La rumeur approche. L'écho la redit. (Luna <3)

La rumeur approche. L'écho la redit.

Il fallait sans doute être aveugle ou sourd, quoi que les deux, pour ne pas se rendre compte qu’il y avait quelques histoires qui étaient en train de se répandre comme une traînée de poudre. Adrian n’avait pas mis longtemps avant de se rendre compte qu’il y avait donc effectivement des choses qui se disaient sur lui, sur lui et sur une autre personne. Lysandre plus précisément. Le jeune homme ne savait pas du tout comment ça avait commencé, comment ils en étaient arrivés là, mais Adrian avait eu vent des rumeurs qu’il y avait sur lui et sur son amie. Pourquoi ? Comment ? En soit, le jeune homme se disait que ce n’était pas réellement les questions les plus importantes, parce que ça n’allait rien changer à la situation. Au fait que beaucoup pensait que Lysandre et Adrian avaient couchés ensemble…

Franchement, c’était idiot. Non pas que Lysandre ne soit pas une jolie fille, mais Adrian était amoureux de Aulne et Lysandre avait aussi un petit ami. Ce n’était pas le truc du bleu et argent de faire ce genre de chose. Et puis, ça allait quand même loin, parce que ça parlait de coucherie quand même. Ce n’était pas juste des flirts ou même des lèvres qui se croisent, c’était pire que ça… il ne se sentait déjà pas prêt à coucher avec Aulne, il n’allait pas le faire avec quelqu’un d’autre. Donc c’était idiot. Mais en même temps, le jeune homme comprenait bien que beaucoup de personne y croyait… malheureusement. Adrian passait son temps à dire à ses camarades que non, il n’y avait rien entre lui et Lysandre, qu’ils n’étaient que des amis. D’ailleurs, c’était exactement ce qu’il venait de faire avec un élève de sa maison et de sa classe, dans la salle commune alors qu’il était plongé dans son devoir de soin aux créatures magiques. Ce dernier était venu le voir, pour lui demander plus de détail sur la situation avec Lysandre. Alors, il avait expliqué, une fois encore, qu’il n’y avait rien du tout avec elle… qu’il aimait Aulne.

À force, Adrian commençait à se demander s’il n’allait pas finir par avoir des soucis avec tout ça. Il espérait que Aulne lui faisait confiance, mais les deux jeunes gens n’avaient pas vraiment pris la peine d’en parler. Adrian jugeait en soit qu’il n’avait pas besoin de se justifier, parce qu’il n’y avait rien et que concrètement, il n’y avait aucune raison qu’il y ait quelque chose. Alors en soit, il n’avait pas besoin d’expliquer tout ça, mais en même temps il espérait que Aulne – puisqu’il y avait peu de chance qu’elle n’ait pas entendu ces rumeurs – ne les prenait pas au sérieux. De son côté, il ne le ferait pas de son côté s’il y avait ce genre de rumeur la concernant, parce qu’il lui faisait entièrement confiance. D’ailleurs, en parlant d’elle, elle venait de rentrer dans la salle commune des Serdaigle. Adrian afficha un grand sourire en la voyant, en lui faisant signe. Mais ce n’était sans compter cet « ami » qui ne manqua pas de faire des remarques, le charriant de nouveau par rapport à cette histoire avec Lysandre.

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E

lle devrait y être habituée, parce que c'était un peu une constante, qui ne datait d'ailleurs pas de son voyage temporel, le bonheur ne se goûtait que par fragments, mais il y avait toujours une ombre au tableau. Et le pire, c'est que cette ombre était sans doute nécessaire. C'était elle qui permettait à la joie, justement, d'être ressentie en tant que telle. Luna était heureuse et soulagée, parce que ses meilleurs amis étaient vivants, parce qu'elle avait pu revoir Harry, Ron, Hermione et Neville en chair et en os mais surtout en pleine disposition de leurs moyens. Elle s'était sentie rassérénée, prête à dévorer le monde, optimiste, soulagée. Mais sitôt de retour à Poudlard, il lui avait fallu revenir à la vie estudiantine et à son cortège de rumeurs et de médisance. Faire l'objet de bruits de couloirs divers et variés, elle connaissait vraiment, parce que Loufoca, comme on l'avait longuement appelée, interpellait pas son caractère... inadéquat ? Elle était habituée à ce qu'on se rit d'elle, à être non pas la victime des mensonges mais de l'incompréhension d'autrui. Cela dit, là on parlait d'autre chose. il était bien question de mensonges, et de mensonges qui ne la concernaient certes pas directement mais qui avaient une répercussion directe sur elle, parce qu'il était question d'Adrian. Qui aurait couché avec Lysandre.

Ces rumeurs mettaient Luna mal à l'aise, et à plus d'un titre. Elle osait penser que ce n'était pas vrai, d'une part parce qu'elle avait confiance en Adrian, d'autre part parce que ça ne lui semblait pas avoir le moindre sens... mais en même temps, la rumeur était persistante, et ça lui faisait remettre plein de choses en question. A commencer par elle-même. Elle savait depuis le début, bien sûr, que a relation avec Adrian ne devrait même pas avoir lieu d'être et ne pourrait pas avoir d'issue heureuse. Mais elle avait quand même envie d'y croire, et maintenant, elle se demandait si elle était vraiment ce qu'Adrian pouvait bien rechercher. Elle n'imaginait pas du tout Adrian coucher à droite et à gauche, certes... mais tout de même... c'est vrai que de ce point de vue-là, tous les deux n'avaient jamais rien fait (et franchement, vu les dispositions de Luna à ce sujet, la jeune femme avait même du mal à s'imaginer que cela puisse potentiellement advenir un jour ou l'autre)... et si elle ne s'était jamais interrogée sur les problèmes que cela pourrait engendrer, eh bien... peut-être qu'elle devrait s'en soucier davantage. Quand il la vit dans la salle commune des serdaigles, il la salua comme à son habitude. Elle lui adressa un sourire, mais il s'effaça un peu quand un des camarades d'Adrian fit une remarque déplaisante au sujet de Lysandre. Luna prit sur elle malgré tout et s'approcha de lui, attrapa sa main.

