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i Melody avait véritablement heureuse de retrouver Poudlard, puisque cela lui permettait de passer plus de temps avec sa petite amie (et bordel, ce que ça lui avait fait du bien, de la retrouver !), et pour pouvoir retrouver la Guilde, aussi, avec laquelle elle avait eu grand hâte de pouvoir refaire les quatre cent coups, il y avait tout de même une chose qui ne lui avait pas manquée, et cette chose, c'était très clairement les cours (ce qui est un peu la base dans une école, normalement - certes, mais bon)... Melody n'avait franchement pas été impatiente de retrouver ses professeurs, d'autant que même si les BUSE étaient derrière elle, on trouvait quand même le moyen de lui tanner le cuir, cette fois en évoquant les ASPIC, qui pourtant ne seraient que dans deux ans. Elle se sentait blasée... D'autant que, pour la peine, on n'avait pas manqué déjà de les assommer sous des tonnes de devoirs. Merci... mais non merci, franchement. Oui, retrouver les bancs de l'école au sens strict du terme, elle s'en serait bien passée.

Comme de retrouver le professeur Slughorn, entre autres. Pourtant, en soi, Melody aimait bien les potions. Avec les sortilèges et enchantements (et à la limite la métamorphose, mais elle n'était pas ultra-douée)... parce qu'elle savait qu'elle pourrait mettre ses connaissances en application pour la Guilde, et ça ça lui plaisait. Mais le professeur Slughorn l'ennuyait, avec sa forte propension à faire du favoritisme... Bon, et elle, bien sûr, ne faisait pas partie de ses favorites (en même temps, elle était assez clairement soupçonnée d'avoir repris les rênes de la Guilde, même s'il n'y avait pas de preuves à cela, et Slughorn avait été victime de leurs frasques plus d'une fois). Donc ça l'agaçait, parce qu'elle ne pensait pas être un cancre mais qu'elle en avait la réputation (justifiée dans d'autre matière), si bien que même une potion réussie ne méritait aux yeux du professeur qu'un simple hochement de tête, parfaitement insuffisant.

Ça, c'est sûr, Melody n'était pas mécontente de quitter la salle de classe, surtout qu'elle avait fini sa journée de cours, elle allait pouvoir savourer son temps libre. Tandis qu'elle cheminait dans les sous-sols, elle croisa le chemin d'Orion Black. Il y a un an de cela, elle serait passée à côté de lui sans rien en avoir à faire. Mais maintenant, c'était différent. Le voir la mettait automatiquement en colère, elle se sentait envahie d'une jalousie profonde à l'égard du jeune homme qui était promis à la femme qu'elle aimait. Oui, elles s'étaient promises de rompre ces fiançailles par tous les moyens possibles. Mais bon... en attendant, ce type était encore officiellement le fiancé de Lexie, à l'heure actuelle. Incapable de passer à côté de lui sans rien dire, elle ne put s'empêcher de le bousculer un peu brusquement en le croisant. Et, bien sûr, elle ne s'excusa pas.

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ui, très clairement, Melody avait un sérieux problème, elle en eut la pleine et entière conscience dès l'instant où le vert et argent le lui fit remarquer avec une absence totale de politesse dans la voix. D'un autre côté, il serait malavisé de sa part que de déplorer son absence totale de déférence, elle avait commencé. Elle se rendait bien compte que c'était absurde, qu'elle aurait tout simplement dû tracer sa route, passer son chemin, et un point c'est tout. Là, elle avait attiré inutilement l'attention de son interlocuteur, et même si elle mourait d'envie de passer ses nerfs sur lui, une part d'elle n'ignorait pas qu'il n'était pas plus responsable qu'elle-même ou Lexie de la situation. La seule différence, c'est que pour sa part, il ne savait pas du tout ce qui se tramait, il n'avait aucune raison de se douter qu'on puisse lui en vouloir à ce point, et encore moins elle. Quand bien même leurs maisons respectives devaient les inviter à être des ennemis parfaitement naturels, ils ne s'étaient jamais pris la tête, n'étaient jamais entrés en conflit l'un avec l'autre. Il avait toutes les raisons du monde de s'agacer de son comportement, qui était effectivement particulièrement puéril.

-OK, je m'excuse, fit-elle alors, à contrecœur, d'un ton qu'elle se découvrit très agressif. Sa posture ne l'était pas moins, d'ailleurs. Les bras croisés, elle avait levé les yeux au ciel. Elle était tout simplement incapable de se montrer aimable avec Orion Black. Le voir ne pouvait que lui rappeler sans cesse que ce type était supposé épouser la fille qu'elle aimait. Comme est-ce qu'elle pourrait tolérer une chose pareille ? Elle ne le pouvait pas, c'était aussi simple que ça. Elle en était incapable. Ça te va comme ça ou il faut aussi que je te lèche les bottes aussi, tant qu'on y est ?

