Une idole et ses fans [pv Bonnie et Celestina]

Une idole et ses fans

M

elody a-do-rait Celestina Moldubec. Elle attendait avidement chacun de ses albums, suppliait ses parents de les acheter dès la sortie et les écoutait en boucle jusqu'à ce que toute la famille Farnsworth ait les oreilles qui saignent. Elle était vraiment fan, et pour cause, elle trouvait cette femme parfaite. Pas juste parce qu'elle adorait ses chansons, qu'elle connaissait toutes sur le bout des doigts, mais parce qu'elle adorait la personne, ou du moins ce qu'elle en connaissait. Elle guettait avidement tous les articles de presse qui pouvaient sortir à son sujet et rejetait toujours en bloc les articles qui pouvaient être médisants à son sujet. Elle trouvait cette femme... incroyable, belle, intelligente, forte, un exemple à suivre, en gros. Et oui, c'est peut-être en la découvrant pour la première fois qu'elle s'était sentie capable d'éprouver de l'attirance pour la gent féminine... bon, on parle d'une attirance toute bête, hein, certainement pas de l'émoi que lui inspirait autrement Lexie. Il n'empêche qu'elle était vraiment très fan, et que l'un de ses plus grands rêves était d'assister à l'un de ses concerts.

Sauf que les places étaient vraiment loin d'être données, et en plus, elle faisait constamment salle comble, si bien qu'il était impossible ou presque de récupérer des places à temps. Pour ces deux raisons, Melody n'avait pas pu faire en sorte d'assister au concert londonien de la chanteuse, même si elle aurait vraiment aimé. Mais malgré tout, elle était là, devant la salle de spectacle où elle se produisait en ce moment même. Rien qu'à penser à tous les chanceux qui l'écoutaient de l'autre côté de ces murs, elle se sentait vraiment jalouse. Ceci dit, elle n'avait pas à supporter ça seule, et c'était déjà ça. Melody avait décidé de tenter le tout pour le tout afin de rencontrer son idole. Elle avait décidé de l'attendre près de la sortie arrière de la salle, afin de peut-être pouvoir la croiser quand elle quitterait les lieux. Et bien sûr, pour l'aider à mener à bien cette entreprise, elle avait tout de suite pensé à Bonnie. Les deux amies avaient pas mal en commun, et entre autres une vraie passion pour cette chanteuse qu'elles allaient peut-être réussir à approcher, pour une fois. Melody avait besoin de se changer les idées, il lui semblait que Bonnie aussi, même si elle filait l'imparfait amour avec son Joshua, quoi de mieux, donc, que de remporter le titre de groupies les plus tenaces de Grande-Bretagne. Gesticulant d'un pied sur l'autre, elle ne tenait plus en place. Elle espérait vraiment qu'elles n'avaient pas fait le déplacement pour rien et que ça les mènerait quelque part. Mais, bien évidemment, il ne fallait pas se faire trop d'illusion non plus.

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Après chaque fin de concert, j'ai mon petit rituel. "Un rituel de diva", m'assène bien souvent William, qui est aussi mon manager (et qui a tendance à me taper singulièrement sur le système, en ce moment... s'il n'y avait notre fils, je divorcerais une nouvelle fois). Je reste assise dans ma loge, j'enfile mon confortable peignoir, je bois un verre d'hydromel (par n'importe lequel, ils viennent toujours du même producteur norvégien, j'y tiens) accompagné d'une olive, je m'allonge quelques instants (j'exige toujours un lit ou au moins un canapé dans ma loge, oui), j'écoute mon 78 tours de classique, je fume une cigarette, et je me détends. Sans pour autant entrer dans un état trop méditatif, car je veux rester attentive aux bruits de la foule. Je tends toujours l'oreille et j'essaie de capter l'un ou l'autre commentaire (je vais à la pêche aux compliments, on peut le dire), et j'attends. Cela me permet de regagner un peu de l'énergie que je dépense en conséquence à chaque fois que je monte sur scène, et ça me permet aussi de laisser au temps à tout un chacun de déserter les lieux pour filer incognito à mon tour par l'arrière-salle. Tant pis si mes gardes du corps doivent attendre que j'accepte enfin d'y aller, quitte à les faire rentrer tard.

Ils doivent me suivre à distance à ma sortie de la salle. Je refuse qu'ils me collent au train, car je pense qu'il n'y a pas pire moyen d'être aperçue et harcelée. Seule, et si je me dissimule comme maintenant, sous un chapeau épais, et un imposant manteau de fourrure dans lequel enfouir mon visage (c'est l'hiver, la période est idéale pour se cacher sous des vêtements de neige). Car oui, une fois mon rituel achevé, j'enfile ma tenue d'anonyme et, considérant que mon public a cessé de m'attendre, je m'en vais discrètement par la porte de service. Je pourrais transplaner, bien sûr, mais je dois rejoindre mon mari à quelques rues de là, alors je trouverais vraiment ridicule de ne pas faire ces quelques mètres à pied, même par prudence.

Souvent, je néglige et sous-estime la patience et la pugnacité de certains de mes fans... Alors que j'en ai déjà eu la preuve à plus d'une reprise. Et c'est de nouveau le cas d'ailleurs. Car deux fans m'attendent visiblement à la sortie... Bon, au moins, elles ne sont que deux, et très jeunes, elles ne doivent pas être armées de mauvaises intentions. Je les regarde l'une et l'autre, surprise, moi qui pensais avoir réussi à me trouver seule, moi qui pensais m'en sortir sans croiser personne. Je ne suis pas forcément d'humeur, mais je ne les ignore pas.

"Vous m'avez fait peur."

Une idole et ses fans.

Celestina Moldubec, un jour Bonnie allait se rendre à un de ses concerts… c’était obligé, un jour elle allait pouvoir entrer dans cette salle et écouter ses chansons, les chanter avec elle, sauter sur place. Mais pas aujourd’hui, ce soir-là, avec Melody, elle se trouvait en dehors de la salle. Parce qu’il n’y avait plus aucune place de concerts disponible. Ça partait comme des petits pains à chaque fois et ça coutait tellement cher. Bon… Bonnie pourrait très bien quémander soit à son mari, ses parents, ses beaux-parents, prétexter elle ne savait quoi pour avoir de l’argent à dépenser comme ça… mais c’était compliqué. Alors, elle n’avait pas pu entrer dans la salle du concert pour le moment, mais cela arrivera bien un jour. C’était obligé, elle le ferait un jour. Elles allaient le faire un jour, parce qu’il était évident pour Bonnie que jamais elle n’irait voir Celestina dans un de ses concerts sans sa meilleure amie.

