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elody esquissa un sourire en coin quand sa petite amie affirma qu'elle adorait utiliser la poudre de cheminette. Personne n'aimait vraiment ça, la poudre de cheminée, être recouvert de suie et atterrir dans un endroit si étroit qu'on n'y passait à peine. Mais c'était la destination qui faisait toute la différence, et la jeune femme appréciait de deviner que, par là, son interlocutrice voulait lui signifier qu'elle viendrait effectivement la voir en douce chez elle en l'absence de ses parents. Cette perspective la soulageait. Même si, pour le moment, Lexie était bien là, présente en face d'elle, et qu'elles ne devaient pas se quitter de suite, elle ne pouvait s'empêcher de penser au moment où elles devraient se séparer pour elle ne savait combien de temps. À Poudlard, c'était plus simple. Certes, il était difficile pour elle d'accepter de se cacher sans cesse, mais au moins pouvaient-elles espérer se voir tous les jours. Là, passer ne serait-ce qu'une journée sans Lexie, cela tenait dors et déjà du pur et simple supplice pour la jeune femme. Alors oui, elle aimait l'idée que la jeune femme revienne ici, autant qu'elle aimait planifier ce qu'elles allaient faire de cette semaine, toutes les deux. Profiter au maximum l'une de l'autre pour commencer, ça c'était une certitude, mais pas seulement. La vert et argent avait de la suite dans les idées, et Melody ne pouvait clairement pas nier qu'elle adorait cela. Rendre la vie impossible à sa sœur jumelle, la demoiselle s'y employait tous les jours, c'est un fait avéré, mais elle considérait cette perspective encore plus jouissive si elles pouvaient s'y mettre à deux pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Cette semaine allait être un paradis pour toutes les deux et un enfer pour Lysandre, c'était encore mieux sous cette perspective-là.

-Tu sais que je t'adore, toi ! dit-elle en passant une main dans ses cheveux avant de venir déposer un baiser au creux de son cou.

Oui, elle l'adorait, elle l'aimait comme une folle, et chaque jour, elle lui donnait une nouvelle raison de s'attacher à elle. Comment, après ça, tolérait de passer ne serait-ce qu'une minute sans elle ? Elle était tout simplement parfaite. Melody était convaincue que cette semaine ne serait que plus agréable vu sous cet angle spécifique. Elle avait vraiment grand hâte de pouvoir passer des paroles aux actes. Ce serait joindre l'utile à l'agréable, puisque profiter de la présence l'une de l'autre suffisait déjà bien assez à sa pleine et entière satisfaction.

-Dis-moi tout, je veux connaître chacune de tes idées.

La moindre d'entre elles, vraiment la moindre d'entre elles, pour pouvoir s'en réjouir, s'en délecter, et y aller des siennes. Emmerder Lysandre avait fini par devenir une de ses activités favorites quand elle se trouvait chez ses parents, devant prétendre sous leurs yeux s'entendre aussi bien avec sa jumelle qu'à la belle époque. Ça compensait un peu sa frustration quotidienne à l'idée de devoir jouer la comédie.

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ne chose est certaine, Melody avait trouvé en Lexie la perle rare. Elle s'emballait peut-être trop, elle ne pouvait prétendre l'inverse, vraiment pas, mais elle s'en fichait, Lexie était parfaite pour elle. Non seulement elle l'aimait (du moins voulait-elle croire que c'était le cas), mais en plus, elle la comprenait comme personne. Rien ne l'obligeait, vraiment, à la suivre dans la lubie qu'elle avait de mener la vie dure à sa sœur, qui avait depuis longtemps payé le prix de son inclination. Melody aimait vraiment tout en sa petite amie, et dans un moment comme celui-là, elle était certaine qu'elle voulait que cet instant dure toujours. Elle se sentait bien avec Lexie, et elle donnait à ses vacances de nouvelles perspectives, on ne peut plus réjouissantes. Ah, si seulement Lexie pouvait être là durant les deux mois d'été ! Qu'est-ce que Melody ferait quand Lexie rentrerait chez elle ? Elle n'avait pas la moindre idée, elle n'avait pas envie de le savoir. Là, maintenant, tout de suite, elle voulait que le temps s'arrête et qu'elles passent leur temps ainsi, exactement comme maintenant. Ce serait la perfection, vraiment.

