VERPEY & LOU - Bonne ou mauvaises rencontre ?

La rentrée était là. La jeune Verpey était impatiente d’en apprendre plus sur les sorts interdits. La jeune femme se plaisait dans ces matières et elle ne se démontait pas face à la sévérité de Jedusor. Elle faisait en sorte de respecter ses conditions, de se montrer la plus conciliante. Elle était une parfaite élève et elle se plaisait à présent de convenir parfaitement à Jedusor. Elle voulait lui montrer qu’il ne perdait pas son temps. Cependant, elle reconnaissait qu’il y avait un service qu’elle n’avait toujours pas réussi à lui rendre, celui de se rapprocher de cette sale rouquine. Comment pouvait-il lui avoir demandé cela, c’était vraiment impossible, c’est tellement invraisemblable. Elle n’avait encore aucune idée de comment elle allait pouvoir prendre contact avec cette parano et surtout devenir son ami. Verpey avait compris que Jedusor avait quelque chose en tête mais pour le moment, elle ne savait absolument pas quoi. Cependant, elle avait une grande confiance dans le serpentard et elle savait qu’il savait ce qu’il faisait cependant, elle ne pouvait s’empêcher de se vouloir expéditive. Néanmoins, elle se montrait patiente et apprenait à son rythme afin de pouvoir atteindre son but. Elle n’attendait que cela.

Marchant dans les couloirs de Poudlard, elle regardait droit devant elle, d’un regard déterminé. Elle ne savait pas vraiment quoi faire et elle avait donc décidé de marcher pour chercher un moyen de se rapprocher de l’autre folle, elle n’en avait aucune idée. Ses pas vinrent la mener finalement dans l’une des nombreuses petites cours de Poudlard. S’arrêtant dans l’un des cloîtres, elle n’attendit pas d’arriver à une petite ouverture et préféra enjamber les pierres vieillies par le temps. Après un court instant d’hésitation, la jeune femme décida finalement de rester assise sur ces pierres froides. Elle arrivait à sentir la fraicheur à travers son pantalon mais elle s’en fichait. Regardant toujours droit devant elle, elle avait décidé de ne pas bouger temps qu’elle ne trouvait pas la réponse à sa question c’est à dire : comment devenir ami avec l’une des plus parano des élèves ?

L'année scolaire se passait plutôt bien pour Lou, elle avait l'impression que deux mois d'été avaient suffi à la changer. Pas en profondeur, c'est sûr, on est toujours fidèle à soi-même, quels que soient les efforts que l'on pouvait faire pour paraître quelqu'un d'autre ou évoluer, mais quand même, elle avait le sentiment de s'être améliorée.

Elle restait quelqu'un d'assez effacée, mais son caractère réservée semblait quand même changer, petit à petit. Au fil des événements qui ponctuaient sa vie, et de ses décisions plus ou moins libres, elle apprenait à s'affirmer, et à sortir de son cocon.

Ce revirement était le fruit de plusieurs facteurs, mais le plus important était clairement cette conversation qu'elle avait eu avec Tom, moins banale et beaucoup plus importante, celle au terme de laquelle la marque des ténèbres avait fini par être imprimée, indélébile, sur son bras diaphane.

Certains, avec le temps, regretteraient peut-être ce geste, et le fait d'avoir été marqués à vie, de vouer pour toujours leur appartenance à un autre être. Mais Lou, elle, était intimement convaincue que c'était une phase par laquelle elle ne passerait pas.

Déjà, parce qu'elle estimait que l'amour qu'elle portait à Tom Jedusor, et l'allégeance qui en découlait ne pouvait pas être comprit par quelqu'un qui n'avait pas à l'égard de son "maître" la même force dans ses sentiments. Ensuite, parce que son nouveau statut lui apportait bien trop pour qu'elle consente à l'abandonner.