Donc, ce soir-là, elles se trouvaient dehors dans l’espoir de quand même pouvoir apercevoir la sorcière. Elle ne savait pas du tout si ça allait être le cas, mais les deux amies étaient tenaces. Heureusement, parce qu’il allait en falloir de la ténacité. On était en pleine période de noël, en plein hiver et il faisait un froid de canard. Bonnie était emmitouflée dans un gros manteau, sautillant sur ses pieds, en attendant avec impatience de pouvoir voir Celestina. Il était important qu’elles la voient… ça serait vraiment géniale. En tout cas, c’était évident que les deux amies savaient se donner du mal quand elles voulaient quelque chose. Parce que les heures passaient. Au début, Bonnie et Melody attendaient dehors pendant que les chanceux qui avaient une place se trouvaient à l’intérieur, observant leur idole sur scène. Puis, le concert s’est terminé et forcément, elles avaient vu tout le monde s’en aller pour rentrer chez eux, les yeux pleins d’étoiles. Bonnie avait donc senti son cœur s’emballer au fil des minutes, alors qu’elle voyait tout le monde s’en aller, se disant que Celestina allait sans doute sortir. Mais les minutes continuaient de passer et pendant un temps, Bonnie commença à se dire que ça n’allait pas être pour ce soir. Qu’elles avaient attendu ici pour rien, parce qu’elles ne pourraient pas l’apercevoir. Ce qui ne l’empêcha pas de rester quand même, parce qu’elle savait être tenace à certain moment. Et heureusement, parce que la porte s’ouvrit.

Bonnie attrapa vivement le bras de Melody, alors qu’elle se trouvait devant cette femme camouflée dans un gros manteau et un chapeau épais. C’était rare, mais ça arrivait, Bonnie se retrouvait complètement sans voix alors qu’elle reconnaissait cette jeune femme qui leur disait qu’elles lui avaient fait peur. C’était elle…

« Par Merlin ! » Bonnie sentit son cœur battre encore plus rapidement, alors qu’elle se trouvait bel et bien devant son idole. C’était dingue. Elle n’en revenait à peine, au point qu’elle se demandait si elle n’était pas en train de rêver tout simplement. « Vous êtes Celestina ? »

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était fou, quand même, ce que la passion pouvait mobiliser de patience et de motivation... Melody s'en rendait souvent compte, parce qu'elle était passionnée au quotidien, et tout aussi impatiente. Elle n'aimait pas attendre, elle préférait avoir les choses tout de suite, mais quand le jeu en valait la chandelle, comme maintenant, elle était capable d'une patience folle. C'était le cas, par exemple, quand elle décidait de coudre un vêtement compliqué qui exigeait de sa part plus de soin et d'application que d'ordinaire, et c'était le cas maintenant, animée qu'elle était de l'espoir fou de rencontrer son idole... Est-ce qu'elle y croyait vraiment ? Oui et non. Elle avait tellement envie d'y croire qu'elle finissait par se prendre au jeu, mais au fond, elle savait bien que les proportions de chance pour qu'elle et Bonnie rencontrent la belle, brillante et parfaite Celestina Moldubec. La bleue et bronze attendait, attendait, fébrile. Depuis combien de temps le public était-il parti, exactement ? Elle n'en savait rien, mais elle commençait à penser que ça commençait à remonter, et si elle entretenait la lueur d'espoir qui la remuait, elle commençait quand même à faiblir. Mais bien sûr, c'est quand on finit par ne plus y croire que l'espoir vous rattrape. Et là, tout à coup, la porte s'ouvrit. Difficile de la reconnaître, sous ces couches de vêtements... Mais certains détails ne pouvaient tromper deux fans aussi folles-furieuses qu'elle, sa voix, les traits de son visage... Bonnie fut la première à réagir, mais Melody était prêt à suivre presque aussitôt. Parce que, Merlin, oui, c'était dingue, c'était incroyable, mais c'était bel et bien vrai ! Elles se retrouvaient devant Celestina Moldubec en personne. Bordel, c'était trop beau pour être vrai !! Elle ne jalousait plus du tout en cette seconde ceux et celles qui avaient été aux premières loges pour assister à son concert. Parce que, bordel, elles étaient face à Celestina Moldubec. Melody n'attendit pas même la confirmation de la célèbre chanteuse, elle était surexcitée, et sûre d'elle, surtout (autant dire que si elle s'était trompée, elle se serait payée la honte).

-Celestina !! On est vos plus grandes fans ! dit-elle dans un sourire qui lui allait d'une oreille à l'autre. Et pour cause, elle ne saurait que difficilement être plus euphorique que cela. Elle était vraiment en train de vivre l'un des plus beaux jours de sa vie. D'accord, ça n'égalerait jamais tous les moments qu'elle pourrait passer avec Lexie, mais ça y ressemblait quand même, et elle avait envie de saisir cette occasion jusqu'au bout. Si elle s'écoutait, elle sauterait dans les bras de l'illustre chanteuse.Elle n'en revenait pas de la rencontrer finalement, si bien qu'elle en perdait ses mots, elle ne savait pas quoi dire. On voulait voir votre concert, mais toutes les places étaient prises...

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La réaction de mes deux jeunes fans ne se fait pas attendre, et elle ne me surprend pas beaucoup. Cela va sembler suspect, je m’en doute, mais c’est la vérité, tout de même. Je suis habituée à la réaction de mes fans, ceux qui, les plus téméraires, sont prêts à m’attendre à la sortie des coulisses, dans le froid. Ceux-là méritent bien que je ne les ignore pas, mais je dois avouer que je n’avais pas la moindre envie de jouer les idoles, tout de suite, j’étais plus pressée de rentrer chez moi et de m’enfoncer tranquillement dans le canapé de mon salon. Mais je ne me vois pas renflouer ces deux jeunes filles alors que je comprends qu’elles m’attendent depuis un long moment. Et le pire, c’est qu’elles n’ont même pas pu assister à mon concert. J’admets qu’avoir connaissance de cette information m’invite à me montrer plus clémente à leur adresse. Je n’ai pas l’intention de perdre trop de temps avec elle, mais après tout, elles ne sont que deux, je peux bien leur accorder quelques minutes. Quand l’une d’elles affirme qu’elles sont mes plus grandes fans, je ris sous cape. Le nombre de personnes qui me disent ça ! Ceci dit, j’avoue que, pour le coup, elles se sont données du mal pour me rencontrer.

-Vous n’avez quand même pas attendu dehors durant toute la durée du concert ? je demande, ainsi intriguée.

J’ai mes propres idoles, et j’ai eu le même genre d’attitude avec certaines d’entre elles, alors j’imagine la frustration que ça doit être de voir qu’un concert auquel on rêve d’assister se joue à quelques mètres de soi… Mais en même temps, il n’y a pas de miracle, pour voir l’un de mes spectacles, il faut se lever tôt. Oui, je suis prétentieuse une fois de plus, il n’empêche que c’est tout de même vrai. Les faits sont les faits, et si mes places de concert se distribuent comme des petits pains, je n’y suis pour rien, c’est juste ainsi, c’est un fait, voilà tout.

-Vous devez être frigorifiées, j’observe ensuite, parce qu’elles ne m’ont pas attendue sous un chaud soleil d’été mais pendant une mordante nuit d’hiver. Bon, je ne suis pas aux pièces, après tout, et si nous devons parler, mieux vaut que nous ne restions pas dehors, surtout que notre présence pourrait rameuter d’autres personnes. Pour l’instant, nous ne sommes que trois, autant que ça reste comme ça. Venez, on va boire un thé à l’intérieur.

Et sans prononcer un mot de plus, je les fais rentrer et les invite dans ma loge.

