LOUISA & RHIAN ★ Il y a quelque chose que je devrais savoir

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

Il était bien possible que Louisa soit parano, puisqu'il n'y avait normalement aucune raison pour que Rhian l'évite du jour au lendemain, mais elle avait quand même l'impression que ces derniers temps, il évitait son regard quand ils se croisaient dans les couloirs, et ne lui adressait jamais un mot. C'était peut-être juste elle, en fait. Elle ne pouvait pas non plus lui reprocher d ne pas aller tout le temps vers lui alors que de son côté, il n'était pas forcément sociable... Mais elle avait beau se raisonner comme ça, ça lui faisait mal quand même. Rhian était l'un de ses seuls amis, après tout... Et en fait, elle l'appréciait plus qu'elle aurait apprécié un simple ami, c'est sûr, mais c'était pas la question... Elle avait beau prétendre ne pas avoir besoin d'autre chose que de sa bonne vieille solitude... passer trop de temps sans voir Rhian, ça lui manquait, et avoir l'impression qu'il l'évitait, ça lui faisait mal. Alors finalement, elle avait pris son courage à deux mains, et elle avait glissé un mot dans le sac du rouge et or pour lui proposer de la rejoindre en haut de la tour d'astronomie.

Bien sûr, elle s'était trouvée une excuse pour le voir, histoire de ne pas donner l'impression qu'il lui manquait même si c'était le cas. Elle avait parlé à sa mère, à la demande du garçon. Elle se disait que lui en parler était un bon prétexte pour le revoir, même si elle ne savait pas si l'infirmière avait déjà parlé avec l'ancienne Auror. Ça lui permettrait au moins d'en avoir le coeur net, de savoir si Rhian le boudait vraiment ou si elle se faisait des films. Elle était donc arrivée en haut de la tour d'astronomie. Pour l'instant, il n'était pas là. Elle ne comprenait pas trop... Son coeur battait à cent à l'heure et elle se sentait stressée comme avant un contrôle. Parce que si il ne venait pas, elle se disait que ce coeur qui battait justement trop fort se briserait s'il ne venait pas. Merlin qu'elle pouvait être idiote, franchement ! Mais bon, c'était comme ça, elle le savait, à force, que Rhian avait tendance à la rendre un peu idiote. Pour tenter d'oublier sa nervosité, Louisa attarda son regard sur le paysage. Du haut de la tour d'astronomie, il ne fallait pas avoir le vertige. Pour Louisa, ce n'était heureusement pas un problème, elle n'avait jamais eu de soucis avec le vide. En fait, ce paysage arrivait même à la calmer un peu. Tant mieux, puisqu'il venait d'arriver. En l'entendant approcher, elle se retourna un peu brusquement, essuya ses mains moites sur sa robe de sorcier (beurk, je sais) et sourit, un peu crispée quand il se retrouva face à elle.

-Salut.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian ne s’était vraiment pas attendu à toutes ces choses, à tout ce qui lui tombait dessus ces derniers temps. Il avait eu cette soirée étrange lors de la Saint Valentin, qui avait causé des révélations plus qu’étrange. Il allait avoir un petit fils dans le futur, quand il serait adulte évidemment, et ce dernier avait fait un voyage dans le temps. Actuellement, il y avait donc un élève en septième année qui était son petit-fils. On ne pouvait pas dire que la situation était réellement agréable à vivre. Cenlyn ne l’avait pas cru au départ, pensant qu’il se moquait simplement d’elle. Mais ce n’était pas le cas, la situation était plus que sérieuse. Rhian avait bien l’intention d’en parler avec leur mère, il ne pouvait croire qu’elle soit au courant sans en avoir parlé, elle devait donc être informé de ce genre de chose. Le jeune garçon se demandait simplement comment aborder le sujet, ce n’était pas simple. Surtout que la femme, cela Rhian continuait de le croire de plus en plus, avait l’intention de reprendre le combat contre les forces du mal. Tellement de chose qui lui traversait l’esprit constamment, il avait l’impression de vivre dans une sorte de bulle. Le jeune garçon n’était pas des plus sociable en temps normal, il n’était pas le genre d’élève à avoir un tas d’amis et à se faire remarquer. Mais ces derniers temps, c’était encore pire. Il se refermait de plus en plus, ne se dévoilant finalement qu’à sa jumelle. Il ne remarquait donc rien et ne fit attention à personne.

Et sans qu’il ne s’y attende, le jeune garçon découvrit un mot dans son sac de cours. C’était un mot de la part de Louisa, qui lui demandait de venir dans la tour d’astronomie pour parler avec elle. Rhian pensa de suite que c’était en rapport avec le fait qu’elle devait parler à sa mère (l’infirmière) à la sienne (l’Auror) concernant le combat au front. Louisa allait sans doute lui dire qu’elle avait fait ce qu’elle avait promis, pour le plus grand bonheur du Gryffondor. Rhian avait envie d’entendre que sa mère n’allait jamais retourner au front, il avait tellement peur de la perdre. Ce fut donc le cœur léger, arrêtant de penser à cette histoire de petit-fils, qu’il se rendit en haut de la tour d’astronomie. Il s’y rendit rapidement, impatient de pouvoir retrouver son amie. Il se disait justement que sa présence pouvait être plus que bénéfique, cela allait peut-être lui changer les idées.

« Salut ! » Dit-il rapidement quand il arriva au niveau et qu’elle le salua, il la prit rapidement dans ses bras dans un geste de tendresse amicale. Il n’était qu’un gamin pour le moment, il ne voyait rien de mal dans ce genre de geste d’affection. « Tu vas bien ? »

Cela faisait un moment que les deux amis n’avaient pas parlé, depuis le moment où Louisa avait fait sa promesse en fait. Alors, même s’il attendait avec impatience de savoir pourquoi son ami voulait la voir, il prenait quand même le temps de savoir comment elle allait.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

"Salut."

Son coeur fit un gigantesque bond dans sa poitrine. Pas parce qu'il la saluait, non, quand même pas (il lui semblait être sérieusement atteinte quand elle se trouvait en présence de Rhian, et plus du tout elle-même, mais pas au point quand même de perdre tous ses moyens juste parce qu'il lui disait bonjour), mais parce qu'il l'avait serré dans ces bras. Il est clair que le garçon ne devait pas savoir où était le mal. D'ailleurs il n'y avait pas de mal en soi, au final, mais, par Merlin, ce simple geste de sa part la rendait toute chose, c'était… perturbant. Elle détestait perdre le contrôle d'elle-même, comme ça. Mais une étreinte suffisait à mettre du désordre dans sa pauvre caboche. Ça l'énervait, parce qu'elle savait précisément de quoi il s'agissait, et elle détestait ça. Il fallait qu'elle ait les garçons en horreur, c'était comme ça qu'elle pouvait juste se focaliser sur l'essentiel, c'est à dire tout sauf les histoires de coeur qui rendaient ennuyeuses comme la pluie toutes les conversations de ses petites camarades. Mais si être tombée amoureuse avait bien dû lui apprendre un truc, c'est que ce sentiment, là, qui vous oppresse le coeur et vous donne le sentiment qu'il va exploser, c'est pas un truc qui se contrôle, c'est un truc qui se subit. Ça peut faire du bien sur le moment, mal le reste du temps, en tous cas c'est pas anodin. Et surtout, ça vous abandonne pas comme ça. Parfois, Louisa voudrait s'arracher ses sentiments pour le rouge et or comme on se retire une épine du pied. Mais ça marchait pas comme ça. Pourtant, il faudrait bien qu'elle s'ôte l'idée débile de lui plaire de la tête un jour. Il n'était pas intéressé, et quelque part c'était tant mieux, ils n'allaient pas se balader main dans la main dans Poudlard et se regarder dix plombes yeux dans les yeux d'un air béa, y'avait que les crétins pour faire ça. En plus, il était pas intéressé. Paraît qu'on l'avait vu traîner avec une blonde de serdaigle plus âgée le soir de la Saint Valentin, elle n'allait même pas chercher à rivaliser.

"Tu vas bien ?"