-On peut parler un peu... ?

C'est bête, mais elle craignait qu'il le lui refuse.

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Aulne lui adressa un sourire, l’un de ces sourires que le jeune homme adorait tant – mais en fait, il y avait quand même peu de chose que le bleu et bronze n’aimait pas chez sa petite amie, mais elle perdit ce sourire à la remarque de leur camarade de classe. Adrian senti son cœur se serrer en la voyant ainsi perdre ce sourire, parce qu’il y avait cette remarque concernant Lysandre. Le jeune homme avait envie de croire qu’elle serait bien incapable de croire à ces rumeurs, mais en même temps c’était quand même quelque chose qui tournait vraiment beaucoup dans Poudlard. Et forcément… Adrian ne savait donc pas trop quoi en penser. Et Aulne s’approcha de lui, prenant sa main et lui demanda s’ils pouvaient parler un peu. Comme s’il serait capable de refuser de parler avec sa petite amie. Le jeune homme ne s’était jamais senti aussi proche de quelqu’un qu’elle, et pourtant, il y avait quand même Cassiopée avec qui il était vraiment proche. Mais ce n’était pas la même chose, c’était bien plus… il ne saurait même pas le décrire. Et pourtant, là, tout de suite, le jeune homme se sentait quand même mal

« Bien sûr. » Dit-il simplement donc, parce qu’il n’y avait aucune raison qu’ils ne puissent pas parler tous les deux, bien au contraire. Ils devaient même avoir cette conversation sans doute.

Le jeune homme se leva, sans lâcher la main de Aulne, dans le but de l’entraîner à l’écart. En un sens, Adrian ne savait pas vraiment si c’était ce sujet qu’elle souhaitait aborder, mais en même temps il pensait qu’ils devaient quand même en parler. La rumeur était de plus en plus présente au sein de l’école de magie, plus précisément au sein de leur maison. Et clairement, ça n’avait rien de bon. Bref, autant qu’ils parlent donc un peu à l’écart, sans que personne ne vienne les déranger. Parce que tant qu’à faire, ils n’avaient pas besoin d’avoir des spectateurs ou même encore des acteurs dans leur conversation.

« Aulne… » Commença-t-il, prenant donc les devants, parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher. « Tu ne crois quand même pas tout ce qui se raconte ? »

Il espérait que sa petite amie lui faisait confiance, bien sûr, et en un sens il le prendrait sans doute mal si ce n’était pas le cas. Mais en même temps, au vu de la situation, il ne pourrait pas non plus lui en vouloir. Si la situation avait été inversé, sans doute qu’il aurait pu avoir des doutes pas forcément parce qu’il douterait de la sincérité de sa petite amie, mais simplement parce que cette histoire l’affecterait. Donc Adrian savait bien qu’il ne pourrait pas en vouloir à Aulne, mais il espérait aussi qu’ils étaient bien plus forts que ce genre de rumeur idiote d’étudiant. Surtout qu’il ne comprenait vraiment pas d’où ça pouvait venir, qui avait pu lancer cette idiotie. Sans se rendre compte que ça venait quand même de très loin.

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S

entir sa main serrer la sienne et le jeune homme tout disposé à lui parler, à lui consacrer le temps qu'elle lui demandait, cela fit le plus grand bien à Luna, qui même si elle ne devrait sans doute pas avoir le moindre doute (l'inverse était bien plus valable en l'occurrence) ne pouvait s'empêcher de craindre de voir cette belle relation lui échapper. Elle avait d'ores et déjà peine à croire qu'un garçon aussi incroyable qu'Adrian se soit intéressé à elle, qu'elle soit capable de vivre pleinement une relation sentimentale, alors il était difficile de ne pas admettre que cette histoire fragile pouvait s'interrompre à tout moment. Ne serait-ce que parce qu'elle n'aurait jamais dû exister en premier lieu. Il l'entraîna un peu à l'écart, elle le suivit sans prononcer le moindre mot, attendant qu'il reprenne la parole. Elle sentait qu'il était mal à l'aise, elle trouvait ça attendrissant (comme beaucoup d'autres choses chez lui au passage), mais elle s'en voulait qu'il doive l'être à cause d'elle... et d'attendre cela de lui, qui plus est, pour être un tant soit peu rassurée. Ca ne devrait pas se passer comme ça... mais c'était tout de même le cas.

-C'est pas que j'y crois, répondit-elle doucement, sans pouvoir non plus nier le fait qu'elle avait quand même eu des doutes, sans quoi ils n'auraient même pas cette conversation, ils se contenteraient d'en rire... ou non, ça ne leur ressemblerait pas, mais au moins de juste... ignorer tout ça, comme ce pouvait être le cas pour bien d'autres choses. Je suis habituée à ce qu'on dise des choses dans mon dos, et c'est pas toujours vrai. C'était même souvent faux. On se plaisait à propager à son sujet des rumeurs qui n'avaient pas lieu d'être, ceci dit, jamais cela n'avait concerné sa vie sentimentale... en même temps, personne ne lui aurait jamais soupçonné une vie sentimentale, y compris elle-même, il n'y a pas si longtemps encore. Mais ça ne vient pas de nulle part non plus, ajouta-t-elle en baissant les yeux sur ses mains, elle aussi mal à l'aise.

Elle ne voulait certainement pas accuser Adrian de quoi que ce soit, et elle s'en voulait, mais elle avait besoin d'être rassurée. Elle n'était pas la petite amie idéale et elle le savait, et par ailleurs, Adrian méritait cent fois mieux que la menteuse qu'elle était, même si c'était à contrecoeur et que ça ne pouvait pas rentrer en ligne de compte pour le bleu et bronze, qui n'en savait rien. Elle connaissait un peu Lysandre, même si elle passait pour une croqueuse d'hommes ne serait-ce que pour avoir "volé" le petit ami de sa soeur, elle avait du mal à l'imaginer avoir fait... ça.... mais...