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Bonnie eut un doute pendant une seconde, parce qu’elle ne parvenait pas à se rendre compte que c’était bel et bien son idole qui se trouvait en cet instant précis sous ses yeux. Et pourtant, c’était elle. Celestina était bien devant elles, couverte pour cette froide nuit d’hiver, mais elle était là. Melody ne se retint pas pour lui affirmer qu’elles étaient ses plus grandes fans. Pendant qu’elle disait ça, Bonnie hochait vivement la tête pour confirmer les dires de sa meilleure amie. C’était bien le cas, elles étaient tellement fan de la jeune femme. Elle précisa alors qu’elles n’avaient pas pu assister au concert de Celestina, puisque toutes les places avaient été prise d’assaut. Ça, et e fait que certain billet était hors de prix aussi, même si Bonnie était prête à dépenser une fortune afin de voir son idole (et elle osait croire que si Clyde lui faisait une réflexion, il s’en mordrait les doigts aussi sec). Celestina reprit alors la parole, leur demandant si elles n’avaient quand même pas attendu ici durant toute la durée du concert.

« Bien sûr que si ! » Répondit Bonnie, ne cachant rien de la joie qu’elle pouvait ressentir de se retrouver ainsi en face de la femme qu’elle trouvait la plus parfaite au monde. « On est arrivé au début du concert et on attend depuis. Mais ça ne nous fait pas peur ! »

Ça c’était sûr, elles étaient même peut-être un peu folles de le faire. Mais le froid, ce n’était rien du tout quand on avait la chance de pouvoir voir son idole ensuite. La jeune femme ne regrettait en aucun cas d’être complètement frigorifiée et encore moins quand Celestina affirma alors qu’elles pouvaient la suivre, qu’elles allaient boire une tasse de thé à l’intérieur. Bonnie tourna son regard vers Melody, complètement folle à l’idée de rentrer dans la loge de la jeune femme. C’était dingue, c’était incroyable, elle n’en revenait pas du tout. Elle était en train de sautiller sur ses pieds alors qu’elle suivait son idole pour rejoindre l’intérieur – bien plus chaud et agréable, elle ne pouvait pas le nier – de sa loge.

« Je n’en reviens pas ! » Ses yeux ne pouvaient pas s’empêcher de parcourir la loge avec des yeux pleins d’étoiles, mais qui brillèrent d’avantage quand elle les posa sur Celestina. « Vous êtes tellement plus belles en vrai ! »

Ce n’était peut-être pas le genre de chose que la jeune femme devrait dire, mais elle n’y pouvait rien. Bonnie avait évidemment des photos de la chanteuse chez elle – au grand damne de Clyde – elle lisait des articles de presse à son sujet, mais elle la trouvait encore plus belle en chair et en os. En même temps, c’était normal. Rien ne pouvait réussir à retranscrire la perfection que Celestina dégageait, cette beauté incroyable. Et Bonnie n’avait pas besoin d’aimer les filles pour le penser. Elle rêverait tellement d’être comme elle en fait.

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elody hocha vivement la tête quand son amie affirma qu'elles attendaient là, dehors, dans le froid, depuis le début du concert, puisqu'elles n'avaient pas pu avoir de billets. Pour le coup, la bleue et bronze ne regrettait vraiment pas d'avoir attendu aussi longtemps. Elle était en train de vivre un rêve éveillé, et elle se demandait si, en fait, elle n'était pas juste en train de subir des hallucinations liées au froid. Quoi qu'il en soit, c'était trop beau pour être vrai, et Melody n'avait rien à ajouter à ce que disait Bonnie, elle était très exactement du même avis qu'elle. Leur passion pour Celestina Moldubec avait renforcé leur amitié. Pour le coup, il est évident que cette amitié serait encore renforcée par une telle rencontre, par une telle conversation, c'était juste complètement dingue. Et elles n'étaient pas encore au bout de leur surprise car la belle chanteuse, qui semblait les prendre en pitié, leur proposa de la rejoindre à l'intérieur afin qu'elles puissent se chauffer autour d'une bonne tasse de thé. A l'intérieur. Avec Celestina Moldubec.

Merlin, Merlin, Merlin ! Melody ne tenait clairement plus en place, tout comme Bonnie, à qui elle adressait des regards surexcités, elle trépignait et jubilait. Combien de fans rêveraient d'être à leur place ? Des tonnes, c'est sûr. Et pourtant, c'étaient elles qui avaient le privilège de lui parler, et même de partager un thé avec elle. Melody balaya la loge du regard. C'était exactement comme ça qu'elle imaginait l'envers du décor, c'était une pièce à la hauteur du talent de la grande Celestina. Melody prenait sur elle pour ne pas avoir l'air trop excité, pour garder un minimum de contenance, mais franchement, c'était au-delà de difficile. Elle était aux anges, et elle avait sérieusement du mal à y croire. Et pourtant, tout était bien réel, la présence de Bonnie à ses côtés en attestait. Bonnie qui osa la complimenter quand Melody, généralement bavarde mais sacrément intimidée, là, n'aurait pas osé. Pourtant, clairement, la bleue et bronze pensait comme elle. Celestina Moldubec était juste sublime, d'une beauté à couper le souffle, elle ne se contentait pas d'avoir une voix en or, elle avait aussi un charisme foudroyant. Difficile de ne pas tomber sous le charme. En l'occurrence, Melody était bien contente que Lexie ne soit pas dans le coin, parce qu'elle pourrait difficilement justifier la manière dont elle dévorait la chanteuse du regard. Bon, évidemment, personne n'arrivait à la cheville de Lexie, même pas sa célébrissime idole, mais bon, elle n'allait pas non plus faire mine d'avoir des oeillères alors qu'elle était juste... subjuguée.

-Dites... osa-t-elle finalement demander, un peu timidement quand même, de peur d'être envoyée sur les roses. Vous pourriez nous chanter quelque chose ?

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L'applomb avec lequel la jeune femme aux cheveux blonds m'apprend qu'elles attendent depuis le début du concert me déconcerte un peu. Je me suis faite au succès, aux admirateurs, à l'enthousiasme publique et critique, je mentirais d'ailleurs si je disais que je n'y ai pas pris goût, quelque part, mais je peux encore être surprise par les concessions et les efforts de certains dans l'unique espoir de ne serait-ce que m'entrapercevoir. Enfin, pour cette fois, mes deux jeunes fans y ont tout gagné puisqu'elles ont le droit à une conversation privilégiée avec moi, et puis, elles ont l'air sympathiques et inoffensives, ces deux jeunes filles. Je pouvais bien faire un effort. Bien entendu, elles acceptent ma proposition quand je les conduis dans ma loge, un privilège que d'autres payent très cher pour obtenir, mais je dois être d'humeur généreuse. Faute d'un concert, elles auront une conversation. Ce n'est peut-être pas si mal, non ? Je le pense, en tout cas. Et de toute manière, à les voir et à les entendre, tout ce qui émane de moi est tissé d'or et d'argent. Si elles savaient... ce n'est bien sûr pas si simple.

Alors que je nous prépare trois tasses de thé chaud (plus un zeste de citron et un soupçon de miel pour le mien, petite astuce de grand-mère pour entretenir ma voix), la blonde, toujours m'assure que je suis encore plus belle ainsi, en vrai. Je lui adresse un sourire. Si j'avais un souci avec mon image, je ne me produirais pas sur scène avec tant d'aisance, je suis très loin de me trouver laide, mais j'apprécie toujours à ce genre de compliments. Qui n'apprécierait pas d'entendre qu'on vous trouve beau ou belle ? Alors, la rouquine me demande de chanter. J'ai bien envie de leur faire cette faveur mais je me sens un peu usée.