Elle avait une mission, son existence avait un but précis. Elle n'aurait pu être plus satisfaite. Elle pensait se faire marcher sur les pieds par les autres chevaliers de Walpurgis, mais la dernière réunion lui avait prouvé le parfait contraire : qu'elle était capable de s'affirmer, capable d'aller au-delà de ce qu'on la soupçonnait d'être susceptible de faire. Elle adorait ça.

À côté de cela, elle aimait à voir son statut de peste avéré de Poudlard devenir plus important. Elle n'était plus seulement l'acolyte d'Ines, désormais (même si elle continuait à clairement mener la danse), leur acharnement sur la pauvre Jo avait fait le tour de l'école, et forgé sa réputation... Dès lors, sa culpabilité à l'idée de s'en prendre à une ancienne amie l'avait totalement abandonné au profit de la seule satisfaction de profiter de sa nouvelle réputation.

C'était d'ailleurs afin de satisfaire et de nourrir cette nouvelle réputation qu'elle avait décidé de mettre toutes les chances de son côté. Comme beaucoup d'autres, Lou n'ignorait pas la haine tenace de Verpey Brooklyn à l'encontre de leur ennemie commun, Jo Bennet. Il devenait assez évident que, au nom de leurs intérêts communs, il fallait qu'elles aient une conversation. Si elle en venait à apprendre que Brook était également devenue une sbire de Tom, leur conversation allait être d'autant plus intéressante.

Quand elle la vit, ce jour là, elle saisi donc l'occasion d'aller à sa rencontre, consciente de l'opportunité.

-Salut Brook. Je peux te parler cinq minutes?

Pensivement, Verpey se désespérait de ne pas trouver son moyen d’action. Cependant sa réflexion fut troublée de manière assez inattendue. On venait de l’interpeler. Fronçant les sourcils, elle se retourna pour voir qui lui parlait. Il s’agissait de Lou Hamilton, la petite amie de Jedusor. Elle se demanda ce qu’elle pouvait bien lui vouloir. Elle connaissait la réputation de cette Lou. Elle savait à quel point elle avait été effacé durant des années et depuis quelques mois, elle s’affirmait afin de montrer à tout le monde ce qu’elle était capable de faire. Oui, elle s’affirmait et renvoyait dans leurs cages tout ceux qui s’étaient moqués d’elle. Verpey admirait ce changement de comportement, cependant, jamais elle n’aurait imaginé parler avec cette dernière.

Verpey ne cacha pas sa surprise, il fallait dire qu’elle ne savait rien des agissements de Lou à propos du cas Jo. En réalité, depuis la mort de Morgan, Jo lui était totalement sorti de la tête tout comme son amour qu’elle avait compris envers Seb qui ne lui parlait quasiment plus. Aujourd’hui, elle était absorbée par son désir de vengeance et la première chose qu’elle avait pensé lorsqu’elle avait vu Lou était de savoir si elle était au courant des agissements de son petit ami, si elle en faisait partie et surtout si elle était au courant de l’enseignement que lui dispensait Jedusor. Verpey n’avait absolument pas pensé à Jo et c’était pour cela qu’elle se présentait surprise ou même n’avait pas déjà sauté au coup de cette serpentard qui se présentait être une parfaite alliée pour anéantir Jo. Elle se leva alors et pencha sa tête sur le côté vraiment intriguée par la venue de cette jeune femme à elle.

« Oui, bien sûr, je t’écoute. »

Verpey regarda autour d’elle afin de voir qui pouvait les observer. Pas qu’elle était inquiète de la réputation que cela pouvait avoir sur elle, mais elle était inquiète de savoir si Jedusor allait cautionner cela. Elle savait qu’elle devait se présenter avoir le moins de lien avec lui et se retrouver à discuter avec sa petite amie n’était pas avoir le moins de lien avec lui.

-Oui, bien sûr, je t’écoute.

C'était avec un certain soulagement que Lou entendait la rouge et or accepter de lui parler. Après tout, elle aurait très bien pu décider du contraire, toutes deux n'étaient pas amis, se connaissaient en fait à peine, et n'avaient pas forcément de raisons de se côtoyer au quotidien.