Au moins, il se souciait de savoir comment elle allait. Sa réponse n'allait pas être bien passionnante, cela dit. Elle allait plutôt… bien. Elle avait ses soucis, c'est vrai, mais ils étaient toujours les mêmes. En gros, sa mère, et leur incapacité flagrante à communiquer. Autrement, elle menait un train de vie basique, banal, quotidien, rien de bien fascinant ne lui arrivait. Au final, non, on ne pouvait pas dire qu'elle allait mal, ce serait injuste envers ceux qui avaient concrètement de gros problèmes.

-Ça peut aller. La réponse voulait tout et rien dire, mais elle n'avait pas envie de s'éterniser sur le sujet non plus. Et toi ? Comment tu te sens ?

Elle imaginait qu'il devait encore être troublé et inquiet pour sa mère, il risquait de l'être un bon moment. Enfin, peut-être que sa blonde de la Saint Valentin l'avait consolé tout bien comme il faut. Non, elle n'était pas jalouse du tout… juste… concernée (?). Dans tous les cas, elle se souciait bien plus de son état à lui que du sien. Et elle n'avait pas la moindre idée d'à quel point elle devait s'alarmer. De tout ce qui était arrivé au pauvre Rhian dernièrement.

-J'ai parlé à ma mère.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian avait hâte de savoir pourquoi son amie désirait le voir, évidemment, mais il prenait quand même le temps de lui demander comment elle allait. Ce n’était pas simplement pour se montrer poli, comme il pouvait le faire avec d’autre, il s’intéressait sincèrement à la réponse à cette question. Louisa était une amie précieuse à ses yeux, même si loin d’être aussi précieuse qu’elle n’aurait dû être sans doute (ou qu’elle ne serait dans le futur). Il tenait vraiment à elle et donc il s’inquiétait pour elle. Le jeune garçon savait les soucis que la jeune fille avait avec sa mère, il trouvait cela tellement triste. Rhian avait bien des soucis avec sa mère, mais il ne pouvait pas constamment être en colère contre elle. Même quand il découvrait qu’elle avait encore envie d’aller au front, quand il avait compris qu’elle connaissait le secret de ce Potter venu du futur, il ne pouvait pas lui en vouloir trop longtemps. Parce qu’elle était sa mère, il l’aimait tout simplement. Louisa lui dit donc qu’elle pouvait aller, Rhian ne savait pas s’il pouvait réellement considérer qu’elle allait bien. Mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle lui posait à son tour la question. Et il ne savait juste pas quoi répondre.

« Ça va. »

C’était en fait, la seule chose qu’il pouvait dire même s’il ne se montrait pas réellement sincère. Il n’allait pas si bien que cela au final, c’était comme si le monde avait décidé de s’écrouler sur ses épaules. En dehors de cette histoire de Guilde qui était positive, tout le reste n’était pas agréable à vivre. Cette histoire de voyage temporel (en dehors de « l’amour » lors de la Saint Valentin) était réellement à dormir debout, et c’était pire avec le fait que l’un de ces élèves était son petit-fils. Il ne pouvait pas en parler à Louisa, même s’il devait bien avouer qu’il en avait bien envie, c’était un secret qu’il devait garder dans sa famille (et il ne savait pas qu’un jour la jeune fille serait sa famille). Elle risquait de toute façon de ne pas le croire, c’était tellement dingue. Heureusement qu’elle lança finalement le sujet de sa mère.

« J’espère que ça se passe mieux entre vous ! » Lança-t-il dans un premier temps. Il espérait vraiment que son amie et sa mère puissent mieux s’entendre, qu’elles puissent enfin trouver un terrain d’entente. Et pas simplement parce que la mère de Louisa pouvait permettre à Purdey Potter de changer d’avis, du moins à ce qu’il pensait. « Tu as pu… lui parler de ma mère ? »

Rhian ne savait réellement pas si c’était possible de convaincre Purdey de ne pas repartir sur le front, après tout il n’avait pas eu le sentiment d’y parvenir avec Cenlyn. Il n’y avait donc pas énormément d’espoir que l’infirmière parvienne à le faire, mais pourquoi ne pas y croire ? Le jeune garçon espérait en tout cas, au moins une chose qui pouvait se dérouler dans le bon sens pour une fois.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Ça va. »

Alors c'était déjà ça... Quoique... La bleue et bronze ne pouvait s'empêcher de se montrer un peu sceptique quant à cette réponse. Elle se faisait peut-être un film... c'était même très probable, elle savait bien qu'elle avait cette fâcheuse tendance à vouloir tout interpréter, les gestes, les signes, de la façon qui l'arrangeaient, et là, elle n'avait pas forcément envie d'être la seule à avoir un peu le moral dans les chaussettes. Et oui, quelque part, elle avait envie qu'il culpabilise pour l'autre blonde de la Saint Valentin, même si c'était stupide et immature puisqu'il ne lui devait rien, aucun compte ni aucune excuse, au nom du droit inaliénable de mener sa vie comme il l'entendait et du fait qu'elle-même ne pouvait pas se permettre de discuter ou même d'avoir l'air contrariée. Bon, et au-delà de ça, il y avait aussi tout ce qu'il lui avait raconté au sujet de sa mère. Et même si Louisa en avait parlé à la sienne, elle comprenait bien que l'affaire était entendue, mais clairement pas résolue à l'heure actuelle. D'ailleurs, à ce sujet, leurs mères respectives s'incrustaient dans le débat.

« J’espère que ça se passe mieux entre vous ! »

Louisa ne put s'empêcher de sourire, un peu amusée, même si la situation n'avait pas grand chose de cocasse, en définitive. Quand elle lui avait dit avoir vu sa mère, ce n'était vraiment pas pour lui apprendre qu'elles avaient eu une conversation à coeur ouvert, et que l'affaire était résolue, loin de là. Elle n'était pas venue lui parler dans ce sens, et non, Louisa continuait de lui déclarer une guerre ouverte. Ça va, ça avait déjà été suffisamment éprouvant comme ça, alors non, ça n'allait pas mieux, mais en même temps, la bleue et bronze ne voulait pas que ça aille mieux. Enfin si... Mais elle ne l'avouait pas, même à elle-même (bref, elle n'était pas sortie de l'auberge). D'ailleurs, à la réflexion de Rhian, elle se contenta juste de hausser les épaules d'un air qui n'était absolument pas convaincant, ou convaincu.

« Tu as pu… lui parler de ma mère ? »

Oui, oui, autant en venir là de suite, vu que c'était surtout pour ça qu'elle lui avait donné rendez-vous... Enfin, c'était un bon prétexte pour le voir aussi, mais les élans de son petit coeur de pré-ado débile ne concernaient qu'elle, et lui donnait suffisamment de fil à retordre pour qu'elle ne cherche pas plus loin. La bleue et bronze hocha la tête.

-Ouais. Je peux rien te promettre, mais elle va parler avec la tienne, elle me l'a promis.

Louisa avait du mal avec sa mère, mais elle savait quand même que sa parole était digne de confiance. Surtout qu'elle cherchait à se racheter, et Louisa en jouait un peu.

-Tu es sûr que ça va bien ?

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian n’aimait pas trop mentir sur son état, mais il n’avait pas le choix. Il fut content que la conversation se dirige vers Louisa et sa mère. Il préférait largement parler de cela que de lui, parce qu’il ne pouvait rien dire concernant son état à lui. La jeune fille mentionna donc sa mère et Rhian s’inquiéta concernant leurs relations. Le jeune garçon trouvait cela dommage qu’elle soit en froid avec sa mère, même s’il pouvait parfaitement comprendre le fait d’être déçu. Purdey Potter avait visiblement décidé de cacher de nombreuses choses à ses enfants, ce qui ennuyait grandement Rhian. Mais ce n’était pas une raison pour qu’il décide de couper les ponts avec sa mère, il l’aimait bien trop pour cela. Elle restait sa mère après tout et elle faisait tout pour le protéger, même si par conséquence elle ne lui faisait pas forcément confiance. Il ne pouvait donc pas se passer d’elle. Après tout il était son fils et les garçons avaient tendance à être très proche de leur mère, Rhian ne dérogeait pas à la règle. Le jeune garçon afficha un petit air triste quand son amie se contenta d’hausser les épaules, il comprenait donc que cela n’allait pas mieux entre elle. Rhian ne savait vraiment pas pourquoi, mais le sort de Louisa l’intéressait bien plus que celui d’autre personne. Il enchaina sur le fait qu’elle devait parler à sa mère, de sa propre mère. Il fut soulagé d’apprendre que la femme allait parler à l’Auror, c’était déjà bien.