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Adrian savait bien que si Aulne n’avait aucun doute, ils ne seraient pas en train de parler de cette histoire. Alors, forcément, il se doutait qu’elle devait douter un peu... mais en même temps, le jeune homme n’avait vraiment pas envie que sa petite amie commence à ne plus avoir confiance en lui. Parce qu’elle n’avait vraiment aucune raison de douter de sa sincérité, pour la simple et bonne raison qu’il... eh bien, il l’aimait et qu’il ne lui mentirait jamais. Ce n’était pas dans son habitude, dans sa façon de voir les choses. Le jeune homme était déjà un peu perturbé par l’idée qu’il ait réellement une petite amie – aussi géniale que Aulne en plus – ce n’était pas pour aller fricoter ailleurs. Ça n’avait pas de sens.

Aulne affirma donc que ce n’était pas qu’elle y croyait, mais en même temps... justement, ça commençait pas un peu mal non ? Elle avait eu des doutes au moins, elle devait en avoir encore d’ailleurs et mine de rien, ça lui faisait quand même un peu mal. Non pas qu’il imagine que sa petite amie n’avait aucune confiance en lui, mais il aurait simplement aimé qu’elle ne se pose jamais la question. Elle avait l’habitude qu’on dise des choses sur elle en plus... lui aussi, on ne pouvait pas dire qu’ils étaient les élèves les plus appréciés à l’école de magie. Alors oui Adrian avait l’habitude d’entendre des choses se dire à son sujet, mai il ne pouvait pas nier que ce n’était pas de cette manière d’habitude. Que ça ne touchait pas ce genre d’histoire, qui pouvaient quand même faire de grands ravages. Adrian ne put s’empêcher de poser ses doigts sur le menton de sa petite amie pour qu’elle relève la tête et le regarde, il n’aimait pas la voir baisser les yeux de cette manière. Il n’aimait pas savoir qu’elle doutait, que tout cela la touchait. Lui, il s’en foutait, on pouvait dire ce qu’on voulait à son sujet, le jeune homme n’en avait que faire. Mais si ça faisait du mal à Aulne, si ça la faisait douter, ça ne pouvait pas bien aller par conséquence.

« Je ne sais pas d’où ça vient. J’en ai discuté avec Lysandre aussi, elle ne sait pas plus. » Lui dit-il alors, dans le but de la rassurer un peu... du mieux qu’il pouvait. Il ne savait pas si c’était vraiment efficace, mais en même temps, on ne pouvait pas dire qu’il avait réellement d’autres moyens. En dehors de lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune raison de s’en faire. « Je comprends que ça te fasse du mal, mais je t'assure que ça vient de nulle part. Il n’y a absolument rien entre elle et moi. Tu peux me faire confiance. » Et il espérait quand même que sa petite amie l’aimait suffisamment pour lui faire confiance quand même. Il ne supporterait pas que ça ne soit pas le cas. « Lysandre s’est peut-être attiré des ennuis tu sais. Ou moi, je sais pas. Avec tous ces élèves qui peuvent pas nous voir, ça ne serait pas étonnant que quelqu’un s’amuse à répandre ce genre d’horrible rumeur. » Adrian marqua une pause. « Je suis désolé. »

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una pourrait remettre en question le propos d'Adrian quand il affirmait ne pas savoir d'où pouvait bien provenir la rumeur qui circulait à son sujet. Après tout, il avait toutes les raisons du monde de lui mentir... mais elle avait confiance en lui, et elle pensait le connaître assez pour savoir qu'il était sincère (Adrian ne pourrait malheureusement pas en dire autant d'elle)... Cela ne l'empêchait pas de sentir son estomac se serrer à l'idée que le jeune homme ait pu parler avec Lysandre, et elle savait qu'elle aurait du mal à ne pas considérer la jeune femme comme une rivale potentielle, pas tant en gage de manque de confiance en Adrian qu'en elle-même. Quoi qu'il en soit, la bleue et bronze sentait que le jeune homme était tout autant désemparé qu'elle vis-à-vis de la situation, et qu'il en souffrait, sans doute plus qu'elle. C'était dur, d'entendre sur soi des choses que l'on savait fausses et dont il était difficile de se défendre. Elle le savait, elle l'avait vécu, elle aussi. Elle devrait le soutenir plus que le fustiger, mais elle était pas mal remuée par toutes les émotions neuves que cet événement avait fait naître en elle. Qui pouvait croire qu'elle aurait été capable de se sentir jalouse. Elle avait ressenti, pour la première fois, ce que cela ferait, dans l'immédiat, de perdre Adrian. Oh, elle savait bien qu'elle le perdrait un jour ou l'autre, parce qu'il ne pouvait pas en être autrement... mais là, comme ça, elle avait compris combien ça lui ferait du mal, et combien, dans un avenir plus ou moins proche, elle allait leur faire du mal à tous les deux.

-C'est pas de ta faute, voulut-elle bien admettre quand même quand Adrian prit la peine de s'excuser auprès d'elle.

Il ne devrait pas avoir besoin de le faire, mais quand même, ça lui faisait du bien de l'entendre. Elle comprenait qu'il était vraiment touché par la situation, ce qui était une façon indirecte mais bien réelle de lui prouver qu'il tenait à elle, et ça la touchait d'autant plus que des deux, ce n'était pas lui qui mentait, c'était bien elle. Et une fois encore, elle tairait ce mensonge, elle l'enfouirait au plus profond d'elle-même, elle ferait comme si de rien n'était. Jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de faire autrement, jusqu'à ce qu'elle le perde, et pour de bon, cette fois.

-Je te crois, affirma-t-elle alors dans un léger sourire. Mais j'ai eu peur que ce soit vrai... Elle baissa les yeux, attrapa la main d'Adrian et la serra aussi fort que possible dans la sienne. J'ai pas envie de te perdre...