...C'était du moins ce que n'importe qui pouvait judicieusement penser. Pourtant les quelques points communs qu'elles avaient pouvaient très aisément effacer les différences qui, indéniablement, devaient les séparer, voire les diviser...

Le fait est, cependant, que de ces ressemblances, Lou n'avait vent que de l'une d'elle. Elle ignorait tout de la conversation que la demoiselle avait pu avoir avec Tom (preuve que leur couple, entre autres choses, se fondait vraiment sur la communication et qu'ils ne se cachaient jamais rien - oui, même Lou préférait se montrer ironique à ce sujet, mieux valait en rire qu'en pleurer). En revanche, elle savait qu'elles avaient une ennemie en commun. Et plus elles pouvaient être nombreuses à gâcher la vie de Jo Benett, mieux ce serait.

Oui, la dernière altercation de la vert et argent avec son ancienne amie avait changé la donne entre elles. Ce qu'il avait pu rester de compassion pour Lou à l'égard de Jo s'était consumé de même que sa baguette, qu'elle avait envoyé valser dans la cheminée ce jour là. Inès voulait que la vie de la sixième année soit détruite ? Eh bien soit, elle serait détruite. Et Lou s'engageait à mettre tous les éléments de son côté pour parvenir à ses fins.

C'est vrai, Lou n'avait rien de personnel contre Jo, contrairement à Ines et Brook, qui chacune à leur manière, s'étaient plus ou moins vu dérober l'attention de ceux qu'elles aimaient (même si concernant Brook, Lou n'en savait rien, elle savait juste que la rouge et or avait plus qu'une dent mais toute une mâchoire contre Jo) pour les beaux yeux de cette demoiselle qui, aux yeux de la vert et argent, n'avait pourtant pas leur force de caractère.

Lou se fichait royalement des états d'âme de Daniel, ceux de McFadden, je n'en parle pas, mais son amitié envers Ines, en revanche, ça, ça comptait. Et en ce nom, elle se sentait capable de faire subir le pire à sa camarade de chambre. Comme elle était capable du pire pour Tom. Et si Verpey pouvait l'aider à concrétiser ses ambitions, alors c'était mieux encore.

"J'ai cru comprendre que nous avions une ennemie en commun." Lou ne précisa pas qu'elle parlait de Jo, pour elle, cela coulait de source. "Je me demandais si tu serais d'accord que nous nous associons... contre elle."

Lou accepterait le refus s'il devait y en avoir un, mais étant donné la fierté qu'elle avait mis de côté afin d'aller trouver une rouge et or, qui plus est plus jeune qu'elle, elle espérait vraiment ne pas avoir à en passer par là. Après tout, elles avaient toutes les deux à y gagner, d'autant que Lou avait ce net avantage d'occuper le même dortoir que Jo.

- Mais qu’est-ce qu’elle te veux ! –

« J'ai cru comprendre que nous avions une ennemie en commun. »

– Etre amie avec cette rouge et or, quel con ! –

– Concentre toi sur Madame Jedusor, tu dois être dans ses grâces ! –

« Je me demandais si tu serais d'accord que nous nous associons... contre elle. »

« Je… pardonne moi ma perplexité, c’est juste que j’ai du mal à voir de quoi tu parles. Tu sais des ennemis, j’en ai quelque uns, tu pourrais être plus précise ? »

« Je t’écoute. Ne t’inquiète pas, tu peux parler librement, je ne suis pas du genre à mourcharder et encore moins ces derniers temps. »

“Je… pardonne moi ma perplexité, c’est juste que j’ai du mal à voir de quoi tu parles. Tu sais des ennemis, j’en ai quelque uns, tu pourrais être plus précise ?”