« Merci. »

Répondit-il simplement dans un souffle, souriant à son amie. Il était vraiment heureux qu’elle ait fait cela pour lui, sachant parfaitement ce que ça avait pu lui demander. Le jeune garçon ne savait vraiment pas comment la remercier comme il se devait, elle faisait tant pour lui. Et actuellement, il avait sans doute bien besoin de son soutient. En dehors de Cenlyn, elle était la fille auquel il tenait le plus. Il n’avait pas beaucoup d’amis dans l’école de magie en dehors de la Serdaigle. Sauf qu’il ne pouvait pas se confier à elle comme il aurait aimé. Rhian baissa un peu son regard quand la jeune fille lui demanda s’il allait réellement bien. Non, bien sûr que non il n’allait pas bien.

« Je… » Commença-t-il doucement. Il ne pouvait rien dire à Louisa, elle ne devait pas découvrir qu’il y avait des voyageurs du futur dans l’école. Normalement, il n’aurait pas dû être au courant non plus, sauf que le destin en avait décidé autrement. Cela l’ennuyait de le savoir, mais en même temps il valait mieux sans doute. C’était tellement compliqué pour la tête et le cœur d’un enfant d’à peine douze ans, il était bien trop jeune pour tous ces soucis. « Il s’est passé un truc à la Saint Valentin… » Non, il ne pouvait pas en parler, mais il pouvait difficilement mentir quand même. Il n’arrivait pas à se contenter de sourire et de faire croire que tout allait bien. « Je suis pas très bien depuis. »

Il ne pouvait pas en dire plus, c’était pas possible.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Merci. »

Louisa se contenta, en guise de réponse, de sourire doucement. Il n'avait pas besoin de la remercier, surtout qu'elle n'était pas du tout certaine d'arriver à quelque chose. Leurs mères à toutes les deux étaient vraiment butées. Ce n'était pas pour rien qu'elles s'entendaient si bien, mais ça risquait de découler à un dialogue de sourds où personne n'écouterait l'autre... Ou pire, l'infirmière finirait peut-être par se ranger du côté de l'ancienne Auror. La bleue et bronze se serait bien rassurée en se disant que puisque sa mère avait perdu son époux à la guerre, elle savait combien cela pouvait être douloureux et se rangerait le plus facilement de son côté, mais puisque la mère de Rhian aussi avait perdu son mari à la guerre.. Au final, seul le temps leur dirait si cela aurait servi à quelque chose ou pas. En attendant, Louisa trouverait une autre solution si celle-ci ne fonctionnait pas. Rhian était bien la seule personne au monde pour laquelle elle se sentait capable de remuer ciel et terre. De faire le meilleur... comme le pire.

« Je… Il s’est passé un truc à la Saint Valentin… Je suis pas très bien depuis. »

Cela se voyait, il n'allait effectivement pas bien. Louisa n'aimait pas le savoir dans cet état... Même si, au final, quand il parla de la Saint-Valentin, elle sentit sa jalousie remonter en flèche, si bien qu'elle en oubliait un peu son inquiétude. Ouais, il avait flirté avec Aulne Quibber à la Saint Valentin. Et donc ? Elle l'avait largué comme une vieille chaussette et il subissait son premier chagrin d'amour. Ok, plein de gens n'avaient pas été eux-mêmes ce jour là, même elle en fait, donc elle ne devait techniquement pas le lui reprocher, mais elle arrivait pas à faire autrement. Et le pire, dans tout ça, c'est que plus elle se sentait stupide, plus ça lui faisait mal. Un vrai cercle vicieux ! Et vicieux.

-J'ai cru comprendre que t'avais eu une Saint Valentin mouvementée, oui. grinça-t-elle entre ses dents serrés, croisant les bras.

Elle regretta aussitôt de s'être montrée aussi amère et injuste. Après tout, que ce qui se soit passé pour lui à la Saint Valentin ait été volontaire ou le fruit d'une machination de la Guilde, elle ne pouvait pas le lui reprocher. Il n'avait pas de comptes à lui rendre, après tout... Et puis, il avait l'air vraiment mal. Il avait vraiment dû se passer quelque chose de grave, ce soir-là, Louisa était son amie avant toute chose, elle devait le soutenir, pas le blâmer. Et mettre sa mauvaise foi de côté, donc.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-elle avec plus de douceur.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian avait tellement envie de parler à son amie, de lui dire ce qu’il avait sur son cœur. Parce qu’elle était la fille qu’il appréciait le plus après sa sœur, elle était bien plus une meilleure amie qu’une simple amie. Il savait bien qu’il pouvait se confier à elle, d’ailleurs il lui avait bien parlé du fait que Purdey comptait retourner au front. Il pouvait tout lui dire, sauf cela. Parce que c’était une histoire compliqué, que cela ne le touchait pas que lui et qu’il ne pouvait pas se permettre de lui parler de cela. Même si ça le démangeait vraiment. D’ailleurs, il commença à mentionner la saint valentin. Il se disait qu’il pouvait bien parler un peu, mentionner quelques détails, sans complètement entrer dans la profondeur de l’histoire. Du moins c’était ce qu’il pensait. C’était ce qu’il voulait, mais on avait pas forcément ce qu’on voulait dans la vie. Rhian était jeune, mais il avait eu le temps de le comprendre déjà. C’était comme cela, quand le destin n’était pas vraiment sympathique. Quand Louisa reprit la parole, mentionnant le fait qu’elle avait su qu’il avait eu une saint valentin mouvementée, Rhian ne compris pas vraiment sa réaction. Il voyait bien qu’il y avait quelque chose au fond, mais il était incapable de mettre le doigt dessus. Il ne comprenait évidemment pas qu’il y avait de la jalousie dans l’attitude de la jeune fille, parce qu’il n’imaginait vraiment pas qu’il y avait des sentiments de ce genre entre eux. Rhian n’était qu’un gosse, un gosse qui avait des ennuis d’adulte, mais qui continuait de penser comme un enfant. Et donc, il était bien loin de penser ce genre de chose. Rhian cru que la discussion allait s’arrêter net à ce moment-là, avant que la Serdaigle ne reprenne la parole pour lui demander ce qui s’était passé.

« Je me suis retrouvé à manger un chocolat empoisonné. » Par la Guilde en plus, qu’il avait intégré depuis. Il n’en voulait pas au groupe d’avoir faire cette farce, mais il devait bien avouer qu’il n’appréciait pas spécialement d’avoir été victime quand même. Enfin, il ne pouvait pas revenir en arrière de toute façon, il avait bel et bien mangé ce chocolat. Et au fond, ce n’était pas vraiment le principal problème. S’il était « tombé amoureux » d’une autre personne, cela aurait été mieux sans doute. « Ca m’a fait tomber amoureux d’une fille, il y avait un philtre dedans. Mais c’est passé maintenant. »

Sauf qu’évidemment, ce n’était pas le souci. Mais Rhian ne pouvait pas entrer dans les détails, même si cela le tentait vraiment. C’était si simple, il avait toujours trouvé simple de discuter avec Louisa. Mais non, il en avait déjà parlé à Cenlyn parce qu’elle était directement concernée, il ne pouvait donc pas en parler. En même temps, il y avait peu de chance que Louisa le croit. S’il se mettait à parler de voyage dans le temps et de petit fils Potter venu du futur, la jeune fille allait avoir toutes les raisons du monde pour le considérer fou.