-J'ai bien peur de ne plus avoir beaucoup de voix pour le moment, dis-je alors dans un sourire d'excuse. J'aime me faire prier. Je leur chanterai sans doute l'un de mes titres les plus populaires avant qu'elles ne s'en aillent, mais pour l'instant, patience. Je ne suis pas un juke-box, pas vrai ? Je bois une gorgée de thé avant de reprendre. Alors, comment vous vous appelez ?

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Bonnie n’en revenait définitivement pas de se retrouver dans la loge de Celestina, comme ça… comme si elles étaient des privilégiés. Bon, en fait c’était le cas, elles l’étaient, puisqu’elles se trouvaient là et que personne d’autre n’avait eu la possibilité de se trouver là. Elles avaient de la chance, c’était juste incroyable. Par moment, la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de pincer son bras pour s’assurer qu’elle n’était pas en train de rêver. C’était le cas, elles n’étaient pas en train de rêver, puisqu’elle avait mal à chaque fois qu’elle se pinçait. Celestina afficha un sourire quand Bonnie affirma qu’elle était plus belle en vrai, c’était le cas, c’était ce qu’elle pensait. Elle était tellement belle et Bonnie n’en revenait pas du fait qu’elle se trouvait là. Melody prit la parole à son tour, demandant à la chanteuse si elle pouvait justement leur chanter quelque chose, pendant que celle-ci leur servait du thé. Non, mais sérieusement ? Les deux amies étaient en train de partager une tasse de thé dans la loge de Celestina, une tasse que la jeune femme était en train de leur servir. C’était juste incroyable, Bonnie adorait ça.

Celestina expliqua alors qu’elle n’avait pas beaucoup de voix. Bonnie ne put s’empêcher de se sentir quand même un peu déçu par les propos de la jeune femme, même si elle ne pouvait pas lui en vouloir non plus. Elle venait quand même de passer plusieurs heures à chanter sur scène, elle ne pouvait pas lui reprocher de ne plus avoir de voix. Même si elle aurait aimé qu’elle réponde à la requête de Melody. Mais bon, ce n’était pas grave, en soit, parce que au fond Bonnie était déjà heureuse de se retrouver dans la loge de la jeune femme. C’était déjà un rêve qui était en train de se réaliser, elle n’avait pas du tout envie d’échanger un moment comme celui-ci avec un autre. Bon… si, peut-être qu’elle serait bien en compagnie de Joshua tout de même, mais bon. Ce n’était pas pareil. Ça n’avait rien à voir.

« Je m’appelle Bonnie ! » Répondit-elle vivement, quand Celestina leur demanda comment elles s’appelaient.

La jeune femme pourrait dire encore plein de chose, mais en même temps, elle ne savait pas vraiment quoi dire d’autre. Elle était juste heureuse en cet instant précis, parce qu’elle était avec Celestina et sa meilleure amie, qu’elle n’en revenait pas. Bref, elle ne savait pas quoi dire d’autre, alors qu’elle était heureuse, alors qu’elle avait envie de passer du temps avec Celestina, alors qu’elle était belle, qu’elle chantait à la perfection.

Bonnie attrapa sa tasse, donc, parce qu’elle avait besoin de faire quelque chose, d’utiliser ses mains d’une manière ou d’une autre. Donc, elle prit la tasse et la porta à ses lèvres pour en boire une longue gorgée. Mine de rien, ça lui faisait énormément de bien, parce qu’elle avait eu très froid pendant ces heures où elle avait attendu dehors avec Melody. L’eau chaude faisait du bien par où elle passait.

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elody ne pouvait nier qu'elle avait, l'espace d'un instant, caressé un léger espoir, celui de pouvoir avoir droit à une sorte de concert privé avec la célébrissime Celestina Moldubec. Ce serait une incroyable compensation pour avoir attendu si longtemps dans le froid, et sans avoir l'opportunité de ne serait-ce qu'entendre des bribes du concert qui se jouait à quelques mètres d'elle. Mais non, Celestina leur refusait le privilège... mais Melody, même si elle ne pouvait nier être un peu déçue, pouvait très bien comprendre. Elle avait chanté toute la soirée, il était bien normal qu'elle se repose, à présent, elle l'avait bien mérité, après tout. La bleue et bronze, par conséquent, remballa sa déception et décida de voir le meilleur côté des choses. Et le meilleur côté des choses, c'était que, clairement, elles n'avaient pas bravé le froid et le temps pour rien, bien au contraire. Elles se retrouvaient dans la loge de Celestina Moldubec, elles avaient l'infini privilège de pouvoir parler avec elle, et en prime, elles se remettaient du froid avec une bonne boisson chaude. Clairement, elles ne pouvaient pas rêver mieux. en plus, Celestina ne se contentait pas de les accueillir à bras ouverts. Elle leur tenait compagnie, elle s'intéressait sincèrement à elles... en donnait l'impression du moins, puisqu'elle leur demanda comme elles s'appelaient. Bonnie répondit la première. Melody, de son côté, n'en revenait juste pas... c'était tout bonnement incroyable, Celestina, même l'espace de quelques secondes, saurait quel était son nom, à quoi elle ressemblait. C'était incroyable, tout de même, non ? Oui, positivement incroyable. Melody vivait un rêve éveillé... ce serait injuste d'en demander plus à son idole. Déjà, elle était comblée. Et plus que comblée, même.

-Melody, ajouta la jeune fille, si fébrile qu'elle eut un temps le sentiment qu'elle ne parviendrait même pas à prononcer ce seul nom, si fébrile qu'elle manqua de se tromper, au moins de bredouiller, en prenant la parole.

En tout cas, elle se sentait vraiment privilégiée, au-delà de privilégiée... bref, elle était sur un petit nuage. Maintenant, la jeune femme voulait trouver un moyen de paraître intéressante aux yeux de son interlocutrice, elle avait envie que la sublime chanteuse se souvienne d'elles pendant longtemps. Malheureusement, rien de très intelligent ne lui venait. Pourtant, quand elle était en présence de ses amis, et surtout de Melody, elle pouvait passer des heures et des heures à faire l'éloge des titres de la grande Celestina Moldubec. Elle qui avait la parlote facile, elle s'en voulait réellement de n'être capable de rien dire, rien du tout, même.

-Ce thé est délicieux, finit-elle par dire, assez bêtement, jaugeant la tasse qu'elle tenait entre les mains tandis qu'elle réfléchissait à la meilleure chose à dire.

Quelle idiote ! Elle aurait put complimenter Celestina de mille et une manières, mais à la place, elle parlait du thé. Non mais quelle idée.