C'est vrai, à présent qu'elle y pensait, que Lou aurait gagné à se montrer plus explicite. Après tout, il était vrai qu'avec son tempérament de feu, Verpey Brooklyn n'avait jamais manqué d'ennemis, et qu'avec son comportement de vipère si bien transmis par la reine en la matière, à savoir Inès, Lou avait également rétréci la liste de ses amis.

Quand on y réfléchissait, il y avait même de très fortes probabilités pour que Jo Benett ne soit pas la seule ennemie qu'elles aient en commun. Mais à tout cela, Lou n'avait pas réfléchi (il lui arrivait malheureusement très souvent de réfléchir bien trop peu).

Parce que pour elle, cela avait semblé être l'évidence. Verpey n'avait jamais rien caché de sa haine tenace à l'égard de la vert et argent... et les déboires nombreux et de plus en plus dégradants que lui faisaient subir Lou et Inès avaient fait le tour de tout Poudlard. Mais après tout, s'il ne fallait que prononcer un nom pour que toutes les deux soient d'accord, la vert et argent concédait sans mal à ce “sacrifice”.

“Je t’écoute. Ne t’inquiète pas, tu peux parler librement, je ne suis pas du genre à mourcharder et encore moins ces derniers temps.”

Lou trouvait étrange le ton employé par la rouge et or. Et pour cause, ce n'était pas comme si elles se connaissaient vraiment l'une et l'autre. Que Verpey lui précise qu'elle pouvait lui parler librement lui paraissait suspect, d'autant que Lou était quasiment convaincue que la demoiselle, même si elle ne la connaissait pas, au fond, était plutôt du genre à moucharder, justement.

Mais peu importe qu'elle rapporte ce qui allait être dit ou non, en vérité. Ça n'avait pas la moindre importance. Toute l'école savait déjà quel ressentiment elle manifestait à l'égard de Jo, qu'elle en parle à celle que l'on surnommait Brook n'y changerait pas grand chose.

Pour elle, tout cela n'avait rien de bien confidentiel, et cela le serait encore moins quand leur foudre à toutes les deux se serait orientée contre le même objectif. Et cette perspective, vraiment, lui plaisait grandement.

Cette parcelle d'amitié qu'elle avait pu avoir pour Jo avait disparu dès lors qu'elles s'étaient retrouvées toutes les deux dans la salle commune des serpentards. Désormais, son but était de la détruire, la détruire sans plus éprouver le moindre scrupule.

“Moucharde si tu veux, ça m'est égal.” déclara-t-elle très sincèrement. “Je te parle de Jo Benett.” Elle lui adressa un sourire carnassier. “Je ne pense pas me tromper en disant que tu aurais tout autant intérêt que moi à faire de chaque jour de sa vie un cauchemar.”

Et elle pesait chacun de ses mots. Oui, son but était bien de faire de sa vie un cauchemar, peu importe que cela puisse sembler excessif étant donné les griefs qu'elle avait à l'encontre de son amie, et qui n'étaient même pas les siens, d'ailleurs, puisqu'ils étaient ceux d'Ines.

Moucharde si tu veux, ça m'est égal.

Je te parle de Jo Benett.

Je ne pense pas me tromper en disant que tu aurais tout autant intérêt que moi à faire de chaque jour de sa vie un cauchemar.

En effet, je l’ai laissé trop longtemps tranquille.

Avant de continuer et c’est de la simple curiosité, pourquoi veux-tu la faire souffrir ? un passe temps ou tu as de véritable raison ?

Lou vit le visage de Verpey changer, tandis qu'elle faisait référence à Jo Benett. La vert et argent ne s'était pas trompée, la rouge et or avait vraiment leur ennemie commune dans le colimateur, et visiblement, la perspective d'avoir une alliée afin de lui faire la misère n'était pas pour lui déplaire.

Un sourire s'afficha également sur le visage de Lou. Tant mieux si elle ne s'était pas trompée. En combinant leurs deux esprits, leurs capacités respectives à rendre la vie d'autrui impossible, elles pourraient faire des miracles.