[quote="Louisa V. Sparkley"]

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Je me suis retrouvé à manger un chocolat empoisonné. »

C'était bien cela, c'était bien les chocolats. Et non, c'est sûr, elle ne pouvait pas le lui reprocher. Elle aussi avait goûté à ces chocolats le jour de la Saint Valentin, et elle savait bien que tout ce qui s'était passé après cela n'était pas du tout le fruit de sa volonté mais bel et bien celui d'une force extérieure qui l'avait forcé à éprouver des sentiments qu'elle n'aurait pas ressenti autrement. D'accord, ça l'agaçait que Rhian et Quitter aient pu flirter ensemble, même s'ils n'étaient pas maîtres de leurs pensées et de leurs actes, mais c'était un peu gros de le reprocher au rouge et or alors que elle, de son côté s'était retrouvée à draguer lourdement une fille de serpentard. C'était absurde et ça reposait sur rien. Il fallait qu'elle arrête d'être à ce point amère pour un truc qu'il n'avait pas contrôlé. Et puis, même s'il finissait par avoir le béguin pour quelqu'un, elle n'aurait pas le droit de le lui reprocher non plus. Même elle, elle savait qu'il fallait qu'elle se raisonne et oublie ses sentiments pour Rhian, c'était digne d'une midinette, pas d'elle...

« Ca m’a fait tomber amoureux d’une fille, il y avait un philtre dedans. Mais c’est passé maintenant. »

Encore heureux, que c'était passé ! Elle pouvait très bien faire avec le fait que Rhian ne la remarque pas comme elle le remarquait. Ils étaient si jeunes, encore, après tout. Mais ça passait moins s'il commençait à s'intéresser à une autre fille. Bon. D'accord, ça ça justifiait cette histoire avec Aulne Quibber, mais ça n'expliquait pas tout malgré tout. Il lui avait dit qu'il n'était pas bien avec cette histoire... Ça voulait dire qu'il s'était passé quelque chose de plus grave que ça, non ? Est-ce qu'il avait fait ou dit quelque chose sur laquelle il n'était pas possible pour lui de revenir ? Ou bien est-ce que c'était Aulne ? Ou alors les deux ? Elle avait besoin de comprendre. Elle s'inquiétait pour Rhian. Elle voyait bien qu'il n'était pas bien, et comme à chaque fois, elle envie de pouvoir l'aider. Et pour cela, il fallait qu'elle comprenne ce qui s'était passé vraiment. Si il acceptait de se confier bien sûr.

-Tu n'es pas le seul à qui c'est arrivé. se permit-elle de dire, sans trop savoir si c'était pour le rassurer ou parce qu'elle aimerait que lui aussi soit dérangé de la situation inverse. Elle marqua une pause avant d'oser reprendre. C'est pour ça que tu te sens mal ? Si c'est le cas tu devrais pas, c'est arrivé à plein d'élèves, apparemment.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

S’il y avait eu que cela, Rhian se serait sans aucun doute remis de cette histoire de Saint Valentin. D’ailleurs, ce n’était clairement pas le détail qui le dérangeait le plus dans cette soirée. Il savait bien que les chocolats étaient « empoisonnés » et que de nombreuses personnes étaient tombées dans le piège du filtre d’amour. Rhian aurait très bien pu passer outre cette histoire, s’il n’y avait pas eu toutes les conséquences des révélations de Luna (Aulne quoi) concernant l’existence de son petit-fils dans leur époque. Le jeune garçon en avait vraiment gros sur le cœur, mais il ne pouvait pas se permettre de révéler tous cela à Louisa. Même s’il en avait vraiment envie, elle était la seule fille en dehors de Cenlyn à qui il avait envie d’en parler. Il se contenta donc de l’histoire du philtre d’amour, même si ce n’était pas le fin mot de l’histoire. Cependant, Louisa sembla remarquer qu’il n’y avait pas que ça. Après tout, elle ne manqua pas de lui dire qu’il n’avait pas à se sentir mal. Oui, le jeune garçon le savait bien, mais elle ne pouvait vraiment pas comprendre.

« Toi aussi ? » Lui demanda simplement alors qu’il réalisait qu’elle venait plus ou moins, de lui dire qu’elle avait aussi avalé du philtre d’amour. A moins qu’il n’ait pas compris les paroles comme il le fallait.

Rhian aurait bien eu envie de se contenter de cela, mais plus les secondes passaient, plus il avait envie de tout révéler à son amie d’enfance. Il savait bien qu’il ne pouvait pas se permettre de le faire, mais il sentait bien que cela allait lui faire du bien. Après tout, Louisa était digne de confiance à son avis, c’était surtout pour ne pas la mettre en danger qu’il ne voulait rien lui dire. Même si techniquement il n’y avait pas de danger, du moins il ne se doutait pas de ce qu’il y avait sous cette histoire.

« En fait, il n’y a pas que ça. » Il ne pouvait pas faire ça non, mais il ne pouvait pas tenir plus non plus. « Mais il faut que tu me promette de ne jamais en parler à quelqu’un. »

Il pouvait difficilement faire marche arrière maintenant, il avait bien l’intention de révéler à son amie ce qu’il avait découvert à cause de ces chocolats empoisonnés. Il ne savait pas si elle allait le croire, peut-être qu’elle allait se contenter de le prendre pour un fou. Ou alors, elle allait vraiment le croire et elle allait donc être au courant du voyage dans le temps de son petit-fils et de ses amis. De leur petit-fils même, mais cela Rhian ne pouvait pas se douter en cette seconde qu’elle allait devenir sa femme et qu’ils allaient avoir un enfant ensemble. Comment aurait-il pu le deviner après tout ? il peinait encore à réaliser complètement qu’il pouvait un jour fonder une famille, alors qu’il était encore pleinement dans l’enfance.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Toi aussi ? »

Louisa baissa doucement les yeux et hocha simplement la tête en signe d'approbation. Elle ne se sentait pas vraiment l'envie de donner plus de détails au sujet de ce qui avait bien pu se passer le jour de la Saint Valentin, elle n'en était pas vraiment fière... d'autant que si quelqu'un pouvait haïr l'idée de perdre le contrôle de soi, c'était bien elle... Alors elle n'avait pas spécialement envie de s'épancher sur la question. Pourtant, quelque part, elle aurait assez voulu que sa réponse muette engendre une réaction quelconque auprès de Rhian. Même si les sentiments qu'elle avait ressenti sur le coup étaient factices, tout comme le rouge et or n'éprouvait rien, en vrai, pour Aulne Quibber, ça avait eu l'air vrai sur le moment, et comme Louisa n'appréciait pas l'idée que son interlocuteur ait pu ressentir ça pour une fille, même pour de faux, au point d'en ressentir une jalousie presque mécanique, elle aurait voulu que ce soit pareil pour Rhian... Mais elle n'en eut pas l'impression. Il fallait décidément qu'elle se réveille, et qu'elle se guérisse de ce fichu béguin. Visiblement, il ne lui faisait pas le moindre bien. Et aussi, il lui faisait perdre un temps précieux qu'elle pouvait bien dépenser à autre chose à la place. Très sérieusement... elle ne pouvait pas se concevoir plus abrutie encore. C'était pas la question, de toute manière. Il y avait bien quelque chose qui perturbait Rhian, et si c'était lié à Aulne et à la Saint Valentin, ce n'était pas juste cette histoire de chocolats, il le lui confirma.

« En fait, il n’y a pas que ça. Mais il faut que tu me promette de ne jamais en parler à quelqu’un. »

Elle l'aurait parié entre mille, qu'il n'y avait pas que ça. Pour elle, c'était l'évidence même. Il y avait autre chose, il y avait forcément autre chose, et ça ne devait pas être rien au passage, parce que Rhian avait l'air véritablement bouleversé. Louisa ressentait pour lui cet élan d'altruisme qu'elle taisait avec presque tous les autres : elle voulait savoir ce qui lui arrivait. Comme Rhian semblait sur le point de la mettre dans la confidence, elle comptait bien l'encourager à aller jusqu'au bout. Peut-être qu'elle ne serait pas capable de l'aider, peut-être que si, mais elle n'en saurait rien tant qu'il n'aurait pas craché le morceau.