-C'est impossible de faire un choix entre toutes ces idées. Elle sourit. Lexie avait vraiment une imagination débordante. Tu ferais un malheur dans la guilde, tu le sais, ça ? Comme d'habitude, Melody parlait sans réfléchir, si bien qu'elle n'avait pas vraiment réalisé n'avoir jamais directement parlé à Lexie de la Guilde. N'empêche qu'elle le pensait, si elle appartenait à la Guilde, elle ferait des merveilles, elle en était sûre et certaine. Ce fut très naturellement qu'elle reprit : À mon avis, on peut mettre toutes tes idées en application en même temps. Sa chambre et juste à côté de la mienne, si on parle un peu fort, on mettra pas longtemps à lui taper sur le système, on aura même pas à faire beaucoup d'efforts. Si tu veux, on peut aller faire un tour dans sa chambre pour voir un peu ce qu'on peut aller trafiquer. Elle était sûre que leur imagination saurait facilement tirer parti de cette petite visite de la chambre de sa jumelle. Et on dénichera peut-être son journal. Si elle en a un, elle le cache bien, mais je t'avoue que je serais bien curieuse de savoir ce qu'elle pourrait écrire là-dedans.

Elle l'imaginait déjà se répandre en lamentations au sujet de sa sœur qui ne lui parlait plus et de son beau Linus qui préférait courir toutes les filles du coin plutôt que de sortir avec elle. Là-dedans, il y aurait sans doute matière à bien s'amuser. Les idées filaient déjà à une vitesse folle dans l'esprit de la demoiselle, elle était convaincue qu'elles allaient s'amuser comme des folles. Elle éprouvait en tous cas la même fébrilité que quand elle organisait une opération coup-de-poing pour la Guilde.

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elody était assez impatiente elle aussi, elle devait bien le reconnaître, de faire découvrir la chambre de sa sœur à Lexie, parce qu'elle était impatiente qu'elles décident toutes les deux des coups fourrés qu'elles allaient faire subir à Lysandre, mais pas seulement, elle voulait aussi savoir quelle serait l'opinion de la vert et argent sur sa sœur, sur l'image que renvoyait l'endroit où elle passait le plus clair de son temps quand elle n'était pas à Poudlard. Elle verrait bien rapidement la différence entre leurs deux chambres. Elle était assez flagrante. Lysandre était très ordonnée, presque maniaque, quand Melody était pour sa part bordélique au possible. La jjeune femme espérait vraiment que Lexie aurait une opinion déplorable à formuler. C'était injuste envers Lysandre, mais Melody tenait sincèrement à ce que sa petite amie déteste sa sœur. Peut-être par pur esprit de vengeance, parce que Lysandre lui avait volé le cœur de quelqu'un que Melody avait cru aimer, et elle ne voulait pas revivre ça une fois de plus. Elle avait forcément une certaine jalousie concernant sa sœur jumelle, et elle aimait pouvoir se sentir supérieur à elle dans le regard de quelqu'un qui comptait, et le regard de Lysandre comptait bien évidemment plus que n'importe quel autre à ses yeux. C'était donc décidé, elles iraient fouiner du côté de la chambre voisine, et la bleue et bronze avait sincèrement hâte d'y être. En attendant, elle rougit doucement en baissant la tête quand Lexie lui demanda si elle avait un journal intime.