"En effet, je l’ai trop longtemps tranquille."

Lou ne savait pas quelles avaient été les autres obligations de Verpey pour qu'elle laisse à Jo une paix relative, et au fond elle s'en moquait, elle avait très bien prit la relève en attendant, et si elles se remettaient ensemble à l'ouvrage, Jo n'avait pas la moindre chance.

Oui, qu'importe que la vengeance ait accaparé l'esprit de Verpey, ou que cette dernière ait rejoint le même camp que Lou, ces éventualités ne traversaient même pas l'esprit de la sixième année à l'heure actuelle. Seul importait leur objectif commun, le reste pouvait demeurer secondaire... même s'il arriverait certainement un moment où elle devrait s'intéresser plus longuement à ces aspects de la question.

"Avant de continuer et c’est de la simple curiosité, pourquoi veux-tu la faire souffrir ? un passe temps ou tu as de véritable raison ?"

Elle lui demandait ses raisons ? En soi, c'était légitime, même si avant que le sujet ne soit lancé, poser la même question à Brook ne lui avait même pas traversé l'esprit. Et pour cause, la rouge et or pouvait bien avoir toutes les raisons qu'elle voulait, ce n'était pas l'essentiel, l'essentiel c'est qu'elle ait suffisamment de rancoeur pour que leur collaboration fonctionne à merveille.

Ceci dit, si elles partageaient leurs raisons respectives, elles auraient certainement plus de chances de collaborer correctement et de faire des étincelles. Elles pourraient également trouver des modes de vengeance plus personnels, et donc forcément plus intéressant. Lou concéda donc à Brook le droit de connaître ses raisons.

" Disons que contrairement à elle, je suis loyale en amitié." répliqua-t-elle avec douceur. "Elle s'est entichée du petit ami de ma meilleure amie, qui était également son amie, et au lieu de lâcher le morceau, elle lui a dit, l'air de rien, qu'elle avait l'intention de voler son petit ami."

Elle exagérait quelque peu ce dernier point, mais si elle pouvait entâcher plus encore la réputation de sa camarade de chambre, elle n'allait certainement pas se gêner. Au contraire, elle allait s'en faire un malin plaisir.

Lou croisa les bras à présent qu'elle avait donné ses explications, elle voulait connaître celles de la demoiselle qui se faisait appeler Brook. Échange de bons procédés oblige.

"Et toi alors, pourquoi aimes-tu t'en prendre à Jo Benett en particulier."

Lou commençait presque à croire qu'elle prenait un peu trop de place dans leur conversation. Mais pour lui donner une leçon magistrale, il fallait en passer par là, et ce n'était pas si cher payé, au final.

Disons que contrairement à elle, je suis loyale en amitié. Elle s'est entichée du petit ami de ma meilleure amie, qui était également son amie, et au lieu de lâcher le morceau, elle lui a dit, l'air de rien, qu'elle avait l'intention de voler son petit ami.

c’est une vrai garce cette fille, il y a pas à dire

Mais pour qui elle se prend.

extrême !

Et toi alors, pourquoi aimes-tu t'en prendre à Jo Benett en particulier.

On va dire que de manière étonnante, les raisons sont quelques peu similaires. Mon meilleur ami s’est entiché d’elle et elle le distrait et surtout se fiche de lui. Elle se sert de lui et je ne supporte pas cela. Elle lui fait du mal et il est hors de question que je la laisse tranquille si elle continue.

Derrière son regard d’ange et son apparence innocente, cette fille est l’une des pire garce que je connais. Elle ne mérite pas une vie paisible et j’espère bien pouvoir m’assurer de faire de son existence un enfer sur terre.

- Mais pour qui elle se prend.

Sur ce point, la vert et argent était bien d'accord, et elle était ravie de voir son interlocutrice partager son opinion. Elle voulait voir plus encore d'agacement et d'exaspération naître dans le regard de la rouge et or, elle appréciait d'ajouter un motif à la haine qu'elle possédait déjà envers Jo. Cela ne rendrait leur association que plus violente, et l'issue douloureuse pour leur cible commune.