Sauf que ça allait arriver.

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Même si en soit, Adrian n’avait pas grand-chose à se reprocher puisqu’il n’était en rien responsable de cette rumeur et qu’il n’y avait absolument rien entre lui et Lysandre, il ne pouvait pas s’empêcher de s’excuser. Parce que sa petite amie souffrait forcément de la situation, et il s’en voulait. Il ne savait pas d’où ça venait, mais ça venait quand même de quelque part. Dans tous les cas, sa petite amie se retrouvait confronté à ça, et elle n’avait rien demandé à personne. Lui non plus, bien sûr, mais il tenait quand même à s’excuser parce qu’il n’avait aucune envie que Aulne souffre. Elle lui affirma que ce n’était pas de sa faute tout de même. Peut-être, mais en même temps, il aimerait quand même pouvoir l’épargner. Et en même temps, il espérait qu’elle lui fasse confiance quand même.

Elle le lui prouva en précisant qu’elle le croyait. Mine de rien, ce n’était pas grand-chose, mais Adrian se sentait soulagé quand même. Parce qu’il n’avait aucune envie que sa petite amie doute de lui. En soit, il aurait aimé que la jeune femme ne doute pas une seule seconde, mais au moins elle ne le faisait plus maintenant. Elle précisa d’ailleurs qu’elle avait eu peur que ça soit vrai, ce qui ne manqua pas de serrer le cœur du jeune homme. Parce qu’il n’aimait pas découvrir que la jeune femme avait quand même douté au point d’avoir peur que ça soit vrai… mais surtout, parce qu’il voyait bien que ça la rendait mal. Au fond, ils n’étaient que des adolescents et beaucoup pourraient dire qu’ils se contentaient d’avoir un amour de jeunesse qui ne sera pas sérieux par la suite. Sauf qu’Adrian savait bien que ce n’était pas juste un truc comme ça, léger. Il aimait sincèrement Aulne et ça lui fit du mal d’entendre la jeune femme affirmer qu’elle ne voulait pas le perdre. Qu’elle ait cru qu’elle allait le perdre.

« Tu ne vas pas me perdre. » Lui dit-il simplement, en serrant un peu plus sa main dans la sienne. De sa main libre, il leva le visage de Aulne pour qu’elle le regarde, pour qu’elle ne se contente pas de baisser son regard. « Il n’y a aucune raison que tu me perdes. Je suis là et je le resterais toujours. »

En soit, cette histoire n’était qu’une rumeur sans doute lancé par un idiot de l’école de magie qui avait une dent contre lui ou contre Lysandre. Mais la promesse de Adrian – parce que c’était une promesse – était plus forte que ça. C’était une vraie promesse, le genre de parole qu’on disait parfois en l’air, mais que Adrian pensait réellement. Il tenait énormément à Aulne. Alors même s’il était encore bien jeune pour se projeter dans l’avenir, forcément il avait quand même envie de croire que leur histoire n’était qu’à son début et qu’elle allait vraiment être longue. Sauf qu’il lui manquait certaine pièce du puzzle pour avoir une vu globale de la situation.

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assurance avec laquelle Adrian lui assura qu'elle n'allait pas le perdre serra atrocement le coeur de Luna. Ces mots devraient lui faire plaisir, lui faire du bien... Oh, c'était le cas, quelque part... parce que de la sorte, il lui prouvait combien il tenait à elle, combien toutes ces rumeurs n'avaient pas le moindre fondement, combien elle devrait les occulter... mais en même temps, elle se sentait plus cruelle qu'elle n'aurait jamais pensé être capable de l'être. Elle avait à ses côtés un garçon adorable, qui l'aimait sincèrement, et qui avait envie de croire, du haut de son jeune âge, à ce qu'ils partageaient, à ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Et elle, elle s'enferrait dans un mensonge de plus en plus lourd, de plus en plus cruel. Il fallait vraiment être... quelqu'un d'horrible, pour mentir à ce point effrontément, non ? Pour cultiver un espoir qui n'avait pas de raison d'être. Et dire que c'était elle qui allait lui reprocher des rumeurs auxquelles il était pourtant étranger, et qui étaient totalement infondées ! Il n'avait rien à se reprocher... mais elle oui... tant de choses à se reprocher... Adrian mentait sans savoir qu'il mentait, par sa faute. Si, il y avait toutes les raisons du monde pour que leur histoire s'achève. Non, il ne serait pas toujours à ses côtés, et ce ne serait pas parce qu'il ne le voudrait pas... ou même parce qu'elle ne le voudrait pas elle-même de son côté... Mais parce qu'ils n'étaient pas fait pour être ensemble, quoi qu'en disent leurs coeurs ou leurs pensées. Luna avait commis l'erreur de tomber amoureuse, ce à quoi elle ne s'attendait pas... Au mauvais moment, au mauvais endroit... à la mauvaise époque. Elle baissa les yeux sur leurs mains jointes et sentit son coeur se serrer et une bouffée de culpabilité l'envahir tout entière. Mais qu'est-ce qu'elle faisait.

-Tu sais, je vais sûrement repartir..., articula-t-elle finalement après un moment de silence, sa voix cristalline un peu tremblante. En Amérique. Je sais pas quand, mais...

L'échéance de cette année approchait, mais elle savait bien que rien ne se ferait cette année... et à cette pensée, elle se sentait soulagée. Alors même que cela signifiait que rien n'était fait, que le mal se répandait de plus en plus insidieusement, qu'elle ne verrait pas son père avant des mois, des années... et pourtant oui, elle n'avait pas envie de partir. Rien qu'à cette pensée, elle avait le sentiment qu'on lui volait un morceau de coeur. Pourtant, c'était comme ça. A un moment ou à un autre, ça arriverait... et il n'y aurait rien derrière quoi elle pourrait se protéger, alors. Elle n'avait pas le droit de mentir à Adrian au-delà des mensonges qu'elle lui servait déjà. Ce serait trop.