-Ouais, j'en ai un, avoua-t-elle, mal à l'aise. Je le tiens pas régulièrement mais j'en ai un... Et elle se sentait un peu bête d'en parler. Les journaux intimes, c'est un peu ce que l'on attribuait aux chochottes sans personnalité, non ? Et quelque part, elle ne pouvait pas réellement prétendre qu'elle n'en était pas une, elle était sans doute trop naïve, trop candide, trop romantique, trop idéaliste.Oui, elle écrivait ses pensées les plus intimes dans un journal qu'elle décorait de fleurs et de cœurs, et si elle l'avait toujours plus ou moins assumé, c'était un peu plus délicat en cet instant, vraiment, parce qu'elle ne voulait pas passer pour une ado fragile auprès de Lexie qui, pour sa part, elle en était sûre, n'en tenait pas, elle, de journal. Mais c'est rien qu'un tissu d'imbécilités pas intéressantes,  c'est pas bien important, ajouta-t-elle, comme tout à coup soucieuse de se justifier de ce qu'elle faisait généralement tout naturellement. Certes, il lui arrivait de laisser son journal à l'abandon des semaines durant, mais quand bien même. Elle se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de mentir, histoire de se préserver d'une certaine humiliation. Et avant que tu me le demandes, non, tu n'auras pas le droit d'y jeter un œil, j'ai trop honte, ajouta-t-elle cette fois, sur le ton de la plaisanterie. Même si elle ne plaisantait pas complètement.

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u fond, si Lexie devait vraiment lire les pages du journal intime de Melody, elle n'y trouverait rien qui puisse la fâcher ou l'incommoder, bien au contraire. Pas de grandes révélations non plus (à part peut-être toutes celles qui concernaient la Guilde, mais puisqu'elle était déjà au courant sans que la bleue et bronze ne le sache...). Le journal de la jeune femme ressemblait à celui de n'importe quelle adolescente de son âge. Pas de grands rebondissement, pas de plume exceptionnelle qui rende son contenu plus agréable ou moins soporifique. Si Melody préférait que sa petite amie n'en voit pas le contenu, c'était surtout parce qu'elle craignait que la vert et argent se moque (même gentiment) d'elle. Ce n'était pas nouveau, non, que la jeune femme avait un caractère de midinette. Elle était ultra-romantique, et ses écrits transpiraient forcément le rose bonbon et les bons sentiments. Si cela faisait partie de ce qu'elle était, elle n'avait pas franchement envie pour autant que cette facette d'elle, proéminente dans son journal, ne fasse porter sur elle un nouveau regard à Lexie. Et puis, tout simplement, un journal intime, comme son nom l'indique, était quelque chose d'intime. Même quand on avait rien de mieux à y révéler que de simples gamineries (encore que son histoire avec Lexie, dont elle parlait en long en large et en travers, était d'un tout autre ordre, et avait forcément sa part de secret inavouable, puisque leur relation en elle-même était un secret, même si elle n'aimait pas ça). Alors non, elle ne le lui montrerait pas. De toute façon, elle ne savait même plus où elle l'avait foutu dans tout son bordel. Ce serait bien plus simple de se focaliser sur celui de Lysandre, oui, même si cette dernière avait dû armer son journal de quelques sortilèges, surtout dernièrement, pour dissuader tout un chacun d'y fourrer son nez... Elle devait se douter que ce pouvait être dans l'intention de Melody, même si elle n'y avait pas tant que cela tenu avant la suggestion de Lexie. Non pas que ça ne l'intéresse pas de savoir, ceci dit... Mais elle avait un peu peur de ce qu'elle pourrait y découvrir la concernant. Malgré son hostilité affichée envers Lysandre, elle ne pouvait oublier leur complicité d'autrefois et combien elle l'avait aimée. Et l'aimait sans doute encore, même si elle avait laissé la rancœur prendre le pas sur l'amour fraternel. Les liens du sang ne s'oublient pas si facilement.

-Ton nom est écrit au moins dix fois par page, répondit Melody avant de déposer un baiser à la commissure des lèvres de sa petite amie.

Et ce n'était même pas exagéré. Si on se décidait à faire concrètement le calcul, Melody était convaincue qu'on n'en était pas loin. Depuis qu'elles étaient ensemble, tout ce qu'elle écrivait ou presque concernait Lexie, tout simplement parce qu'elle était au centre de son univers, et puisqu'elle ne pouvait pas exprimer la joie qu'elle éprouvait de l'avoir trouvée auprès de qui que ce soit, elle pouvait au moins le confier à son carnet, qui devenait son meilleur confident dans ce domaine, qu'elle veuille prouver son bonheur, témoigner de ses craintes quant à leur avenir (qui s'assombrissait encore un peu avec l'annonce des fiançailles de la jeune femme) et sa pensée sur l'allégeance de Lexie, qu'elle feignait d'ignorer ou de savoir passer outre, quand elle s'en inquiétait tout de même très sincèrement.

