Quand j'étais petit je faisais souvent ce rêve étrange... En réalité, ça ressemblait plutôt à un cauchemar...
J'étais dans une petite ruelle et il faisait sombre, presque nuit. Le ciel était une espèce de couche de nuages gris et épais et des gouttes d'eau tombaient sur mon visage. Soudain, un cri. Puis des gens qui courent et me bousculent; beaucoup de gens. Je me retrouve alors plaqué contre le mur dans mon dos pour ne pas me prendre de coups. L'atmosphère est pesante et je me demande pourquoi les visages de ces personnes étaient déformés par la peur. Leur frayeur visiblement contagieuse me gagne tandis que le groupe et leurs cris s'éloignent pour laisser place au silence. Seul le bruit des gouttes de pluie tombant sur le sol boueux et les toits sales des bâtiments aux alentours demeurait.
"Il faut que je parte" me dis-je. Je ne suis pas un lâche mais je tiens à ma vie et si une cinquantaine de personnes ont peur de quelque chose au point de s'enfuir alors je ne vois pas pourquoi je ne serais pas, moi aussi, effrayé.
Je me met alors à courir, tentant de rattraper la horde qui s'était précipitée sur moi quelques secondes plus tôt. Je ne tiens pas particulièrement à rester seul. Je ne suis plus qu'à quelques mètres d'eux, dans une grande rue de magasins fermés ou délabrés, quand un des leurs se retourne et me regarde, la terreur s'amplifiant sur son visage. Je me retourne également, pensant que l'objet de leur hantise est à mes trousses mais rien, personne. Je regarde autour de moi, ralentissant la cadence mais ne comprenant pas jusqu'à ce que mon regard se pose sur un reflet dans la vitrine d'une ancienne confiserie.
Ma vue se brouille, je ne peux voir qu'une silhouette vêtue de noir... Prenant mon courage à deux mains je m'approche lentement et constate que l'ombre dans la vitrine copie mes pas. Alors je lève une main pour savoir s'il s'agit de mon reflet et constate que c'est le cas mais je ne reconnais ni ma corpulence, ni mes vêtements. Alors je me penche pour vérifier la façon dont je suis habillé et constate avec stupeur que je suis vêtu d'une longue cape noire. Paniqué je porte mes mains à mon visage et me rend compte qu'elles sont devenues grisâtres et que mes ongles ressemblent à des griffes. De plus, un affreux tatouage se trouve sur mon avant bras droit et représente un long serpent sortant de la bouche d'une tête de mort.
Je recherche alors partout quelque chose pour me rassurer mais levant les yeux au ciel je dépasse le stade de la panique en voyant la représentation du tatouage que je porte fait de nuages noir. A ce moment là je me dis "c'est moi. Je suis celui dont on ne doit pas prononcer le nom." et je m'évanouis. C'est à chaque fois à ce moment là que je me réveille.
Alors quand je faisais ce cauchemar, j'allais tout le temps voir ma maman dans le salon pour qu'elle me prenne dans ses bras et me réconforte. Sauf qu'une fois, elle était déjà partie se coucher et je suis resté là dans le salon, à faire une crise d'angoisse. Le lendemain matin, ma soeur Katy, âgée de sept ans de plus que moi, m'a retrouvé le visage couvert de larmes et ma mère a commencé à s’inquiéter. Elle pensait que ce qui m'arrivait avait un rapport avec son divorce d'avec mon père mais ce n'était pas le cas. Je l'avais toujours accepté. Ils se disputaient tout le temps et nous sommes tous plus heureux maintenant.
Un soir, alors que je dormais dans ma chambre et que le cauchemar se renouvelait, je fis réveillé avant la découverte de la cape, du tatouage et de tout le reste. En effet, une lettre ornée d'un tampon rouge s'était déposé sur mon oreiller, à côté de ma tête, et ma fenêtre était ouverte.
Après avoir lu le contenu de cette lettre qui m'informait que j'avais été admis à Poudlard, je n'y croyais pas. J'ai d'abord cru à une farce, et puis je ne croyais pas à toute ces choses magiques mais ensuite j'ai réfléchi et j'ai compris ; compris que la vie m'offrait un nouveau départ, que j'allais avoir une chance de me démarquer et d'enfin m'épanouir sous mon vrai jour.