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Adrian était clairement bien jeune pour affirmer à Aulne qu’il sera toujours là à ses côtés, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il le pensait vraiment. Le jeune homme ne pouvait pas savoir exactement de quoi allait être fait le futur, de comment les choses allaient se passer plus tard. Mais pour le moment, Adrian n’avait aucune raison d’affirmer autre chose à sa petite amie. Il était là pour elle, il étaient ensemble tout simplement et c’était la seule chose qui comptait. Adrian savait bien que les histoires d’amour n’étaient pas toujours rose, il suffisait de voir comment ça c’était passé pour ses parents pour en avoir le cœur net. Mais bon, le jeune homme considérait quand même qu’il n’y avait aucune raison qu’ils ne soient plus ensemble, qu’ils ne profitent pas tout simplement. Mais évidemment, Adrian manquait cruellement d’information pour connaître la réalité des choses. S’il connaissait la vérité, s’il savait un peu plus sur l’histoire de sa petite amie, il était évident qu’il ne penserait pas de cette façon. Ou en tout cas, qu’il se dirait qu’ils n’avaient pas vraiment de chance tous les deux. Qu’ils ne devaient pas être ensemble tout simplement. Parce que c’était le cas, parce qu’ils ne devaient réellement pas être ensemble.

En tout cas, malgré ses propos, Aulne ne sembla pas si sereine que cela, elle tourna son regard vers leur main et finalement, elle lui affirma qu’elle allait sûrement repartir. Adrian sentit son cœur se serrer en entendant ces moment, mais surtout en entendant le tremblement dans la si belle voix de Aulne. Elle allait sûrement repartir donc, en Amérique. Elle ne savait pas quand, mais ça allait arriver. En un sens, ce n’était guère étonnant, mais mine de rien à faisait quand même quelque chose à Adrian. De son côté, le jeune homme aurait très bien pu être de retour en Amérique si sa mère n’avait pas décidé de s’installer en Angleterre. Ils auraient été séparé du coup, si ça avait été le cas.

« Je viendrais avec toi alors. » Dit-il dans un sourire, parce qu’il n’avait pas envie de juste broyer du noir. En un sens, après Poudlard, ils ne pouvaient pas entièrement savoir ce qui allait se passer. Après tout, Adrian avait l’intention de se lancer dans la magizoologie, il allait donc forcément devoir voyager un minimum pour ça. Ils seraient pris par la suite de leurs études, ce genre de chose. Ce n’était sans doute pas pour rien que les relations de jeunesse comme la leur ne durait pas forcément, mais Adrian n’avait pas envie de se dire que ça ne pouvait pas durer justement. « De toute façon, il faudra bien que j’aille à la rencontre des créatures magiques. » Bon, ça ne voulait rien dire sans doute, mais il n’avait vraiment pas envie de se dire que tout pourrait s’arrêter dès qu’elle partirait. « Et en attendant, tu es là. »

Et logiquement, si Aulne ne savait pas quand elle allait partir, ça voulait dire qu’elle avait quand même le temps donc. Et Adrian avait envie de profiter de ce temps.

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L'

optimisme d'Adrian était tout ce dont elle avait besoin à l'heure actuelle, puisque toute positive était-elle en temps normal, elle était bien incapable d'observer la situation avec une sorte de distance horrifiée. Comment quelque chose d'aussi beau pouvait-il être si redoutablement mauvais ? Elle le savait, chaque instant qu'elle passait avec Adrian était un vrai bonheur, mais jamais qu'une façon de retarder l'échéance, et une échéance qui devenait chaque fois un peu plus douloureuse, parce que le temps qu'ils passaient ensemble, c'était du temps durant lequel ils se permettaient de s'attacher l'un à l'autre, ce qui ne devrait absolument pas arriver, pourtant. Quand il lui affirmait qu'il partirait avec elle, elle n'avait pas la force de le contredire, alors même qu'elle savait qu'il le fallait. Mais c'était si touchant, si agréable, d'être soutenue par quelqu'un de capable, vraiment, de calquer son avenir sur le votre, de vous promettre de ne jamais vous abandonner... Si seulement ça pouvait être vrai... si vraiment c'était possible. Mais tout comme Luna ne pouvait sans doute pas rester dans cette époque, elle ne pouvait pas inviter Adrian à rejoindre l'époque à laquelle elle-même appartenait. Ce serait si simple et agréable, pourtant. Elle n'aurait pas à choisir entre Adrian et son père, elle aurait les deux. Mais outre une multitude de paradoxes temporels en jeu, ce serait la vie d'Adrian qu'elle gâcherait. Non, jamais et sur aucun plan, leur histoire ne pouvait marcher. Et pourtant, elle n'arrivait pas à s'empêcher d'insister, d'essayer tout de même, encore et encore. Jusqu'à ce que ça ne marche plus... jusqu'à leur faire du mal à tous les deux.

-J'adorerais parcourir le monde et de nouvelles créatures avec toi, répondit-elle dans un sourire, n'arrangeant absolument pas son cas.

Alors oui, bien sûr, c'était la vérité, et elle le pensait effectivement. Si sa vie devait être aller d'aventures en aventures avec Adrian, en apprivoisant une multitude de ces créatures qui la fascinaient tant, à l'image de Norbert Dragonneau, elle serait heureuse, c'est sûr. Mais quoi que doive être sa vie, ça ne ressemblerait pas à ça. Ce serait un rêve, et rien de plus qu'un rêve. Qu'il fallait qu'elle brise avant de faire encore plus de mal. Elle devrait lui dire la vérité. Elle n'avait que peu d'excuses pour ne pas le faire. D'accord, ils étaient supposés garder le secret... mais quelle valeur avait encore ce secret quand tant de personnes étaient au courant de la situation de toute manière ? Ce qu'elle faisait était au fond plus dangereux d'un point de vue temporel que tout lui dire. Mais c'était... trop difficile. Elle ne s'était jamais sentie aussi aimée de toute sa vie... Comment est-ce qu'elle pourrait dire non.

