Tout secret est une révolte.

J

ames afficha un fin sourire accompagné d'un hochement de tête en réponse à la question de sa jeune interlocutrice quand celle-ci suggéra qu'il faisait partie des personnes de confiance auxquelles elle pouvait s'adresser. C'était en effet le cas. Ce n'était pas pour rien que le libraire s'était adressé à Lexie et lui avait parlé de ce qu'il avait découvert à son sujet, c'était parce qu'il voulait que Lexie ne soit pas seule à affronter une situation que si peu de personnes étaient à même de comprendre. Il tenait à ce qu'elle se sente en confiance, à ce qu'elle n'hésite pas à se confier à lui, à lui parler au besoin... il voulait tenir pour elle le rôle qu'il aurait aimé que l'on tienne pour lui. Pouvoir s'exprimer librement sur son attirance jugée malsaine, sans être condamnée aussitôt, il se disait que ça devrait lui être profitable. Il appréciait aussi d'entendre qu'elle pouvait être une personne de confiance de son côté aussi, même si, en ce qui le concernait, il n'aurait rien à lui demander. Il considérait devoir être là pour elle et l'aider plus que l'inverse, au bout du compte, ceci dit, c'était toujours plaisant de se dire qu'il avait une personne de plus "de son côté".

-Je pense que tu peux le dire, oui, confirma-t-il dans un léger sourire. Et c'était le cas, en effet, ça ne se discutait même pas. Si Lexie le comprenait, c'était ce qui importait. Alors si tu as besoin de quoi que ce soit, ou juste de me parler, n'hésite pas. Il balaya la pièce du regard et trouva une plume et un morceau de parchemin. Il y griffonna son adresse. Tu peux me joindre ici, si tu veux.

Il hésita à lui préciser que si elle devait lui envoyer un hibou, il serait préférable qu'elle crypte ses messages. Ce serait très certainement insulter l'intelligence de la jeune femme qui, James avait envie de le croire, n'avait pas besoin de ses conseils pour avoir connaissance des risques qu'elle encourrait si qui que ce soit interceptait une lettre compromettante signée de sa main. De toute évidence, elle avait été suffisamment maligne pour garder son secret jusqu'ici (malheureusement pour elle, ça ne durerait pas), même si elle avait joué de malchance (ou de chance pour le coup) avec lui), alors elle savait très bien ce qu'il convenait qu'elle fasse ou non, même s'il était nécessaire parfois de prendre quelques risques, du moment qu'ils étaient calculés.

-Je vais devoir rentrer chez moi, constata-t-il après avoir consulté sa montre. Déjà que faire la fermeture l'obligeait à rentrer tardivement, Ethan allait finir par se demander où il avait bien pu passer. Tu n'hésiteras pas à m'écrire ou à venir me voir, n'est-ce pas ?

Il ne pouvait l'obliger à rien, mais il espérait vraiment qu'elle en tiendrait compte.

code by Mandy

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» Secret confié ; secret divulgué. (Tina)
» Un secret plus très secret... ( PV Oly' )
» L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille. (pv un petit paquet de Black)
» Quand tout va bien, c'est que tout va mal [pv Flynn <333]
» Tout le monde manipule tout le monde. (Bradley)

Tout secret est une révolte. [pv Lexie :3]

Tout secret est une révolte. [pv Lexie :3]

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