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Je demande à mes jeunes fans leurs noms, mais je sais au final que je ne les retiendrai sûrement pas. Ce n'est pas que je veux leur manquer de respect ou que je n'ai aucune mémoire, mais des rencontres privilégiés avec des amateurs (amatrices surtout, je sais que la plupart des personnes qui m'écoutent sont des filles. Il y a des hommes aussi, mais bizarrement, ils ne l'assument pas), j'en fais régulièrement, et au bout du compte, les noms et les visages se confondent, on n'y peut rien, c'est comme ça. Enfin, je crois qu'on n'y peut rien. De toute façon, est-ce que je croiserai de nouveau la route de mes deux jeunes interlocutrices ? Il est très possible que non. J'aimerais bien, mais c'est honnêtement peu probable. Qu'elles m'apparaissent relativement sympathiques n'y changent rien du tout. La blonde se présente sous le nom de Bonnie, la rousse, elle, se nomme Melody. Melody... j'aime beaucoup ce nom. En même temps, c'est logique, ma fibre musicale est attachée à tous les noms qui s'y rattachent. Mais je ne fais aucun commentaire. Je préfère ne faire aucun commentaire, ne serait-ce que parce que je ne vais pas faire inutilement du favoritisme, surtout que je ne sais vraiment rien là-dessus. Melody décide de complimenter le thé. C'est vrai qu'il n'est pas mauvais, en même temps, je ne sélectionne pas n'importe lequel. Cela fait partie de mes caprices de star. Du moindre de mes caprices, ceci dit je suis capable de bien, bien pire.

-Merci, réponds-je au compliment, même si je n'y suis pour rien, au mieux, le mérite que j'ai concernant ce thé est d'avoir su l'infuser convenablement, mais je devine que Melody a juste voulu me faire un compliment. Elles ont l'air un peu embarrassées, elles ne disent pas beaucoup de choses, mais je comprends très bien, si je me trouvait face à mon idole, je crois que je resterais sans voix. Un combe pour une chanteuse, pas vrai ? Alors, fais-je résignée à faire la conversation, qu'est-ce que vous faites quand vous n'attendez pas dans le froid à la porte de ma loge ? Vous êtes élèves à Poudlard ?

J'ai une chance sur deux de me tromper, surtout dans le cas de Bonnie, qui a peut-être dépassé d'un peu l'âge de la scolarité. Enfin, si c'est le cas, elle pourra toujours me reprendre.

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Bonnie se rendait bien compte qu’elle devait sans doute parler un peu plus. Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes de parler si peu, elle qui avait sa langue bien pendue. Mais elle était tellement perturbée, tellement impressionnée qu’elle avait du mal à articuler des mots et à savoir ce qu’elle pourrait dire. Il lui semblait que c’était le cas de Melody aussi. Après que les deux jeunes femmes aient donné leur prénom, Melody complimenta le thé que Celestina leur avait servi, c’était vrai qu’il était vraiment bon. Mais en même temps, la célèbre chanteuse aurait pu leur servir quelque chose d’imbuvable, Bonnie aurait quand même été heureuse parce qu’elle se trouvait ici en cet instant précis. Comment pourrait-elle ne pas être heureuse en même temps ? La jeune femme se trouvait en compagnie de sa meilleure amie, en présence de son idole, on ne faisait pas mieux. Quoi que, si Joshua était là, ça serait parfait.

Celestina remercia Melody avant de reprendre la parole. Bonnie était trop sur un nuage pour se rendre compte qu’elle se résignait à faire la conversation, puisqu’elles ne le faisaient pas. Comme elle ne réalisait pas vraiment que même si elle et Melody se retrouvaient à un moment privilégié, elles ne l’étaient pas forcément et au final, elles ne seraient que des fans parmi d’autre, qu’il y avait peu de chance que la fabuleuse – non, elle n’exagérait pas du tout – Celestina ne se souviendrait peut-être pas de leur nom. Dans tous les cas, la jeune femme semblait s’intéresser à elles. Après tout, elle leur demanda e qu’elles faisaient de leur vie en dehors d’attendre dans le froid. Ce n’était pas rien comme question, n’est-ce pas ? Bonnie ne mit donc pas vraiment longtemps avant de prendre la parole, même si elle espérait ne pas dire n’importe quoi.

« Melody est encore à Poudlard, mais moi non. » Dit-elle en se permettant de répondre à la place de sa meilleure amie. « J’ai quitté Poudlard l’année dernière. » Dit comme ça, on ne pouvait pas vraiment dire que ça faisait beaucoup, mais vu tout ce qui s’était passé en un peu plus d’une année, c’était tout comme. « Et je… on ne peut pas vraiment dire que je fasse grand-chose. »

Elle ne travaillait pas, parce que ce n’était pas quelque chose qu’on attendait d’elle, même si elle avait envisagé de le faire quand même (et qu’elle allait sans doute l’envisager encore, même si les circonstances n’allaient pas être tout à fait propice). Elle n’était (pas encore) mère au foyer et ce n’était clairement pas son foyer avec Clyde qui allait donner quelque chose. Bref, elle était une femme mariée à celui que ses parents avaient choisi pour elle et ça se résumait à quelque chose près à ça. Bon, il y avait Joshua, bien sûr, mais ce n’était pas quelque chose à dire. Même si Melody était au courant, ça n’avait pas de raison d’arriver dans la conversation. Donc Bonnie n’avait clairement rien à dire, sur ce qu’elle faisait en dehors de ces moments où elle attendait de pouvoir voire son idole.

« Mais Melody coud et elle est super douée ! » Si jamais son amie n’osait pas le dire elle.

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M

elody avait peine à réaliser la situation, même si cela faisait plusieurs minutes qu'elles se trouvaient là, dans la loge de la célebrissime Celestina Moldubec, pour qui elle avait tant d'estime et d'admiration. Tout semblait incroyable dans cet instant, le fait qu'elle soit là, oui, mais pas seulement, parce que c'était aussi le tempérament de la chanteuse qui l'impressionnait. Elle ne se contentait pas d'être incroyablement belle et charismatique, elle était aussi très gentille. Elle s'intéressait sincèrement à leur situation, elle en donnait l'air, en tout cas. Elle ne parlait pas que d'elle, elle leur posait des questions sur leurs vies. C'était incroyable, non ? Pour la bleue et bronze, en tout cas, c'était incroyable. Melody laissa à Bonnie le soin de répondre. Elle se chargea de préciser que l'une était effectivement élève à Poudlard, mais que l'autre avait fini ses études. Bonnie ajouta qu'elle ne faisait pas grand-chose. Melody trouvait triste de l'entendre dire ça, parce que ce n'était pas vrai du tout. Mais elle ne pouvait sans doute pas communiquer le détail de sa vie quotidienne. C'est vrai que professionnellement, elle ne faisait rien, comme beaucoup d'autres femmes, mais ça ne changeait rien au fait qu'il y avait plein de choses à savoir sur elle. Autant de choses qui faisaient que Melody adorait et respectait Bonnie.

Mais dans tous les cas, son amie avait déjà changé de sujet et était repartie sur elle. Elle apprit à Celestina qu'elle cousait. La bleue et bronze sentit le rouge lui monter irrésistiblement aux joues. En temps normal, elle n'éprouvait pas la moindre gêne quand il était question de parler de sa passion pour la couture. Elle n'avait pas honte de ses créations, on pouvait même dire qu'elle en était plutôt fier, puisqu'elle portait toujours ses créations la tête haute, même quand elles étaient parfois montrées du doigt et n'hésitait jamais à en offrir à ses proches. D'ailleurs, par réflexe, elle ne put s'empêcher de baisser les yeux sur la robe qu'elle portait à l'heure actuelle, et qui était effectivement cousue par ses soins. Maintenant qu'elle y pensait, ce n'était peut-être pas une tenue digne d'une rencontre avec la grande Celestina Moldubec, mais il n'était plus temps d'envisager de se changer. Melody esquissa une fin sourire. Dans cette situation, elle prenait des leçons d'humilité, elle ne se voyait pas du tout affirmer qu'elle avait un don quel qu'il soit pour la couture.