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C'était peut être un peu trop utopiste de sa part de penser qu'il suffisait qu'il suive Aulne alors que celle ci lui affirmait qu'un jour, elle allait devoir sans doute retourner en Amérique, mais c'était quand même comme cela que le jeune homme voyait les choses. Pourquoi pas après tout ? Il n'avait jamais caché le fait qu'il avait envie de suivre les traces de son oncle et donc, qu'il avait envie de parcourir le monde afin de devenir magizoologiste. C'était comme ça, et s'il devait parcourir le monde, pourquoi ne pas suivre Aulne. Pour aller dans son pays en plus. Après tout même si le jeune homme adorait l’Angleterre, et que toute sa famille s'y trouvait maintenant, ce n'était qu'un pays d'adoption. Rien ne le retenait réellement et l'empêchait de prendre ses bagages pour aller ailleurs. Pourquoi Aulne allait devoir partir ? Il ne savait pas, sans doute rapport à son père. Mais dans tous les cas, il se disait qu'il pouvait juste la suivre. Qu'ils allaient se revoir même si elle devait partir, que rien n'allait empêcher de qu'ils vivaient. Même si forcément, le bleu et bronze ignorait bien trop de détails importants pour avoir une bonne vision de la situation. Il ne pouvait pas réellement avoir conscience de la situation et des enjeux. Il ne se rendait pas compte.

Et ça n'allait pas arriver si la jeune femme continuait d'aller dans son sens. Ce qu’elle faisait, et ce qui convenait parfaitement à Adrian, incapable de se rendre compte qu’elle était en train de continuer sur un chemin vraiment dangereux. Adrian afficha un grand sourire quand sa petite amie précisa qu’elle adorerait faire le tour du monde avec lui. Mine de rien, c’était des mots qui lui faisaient vraiment plaisir. Parce que même s’ils étaient jeunes, Adrian avait envie de croire que ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre était fort, au point de pouvoir justement continuer dans le futur. Le jeune homme savait bien que tous les premiers amours (puisque c’était bien ce qu’était Aulne pour lui) ne duraient pas forcément, mais il savait aussi que ça arrivait et il avait envie de croire que ça allait être le cas pour eux. Même si, évidemment, il ignorait encore beaucoup trop de détail pour ça.

« Alors on le fera. » Dit-il simplement sans perdre son sourire, parce que ça semblait si simple.

Oh, il savait bien que ça ne l’était pas tant que ça, mais en même temps il ne voyait pas pourquoi il ne rêverait pas un peu. Et puis, il avait envie de se dire qu’il n’était pas possible qu’il laisse quoi que ce soit l’empêcher de faire ce qu’il voulait avec la fille dont il était amoureux (sans se douter qu’évidemment, il y avait une très bonne raison pour qu’ils ne puissent pas être ensemble). L’exemple de ses parents étaient bien la preuve qu’il ne allait pas se retenir non ? Si sa mère avait simplement suivi ses envies, il aurait eu un père toute sa vie.

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P

our chacune des mises en garde de Luna, par trop implicites, elle ne pouvait pas dire le contraire, Adrian avait toujours le mot qu'il fallait pour lui faire aussitôt regretter d'être qui elle était, de mentir à ce point, sans pour autant être capable de renoncer à ce mensonge en question. Non, elle y tenait, même. Que pourrait-elle dire qui le dissuade de voir son avenir avec elle ? De nombreuses choses, évidemment, à commencer par la vérité, mais elle n'y arrivait tout simplement pas, parce que tout en sachant que c'était totalement impossible, elle aimait beaucoup trop se visualiser dans l'avenir avec lui. Ce n'était qu'un rêve, et elle devrait y couper court avant qu'il ne devienne trop douloureux, mais en même temps, si elle n'y rêvait pas maintenant, elle n'en aurait jamais l'occasion, et cette pensée l'attristait profondément. Alors tant pis si elle commettait éternellement la même erreur, mais pour le moment, elle avait juste envie de les imaginer tous les deux ensemble, parcourant le monde, allant à la rencontre de créatures exceptionnelles et fantastiques, poursuivant dignement l'oeuvre de l'oncle d'Adrian, pour lequel ils avaient tous les deux tant d'estime. Ils seraient heureux, c'est sûr. Et cette passion commune qui les avait rapprochés pour commencer aurait certainement le don de les rassembler encore un peu plus. Si elle pouvait être Aulne, être vraiment la personne qu'elle prétendait être... alors ce moment serait peut-être l'un des plus forts de son existence. Mais ce n'était pas le cas, et cela lui arrachait le coeur. Surtout quand elle voyait combien il s'investilssait dans leur histoire. Bien sûr, il était jeune, comme elle, et ils étaient trop jeunes pour s'investir comme ça, à cent pour cent... mais ça ne les empêchait pas de le faire. En fin de compte, c'était plus fort qu'eux. En tout cas, c'était sûr que c'était plus fort qu'elle, sans quoi elle rassemblerait ses esprits et arrêterait de faire n'importe quoi comme c'était le cas maintenant.

-J'ai l'impression que rien n'est jamais impossible, avec toi, observa-t-elle dans un sourire.

Ce n'était pas un reproche qu'elle lui faisait, mais bien un compliment. Il n'était pas si sûr de lui au quotidien, et c'était d'ailleurs ce qui faisait son charme, mais là, tout de suite, il avait vraiment l'air sûr non pas de lui, mais d'eux, et il savait lever tous les impossibles que la jeune femme, par conséquent, se voyait bien incapable de lui opposer, même si elle savait que ce serait bien plus juste pour tous les deux si elle agissait de la sorte. Il croyait en l'avenir, alors oui, pour lui, rien ne semblait impossible, et c'était là tout son talent... il rendait sa conception de l'impossible possible. Et c'était dangereux.