Oui, pour qui se prenait-elle, en effet. C'était la question que ne pouvait pas s'empêcher de se poser Lou depuis qu'Ines lui avait appris par quels aveux étaient passé sa camarade de chambre. Rien, au monde, ne justifiait à ses yeux un tel comportement, pas même les beaux yeux d'un garçon (surtout quand ce garçon était ce crétin de Chaser)... C'est vrai, elle pouvait parler, elle qui cédait à Tom à la moindre parole qu'il prononçait... mais en l'occurrence, ce n'était pas d'elle qu'il était question.

-On va dire que de manière étonnante, les raisons sont quelques peu similaires. Mon meilleur ami s’est entiché d’elle et elle le distrait et surtout se fiche de lui. Elle se sert de lui et je ne supporte pas cela. Elle lui fait du mal et il est hors de question que je la laisse tranquille si elle continue.

Un fin sourire s'étira sur le visage de Lou en entendant les paroles de Verpey. Leurs raisons étaient similaires ? Alors c'était encore mieux. Elles étaient faites pour se comprendre. Et surtout, il leur serait possible de concocter à la demoiselle une vengeance personnelle qui lui donnerait une leçon magistrale pour les affronts respectifs mais semblables qu'elle leur avait fait... ou à leurs meilleurs amis.

-Derrière son regard d’ange et son apparence innocente, cette fille est l’une des pire garce que je connais. Elle ne mérite pas une vie paisible et j’espère bien pouvoir m’assurer de faire de son existence un enfer sur terre.

Voilà, il devenait clair qu'elles avaient exactement les mêmes objectifs, et qu'elles étaient faites pour s'entendre. Comme quoi, les grandes différences de caractères entre elles, induites par leurs différences de maison ne les empêchait pas de trouver un terrain d'entente : la vengeance. Et ça lui plaisait au plus haut point.

Ce qu'elle ignorait, c'est que la gryffondor était encore plus extrême dans ses positions qu'elle ne l'était elle-même. Oui, Lou tenait à pourrir l'existence de sa camarade de chambre, et de fouler au pied tout ce qu'il pouvait leur rester d'amitié, mais jamais ses pensées ne se seraient égarés à la harceler au point de la pousser au désespoir le plus total. Aller loin, très loin, oui, mais ne pas franchir la limite... Ce que cette association risquait fort de provoquer, sans que Lou n'y puisse rien.

Mais elle ne pensait même pas que cela soit possible, à l'heure actuelle. Donc elle se lançait dans leur petit marché en ne pensant qu'à sa version de ce que seraient les conséquences.

-Nous sommes donc d'accord. Je pense que le mieux serait de lui infliger ce genre de vengeances qui feraient directement écho à ce qu'elle nous a fait à toutes les deux. Lui faire subir ce qu'elle a fait subir à Ines... et à ton ami, par exemple ?

Bien sûr, le plan n'était pas évident, puisque les sentiments entraient en ligne de compte. Mais justement, quand les sentiments entraient en ligne de compte, la chute était forcément plus douloureuse.

Nous sommes donc d'accord. Je pense que le mieux serait de lui infliger ce genre de vengeances qui feraient directement écho à ce qu'elle nous a fait à toutes les deux. Lui faire subir ce qu'elle a fait subir à Ines... et à ton ami, par exemple ?

C’est une excellente idée. Longue à mettre en place, mais excellente. Je n’aurais jamais imaginé cela de toi.

Par contre, as-tu une idée déjà en tête ? car je n’arrive absolument pas à visualiser comme mettre cela en place.

-C’est une excellente idée. Longue à mettre en place, mais excellente. Je n’aurais jamais imaginé cela de toi.

Peu de gens imaginaient cela de Lou, en effet. Rares étaient ceux qui la croyaient capable d'être autre chose que cette demoiselle effacée, vivant dans l'ombre de ses amis et fréquentations, qui savaient bien mieux qu'elle s'illustrer par leur verve et leur charisme.