-Tu me connais, à qui est-ce que tu crois que j'irais le répéter ? demanda-t-elle tout en s'autorisant un léger sourire, ce qui était rare, chez elle. C'était quand même vrai, il faut le dire, elle n'était pas très entourée, comme fille, à qui irait-elle parler des problèmes de Rhian ? Et même si elle avait eu myriade d'amis, de toute manière, le gryffondor, pouvait compter sur elle. Quand Louisa donnait sa parole, elle ne la trahissait jamais. Et puisqu'il s'agissait du garçon, il y avait encore moins de risques pour que cela arrive. Tu sais que tu peux me faire confiance, n'est-ce pas ? ajouta-t-elle en plongeant son regard dans le sien et en posant doucement une main sur son épaule.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian savait parfaitement se montrer aveugle quand il le voulait, comme maintenant. Il ne comprenait pas la jalousie que Louisa avait ressentie concernant cette histoire de filtre d'amour. Lui n'en ressentait pas la concernant, même s'il devait bien avouer qu'il était désolé pour la jeune fille. Il ressentait surtout de la peine qu'elle soit tombée dans le piège également qu'autre chose. Les sentiments amoureux étaient encore parfaitement inconnu aux yeux du rouge et or et cela malgré l'épisode avec Luna. Mais justement, si l'amour devait ressembler à cela, Rhian ne savait pas s'il avait vraiment envie de se lancer dans l'aventure (même si visiblement il allait le faire, vu qu'il devait avoir des enfants et des petits enfants). Il ne gardait qu'un amer souvenir de cette soirée avec Luna. Evidemment, il ne pouvait pas nier qu'il avait passé un bon moment quand même, qu'il avait vraiment cru être heureux, mais tout cela était balayé par le reste. Le reste qui lui rongeait l'esprit de plus en plus et qu'il avait bien envie de confier à Louisa. Il ne devait pas le faire, ce n'était vraiment pas raisonnable. Mais est-ce qu'on pouvait vraiment demander à un enfant de douze ans d'être raisonnable ? Non, ce n'était vraiment pas juste. Il prenait cependant la précaution de demander à son amie de ne parler de cette histoire à personne. Elle pouvait être au courant, mais l'histoire ne devait pas se répandre. Rhian sourit légèrement à la remarque de la jeune fille, sur le fait qu'elle n'avait personne à qui parler de cela. Ils étaient semblables sur ce point.

« Oui je sais. »

Dit-il quand elle lui affirma qu'il pouvait lui faire confiance, le rassurant en posant une main sur son épaule. Oui, il avait en face de lui Louisa, cette amie de toujours en qui il avait parfaitement confiance. C'était vers elle que le jeune garçon s'était tourné quand il avait eu peur que sa mère reparte au front. C'était vers elle qu'il se tournait à chaque fois après Cenlyn (mais Cenlyn était hors compétition à ses yeux). Elle avait entièrement sa confiance et il ne devait pas hésiter, il ne devait plus hésiter. Même s'il était en train de partager son fardeau avec la bleu et bronze, alors qu'elle méritait bien mieux que ça.

« Aulne, ne s'appelle pas Aulne. » Reprit-il rapidement, plein d'énergie. « Elle s'appelle Luna. Elle vient du futur. » Rhian marqua un pause avant de reprendre. « Je sais que ça peut sembler dingue, mais je t'assure que c'est vrai. Tu dois me croire. » Le jeune garçon n'avait pas spécialement envie que son amie pense qu'il avait simplement perdu la tête. Elle devait croire son histoire sur parole, même si elle était complètement folle. « Elle vient du futur avec ses camarades de Salem. Et dans le lot, il y en a un qui s'appelle... Harry Potter. » Rhian baissa son regard, lui-même avait encore du mal avec tout cela alors qu'il tournait cette histoire dans son esprit depuis cette soirée de la saint Valentin. « C'est dingue mais c'est... mon petit-fils. » Le jeune garçon releva son regard humide vers Louisa. « Et le pire, c'est que ma mère est au courant depuis le début ! »

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Oui je sais. »

Louisa sourit. Elle savait qu'il fallait qu'elle oublie son béguin non réciproque. Ce n'était pas bon pour elle, et ce n'était pas forcément bon pour lui non plus. À choisir, il valait mieux que les choses restent comme elles étaient là, tout de suite. Les coups de coeur de collégiennes, il paraît que c'est ce dont on se rit plus tard, quand on a gagné en maturité et su prendre de la distance (même si, pour sa part, elle se trouvait déjà bien assez mature, bien plus que tous les sombres idiots de son âge - le fait qu'elle les considérait comme de sombres idiots participait certainement au fait qu'elle ait si peu d'amis et n'en veuille pas davantage), alors autant mettre tout de suite cela de côté. Leur amitié, au moins, était belle, fidèle, honnête, et surtout à double-sens. Il valait peut-être mieux se concentrer là-dessus plutôt que sur le reste. Être la meilleure amie digne de ce nom, c'était déjà beaucoup. Pourquoi est-ce que ce ne serait pas assez ? Ce serait assez. Même si ça impliquait de toujours passer après Cenlyn (oui, elle réussissait à être jalouse de la jumelle de Rhian, malgré l'amitié qu'elle lui portait). Louisa attendait donc de recueillir les confidences du rouge et or. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne s'était pas du tout attendue à ce qui allait suivre.

« Aulne, ne s'appelle pas Aulne. Elle s'appelle Luna. Elle vient du futur. Je sais que ça peut sembler dingue, mais je t'assure que c'est vrai. Tu dois me croire. »

Oui. Oh ça, oui. C'était complètement dingue. Pas juste dingue. C'était totalement impossible. Non ? Si ? ...Elle n'avait pas envie de lui rire au nez, surtout qu'il n'était pas du genre à faire ce genre de farce idiote. Mais... C'était en train de dépasser tout ce que sa logique et son esprit pragmatique pouvaient bien concevoir. Les voyages temporels étaient impossible. Impossibles... Mais qui sait, peut-être qu'ils ne l'étaient pas dans le futur ? Ça paraissait fou, pourtant. Aulne ne lui aurait-elle pas raconté des bobards ? C'était bien son genre. Elle en racontait tout le temps, et toujours sans le faire exprès. Mais elle n'imaginait pas Rhian se laisser embobiner, juste parce qu'elle lui autan raconté ce qui ressemblait fort à un conte de Beedle le Barde. Louisa ne dit rien. Elle resta juste comme ça, en plan, interdite, yeux écarquillés, blanche, et bras ballants. Elle ne devait pas offrir un spectacle des plus dignes, mais bon, là, elle avait d'autres priorités, elle s'en foutait un peu, de l'image d'elle qu'elle pouvait bien donner.

« Elle vient du futur avec ses camarades de Salem. Et dans le lot, il y en a un qui s'appelle... Harry Potter. C'est dingue mais c'est... mon petit-fils. »

OK. Ça devenait de plus en plus dingue, cette affaire. Un petit-fils venu du futur ! On ne pouvait pas faire plus cinglé que ça, comme situation ! Elle était presque à s'inquiéter de l'état mental du jeune homme. En même temps, tous les nouveaux de Salem ne se seraient quand même pas amusés à inventer une absurdité pareille juste pour se rendre intéressants et traumatiser les première année sans défense... Elle voulait croire Rhian sur parole, mais c'était dur. Harry Potter... C'est marrant, ça sonnait bien. Quoique Louisa avait toujours préféré les prénoms monosyllabiques, comme John... Ou James. Enfin, c'était pas la question. Elle voulait quémander des preuves. Là... C'était vraiment, vraiment trop pour elle.

« Et le pire, c'est que ma mère est au courant depuis le début ! »

Ah oui. Ça, c'était une preuve en béton, par contre, en béton armé. Purdey Potter ne participerait jamais à une farce pareille. Son teint pâlit encore un peu plus.

-Je... je sais pas quoi te dire... Il fallait qu'elle se raisonne, il fallait qu'elle trouve de la logique à tout ça. Pour quelqu'un d'aussi terre-à-terre qu'elle, le choc était bien rude. Qui d'autre est au courant ?

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Même si cela faisait un petit temps maintenant que Rhian était au courant de la situation, il peinait encore à réellement le réaliser et surtout, c’était difficile d’en parler à quelqu’un d’autre. Le jeune garçon espérait vraiment que son amie allait le croire, qu’elle n’allait pas le prendre pour un dingue. Quoi qu’elle avait toute les raisons de le prendre pour un fou et vouloir s’assurer de sa santé mentale, il ne pourrait même pas lui en vouloir pour cela. En réalité, le rouge et or se retrouvait à espérer parfois que tout cela ne soit qu’une simple face, ça serait tellement mieux. Mais non, c’était bien réel et il fallait s’adapter. Rhian raconta donc tout à Louisa en priant intérieurement pour qu’elle le croie. En affirmant que Purdey Potter était au courant, cela ne pouvait que mettre de la réalité dans la situation. Elle l’était oui, ce petit-fils que le jeune garçon se découvrait était venu plusieurs fois chez eux. Elle avait affirmé que c’était parce qu’elle lui donnait des cours particuliers, mais ils n’auraient jamais dû le croire. Parce que leur mère n’avait jamais fait ça pour personne d’autre. Enfin, maintenant ils étaient au courant et Louisa aussi. Rhian comprenait parfaitement que la jeune fille soit incapable de savoir quoi répondre, il ne le saurait pas à sa place.