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Ce n’était sans doute pas si facile que ça, que comme Adrian parlait, mais en même temps, le jeune homme n’avait aucune raison de se dire que ce n’était pas possible. Le jeune homme ne se montrait pas toujours confiant dans la vie, bien au contraire, mais quand il était question de Aulne, il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir énormément d’espoir. Ils étaient jeunes, vraiment, ils étaient encore à l’école après tout et rien ne pouvait garantir qu’ils allaient avoir envie de vivre toutes leurs vies ensemble. Mais pour le moment, le jeune homme n’avait aucune raison de ne pas imaginer le futur en compagnie de sa petite amie. Il se doutait bien qu’on pourrait très bien leur dire qu’ils étaient définitivement trop jeunes, qu’une fois qu’ils seraient en dehors de l’école, peut-être qu’ils n’auraient pas les mêmes sentiments. Mais pour l’heure, Adrian n’avait définitivement aucune envie de penser à ce genre de chose.

Le jeune homme afficha donc un sourire quand Aulne affirma que rien ne semblait impossible avec lui. Ce n’était pas le cas, en réalité, Adrian doutait quand même très souvent sur beaucoup de chose. Mais il y avait des sujets sur lesquels il ne pouvait pas douter. Comme le fait qu’il avait l’intention de travailler plus tard dans les créatures magiques, comme son oncle. Qu’il allait donc passer du temps à faire le tour du monde et… eh bien, qu’il avait l’intention de le faire avec Aulne et de vivre toute sa vie avec elle. Mine de rien, l’histoire de ses parents ne pouvait que le pousser à se dire que tout était possible en amour. Après tout, ses parents s’étaient aimés de nombreuses années avant, et maintenant ils de nouveau ensemble après toutes ces années sans se voir, après des mensonges, des non-dits. Alors, forcément, dans une telle situation, on ne pouvait que croire à l’amour et aux âmes sœurs. Et Adrian avait envie de se dire que Aulne était son âme sœur.

« Si on commence à se dire que c’est impossible… on ne risque pas d’y arriver. » Répondit-il, même s’il mentirait en affirmant qu’il pensait toujours de la sorte. Mais concernant sa petite amie et les sentiments qu’il avait pour elle, il était sûr et certain. Il ne doutait pas une seule seconde de ce qu’il ressentait et de l’avenir de leur histoire. Alors, qu’il devrait sans doute. « Je suis… vraiment bien avec toi Aulne. »

Il ne le cachait pas, c’était vraiment le cas depuis le début, mais chaque jour qui passait, le jeune homme se disait un peu plus qu’il était vraiment bien avec elle. Et il avait bien envie de se dire que cette histoire avec Lysandre ne faisait que les rapprocher. Même si ce n’était pas plaisant, parce qu’il était évident que ce n’était pas agréable d’entendre parler de coucherie qui n’avaient pas réellement lieu, si ça pouvait que renforcer son couple avec Aulne, il le prenait. Même si c’était forcément plus facile pour Adrian que Lysandre.

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L

una aimait la manière qu'Adrian avait de penser... en même temps, il n'y avait rien qu'elle n'aime pas chez lui, et c'était bien là le problème. Si elle n'était pas à ce point attachée à lui, la situation serait certainement plus simple... mais d'un autre côté, si elle n'était pas attachée à ce point à lui, elle ne se serait pas mise dans cette situation... Elle n'aurait jamais joué ainsi avec les sentiments d'autrui si elle-même ne s'était pas laissée prendre à ce même jeu... ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle n'avait rien à se reprocher dans l'affaire, bien au contraire, mais il était quoi qu'il en soit certain qu'elle ne savait pas trouver ne serait-ce que l'ombre d'un défaut à Adrian, et chacun des mots qu'il prononçait éveillait en elle des sentiments particulièrement contradictoires. Ils lui faisaient chaud au coeur, d'un côté, et lui donnaient envie d'arrêter le temps pour n'être confrontée à aucun des problèmes que suggérait leur relation impossible. De l'autre, consciente du fait que cette relation était bel et bien possible, son estomac se tordait douloureusement au moindre mot qu'il prononçait, parce qu'elle savait pertinemment qu'elle ne le méritait pas. Elle n'avait rien fait pour mériter tant de tendresse et de gentillesse. Ou plutôt si. Elle avait menti, sans discontinuer, et plus elle s'enferrait dans ses mensonges, plus c'était difficile.

Mais c'était tout de même vrai, qu'elle aimait ce qu'il lui disait, sa manière de penser. A l'impossible nul n'est tenu, et elle mourait d'envie d'y croire. Son père l'avait élevée selon cette philosophie, l'avait toujours encouragée à croire en ses rêves et en ses convictions, même si tout le monde alentours cherchait à les convaincre de leur absurdité... mais la situation rencontrait un point de non-retour à l'instant où sa seule personne n'était plus en jeu. Si, l'impossible commençait où la liberté individuelle s'arrêtait, et elle avait depuis trop longtemps empiété sur celle d'Adrian... mais une fois encore, elle était incapable d'y mettre un terme. Elle était beaucoup trop bien à ses côtés. C'était bien simple, elle l'aimait, et elle n'avait pas envie de prétendre le contraire, ou tourner le dos à des sentiments qu'on l'avait toujours invitée, également, à exprimer sans aucune réserve.

-Moi aussi, répondit-elle le coeur un peu serré quand Adrian lui assura qu'il se sentait bien avec elle. Elle aussi, elle avait même le sentiment de n'être bien qu'avec lui, dernièrement. et elle savait qu'elle se sentirait plus bas que terre, sans lui... et si ça devait être réciproque, quel mal elle allait lui faire, par la force des choses. J'ai pas envie que ça s'arrête...

Et elle ne devait pas dire ce genre de chose.