Mais il fallait se méfier de l'eau qui dort, et dans le cas de la jeune femme, quand elle se réveillait, cela pouvait faire très mal. Oui, elle pouvait souvent paraître douce et inoffensive, et la plupart du temps, elle l'était en effet, mais dès lors que l'on portait atteinte à son honneur ou à celui d'une personne qu'elle estimait, elle devenait une toute autre personne.

Oui, elle aussi était capable d'être cruelle et mauvaise lorsque la situation l'exigeait, et elle en faisait parfaitement montre à l'heure actuelle. En s'acharnant comme elle le faisait sur Jo, la vert et argent réalisait à quel point elle était susceptible de faire preuve de cruauté envers autrui, et elle y prenait véritablement goût.

Tant mieux, il fallait bien qu'elle s'exerce si elle voulait se montrer digne du rôle que Tom lui avait confié, de cette marque à présent inscrite sur son avant-bras, et qui témoignait de son asujetissement à la cause des chevaliers de Walpurgis.

- Par contre, as-tu une idée déjà en tête ? car je n’arrive absolument pas à visualiser comme mettre cela en place.

Une idée ? Elle en avait plusieurs, même, cela faisait un moment qu'elle ourdissait cette vengeance, avec l'aval d'Ines, bien évidemment, qui, de toute façon ne pouvait qu'adopter tout projet visant à rendre la vie de sa camarade impossible.

Mais être entourée de complices, qui l'aideraient à mener son projet à bien, pour son plus grand plaisir. Elle savait comment faire. Une belle idée, une idée qui la ferait grandement souffrir.

-Ce que nous reprochons toutes les deux à Jo, c'est, sous ses airs de ne pas y toucher, de faire tourner les garçons en bourrique en se fichant des sentiments des autres, on est bien d'accord ? Elle esquissa un léger sourire. Alors il faut inverser la vapeur. Trouver un garçon qui acceptera de lui faire du charme, la laisser tomber follement amoureuse de lui, et faire en sorte que ce garçon lui brise atrocement le coeur le moment venu. Et que l'humiliation soit publique, de préférence.

Lou, vicieuse ? En réalité, elle ne faisait que s'échauffer.

Ce que nous reprochons toutes les deux à Jo, c'est, sous ses airs de ne pas y toucher, de faire tourner les garçons en bourrique en se fichant des sentiments des autres, on est bien d'accord ?

Alors il faut inverser la vapeur. Trouver un garçon qui acceptera de lui faire du charme, la laisser tomber follement amoureuse de lui, et faire en sorte que ce garçon lui brise atrocement le coeur le moment venu. Et que l'humiliation soit publique, de préférence.

Toi et moi, on va s’adorer. Tu es un génie.

Nous avons deux possibilités. Soit utiliser le petit ami de ton amie en le mettant dans la confidence. Cela serait plus facile et plus puissant. Sinon, on trouve un gars avec qui mettre dans la confidence, bien entendu, comme tu as proposé et afin de nous assurer un bon succès, nous pouvons utiliser un filtre d’amour.

Je me débrouille pas trop mal en potion d’amour. J’en ai fais quelques unes et l’effet est garantie. J’ai même perfectionné une recette pour que le sentiment devienne plus fort et dépendant.

Quelle proposition penses-tu être la meilleure ? Le petit ami serait intéressé par jouer ce genre de rôle ?

“Toi et moi, on va s'adorer, tu es un génie.”

Un sourire on ne peut plus fier ne pu s'empêcher d'apparaître sur le visage de Lou quand on lui fit ce compliment.

Il était très rare, en effet, qu'on la félicite pour ses idées, son intellect, ou quoi que ce soit d'autres. On sous-estimait souvent Lou Hamilton, au point qu'elle-même avait fini par ne pas s'estimer davantage. Et pourtant, pourtant, la vert et argent était capable d'une cruauté et d'une créativité qu'elle n'avait pas à envier au plus vil de ses camarades, quand elle le voulait bien.