« Cenlyn, c’est tout… »

Il n’y avait qu’eux trois qui étaient au courant, en plus de la mère Potter (et évidemment les personnes venus du futur, mais il ne les comptait pas dans son esprit), il espérait bien que cela n’allait pas se propager plus. Rhian avait entièrement confiance en Louisa et elle méritait en quelque sorte (même si Rhian ne savait pas encore qu’elle était directement liée dans l’histoire) de le savoir puisqu’elle était proche des jumeaux Potter. Et en même temps, cela faisait du bien au jeune garçon de se confier et de chercher du soutient. Cenlyn le soutenait bien sûr, mais c’était normal c’était sa jumelle, son autre lui, la moitié de son âme. Et le rouge et or la voyait tellement forte qu’il n’avait pas envie de se montrer faible à côté d’elle. Ce qu’il pouvait plus facilement faire avec Louisa et d’ailleurs, les larmes de tardèrent pas à couler le long de ses joues potelés.

« J’en ai marre… je veux retrouver ma vie d’avant… » Celle où il était chez lui avec sa sœur, quand il n’avait pas à devoir assumer le fait d’être séparé de sa jumelle, quand il avait encore un père, quand il croyait en sa mère et quand il n’avait pas toute cette histoire sur son dos. C’était bien trop pour lui, il ne savait vraiment pas comment il allait faire pour gérer ça. Surtout que les conséquences étaient fâcheuses au final, parce qu’il n’y avait pas que le voyage dans le temps dans l’histoire. Mais Rhian ne se rendait pas encore vraiment compte de la menace qui pesait sur ses épaules, simplement parce qu’il était censé avoir un petit-fils un jour (c’était tellement abstrait pour lui tout ça).

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Cenlyn, c’est tout… »

Ça semblait logique que Cenlyn ait été prévenue en première. Les deux jumeaux étaient très fusionnel et ils partageaient tout (une chose que Louisa enviait à Cenlyn, parfois, même si c'était complètement injustifié et que ça n'avait pas lieu d'être), une information pareille avait très rapidement dû parvenir jusqu'aux oreilles de la jaune et noir. Cela dit, Louisa était flatté, cela signifiait qu'il lui faisait suffisamment confiance pour se confier à elle alors qu'il n'avait raconté la situation qu'à sa soeur jumelle. La fille de l'infirmière comptait bien se montrer digne de cette confiance, même si elle ne savait pas vraiment trop comment s'y prendre. Elle n'aurait jamais pu s'attendre à de telles révélations. Ça mettait au défi toute sa compréhension du monde, de la vie, du temps, elle se sentait complètement perdue, et elle devinait que Rhian devait l'être encore cent fois plus. Elle ferait n'importe quoi pour l'aider et le soutenir, vraiment n'importe quoi, mais rien qui sache vraiment apaiser l'esprit de son interlocuteur ne lui venait à l'esprit. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était se montrer présente pour lui, et ce n'était pas vraiment une tâche difficile pour Louisa, qui aurait de toute façon été là pour Rhian, même s'il n'en avait pas eu envie ou besoin.

« J’en ai marre… je veux retrouver ma vie d’avant… »

Louisa sentit son coeur se serrer quand elle vit Rhian fondre en l'arme. Oh non. Elle avait du mal avec ceux qui pleuraient (qu'elle nommait les pleurnichards, au passage, mais nous allons faire comme Louisa, qui préférait oublier ces surnoms affectueux pour l'instant), soit parce qu'elle trouvait qu'ils geignaient pour rien, soit parce qu'elle était totalement incapable de consoler autrui convenablement, et qu'elle se sentait toujours inutile dans cette situation. Là, c'est sûr, Rhian avait de bonnes raisons de pleurer, Louisa n'allait certainement pas le juger, mais elle ne pensait pas avoir les mots ou les gestes pour le consoler convenablement, surtout vu la gravité de la situation. Elle était prête à tout pour Rhian, mais là c'était trop, qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire pour l'apaiser ? Elle avait envie de lui promettre qu'il parviendrait à retrouver cette vie d'avant qui lui manquait, mais ça aurait été une promesse complètement mensongère. Rhian allait devoir vivre avec le poids de ces révélations, il n'allait pas avoir le choix. Et Louisa, elle, ne pourrait que se contenter de tenter (maladroitement) de le soutenir.

-Oh, Rhian...

Elle ne savait pas vraiment quoi faire ou quoi dire, elle se laissa porter par l'impulsion du moment, finalement... ce qu'elle ne faisait jamais d'habitude, au passage, puisqu'elle avait tendance à réfléchir mille fois trop avant d'agir. Elle laissa donc un cerveau dans un coin, et serra simplement son ami dans ses bras.

-Dis-moi ce que je peux faire pour toi.

Parce que elle, même si elle voulait vraiment sécher ces larmes, ne savait pas du tout quoi faire, même si elle était prête à tout. Elle n'avait jamais eu à gérer des situations aussi graves.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Cela faisait du bien à Rhian de pouvoir parler de cette histoire à quelqu’un d’autre que sa sœur, à Louisa principalement. Cela était difficile pour le jeune garçon de douze ans d’assumer cette histoire sur ses épaules, c’était difficile pour les jumeaux Potter d’accepter le fait qu’il y avait la descendance de la famille dans les murs de l’école de magie. Cela ne se voyait pas forcément de prime à bord, mais ça faisait vraiment du bien à Rhian de se confier et d’en parler à quelqu’un d’autre. Il retenait énormément de chose en lui, comme les larmes qui coulaient actuellement sur ses joues. Il ne pouvait pas se laisser aller en temps normal, il ne fallait pas qu’il se montre trop faible non plus. Et puis, personne ne pourrait comprendre ce qu’il était en train de vivre puisque personne n’était au courant. Le fait de pouvoir en parler à Louisa et donc se confier, ça ne pouvait que lui faire du bien. Il pouvait enfin exprimer à quelqu’un autre que sa sœur jumelle qu’il en avait assez de tout cela et qu’il n’avait qu’une seule envie : retrouver sa vie d’autrefois. Quand il n’était qu’un gamin innocent avec sa mère et son père. Quand il n’avait pas à souffrir du manque de son père, de la peur de perdre sa mère et cette histoire de petit-fils. C’était vraiment la seule chose qu’il désirait actuellement et c’était pour cette raison qu’il se trouvait dans un tel état. Pour cela qu’il souffrait autant.

Quand Louisa le pris dans ses bras, Rhian fut un peu surpris, mais apprécia plus que tout le geste. Même s’ils étaient des amis proches, les deux jeunes gens n’avaient pas vraiment ce genre de geste l’un envers l’autre. Elle lui demandait ce qu’elle pouvait faire pour lui et honnêtement, Rhian ne savait même pas. Il ne savait pas ce qu’il pouvait faire lui-même. Il était évident qu’il n’avait pas moyen de revenir en arrière et retrouver sa vie d’autrefois. Le jeune garçon n’avait donc pas d’autre choix que d’accepter la situation et faire avec. Il devait essayer de se montrer fort (ce qu’il ne parvenait décidément pas à faire), de surmonter cet épreuve grâce à ses proches. Cenlyn et Louisa étaient là pour lui, il le savait bien. Purdey aussi, mais c’était bien plus compliqué avec la mère Potter.