Elle était totalement fautive, d'accord, mais elle n'avait aucune intention de l'admettre, du moins pas directement. Il aurait suffi qu'elle se confonde en excuse et trace sa route, pour qu'ils passent tous les deux à autre chose, c'est vrai, mais la jeune femme ne se sentait tout simplement pas capable de ça. Fermer les yeux là-dessus, c'était comme prétendre que rien ne se passait, que sa vie n'allait pas être bouleversée si elle n'empêchait pas le mariage de ce type qu'elle ne connaissait pourtant même pas. Elle ne pouvait pas se montrer ignorante sur un sujet aussi désagréable. Alors à la place, elle choisissait sciemment de se montrer revêche et impertinente. Et elle avait comme le sentiment d'être plutôt douée dans ce domaine spécifique. Elle allait peut-être se prendre en retour une violente volée de bois vert, mais ça lui était totalement égal, elle avait clairement besoin de se défouler, là c'était évident. Alors elle le faisait.

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ntre serdaigles et serpentards, entre serpentards et n'importe quel autre élève de n'importe quelle autre maison, l'entente était rarement cordiale, et les altercations naissaient facilement, mais il est vrai qu'en l'occurrence, Melody et Orion auraient dû traverser ce couloir chacun dans leur sens sans que cela n'ait d'incidence sur les minutes qui allaient suivre. Sauf que la bleue et bronze ne parvenait pas du tout à faire abstraction de sa rancoeur. Elle éprouvait à l'égard d'Orion une haine aussi grande qu'irrationnelle. Non pas qu'elle n'ait pas de raisons de le détester si viscéralement alors même que, il y a quelques mois de cela, son sort l'indifférait totalement, et qu'elle se contentait de l'ignorer comme n'importe quel autre de ses camarades, mais ces raisons n'étaient pas bonnes, et objectivement injustes. Si Lexie n'avait pas décidé de l'identité de la personne qui lui passerait la bague au doigt (destinée à déplaire à Melody qui qu'elle puisse être, au passage, puisque la jeune femme ne voulait pas voir sa petite amie s'engager auprès de qui que ce soit), Orion n'avait pas eu davantage son mot à dire. Mais la simple perspective qu'il n'ait rien à faire et à demander, justement, pour pouvoir obtenir tout ce que la société lui refuserait à elle, justifiait à ses yeux une haine profonde et démesurée. Mais comment l'expliquer à Orion. Ce dernier, à juste titre, exigeait des explications. Mais Melody, bien évidemment, se devait de rester parfaitement muette. La jeune femme demeura quelques secondes sans rien dire, se contentant de toiser le vert et argent comme s'il était le nouveau Grindelwald.

-Te crois donc pas si exceptionnel, répliqua-t-elle finalement, choisissant la seule parade à sa disposition qui lui permettait d'être à la fois acerbe et malhonnête. Elle ne pouvait pas lui exposer pleinement ses griefs, mais hors de question par contre de reconnaître qu'elle lui avait sauté à la gorge sans raison et qu'elle était celle qui agissait mal en la circonstance (même si, objectivement, même elle était capable de s'en rendre compte - ce qui ne l'invitait pour autant pas à réagir différemment, de ce côté-là, elle manquait singulièrement de maturité, à plus d'un titre). C'est pas toi que je déteste, c'est tous les gars de ton espèce.

Voilà, elle se rattrapait aux branches comme elle le pouvait. Au pire, ce n'était pas si grave si elle n'avait pas des masses de répartie. L'essentiel pour elle, c'était de se montrer désagréable, de se défouler, de canaliser comme elle le pouvait la frustration que lui inspirait sa situation. Faute de pouvoir y changer quoi que ce soit, elle réagissait comme elle le pouvait, une façon de compenser la crainte aussi qu'elle avait que le mariage d'Orion et Lexie ait réellement lieu, qu'elle ne puisse pas l'empêcher.

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n définitive, la jeune femme aurait préféré que son interlocuteur lui laisse exprimer sa hargne et sa jalousie et trace sa route, mais non, il n'en faisait rien du tout, à la place, il insistait pour comprendre les raisons de son animosité. C'était une chose que la bleue et bronze pouvait comprendre. Si les situations avaient été inversées, si la jeune femme s'était faite bousculer et avait dû supporter l'incompréhensible animosité de l'un de ses camarades, elle aussi ne se serait pas laissée faire et aurait réclamé des comptes au jeune homme... Ce qui ne jouait pas en sa faveur, au passage, car Melody n'aimait pas du tout l'idée qu'elle et son rival puisse avoir des comportements communs. En fait, l'idée de pouvoir ressembler, même de loin, à Orion, l'angoissait. Elle ne voulait pas que ce qui plaisait à Lexie en elle lui plaise chez le vert et argent. C'était une crainte que l'on pourrait sans doute considérer comme absurde, mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre que, à force de côtoyer Orion, il finisse par lui plaire, que Lexie choisisse de faire de lui son époux et de l'oublier. Rien que d'y penser, elle sentit sa haine remonter en flèche. Orion lui demandait des explications, eh bien Melody allait lui en donner, alors, et avec la plus grande des mauvaises foi, bien sûr. Elle le toisa un moment avec un grand dédain, tout le dédain qu'elle lui inspirait.