-Je sais pas si je suis douée mais j'aime bien ça, répondit-elle avec toujours la même esquisse de sourire un peu timide sur le visage. Mais Bonnie aussi sait faire plein de choses, elle est juste trop modeste.

Ce n'était pas une bataille de compliments, certes, mais Melody trouvait naturel de lui rendre la pareille.

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Bon, j’ai eu tort. Mais j’ai au moins une suggestion sur deux de juste dans mes pronostics, ce n’est pas si mal. Melody est donc toujours une élève de Poudlard. Je l’envierais presque. Mes années passées à l’école de magie me manquent, parfois… même si je sais que je mène une carrière rêvée. Mais tout avait l’air beaucoup plus simple quand je portais encore mon écharpe des rouge et or. Enfin ! Bonnie, elle, n’est donc plus élève, mais je gage que cela ne doit pas faire si longtemps que cela, je serais presque prête à le parier. Elle me le confirme et m’apprend qu’elle a quitté l’école de magie l’année précédente. Et voilà, c’est bien ce qu’il me semblait. J’attends à ce qu’elle me dise ce qu’elle fait dans la vie, à quoi elle occupe ses journées, mais elle a l’air de dire que sa vie n’a rien de palpitante. Je ne le crois pas. Je suis convaincue qu’il n’y a aucune vie que l’on puisse qualifier d’ennuyeuse. Toutefois, je sens que je vais devoir lui tirer un peu les vers du nez, parce que, à la place, elle préfère vanter les mérites de son amie. Une amie en or, cette Bonnie, manifestement.

J’apprends donc que Melody fait de la couture, et Bonnie ne tarit pas d’éloges au sujet de son amie. Je considère un moment la rouquine du regard. Elle porte une robe assez originale, mais vraiment très élégante. J’ai vu Melody baisser les yeux dessus. Est-ce que ça veut dire que c’est sa création ? Dans ce cas, c’est impressionnant. La jeune fille joue les modestes malgré tout… et complimente à son tour son amie. Elles se sont bien trouvées, ces deux-là. Deux meilleures amies prêtes à se hisser vers le haut, c’était plutôt enviable. Avec le succès et la célébrité, j’ai vite découvert que les vrais amis étaient rares et donc précieux. Elles avaient intérêt à veiller sur cette robe.

-C’est toi qui a cousu ta robe ? Je la trouve superbe. Tu sais que je pourrais te présenter ma costumière, si tu veux. Je ne sais pas d’où me vient cet élan de générosité. Mais je le pense. Je crois que ces deux amis m’attendrissent. Et toi, Bonnie, ne me fais pas croire que tu as aucune passion dans la vie.

Un métier, peut-être pas, ce n’était pas rare pour les femmes de ne pas travailler, mais une passion c’est autre chose.

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Bonnie leva les yeux au ciel quand elle entendit sa meilleure amie affirmer qu’elle n’était pas si douée que cela. Melody jouait les modestes, alors qu’elle n’avait aucune raison de le faire. Bon, elle comprenait un peu pourquoi elle le faisait cependant, elle se doutait que c’était parce qu’elle se retrouvait en compagnie de la belle, la talentueuse, la magnifique, la sublime, la remarquable (on peut continuer comme ça pendant longtemps) Celestina Moldubec. Melody n’avait clairement aucune raison de jouer les modestes, parce qu’elle cousait comme une pro. En même temps, elle passait du temps sur ses créations et depuis un moment maintenant. Même si Bonnie savait que par moment son amie avait le droit au raillerie des autres élèves de l’école de magie, elle n’avait aucune raison de douter de son talent. C’était surtout parce que les adolescents pouvaient parfois être vraiment cruels entre eux (et pas seulement les adolescents d’ailleurs).

Bonnie ne put s’empêcher d’afficher un grand sourire quand Celestina affirma qu’elle trouvait superbe la robe que Melody portait sur elle, et qu’elle avait cousu elle même. Elle espérait que la jeune femme ne disait pas cela simplement pour lui faire plaisir, mais en même temps il n’y avait aucune raison qu’elle le fasse. Après tout, Celestina n’avait aucune raison de les brosser dans le sens du poils. Et pourtant, elle se montrait tellement sympa avec elles, tellement... elle était là, juste sous leurs yeux, une idole, alors qu’elle pourrait avoir envie de se reposer après son concert. Bonnie n’en revenait pas de la chance qu’elles avaient. Et en prime, la jeune femme proposait même à Melody de rencontrer sa costumière. Bonnie ne put s’empêcher de donner un petit coup de coude à son amie, qui signifiait plein de chose en même temps. Mais qui exprimait surtout son enthousiasme. Quand bien même, ce dernier se terni un peu quand Celestina revint sur elle. Non pas qu’elle n’appréciait pas que son idole s’intéresse à elle, bien au contraire (tout le monde ne pourrait que rêver qu’une femme aussi parfaite qu’elle puisse être à ce point intéressée, ouverte d’esprit), mais c’était surtout que la jeune femme ne voyait pas ce qu’elle pourrait réellement dire à son sujet. Elle lui affirma qu’elle ne devait pas lui faire croire qu’elle n’avait aucune passion... et pourtant, la jeune femme n’en avait pas vraiment. Du moins, Bonnie avait dû mal à se dire qu’elle en avait. Elle faisait beaucoup de chose de ses journées, elle ne pouvait pas le nier, parce qu’elle voulait à tout prix passer le plus de temps loin de chez elle, mais ça ne voulait pas dire qu’elle avait des passions. Pas de travail non plus. Elle avait Joshua et c’était... génial, mais elle ne pouvait pas en parler.

« Le shopping ! » Finit-elle par répondre tout de même. « J’adore ça, acheter un tas de vêtement à longueur de temps. Et dépenser le plus possible l’argent durement gagné par mon idiot de mari. » Durement gagné ? Oui, on se comprenait. Concrètement la vie de Bonnie se résumait un peu à ça, et c’était un peu triste par instant. « Et écouter en boucle vos chansons ! »

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lus jamais, de toute sa vie, Melody n'affirmerait qu'être patiente ne servait à rien, car à l'heure actuelle, il était évident que la patience dont elle avait su faire preuve avait porté ses fruits bien au-delà de ce qu'elle avait bien pu espérer. Attendre dans le froid et la frustration, ça avait payé, et la récompense dépassait ses rêves les plus fous. Clairement, ce moment était l'un des plus beaux de son existence, elle le placerait facilement en deuxième position juste après son premier baiser avec Lexie. Elle était aux anges, tout simplement. En même temps, comment ne pas l'être alors que la grande Celestina Moldubec, en chair et en os, cette femme que Melody estimait terriblement, complimentait la robe qu'elle avait façonné de ses petites mains ? Mieux encore, elle lui parlait de lui présenter sa costumière !! C'était complètement dingue, et pourtant, c'était bien réel. Il n'y avait aucune question à se poser là-dessus, évidemment qu'elle acceptait. Parler un peu avec Celestina, ou bien juste obtenir un autographe, ou bien même juste l'entrapercevoir une fraction de seconde, ça aurait été déjà énorme pour elle, mais là... C'était tout simplement dingue, ce qui leur arrivait. Melody n'en revenait décidément pas. Plus ça allait, plus elle se demandait si elle n'était pas en train de vivre un simple rêve duquel il allait être douloureux de se réveiller. Mais non, tout avait l'air bien réel, génialement réel, même.