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elody répondit par un sourire amusé à la boutade de son interlocutrice. Encore heureux que ça lui aille que de savoir que les pensées de Melody se concentraient tant et si bien sur sa seule personne qu'elle ne pouvait qu'écrire sur elle dans son journal intime, non mais ! Mais bien sûr, d'un côté comme de l'autre, ce n'étaient que plaisanterie. La seule réalité, irréfutable, certaine et agréable, c'est qu'elles avaient pris une importance certaine dans la vie de l'autre et étaient devenues indispensables l'une et l'autre, l'une à l'autre, au cœur de leurs pensées respectives. En même temps, comment pourrait-il en être autrement ? Ce qu'elles vivaient était, en soi, exceptionnel, mais le caractère interdit de leur relation (même si Melody trouvait cet interdit parfaitement ridicule) n'ajoutait que davantage de puissance à leurs sentiments. Qui sait, elle ne les savourerait peut-être pas si intensément s'il n'y avait pas tous ces obstacles à franchir, ces contraintes à respecter pour ne pas être découvertes... Cela rendait leur histoire sincère et unique. Belle et irremplaçable. Elle adorait ça. Elle ne l'échangerait contre rien au monde, pas même pour une relation un peu plus stable et équilibrée, certainement pas ! Elle ne pouvait en être d'ailleurs que plus certaine quand les lèvres de la jeune femme se déposaient sur les siennes avec une passion telle qu'elle n'en avait jamais connue auparavant. Il y avait trop de sincérité et d'intensité dans ce baiser (qu'elle ne manqua évidemment pas de lui rendre) pour qu'elle puisse douter un seul instant de la puissance et de l'authenticité de leurs sentiments. Elle ne put s'empêcher de sourire de toutes ses dents, l'air sans doute un peu trop niais, quand sa petite amie déclara qu'elle l'aimait tellement. Ça n'aurait pas pu être plus réciproque.

-Moi aussi, répondit-elle sans perdre son sourire.

Elle l'aimait et c'en était presque dingue. On pourrait toujours lui arguer que c'était comme toutes les autres fois où son cœur d'artichaut s'était emballé bien trop vite, que ça lui passerait et qu'elle se rendrait compte que ses sentiments n'étaient qu'un feu de paille, mais elle n'en croyait rien. Elle le sentait, au plus profond d'elle-même. Une certitude que rien ne pouvait altérer, qui lui donnait envie de se battre au-delà de la bienpensance et de ses préjugés, malgré leurs jeunes âges, uniquement pour elle. Et qui la rendait capable, aussi, d'accepter le pire, une réalité qu'elle ne se serait jamais crue capable d'assumer sans elle... et pour elle, par la même occasion. Ça n'avait rien à voir, non, avec ce qu'elle avait pu éprouver avant, et c'était ce qui rendait Melody si sûre d'elle à leur sujet.

-Qu'est-ce que tu préfères chez moi ? demanda-t-elle alors, ensuite, son sourire se faisant plus taquin, saisissant une opportunité de se voir adresser quelques fleurs.

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n demandant à sa petite amie ce que cette dernière préférait chez elle, elle était clairement partie à la chasse aux compliments, et au vu de la réponse de Lexie, elle était plus qu'heureuse d'avoir procédé à sa petite manœuvre. Car les mots que la jeune femme prononça alors lui firent un bien fou et lui allèrent droit au cœur. En même temps, elle pouvait bien lui rendre très sincèrement exactement les mêmes compliments en pensant le moindre d'entre eux. Elle était folle de Lexie. Elle l'adorait plus que quiconque au monde, et il n'y avait aucun de ses défauts qui ne se transformaient pas en qualité quand elle la regardait, pour la simple et bonne raison que l'amour lui faisait adorer tout ce qui faisait partie d'elle, chaque parcelle de sa personnalité, elle adorait tout... au point aussi d'accepter ses plus sombres travers si cela pouvait lui permettre de ne pas la perdre. Oui, c'était bien à ce point qu'elle l'aimait, et savoir que cela était réciproque, l'entendre dire en des termes si touchants, lui faisait un bien fou réellement. En fait, c'était sa présence qui lui faisait immensément de bien. Elle se sentait bien, plus belle, plus forte, invincible, quand elle se trouvait dans les bras de celle à qui elle avait confié la clé de son cœur sans la moindre crainte et sans la moindre compromission. Oui, ces déclarations pouvaient sembler niaises à d'autres, mais Melody était de toute façon du genre mièvre, comme fille, alors elle adorait vraiment que sa petite amie lui laisse l'occasion de se sentir si extraordinaire. Personne d'autre n'avait un tel pouvoir sur elle.