« Y’a rien à faire de toute façon… » Dit-il en s’éloignant un peu de Louisa. Il appréciait qu’elle le prenne dans ses bras et franchement, il aurait aimé resté comme ça un moment, mais il se sentait quand même un peu gêné. Sans savoir d’où ce sentiment pouvait bien venir. Il essuya son visage du revers de sa manche. « Je suis désolé de t’embêter avec ça. »

Rhian préférait quand il pouvait passer du temps à rigoler avec Louisa, sans qu’ils ne se retrouvent à avoir ce genre de conversation. Malheureusement, ces derniers temps c’était assez récurant. Entre le moment où le jeune garçon avait voulu que son amie parle à sa mère concernant le désir de Purdey de revenir au front et celui-là, ils étaient quand même bien servit en conversation lourde.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Y’a rien à faire de toute façon… Je suis désolé de t’embêter avec ça. »

Si elle pouvait être sûre et certaine que cela le console et le réconforte pour de bon, Louisa aurait bien maintenu l’étreinte encore un peu plus longtemps (et même sans ce prétexte, elle l’aurait bien voulu, pour tout dire, mais ça, c’était le genre de choses auxquelles elle préférait ne pas penser, parce que c’était faire preuve d’une faiblesse sans nom et d’une naïveté agaçante), mais ce ne serait visiblement pas suffisant. C’était normal, que ça ne soit pas suffisant. Ça ne pouvait pas l’être, c’était impossible que ça le soit. Les problèmes de Rhian étaient bien trop lourds, terribles à porter, pour qu’il suffise d’un simple câlin pour vraiment apaiser son âme. Sauf que Louisa ne savait pas trop ce qu’elle pouvait faire de plus. Rien ne lui aurait fait plus plaisir que de contredire le rouge et or, en cet instant, pas par méchanceté ou par souci de lui donner tort, mais parce que la vérité telle qu’il la présentait n’était pas vraiment engageante, et ne donnait pas beaucoup de raisons d’être bien optimiste. Merlin ! Où iraient-ils si, à ce stade de leurs existences, ils voyaient déjà le verre à moitié vide ! Des problèmes insolubles comme celui auquel était confronté Rhian, c’était le genre de chose que personne ne devrait jamais avoir à vivre. C’était injuste que ça lui tombe dessus, il n’avait rien fait pour mérité cela. Mais la vie était injuste, parfois, Louisa l’avait appris à ses dépends quand on l’avait avertie de la mort de son père, et ça avait dû être pareil pour Rhian. Sauf que lui, en plus, devait maintenant affronter d’autres chimères, faire face à d’autres ennuis. Louisa voulait être là pour lui dans l’épreuve, mais elle se sentait bien inutile, là, maintenant. Que pourrait-elle faire qui sache le rassurer et le tranquilliser ? La situation était terrifiante. Et ça, ils ne pouvaient pas vraiment faire quoi que ce soit pour y remédier, ça dépassait forcément Rhian, et ça dépassait aussi Louisa, qui voyait, impuissante, son meilleur ami (appelons-le comme ça, ce sera plus simple) en proie à des problèmes et des doutes atroces, qui n’étaient vraiment pas de son âge. Y’avait rien à faire. Mais c’était déprimant et triste de le reconnaître. En fait, que ce soit de la fierté mal placée de sa part ou une conviction sincère, elle refusait dans tous les cas de baisser les bras.

-Tu m’embêtes pas, Rhian. répliqua-t-elle d’un ton sévère, pour l’inviter tout de suite à s’ôter une idée à ce point absurde de la tête.

Non, bien sûr, il ne l’embêtait jamais, bien au contraire. Elle appréciait d’être sa confidente, qu’il partage ses ennuis avec elle. Elle ne voulait pas être mise à l’écart.

-Et s’il t’arrive quoi que ce soit, si tu as le moindre problème, je veux pas que tu le gardes pour toi, je veux que tu m’en parles, c’est compris?

Même s’il ne le gardait pas pour lui pour autant. Il se confiait sûrement bien plus à Cenlyn qu’à elle. Allez savoir pourquoi (mais elle savait pourquoi), cette vérité pourtant logique l’agaçait un peu. Elle le regarda droit dans les yeux, essayant de lui insuffler un peu de conscience.

-On va trouver une solution. Je sais pas comment, je sais pas quand, mais je te le promets.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian broyait vraiment du noir, mais il y avait de quoi au fond. Le jeune garçon se retrouvait avec des problèmes d’adulte sur les épaules, des choses que personne ne méritaient de devoir supporter. Et pourtant, il n’était qu’en première année d’étude à Poudlard et il avait déjà une épée de Damoclès sur sa tête. Ce qu’il ignorait pour l’instant, c’était que la fille avec qui il discutait pour l’instant avait exactement la même épée au-dessus de sa tête. Il aurait aimé croire que la situation allait s’arranger, qu’il y avait quelque chose à faire, mais il n’y croyait vraiment pas une seule seconde. Même si c’était triste, il ne parvenait pas à se montrer optimiste (en même temps, au vue de la situation, cela se comprenait quand même assez bien). Rhian s’en voulait d’ennuyer ainsi Louisa avec ses problèmes, mais elle était la seule à qui il pouvait vraiment se confier en dehors de Cenlyn. Le jeune garçon ressentait le besoin de l’avoir à ses côtés, qu’elle le soutienne et il pouvait vraiment compter sur elle. Un léger sourire s’afficha sur son visage quand elle lui affirma d’un ton un peu sévère qu’il ne l’embêtait pas, il n’irait pas la contrarier en lui affirmant le contraire et il appréciait vraiment ces mots. Si Louisa avait eu envie de ne rien avoir avec cette histoire, il l’aurait compris et n’aurait pas cherché plus loin. Mais si elle acceptait d’être impliquée (sans qu’ils sachent encore qu’elle l’était dans tous les cas), alors il appréciait plus que tout d’avoir une épaule supplémentaire sur laquelle se reposer. C’était ce dont il avait besoin pour parvenir à avancer et surtout à avoir un peu plus confiance en l’avenir, tâche clairement difficile quand on n’était même pas capable d’avoir déjà confiance en soi même.

Rhian acquiesça d’un signe de la tête pour dire à Louisa qu’il avait compris qu’il devait se confier à elle s’il avait un problème. Elle ne voulait pas qu’il garde les choses pour lui et on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle lui laissait beaucoup de choix, quoi qu’il puisse très bien décider de ne pas lui dire quelque chose au moment venu, mais il ne le ferait pas. Rhian avait énormément de chance de pouvoir compter sur son amie et il ne regrettait pas une seule seconde de lui avoir parlé de toute cette histoire (même si elle était complètement dingue). Le jeune garçon savait qu’il pourrait toujours compter sur Cenlyn pour le soutenir - et inversement - mais c’était quand même bien différent avec la blonde. Elle savait lui insuffler quelque chose qui lui donnait l’impression que tout pouvait s’arranger.

« Merci… »

Dit-il simplement, le regard encore humide, appréciant cette promesse qu’elle lui faisait. Il savait que ce n’était pas aussi évident que ça, mais il se sentait quand même légèrement plus confiant dans l’avenir. Cela n’allait pas durer sans doute, mais c’était déjà pas mal. Après quelques secondes de silence, le jeune garçon reprit la parole changeant complètement de sujet. Il avait besoin de penser un peu à autre chose et au fond, de croire en l’avenir.

« Tu viendras pendant les grandes vacances chez nous ? »

Il en avait vraiment envie, il en avait même besoin pour tout dire.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

Rhian hocha la tête alors que Louisa lui demandait de venir lui parler si jamais il rencontrait le moindre problème, s'il était troublé par quoi que ce soit. Elle aurait préféré qu'il dise "oui" verbalement, même, elle aurait aimé l'entendre lui faire cette promesse, parce que ça la rassurerait, mais elle allait se contenter de ce qu'elle avait. Elle était anxieuse pour Rhin, impuissante face à ce qu'il traversait, mais elle voulait le soutenir, de toutes les façons possibles. Elle n'aimait pas le savoir dans cet état-là, quand il avait mal, elle avait mal aussi, c'était presque insupportable. Elle ne savait pas si elle avait réussi à le rassurer ou à l'apaiser un peu. Elle n'avait pas dit grand chose, au fond, alors il n'était pas simple de savoir si ça pouvait bien être suffisant. Elle n'avait pas de solution à ce problème, parce que ça la dépassait autant que ça débarrassait Rhian, mais elle voulait être là, elle le soutiendrait quand il le faudrait, et si une solution se présentait, elle serait là pour aider le rouge et or. C'était comme ça, un peu plus fort qu'elle, beaucoup trop fort pour elle, il comptait beaucoup trop pour elle.