-Vous feriez ça ? Merci, ce serait génial !

Mieux que génial, même, il faudrait inventer un nouvel adjectif pour réellement décrire ce qu'elle ressentait là, maintenant, c'était juste... hallucinant.

Et après s'être intéressé à elle dans une démarche qui semblait totalement sincère, elle reporta son attention sur Bonnie (tant mieux, Melody n'aurait pas voulu que son amie soit mise sur le banc de touche). Et c'était très bien, parce que Bonnie avait plein de choses à dire sur elle, quoi qu'elle puisse affirmer. Elle s'amusa d'entendre sa réponse. C'était un résumé comme un autre de sa vie. Même s'il donnait peut-être d'elle l'image d'une jeune femme superficielle, qui dilapidait l'argent de son mari sans vergogne. Pas que ce soit le cas, il y avait peut-être un petit fond de vérité là-derrière (surtout quand il était question de parler des tubes de Celestina qu'elle se passait en boucle comme bonne fan qu'elle était), mais elle était bien plus que cela. Ceci dit, elle voulait croire que la chanteuse n'était pas dupe, ça se voyait, que Bonnie était au fond quelqu'un de sympathique et de très humain. Et pour ce qui était d'aimer le shopping, qui n'aimait pas ça, après tout ? (Réponse de la joueuse : moi.) Melody décida de ne pas embrayer, elle n'avait pas envie de tirer la couverture à elle, qu'elles profitent toutes deux de la compagnie de leur idole.

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Je ne devrais peut-être pas donner tant d'espoir à la petite rouquine, mais en fait, elle me plaît bien. J'aime le tempérament de ces deux petits bouts de femme qui se sont donné les moyens d'obtenir ce qu'elles voulaient, même si ce qu'elles voulaient, c'était me rencontrer. Je pensais passer un plus mauvais moment en compagnie de mes deux fans, mais la vérité, c'est que j'apprécie leur compagnie, et que je les trouve assez intéressantes. Il faudra bien que je les mette dehors à un moment ou à un autre parce que j'ai tout un tas de choses à faire, mais je prolonge un peu. Et quand je vois le regard de Melody s'éclairer à la perspective de rencontrer ma costumière, je me dis que je fais en effet très bien. Et je vais tenir mon engagement. Cela ne me coûte rien, après tout, et si Melody a bel et bien confectionné sa tenue elle-même, alors elle a du talent, et le talent mérite d'être encouragé. Je suis la dernière à pouvoir dire le contraire. Si les bonnes personnes ne m'avaient pas tendu la main au moment où j'en avais besoin, ma carrière n'aurait jamais décollé. Donc, chose promise, chose due.

Mon attention se reporte alors sur Bonnie, dont il n'est semble-t-il pas dans les habitudes de se mettre en avant. C'est une qualité, certainement, mais à petite dose. Il faut toujours doser parcimonieusement qualités et défauts pour obtenir un mélange digne d'attention. Je suis bien placée pour savoir ça. Sa réponse m'amuse, en tout cas. Parmi ses qualités manifestes, on pourra visiblement compter son franc parler. D'aucuns considèreraient peut-être plus cela comme un défaut, mais pas moi. Et j'apprécie. Bonnie qui se plaint de son mari, forcément, ça me parle. Je me demande. Elle est bien jeune. C'est très probablement un mariage arrangé. Ou bien un mariage d'impulsion qui s'est étiolé bien vite comme ça a été le cas pour mes premières noces. Dans tous les cas, elle prend sa situation avec une certaine philosophie, au fond.

-Il faut bien qu'ils servent à quelque chose, ces idiots de mari, réponds-je en adressant un clin d'oeil à Bonnie.

Et à force de déceptions sentimentales, moi je vais finir par penser que c'est leur seule utilité.

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Bonnie était vraiment heureuse pour Melody, que Celestina décide de présenter la jeune femme à sa couturière. Son amie le méritait vraiment, parce qu’elle était vraiment douée. C’était dingue tout simplement, Bonnie espérait vraiment que ça allait pouvoir ouvrir des portes à son amie. Parce que mine de rien, il n’y avait rien de mieux que d’avoir un petit coup de pouce en therme d’influence quand on voulait faire quelque chose. Bon, Bonnie pensait ça mais en même temps, ce n’était pas comme si de son côté, elle cherchait vraiment à faire quelque chose. Mais en tout cas, Bonnie était vraiment heureuse pour son amie.

En tout cas, cette discussion avec son idole la rendait juste heureuse. Il ne fallait pas grand-chose sans doute, mais c’était tellement incroyable pour elle de se retrouver en cet instant précis, en compagnie de Melody et surtout en compagnie de Celestina. Elle n’en revenait toujours pas quand même de se retrouver dans la loge de la jeune femme, alors qu’elle était juste… parfaite. Qui aurait pu croire qu’elles allaient se retrouver là, alors qu’elles n’avaient même pas eu la possibilité de se rendre à son concert. Elles étaient venues ici un peu en désespoir de cause, sans se douter une seule seconde que la situation allait prendre un tel tournant. Et pourtant, elles étaient là, elles étaient dans la même pièce que Celestina et celle-ci leur parlait comme des personnes normales. Elles avaient une conversation normale avec une femme aussi incroyable que la chanteuse… c’était perturbant, mais clairement agréable. Et Bonnie ne se voyait pas se retenir de dire ce qu’elle pensait, de dire ce qu’était réellement sa vie. Elle devrait peut-être, mais non, elle ne se retint pas de parler de son idiot de mari, quand bien même Clyde n’était sans doute pas si idiot que ça et qu’elle lui devait quand même beaucoup, même plus que ce qu’elle ne pensait encore pour le moment.

Bonnie afficha un grand sourire quand son idole affirma que les idiots de mari devaient bien servir à quelque chose, puisqu’elle avait précisé qu’elle ne manquait pas d’utiliser l’argent de Clyde, appréciant que Celestina aille dans son sens. Est-ce qu’en un sens ce n’était pas triste de penser comme ça, de considérer que le mariage était forcément négatif comme ça, mais en même temps l’expérience de Bonnie ne l’aidait pas à penser autrement. Même si l’amour était une bonne chose, le souci c’était bel et bien le mariage, le mariage arrangé même.

« C’est sûr ! » Lança-t-elle sans avoir à aucun moment perdu son enthousiasme à être ici. Elle se sentait tellement heureux, c’était presque le plus beau jour de sa vie.

Bon Clyde ne méritait sans doute pas qu’elle parle de lui comme ça, mais ce n’était pas nouveau non plus et ce n’était pas comme s’il espérait plus et heureusement que ce n’était pas le cas d’ailleurs.