Depuis qu'elle avait rejoint les chevaliers de Walpurgis, Lou avait apprit à s'affirmer, à faire entendre sa voix, ses opinions, avec à cœur que sa place était légitime, et qu'elle ne la devait pas seulement au fait qu'elle sortait avec le grand patron, même si les raisons qui faisaient qu'il l'avait choisi, elle, et pas une autre, continuaient de lui échapper complètement.

Oui, elle était débrouillarde et, sous ses airs innocents, pouvait être une véritable pestes. Elle avait appris auprès des meilleures, après tout (Inès et Olive, donc), et elle en avait tiré des leçons des plus utiles et intéressantes, qu'elle comptait bien mettre à profit. Tant mieux si on la trouvait insoupçonnable. Ils ne verraient pas le coup venir.

-Nous avons deux possibilités, soit utiliser le petit ami de ton amie en le mettant dans la confidence. Cela serait plus puissant. Sinon, on trouve un gars à mettre dans la confidence, bien entendu, comme tu as proposé, et afin de nous assurer un bon succès, nous pouvons utiliser un filtre d'amour.

Lou devait bien admettre qu'elle trouvait la première proposition de Verpey très tentante, mais elle n'était malheureusement pas envisageable. Jamais Chaser, ce sombre crétin, n'accepterait de faire cela à Jo. Sans compter que le fait qu'il ne soit plus à Poudlard et ne sorte plus avec Inès compliquait encore la tâche. Non, mieux valait trouver quelqu'un de totalement neutre, qui n'aurait aucun scrupule à briser le cœur de la pauvre Jo, moyennant une quelconque contrepartie.

Pour ce qui était du filtre d'amour, Lou était totalement pour. Cela permettrait d'accelérer le processus et de rendre la situation plus douloureuse encore quand la supercherie serait dévoilée. Aucun doute possible, la vert et argent et la rouge et or formaient vraiment une équipe redoutable. Contre elles, Lou était convaincue que Jo n'avait pas la moindre chance.

-Je me débrouille pas trop mal en potion d'amour. J'en ai fais quelques unes et l'effet est garanti. J'ai même perfectonné une recette pour que l'effet devienne plus fort et dépendant.

Parfait, c'était encore mieux ainsi. Un sourire engageant et quelque peu sadique naquit sur le visage de la jeune Hamilton. Décidément, cette situation l'amusait comme jamais. Elle avait hâte de mettre Ines dans la confidence de ses petits plans machiavéliques.

-Quelle proposition penses-tu être la meilleure ? Le petit ami serait intéressé pour jouer ce rôle.

“J'en doute fort. Inès et lui ne sont plus ensemble – en partie grâce à Jo, bien sûr – et il n'est plus à Poudlard. Ce crétin n'acceptera jamais de faire ça à Benett. Mais je suis sûre de trouver d'autres personnes dans ma maison qui seront plus que ravis de tenir ce rôle. Elle marqua une pause. Je te laisse t'occuper de la potion, je m'occupe du garçon."

Grâce à Ines et elle, la réputation de Jo était déjà bien ternie, Lou trouverait bien preneur afin de jouer avec le pauvre cœur de la faible demoiselle.

J'en doute fort. Inès et lui ne sont plus ensemble – en partie grâce à Jo, bien sûr – et il n'est plus à Poudlard. Ce crétin n'acceptera jamais de faire ça à Benett. Mais je suis sûre de trouver d'autres personnes dans ma maison qui seront plus que ravis de tenir ce rôle. Elle marqua une pause. Je te laisse t'occuper de la potion, je m'occupe du garçon.

D’accord, on fait cela. On se retrouve dans une semaine dans la volière. La potion sera prête.

Je suis contente de notre collaboration, tu as donné un intérêt à ma journée.

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