-Mon regard ? demanda-t-elle d'un ton amusé, tout en la fixant d'autant plus intensément pour que ce regard qui, apparemment, la faisait fondre, ne puisse en rien lui échapper. Je pensais pas qu'il était exceptionnel, mon regard, s'amusa-t-elle encore.

D'un autre côté, l'idée qu'une simple œillade puisse la faire chavirer n'était certainement pas pour lui déplaire, tout au contraire. Melody se rapprocha de Lexie, réduisit l'espace qui les séparait pour déposer ses lèvres sur les siennes (le moindre de ses baisers avait décidément un pouvoir incroyable sur elle. Jamais elle n'aurait cru cela possible avant d'y avoir goûté).

-Moi j'aime bien quand tu fermes les yeux, ajouta-t-elle d'un ton amusé quand leurs lèvres se séparèrent finalement. Sous-entendu, comme maintenant, alors qu'elle avait sans doute fermé les yeux le temps d'un baiser (sans doute, Melody fermant elle-même les yeux, elle ne pouvait non plus le gager à cent pour cent).

Ce n'était qu'un rien, un rien du tout parmi la liste innombrable des choses qui la faisaient craquer chez elle (si innombrable qu'il n'y aurait pas assez d'une semaine entière, selon elle, pour en faire le tour. Pour son plus grand plaisir, bien évidemment, faut-il seulement le préciser ?), mais ce n'était pas négligeable quand même.

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n fin sourire s'esquissa sur les lèvres de Melody quand Lexie affirma qu'elle ne fermait les yeux que pour elle. Bien sûr, cela signifiait simplement qu'elle ne ressentait ce qu'elle ressentait que pour elle, et absolument personne d'autre, mais l'image était plaisante. Cela signifiait que chaque geste, même le plus naturel au monde, même le plus simple et le plus courant, lui était dû parce qu'elles s'appartenaient l'une à l'autre. Elle allait peut-être loin dans son interprétation des choses, mais elle aimait interpréter la situation comme elle le désirait, et au fond, l'idée générale restait la même, après tout. Lexie était simplement en train de lui dire, à mi-mot, qu'elle l'aimait et n'aimait qu'elle. Et ce que les mots n'auraient peut-être su assez bien transcrire, les gestes le faisaient très bien de leur côté, comme quand la vert et argent déposa à son tour ses lèvres sur les siennes. Aussitôt et comme à chaque fois, elle sentit son cœur battre la chamade. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi intense, avec qui que ce soit d'autre. Et elle était absolument certaine que jamais elle ne ressentirai cela pour quelqu'un d'autre un jour. C'était Lexie ou personne, c'était de tels moments ou rien du tout. Melody avait trouvé la femme de sa vie, une quête que d'autres poursuivaient toute leur vie sans jamais parvenir à leurs fins, elle ne comptait pas laisser passer ça. Elle ne comptait laisser personne ni qui que ce soit l'empêcher de vivre une chose pareille. Elle était amoureuse, c'était aussi simple que ça, et elle avait bien l'intention de le prouver à Lexie tout au long de sa vie (car oui, elles deux, c'était pour la vie, elle n'imaginait pas les choses se passer différemment, malgré les obstacles qui se présenteraient à elles). Et elle voulait bien commencer dès maintenant.

-Quels autres ? demanda-t-elle, un large sourire aux lèvres. Je ne vois que toi, moi.