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M

elody avait des étoiles plein les yeux. Déjà, elle rencontrait Celestina Moldubec en vrai, c'était déjà suffisant pour alimenter ses rêves les plus fous, surtout que la chanteuse était encore plus belle et charismatique en "vrai", mais en plus, Celestina Moldubec l'avait complimentée sur sa robe, Celestina Moldubec lui avait proposé de rencontrer sa costumière... C'était beaucoup trop pour son humble personne, mais dans tous les cas, elle ne boudait absolument pas son plaisir. Au contraire, même, elle était aux anges. Elle méditait à cette proposition pleine de promesse, au point qu'elle fit à peine attention à la remarque de la chanteuse quand, d'un ton complice, elle fit remarquer que ces idiots de mari devaient bien ressembler à quelque chose. La vie de Celestina Moldubec faisait souvent la vie de Sorcière Hebdo, aussi, Melody savait très bien que la jeune femme avait déjà divorcé et s'était remariée, et qu'elle avait une vie sentimentale en dents de scie.

Elle se demanda vaguement si sa réflexion devait faire référence à son premier mariage ou au second, mais elle n'eut pas l'indiscrétion de le lui demander. Elle n'avait pas envie de gâcher ce moment en mettant cette femme exceptionnelle mal à l'aise, ce serait pire que tout. Bonnie se contenta d'approuver, c'était suffisant. Et Melody ne sut pas trop quoi dire. Elle n'avait pas envie de gâcher ce moment, et en même temps, elle se disait que si elle ne disait rien, la chanteuse allait peut-être les mettre à la porte. En même temps, comment pourrait-elle intervenir alors qu'on causait mariage et mari stupide... elle était loin de ces considérations, et elle espérait le rester, pour tout dire. Le prochain mariage en perspective était supposé être celui de Lexie et Orion, partant de ce constat, elle avait tout intérêt à ne pas s'attarder sur ces considérations.

-Au fait..., finit-elle par se hasarder à demander, tout en ayant un peu peur que son propos soit malvenu. Vous accepteriez de nous signer des autographes ?

Un autographe, ce n'était rien au regard du moment qu'elle vivait, mais justement, Melody voulait en garder un souvenir physique. Une signature sur un papier, ce n'était pas grand chose en soi, mais elle savait que chaque fois qu'elle le regarderait, elle penserait à cette rencontre exceptionnelle, et ça changeait tout.

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Au fond, je n'envierais clairement pas la vie de la jeune Bonnie. J'ignore comment ça se passe, exactement, avec son mari, mais je me doute qu'elle se protège derrière ses remarques présumément indifférentes. Ce ne doit pas être facile d'épouser un homme que l'on aime pas. Si mes expériences conjugales ne sont pas très heureuses, je me suis au moins toujours mariée par amour, Bonnie n'a visiblement pas eu cette chance. J'essaie de la détendre, et je voudrais trouver un mot agréable pour la rassurer, pour lui dire qu'il se passera quelque chose de bien dans sa vie, que le soleil chassera les nuages. Je serais sans doute hypocrite de l'affirmer, au passage. Je doute fort d'y croire moi-même au bout du compte. Comme je ne trouve rien de judicieux à dire, rien qui ne tombera à plat, en tout cas, je me contente de sourire à sa remarque, avant que Melody ne détourne mon attention. Elle ne perd pas le nord, quand même, elle ne compte pas partir d'ici sans avoir son autographe. En même temps, ça ne me dérange pas de leur en signer. C'est quelque chose que je fais souvent, alors ce n'est pas un souci. Au moins, comme j'ai un peu parlé avec elles, je peux leur adresser des mots un peu moins impersonnels.

-Bien sûr, j'affirme avec un grand sourire.

Je regarde autour de moi, je cherche le support idéal. Je déniche deux 78 tours de mon dernier album. Elles l'ont peut-être déjà. Mais dans tous les cas, pas signé de ma main. Sur celui de Melody, j'écris :

Pour une couturière en herbes talentueuse.
Poursuis ton rêve jusqu'au bout.

Et pour Bonnie :

Je connais un avocat spécialisé dans le divorce.
Rien n'est écrit pour de bon.
Et je signe les deux mots. C'est sans doute même trop personnel, mais je m'en moque, je peux bien faire ce que je veux, après tout. En tout cas, je ne suis finalement pas mécontente d'avoir rencontré mes deux jeunes fans, même si je n'ai pas sauté au plafond pour commencer. Une fois que je leur ai tendu les deux pochettes en question, je jette un coup d'oeil furtif à ma montre.

-Sans vouloir vous chasser, je crois qu'il est grand temps pour nous toutes de rentrer chez nous.

Une idole et ses fans.

Quand Melody reprend la parole pour demander à Celestina Moldubec (elle n’en revenait toujours pas de se retrouver dans la loge de la chanteuse, elle était tellement impressionnée et Celestina était tellement… tellement parfaite), Bonnie ne put s’empêcher d’afficher un grand sourire avant d’adresser un sourire complice à sa meilleure amie. Pour le coup, la jeune femme remerciait réellement Melody, parce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle aurait pu oublier de le faire. Et elle n’aurait pas manqué d’être particulièrement déçue si jamais elle était partie de cette loge sans un autographe. Surtout que Bonnie se doutait bien qu’elle n’allait pas pouvoir vivre une telle occasion avant un long moment, voir en fait jamais sans doute.

Celestina Moldubec accepta donc de leur signer des autographes, avant de chercher sans doute de quoi signer ces autographes. Elle fini par attraper deux exemplaires de son disque et le signa… Bonnie se retenait vraiment d ne pas sauter sur place tant elle était juste heureuse de voir ce qu’elle voyait. Elle n’en revenait définitivement pas de se retrouver dans la loge de cette femme incroyable et en prime, elle allait avoir l’occasion d’avoir un autographe de sa part. C’était sans doute l’un des plus beaux jours de sa vie, très clairement. Souvent, on affirmait que le mariage d’une femme était son plus beau jour dans sa vie, mais ce n’était pas du tout le cas de Bonnie, vraiment. Alors que celui-là, vraiment, il était en haut de la liste. La sorcière termina donc d’écrire sur les disques et de signe, avant de leur tendre leur exemplaire respectif. Bonnie, en lisant la phrase de son idole, ne put s’empêcher d’afficher un large sourire. Mine de rien, elle ne pouvait pas nier qu’elle appréciait quand même beaucoup que son idole comprenne un peu ce qu’elle vivait, quand bien même il était évident que Bonnie n’envisageait pas réellement de divorcer. Dans tous les cas, quoi que pourrait bien faire la femme sous ses yeux, il était évident que Bonnie serait parfaitement ébahi.

« Merci beaucoup, vous êtes formidables. » Malheureusement, toutes les bonnes choses avaient une fin et Celestina ne manqua pas de faire comprendre aux deux amies qu’il était sans doute temps pour toutes de rentrer chez elles. Forcément, après un concert, la sorcière devait sans doute avoir juste envie de se reposer. Bonnie n’avait aucune envie que cet instant s’arrête, elle pourrait continuer comme ça toute la nuit, mais elle avait conscience que ce n’était pas possible. Elles avaient déjà eu énormément de chance de pouvoir passer un peu de temps en compagnie de Celestina Moldubec, il était évident que Bonnie ne pouvait pas trop en demander non plus. « Bien sûr. » Répondit-elle, sans avoir perdu son sourire. Elle était un peu triste quand même, mais en même temps elle comprenait parfaitement. « Merci encore pour tout ! Reposez-vous bien surtout ! »

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