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Il était évident que s’ils n’étaient pas bien ensemble, les deux adolescents ne seraient pas ensemble justement. Mais Adrian avait envie de croire que dans ses mots, il y avait surtout plus que tout ça. Il se sentait bien avec la jeune femme, il l’aimait c’était une évidence et elle lui faisait du bien. Parce que mine de rien, ces derniers temps on ne pouvait pas dire que le jeune homme avait été épargné. Il y avait eu tellement de chamboulement dans sa vie, des histoires complexes de famille principalement. Le retour de sa mère avait été une joie, mais il y avait eu l’arrivée soudaine d’un père qu’il ne connaissait pas, la découverte des mensonges de sa famille et tout le reste. Cette année avait été riche en chamboulement, en découverte et le fait qu’il soit avec Aulne était l’un de ces chamboulements. Mais c’était sans conteste le meilleur. Bon, Adrian devait reconnaître que c’était plaisant d’avoir un père maintenant, qu’il appréciait de voir que sa mère était heureuse avec Jacob, mais c’était quand même difficile pour lui. Alors que Aulne, son histoire avec la jeune femme, il avait vraiment le sentiment que c’était la plus belle chose qui pouvait lui arriver.

Même s’ils étaient jeunes, sans aucun doute, ils étaient à l’école, ils ne pouvaient pas savoir de quoi le lendemain allait être fait. Mais Adrian n’avait pas envie de se poser mille questions, il était juste bien avec sa petite amie et il avait envie de croire que ça allait durer. Contrairement à celle-ci, qui savait parfaitement que ça ne pouvait pas durer, qu’elle n’avait normalement aucune raison d’être avec lui. Mais ça, il ne le savait pas encore, c’était pourquoi il n’avait aucun souci à dire ce qu’il disait.

« Ça ne s’arrêtera jamais. » Lui répondit-il donc, avec un sourire sur le visage.

D’accord, Adrian ne devrait sans doute pas dire une chose pareille, parce qu’il ne pouvait pas être certain que ça allait réellement durer. Ils étaient jeunes, ils pouvaient arriver beaucoup de chose qui allait les séparer. Leurs sentiments pouvaient encore évoluer, Adrian en avait parfaitement conscience. Mais en cet instant précis, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que rien ne pouvait les séparer, qu’il n’y avait aucune raison que ça ne continue pas. C’était faux, mais il avait envie de vivre dans cette pensée utopiste, sans se prendre la tête (alors qu’il avait quand même bien souvent l’habitude de se prendre la tête pour beaucoup de chose). Il était tellement bien avec Aulne, qu’il avait envie de croire que l’impossible était possible, que rien ne pouvait jamais les séparer. Même si c’était sans doute idiot et qu’ils étaient bien trop jeune pour penser ce genre de chose. Cela dit, Adrian ne pouvait pas être sûr qu’ils étaient trop jeunes non plus, il y avait bien des histoires d’amour qui démarrait si jeunes et qui duraient dans le temps. Il avait envie de croire que c’était leur cas, parce qu’il ne voulait vraiment pas que ça s’arrête non plus.

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L

una devait arrêter de mentir... et de se mentir à elle-même, surtout. Mais les bonnes résolutions qu'elle pouvait s'exhorter à prendre dans ses grands moments de solitude et de réflexion étaient trop rapidement balayées dès l'instant où son regard se posait sur Adrian. Elle n'y pouvait rien, elle se sentait trop bien avec lui, et égoïstement, elle ne voulait pas que ça s'arrête. Sans oublier le fait que la jeune femme avait en horreur la simple idée de peut-être faire souffrir le garçon qu'elle aimait tant... Forcément, il allait souffrir à un moment ou à un autre, ce n'était pas du tout une excuse, mais dans des circonstances comme celle-ci, ça lui semblait si... cruel, de fouler au pied les sentiments qu'il lui adressait avec tant de certitude. Encore, si elle ne les partageait pas, ce serait autre chose... mais si, évidemment, elle les partageait. Elle les partageait au point que c'en soit douloureux.

Elle n'aurait pas cru, avant d'être avec Adrian, que le plus grand bien et le plus grand mal puissent résulter d'une seule et même chose. Elle ne pensait pas avoir connu de plus grand bonheur qu'en présence du bleu et bronze, c'était un fait, et en même temps, elle ne pensait pas que quoi que ce soit puisse être susceptible de la rendre plus malheureuse que cette relation évidemment vouée à l'échec. La jeune femme était amoureuse, et on lui avait souvent dit qu'aimer faisait mal. Et même sans qu'on le lui dire, c'était quelque chose qu'elle avait constaté de l'extérieur, se demandant d'ailleurs parfois pourquoi tant de personnes couraient après l'amour alors que ce dernier n'allait presque jamais sans conséquences ô combien néfaste. Aujourd'hui, elle comprenait mieux. Sans l'avoir pourtant recherché, d'ailleurs. Elle dirait plutôt, même, qu'elle l'avait subi. C'était quelque chose qui lui était tombé dessus, tout simplement. Et qu'elle avait bien de la peine à regretter dorénavant.

Un exemple typique de cette confusion complexe entre joie profonde et douleur sincère se manifesta encore quand le jeune homme lui assura que ça ne s'arrêterait pas, qu'ils seraient toujours ensemble. Ce genre de réflexions lui réchauffaient le coeur à un point tout bonnement imaginable, et dans le même temps, ce même coeur se tordait d'une douleur lancinante, parce qu'il y avait chez Adrian des rêves et des espoirs qu'elle ne pourrait jamais combler, quoi qu'elle veuille et quoi qu'elle fasse, et c'était absolument cruel de sa part que d'alimenter et entretenir ces rêves et ces espoirs, tout en sachant ce qu'il en était. Pourtant, une fois encore, au lieu de choisir la carte de l'honnêteté, elle allait prendre la fuite.. Méthode devenue bien trop courante chez elle. En réponse, elle se contenta d'adresser à son petit ami un regard attendri.

-Je... ferais bien d'y aller, choisit-elle alors de répondre.

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