« Merci… »

Elle ressentait ce remerciement sincère, elle répondit avec un sourire rassurant et rassuré. Il faisait peut-être juste illusion pour ne pas l'inquiéter, mais elle avait envie de croire que, même si elle n'avait pas pu grand chose pour lui, elle avait au moins réussi à le tranquilliser un peu. Au moins, il savait maintenant qu'il n'était pas seul (même s'il n'était de toute façon pas seul, il y avait forcément Cenlyn à ses côtés, aussi), et qu'il avait des gens autour de lui pour le soutenir et l'aider à dépasser cette épreuve compliquée et difficile. Elle ne pouvait pas dire ou faire grand chose de plus. Ou si, juste lui offrir de changer de sujet. Même si pour elle, c'était pas évident de juste passer du coq à l'âne comme ça, elle avait du mal à encaisser tout ce qu'elle venait d'entendre.

« Tu viendras pendant les grandes vacances chez nous ? »

Louisa hocha la tête. Si on voulait bien d'elle, bien sûr qu'elle viendrais chez les Potter durant les grandes vacances. Pour elle, c'était une soupape de protection, aller chez eux, c'était échapper à l'ambiance qui régnait à l'appartement Sparkley ou il n'y avait que la mère et la fille, et personne pour faire tampon.

-Si vous voulez bien de moi, bien sûr que je viendrais. affirma-t-elle dans un sourire là pour lui prouver qu'elle ne lui disait pas ça uniquement pour lui faire plaisir. Elle comprenait bien que Rhian avait besoin de se sentir entouré, alors oui, bien sûr. Je passerais tout l'été chez vous, si je pouvais. ajouta-t-elle, ce qui était vrai. Les Potter étaient un peu une seconde famille pour elle. Cenlyn un peu comme une soeur, et Rhian... bref. Tu sais déjà ce que tu vas faire de tes vacances ? demanda-t-elle ensuite, voyant là un bon moyen de parler de choses plus légères.

Louisa & Rhian

Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Rhian appréciait d’entendre la jeune femme lui affirmer qu’elle allait venir pendant les grandes vacances, rajoutant que cela dépendant s’ils voulaient d’elle. Evidemment qu’ils voulaient d’elle, ce n’était pas pour rien que le rouge et or lui proposait cela. Le jeune garçon adorait quand son amie venait leur rendre visite pendant les vacances, surtout qu’il savait que ça l’arrangeait au passage. Le rouge et or se demandait s’il n’allait pas commencer à comprendre de plus en plus ce que vivait Louisa avec sa mère, au vu de ce qu’il apprenait de la sienne. Il ne savait vraiment pas s’il pouvait continuer de faire confiance à Purdey Potter, alors il avait un peu peur que les vacances soient légèrement tendues. Par chance, il y avait toujours Cenlyn à ses côtés et leur mère était quand même bien occupée. Il espérait donc pouvoir ne pas trop penser à tout cela et simplement profiter des vacances. Et il attendait avec impatience qu’elles arrivent, même s’il n’avait pas encore complètement conscience de ce que l’école de magie pouvait bien représenter comme danger.

Le sourire de Rhian s’intensifia quand Louisa affirma que si elle avait la possibilité de le faire, elle passerait tout l’été entier chez eux. Le jeune garçon aimait cette idée, mais il savait bien sûr que ce n’était pas possible. Ce qui était vraiment dommage, mais c’était normal que la mère de Louisa souhaite quand même qu’elle passe un peu de temps chez elle pendant les vacances. Tant que les Potter pouvait offrir à la bleue et bronze un peu de répit, c’était parfait.

« Ça serait génial si tu pouvais passez toutes tes vacances avec nous. »

Rhian ne se lassait jamais de la présence de Louisa, il adorait pouvoir passer le plus de temps possible en sa compagnie. Le jeune garçon était persuadé que c’était la même chose pour sa jumelle. Mais il ne voyait évidemment pas la situation de la même manière que la jeune fille, il n’avait pas les mêmes sentiments qu’elle (pour le moment). Il ne s’imaginait pas une seule seconde de ce qu’elle pouvait ressentir pour lui. Un jour il allait savoir, surtout quand il allait découvrir que celle qu’il avait sous les yeux en cet instant allait devenir sa femme dans le futur.

« Comme d’habitude je pense. »

Se contenta-t-il de dire en haussant des épaules, quand Louisa lui demanda ce qu’il avait faire de ses vacances. Il n’avait pas encore prévu quelque chose, en dehors de rentrer chez lui et de profiter de sa maison avec sa jumelle. Ils allaient sans doute s’occuper comme ils le faisaient autrefois, profiter du fait qu’ils n’avaient plus besoin de se séparer pour suivre les cours à cause du fait qu’ils se trouvaient dans des maisons différentes.

« J’ai hâte que tu viennes. » Dit-il finalement, toujours en souriant. Au moins, ils allaient vraiment pouvoir penser à autre chose. Il pensait cela en cet instant bien sûr, ne se doutant pas que les choses allaient empirer encore plus.

★ Il y a quelque chose que je devrais savoir ? ★

« Ça serait génial si tu pouvais passez toutes tes vacances avec nous. »

Les joues de Louisa durent largement rosir à cette remarque, et pour se redonner un peu de contenance, elle baissa les yeux. Elle pensait que sa remarque était complètement sincère, et elle ne pouvait bien sûr que l'apprécier à sa juste valeur. Elle aussi, préfèrerait passer l'intégralité de ses vacances chez les Potter. Pas seulement pour pouvoir profiter de la présence de Rhian (même si cela constituait une grande partie de sa motivation), mais parce qu'elle aimait aussi passer du temps avec Cenlyn, qui était une amie en or, et aussi du temps loin de sa mère. Passer ses journées à éviter l'infirmière ou à s'engueuler avec elle quand elle ne parvenait justement pas à l'éviter. Les vacances étaient un pire enfer que l'année scolaire, pour elle. Elle se sentait bien mieux entre les murs de l'école de magie qu'entre les murs de son appartement. Oui, il fallait étudier, et les études, même pour elle, étaient souvent lassantes et désagréables, mais elles ne la dérangeaient pas outre mesure. Elle envisagerait les vacances avec bien plus d'impatience, oui, si elle pouvait avoir les jumeaux pour seule compagnie tout l'été, elle serait vraiment ravie.

« Comme d’habitude je pense. »

Apparemment, les vacances de Rhian ne seraient pas plus mouvementées que les siennes, il allait sans doute rester chez lui, pas de voyage à l'étranger ou d'autres fantaisies en perspective. Dommage... Louisa était bien placée pour savoir ce que c'était que de s'imaginer des vacances loin d'être exotiques ou fascinantes. Il était arrivée à Louisa de partir en vacances. Mais cela remontait à loin, à présent. Quand son père était encore en vie. Sa mère, depuis, avait l'air d'avoir perdu toute motivation à ce genre de voyages... Louisa pouvait comprendre, mais elle n'arriverait pas à ne pas le lui reprocher, malgré tout. Leurs vacances seraient donc moins banales quand elles se croiseraient. Finalement, c'était plutôt agréable pour elle, l'idée que le moment qu'il attendrait peut-être le plus durant ses vacances seraient de la voir.

« J’ai hâte que tu viennes. »

Elle avait hâte également. Même si pour l'instant, les vacances n'avaient pas encore commencé et qu'ils auraient donc l'occasion de se voir un peu. Mais ce n'était pas les mêmes conditions, et le fait qu'ils ne soient pas dans la même maison compliquait forcément la tâche. Même si Louisa se disait qu'elle avait un bon prétexte pour rester sur le dos de Rhian. Il avait grand besoin de soutien en ce moment. Et elle lui prouverait qu'elle serait toujours là pour lui. Et plus qu'elle l'imaginait, même. S'il fallait qu'elle cesse de rougir, c'était loupé, en tous cas.

-Moi aussi. Elle lui adressa un sourire quand elle sentit ses joues dérosir. Il va falloir que j'y aille. Elle se permit de déposer un rapide baiser sur sa joue. Si tu as le moindre problème ou envie de parler, oublie pas que je suis là.

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