-L'espèce des types qui se croient supérieurs à tout le monde, prétentieux, stupides et chiants comme la pluie, affirma-t-elle, qui lui adressait ce chapelet d'insultes sans véritable connaissance de cause, uniquement pour passer ses nerfs sur son rival. Elle ne supportait vraiment pas de l'avoir sous les yeux et de deviner ce qu'il pourrait devenir pour la fille qu'elle aimait. Si ses plans avec Lexie ne marchaient pas, si le mariage avait bel et bien lieu, elle le savait, elle ne le supporterait pas, vraiment pas... Le genre à poser des questions bêtes et à prendre la mouche quand on les bouscule sans faire gaffe.

Sa mauvaise foi s'exprimait à nouveau dans toute sa splendeur, car elle avait en effet entièrement fait exprès de le bousculer, et sur le moment, ça lui avait fait du bien. Beaucoup de bien, même. Même maintenant, l'insulter comme elle le faisait sans forcément de motif avait quelque chose qui tenait de l'exutoire bienfaisant. Mais force lui était de reconnaître qu'elle dépassait sans doute les bornes et qu'elle pourrait peut-être même bien se trahir à force de se montrer aussi déplaisante sans raison. Ce serait quand même un comble qu'elle finisse par mettre Lexie dans l'embarras, à force. Elle devrait peut-être s'excuser... Mais elle ne se sentait absolument pas prête à le faire.

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i Melody daignait mettre sa mauvaise foi de côté, elle admettrait certainement que des deux, c'était clairement elle qui abusait, c'était elle qui prenait la mouche et s'énervait indéniablement pour rien, mais elle en était au stade où cette mauvaise foi en question avait atteint son paroxysme, et elle ne savait faire autrement que d'exprimer sa frustration et sa rage, de l'exprimer sans pouvoir en donner le motif. Pourtant, le motif, elle le connaissait. Elle était dévorée de jalousie, tout simplement. C'était en définitive aussi simple que cela. Mais elle ne pouvait bien évidemment pas l'exprimer en ces termes, alors elle se laissait passer pour la folle qui agressait arbitrairement le premier vert et argent venu parce qu'elle était de sale humeur et qu'elle avait besoin de passer ses nerfs, tout simplement. C'était sans doute mieux que de passer pour ce qu'elle était aux yeux de la société : à savoir une déviante complètement cinglée qui trouvait sa préférence dans le même sexe qu'elle-même, folle amoureuse d'une autre femme, dont elle haïssait le futur époux du plus profond de son être. Il devait la prendre pour une cinglée... Mais le fait est qu'elle se fichait bien de son opinion. Ce qui comptait pour elle, c'était de témoigner sa frustration, quelle qu'en soit la manière, réellement... Elle le détestait tellement. Et ses raisons, quand on les connaissait, étaient les meilleures du monde à ses yeux : elle avait peur de perdre la personne qu'elle aimait le plus au monde, et elle ne pouvait être insensible face à son rival.

Mais son rival, lui, était surtout sensible à son sale caractère, et visiblement, il ne demandait qu'à se débarrasser de sa déplaisante compagnie. Il le lui fit comprendre sans le moindre détour. Melody fut tentée de repartir à la charge malgré tout, uniquement parce qu'elle était loin de se sentir calmée, et qu'elle avait encore de la frustration à revendre. Mais brandir les armes encore une fois ne serait pas forcément très judicieux, elle le reconnaissait, ce ne serait même pas judicieux du tout. Elle aurait encore le loisir de le recroiser, et de lui faire comprendre sans la moindre subtilité combien elle le haïssait, même s'il ne saurait jamais pourquoi... En fait, mieux valait, même, qu'il ne sache jamais pourquoi. C'était totalement hors de question. Melody ne voulait pas d'autre os à ronger, il était son os à ronger. Mais, dépitée, elle acceptait de laisser Orion déguerpir et de tracer elle-même sa route, tout simplement. Melody enfonça ses mains dans les poches de sa robe de sorcier. Et tourna à son tour les talons. Elle n'avait plus qu'à retourner dans sa salle commune et à vaquer à ses occupations... qu'importe lesquelles, encore agacée par cette joute verbale qui n'avait pas forcément tourné en sa faveur.

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