Bon, d'accord, il ne fallait pas exagérer non plus, il se pourrait qu'elle trouve telle ou telle autre fille attirante, mais ça n'aurait rien à voir. Ce qui se passait en elle, quand elle se trouvait en présence de Lexie, elle ne le trouverait avec personne d'autre, c'était un fait une certitude, elle ne pouvait avoir aucun doute à ce sujet. La jeune femme n'avait envie de voir que Lexie, parce qu'elle était exceptionnelle, tout simplement. Et bien souvent, la jeune femme se demandait ce qu'une fille aussi incroyable faisait avec une fille comme elle. Melody n'avait pas de soucis d'estime d'elle-même, non, mais elle devait bien reconnaître qu'elle ne valait pas grand chose en comparaison de ce qu'était sa petite amie, de ce qu'elle représentait, de ce qu'elle incarnait. Elle était la perfection, c'était aussi simple que ça.

-Je t'aime, lui dit-elle encore, sans lâcher un seul instant son regard des yeux.

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l se passait quelque chose en Melody, toujours, à chaque fois que Lexie lui disait qu'elle l'aimait. C'était au-delà de ce qu'elle serait capable de décrire. Son esprit était plus léger, son cœur tambourinait contre sa poitrine, elle avait l'impression d'être en suspension au-dessus d'un nuage. Tout simplement parce que sa petite amie lui disait qu'elle l'aimait. C'était bien suffisant pour elle. C'était des mots qui prenaient une valeur incroyable quand ils venaient d'elle, parce qu'elle aimait ressentir et comprendre l'importance qu'elle avait aux yeux de Lexie. Elle ne savait vraiment pas comment elle pouvait avoir cette chance, celle de plaire autant à quelqu'un d'aussi incroyable que la jeune femme, mais elle savourait d'autant plus sa déclaration. Elle pourrait dire mille fois à Lexie qu'elle l'aimait ne serait-ce que pour l'entendre le lui dire elle aussi, parce que ça lui faisait vraiment un bien fou, réellement. Et encore, Lexie n'en avait pas fini, quand la vert et argent lui affirma qu'elle se sentait très bien avec elle, que c'était réellement incroyable, Melody se sentit fondre complètement. En même temps, il faudrait qu'elle ait un cœur de pierre pour qu'il ne batte pas ainsi la chamade aux mots qu'elle entendait. La jeune femme ne pouvait que rendre le compliment à sa petite amie. Elle aussi se sentait incroyablement bien avec elle. Ce n'était jamais arrivé avec qui que ce soit d'autre. Elle se sentait légère, en confiance, invulnérable. En dépit de la fragilité de leur relation, de tous les obstacles qu'elle devrait affronter, elle se sentait invincible, elle était convaincu qu'elles arriveraient à tout.

-C'est si incroyable que ça d'être bien avec moi ? Je pensais pas que ça te surprendrait, demanda-t-elle d'un ton taquin en plongeant son regard dans celui de Lexie. Bien évidemment, elle ne faisait que semblant de ne pas avoir compris ce que lui disait son interlocutrice. En vérité, elle était vraiment touchée par les propos que pouvait prononcer la jeune femme. Et elle ne manqua pas de le lui faire comprendre ensuite en abondant dans son sens. C'est pareil pour moi, tu sais. Je me suis jamais sentie aussi bien que quand je suis avec toi.

La jeune femme déposa une nouvelle fois ses lèvres sur celles de sa petite amie, ce fut à ce moment là qu'elle entendit la voix de sa mère depuis l'étage inférieur, ce qui manqua de la faire sursauter. La jeune femme était justement si bien en cet instant, perdue dans une sorte de bulle où elle avait oublié quiconque n'était pas Lexie, qu'elle en avait oublié qu'elles étaient en fait chez elle, et qu'elles finiraient bien par être rappelées à la réalité. La mère de Lexie leur apprenait que le repas était prêt, il allait donc être temps d'abandonner ce moment pour le moins plaisant pour en partager un peu avec sa famille. Elle s'en serait bien passée. Elle s'y résigna tout de même dans un soupir.

-On nous attend.

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